Brioude était une étape sur la route de retour des vacances depuis la Bretagne. J’avais envie d’aller à La Chaise Dieu mais le temps de trajet était un peu trop long pour ce que je souhaitais parcourir en une seule fois. C’est alors que Julie de la Boucle Voyageuse a publié une photo de Brioude sur Instagram… de quoi me décider à y passer une soirée.
La météo n’était pas des plus avenantes : la pluie avait fait un passage et le ciel était gris… mais cela ne nous a pas découragé de faire un joli tour dans le centre ancien. C’était parfait pour nous dégourdir les jambes après des heures assis dans la voiture. Si Brioude n’est pas très grande, elle présente plusieurs très jolies façades à pan de bois.. et surtout une magnifique église romane. La basilique Saint Julien est la plus grande basilique romane d’Auvergne. Son chevet est charmant mais c’est à l’intérieur que l’on découvre les principales curiosités du lieu. D’abord il y a son sol en galets noirs et blancs qui forment des motifs, puis sa chapelle haute à laquelle on accède par un escalier en colimaçon et qui permet de découvrir des fresques médiévales et d’avoir une vue d’ensemble sur la nef mais aussi d’approcher les chapiteaux des colonnes. Enfin, on ne peut pas manquer les vitraux contemporains de Kim en Joong, posés en 2008.
Brioude – Haute-Loire – août 2019
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J’étais allée à La Chaise Dieu alors que j’étais en stage dans la région lyonnaise à la fin des années 1990. Je garde un souvenir impressionné du jubé de l’église abbatiale et de la danse macabre qui se déploie autour du chœur. J’avais donc très envie d’y retourner… mais je crois que je n’ai pas très bien choisi mon jour !
Nous avons quitté Brioude le matin sous une pluie battante et n’avons donc que peu profité des paysages noyés dans les nuages. Arrivés sur place, nous apprenons qu’en raison de la mise en place du festival de musique, l’accès à l’église ne sera pas du tout possible. Nous décidons tout de même de visiter ce qu’il est possible de visiter, à savoir : le cloître, la chapelle abritant les tapisseries de chœur, le fac-similé de la danse macabre et la salle de l’écho.
Les tapisseries ont fait l’objet d’une récente restauration et leur présentation met en valeur leur tissage. C’était un réel plaisir de les lire et de voir les correspondances entre Ancien et Nouveau Testament qu’elles mettent en exergue. Cela a compensé le fait de ne pas pouvoir admirer le jubé….
Dans la salle de l’écho, nous avons aussi passé un long moment à jouer à parler aux murs. L’utilisation des particularités focales des courbes en architecture est toujours amusante !
La Chaise-Dieu – Haute-Loire – août 2019
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(*) Si vous voulez visiter La Chaise Dieu, renseignez-vous sur les dates où tout le site est accessible. L’ensemble des informations relatives aux conditions de visite est disponible sur le site internet du Projet Chaise Dieu.
Suite à plusieurs conversations, suggestions et autres incitations, j’ai relu récemment quelques classiques….
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Le Blé en Herbe – Colette
Roman
Lors de ma visite du Musée d’Art Moderne Richard Anacréon à Granville, il y avait une exposition sur Colette. Cela m’a donné envie de relire une des oeuvres de la romancière du siècle dernier. C’est tombé un peu par hasard sur le Blé en Herbe.
Vinca et Phil se connaissent depuis toujours car leurs familles passent tous leurs étés ensemble, sur la côte bretonne à proximité de Cancale. A l’âge de l’éveil des sentiments et de la prise de conscience du désir, un jeu du chat et de la souris encore un peu enfantin se noue entre eux… L’arrivée de Madame Dalleray vient perturber la relation entre les deux adolescents tandis que Phil s’éprend d’elle dans une passion purement charnelle. Entre le poids de la société qui déjà commence à peser sur les épaules de chacun (préparation du baccalauréat et de sa future carrière pour Phil, gestion des affaires ménagères pour Vinca), et leur amitié enfantine qui les rapproche, ils jonglent sur le fil des relations sentimentales. L’été s’achève sur le départ précipité de Madame Dalleray, et la prise de conscience pour les jeunes gens qu’une nouvelle saison de leur vie débute à ce moment-là qui ne sera plus uniquement remplie de jeux d’enfants.
Publié en 1923, Le Blé en Herbe évoque clairement l’éveil du désir charnel et les premières fois qui en découlent chez les deux protagonistes. Si, presque 100 ans après, cela peut sembler un thème banal en littérature, c’est une vraie provocation alors. Ce court roman se lit sans difficulté mais n’est sans doute plus aussi sulfureux, ni subversif qu’à sa parution.
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Le Meilleur des Mondes – Aldous Huxley
Roman
Deux personnes qui m’en parlent à moins de 24h d’intervalle et une envie de le relire qui me titillait depuis un moment : il n’en fallait pas plus pour que je me replonge dans Le Meilleur des Mondes.
Dans un futur où la science a remplacé les sentiments, où les loisirs de masse ont pris la place de la culture, où les bébés son fabriqués en usine et les individus conditionnés d’avant même leur naissance jusqu’à l’âge adulte, où les individus des castes inférieures sont produits en séries identiques par division gémellaire successive, où « chacun appartient à tout le monde » et où tout est inhibé par la consommation de Soma dans un état mondial tout puissant, Bernard et Lenina s’offrent un week-end à sensation dans une réserve à sauvages. Parmi ces êtres restés à l’état naturel, loin de la civilisation, ils tombent sur Linda, qui bien des années auparavant s’est égaré dans la réserve lors de vacances, et son fils Paul. Fasciné Bernard obtient l’autorisation de les ramener à Londres dont le Sauvage devient vite la coqueluche. Par ricochet, la célébrité de Bernard et de son ami Helmholtz s’accroit, faisant oublier leur attitude passée parfois jugée subversive. Toutefois, le Sauvage ne s’adapte pas à ce monde civilisé, où conditionnés, les êtres humains ne sont plus que des robots au service de l’état mondial. Cherchant à s’isoler aux limites de la ville, il ne sera toutefois pas longtemps laissé tranquille et finira par perdre la raison.
Publié en 1932, ce roman d’anticipation dystopique est une critique de l’évolution de la société moderne. Les années précédentes ont en effet vu de nombreuses technologies émerger et l’industrie automobile, sous l’impulsion d’Henry Ford, travaille à la chaîne pour produire des denrées manufacturées en série. Difficile aujourd’hui de ne pas faire de parallèle entre le monde décrit par Aldous Huxley et celui dans lequel nous vivons… Tirant partie de la société telle qu’il la voit au début des années 30, l’auteur imagine en effet des évolutions potentielles dont certaines se rapprochent de ce qui est devenu réalité. C’est plus un travail de philosophie que de romancier : l’histoire n’est qu’un prétexte à la dénonciation de l’avènement d’une société de consommation à la mécanisation croissante.
Le Meilleur des Mondes est clairement un des livres majeurs du XXe siècle, tant pour la littérature de science-fiction que pour la littérature générale.
Le Puy du Fou me tentait depuis un moment déjà, sans que l’occasion d’y aller ne se soit présentée. Finalement, c’est le Père Noël qui nous a fait une très belle surprise en nous déposant un séjour au pied du sapin à Noël dernier ! J’avais donc réservé l’hôtel sur place début janvier, et le restaurant pour le diner quelques semaines plus tard. Je crois que jamais encore je n’avais réservé aussi longtemps à l’avance pour des vacances ! (Ceux qui me connaissent savent que je suis plutôt « dernier moment » que « prévu de longue date »)
Le jour tant attendu a fini par arriver fin juillet. Comme indiqué dans les mails reçus, nous nous sommes dirigés directement vers le parking de l’hôtel puis la réception de celui-ci pour récupérer les différents documents relatifs à notre séjour. Aussitôt, nous sommes transportés dans un autre temps : nous avons choisi de séjourner à La Citadelle, et nous venons littéralement d’entrer dans un château fort ! Le ton est donné !
Vu l’heure, nous nous dirigeons vers l’entrée du parc et y arrivons juste avant l’ouverture. Depuis la Cité Nocturne (les hôtels du parc), l’entrée se fait à côté de la Cité Médiévale. Nous sommes dans les tous premiers à parcourir les rues du village et c’est un vrai plaisir que de les découvrir quasiment vides.
Nous avons pris soin de prendre le programme avec les horaires des différents spectacles et retenu les consignes données : il faut être au moins 30 minutes avant le début aux plus grands spectacles afin d’optimiser les chances de pouvoir obtenir une place. J’ai donc coché les spectacles aux horaires qui nous intéressent afin de ne pas avoir trop de questions à se poser entre 2 spectacles. Nous sommes là pour deux journées, nous ne visons donc pas de faire tous les gros spectacles dans la journée (je ne pense pas que ce soit possible d’ailleurs ! ).
Nous commençons par le Bal des Oiseaux Fantômes, où nous sommes fascinés par le vol des oiseaux. En sortant, nous traversons la Cité Médiévale et sans nous presser, arrivons à temps pour les Chevaliers de la Table Ronde. Nous pique-niquons tôt, en profitons pour faire faire des photos souvenirs déguisés dans une des maisons du village… Puis, nous nous dirigeons vers le stadium gallo-romain et ses 7000 places ! L’attente en plein soleil est un peu pénible mais nous faisons des photos avec le centurion, avant d’entrer dans le stadium…. Le lieu est vraiment impressionnant ! Le Signe du Triomphe nous raconte une histoire un peu fantasmée mais le spectacle est au rendez-vous !
La chaleur aussi est au rendez-vous et après un rafraichissement bienvenu dans le village XVIIIe, nous nous aventurons dans les spectacles couverts à entrée permanente : les Amoureux de Verdun, le Mystère de Lapérouse, le Premier Royaume…. Chacun nous plonge dans un univers différent. L’immersion est totale, les effets spéciaux bluffants !
Un petit tour dans le Bourg 1900 où nous nous faisons prendre en photo façon sépia, et nous partons pour le Secret de la Lance, au temps des chevaliers. Encore une fois, le spectacle est beau, prenant, surprenant….
La journée est bien entamée et nous repartons vers l’hôtel pour poser nos valises et nous reposer un peu avant de ressortir dîner. J’ai choisi d’aller sur les Îles de Clovis, plonger dans le temps des mérovingiens (en fait, j’ai surtout choisi en fonction du menu proposé tout en cherchant à découvrir une autre ambiance que celle de l’hôtel). Les bâtiments sont disposés au dessus d’un petit lac, les passages sont sur pilotis : c’est charmant.
Par curiosité, nous irons prendre le café au bar de la Villa Gallo-Romaine, dans le jardin aux allures toscanes.
Avant la tombée de la nuit, nous retournons dans le parc faire le tour des volières : les rapaces nocturnes se réveillent, certains prennet leur dîner. Nous sommes seuls dans la forêt avec les oiseaux.
Puis, nous nous trouvons une place au bord du lac pour attendre le spectacle nocturne des Orgues de Feu et en prendre une fois encore plein les yeux !
Nous ne mettrons pas longtemps à nous endormir après tout cela !
Le lendemain matin, après un bon petit déjeuner, nous embarquons le programme du jour, dûment coché… et faisons de nouveau l’ouverture du parc.Nous commençons par aller nous faire prendre en photo habillés en reine et chevaliers…. A cette heure matinale, nous sommes seuls !
Nous débutons la journée de spectacles par les Mousquetaires de Richelieu, enchaînons sur un pique-nique, puis le Dernier Panache.Les théâtres sont immenses, le spectacle grandiose.
Nous flânons un peu dans les allées, explorons le fort de l’an Mil, et allons prendre notre place dans la queue pour les Vikings. Ce spectacle est un des plus anciens du parc. J’en avais donc vu pas mal d’images mais j’ai été stupéfaite tout de même !
Après cela, nous remontons vers le château originel du Puy du Fou, le seul élément vraiment historique des lieux, pour la Renaissance du Château. L’après-midi se termine, encore un petit tour dans les boutiques, et il est temps de repartir.
Sur le retour à la voiture, nous nous arrêtons au calme pour prendre un dernier verre au bar de Mérovée. Après 2 jours hors du temps, où nous avons été d’émerveillement en émerveillement, de spectacle grandiose en spectacle grandiose, après avoir parcouru plein de kilomètres (je n’ai pas activé d’applications comptant la distance parcouru mais il y a 25 km de sentiers dans le parc, tous parcourus au cours de ces deux jours, souvent plusieurs fois !), nous repartons…. enchantés !
La CitadelleLa cité médiévaleLa cité médiévaleLe bal des oiseaux fantômesLe bal des oiseaux fantômesLes chevaliers de la Table RondeLe signe du triompheLe mystère de la lancele jardin de la Villa Gallo-romaineLes vikings
(*) Il est impossible de tout voir en une seule journée. Deux jours est le minimum et demande une bonne organisation (horaire des spectacles, optimisation des déplacements d’un bout à l’autre du parc… ) pour tout faire.. mais c’est possible : nous l’avons fait !
(**) Inutile de chercher la vérité historique : elle est régulièrement bafouée… D’ailleurs, le parc revendique avoir voulu une interprétation de l’histoire à l’aune de l’imaginaire collectif. On n’échappe donc à aucun cliché, aucune légende quelle que soit l’époque traversée ! De même, le parti-pris catholique est clairement assumé et les allusions même si elles sont parfois subtiles ne laissent aucun doute. Cela n’a pas gâché le plaisir de ma visite, parce que je le savais, et que ma culture personnelle me permet de voir ce qui est cliché ou parti-pris (du moins une grande partie de ceux-ci…), et donc de ne pas prendre ce qui est un spectacle à effets spéciaux pour une vérité absolue. (Jouer à trouver les erreurs/approximations/raccourcis historiques et autres allusions non-neutres nous a d’ailleurs occupés dans les files d’attente…. )
Il faut donc en garder des décors fabuleux, des spectacles grandioses avec des effets spéciaux, des cascades, des chevaux…. Du grand spectacle à regarder comme du spectacle, comme on regarde un film de divertissement. Le Puy du Fou, c’est un film hollywoodien en direct ! Et ce serait dommage de bouder son plaisir….