[Hérault] un week-end avec les copains à Montpellier

Au mois de mai, j’ai retrouvé des copains pour passer un week-end à Montpellier. Nous sommes arrivés dans la journée du vendredi (en fin d’après-midi pour ma part car je travaillais ce jour-là), avant de repartir le dimanche en fin de matinée. Je n’étais allée qu’une seule fois en touriste à Montpellier alors que Melle 3e qui m’accompagnait était encore petite (les autres fois où j’étais venue à Montpellier, c’était pour le travail et je n’avais pas pu profiter de la ville). J’étais donc impatiente de vraiment découvrir cette ville, en l’arpentant toute la journée du samedi.

la place de la Comédie à Montpellier un samedi après-midi
La très animée place de la Comédie, située en bordure de l’Ecusson, et à quelques minutes à pied de la gare Saint Roch

Se perdre dans les ruelles de l’Ecusson

Au hasard des petites rues

Si le vendredi soir, nous avons traversé l’Ecusson, le centre ancien de Montpellier, nous n’avons pas vraiment flâné. En effet, nous avions rendez-vous avec des copains montpelliérains dans un bar et avons suivi les indications fournies par le GPS du téléphone pour nous y rendre. C’est donc le samedi matin que nous sommes partis à pied pour découvrir le charme des petites ruelles de la ville. Nous avons commencé par la place de la Comédie, puisque notre logement se situait juste à côté. Nous avons longé les boulevards en direction du centre des Congrès, profitant des fontaines et des arbres. Puis, après avoir traversé le jardin de la maison des relations internationales, nous avons commencé à parcourir les petites rues, un peu au hasard.

un chat roux qui descend un escalier
Nous avons croisé un chat qui semblait connaître le quartier comme sa poche !

Au fil de la balade, je suis complètement tombée sous le charme des nombreuses façades fleuries. Nous avons aussi croisé beaucoup de street-art, essentiellement des collages. Si le plan semble médiéval avec ses ruelles étroites et ses escaliers, les rues sont bordées de nombreux hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècle (en cela, la ville m’a fait penser à Aix-en-Provence). Nous avons pu nous glisser dans quelques cours sur lesquelles donnent des galeries d’art (il y avait un festival de photographie en cours lors de notre passage).

une statue de Saint Roch à l'angle d'une maison
Saint Roch est le saint patron de Montpellier, dont il était natif. Il est invoqué contre les épidémies. On le représente avec un bâton de pèlerin, un chien et une plaie sur une jambe.
des chaussures suspendues autour d'une lanterne d'éclairage public
A proximité d’un centre d’art (où nous ne sommes pas entrés car il n’était pas encore ouvert), j’ai remarqué de nombreuses paires de chaussures suspendues aux chaines des lanternes d’éclairage public.
un collage street art représentant un musicien avec des coeurs qui s'envolent de sa trompette sur une façade fleurie d'un jasmin
Sur les façades, les jasmins et autres buissons grimpants étaient en fleurs et embaumaient l’air
décor de cour intérieure du dix-huitième siècle sur une fenêtre et une porte
Profiter d’une exposition photo pour jeter un œil au décor XVIIIe siècle de la cour d’un hôtel particulier

Des boulevards à la place du Peyrou

Nos pas nous ont mené à l’extérieur de l’Ecusson, le long des boulevards. Nous souhaitons aller nous balader dans le jardin des plantes que les copains montpelliérains nous avaient vanté. Malheureusement pour nous, ce jour-là, un DJ set avait lieu dans le jardin et l’accès au site de ce mini festival était payant. Comme ce qui nous attirait dans les allées du jardin au départ était le calme, nous avons renoncé à le découvrir. Nous avons cependant longé les boulevards jusqu’à la place du Peyrou.

façade d'un hôtel particulier du dix-neuvième siècle
En longeant les boulevards, mon œil a été attiré par le jardin d’hiver situé au dessus de la porte de cet hôtel particulier du XIXe siècle.

La place du Peyrou est une ancienne place royale. Nous l’avions aperçue la veille en passant au bout de l’avenue qui y mène alors que le soleil commençait à se coucher dans l’axe formé par l’avenue, l’arc de triomphe, la statue équestre de Louis XIV et le château d’eau. C’est en fin de matinée que nous sommes arrivés sur la promenade d’où nous avons admiré la vue sur les Cévennes et la campagne environnante. Nous avons aussi jeté un coup d’œil à l’aqueduc des Arceaux qui permet aux eaux de la source Saint Clément, à 14 kilomètres de là, de rejoindre le centre de Montpellier.

L'arc de triomphe du Peyrou à Montpellier
L’arc de triomphe marque l’entrée de la place royale du Peyrou. Quand on nous a parlé de l’avenue qui y mène et de son alignement avec le reste de la place, on nous a dit que c’était un peu les Champs Elysées montepelliérains.
le château d'eau du Peyrou à Montpellier
Le monument du château d’eau au bout de la promenade du Peyrou avec sa jolie fontaine sur le bord de laquelle nous avons fait une pause bien méritée après plusieurs heures à marcher.
l'aqueduc des arceaux à Montpellier
L’alignement des arcades de l’aqueduc des arceaux date du XVIIIe siècle.

La matinée touchant à sa fin, nous sommes repartis vers l’Ecusson afin de trouver un restaurant. En passant, nous sommes passés devant le Palais de Justice, très impressionnant avec ses escaliers monumentaux et son allure classique.

la façade du palais de justice de Montpellier
L’architecture est là pour renforcer le côté magistral et imposant de la Justice

En passant vers la cathédrale

Si lors de notre découverte matinale de l’Ecusson, nous sommes passés à côté de la cathédrale, nous n’avions pas pu y entrer. Il était encore tôt et elle n’était pas ouverte. Nous avons souhaité éviter le début de l’après-midi pour nous y rendre afin de nous assurer qu’il n’y aurait pas un mariage en cours. C’est donc en fin d’après-midi que nous y sommes retournés. Le bâtiment est très impressionnant avec ses quatre tours et son porche aux deux piliers cylindriques massifs. A l’origine, il s’agissait de la chapelle du monastère-collège Saint Benoit. Elle est devenue siège épiscopal seulement en 1536 (avant la cathédrale était à Maguelonne, au bord de la mer), et a fait l’objet de réaménagements et d’agrandissements aux XVIIIe et XIXe siècles.

La cathédrale Saint Pierre de Montpellier et son impressionnant porche d’entrée jouxtent l’Ecole de Médecine, qui est la plus ancienne faculté de médecine encore active d’Europe. Elle a été fondée en 1220.

En repartant de la cathédrale, nous sommes passés par la place de la Canourgue qui se situe juste à côté. Cette jolie petite place très végétalisée et bordée de jolies façades mène à un belvédère depuis lequel on a une jolie vue sur la cathédrale. Cependant, en cette période de l’année, la vue est partiellement masquée par le feuillage des arbres. Il n’en reste pas moins que c’est un détour vraiment charmant.

les jardins de la place de la Canourgue à Montpellier
Sur la place de la Canourgue, entre les jolies façades, la fontaine et les jardins, on a envie de prendre son temps.
vue sur la cathédrale de Montpellier depuis la place de la Canourgue
La vue sur la cathédrale est partiellement cachée par les arbres, mais reste intéressante.

Découvrir l’architecture contemporaine, d’Antigone aux berges du Lez

Entre classicisme et modernité

En début d’après-midi, avant de revenir dans le quartier de l’Ecusson pour voir la cathédrale, nous étions dans une ambiance très différente. En effet, sur les conseils de l’office de tourisme, nous avons pris la direction d’Antigone. Il s’agit d’un quartier édifié dans les années 1980 sur d’anciens terrains militaires. Conçu par l’architecte catalan Ricardo Boffil, le quartier fait le lien entre le centre ancien et les berges du Lez, un petit fleuve qui descend vers la Méditerranée. Le décor imaginé par l’architecte se veut postmoderne, à la fois minéral et vertical. Inspiré de l’esthétique de l’Antiquité, les bâtiments sont massifs et imposants. Le quartier est essentiellement piéton et la progression vers le Lez est rythmée de places où des fontaines viennent nuancer la minéralité de l’ensemble et où des reproductions de statues antiques affirment l’ancrage de l’architecture dans le classicisme.

reproductions de statues antiques sur une place du quartier Antigone à Montpellier
Les promenades sont ponctuées de reproductions de statues antiques, ici une Diane Chasseresse et la Vénus d’Arles, sur la place Zeus
fontaine et architecture massive dans le quartier Antigone
La fontaine des Trois Ephèbes est une création de Jean-Marc Boury et Alain Goestch, voulue comme un écho aux Trois Grâces de la place de la Comédie (à laquelle était initialement destinée la fontaine)
une reproduction de la Victoire de Samothrace faisant face aux immeubles de Ricardo Boffil
Face aux immeubles de la place de l’Europe, la Victoire de Samothrace regarde vers le quartier Antigone

Au bord du Lez

De l’autre côté du Lez, d’autres immeubles contemporains répondent au quartier Antigone, comme par exemple l’hôtel de région également conçu par Ricardo Boffil. Mais celui que je voulais voir, c’est l’Arbre Blanc. En effet, j’avais plusieurs vu passer des photos de cet immeuble sur les réseaux sociaux et il m’intriguait. Imaginé par le trio d’architectes Sou Fujimoto, Nicolas Laisné et Manal Rachdi, l’Arbre Blanc est avant tout une prouesse technologique avec des balcons en porte-à-faux pouvant atteindre plus de 7 mètres de long. Malgré tout, j’ai été un peu déçue par ses proportions hauteur/largeur qui le font plus ressembler à une pomme de pin qu’à un arbre…

des balcons en porte à faux sur l'immeuble l'Arbre Blanc à Montpellier
C’est finalement en « vue partielle » que je trouve l’Arbre Blanc le plus intéressant visuellement…

Quelques informations pratiques

Venir à Montpellier et s’y déplacer

Nous avons ce week-end là tous fait le choix de venir en train jusqu’à Montpellier. Il y a des TGV directs depuis Paris, Lyon et Valence. Les deux gares de Montpellier sont desservies. La gare Sud de France est à l’extérieur de la ville et une navette permet de rejoindre le terminus de la ligne de tramway la plus proche pour se rendre en centre-ville. La gare Saint Roch est à quelques minutes à pied de la place de la Comédie. C’est cette gare à laquelle j’avais attention d’arriver et de repartir. La desserte en TER depuis Lyon ou Valence n’est pas directe et implique une correspondance à Avignon.

La ville de Montpellier est bien desservie en transports en commun avec plusieurs lignes de tramway et de nombreuses lignes de bus. Les tickets peuvent être pris dans les bornes aux arrêts de tramway ou bien via une application sur smartphone. Ils sont valables une heure et demie à compter de l’achat sur borne ou de la validation sur téléphone. Pour ceux qui voudraient aller à la plage, le réseau de tramway peut se combiner avec des lignes de bus.

Et surtout, Montpellier est une ville pour les piétons. Tout le quartier de l’Ecusson et une grande partie du quartier Antigone sont piétonniers. La ville est idéalement dimensionnée pour s’y balader à pied.

installation contemporaine de reproductions colorées d'une sculpture issue du parc d'un château de Montpellier
Allégories – Allan McCallum , esplanade Charles de Gaulle

Dormir et se restaurer

L’offre d’hébergement sur Montpellier est importante et variée. Afin d’être plus libres, en particulier de nos horaires matinaux, nous avions choisi de louer un appartement. La copine qui s’est chargée de la réservation avait trouvé un appartement au dernier étage d’un immeuble de bureaux donnant sur la place de la Comédie. Nous étions donc idéalement situés pour explorer la ville à pied.

Pour ce qui est de manger, nous avons testé quelques adresses, un peu au hasard parfois. Voici la liste de là où nous sommes allés.

Petit déjeuner

  • Maison Bonnaire, 36 rue de l’Aiguillerie – une boulangerie qui semble réputée sur Montpellier avec trois points de vente et qui a gagné le prix du meilleur croissant d’Occitanie en 2022. Les viennoiseries étaient effectivement très bonnes. A noter qu’il y avait un cake sans gluten disponible.
  • Boulangerie Co.Pain, 1 rue Delpech – je serais bien retournée chez Maison Bonnaire le second matin, mais c’était fermé. Je me suis rabattue sur Co.Pain car ce n’était pas très loin. Les viennoiseries étaient correctes mais sans plus.

Déjeuner

  • Chez Cécé, 4 rue Jacques d’Aragon – un petit restaurant qui propose plein de bowls avec une petite terrasse le long d’une rue piétonne de l’Ecusson. C’était copieux et très bon. Aucun regret sur ce choix.
  • Pizza Papa, 13 place de la Comédie – une pizzeria sans surprise. Nous l’avons choisie pour son emplacement parce que nous avions nos valises avec nous et devions reprendre le train avant 14.00.

Diner / prendre un verre

  • Broc Café, 2 boulevard Henri IV – Nos copains montpelliérains nous y avait donné rendez-vous. Le lieu est sympathique et très animé (un vendredi soir). La carte de cocktails est originale. L’offre de restauration permet à chacun de trouver son bonheur. Et le service est au top !
  • Plein Sud, 16 rue de la Monnaie – une ambiance bar de copains dans ce petit établissement avec un choix de vins de producteurs et quelques tapas. Parfait pour prendre l’apéro.
  • Le Mustang, 2 place Castellane – sur une place animée du centre ville, une très grande terrasse où l’on sert cocktails, verres de vins et tapas. Les planches et assiettes à partager sont copieuses. L’ambiance est plutôt festive (un samedi soir).
  • Cafés avec terrasses, place de la Comédie – leur principal intérêt reste leur emplacement. Idéal pour prendre un café le matin ou un rafraichissement dans l’après-midi.

Goûter

  • Delacrem, 16 rue Saint Guilhem – un glacier qui propose des saveurs atypiques (orange/miel/romarin, citron/thym, pamplemousse/menthe… ) et bien sûr des parfums plus classiques. Nous nous sommes régalés. Seul bémol, il y a très peu de places assises, nous avons donc du manger nos glaces en marchant.
la fontaine des trois grâces et les façades de la place de la Comédie à Montpellier
Notre appartement se trouvait dans l’immeuble du fond.


Montpellier – Hérault – mai 2025

[projet 52-2025] semaine 24 – faire attention

Quand j’ai vu le thème « faire attention » de cette semaine pour le projet 52, j’ai immédiatement pensé à un panneau d’avertissement. Le premier qui m’est venu à l’esprit est un de ceux que l’on peut trouver en randonnant sur certains plateaux du Vercors et qui avertissent de la présence de scialets (en gros, un trou sur le plateau karstique qui peut être très profond). Mais je n’en ai pas de photo récente. J’ai très vite éliminé les panneaux de signalisation routière qui sont souvent peu photogéniques. Bref, mon esprit bloquait sur cette idée de panneau mais sans que je réussisse à trouver comment l’imager.

Finalement, c’est dans les rues de Montpellier que j’ai trouvé l’inspiration, lors d’un week-end entre copains. Il y a beaucoup de street art un peu partout dans la ville, et ce carreau collé m’a attiré l’œil. Alertant face aux conséquences du réchauffement climatique, il nous demande de façon sous-jacente de faire attention… (Je n’ai pas trouvé qui était à l’origine de ce carreau de céramique par contre)

Outre le message du carreau de céramique, j’ai bien aimé son positionnement au-dessus d’une ancienne plaque « Incendie ».


Pour découvrir à quoi les autres participants font attention, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : la saison estivale a commencé et je passe moins de temps dans la journée devant l’ordinateur. Aussi, il est possible que les commentaires qui sont en attente de validation (modération) ne soient publiés que tard ce soir ou même demain.

[Ardèche] une promenade souterraine à l’aven d’Orgnac

Lors de la dernière édition du salon Destination Ardèche (un salon annuel pour découvrir les nombreuses possibilités de balades et visites dans le département), j’avais échangé avec l’équipe de l’Aven d’Orgnac. Je ne connaissais ce grand site de France que de nom alors que ce n’est qu’à 1 heure et demie de route de chez moi (mais en même temps, la région est si riche qu’il y a pléthore de lieux à découvrir dans un tel rayon !). Ils m’ont donc invitée à venir voir sur place la grotte mais aussi la cité de la préhistoire. J’ai profité d’un dimanche un peu gris avant que la saison ne commence vraiment pour m’y rendre.

un bassin dans un jardin en terrasse
Avec du soleil, le jardin doit être vraiment agréable

Descendre 120 mètres sous terre

J’avais choisi d’arriver tôt pour suivre la première visite du matin, à l’ouverture du site. En effet, le temps maussade a tendance à pousser les visiteurs vers les lieux couverts et je voulais autant que possible éviter la foule. Le calcul s’est avéré bon : nous étions 7 visiteurs pour découvrir la grotte (le guide nous a glissé que la veille, dans l’après-midi, il avait eu des visites avec une soixantaine de personnes). C’est donc dans d’excellentes conditions que j’ai pu apprécier les merveilles souterraines de l’Aven d’Orgnac.

un escalier en tunnel descend sous terre
En chemin vers les entrailles de la terre !

Après une courte introduction sur la topologie de la grotte, nous entrons dans le vif du sujet et un premier escalier qui descend vers la première salle de l’aven. En tout, nous descendons un peu plus de 700 marches pour arriver 120 mètres sous la surface. Le premier escalier est un tunnel qui a été creusé pour l’ouverture de la grotte au public en 1939, seulement 4 ans après la première exploration de la grotte par Robert de Joly et ses acolytes. Il faut dire que l’entrée naturelle n’est praticable que pour des spéléologues bien équipés. En effet, un aven est une grotte dont l’entrée est verticale. L’entrée naturelle d’Orgnac est un trou qui se situe au milieu des chênes verts qui peuplent les environs, et qui mène à la première salle de la grotte dont le plafond s’élève à près de 30 mètres, tout en se situant à une cinquantaine de mètres sous la surface.

Quand nous arrivons dans la première salle, l’émerveillement est total. La lumière du matin passe à travers l’entrée naturelle de la grotte et la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur produit une brume mystique. Face à nous, une immense salle avec de superbes concrétions déploie ses grandes dimensions : plus de 120 mètres de long pour presque 75 mètres de large. Avec la pluie des semaines et des jours précédents, la grotte est particulièrement active. L’eau coule, goutte, ruisselle. Les concrétions brillent des cristaux nouvellement déposés.

stalagmites en forme de piles de pancakes
Magie des concrétions verticales

Nous continuons notre périple souterrain, tandis que notre guide nous explique comment la grotte s’est formée ainsi que l’histoire de sa découverte et de son aménagement au début du XXe siècle. La descente se poursuit au fil des salles. Partout où le regard se pose, les sculptures naturelles sont impressionnantes par leur taille et magiques par leurs détails. Moi qui aime les découvertes souterraines, je suis sous le charme. Stalactites, stalagmites, draperies, piliers : tout semble démesuré. Nous pouvons même admirer l’eau au travail. A plusieurs endroits, les gouttes tombent du plafond sur une stalagmites en produisant un splash dans la petite flaque au sommet. Le spectacle est hypnotisant.

Nous arrivons au bout des 700 marches. Nous sommes 120 mètres sous la surface. La dimension des salles est toujours aussi impressionnantes. Dans le fond, un mannequin de taille adulte nous donne une idée de l’échelle : nous sommes clairement minuscules dans ce monde souterrain exceptionnel. Avant d’assister au son et lumière qui anime la dernière salle, le guide nous fait expérimenter l’écho des lieux en nous invitant à lancer tous ensemble un hé-ho. Celui-ci reste suspendu dans les airs durant de longues secondes. Après le spectacle, la visite s’achève. Cela fait bientôt 1 heure et demie que nous avons pénétré dans cet univers souterrain (normalement, la visite est annoncée pour durer 1 heure, mais notre guide nous a permis de prendre notre temps car nous étions peu nombreux et le seul groupe présent dans la grotte ce matin-là). Il est temps de remonter à la surface en empruntant les ascenseurs.

concrétions souterraines de l'Aven d'Orgnac
Le cœur de Robert de Joly, l’inventeur de l’Aven d’Orgnac, est conservé dans la grotte, dans une urne installée sous les draperies des grandes orgues d’Orgnac

Profiter de la cité de la Préhistoire et des environs

Après la visite de la grotte, je suis allée faire un tour à la cité de la Préhistoire. C’est l’occasion de (re)découvrir la faune qui peuplait l’Ardèche il y a fort longtemps, mais aussi de faire un état des lieux des découvertes archéologiques et de nos connaissances actuelles sur la vie des hommes préhistoriques. C’est un voyage dans le temps depuis l’époque des Prénéandetaliens, qui ont occupé le site il y a 350 000 ans, jusqu’au néolithique 5500 ans avant notre ère et les dernières traces d’occupation préhistorique dans les grottes avoisinantes. Toute occupée à lire les différents cartels, je n’ai même pas pensé à prendre des photos ! J’ai trouvé que les outils de médiation étaient très bien faits, avec beaucoup de manipulations accessibles même aux enfants. J’ai ensuite profité du snack du site pour une pause déjeuner rapide. J’ai même réussi à m’installer sur la terrasse au milieu des chênes verts alors que le ciel se couvrait de plus en plus.

Une forêt de chênes verts s’étend tout autour de l’Aven d’Orgnac


(*) Les conditions de visite sont à retrouver sur le site internet de l’Aven d’Orgnac. Il faut compter 1 heure pour la visite guidée de la grotte et 1 heure pour la cité de la préhistoire. A certaines périodes de l’année, des médiateurs proposent des ateliers à la cité de la préhistoire pour expérimenter les techniques préhistoriques, par exemple pour faire du feu. Attention, en période estivale, surtout les jours de pluie, il est fortement conseillé de réserver sa visite sur internet afin de s’assurer de pouvoir entrer dans la grotte en raison de la forte affluence.
Sur place, un snack propose une restauration rapide faite maison à base de produits frais.
En dehors des visites de la grotte, il est aussi possible d’y faire de la spéléologie, des dégustations de vin ou d’y assister à un concert. Cette dernière expérience me tente beaucoup d’ailleurs, peut-être une affaire à suivre donc !


Sur la route, faire un arrêt à Aiguèze

Depuis Valence, la route que m’a fait suivre le GPS pour aller jusqu’à l’Aven d’Orgnac m’a fait passer par Pont Saint Esprit et Aiguèze dans le Gard. En y passant le matin, je me suis dit que je m’y arrêterais au retour. C’est ce que j’ai fait à Aiguèze. Je connaissais déjà ce village, classé parmi les plus beaux de France et situé à la sortie des Gorges de l’Ardèche, sur la rive droite de la rivière. En effet, un copain m’avait conseillé d’y faire un saut lors de mon tout premier passage dans les Gorges de l’Ardèche au printemps 2017. Le village étant essentiellement piéton, il faut se stationner sur l’un des deux grands parkings situés aux abords.

paysage de vignes avec un village ancien au fond
Aiguèze est dans un terroir viticole et le village est entouré de vignes
paysage de vignes avec un village ancien au fond
En arrivant à pied depuis le parking, on profite d’une jolie vue sur le village.

Ce dimanche là, il y avait un vide grenier organisé dans les petites ruelles charmantes. Il y avait aussi beaucoup de monde, et je n’ai pas eu l’occasion de prendre beaucoup de photos. J’ai par contre longuement profité de la promenade au pied de l’ancien château fort perché sur son rocher. De là, la vue sur la rivière Ardèche est impressionnante : elle forme en effet un dernier coude au niveau des falaises de sa rive sud avant de quitter complètement les gorges. Comme il avait beaucoup plu les jours précédents, le débit était très important et le niveau de l’eau était très élevé. D’ailleurs, la rive d’en face avait partiellement disparu sous les flots.

ruelle de village bordée de maisons en pierres
une des rares rues calmes du vieux village d’Aiguèze ce jour de vide grenier
une rivière en crue entre un village et une falaise
La vue sur la rivière Ardèche en crue depuis le village d’Aiguèze


J’ai écourté ma balade à Aiguèze car la pluie qui menaçait depuis un moment a commencé à tomber. Le temps d’arriver à Pont Saint Esprit, il pleuvait très fortement. Aussi, je ne m’y suis pas arrêtée mais j’ai noté de prendre le temps de découvrir cette cité au bord du Rhône une prochaine fois.


Aven d’Orgnac – Ardèche & Aiguèze – Gard
mars 2025


L’Aven d’Orgnac est situé dans le secteur des Gorges de l’Ardèche, il y a donc de très nombreuses autres grottes à visiter. Vous en trouverez quelques-unes dans l’article sur une journée dans les Gorges de l’Ardèche. Lors d’un précédent séjour (avant que cette version du blog n’existe), j’avais aussi visité la Grotte Chauvet 2 qui est vraiment à voir au moins une fois.
J’ai encore plusieurs grottes que j’ai prévu de visiter dans ce secteur. Je vous en reparlerai donc.


(*) L’invitation à venir découvrir l’Aven d’Orgnac constitue une collaboration commerciale non rémunérée. J’ai cependant vécu l’expérience d’un visiteur tout à fait ordinaire : j’ai seulement « payé » mon billet d’entrée avec un bon cadeau qui m’avait été offert. Et je peux affirmer qu’Orgnac est entrée dans mon top 5 personnel des plus belles grottes à concrétions que j’ai eu l’occasion de visiter.