[Auvergne] Street Art City, capitale autoproclamée du street art

J’avais repéré Street Art City lorsque j’avais regardé les balades à faire dans les environs de Montluçon au printemps. Finalement, le planning du séjour printanier ne m’avait pas permis d’y aller, mais j’avais gardé l’idée dans un coin de ma tête. C’est en rentrant de Bretagne cet été que nous sommes passées par l’Allier avec Melle 3e et que nous en avons profité pour une immersion dans Street Art City, capitale du street art en France…

Un lieu atypique

Street Art City, c’est un lieu atypique et une histoire qui ne l’est pas moins. Situé au cœur de la campagne bourbonnaise, cet ancien centre de formation des PTT n’avait pas particulièrement vocation à devenir un haut lieu du street art en France. Abandonné dans les années 1990, l’endroit, perdu au milieu de nulle part ne semblait pas prédisposé à devenir cette résidence artistique dédiée à l’art urbain. Et pourtant…

En 2015, Sylvie promenait Bijou, son chien, quand elle a eu une idée géniale : transformer ce site abandonné pour lui donner des couleurs avec « ce que l’on voit sur les périphériques, dans les villes, dans les gares ». Avec son époux Gilles, ils creusent cette idée, se renseignent sur cet univers artistique, et rachètent l’ancien centre de formation.

Dès 2016, des artistes investissent les lieux, créant des fresques monumentales mais aussi décorant petit à petit les 128 chambres de l’hôtel du centre de formation.

Aujourd’hui, Street Art City, ce sont 22 500 m² d’œuvres en perpétuel renouvellement dans un lieu qui ne sera pas démoli (à la différence d’autres lieux investis par les street artistes pour quelques mois d’exposition avant démolition), en faisant ainsi une référence mondiale.

le visage de la fillette est une oeuvre de Stinkfish, dessous un lettrage un peu old school par Soir2 et Zeso

Un parcours extérieur hors normes

Quand on arrive à Street Art City, on a l’impression de s’enfoncer dans le bocage bourbonnais jusqu’à ce qu’on arrive au panneau d’entrée de la « ville » au détour d’un virage. Déjà, on aperçoit les fresques immenses et l’effet est saisissant.

Après un petit arrêt au portail d’entrée pour valider notre billet (nous l’avions préacheté via internet mais il est possible de payer sur place), et récupérer le guide de visite ainsi que quelques conseils, nous nous dirigeons vers le parking, à l’intérieur même du site. Nous mesurons alors réellement l’ampleur des lieux, et commençons à comprendre pourquoi il est conseillé de passer une journée complète sur place. Nous avons bien fait d’arriver à l’ouverture, à 11.00 du matin !

Nous commençons notre découverte par les espaces extérieurs. L’ensemble des bâtiments est recouverts de fresques monumentales. Des dizaines d’artistes sont ainsi exposés, et les univers picturaux sont multiples, tout comme les techniques utilisées. Dire que nous en prenons plein les yeux est un euphémisme !

Bien entendu, comme dans toute exposition, certaines œuvres nous plaisent plus que d’autres, nous parlent plus que d’autres. Mais l’ensemble est indéniablement époustouflant !

Le guide de visite nous permet de découvrir le nom de l’artiste (ou du groupe d’artistes) ayant réalisé la fresque, ainsi que quelques éléments de contextualisation. Mais je dois avouer que nous avons préféré nous laisser porter par nos ressentis sans chercher à trop intellectualiser l’expérience.

Coup de coeur pour la délicatesse du trait de SimpleG

Des galeries d’art au cœur de la campagne

Mais Street Art City, ce ne sont pas que des fresques gigantesques en extérieur. En effet, l’intérieur des bâtiments a également été exploité et une partie transformée en galeries d’art.

Nous avons parcouru avec plaisir les différentes galeries, expositions d’œuvres plus intimistes réalisées par des artistes ayant aussi mené des projets de fresque à l’extérieur.

Il est également possible de déjeuner au cœur même de Street Art City, soit en ayant apporté son pique-nique et profitant des espaces enherbés avec vue sur les fresques, soit en s’asseyant au restaurant du site installé au milieu d’une galerie d’art. C’est pour cette seconde option que nous avons opté, et nous n’avons pas regretté notre choix. Déjeuner (frais et local) au milieu des œuvres était une belle expérience.

Rimbaud version post-covidienne par L8Zon

L’expérience immersive de l’Hôtel 128

Après le déjeuner, nous nous sommes rendues à l’Hôtel 128 pour une expérience immersive. En effet, il a été proposé aux artistes en résidence à Street Art City de prendre possession chacun d’une chambre du bâtiment d’hébergement de cet ancien centre de formation des PTT. Avant d’entrer dans l’hôtel, un petit film nous explique les consignes de sécurité à appliquer afin de profiter pleinement de l’expérience tout en préservant les œuvres.

On nous remet alors à chacune une lampe frontale puis on nous assigne un des quatre étages pour débuter la visite (cela permet de répartir le flux des visiteurs sur l’ensemble du bâtiment pour avoir des conditions de visite pour chacun plus agréables). Les couloirs sont plongés dans l’obscurité, et les portes fermées. Melle 3e étant assez grande, nous pouvons profiter de façon individuelle de l’expérience en entrant chacune seule dans les chambres, une par une. C’est alors un parcours nous emportant littéralement à l’intérieur des univers de chaque artiste que nous débutons.

L’expérience, pleinement immersive, est également très intense, renforcée par l’effet de surprise à l’ouverture de chaque porte et le côté Shining de ces longs couloirs sombres. Certaines chambres sont vraiment « remuantes », parfois perturbantes aussi. Il est difficile de rester insensible et quasiment chaque porte poussée est un aller simple vers des émotions parfois fortes.

J’ai pour ma part été contrainte de stopper (à regret) l’expérience au bout d’un étage et demi, laissant Melle 3e terminer à son rythme. En effet, les couloirs sont recouverts de moquette murale qui n’a pas vu un aspirateur depuis des décennies, et cela m’a déclenché une crise allergique. Commençant à suffoquer, j’ai préféré retourner à l’air libre ! Malgré cela, j’ai vraiment apprécié l’expérience Hôtel 128 et je trouve que c’est une idée absolument géniale !

Intérieur/extérieur – à travers la vitre

Ensuite, nous avons pris le temps de terminer le tour de bâtiments mais aussi d’aller revoir nos fresques préférées. L’après-midi touchait à sa fin quand nous sommes reparties, des couleurs plein la tête !

Une des premières fresques de Street Art City par Crey One
De gauche à droite, des oeuvres de Dépose, Aéro et Rast
« Auprès de sous mon arbre » – Georges Brassens par Pink’Art Roz
Inspiration Mucha et Roy Lichtenstein pour cette fresque par Solo et Diamond
Ted Nomad – une des belles découvertes faites à Street Art City !
oeuvres de Kal Dea, Anna Conda et Antonin Rêveur
Futurisme par Sakew
Visages par Ted Nomad
Alice par Zeso et BKFOXX
Japonismes par Zeso
Au centre, œuvre de Ted Nomad

Street Art City – Allier – août 2022

(*) Street Art City est situé sur la commune de Lurcy-Lévis, dans le nord du département de l’Allier. C’est ouvert du printemps à l’automne et les informations pratiques sont à retrouver sur leur site internet.

(**) Vous ne verrez pas ici de photos des galeries ni de l’Hôtel 128 car j’ai respecté la consigne de ne pas en faire à l’intérieur des bâtiments..

19 réflexions sur « [Auvergne] Street Art City, capitale autoproclamée du street art »

  1. J’avais adoré aussi et, pour autant que je me souvienne, rien n’interdisait les photos à l’intérieur. Je ne m’étais donc pas privée et j’avais eu un coup de coeur pour Ted Nomad dont j’avais acheté un livre sur place et ensuite un autre par courrier pendant le confinement.
    Si ça te dit
    https://photonanie.com/2020/09/30/les-cris-des-murs-1/
    https://photonanie.com/2020/10/06/les-cris-des-murs-2/
    https://photonanie.com/2020/10/14/les-cris-des-murs-3/
    https://photonanie.com/2020/10/21/ted-nomad-mon-coup-de/

    1. Ted Nomad était présent sur les lieux le jour où nous y étions… Et j’ai beaucoup aimé son travail aussi !
      Pour les photos, cela a pu changer mais dans l’hôtel et les galeries, c’est maintenant indiqué partout et ils le répètent à l’entrée de l’hôtel en même temps que les autres consignes de visite.

  2. C’est vraiment un endroit très intéressant, de plus, ces magnifiques fresques présentent l’avantage de ne pas être taguées comme cela arrive si souvent en ville. Dommage pour les allergies… Et il ne nous reste qu’à imaginer les chambres 😉

      1. C’est intéressant parce que je me rends compte qu’autour de chez moi, les grandes fresques ne sont généralement pas abimées avant de faire la place à une autre grande fresque…

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