[exposition] Ikats, Cultures du monde et créations contemporaines

Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé d’une exposition terminée. Je suis pourtant allée il y a un peu plus d’un mois voir celle-ci sur les ikats, mais je n’ai pas trouvé le temps d’écrire cet article avant qu’elle ne ferme ses portes à Crest. Toutefois, comme il s’agit d’une exposition qui n’a pas été spécifiquement montée pour Crest, il est possible qu’elle s’installe ailleurs dans les prochains mois.

Ikats anciens d’Indonésie

L’ikat est une technique de teinture des fils avant tissage, sur la chaîne, la trame ou bien les deux. Des réserves sont positionnées sur les fils à des endroits bien précis afin de tracer les motifs par la teinture préalable au tissage. Parfois, plusieurs bains de couleurs sont utilisés avec des réserves différentes. Cette technique est très développée dans toute l’Asie, depuis l’Asie centrale jusqu’au Japon. Traditionnelle, elle continue à être utilisée à plus ou moins grande échelle. Au Japon, les ikats trame et chaîne en fils de soie sont des objets artisanaux de grande précision. En Asie centrale, l’ikat est semi industrialisé et permet le tissage de grandes pièces de tissu ensuite utilisée pour l’habillement ou l’ameublement.

J’ai découvert cette technique si particulière à l’occasion d’une exposition au Centre d’Art de Crest cet hiver. Les commissaires Rémy et Monique Prin ont ramené de leurs voyages en Asie de nombreux ikats de toutes époques et de tous styles qu’ils présentaient en les contextualisant. Ils ont aussi rapporté la technique de l’ikat qu’ils ont utilisé pour des créations contemporaines en fils de coton, jouant sur les perspectives.

Ikats anciens d’Indonésie
Ikats anciens d’Indonésie
Ikats anciens de Malaisie
Vêtements en Ikat d’Ouzbékistan et Ikat contemporain par Rémy et Monique Prin
Ikats contemporains par Rémy et Monique Prin
Ikats (chaîne et trame) ancien du Japon
Ikats (chaîne et trame) ancien du Japon
Ikats (chaîne et trame) ancien du Japon

Centre d’Art de Crest – Drôme – mars 2024

(*) L’exposition s’est tenue à Crest du 10 février au 28 avril 2024

(**) Si vous souhaitez comprendre la technique de l’ikat, le plus simple est d’aller voir une vidéo. Celle en lien s’intéresse à la création des ikat chaîne et trame de Bali.

[Drôme] dans les coulisses du Musée de Valence

Ce printemps, j’ai eu la chance d’être invitée à un instameet exceptionnel à la découverte des coulisses du Musée de Valence. Si vous me suivez, vous avez sans doute déjà noté que j’aime découvrir des expositions ou des musées, et que j’apprécie tout particulièrement celui de Valence. Je m’y rends régulièrement, que ce soit pour parcourir les collections permanentes ou découvrir les expositions temporaires. Je n’ai ainsi pas manqué d’aller voir l’exposition en cours, Histoire(s) de Collections. Cette fois, c’est un programme surprenant et original qui m’attendait.

façade vitrée du musée de Valence
Direction le Musée de Valence !

Entrer dans les réserves

Le rendez-vous était donné un samedi matin à proximité du musée. Nous nous rejoignons sous le soleil avec quelques autres instagrameurs ainsi que les organisateurs de cette rencontre, à savoir le musée de Valence, l’office de tourisme de Valence Romans et l’agence d’attractivité de la Drôme.  Je retrouve avec plaisir Maxime du Caillou aux Hiboux, Aurélie, Baptiste, Virginie et Christophe (car il se trouve que j’ai déjà participé à des instameets avec chacun d’entre eux) . Nous sommes prêts à nous rendre dans un lieu gardé secret : les réserves du musée de Valence.

Là, nous sommes accueillis par Béatrice, la régisseuse des collections. Autour d’un café, elle nous explique en quoi consiste son rôle, comment elle accompagne les œuvres qui se déplacent afin de garantir les bonnes conditions de leur voyage et de leur conservation une fois sur place. Nous apprenons que s’il y a environ 2 000 œuvres exposées dans le musée, les collections en comportent en fait 20 000. Il faut dire qu’une fois qu’une œuvre est entrée dans les collections d’un musée classé « musée de France », elle ne peut plus en sortir (sauf à faire l’objet d’une fastidieuse procédure de déclassement). Les collections sont en effet inaliénables et inaltérables. Elle nous raconte les mésaventures arrivées à certaines des œuvres, les dégâts de l’incendie de 1969, la façon dont étaient stockées les collections avant la fermeture du musée en 2006 pour son réaménagement.

caisses de transport en bois
Les caisses de transport sont conservées en attente de servir pour un autre trajet. La boîte verte est celle du tableau de Nymphéas de Monet, prêté par le musée d’art moderne de Saint Etienne pour l’exposition L’Univers sans l’Homme et qui reste encore quelques mois en prêt à Valence.

Il est maintenant temps de pénétrer dans les différentes réserves. En effet, les œuvres sont conservées dans des pièces séparées selon leur nature : organique, inorganique, métallique, dessins et peintures. A chaque nouvelle réserve, j’ai l’impression d’entrer dans la caverne d’Ali Baba. Les œuvres sont bien rangées, toutes numérotées. Elles remplissent étagères et armoires. Béatrice nous ouvre les tiroirs. Nous nous amusons avec les reflets des grands miroirs, vestiges de l’ancienne version du musée où les pièces étaient meublées.  Les vestiges archéologiques emplissent des boîtes dans des compactus à l’allure futuriste. Le musée de Valence est le dépôt de toutes les découvertes archéologiques du Nord Drôme. On repère des lieux connus sur les étiquettes, suite à des fouilles ayant eu lieu à l’occasion de travaux comme ceux de la LGV.

de la vaisselle ancienne
Les collections du musée de Valence comportent un certain nombre d’œuvres issues de l’époque où il était une vitrine pour des savoir-faire et un lieu de découverte pluriel. Compte tenu du caractère inaliénable des collections, le musée est obligé de continuer à les conserver.
des sculptures en bronze sur une étagère
Enchevêtrements
des miroirs et meubles anciens, bâchés
Le musée, façon garde-meuble
des étagères pleines de caisses de rangement en plastique
Artefacts archéologiques en boîtes et compactus

Le clou du spectacle est bien entendu la réserve des peintures et dessins. Là, plusieurs dizaines d’œuvres d’Hubert Robert sont rangées et Béatrice en sort quelques-unes au hasard pour notre plus grand plaisir. Il faut dire que la collection Hubert Robert est une des fiertés du musée de Valence : c’est en effet la 3e plus importante au monde après celle des musées du Louvre à Paris et de l’Ermitage à Saint Pétersbourg. Puis, Béatrice tire un des immenses tiroirs-grille qui occupent les côtés de la pièce. Des tableaux de toutes tailles sont accrochés de chaque côté. Chaque rack dévoile des trésors picturaux. Toutes les époques sont représentées. Les donations de Vanber (qui avait aussi fait une donation à la ville de Crest où il avait son atelier) et Varbanesco occupent des pans entiers. Je suis comme un gourmand dans un magasin de confiserie, complètement émerveillée.

des tableaux sur une grille
Sur cette grille, on retrouve des tableaux abîmés lors de l’incendie de 1969.
des tableaux sur une grille
Avec les expositions en cours, certaines grilles on été vidées de leurs tableaux. Certains formats ne tiennent que couchés sur les grilles, tandis que d’autres, monumentaux, sont stockées châssis démonté et toile en rouleau.
des tableaux sur une grille
Ces deux tableaux ont été récupérés à la fermeture du musée de Montélimar et nécessiteraient une restauration.
des tableaux sur une grille
Extrait de la donation Vanber

Déjeuner au soleil

Après cette plongée dans les salles aveugles des réserves, nous revenons à la lumière du jour pour profiter du soleil dans le jardin. Alors que le musée est fermé au public pour la pause méridienne, nous nous installons sur la terrasse de l’orangerie pour déjeuner. Nous flânons dans les allées de ce jardin suspendu, qui était celui du palais épiscopal. Quelques orchidées sauvages ont fleuri dans l’herbe. Chloris est sublimée par son écrin de verdure. Les échanges continuent au fil du repas. Nous nous régalons des anecdotes sur le musée : comment les dolia ont été déposées par une grue dans leur salle d’exposition avant l’installation de la toiture, comment les grandes mosaïques sont passées par la fenêtre avant la pose de la baie vitrée, etc.

une statue dans un parc
Chloris de face
une façade vue à travers un assemblage de pièces de meccano
A travers Arcadie, montage de Pat Bruder
une statue dans un parc
Chloris de dos
orchidée sauvage
Ophrys (il s’agit à mon avis d’un ophrys de mars, plus précoce que l’ophrys araignée, même s’il lui ressemble beaucoup)

Restaurer les tableaux

La journée se poursuit avec Marie-Anne, une restauratrice de tableaux. Elle nous explique comment elle procède pour d’abord analyser les travaux nécessaires. Les tableaux peuvent ainsi avoir besoin d’être simplement nettoyés et dans ce cas, les produits utilisés varient selon la nature de ce qui les a ternis : un vernis qui a jauni, de la suie, des vapeurs grasses ou de la nicotine par exemple. Mais parfois, il faut aller plus loin : réparer un trou dans la toile, rentoiler complètement la toile, fixer des écailles qui se détachent ou combler des lacunes. Nous nous essayons au diagnostic en utilisant la lampe UV afin d’identifier des repeints sur des tableaux abîmés que le musée a mis à notre disposition. Puis, nous nous amusons à nettoyer des petites toiles factices. Voir les couleurs éclater de nouveau après avoir passé le coton imbibé de produit nettoyant est très satisfaisant.

un tableau abimé sur un chevalet
Ce tableau a pris un coup et la toile est rompue, fragilisant la couche picturale
un tableau abimé éclairé par une lampe UV
Chercher les repeints avec la lampe UV
Avant/après – nettoyage d’un tableau

Nous prenons ensuite la direction des salles d’exposition du musée pour aller admirer quelques œuvres restaurées récemment ou au contraire dont le vernis a terni. Nous nous arrêtons longuement sur un tableau de Rubens qui a été restauré il y a peu, ainsi que sur un grand tableau d’Hubert Robert. Avec la lampe UV, nous découvrons les repeints et la précision du travail des restaurateurs. C’est extrêmement instructif, et cela apporte un regard précieux sur la nécessité de la conservation préventive des œuvres.


La journée se termine. C’est avec l’impression d’avoir vécu un rêve éveillé que je repars. Entrer dans les réserves d’un musée est magique quand, comme moi, on aime le patrimoine. Se rendre compte du volume et de la diversité des collections du musée de Valence était vraiment une expérience extraordinaire, et je remercie sincèrement le musée de Valence, Valence Romans Tourisme et l’agence d’attractivité de la Drôme de m’avoir permis de la vivre.

Selfie-musée, le retour !

(pour mémoire d’autres expériences : lors de l’exposition All Over Philippe Favier au musée de Valence, lors d’une exposition d’une partie de la collection Pinault à Rennes, lors de l’exposition Le Triomphe de la Couleur à Crest…)


Musée de Valence – Drôme – mars 2024


(*) Les réserves du musée ne sont pas ouvertes au public. J’ai pu y pénétrer grâce à une invitation du musée de Valence. Toutefois, je ne peux que vous encourager à aller découvrir les quelques 2000 œuvres de l’exposition permanente, ainsi que les expositions temporaires, toujours de grande qualité, du musée de Valence.

[Bouches-du-Rhône] une journée à Aix-en-Provence

J’étais déjà allée à Aix-en-Provence il y a 5 ans. Si j’avais globalement apprécié la ville, cela n’avait pas non plus été un coup de cœur absolu, et Aix ne faisait pas partie de ces villes où j’ai particulièrement envie de retourner. Mais alors pourquoi y avoir passé une journée, me direz vous. Tout simplement parce que l’Hôtel de Caumont présentait une exposition que Melle 3e souhaitait voir, et que tant qu’à faire le trajet, autant en profiter pour se balader en ville, et donner une seconde chance à Aix-en-Provence d’intégrer le club des villes où je veux revenir.

Place des Quatre Dauphins – quartier Mazarin

Flâner dans la vieille ville

Nous sommes arrivées à Aix-en-Provence en milieu de matinée un samedi. J’aurais préféré venir en semaine mais je ne pouvais pas prendre de congés et la date de fin de l’exposition approchait. Nous devions donc y aller durant un week-end. J’avais fait le choix du samedi par rapport au dimanche pour pouvoir profiter en ville des boutiques ouvertes, ce qui est toujours plus agréable. Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que c’est aussi le jour du marché. Et le marché d’Aix du samedi matin, à la fois alimentaire et non alimentaire, est très vaste, s’étendant sur le Cours Mirabeau et de nombreuses places de la ville. Il attire aussi logiquement beaucoup de monde, rendant l’accès au stationnement un peu laborieux (et j’avais pourtant opté pour un très vaste parking souterrain mais il m’a fallu faire preuve de beaucoup de patience pour y accéder, puis descendre assez bas pour trouver une place !).

Place des Prêcheurs

Nous avons ensuite fait tous nos déplacements à pied, parcourant la vieille ville dans tous les sens. Nous avons commencé par les quartiers les plus anciens, au plan un peu anarchique. Les petites rues sont bordées des belles façades des anciens hôtels particuliers. Certains ont été transformés en boutiques. Nous en profitons pour entrer dans les cours, et jeter un œil aux escaliers majestueux.

Les jolies façades aux tonalités chaudes
Quand le soleil joue avec les fenêtres dans l’escalier de l’hôtel Boyer d’Eguilles (qui abrite la boutique Aroma-Zone)

Parmi les curiosités dans le centre ville d’Aix-en-Provence, il y a les fontaines. Construites entre les XVe et XIXe siècles pour approvisionner les habitants de la ville en eau, elles sont aujourd’hui des éléments décoratifs, sources de fraîcheur en été. Lors de notre visite, toutes les fontaines n’étaient pas en activité. Nous avons toutefois pu profiter de certaines d’entre elles, au hasard des places et des rues. Nous n’avons bien sûr pas manqué de jeter un œil à la fontaine moussue du Cours Mirabeau. Cette dernière se trouve en effet maintenant complètement engloutie par une énorme concrétion de tuf qui s’est déposée depuis sa construction en 1667 et sur laquelle la végétation s’est développé. Elle a la particularité d’être alimentée par une source chaude et sourd autour de 20° C toute l’année.

Place des Trois Ormeaux
Fontaine des Neuf Canons – Cours Mirabeau

Découvrir une libraire atypique

Alors que nous envisagions de passer cette journée à Aix-en-Provence, le hasard des réseaux sociaux m’a fait tomber sur une publication Instagram de la librairie Mon Chat Pitre. Le concept de la « ronron » librairie est celui d’une librairie aux allures cosy dans laquelle plusieurs chats évoluent en liberté. Tous ont été adoptés via une association. Forcément, nous avons eu envie d’aller découvrir ce qu’il en était. La façade est modeste mais ne laisse pas de doute sur le lieu. En vitrine, outre quelques ouvrages mis en valeur, on ne peut pas manquer le grand fauteuil, couvert de poils, et sur lequel un félin fait sa sieste. L’établissement, tout en longueur, se divise en plusieurs petites salles. Certaines ont un éclairage zénithal et toutes de jolis luminaires. Sur les tables et le long des murs, on trouve une belle sélection de livres. Après avoir trainé dans les rayons, difficilement fait un choix et croisé quelques chats libraires, nous passons à la caisse où les chats caissiers nous attendent. Nous ne regrettons pas du tout d’avoir entendu parler de cette librairie atypique où nous avons passé un bon moment.

Dès la vitrine, le ton est donné !
Une librairie qui donne envie de chercher son bonheur livresque
A la caisse, un assistant pas toujours très efficace

(*) Librairie Mon Chat Pitre, 13 rue de Montigny, Aix-en-Provence

Profiter d’une exposition à l’Hôtel de Caumont

Comme je l’ai dit plus haut, si nous sommes venues à Aix-en-Provence, c’est avant tout pour voir une exposition, présentée à l’Hôtel de Caumont. Melle 3e avait en effet repéré dès le début de l’automne la monographie consacrée à Alphonse Mucha et m’avait convaincue d’y aller. Il y a cinq ans, nous avions vu une exposition d’œuvres de Chagall dans le même centre d’art, situé dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle au cœur du quartier Mazarin. Après avoir jeté un œil aux deux salles patrimoniales rappelant la vie passée de l’Hôtel de Caumont, nous entrons dans le vif du sujet.

L’escalier d’honneur de l’Hôtel de Caumont a été pavoisé aux couleurs de l’exposition en cours

Si vous ne connaissez pas le nom de Mucha, vous avez sans doute déjà vu ses illustrations (ou des illustrations inspirées de son style). Né en République Tchèque (à l’époque où c’était une province de l’Empire Austro-Hongrois), Mucha arrive à Paris en 1887. Il rencontre d’autres artistes dont Paul Sérusier avec qui il se lie d’amitié. Ses qualités graphiques le font vite remarquer et il travaille avec la maison d’édition Armand Colin ou l’imprimeur Lemercier. C’est par ce dernier qu’il entrera en contact avec l’actrice Sarah Bernhardt en 1894, qui souhaite une nouvelle affiche pour Gismonda, la pièce qu’elle joue et qui est en perte de vitesse. Mucha est le seul illustrateur disponible. Sa proposition casse les codes en vigueur et pose les bases de son style. La pièce est un succès et Mucha devient l’illustrateur attitré des affiches des pièces de Sarah Bernhardt. Il affirme son style qu’il déploie sur les affiches de spectacle, mais aussi les publicités (et on peut au passage se rendre compte que l’image d’une femme un peu dénudée est déjà à la fin du XIXe siècle une méthode de marketing pour vendre tout et n’importe quoi : vins, bières, biscuits, vélos…).

La primevère (lithographie – 1899)

Convaincu que le beau doit être à la portée de tous, Mucha fait aussi éditer des illustrations allégoriques, où l’on sent sa proximité avec le mouvement symboliste. Il propose ainsi des séries autour des fleurs, des saisons, des arts, des moments de la journée. A chaque fois, on y retrouve son style si particulier et que l’on associe maintenant immédiatement à l’Art Nouveau. L’exposition parcourt ainsi la vaste production lithographique de Mucha. La dernière salle, toutefois, est dédiée à l’œuvre plus tardive de Mucha, une œuvre plus « slave », directement inspirée de son pays natal où il retourne en 1910 après quelques années aux Etats-Unis. Il peint alors en particulier une vaste série de vingt toiles monumentales, L’épopée slave, qui retrace l’histoire des slaves depuis le IIIe siècle. Si L’épopée slave n’est pas présentée lors de l’exposition (elle est cependant largement évoquée à travers une salle immersive qui plonge le spectateur au cœur de l’œuvre porté par la musique de Dvořák), d’autres toiles d’inspiration nationaliste et symboliste sont présentes. Si l’on y retrouve certains traits du « style Mucha », elles sont cependant bien différentes de son travail de dessinateur. De plus, elles apportent un éclairage sur le décalage entre l’artiste tel qu’il a été connu et l’artiste tel qu’il aurait souhaité être connu.

La rose (détail)- série Les Fleurs
lithographie – 1898
L’iris (détail) – série Les Fleurs
lithographie – 1898
L’été (détail) – série Les Saisons
lithographie – 1896
La Madone aux lys (détail)
huile sur toile – 1905
L’exposition permet aussi de découvrir les méthodes de travail de Mucha et en particulier, les photos de préparation de ses illustrations et tableaux. Il avait en effet pour habitude de faire poser des modèles, se mettant parfois lui-même en scène tout comme sa famille et ses amis.

(*) L’exposition « Mucha, maître de l’Art Nouveau » se tient jusqu’au 24 mars 2024 au centre d’art de l’Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence. Vous pourrez retrouver tous les détails pratiques sur le site internet de l’Hôtel de Caumont.
L’exposition suivante sera consacrée à Bonnard.
Je vous conseille vivement de réserver vos billets à l’avance sur internet : cela vous évitera une première queue à l’entrée du centre d’art. Par contre, en cas de forte affluence, il est possible que vous deviez quand même attendre un peu avant d’entrer dans l’exposition ensuite. En effet, les espaces sont relativement restreints et ont une jauge limitée. Par ailleurs, pour un meilleur confort de visite, je vous recommande de cibler des jours/horaires à moindre fréquentation pour les expositions à l’Hôtel de Caumont. Nous y étions un samedi de vacances scolaires, et si en arrivant pendant l’heure du déjeuner, nous avons pu éviter les files d’attente, il y avait énormément de monde dans les salles. Nous avons parfois du attendre avant de pouvoir visualiser correctement une œuvre par exemple.


Après la visite de l’exposition (ce qui nous a quand même pris pas loin de 2 heures), même s’il n’était pas très tard encore, nous étions fatiguées d’avoir piétiné dans la foule, et avons renoncé à aller faire un tour au musée Granet que nous avions pourtant repéré. Nous avons opté pour un goûter et quelques achats gourmands avant de reprendre la route du retour.

Façade sur le Cours Mirabeau


Adresses gourmandes

  • Nous avons profité de la météo plutôt clémente pour déjeuner en terrasse. Elles sont nombreuses dans la vieille ville, situées sur des places ou le long de rues piétonnes. C’est le hasard qui nous a conduit dans un bar à salades et sandwiches très sympa, où l’on constitue son repas en cochant les ingrédients que l’on souhaite sur une petite fiche.

    (*) Miam Miam, 9 rue Laurent Fauchier, Aix en Provence
  • Pour le goûter, nous sommes allées à l’Atelier du Mochi. Nous l’avions repéré le matin en croisant une personne qui avait un sac de la boutique. Quelques petites tables à l’intérieur mais surtout en terrasse permettent de déguster sur place les mochis traditionnels ou glacés fait maison, en les accompagnant d’un thé ou d’une boisson fraîche. Nous avons tellement apprécié ces mochis que nous en avons aussi acheté à emporter pour notre dessert du soir.

(*) L’atelier du Mochi, 10 rue Boulegon, Aix-en-Provence

  • Impossible de repartir d’Aix en Provence sans calissons. Ces confiseries au melon et à l’amande sont en effet une spécialité locale. On en trouve bien entendu un peu partout en ville, mais une connaissance m’avait conseillé de les prendre à la Chocolaterie de Puyricard. Je ne regrette pas du tout d’avoir suivi son conseil : ce sont les meilleurs calissons que j’ai eu l’occasion de déguster. On y sent bien les goûts du melon et de l’amande sans qu’ils soient trop sucrés.

(*) Chocolaterie de Puyricard, plusieurs boutiques en France, dont 2 à Aix. Nous sommes allées à celle située en bas du Cours Mirabeau


Aix-en-Provence – Bouches du Rhône – mars 2024

[projet 52-2024] semaine 10 – à la lettre

Cette semaine, le thème du projet 52, « à la lettre », nous incite à nous plonger dans les mystères de l’alphabet ou de la correspondance. J’avoue avoir mis ce thème sur la liste après avoir visité le Scriptorial d’Avranches et vu les manuscrits du Mont Saint Michel. Mais j’ai déjà utilisé cette illustration il y a trois semaines avec le thème « en papier ». Il me fallait donc une autre idée.

Parmi celles qui me sont venues à l’esprit, il y a eu :

  • Un animal qui aurait été nommé en fonction de la lettre de son année de naissance. Mais ce n’est pas le cas de Vador et je n’ai pas eu le temps d’aller au centre équestre depuis un moment.
  • Un courrier que j’aurais reçu. Mais ces derniers temps, je n’ai pas eu de lettre bien intéressante visuellement, ni que j’aurais pu exploiter de façon un peu décalée.
  • Une pile de vieilles lettres. Cependant, j’utilise régulièrement les cartes postales et autres courriers que j’ai récupérés chez mes grands-parents, et je souhaitais un peu d’originalité.
  • Une jolie typographie. Et cela tombe assez bien car le week-end dernier, je suis allée à Aix-en-Provence pour visiter l’exposition consacrée à Alphonse Mucha. Si son style de dessin est très connu, et immédiatement associé à l’Art Nouveau, je n’avais jamais prêté attention au travail de typographie sur ses affiches.
Détail de l’affiche pour Gismonda avec Sarah Bernhardt au Théâtre de la Renaissance – 1894


Pour découvrir ce que les autres participants ont fait à la lettre, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : ce week-end, je serai occupée à profiter de bons moments et partager des activités. Je ne sais donc pas à quel moment je pourrai venir valider les commentaires qui seraient partis en modération. Donc, ne vous inquiétez pas si votre commentaire ne s’affiche pas et met longtemps à apparaître : c’est sans doute qu’il est quelque part dans la file de modération et que je n’ai pas encore eu le temps de le valider

[Drôme] 2 expositions à découvrir à Valence

A Valence, il y a régulièrement des expositions, au musée ou au centre du patrimoine arménien. J’ai pris l’habitude d’aller les voir à chaque fois. En effet, les propositions sont généralement très intéressantes, et me permettent d’élargir mes horizons et connaissances. Actuellement, les deux structures proposent des expositions temporaires que je suis allée voir. Au musée, il est question de regarder comment les collections se sont constituées. Au centre du patrimoine arménien, nous partons au Mexique avec un plasticien. Je vous invite à me suivre pour les découvrir.

Citation "sa place est dans un musée !"
« Sa place est dans un musée ! »J’ai retrouvé cette citation d’Indiana Jones sur les murs de l’exposition au Musée de Valence. J’aime la façon dont ce musée sait s’ouvrir à l’ensemble du monde et casser les codes traditionnels du musée. Cette fois, c’était donc en s’appropriant une phrase iconique de la pop-culture.


Histoires de collection, 2 siècles de donation au musée

A l’occasion des dix ans de sa réouverture, le musée de Valence a décidé de revenir sur la construction de ses collections à travers une exposition temporaire. Pour cela, de nombreuses œuvres ont été sorties des réserves et certaines sont présentées au public pour la première fois depuis bien longtemps. L’exposition débute par les origines de la création du musée et l’appel aux dons d’œuvres qui avait fait par le maire de Valence en 1834. Depuis, ce sont plus de 4000 œuvres et objets qui ont été donnés au musée de Valence.

livret de l'exposition Histoires de collection du musée de Valence

L’exposition parcours les donations par ordre chronologique, commençant par les deux dons exceptionnels de Julien Victor Veyrenc en 1835 et 1836. Ces donations constitueront entre autre le socle de la collection de dessins d’Hubert Robert que possède le musée (et qui est la 3e plus important collection au monde de cet artiste, après celles des musées du Louvre et de l’Ermitage). Les profils des donateurs sont variés : philanthropes, sociétés savantes, archéologues amateurs, artistes souhaitant assurer la pérennité de leur œuvre, personnalités locales confiant des portraits de famille, etc. Cette diversité est mise en évidence tout au long de la visite.

boite de papillons épinglés
Le musée comme héritier des cabinets de curiosité : l’histoire naturelle a toujours fait partie des collections. Ici, une boîte de papillons.
sachets en papier contenant des spécimens de papillons
Ces papillons, issus des réserves d’histoire naturelle du musée, sont encore ensachés et n’ont jamais été présentés.
Ammonites
La région offre de nombreux sites où l’on peut trouver des ammonites. Des spécimens de tailles très différentes font partie des collections du musée. Ici, une très grande ammonite est présentée côte à côte avec six toutes petites, créant un amusant effet de comparaison grand/petit.

Sur un fond jaune, très dynamique, l’exposition nous entraine donc à travers une histoire de l’art, depuis l’Antiquité jusqu’à l’art contemporain, avec en particulier la dotation Boncompain (qui avait à elle seule fait l’objet d’une exposition temporaire en 2015 : j’en avais parlé sur mon ancien blog). J’ai trouvé très intéressant de découvrir comment les collections du musée se sont construites, et de pouvoir jeter un œil à des œuvres peu montrées, qu’il s’agisse d’artistes reconnus, ou restés dans la pénombre.

Sculpture de femme de facture classique
Sculpture du XIXe siècle
torse masculin d'une statue antique
Fragment de sculpture gallo-romaine
vue générale dans l'exposition
Coup d’œil sur quelques œuvres de la donation Boncompain

Après l’exposition temporaire, nous en avons profité pour faire un tour dans l’exposition permanente afin de découvrir les nouveaux accrochages. Nous avons surtout vu de grands changements dans la partie consacrée à l’art contemporain. Ainsi, la grande structure arc-en-ciel a changé de place pour s’installer sur le grand plateau. Elle y est, à mon avis, bien mieux mise en valeur que dans son précédent emplacement. De même, le petit tableau rond de Nymphéas de Monet est resté sur les murs du Musée de Valence après l’exposition L’Univers sans l’Homme, mais positionné sur un mur plus petit et avec un éclairage limitant les reflets, on en profite plus.

œuvres d'art contemporain
sur le plateau d’art contemporain
sur le plateau d'art contemporain du musée de Valence
Face à face avec un tableau de Joan Mitchell

(*) L’exposition Histoires de collections se tient jusqu’au 19 mai 2024 au Musée de Valence. Les conditions de visite sont à retrouver directement sur le site internet du musée.


La Terre où est né le Soleil, Julien Lombardi

Julien Lombardi avait présenté son exposition La terre où est né le soleil aux rencontres d’Arles en 2022. Si le Centre du Patrimoine Arménien a déjà présenté plusieurs expositions photographiques (dont celle sur l’émergence de la photographie dans l’Empire Ottoman, celle sur les portraits du studio Kasparian ou encore les séries Orages de Guillaume Herbaut), celle-ci est très différente, tant dans le fond que dans la forme. En effet, le travail de Julien Lombardi est plus plastique que purement photographique. Ainsi, la mise en espace joue un rôle fort dans la présentation, et l’on trouve également plusieurs installations qui ne sont pas purement photographiques.

Flyer de l'exposition La terre où est né le soleil de Julien Lombardi au Centre du Patrimoine Arménien à Valence

Le postulat de départ de l’artiste est lié à la façon dont le peuple Wixarika, dans la vallée sacrée du Wirikuta, en plein cœur du Mexique, maintient sa culture depuis la colonisation espagnole jusqu’au monde contemporain et l’exploitation minière intense de ce bout de désert. A travers ses photos, mais aussi des montages avec des brochures publicitaires pour les mines, ou encore des photogrammes d’objets trouvés dans le désert, Julien Lombardi évoque le respect du peuple Wixarika pour cette vallée, la nature qui la peuple, le lien fort qu’ils entretiennent avec le monde sacré et les traditions qui perdurent malgré tout. Son travail, plus artistique que journalistique, brise les code de la photographie de témoignage, empruntant au passage quelques formes de restitution à la recherche scientifique.

Photographies par Julien Lombardi
Tunnel de mine et extraits de brochures publicitaires minières
Installation artistique  par Julien Lombardi
au premier plan, travail en 3D à partir de relevés topographiques
Installation artistique  par Julien Lombardi
photogrammes d’objets du désert – œuvre à manipuler pour découvrir la collection complète de photogrammes en les posant les uns après les autres sur le caisson lumineux – on retrouve dans cette installation des codes visuels liés à la recherche scientifique
photographies par Julien Lombardi
Photos du désert, terre sacrée des Wixarika

Comme c’est souvent le cas pour les expositions présentées au Centre du Patrimoine Arménien, celle-ci tient en peu de salles et peut se parcourir assez rapidement sans avoir l’impression de la survoler. Le travail de Julien Lombardi est assez atypique par rapport à ce qui est habituellement présenté au CPA. En effet, le musée nous a habitués à des expositions de type témoignage (qu’il s’agisse d’histoire ou du monde contemporain). Or cette fois, c’est vraiment un travail artistique qui est proposé. Lors de ma visite, j’ai bénéficié d’une « visite éclairage », à savoir une introduction à la visite d’une vingtaine de minutes par un médiateur. Cette présentation m’a laissé un peu perplexe et m’a semblé en dissonance avec les œuvres présentées ensuite. L’introduction s’est essentiellement faite autour du contexte géopolitique (colonisation, industrie minière, proximité avec la Californie et les Etats Unis, etc.) et très peu sur le travail artistique de Julien Lombardi. La médiation m’a par ailleurs donné l’impression de véhiculer une vision très européanocentrée de la culture du peuple Wixarika, ramenant toute une civilisation au rang de folklore, étriquant un peu le sens mystique derrière les propositions de Julien Lombardi.

photographies de cactus par Julien Lombardi dans le désert mexicain

(*) L’exposition « La terre où est né le soleil » est présentée jusqu’au 1er septembre 2024 au Centre du Patrimoine Arménien. Les conditions de visite sont à retrouver sur le site internet du CPA.

[Normandie] Le Mont Saint Michel, 1000 ans d’histoire

En 2023, l’abbaye du Mont Saint Michel célébrait ses 1000 ans, puisque selon la tradition, c’est en 1023 qu’a commencé la construction de l’abbatiale romane. Ce n’est pas particulièrement en raison de cet anniversaire que nous sommes allées visiter le monument avec Melle 3e lors de nos dernières vacances, mais plutôt parce que cela faisait plus d’un an que nous n’étions pas entrées dans l’abbaye. Nous avons aussi profité de ce séjour pour découvrir le Scriptorial, à Avranches, un musée autour de la production de manuscrits tout au long du Moyen-Âge au Mont Saint Michel.

L'abbaye du Mont Saint Michel
L’abbaye du Mont Saint Michel

(Re) Découvrir l’abbaye du Mont Saint Michel

Ayant grandi à une vingtaine de kilomètres du Mont Saint Michel, j’ai déjà eu largement l’occasion de visiter l’abbaye. Pourtant, ma toute première visite (de l’abbaye.. parce que la balade dans le village et sur les remparts était une promenade classique de nos dimanches hivernaux), je l’ai faite en CM2 avec ma classe (nous étions partis une semaine à vélo dans la baie et la découverte du Mont était bien sûr au programme). Depuis, j’ai fait découvrir les lieux à des amis originaires d’autres régions, et j’y ai régulièrement emmené les enfants. Nous aimons particulièrement les parcours nocturnes estivaux. Par contre, je ne sais pas dire à quand remonte notre dernière visite de l’abbaye en journée. L’hiver dernier, nous avions eu envie d’y aller mais avions renoncé devant la file d’attente.

le mont saint michel vu de loin
Vue sur le Mont Saint Michel depuis le parking

Cette année, nous avons eu plus de chance. En effet, le jour où nous sommes allées au Mont Saint Michel, il y avait (relativement) peu de monde. Sans doute que l’arrivée d’une tempête annoncée pour la fin d’après-midi avait dissuadé un certain nombre de visiteurs potentiels. Après avoir monté la rue principale, nous avons constaté que la queue pour entrer dans l’abbaye était raisonnable. Et, effectivement, une dizaine de minutes plus tard, nous montions le Grand Degré en direction de l’abbatiale. Notre visite a commencé par admirer le paysage depuis la terrasse située devant l’église (et qui correspond à l’emplacement de travées de l’église romane, effondrées au XVIIe siècle et jamais reconstruites).

paysage de la baie du Mont Saint Michel avec le Couenon au premier plan
Vue sur le Couesnon et la baie du Mont Saint Michel
paysage de la baie du Mont Saint Michel avec un bâtiment de l'abbaye au premier plan
Vue sur la baie du Mont Saint Michel depuis la terrasse de l’église

La visite nous emmène dans des lieux que nous connaissons certes déjà mais dont nous ne nous lassons pas d’admirer la beauté : l’église abbatiale et son chœur gothique flamboyant, le cloître et la délicatesse de ses colonnettes, le réfectoire des moines très lumineux, la salle des hôtes et ses immenses cheminées, le scriptorium ou encore la salle des gros piliers qui supportent une bonne partie de la structure de l’abbaye. C’est chaque fois un nouvel émerveillement.

intérieur de l'église abbatiale du Mont Saint Michel avec une nef romane et un chœur gothique
Dans l’église abbatiale
cloître de l'abbaye du Mont Saint Michel
Dans le cloître
salle de l'abbaye du Mont Saint Michel de style gothique
Dans la salle des hôtes

Après la visite de l’abbaye, nous avons continué notre promenade en passant par les remparts. Puis, nous sommes allées reprendre la navette Le Passeur jusqu’au parking (pour une fois, nous n’avons pas fait le retour à pied, d’autant plus qu’il y avait très peu d’attente pour la navette), et sommes arrivées à la voiture pile quand la pluie a commencé à tomber : il n’aurait pas fallu que nous prolongions beaucoup notre visite pour nous retrouver trempées !

Melle 3e prenant des « notes » sur les motifs d’entrelacs des vitraux du cloître

(*) L’abbaye du Mont Saint Michel peut se visiter toute l’année, à l’exception de quelques dates. Les conditions de visite et tarifs sont à retrouver sur le site internet du Centre des Monuments Nationaux.


Admirer les manuscrits du Mont Saint Michel

C’est la pluie qui nous a conduites au Scriptorial à Avranches. Nous cherchions en effet une activité en intérieur pour agrémenter une journée de pluie battante. Nous étions déjà allés il y a une dizaine d’années au Scriptorial pour voir une exposition temporaire, mais n’avions pas vraiment pris le temps d’explorer le reste du musée. Il faut dire que les enfants étaient encore petits et que le format muséographique du Scriptorial n’est pas vraiment adapté à de jeunes enfants. Cette fois, nous avons vraiment profité de l’ensemble des présentations (nous avons passé plus d’1h30 dans le Scriptorial).

Statue médiévale de Blanche de Castille
Statue médiévale de Blanche de Castille
Statue en calcaire de Notre Dame
Statue en calcaire de Notre Dame
Au premier plan, statue de Saint Jean Baptiste - en arrière plan, statue de Saint Antoine
Au premier plan, statue de Saint Jean Baptiste – en arrière plan, statue de Saint Antoine

Installé sur l’emplacement de l’ancien château d’Avranches, le Scriptorial a été conçu comme une métaphore du Mont Saint Michel, proposant un cheminement de découvertes jusqu’au point d’orgue : les manuscrits médiévaux. En parcourant les différentes salles, on découvre comment le Mont Saint Michel est né, comment il est devenu au haut lieu de pèlerinage au Moyen-Âge et surtout, comment son atelier de copie de manuscrits s’est fait connaître dans toute l’Europe médiévale pour la qualité de sa production. On apprend aussi les techniques utilisées pour les encres, parchemins et papiers ou encore la façon dont l’écriture a évolué au fil du temps. Enfin, on aboutit à la salle du trésor où les manuscrits originaux du Mont Saint Michel qui sont parvenus jusqu’au XIXe siècle sont présentés (il s’agit de la présentation par rotation d’une douzaine d’ouvrages afin de les préserver au maximum).

manuscrit du Moyen Âge
Des lignes étaient tracées pour assurer la régularité de l’écriture. Des mentions marginales pouvaient venir indiquer des précisions, des notes de lecture, ou un bout de texte omis à la copie
manuscrit du Moyen Âge
Les soulignages en rouge correspondent à des lectures croisées de différentes recopies de mêmes textes afin d’en identifier les variations.
manuscrit du Moyen Âge
Les illustrations n’étaient pas réalisées par les mêmes moines que la copie des textes.
manuscrit du Moyen Âge
Ecriture caroline

(*) Les conditions de visite sont à retrouver sur le site internet du Scriptorial. Un audio guide est compris dans le tarif d’entrée. Il dispose d’une piste adulte et d’une piste enfant.
Si avec les enfants petits (et je n’ai pas souvenir qu’il y avait alors un audioguide), je n’avais pas été convaincue par le Scriptorial, j’ai trouvé cette nouvelle visite très intéressante.
A noter : il y avait une exposition temporaire de photographies historiques d’Avranches quand nous sommes allées au Scriptorial. Elle m’a semblé très dense et je l’ai sans doute parcourue un peu trop rapidement…


Le Mont Saint Michel & Avranches
Manche – décembre 2023

[Ardèche x Lyon] street art & expo photo

Les propositions culturelles sur Lyon sont forcément plus nombreuses que sur Valence, en raison de la taille de la ville. Bien que je ne sois pas très loin de Lyon, j’y vais finalement assez rarement pour profiter des nombreuses expositions et activités que l’on y trouve. En dehors d’une journée où j’avais été invitée pour faire des activités insolites et d’une rapide visite à Magonia cet été, je n’y étais pas retournée pour les loisirs depuis ma visite de la Biennale d’Art Contemporain, l’an dernier. Cette fois, ce sont deux expositions qui m’ont attirée et j’ai profité d’un jour férié pour aller les voir toute les deux. Mais avant cela, j’avais pris le temps de passer sur un joli site de street-art le long du Rhône en Ardèche.

sous le pont des Lônes – Soyons – Ardèche

Du street-art au milieu de nulle part en Ardèche : le site du Pont des Lônes

Le site du pont des Lônes se trouve en pleine nature, étrange paradoxe pour un des meilleurs spots de street-art sur la région valentinoise (l’autre étant les Locaux Rock à Valence). Ma dernière visite sous le pont des Lônes remontait à fin 2021. Les fresques avaient donc forcément évolué pendant presque ces deux années. J’ai profité d’un dimanche matin ensoleillé pour m’y rendre. Comme chaque fois, j’ai été frappée par la diversité des œuvres. J’ai aussi remarqué que le lettrage semblait être plus présent, comme si cette partie du street-art revenait à la mode après avoir fait les beaux jours des premiers graffeurs dans les années 1980.

C’est en partie pour cette fresque que je suis allée faire un tour au pont des Lônes. Regardez bien à droite, vous verrez un nom familier en vert et jaune. J’avais contribué à la campagne de financement participatif du festival Wall & Love qui a permis la création de plusieurs fresques sur les murs valentinois cet été et c’était la contrepartie.

Toutefois, ce qui fait la particularité du Pont de Lônes, ce sont les fresques communes où plusieurs artistes s’expriment sur un thème et dans une palette de couleurs identiques. La dernière née est une fresque en orange et bleu, s’étalant sur deux murs d’une des arches du pont.

Cette fresque m’a aussi permis de m’amuser avec les reflets. En effet, suite aux grosses pluies des jours précédents, une immense flaque s’étalait sous l’intégralité de l’arche… et la lumière était parfaite pour refléter non seulement les dessins mais aussi les arbres situés un peu plus loin.

A quelques pas du pont, on est en pleine nature, le long des lônes du Rhône…

Pont des Lônes – Soyons – Ardèche – octobre 2023


Un festival de street-art : Peinture Fraîche à Lyon

Pour continuer sur cette lancée street-art, je suis allée au festival Peinture Fraîche à Lyon. Après plusieurs éditions auxquelles je n’avais pas pu assister, j’ai profité d’un jour férié pour aller jeter un œil à celle-ci. De mi-octobre à début novembre, sur le sites dans anciennes usines Fagor, on pouvait ainsi découvrir un immense graffiti park où chacun pouvait laisser sa trace, mais surtout de nombreuses fresques réalisées par des artistes locaux et internationaux. En arrivant sur place, le foisonnement de couleurs du graffiti park était vraiment frappant. Il y avait des tags partout : sur les murs, le mobilier urbain, le sol.

A l’entrée du site du festival
Au cœur du graffiti park
Sur la partie basse des murs, le graffiti park, sur la partie haute, les fresques des artistes

J’ai commencé par les espaces extérieurs. Sur les parties hautes des murs surplombant le graffiti park, d’immenses fresques se déployaient. Ce que j’avais ressenti quelques temps auparavant en me rendant au Pont de Lônes se confirmait : le lettrage a de nouveau le vent en poupe ! Par contre, il est parfois compliqué d’identifier les artistes à l’origine de ceux-ci, et j’aurais bien aimé disposer d’un plan (via l’application sur smartphone par exemple) permettant de mettre un nom sur une réalisation.

à droite, les lettrages de RESE
Le moustique de Shamsham et l’arbre de Hoppn
Le Jiminy Cricket de Kamo
Fresque par Huereck

Après avoir passé le panneau « peinture interdite au delà de cette limite », et téléchargé l’application de réalité augmentée, j’étais prête à entrer dans le grand hall. Là, les fresques couvraient les murs et en utilisant l’application sur son smartphone pour fixer l’œuvre, on pouvait voir celle-ci s’animer. Si certaines animations étaient un peu limitées, d’autres apportaient un vrai plus à la fresque. Comme beaucoup de visiteurs, j’ai eu un coup de cœur pour le Spiderman de Onemizer et la façon dont l’application lui permettait de s’animer. J’ai également pu revoir le guerrier Ajax de Romain Larchandet que j’avais croisé à Magonia et qui s’était refait une beauté après ses mésaventures de l’été dernier.

La fresque de Onemizer vue en réalité augmentée
La fresque de S.W.A.L.T. vue en réalité augmentée

(*) Le Festival Peinture Fraîche s’est tenu aux anciennes usines Fagor à Lyon du 11 octobre au 5 novembre 2023

Peinture Fraîche Festival – Usines Fagor – Lyon – novembre 2023


Une expo photo : Elliot Erwitt à La Sucrière à Lyon

Après avoir passé la matinée à Peinture Fraîche, j’ai pris le tramway direction le quartier de la Confluence pour me rendre à la Sucrière. En effet, l’exposition rétrospective sur le travail du photographe Elliot Erwitt s’y tenait depuis quelques jours, après avoir été présentée au Musée Maillol à Paris. Je l’avais repérée avant même sa mise en place dans un article de magazine. J’avais aussi vu passer sur les réseaux sociaux quelques images d’Elliott Erwitt suite à l’ouverture de l’exposition. Mais je ne connaissais pas grand chose du travail de ce photographe franco-américain. Je suis toutefois toujours curieuse de découvrir la production photographique d’un artiste ou d’un studio.

Elliott Erwitt a réalisé à la fois des clichés pour des travaux personnels et pour des commandes. La plupart de ses clichés personnels sont en noir et blanc, tandis qu’il a exploité la couleur pour les photographies commerciales. Mais chaque fois, ce qui m’a frappé, c’est la maîtrise absolue de la composition. J’ai aussi découvert un photographe facétieux et plein d’humour, qui n’hésite pas à jouer avec le cadrage pour ajuster son effet comique.

« D’abord, il s’agit d’obtenir une sorte de cadre, puis d’attendre que quelque chose y prenne place »
(Elliott Erwitt)
« Tous les musées sont intéressants, même ceux qui ne le sont pas » (Elliott Erwitt)
planche contact – travail de recadrage

(*) L’exposition rétrospective Elliot Erwitt se tient à La Sucrière, quai Rambaud à Lyon, jusqu’au 17 mars 2024.
Un audioguide gratuit est à disposition et permet d’en apprendre plus sur quelques unes des photographies présentées. J’ai entendu dire qu’il était très bien fait mais je ne l’ai pas essayé. En effet, le jour où j’y étais (cumul d’un jour férié, de vacances scolaires et de pluie), il y avait énormément de monde à visiter l’exposition, et je n’avais pas envie de de devoir rester massée devant certains clichés.

Exposition Elliott Erwitt – La Sucrière – Lyon – novembre 2023


Bonus : quelques photos d’architecture dans le quartier de la Confluence à Lyon

Pour me rendre à la Sucrière, j’ai traversé à pied une partie du quartier de la Confluence. C’était l’occasion de prendre quelques photos très rapidement de certains des immeubles les plus remarquables du quartier, entre deux averses. Il faudra que j’y retourne un jour ensoleillé : c’est un superbe terrain de jeux pour la photographie d’architecture. En effet, ce quartier est né il y a une vingtaine d’années, au sud de la Presqu’île de Lyon. Il s’agit d’anciennes friches industrielles, en particulier celle du marché-gare de Perrache et du port industriel Rambaud. Depuis, une stratégie d’urbanisation a complètement transformé les lieux et les bâtiments ont rivalisé d’originalité.

La Sucrière, ancien entrepôt de stockage de sucre sur le quai Rambaud a été transformée en lieu culturel et accueille expositions et évènements. (rénovation d’un bâtiment des années 1930 augmenté dans les années 1970 de deux silos par Z Architecture en 2011)
Le cube vert est le siège mondial du média d’information Euronews (réalisation de l’agence Jakob + MacFarlane en 2015). Le bâtiment en arrière-plan est une réalisation de l’agence Odile Decq en 2015.
Le long de la darse, face au centre commercial, des immeubles d’habitation.
Le cube orange, pendant du cube vert, a aussi été conçu par l’agence Jakob+MacFarlane (en 2010).

Quartier de la Confluence – Lyon – novembre 2023

[Ardèche] des monts de Berg à Alba-la-Romaine

Cet été, j’avais, un peu par hasard, découvert la beauté des paysages et le charme des villages du plateau du Coiron. J’avais noté alors qu’il faudrait que je revienne pour continuer à explorer ce secteur de l’Ardèche, méconnu mais magnifique. J’avais ainsi eu plusieurs échanges de message avec l’équipe de l’office de tourisme Berg et Coiron (dont la baseline « Rendez-vous en terres ardéchoises » me plait énormément). Pendant mes dernières vacances, fin octobre, j’ai profité d’une journée qui s’annonçait nettement moins pluvieuse que les autres pour y retourner. Je n’avais pas particulièrement d’idée sur la balade que j’allais faire, aussi, j’ai commencé par faire un saut à l’office de tourisme. En dehors du plaisir de mettre un visage sur des noms après plusieurs échanges par mail ou messages, j’ai pu bénéficier de conseils sur mesure pour passer la meilleure journée possible sur le territoire.

Sur le chemin, j’ai fait un crochet par Mirabel afin d’admirer le paysage.

Une randonnée sur les hauteurs de Saint Jean le Centenier

C’est ainsi que j’ai choisi d’aller faire une des randonnées proposées par l’office de tourisme, dénommée randonnée plein la vue sur le site internet. Comme la météo du jour annonçait une dégradation en milieu d’après-midi et que la matinée était déjà bien avancée, j’ai choisi de la raccourcir un peu la boucle en la faisant débuter à l’écart du village de Saint Jean le Centenier. Mais avant cela, je me suis arrêtée à Villeneuve de Berg pour acheter de quoi me préparer un pique-nique aux saveurs locales. Sur les conseils de Barbara à l’office de tourisme, j’ai acheté du fromage et de la charcuterie au magasin de producteurs La Chèvre et le Chou, idéalement placé au bord de la RN102, puis je suis allée dans le village à la boulangerie Alonso pour du pain, mais surtout pour le gâteau Lou Pisadou, une spécialité ardéchoise à base de marrons. Il ne me restait donc plus qu’à trouver un endroit où déguster tout cela en pleine nature.

Pique-niquer dans les marnes de plaine de Malavas

Comme j’avais choisi de raccourcir un peu la boucle prévue par le topo de l’office de tourisme, je suis allée en voiture jusqu’au hameau de Malavas. Là, j’ai récupéré le chemin de randonnée en direction de Bourboulet puis du sommet de la Croix Juliau, comme sur le topo. Très vite, j’ai compris pourquoi cette randonnée avait été nommée « plein la vue ». En effet, tout au long de l’itinéraire, les panoramas et points de vue se succèdent dans toutes les directions. C’est ainsi que je peux admirer les falaises du plateau du Coiron, la plaine d’Aubenas et derrière les volcans d’Ardèche, mais aussi plus loin sur l’horizon, la forêt de Saoû, le Mont Ventoux, ou encore les Cévennes.

Les conditions météo sont quasiment estivales et c’est un vrai plaisir de marcher sous le ciel bleu. Toutefois, je remarque en scrutant l’horizon vers l’est que les nuages se rapprochent et qu’il pleut à une vingtaine de kilomètres de là où je me trouve. Je suis arrivée au sommet de la Croix Juliau, et je ne m’y attarde pas trop longtemps, n’arrivant pas à déterminer à quelle vitesse la pluie arrive vers moi. Je prends donc le chemin du retour à la voiture en hâtant un peu le pas. Mais je continue à m’émerveiller des paysages qui m’entourent.

Suivre le bon chemin… en Ardèche, les poteaux directionnels sont jaunes sur les chemins de randonnée.
Face au plateau du Coiron…
Le sommet de la Croix de Juliau

Une promenade dans les ruelles d’Alba-la-Romaine, village de caractère

Après cette petite randonnée d’une dizaine de kilomètres, et compte tenu de la menace de la pluie, je choisis de ne pas me hasarder dans une nouvelle balade en pleine nature. Je prends donc la direction d’Alba-la-Romaine. J’étais déjà allée à Alba il y a 6 ou 7 ans. Je me souvenais d’un joli village perché. En effet, Alba fait partie des villages de caractère d’Ardèche. Autour d’une petite place centrale et au pied d’un château (privé), Alba déploie ses ruelles bordées de maisons en basalte. Le village m’a ainsi un peu fait penser à celui de Saint Vincent de Barrès, un autre village de caractère situé de l’autre côté du plateau du Coiron. J’ai donc flâné un temps dans les ruelles d’Alba avant de profiter d’une terrasse de café pour pendre un rafraichissement.

Au cœur du vieux village d’Alba
On remarque nettement que le ciel est en train de se couvrir…
le charme des ruelles d’Alba
Murs en pierre volcanique et linteaux en calcaire

Un voyage dans le temps sur le site gallo-romain d’Alba

Après cette petite pause, et comme la météo ne s’améliore pas, je me dirige vers le site gallo-romain, situé en contrebas du village. Je choisis de commencer par l’exploration des ruines (tant qu’il ne pleut pas). Je me promène donc dans les ruines d’Alba Helviorium, ancienne capitale romaine des Helviens. Je découvre ainsi les fondations d’un temple, d’un centre ville monumental, de boutiques. Je marche sur les dalles de la rue principale. Je chemine jusqu’au théâtre. Tout cela est resté longtemps caché sous les vignes, et par exemple, le théâtre a été (re)découvert il y a une centaine d’années seulement.

Le centre monumental et la rue principale d’Alba Helvorium
Il y a toujours des vignes sur le site antique. Au fond, on aperçoit l’un des murs du château.

Après cela, il me reste à visiter le MuseAl, le musée archéologique. Celui-ci se compose de deux salles : l’une accueille la collection permanente tandis que l’autre héberge des expositions temporaires. Actuellement, l’exposition temporaire présente la culture de la vigne et la fabrication du vin en Ardèche, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Il y est ainsi question de l’évolution des cépages utilisés mais aussi des techniques de vinification, de transports ou encore des objets nécessaires au service et à la dégustation du vin au fil des siècles. Dans l’exposition permanente, on retrouve les objets découverts lors des fouilles effectuées sur place ainsi que dans les villas et temples situés dans la campagne environnante. Même si un morceau d’une statue monumentale de l’empereur Trajan ou une grande mosaïque aux poissons sont exposés, on découvre essentiellement des objets de la vie quotidienne ou de petits objets votifs.

Je crois que ceci est un des artefacts que je préfère dans tous ceux présentés dans le musée : sur une tuile qui devait être en train de sécher, on remarque une empreinte de semelle et surtout celles des pattes d’un chat
Présentation de pots et pichets pour le service du vin au temps des gallo-romains
Plusieurs dés en terre cuite ont été retrouvés
la mosaïque aux poissons
lampe à huile décorée

(*) L’accès au site gallo-romain est libre et gratuit. On trouve sur place un circuit avec des panneaux d’interprétation. Un chemin (fléché) permet de rejoindre à travers les vignes un autre temples qui était situé à l’écart de la ville.
Les horaires et conditions d’accès au musée sont à retrouver sur leur site internet.
Il faut compter au moins 1h à 1h30 pour faire le tour du site et le musée.


Saint Jean le Centenier / Alba la Romaine
Ardèche – octobre 2023


Si vous souhaitez découvrir d’autres villages de caractère en Ardèche, voici ceux que j’ai déjà explorés :


A noter : je suis venue sur le territoire de Berg et Coiron à l’invitation de l’office de tourisme, et je les remercie pour leur accueil. Je n’ai pas été rémunérée mais j’ai reçu quelques goodies en cadeau, cela constitue donc une collaboration commerciale. J’ai toutefois choisi librement les activités que j’ai faites, et payé mon entrée au musée (Alba est d’ailleurs sur le territoire de Porte Sud Ardèche). Quant à mon avis sur la randonnée proposée, les photos parlent d’elles-mêmes quand à la beauté des paysages traversés.

[Drôme] retour sur les expositions et spectacles de la rentrée

Après un été riche en découvertes culturelles, j’ai continué à profiter des propositions à Valence et dans ses environs depuis la rentrée. Au programme, il y a eu : une exposition de photos de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, une installation d’art contemporain et un concert très original dans un lieu absolument fabuleux lors des Journées Européennes du Patrimoine. Je vous propose donc de revivre cela en images.

Au Centre du Patrimoine Arménien

L’Orient Revisité, au Centre du Patrimoine Arménien

C’est au Centre du Patrimoine Arménien à Valence que je suis une nouvelle fois allée découvrir une exposition de photos. J’avais beaucoup apprécié les précédentes que j’y avais vues (vous pouvez retrouver mes avis sur l’exposition Orages de Guillaume Herbaut et sur l’aventure photographique des Kasparian), et j’étais impatiente de découvrir celle-ci.

La photographie s’est développé dans l’Empire Ottoman sous l’impulsion des arméniens qui se sont très vite intéressé à ce nouveau médium. A travers la production photographique des studios, essentiellement à Constantinople, c’est toute la société turque que l’on découvre. Les portraits occupent aussi une grande part de leur activité : c’est à la mode de se faire photographier. On découvre ainsi de nombreuses images de la famille impériale et de leurs proches. Des photos de paysages urbains donnent à voir une ville propre et qui se modernise.

Scènes de la vie de Constantinople
Palais et mosquées

A cette époque charnière des débuts de l’industrialisation, les studios de photographie sont mandatés par le gouvernement pour documenter les efforts de modernisation du pays et l’occidentalisation grandissante. Les images sont ensuite utilisées à des fins de propagande auprès des nations européennes, en particulier le Royaume Uni et la France. On y montre des usines propres aux ouvriers souriants et les enfants dans des classes à l’école.

Une autre partie de l’activité des studios de photographie est la production de mises en scène de la vie rurale et traditionnelle. En effet, l’exotisme est à la mode en Europe, et nombreux sont les occidentaux à la recherche de ces représentations. Les studios n’hésitent donc pas à engager des acteurs pour s’habiller dans les tenues traditionnelles des différentes régions de l’Empire Ottoman, et poser dans des décors factices. Si l’on y prête un peu attention, on peut même noter les bouts de décors ou les acteurs que l’on retrouve sur plusieurs photos. Certaines mises en scène sont très poussées, quasi bibliques.

L’exposition se termine par l’exil des photographes arméniens, chassés de l’Empire Ottoman au moment du génocide de 1915. Certains parviendront à partir avec une partie de leur matériel et de leur patrimoine photographique. Ils s’établiront dans d’autres pays, en Europe ou en Amérique.

L’exposition L’Orient Revisité est une plongée dans l’histoire de l’utilisation politique de la photographie. Elle est à la fois un témoignage artistique et historique de la naissance de cette technique, mais aussi de son émergence comme vecteur de propagande : en choisissant ce que l’on montre et comment on le montre, on envoie un message fort.

(*) L’exposition L’Orient Revisité est visible au Centre du Patrimoine Arménien de Valence jusqu’au 23 décembre 2023. Les horaires et tarifs sont à retrouver sur le site internet du CPA.

Centre du Patrimoine Arménien – Valence – Drôme – août 2023


Nuée, à la Bourse du Travail de Valence

Nuée, c’était l’installation de l’été à la Bourse du Travail de Valence. Ce lieu a dédié son unique salle à la création contemporaine et propose des installations temporaires. C’est l’artiste Mélissa Mariller qui a monté Nuée. L’installation s’articulait autour de panneaux souples en plastique coloré et découpé de motifs rappelant les vieux meubles savoyards. Des bancs métalliques venaient s’ajouter à cette interprétation moderne des meubles traditionnels. Enfin, les luminaires ajoutaient une ambiance particulière, soutenue par une bande son pour une expérience totalement immersive.

Nuée, installation de Mélissa Mariller à la Bourse du Travail de Valence

(*) Nuée s’est achevée début septembre. La Bourse du Travail de Valence propose plusieurs installations par an, toujours en accès libre.

Bourse du Travail – Valence – Drôme – août 2023


Electrorgue, au Palais Idéal du Facteur Cheval

La soirée Electrorgue au Palais Idéal du Facteur Cheval était initialement prévue en mai pour la Nuit des Musées. J’avais d’ailleurs pris des places. Mais les orages avaient contraint à l’annulation de la soirée. J’étais donc ravie quand j’ai vu que le concert était reprogrammé à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, et j’ai aussi réservé mes billets. J’y suis allée avec Melle 3e, ce qui nous a valu une fin de journée au pas de course entre la fin de son cours d’équitation à 19.30 et le début de la soirée à 21.00 à 1h de route de la maison. Mais cela en valait la peine !

A l’arrivée au Palais Idéal, celui-ci était plongé dans une semi obscurité, seulement éclairé par quelques lampes dans les jardins et les lumignons remis aux visiteurs à l’entrée. Notre première mission était de déposer notre lumignon quelque part sur l’œuvre du Facteur Cheval afin d’apporter notre pierre à l’édifice. Rien que pour cette expérience de découverte des lieux à la lumière de la lampe de mon téléphone, j’étais ravie d’être venue.

Découvrir le Palais Idéal du Facteur Cheval à la torche
Apporter un éclairage nouveau sur le bâtiment en se rappelant que le Facteur Cheval a souvent travaillé de nuit sur son œuvre.

Puis est venue l’heure du concert. Electrorgue, c’est le mariage réussi entre l’orgue de Barbarie et la musique électro. Nous étions environ 600 personnes dans les jardins et sur la terrasse du Palais Idéal à profiter de la douceur de cette soirée au rythme des basses électro-organiques. J’ai été frappée de la disparité du public : des personnes âgées, des enfants, des habitués des concerts électro et d’autres qui découvraient. Je m’attendais presque à voir les Trois Géants se dandiner. J’ai été fascinée par les jeux de la lumière sur la façade du Palais Idéal. J’ai vraiment apprécié ce moment un peu hors du temps, entre monument historique et musique actuelle. J’ai aimé la façon dont l’originalité de la proposition musicale venait jouer avec l’exubérance des lignes du Palais Idéal. Et bien que fatiguée, j’étais presque déçue quand la musique s’est tue à bientôt minuit.

Au pied des Trois Géants
Mixer de l’orgue de Barbarie…
Prendre de la hauteur et assister au concert depuis la terrasse
Profiter de l’exubérance

(*) Le Palais Idéal sert régulièrement de salle de spectacles. La programmation est à retrouver sur le site du monument, tout comme les horaires et conditions de visite plus classiques. Je vous recommande vivement de réserver si vous voulez vous y rendre. Le lieu est très prisé et la jauge relativement limitée.
Et si vous voulez découvrir une autre oeuvre du Facteur Cheval, n’oubliez pas de vous rendre au cimetière de Hauterives où vous trouverez son tombeau.

Palais Idéal du Facteur Cheval – Hauterives – Drôme – septembre 2023

[Canada] Toronto, une ville multi-facettes

Après nos deux journées à Ottawa, nous avons repris le train, direction Toronto. Il nous fallu un peu moins de 5 heures de traversée des paysages de l’Ontario, longeant parfois le lac éponyme, pour apercevoir la silhouette de la CN Tower. Arrivés en plein centre ville, dans la gare d’Union Station, nous traversons l’immense salle de correspondance Art Déco pour rejoindre le parvis de la gare. Un trajet en taxi plus tard, nous posons nos valises à l’hôtel, idéalement situé dans le quartier en plein essor de Yonge-Bloor. Après ces heures passées dans le train, nous avons envie de nous attaquer rapidement à la découverte de la ville de Toronto, et nous partons donc à pied pour une première exploration. Nous marcherons également beaucoup au cours des 2 jours suivants également, empruntant parfois le métro pour gagner du temps. Je vous invite à me suivre au fil de différents quartiers de Toronto, pas vraiment dans un ordre chronologique de nos visites.

Toronto est une ville très « verticale » où se côtoient gratte-ciels de bureaux et d’habitation.
Depuis un parc, apercevoir la silhouette de la CN Tower

Downtown Toronto, la ville électrique

Downtown, c’est le cœur de la ville. Celui de Toronto bat en permanence ou presque. Nous l’avons abordé pour la première fois un dimanche en fin d’après-midi. Sous le ciel couvert, les lumières électriques de Yonge-Dundas Square semblaient encore plus éclatantes. Cet endroit est parfois qualifié de Times Square canadien (les comparaisons entre Toronto et New York City sont nombreuses, et les rues de Toronto ont souvent été utilisées dans des séries pour figurer celles de NYC). Tout autour de nous, la ville s’agite : les magasins sont ouverts (en un sens tant mieux, car nous avons pu acheter un parapluie !), les publicités défilent sur les panneaux, les trolleys se faufilent entre les passants…

Yonge-Dundas Square et ses publicités lumineuses
« Cable Management » et street art à l’angle de Dundas St et McCaul St, au dessus du Rosalie Sharp Pavilion de l’OCAD University, dessiné par le cabinet d’architectes Bortolotto

C’est sans doute l’un des quartiers de Toronto que j’ai le moins apprécié : trop de monde, trop de circulation, trop d’agitation, même s’il valait le coup d’œil.

Financial District, entre architecture Art Déco et contemporaine

C’est lors d’une visite guidée privée à pied que nous avons découvert Financial District. En effet, l’agence de voyages m’avait proposé cette activité, et j’avais trouvé l’idée sympathique. La guide, francophone et connaissant Toronto comme sa poche, a su s’adapter à nos envies et à nos goûts. Nous avons commencé par quelques incontournables : la cathédrale Saint James, le Saint Lawrence Hall, le Saint Lawrence Market. Puis nous pris la direction de Financial District, le quartier des affaires. Nous sommes passés devant le Gooderham Building, le flatiron de Toronto avant de gagner le parc Berczy et sa fontaine canine.

Depuis le St Lawence Market, vue sur les tour des Financial District
Le Gooderham Building et sa silhouette en fer à repasser
La fontaine « chiens » du parc Berczy

C’est par la place Brookfield que nous abordons le quartier des affaires. Derrière la façade ancienne du Hall of Fame du Hockey, on découvre une architecture moderne, celle de l’Allen Lambert Galleria. Cette structure de 6 étages de haut permet de circuler à l’abri des intempéries entre plusieurs immeubles de bureaux, s’inscrivant dans le PATH, un système de passages reliant les bâtiments entre eux sans passer par l’extérieur. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à cela lorsque nous avons passé le porche depuis la place Brookfield, et que je n’ai pas pu m’empêcher de lâcher « wahou » très spontané !

L’Allen Lambert Galleria

De là, nous avons parcouru les rues de Financial District, admirant les buildings Art Déco et les immeubles de verre, entrant dans les halls pour jeter un oeil aux décors grandioses des banques historiques, découvrant détails et œuvres d’art. Sans notre guide, je n’aurais pas pensé, pas osé, pousser les portes de ces immeubles, pourtant librement accessibles, et nous serions passé à côté de ces imposantes architectures Art Déco. Après cela, nous guide nous emmènera encore à la mairie de Toronto, ainsi qu’au tribunal, nous faisant découvrir en particulier la bibliothèque de celui-ci abritant une salle dédiée à la constitution et aux recueils de lois du Canada.

Au pied des plus anciens buildings de Toronto
Immeubles Art Déco et contemporains se côtoient dans Financial District
Hall de banque Art Déco
La constitution canadienne dans la Salle Américaine du Tribunal de l’Ontario

Nous avons beaucoup apprécié cette visite guidée privée. Cela nous a vraiment permis à la fois d’en apprendre plus sur l’histoire de Toronto et de découvrir des lieux en dehors des circuits touristiques classiques et que nous n’aurions pas soupçonnés sinon.

Anecdote : Mon expérience de Financial District ne s’arrêtera pas là : le jour de notre départ de Toronto, c’est en plein cœur de ce quartier que je récupèrerai la voiture de location. Ainsi, mon expérience de conduite canadienne débutera par le quartier des affaires de la plus grande ville du Canada à l’heure de pointe !

Distillery District, les souvenirs du passé

Nous avons rejoint Distillery District un matin à pied depuis l’hôtel. C’était une jolie petite marche de 4 km à travers Toronto, qui nous a fait traverser différents quartiers de la ville, multipliant les points de vue sur la CN Tower avant d’arriver à la Distillerie. Ce quartier piéton étaient en effet autrefois une très vaste distillerie de whisky dont il a conservé les bâtiments de brique et les rues pavées datant de la première moitié du XIXe siècle. Les anciens ateliers ont été remplacés par des restaurants, des boutiques haut de gamme et des galeries d’art.

Galerie d’art à Distillery District
Toujours cette cohabitation des bâtiments historiques et contemporains
Le charme des vieux bâtiments, au cœur de Distillery District

Si j’ai bien aimé ce quartier de la distillerie, cela n’a pas été non plus un coup de cœur. De taille relativement modeste, l’ensemble est mignon mais aussi très commercial. Pour ceux d’entre vous qui connaissant, cela m’a beaucoup fait penser à la Cour Saint Emilion à Paris dans le quartier de Bercy, donc le concept est très similaire.

Après Distillery District, nous avons gagné le Waterfront, sur la rive du lac Ontario. Nous avions envisagé d’aller faire un tour sur les îles de Toronto mais la file d’attente pour le ferry nous en a dissuadés. Les bateaux étaient bondés et présageaient d’une forte fréquentation sur les îles, plus sans doute des temps d’attente longs pour prendre un bateau de retour. Mr 1er et Melle 3e n’étant déjà à la base pas très motivés, nous avons choisi une autre activité pour notre après-midi (ce sera le Musée Royal de l’Ontario, je vous en parle plus bas dans cet article).

Vue sur les îles de Toronto depuis le waterfront

Kensington Market, la vie en couleurs

Quand j’avais regardé les lieux à découvrir à Toronto, Kensington Market revenait systématiquement. Ce quartier est un des plus anciens de Toronto et a accueilli les vagues successives d’immigrants : écossais et irlandais, juifs d’Europe de l’Est, italiens, caribéens, asiatiques, africains de l’Est… C’est donc à l’origine un quartier très populaire, sur les étals duquel il était possible de trouver toutes sortes de denrées en provenance du monde entier. Aujourd’hui, quartier multiculturel par essence, Kensington Market est bordé de boutiques indépendantes, de friperies, de galeries, de restaurants proposant des cuisines du monde entier. Nous y sommes allés un dimanche après-midi où tout le quartier était piétonnisé (c’est a priori le cas le dernier dimanche du mois de mai à octobre). L’ambiance y était très festive. Dans les rues, les stands proposaient pêle-mêle des vêtements vintage, des vinyles, des tisanes, de la street food, des objets plus ou moins ésotériques, ou encore des plants de cannabis (le cannabis est légal au Canada). La foule était bien entendu au rendez-vous, dans une ambiance bon enfant, rythmée par les musiciens installés tous les quelques mètres : du punk, du mix électro, du rock, du folk, des musiques du monde… une joyeuse cacophonie éclectique. Nous avons même croisé un artiste peignant un motif à même le sol de la rue, au milieu des passants.

Dans les rues de Kensinston Market, un dimanche piétonnier
De nombreuses fresques ont été peintes sur les murs de Kensington Market
Des maisons victoriennes colorées, bienvenue à Kensington Market !

Si l’ambiance était au rendez-vous à Kensington Market, la foule et le bruit également. J’ai bien aimé parcourir le quartier, mais j’étais aussi contente de retrouver un peu de calme (relatif) en regagnant Spadina Ave et Chinatown.

Le Musée Royal de l’Ontario, dinosaures et autres curiosités

Comme je le disais plus haut dans cet article, nous avons choisi d’aller au Musée Royal de l’Ontario (ROM – Royal Ontario Museum) après avoir déjà beaucoup marché dans Toronto. Quand nous avons cherché quoi faire cet après-midi là (et après avoir constaté que le Musée des Beaux Arts de l’Ontario n’était pas ouvert ce jour-là), c’est une photo d’un squelette d’un dinosaure cousin du Diplodocus qui nous a attirés. En arrivant sur place, nous avons découvert un musée immense dont une partie des collections est en accès libre. Nous avons cependant pris un billet afin d’avoir accès à l’ensemble de la collection permanente. Le premier bâtiment du ROM a été construit au tout début du XXe siècle puis le musée a fait l’objet de plusieurs extensions successives, la dernière datant du début des années 2000 avec l’adjonction du Cristal conçu par l’architecte Daniel Libeskind.

Dans le premier bâtiment du ROM, le faste des mosaïques italianisantes

Nous avons commencé notre visite du ROM par le rez-de-chaussée. Après avoir traversé le vaste hall majestueux, nous avons découvert les collections sur l’Asie et avons été frappé par leur richesse. C’est là également que l’on peut admirer la galerie d’architecture chinoise, la plus vaste collection d’artefacts architecturaux chinois en dehors de la Chine. Certaines des pièces exposées sont très impressionnantes. C’est en particulier le cas d’une porte de palais impérial ou d’un tombeau remontant à la dynastie Ming. Puis, nous partons explorer les étages avec deux objectifs principaux : la collection de minéralogie et celle de paléontologie, même si nous jetterons aussi un œil aux collections de l’Antiquité et d’arts décoratifs européens (mais sans nous y attarder, cela reprenant des sujets que nous avons déjà eu l’occasion d’aborder dans d’autres musées déjà visités en France essentiellement).

La collection de minéralogie du ROM est considérée comme l’une des plus importantes au monde. Près de 3000 spécimens y sont exposés, y compris des pierres précieuses ou en provenance de l’espace, parfois de très grande dimension. Je suis toujours impressionnée par la façon dont la nature est capable de créer de la géométrie ou des formes minérales plus poétiques. Après les cailloux, place aux fossiles ! Nous avons été fortement impressionnés par les galeries consacrées aux débuts de la vie sur terre, à l’âge des dinosaures puis aux premiers mammifères. De très nombreux squelettes fossiles de grande taille sont ainsi présentés au public. Par exemple, le Barosaurus (un cousin du Diplodocus) est le plus grand squelette original de dinosaure monté au Canada et l’un des trois squelettes complets de Barosaurus exposés sur la planète. Mais on y trouve aussi un Tricratops, un Tyrannosorus Rex, ou encore un Stegosaurus pour ne citer que les plus célèbres.

Dans la galerie de minéralogie
Au rez-de-chaussée, Futalognkosaurus accueille les visiteurs
Tyrannosaurus Rex, le fameux T-Rex..

Le Musée Royal de l’Ontario est un musée généraliste combinant histoire naturelle, art et culture. Nous y allions essentiellement pour les collections d’histoire naturelle et n’avons pas du tout été déçus par celles-ci. Nous avons été agréablement surpris par les collections asiatiques.

(*) L’entrée au ROM est payante. Il est possible de prendre ses billets en ligne. Nous les avons pour notre part pris à une borne en arrivant sur place. Il n’y avait pas d’attente. Le musée est cependant globalement très fréquenté.

Le campus du Victoria College

Entre le ROM et notre hôtel, nous avons traversé une partie de l’Université de Toronto, et en particulier le campus du Victoria College. Victoria College a été fondée à la fin du XIXe siècle et une partie des bâtiments remonte au début du XXe siècle, dans un style néo-gothique inspiré des universités anglaises à Cambridge et Oxford en particulier.

Sur le campus de Victoria College in University of Toronto

La CN Tower, pour dominer la ville

La CN Tower faisait partie des rares activités prévues lors de ce voyage au Canada. En effet, il me semblait inconcevable de venir à Toronto sans monter en haut de ce bâtiment symbolique. Construite entre 1973 et 1976, elle avait pour but de permettre la bonne diffusion des ondes radio dans une ville qui commençait à devenir très verticale. Elle devait donc pour cela dépasser tous les gratte-ciels déjà construits. Avec sa flèche portant les antennes, elle culmine à un peu plus de 553 mètres. La CN Tower a longtemps été la plus haute construction au monde, détrônée seulement en 2010 par le Burj Khalifa de Dubaï. Depuis, 6 autres bâtiments plus hauts qu’elle ont été construits dans le monde. Elle n’en reste pas moins impressionnante !

Après l’avoir aperçue d’un peu partout dans Toronto, il était donc temps de s’y rendre. Une fois au pied, je dois avouer qu’elle est vraiment impressionnante avec sa silhouette longiligne. Après avoir récupéré nos billets, nous nous prenons place dans la file d’attente. Nous passons par la case photo-souvenir (il s’agit de photo-montages : nous sommes photographiés sur fond vert et cela est ensuite inséré devant un arrière-plan de la tour. J’avoue avoir craqué et acheté nos photos à la sortie. Je crois que je suis vraiment une bonne cliente pour ce genre de souvenir photographique !). Puis un ascenseur nous emmène jusqu’à 346 mètres au dessus du sol, sur la plateforme d’observation. Très rapide, il lui faut moins d’une minute pour y parvenir (méfiez-vous donc si vous êtes sensibles aux changements brusques de pression. C’est mon cas et la montée n’a pas été très agréable.).

Une fois en haut, nous avons pris notre temps (il n’y a pas de temps limité sur place), et fait plusieurs fois le tour pour admirer la vue. Le ciel était clément le jour de notre visite et nous avons pu pleinement profiter du panorama à 360° sur toute la ville de Toronto et ses environs. C’est l’occasion de se rendre compte de la verticalité de la ville, de la taille du lac Ontario, de plan à angles droits de la ville, et de sa taille. Nous avons joué à repérer les bâtiments et quartiers que nous avions déjà vu d’en bas. Nous en avons clairement pris plein les yeux !

Vue sur le port, les îles de Toronto et le lac Ontario
Les voies ferrées, et les immeubles construits sur les terres gagnées sur le lac Ontario
Toronto, ville verticale

Je n’ai pas regretté d’avoir pris le temps de monter à la CN Tower. La vue d’en haut est à couper le souffle. Nous y étions en début d’après-midi un jour ensoleillé, ce qui nous a permis de découvrir l’ensemble du panorama. Il doit aussi être très sympa de s’y trouver au moment du coucher du soleil.

(*) Nous avions des billets coupe-file via notre agence de voyages. Cela nous a permis d’arriver à l’heure que nous souhaitions et d’obtenir une entrée sur le prochain créneau horaire. Je vous conseille de prendre vos billets à l’avance sur le site internet de la CN Tower. En effet, il y a un nombre limité de visiteurs par créneau horaire, et la queue à la billetterie sur place est longue sans assurance d’avoir un créneau immédiat. Quand nous sommes arrivés vers 14.00, les premiers créneaux disponibles à la billetterie étaient pour 18.00…


Toronto – Ontario – Canada
juillet / août 2023