[Pays-de-la-Loire] Châteaux & chevaux en Anjou

Après notre périple Châteaux & Chevaux autour de Blois, nous avons continué à suivre la Loire. Nous avons fait une pause déjeuner dans le charmant village d’Azay-le-Rideau, où nous nous étions arrêtées en rentrant de Bretagne fin 2022 et dont nous n’avons pas visité à nouveau le château cette fois. Nous avions en effet comme souhait de gagner l’Anjou assez tôt pour pouvoir visiter Saumur dans l’après-midi avant de nous rendre le lendemain au Cadre Noir.

un château en pierre blanche, perché sur une terrasse entourée de vignes
Le château de Saumur dominant la ville et la Loire

Saumur, en bord de Loire

Le château méconnu

Quand on pense « châteaux de la Loire », il me semble qu’on pense rarement à Saumur. Et pourtant, le château de Saumur domine la Loire, aux portes de l’Anjou et fait partie de la zone classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Je dois cependant dire que si Saumur s’est retrouvé à notre programme Châteaux & Chevaux, c’est essentiellement parce que nous souhaitions passer au Cadre Noir. Toutefois, il aurait été très dommage de ne pas faire un tour au château. Je l’avais d’ailleurs déjà visité, il y a plus de 25 ans. C’était mon tout premier château de la Loire !

un château fort en pierres blanches

Il ne m’avait toutefois pas autant marqué que d’autres châteaux visités dans les années qui ont suivi. Mais j’en gardais un souvenir joli bien que vague. Quand nous sommes arrivées, je lui ai trouvé fière allure, perché sur son coteau, dominant toute la ville et surveillant le fleuve. Il abrite depuis une centaine d’années le musée municipal. Aujourd’hui, c’est toujours la visite du musée qui rythme la découverte du château. Le premier étage accueille en effet la collection d’arts décoratifs, qui s’articulait autour d’une exposition consacrée à la céramique liée à la vigne lors de notre visite. Le second étage abrite la collection liée au cheval présentée autour des jeux équestres depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui. Avant de visiter les espaces muséographiques, nous avons suivi une courte visite guidée historique qui nous a permis de situer les différentes phases de la construction du château (et de l’abbaye qui occupait une partie du site) et son intérêt au fil des évènements depuis le Moyen-Âge.

vue sur le fleuve et une cour de château
Vue sur la ville et la Loire depuis une des tours du château de Saumur
des batiments anciens en pierre blanche dans un parc avec le château au fond
Les bâtiments de l’abbaye devant le château

L’introduction faite par le guide était vraiment très intéressante et permettait de mieux situer l’importance de Saumur et son château au fil du temps. J’avais peur d’être déçue par cette revisite mais je crois que le château de Saumur était encore plus impressionnant que dans mon souvenir. Après la visite du château, nous avons gagné le centre de la ville. Nous avons posé nos valises à l’hôtel puis nous sommes parties flâner dans les rues piétonnes du centre ancien. De nombreux bâtiments ont attiré notre regard : maisons à pans de bois, anciens hôtels particuliers, églises. Nous avons fini notre journée en dinant en terrasse, tout en sirotant un verre de vin de Saumur (avec modération).

façade de style renaissance
dans la cour de la mairie de Saumur


(*) La visite du château de Saumur nous a pris environ 2h30 en nous attardant dans les deux expositions du musée. Les conditions de visite sont disponibles sur le site internet du château. A noter : la découverte des espaces extérieurs dont le tour des remparts est gratuite.


L’équitation de tradition française au Cadre Noir

Si Melle 3e, passionnée de chevaux, avait déjà plusieurs fois visité le Cadre Noir (son père a de la famille à proximité), elle n’avait jamais eu l’occasion d’y voir des chevaux en spectacle ou au travail. En cherchant les possibilités, j’ai rapidement constaté qu’il n’y a pas de grands spectacles en été mais qu’en revanche, certaines séances de travail avec les jeunes chevaux ont lieu en public en matinée. J’avais donc calé notre passage à Saumur pour pouvoir y assister. Les photos ne sont pas autorisées durant le spectacle aussi, vous n’en verrez pas ici. Mais je peux vous dire que d’une part le lieu est superbe (en plus nous étions très bien placées) et que d’autre part, les explications données permettent de se rendre compte du travail accompli par les chevaux et leurs écuyers (même pour des néophytes). Les reprises de dressage présentées sont vraiment magnifiques.

Ecuries et carrière de dressage
Pendant que nous attendions pour entrer dans le manège, nous avons pu assister de loin à la détente d’un cheval dans la carrière qui nous faisait face.


(*) Il est possible de visiter le Cadre Noir uniquement en visite guidée. Les Matinales sont les séances de travail des jeunes chevaux : c’est ce à quoi nous avons assisté. En haute saison, un stand de restauration rapide est ouvert sur le site les matins de Matinales.
Pour notre part, nous avons très envie dorénavant de revenir pour assister à un gala !


Angers, en bord de Maine

De la ville au château

Après avoir assisté au spectacle du Cadre Noir, nous avons repris la route une trentaine de minutes pour rejoindre Angers. Nous avions prévu de nous balader en ville et de visiter le château (je tenais particulièrement à ce dernier point). Malheureusement, la météo a été un peu joueuse et nous avons essuyé plusieurs averses qui ont un peu limité nos envies de flâneries. Nous n’avons pas pu voir la maison d’Adam, immeuble à pans de bois sculptés, emblématique de la ville car elle était en restauration et masquée par une bâche. De même, la cathédrale Saint Maurice est en travaux, et nous avons d’abord pensé qu’elle n’était pas accessible. Mais, en en faisant le tour, nous avons repéré une entrée latérale discrète ouverte. A l’intérieur, j’ai été frappée par le maître-autel baroque à baldaquins, majestueux, et par la chaire à prêcher du XIXe siècle, en bois sculpté et offrant des détails à foison.

La chaire à prêcher néogothique du XIXe siècle dans la cathédrale Saint Maurice d’Angers

Nous avons ensuite rejoint le château à pied. Je ne l’avais jamais visité mais pourtant, j’étais plusieurs fois passée à côté, et j’ai toujours eu un faible pour les rayures qui ornent ses tours et remparts. Il a par ailleurs une allure un peu bizarre car ses tours ont été arasées au cours de son histoire. S’il semble un peu plat aujourd’hui, au Moyen-Âge, il se dressait fièrement au dessus de la Maine qui coule presque à ses pieds. Dans ce qui était autrefois la cour, on trouve maintenant un beau jardin. Il est aussi possible de monter sur les remparts pour bénéficier d’une belle vue sur la ville et les environs. On trouve même un jardin suspendu sur les murs du château !

rempart de château fort
Les rayures du château d’Angers
chapelle et logis seigneurial gothiques
La chapelle et le logis seigneurial, où est né le Roi René que l’on « croise » aussi à Aix en Provence
toit de chapelle gothique dépassant des arbres
Depuis les remparts, vue sur les arbres du jardin, le toit de la chapelle et la Maine que l’on devine au fond

Le Chant des Ondes, une exposition temporaire au château

Après avoir exploré le château (et comme une nouvelle averse s’annonçait), nous sommes allées voir l’exposition temporaire dans le logis seigneurial. Intitulée Le Chant des Ondes, elle s’intéresse à toutes les créatures mythiques liées à l’eau et charmant par leur chant. Nous croisons ainsi les sirènes et les ondines, mais aussi les roussalkas ou Mélusine. J’ai bien aimé la façon dont l’exposition fait le lien entre les mythes originels et la culture populaire, à travers des extraits de films, des livres, des jouets mais aussi en explorant certains logos utilisant l’iconographie de la sirène. Enfin, la scénographie de l’exposition était particulièrement onirique avec de nombreuses installations artistiques.

Sirènes dans l’iconographie artistique, façon cabinet de curiosités
A la rencontre de Roussalka

La tapisserie de l’Apocalypse, trésor du Moyen-Âge

Après ces mises en bouche, nous sommes parties à la découverte de la tapisserie de l’Apocalypse. J’avais déjà (vaguement) entendu parler de cette tapisserie médiévale, et je m’attendais à quelque chose un peu dans le style de la tapisserie de la Dame à la Licorne que j’avais vue au Musée de Cluny à Paris. En entrant dans la galerie qui lui est dédiée, j’ai déjà trouvé la tapisserie de l’Apocalypse immense, bien plus grande que tout ce que j’avais pu imaginer. Mais (et oui, il y a un mais), je n’étais pas au bout de mes surprises car je n’avais pas vu que la galerie faisait un angle et que la tapisserie continuait sur l’autre pan, encore plus long. Je crois que j’ai été tellement stupéfaite que je n’en ai même pas lâché une exclamation. En même temps, j’aurais du m’y attendre car les chiffres ne mentent pas : la tapisserie de l’Apocalypse telle que nous la connaissons aujourd’hui (et dont on sait qu’il manque des panneaux) mesure plus de 100 mètres de long !

Un (petit) bout de la tapisserie de l’Apocalypse

L’ensemble des panneaux reprend tout le livre de l’Apocalypse de Saint Jean (le dernier livre de la Bible), façon bande dessinée. Le dessin de la tapisserie est très précis, et certains visages sont de vrais portraits. Réalisée au XIVe siècle, elle utilise aussi des astuces de tissage pour rendre certains mouvements, telles les vagues ou les ondulations des cheveux. Elle était destiné à montrer le prestige (et la richesse) de la maison d’Anjou, d’où la grande qualité de son tissage. On y trouve également des détails façon Easter Egg, comme cet petit animal dans la bande décorative qui se cache dans un terrier au moment où la Bête apparait et cet autre qui en ressort quand la Bête est terrassée. La tapisserie évoque aussi la géopolitique de l’époque en Anjou dans un contexte de guerre de Cent Ans et alors que Louis Ier d’Anjou est membre de la famille du roi de France. On retrouve par exemple le Prince Noir dans les rangs des forces du Mal.

« Des myriades de chevaliers… » – le chevalier au panache blanc est le Edward de Woodstok, dit le Prince Noir

Nous avons eu la chance de suivre une visite guidée de la tapisserie et c’était vraiment très instructif, à la fois sur la lecture des différents panneaux, sur le contexte de la réalisation de la tapisserie et sur les aspects techniques du tissage puis de la conservation de l’ensemble. Seules, nous aurions certes pris conscience de l’immensité de cette œuvre unique, mais les 2 heures avec la guide nous ont permis de ne pas rester la voir de façon superficielle. Plus grande tapisserie médiévale conservée au monde, elle est inscrite au patrimoine de l’UNESCO au titre de la Mémoire du Monde. Rien que pour elle, il faut prendre le temps de s’arrêter au château d’Angers.

Le Bien gagne sur le Mal et enferme la Bête


(*) Les conditions de visite du domaine national du château d’Angers sont disponibles sur leur site internet. L’exposition Le Chant des Ondes est présentée jusqu’au 8 janvier 2025 au château d’Angers.
Entre la visite du château, l’exposition temporaire et la découverte de la tapisserie, nous avons mis environ 3h30 (dont 2 heures uniquement pour la tapisserie) et nous avons un peu abrégé la découverte extérieure en ne prenant par exemple pas le temps de parcourir les douves (nous avions de la route pour rejoindre la Bretagne où nous étions attendues en début de soirée).


Saumur & Angers – Maine-et-Loire – juillet 2024

8 réflexions sur « [Pays-de-la-Loire] Châteaux & chevaux en Anjou »

  1. Encore de magnifiques visites !!

    Il y a un épisode du podcast Passion Médiéviste sur la tapisserie de l’Apocalypse, depuis que je l’ai entendu, je rêve d’aller la voir 😉

    Très belle journée.

  2. C’est amusant que l’on soit passées à Angers à quelques semaines d’écart seulement… ce n’est pas si loin pour nous, mais nous n’y faisons que passer (autoroute) habituellement… J’aimerais voir la tapisserie, mais Le Prince n’est pas intéressé, pour une fois… mais si un jour on prend vraiment du temps à Angers, je pense que je pourrais la voir…

    1. Melle 3e n’était pas motivée non plus, j’ai insisté et j’ai eu du mal à la faire sortir de la galerie 2 heures plus tard ! C’est tellement impressionnant !

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