[Drôme] Bouvante-le-Haut, village de montagne

Il y a des hasards heureux et celui qui m’a conduit à Bouvante-le-Haut en est un. Au milieu du mois de septembre, alors que l’été commençait déjà à montrer les signes de son départ, j’ai du déposer un objet chez un ami à Saint Jean en Royans. Comme il connait mieux le secteur que moi, je lui ai demandé de me suggérer un endroit où aller me promener. Il m’a alors conseillé d’aller faire un tour du côté de Bouvante, dans le village du haut, puis d’aller me balader vers le lac. C’est lorsqu’il a évoqué le lac que je me suis souvenue être passée non loin il y quelques années en descendant du plateau d’Ambel par le col du Pionnier et celui de la Croix et que j’avais alors pensé qu’il faudrait que je revienne par là.

Sur la route vers le col du Pionnier

Le vieux village de Bouvante-le-Haut

Le village ne se devine pas immédiatement quand on s’enfonce dans la combe de Bouvante. En effet, la route serpente pas mal et ce n’est qu’au détour d’un des derniers virages que l’on aperçoit le clocher. Organisé autour d’une petite place où fontaine et lavoir sont alimentés par des sources, Bouvante-le-Haut a un charme un peu désuet. Blotti au pied de la montagne, sous le Roc de Toulau et les rochers de la Truite, il a cette allure des villages de montagne, à la fois chaleureuse et un peu brute. Le bâti en pierre a du caractère. Les tas de bois sont empilés le long des façades, sous les fenêtres, prêts à affronter la rigueur hivernale.

Sur la place du village…
Un village blotti au pied de la montagne
Plaque de cocher et fenêtre colorée… un charme un peu désuet
Au cœur du village, la fontaine…

Je fais assez rapidement le tour du village, qui n’est pas très grand. Je croise quelques poules qui traversent tranquillement une rue. Puis, je me rends sur les bord de la Lyonne, la rivière qui longe le village. Il a pas mal plu quelques jours avant, et on entend le chant de l’eau qui se faufile entre les rochers. Pourtant, après la sécheresse de cet été, le niveau de la rivière reste bas.

La Lyonne continue son chemin après la sortie du village en direction des gorges qu’elle a creusées. Depuis bientôt 100 ans, elle est cependant stoppée dans sa course par un barrage. En effet, en 1925, la construction d’un barrage a permis la création d’une retenue d’eau d’une vingtaine d’hectares alimentant une usine hydro-électrique située plusieurs kilomètres en aval via une conduite forcée. Cette retenue, connue sous le nom de lac de Bouvante, est située en milieu karstique et constitue le plus grand lac du Vercors. Toutefois, le niveau de l’eau y est très sensible aux saisons et après un été trop sec, il était au plus bas.

La Lyonne à la sortie du village de Bouvante-le-Haut
Rivière de montagne

Le lac de Bouvante

Souhaitant faire une petite randonnée, je suis partie donc en direction du lac après avoir laissé ma voiture sur une petite aire de stationnement en bordure de route au niveau du lieu-dit les Jacines. Un chemin carrossable se glisse à flanc de coteau en direction du plan d’eau (ou tout au moins de ce qui est le plan d’eau en temps normal, car là il est complètement à l’assec). Le ciel est couvert, et la température est automnale (à peine 10°C alors que c’est le plein milieu de l’après-midi). On aperçoit vaguement le barrage et la « tulipe » qui permet d’écouler le trop plein quand c’est nécessaire.

Le lac de Bouvante est normalement situé au fond du vallon, là où les herbes sont rouges..

Je suis entourée par les montagnes. Je retrouve avec un réel plaisir les paysages du Vercors que je n’ai pas parcourus depuis un moment. Toutefois, je n’irai pas jusqu’au barrage. En effet, d’une part la météo devient de plus en plus incertaine et d’autre part, une douleur à la cheville me contraint à rester raisonnable et à faire demi-tour avant de ne plus pouvoir poser le pied par terre. Je regrette un peu car j’aurais bien aimé apercevoir les installations de plus près et jeter un œil à la conduite forcée s’engageant dans les gorges de la Lyonne. Je reviendrai, c’est certain !

Le chemin se faufile au pied des montagnes
Vue sur le Roc de Toulau et les rochers de la Truite

Mais finalement, je compense en observant des vaches qui paissent dans un pré au bord du chemin. Au son de la cloche de la cheffe du troupeau, les autres membres, de tous âges, suivent à la queue leu leu pour passer d’un côté de la prairie à l’autre. On dirait qu’elles défilent rien que pour moi ! Et je dois avouer que le spectacle m’amuse un bon moment.

Pâturage dans la montagne
Un des veaux du troupeau
La vache en chef !
Le paysage dans la combe est très vallonné….

Sur le chemin du retour

Après avoir profité de ma courte randonnée, il est temps de rentrer. Je jette encore un coup d’œil aux montagnes alentour avant de reprendre la voiture. La route pour descendre sur Saint Jean en Royans offre de jolies perspectives et des points de vue sur les environs, mais il n’y a pas beaucoup d’endroits où s’arrêter pour une pause photo. Cependant au niveau d’un hameau, un lavoir-fontaine attire mon regard. Il y a une place pour se stationner un peu plus bas et j’en profite. La vallée disparait un peu dans les nuages mais la fontaine est pittoresque. Ce sera mon dernier arrêt avant de regagner la vallée de l’Isère, et je le fais durer un peu plus longtemps que nécessaire… Je ne suis pas si pressée de retourner dans le flot du quotidien !

Au bord du chemin…
Le charmant lavoir-fontaine du hameau de Maillet

Bouvante – Drôme – septembre 2022