J’aime quand le hasard m’emmène là où je n’avais pas forcément prévu d’aller. C’est, une fois de plus, ce qui m’est arrivé pour cette balade sur la voie douce de la Payre, en Ardèche. J’étais partie pour parcourir les allées du salon Destination Ardèche au Pouzin. Mais après plus de deux heures à échanger dans le brouhaha et à engranger de l’information pour de futures sortie, j’ai eu besoin de prendre l’air. Le ciel était alors dégagé et malgré le vent, la température douce. Forte des idées que je venais de récupérer sur le salon, j’ai eu envie de retourner faire un tour sur la voie douce de la Payre, à quelques kilomètres seulement de là.

Une ancienne voie ferrée
La voie douce de la Payre est installée sur l’emprise d’une ancienne voie ferrée. Elle servait à transporter le minerai de fer depuis les mines de Privas jusqu’aux hauts-fourneaux du Pouzin et de La Voulte (ces derniers sont d’ailleurs toujours partiellement visibles dans ce qui est maintenant un parc public), et assurait aussi un trafic voyageurs. Définitivement fermée en 1994, elle a été démantelée et a laissé progressivement la place à un chemin goudronné à destination des piétons et des vélos. Ce sont maintenant 20 km de parcours agréables entre Le Pouzin et Privas, et une interconnexion avec la Via Rhôna. La voie douce de la Payre, comme les autres voies douces, est aménagée avec des parkings permettant de laisser sa voiture à divers points du parcours.

Tout au long du chemin, on croise les vestiges de l’époque où c’était une voie ferrée. On passe ainsi sur plusieurs ponts et viaducs. On traverse des tunnels. On passe devant d’anciennes petite gares pittoresques. Je trouve toujours amusant sur ce type de voie douce de chercher ces traces du passé. Si certaines sont évidentes, comme celles mentionnées plus haut, d’autres sont moins immédiates et se retrouvent par exemple dans le fer forgé d’un portail ou un ancien panneau de signalisation ferroviaire.

Des paysages verdoyants
La voie douce de la Payre est beaucoup moins impressionnantes que d’autres voies douces d’Ardèche. Les paysages y sont nettement moins grandioses que ceux de la Dolce Via par exemple. Mais nous marchons au cœur de la campagne, traversant juste quelques hameaux. J’ai laissé ma voiture sur l’un des parkings situés sur la commune de Saint Lager Bressac, et j’ai choisi de marcher en direction du village. J’avais dans l’idée de marcher jusqu’aux premiers tunnels avant de faire demi-tour (j’étais déjà venue par là il y a quelques années et j’en gardais un joli souvenir).
Tout autour de moi, le printemps commence à se faire sentir. Les oiseaux pépient dans les arbustes bordant le chemin et s’envolent en nuées à mon approche. Sur les talus, les fleurs commencent à montrer leurs couleurs. J’aperçois de très nombreuses violettes mais aussi quelques orchis géants (cette année encore, ma première orchidée aura donc été ardéchoise après celles vues à Saint Montan en février 2022).


En avançant, j’aperçois le clocher de l’église du village de Saint Lager Bressac, discret. Il est dominé par les collines environnantes. D’ailleurs tout au long de la promenade, on a de jolis points de vue sur la campagne environnante. En particulier, le Gras se dessine sur l’horizon, dominant le village de Saint Symphorien sous Chomérac.



Un arc-en-ciel intermittent
Finalement, je n’irai pas jusqu’aux tunnels. En effet, en me retournant, je vois la pluie arriver rapidement dans ma direction. N’étant pas du tout équipée pour l’affronter, je préfère faire sagement demi-tour. Outre le fait que je vais réussir à échapper aux gouttes qui n’arriveront sur moi qu’une fois à l’abri dans la voiture, je vais bénéficier d’un bel arc-en-ciel qui apparait et disparait au fur et à mesure de l’avancée de l’averse. Le spectacle est magique : l’arc-en-ciel semble par moments percer littéralement les nuages. En dépit de la promenade écourtée, je suis donc ravie du spectacle qui s’offre à moi !


Voie douce de la Payre – Saint Lager Bressac
Ardèche – mars 2023
(*) La voie douce de la Payre s’étend sur 20 km entre Privas et Le Pouzin. Une branche secondaire permet de bifurquer vers Saint Vincent de Barrès. Goudronnée, elle est accessible aux mobilités douces : à pied, à vélo mais aussi en roller. Elle présente un dénivelé assez faible (422 mètres sur l’ensemble du parcours). De nombreux parkings permettent d’y accéder facilement en divers points du parcours.