Début avril, le printemps fait son apparition sur les alpages du Vercors au fur et à mesure que la neige disparait. Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas eu l’occasion de monter sur les plateaux à cette période de l’année. Alors, avec Melle 3e, nous avons profité du dimanche de Pâques pour aller faire une petite randonnée à Font d’Urle en début d’après-midi. Il y a toujours une petite part de surprise car il est impossible à quelques jours près de savoir s’il y aura ou non des fleurs. Mais qu’importe, nous étions assurées de profiter d’un splendide paysage.
Le village vu depuis le chemin vers la Porte d’Urle
Depuis le village, s’aventurer entre deux saisons
Nous avons été rapidement fixées sur la présence de fleurs. En effet, dès l’approche du village, les bords de la route qui n’étaient plus enneigés laissaient apercevoir des petits points blancs et violets. Les crocus étaient donc sortis, et allaient apporter un intérêt complémentaire à la balade.
Les crocus en fleurs sur l’alpage
J’ai stationné la voiture au centre du village, sur l’un des parkings. Puis, j’ai enfilé mes chaussures de rando. Nous n’étions cependant pas spécialement équipées pour la randonnée par ailleurs : Melle 3 était en baskets et j’avais mon sac à main et non mon sac à dos. Nous partions en effet en mode « balade tranquille » sur un secteur facile d’accès et que nous connaissions. Nous avons donc pris la direction de la Porte d’Urle.
Malgré le beau temps, il n’y avait pas encore trop de monde car nous étions tôt dans l’après-midi. Je n’ai bien entendu pas mis longtemps à me retrouver au niveau du sol en train de photographier les crocus mais aussi quelques érythrones-dents de chien qui commençaient à fleurir. Ça et là, des plaques de neige persistaient, rappelant que l’hiver n’était pas si lointain malgré le printemps déjà présent.
Erythrone-dent de chien et crocus en fleurs
Sur les crêtes, admirer le paysage
Arrivées à la Porte d’Urle, nous sommes parties sur le sentier de crêtes. De là, le panorama sur la vallée de Quint est époustouflant. Au loin, on devine la silhouette du synclinal de Saoû. Il est difficile de ne pas de sentir minuscule quand on jette un œil aux falaises alentours. Au dessus (et autour) de nous, le vol des chocards à bec jaune est fascinant. Nous nous sommes donc un moment perdues dans la contemplation de la nature.
Au dessus de la porte d’UrleVue sur la vallée de Quint avec la silhouette du synclinal de Saoû dans le fondLes falaises de Font d’UrleEn pleine contemplation…
Puis, nous avons repris notre chemin, toujours le long des crêtes. Nous avons traversé quelques plaques de neige, tout en profitant toujours de la vue qui s’étalait à nos pieds. Comme nous souhaitions faire une boucle, nous avons finalement bifurqué sur l’alpage.
En partant sur l’alpage
Sur l’alpage, profiter du soleil
Le point de vue, une fois sur l’alpage, change. Nous faisions dorénavant face aux sommes enneigés qui dominent la barrière orientale du Vercors. Nous avons continué à avancer, suivant une portion du sentier du karst (mais à rebrousse-chemin). Le sentier du karst est une boucle qui part du village de Font d’Urle et permet d’appréhender les différentes facettes du plateau. Balisé et s’accompagnant de petits panneaux explicatifs, ce sentier est plutôt facile mais compte-tenu du terrain parfois chaotique, il est impératif de rester prudent. Par ailleurs, il ne faut pas s’y aventurer en cas de brouillard.
paysage chaotiqueSur l’alpage..Vue sur les sommets enneigés de la barrière orientale du Vercors
Le soleil du printemps était très présent et rendait vite tout pull superflu. Nous avons donc profité de notre traversée sur l’alpage afin de faire une pause au soleil. Allongées dans l’herbe, au ras de crocus, avec juste quelques rochers en ligne de mire, c’était vraiment parfait !
au ras du solle nez dans les crocus !
Dans la grotte et sur les rochers, s’amuser
Après cette petite pause (où nous avons regretté de ne pas avoir pensé à emporter un goûter), nous avons repris notre chemin. Melle 3e n’a bien entendu pas pu s’empêcher de faire un peu d’escalade et de grimper sur les rochers que l’on a croisés. En continuant notre balade sur le plateau, nous sommes arrivées jusqu’à la grotte. Nous y sommes bien sûr entrées tout en nous méfiant car à cette saison, le dégel peut provoquer la chute des stalactites de glace qui se sont formées au plafond.
Grimper sur les rochers !
Dans la grotte, si nous avons bien vu le passage vers la 2e salle, nous ne nous y sommes pas aventurées cette fois. Entre les risques liés au dégel et le fait que nous n’étions pas du tout équipées (chaussures inadaptées pour Melle 3e, sac peu pratique pour crapahuter pour moi…et absence de lampe performante), nous avons préféré rester prudentes et fait le choix de revenir une autre fois pour cette exploration.
A l’intérieur de la grotte, dans la 1ère salle
Après cela, nous avons repris le chemin vers la voiture, non sans profiter encore du paysage et des rochers qui se trouvaient sur notre passage. Nous aurions bien fait une pause au restaurant de la station de ski mais il était fermé à ce moment-là, alors nous sommes redescendues jusqu’à Saint Just de Claix pour prendre un goûter à la Pause Gourmande du Royans où j’avais déjà plusieurs fois eu l’occasion de m’arrêter et où il est possible de consommer sur place.
Variante de « où est Charlie ? », voici « où est Melle 3e ? »Un dernier coup d’oeil au paysage avant de prendre le chemin du retour à la maison
Font d’Urle – Drôme -avril 2023
(*) Le plateau de Font d’Urle appartient au département de la Drôme. Il est accessible en toutes saisons.
En hiver, il convient de se méfier car avec la neige, on peut ne pas voir certains pièges du plateau, en particulier des scialets dont certains sont profonds.
En été, des troupeaux paissent sur l’alpage. Il est possible d’y randonner mais il ne faut pas s’approcher des troupeaux qui sont gardés par des chiens patous. En conséquence, les chiens même tenus en laisse y sont interdits de mai à octobre. Egalement, en été, des portillons sont installés pour permettre d’entrer/sortir de la zone de pâture sur les sentiers sillonnant le plateau. Il convient donc de les refermer systématiquement après les avoir empruntés.
En cas de brouillard, il est déconseillé de se rendre sur le plateau, en particulier dans le secteur des crêtes.
Il aura suffit d’un week-end ensoleillé en février pour me donner envie de prendre un peu de hauteur sans toutefois devoir aller trop loin de Valence ni m’engager sur une randonnée. C’était donc l’occasion parfaite pour aller découvrir quelques villages de charme, nombreux dans la région. Cette fois, me suis dirigée d’une part dans la vallée de la Drôme le samedi et d’autre part dans la vallée de l’Eyrieux le dimanche. Au programme : des vieilles pierres et des points de vue époustouflants sur les paysages environnants. Venez, je vous emmène !
Vue sur Cobonne – Drôme
Deux villages perchés au dessus de la vallée de la Drôme
Cobonne, un village médiéval
J’avais plusieurs fois vu passer des images de Cobonne, un village perché entre vallée de la Drôme et Vercors. Mais je n’avais encore jamais pris le temps de m’y arrêter alors que j’étais plusieurs fois passée à proximité en partant me promener. Réveillée assez tôt un samedi matin, le soleil qui brillait m’a donné envie de sortir. Cherchant où je pouvais aller, j’ai repensé à Cobonne. Le temps d’attraper mon appareil photo et j’étais partie. Je suis arrivée sur place de bonne heure, avant 9.00 du matin. J’ai suivi la direction du parking depuis l’entrée du village et me suis retrouvée au pied d’une muraille médiévale, en haut du village.
Vestiges du donjon et arrière de la petite église de Cobonne
En descendant de voiture, alors que tout est encore très calme dans le village endormi, je n’ai pas pu manquer d’entendre le son de l’eau qui coule. En effet, juste derrière moi, il y avait une fontaine. En m’approchant, je remarque quelques violettes discrètes qui annoncent le printemps à venir. Je profite d’un long moment à me laisser bercer par le bruit de l’écoulement, hypnotisée. L’eau dans le bassin est cristalline et il doit être très agréable de s’y rafraichir lorsqu’il fait un peu chaud.
Passion fontaines de village
Je retourne en direction du mur d’enceinte du village, et passe sous la porte de la Herse. Il s’agit là d’une des deux portes qui donnaient accès au village lorsqu’il était intégralement fortifié à partir du XIVe siècle (l’autre porte a aujourd’hui disparu). Elle donne au nord, sur l’ancien chemin des transhumances. De là, je descends la grande rue, m’arrêtant ici et là devant les façades des maisons restaurées. En effet, après la guerre, le vieux village était presque déserté, et il a fallu (comme dans nombre d’autres vieux villages) la volonté de quelques passionnés qui se sont lancés dans la reconstruction et la réhabilitation des lieux afin d’éviter la disparition du village.
La porte de la Herse vue depuis l’intérieur du villageL’église est adossée au mur d’enceinteDescendre la rue principaleAdmirer les façades encore endormies
Au milieu de la grande rue, une petite place accueille le lavoir, où l’eau coule à flot, transparente. Là encore, je marque une longue pause, hypnotisée par le son de celle-ci. Je me faufile entre les maisons, suivant l’amusant marquage en mosaïques. Puis, je termine en faisant le tour du village fortifié par l’extérieur. Depuis le jardin du donjon, j’aperçois la vallée de la Drôme, dominée par le synclinal de Saoû.
Passion fontaines de village (bis)Le marquage indiquant les chemins publics m’a fait penser à un personnage égyptienAu pied du donjonDepuis le jardin du donjon, vue sur Roche Colombe
Cobonne – Drôme – février 2023
Panoramas depuis le Vieux-Suze
De Cobonne, j’ai pris la direction de Suze. J’avais un peu moins entendu parler de ce village perché mais je l’avais repéré dans une publication de l’office de tourisme listant les villages perchés de la Drôme. La route me fait passer par un petit col sur une route au milieu de nulle part, et m’offre de jolis points de vue sur Cobonne et les environs. L’arrivée à Suze se fait par le village « moderne », celui du XIXe siècle, situé dans le bas. Le Vieux-Suze est un peu plus haut, et je laisse ma voiture sur le parking à l’entrée du vieux village.
Les vignes de Suze et la vue sur Roche-Colombe
Là, j’ai un joli point de vue sur les vignes (Suze est le territoire de l’AOC de la Clairette de Die). Après en avoir profité, je monte vers le village. Lui aussi a été reconstruit et restauré de façon récente. Je m’engage dans les ruelles et calades, multipliant les points de vue sur la vallée de la Drôme, le Vercors et le quartier des Jaux (le village moderne). Si Cobonne m’a charmée par son patrimoine, c’est surtout le panorama depuis Suze qui me plait ici. Mais le temps passe, il va bientôt être l’heure de déjeuner. Aussi je retourne vers Crest où le marché bat son plein afin de me ravitailler… et de rentrer à la maison.
Vue sur le quartier des JauxDirection le VercorsLe quartier des Jaux, dominé par la silhouette des Trois BecsAncienne église dans le Vieux Suze
Suze – Drôme – février 2023
Deux villages perchés au dessus de la vallée de l’Eyrieux
Le lendemain matin, le soleil brillait donc toujours, me poussant une nouvelle fois à partir en exploration. Cette fois, j’ai pris la direction de l’Ardèche. Mon idée de départ était d’aller admirer la vue sur la vallée de l’Eyrieux depuis le belvédère de Saint Michel de Chabrillanoux, puis d’improviser !
Le belvédère de Saint Michel de Chabrillanoux
La dernière fois que j’étais allée avec les enfants me promener le long de la Dolce Via, nous n’étions plus très loin du belvédère mais nous étions alors en période de crise sanitaire et un couvre-feu était en cours. Après notre promenade dans la vallée, il était trop tard pour pousser plus haut. Mais je tenais à revenir pour découvrir le panorama sur la vallée depuis ce belvédère, installé à l’occasion d’une rectification de la route entre les Ollières sur Eyrieux et Saint Michel de Chabrillanoux, mais aussi jeter un oeil à cet ouvrage atypique. En effet, la plateforme a été construite en encorbellement en bordure de l’ancienne route (qui sert maintenant de parking et d’aire de pique-nique) et est entièrement réalisé en bois de châtaigner local.
De la plateforme, le regard embrasse une partie de la vallée et la rivière déroule ses méandres à nos pieds. On est également suffisamment en hauteur pour voir les Monts d’Ardèche modeler le paysage. La vue est clairement époustouflante, et je me laisse hypnotiser par le ballet des ombres des nuages (il faut dire qu’il y a pas mal de vent le jour où j’y suis).
En direction de Saint Sauveur de MontagutEn direction des Ollières sur EyrieuxVue sur les Monts d’Ardèche
Belvédère de Saint Michel de Chabrillanoux – Ardèche – février 2023
Pause dans le village de Saint Michel de Chabrillanoux
Après un long moment de contemplation, j’ai repris la route en direction du village de Saint Michel de Chabrillanoux. L’heure tournait et j’avais l’espoir de trouver de quoi acheter à manger (tout en regrettant de ne pas avoir anticipé quand j’étais plus bas dans la vallée et en commençant à me dire que je déjeunerais plus tard dans la journée en redescendant). En arrivant sur la place du village, j’ai d’abord jeté un œil au point de vue, plus vert, moins minéral que depuis le belvédère. Puis, j’ai pris le temps de regarder la fontaine couler (vous l’avez peut-être déjà compris : j’ai une passion pour les fontaines en fonctionnement).
Panorama depuis la place du village : on devine le Vercors dans le fondAu pied de la fontaine
J’ai alors avisé le bar -restaurant situé un peu plus loin et qui était éclairé. En m’approchant, j’ai entendu les bruits des discussions amicales et animées qui se tenaient à l’intérieur. Le tout était vraiment très engageant… sauf qu’il n’y a normalement pas de service le dimanche midi (tout au moins à cette période de l’année). Je suis tout de même entrée pour prendre un café. L’accueil était chaleureux et convivial. Des habitués étaient effectivement en grande discussion sur les futurs évènements à venir dans le village et la programmation culturelle des environs. Comme j’avais tout de même un peu faim, j’ai tenté ma chance et demandé s’il était possible d’avoir quelque chose à manger. La patronne m’a proposé un mafé poulet, en me disant qu’il faudrait le temps de cuire le poulet pour que ce soit prêt. Elle m’a ensuite installé une table à côté du poêle, et servi un succulent mafé accompagné d’une délicieuse limonade locale artisanale.
L’arcade à Saint Michel de Chabrillanoux – Le lieu s’annonce comme un « bistrot de vie » et ce n’est pas juste une phrase marketing. J’ai vraiment apprécié le moment que j’y ai passé. Il y a véritablement une âme ici.
Nous avons également un peu discuté… et c’est elle qui m’a donné des idées pour la suite de ma journée ! Elle me conseille ainsi d’aller faire un tour à Chalencon, situé à une quinzaine de kilomètres et de monter par les petits chemins jusqu’à la crête pour mieux profiter du panorama. Puis, elle me suggère de faire un arrêt à Boffres sur le trajet du retour par Vernoux afin de prendre un goûter à l’auberge du village.
Saint Michel de Chabrillanoux – Ardèche – février 2023
Chalencon, village de caractère
C’est ainsi que je suis allée à Chalencon. Il s’agit d’un village de caractère de l’Ardèche (pour mémoire, j’avais déjà découvert en Ardèche les villages de caractère de Beauchastel, Désaignes et Boucieu-le Roi, Saint Montan, mais aussi Vogüe, Balazuc, Labeaume, Jaujac, Alba la Romaine et Rochemaure). Je me suis stationnée à l’extérieur du vieux village et suis partie le découvrir à pied.
Le village perché de Chalencon, dominé par les ruines de son château
Chalencon est un village perché qui domine la vallée de l’Eyrieux, et offre de splendides points de vue. J’ai parcouru les ruelles bordées de maisons en granit aux fenêtres à meneaux, tombant sous leur charme intemporel. J’ai admiré le panorama depuis la place du Valla, dominant d’un côté la vallée et s’ouvrant de l’autre sur le plateau de Vernoux. C’est de ce côté d’ailleurs que l’on peut découvrir les cultures en terrasse qui ont façonné le paysage au fil des siècles.
Dans les rues du village médiévalL’habitat s’est adapté la penteLa place du Valla sur les anciens rempartsLa vallée de l’Eyrieux depuis la place du VallaAu dessus des toits du villageCultures en terrasses aux environs du village – vue depuis la place du Valla
Une fois arrivée en haut du village, j’ai continué en empruntant un petit chemin qui se faufile entre des ruines recouvertes de végétation en direction du sommet de la butte. En haut, on devine les vestiges de l’ancien château mais surtout, on bénéficie d’une vue encore plus panoramique sur les environs que depuis la place du Valla. Il y a même une table d’orientation pour mieux se repérer. On aperçoit même le haut du Mont Gerbier de Jonc (où il faudra vraiment que j’aille !).
Continuer à prendre de la hauteur…Se faufiler entre les ruines…
Chalencon – Ardèche – février 2023
Bonus : un arrêt à Boffres
Après un peu plus d’une heure à Chalencon, j’ai pris la direction du retour ver la maison via Vernoux en Vivarais. Cela me faisait donc passer à côté de Boffres. J’en ai profité pour faire un petit crochet afin de jeter un œil aux ruines du château qui dominent le village (il existe un jeu de pistes à destination des enfants pour découvrir le site, disponible via l’application Baludik). De là, on a un joli point de vue, mais après les paysages montagneux parcourus plus tôt dans la journée, le plateau semble manquer de relief !
L’église et les ruines du château de Boffresvue sur le plateau de Vernoux
Comme il était effectivement l’heure du goûter, je n’ai pas manqué de suivre le conseil avisé de mon hôte du midi et j’ai donc fait une pause à l’auberge de Boffres. Installée au soleil sur la terrasse, j’ai profité de la vue et, cela avait un goût de vacances. L’auberge travaille beaucoup de produits locaux et le coup d’œil à la carte m’a donné envie d’y revenir pour un déjeuner (affaire à suivre donc..).
A une époque, j’allais assez souvent me promener du côté du château des Cornillans, qui domine la plaine de Valence, avant de pousser jusqu’au centre de la Pangée. Il y a quelques temps, je me suis aperçue que cela faisait des années que je n’y avais pas mis les pieds. En effet, mes dernières sorties dans le secteur s’étaient plutôt concentrées autour de la cascade du Rif et de la grotte de la Dame. Il y a une quinzaine de jours, avec Melle 3e, nous souhaitions une petite promenade à proximité de la maison, afin de prendre l’air. C’était donc l’occasion de retourner à La Baume Cornillane.
Coup d’œil sur les ruines du village médiéval et du château surplombant la colline
Dans les ruines du château
Depuis le village de La Baume Cornillane, la montée vers le château est facile. Il suffit de prendre le chemin éponyme et très vite, on arrive dans les ruines de l’ancien village médiéval. Celles-ci ont été sécurisées et l’on peut s’amuser à deviner les usages des différents lieux. On retrouve par exemple un four à pain ou une cave. Si le village offre moins de possibilités pour jouer à cache-cache que celui du château de Crussol, il permet quand même aux enfants (et aux autres) de s’imaginer des histoires et d’inventer des jeux.
Dans les ruines du village médiéval
Juste au dessus, les vestiges des fortifications sont dominées par ce qu’il reste du donjon du château des Cornillans. Un plan de situation permet de se rendre compte de la surface initiale de la forteresse dont une partie des murs se devinent encore dans la végétation. Construit au XIIe siècle par la puissante famille des Cornillans, le château-fort sera arasé au XVIIe siècle. Entre temps, Catherine de Cornillan, dernière descendante de la famille, aura choisi de se convertir au protestantisme et à sa suite tout le village (d’ailleurs aujourd’hui encore, le village possède un temple mais pas d’église).
Vestiges éventrés du donjon
Depuis l’esplanade au pied du donjon, on peut admirer toute la plaine de Valence et lorsque la météo le permet, on voit les reliefs de l’Ardèche avec entre autres la fente de la vallée de l’Eyrieux et les différents sommets (que l’on peut repérer grâce à la table d’orientation). Malheureusement, le jour de notre sortie une brume couvrait la vallée du Rhône et ne permettait pas d’explorer tout le paysage de ce côté. Mais il est cependant aisé de comprendre la position stratégique du lieu.
Il est également possible de se faufiler dans les ruines du donjon, dorénavant sécurisées.
Au centre de la Pangée
Prendre de la hauteur
Après avoir exploré le château, nous avons continué notre petite randonnée en prenant la direction des roches de la Pangée. Ces rochers calcaires verticaux se dressent le long de la crête. De loin, depuis la plaine, on pourrait même les confondre avec les ruines du château. Melle 3e n’a pas pu s’empêcher de grimper jusqu’au sommet de certains (vous ai-je déjà dit que, tout comme ses frères, elle ne peut pas résister à l’envie d’escalader tout ce qu’il est possible d’escalader : tronc, rocher, paroi, arbre…. ? ).
Dominer la situationFace aux ruines du château des CornillansComplètement perchée !
Un peu de géologie : c’est quoi la Pangée ?
Les rochers de la Baume Cornillane sont localement connus comme étant le centre de la Pangée, l’ancien continent unique. Il y a environ 300 millions d’années, la terre émergée formait un seul continent en forme de C, entouré de Panthalassa un océan géant et abritant la mer de Téthys. Recouverte de forêts luxuriantes, elle voit le développement de nombreuses espèces animales avant de subir la plus grande extinction de masse de tous les temps. 90% des espèces disparaissent tandis que la Pangée se désertifie. La dérive des continents continue à faire son effet. Et, il y a environ 240 millions d’années, la Pangée se disloque en deux supercontinents : le Gondwana et la Laurasia, formant ce qui deviendra l’océan Atlantique. L’ouverture de cet océan permettra de ramener de l’humidité dans les zones arides et de contribuer au développement de nouvelles espèces animales (dont les dinosaures) et végétales.
La situation particulière de La Baume Cornillane a incité certains chercheurs à y situer le centre de la Pangée, même si cette théorie est sujette à controverse. Quoi qu’il en soit, la géologie des lieux est très intéressante et, comme en d’autres lieux de la région, on peut parfois y croiser des fossiles marins pris dans les roches dures. Ils sont les résidus de la mer qui s’étendait là jusqu’au Miocène, héritière de l’ancienne Téthys… et c’est cela qui semble avoir fait dire que le centre du monde ancien se trouvait là. Même si cela est complètement invérifiable et reste sujet à caution, La Baume Cornillane a repris largement cette situation. C’est aujourd’hui le point de départ de jolies balades et un prétexte pour inciter les promeneurs à venir y faire un tour.
Et le Vercors alors ?
La Baume Cornillane est surtout située sur le piémont occidental du Vercors. Le site du château des Cornillans et des roches de la Pangée est dominé par la montagne de la Raye à l’est. Celle-ci culmine à un peu plus de 1000 mètres d’altitude, contre environ 350 mètres pour les ruines du château. Silhouette emblématique, elle semble à la fois toute proche et inaccessible (pourtant un chemin de randonnée permet de rejoindre son sommet en une boucle d’à peine 15 km). J’avoue que je ne me lasse pas d’admirer sa crête, devenue familière au fil des années.
Silhouettes des piémonts du Vercors occidental
Pour cette fois, nous nous contenterons de l’admirer « de loin », assises dans l’herbe au milieu des ruines du château. Le soleil nous réchauffe, et cette journée d’hiver commence à prendre des allures de printemps. Notre seul regret sera finalement de ne pas avoir pensé à emporter de quoi prendre un goûter !
Face à la Raye
La Baume Cornillane – Drôme – février 2023
(*) Plusieurs parkings sont disponibles dans le village, essentiellement autour de la mairie. Celle-ci se situe pile en face du départ du chemin vers le château. La balade est largement accessible avec des enfants : la première fois que nous l’avons faite, Melle 3e avait 5 ans et cela ne lui a posé aucune difficulté. C’est, par exemple, également parfaitement adapté pour faire une promenade digestive après un repas de famille.
(**) A propos de l’escalade sur les roches de la Pangée, il semblerait que le site ait autrefois été équipé pour l’escalade avec des relais fixes qui se seraient dégradés au fil du temps (peut-être même qu’ils ont été enlevés depuis).Mais je n’ai pas trouvé d’indications fiables quant à l’autorisation de la pratique sur le site même si j‘y ai déjà croisé des grimpeurs. La falaise a entre autres l’avantage d’être facilement accessible par le haut. Il convient quoi qu’il en soit d’être très prudent dès que l’on envisage de faire de l’escalade en site naturel.
La neige a mis longtemps à pointer ses flocons cet hiver mais mi-janvier, elle s’est enfin décidée. Après des semaines à l’attendre, elle avait enfin recouvert le Vercors en quantité suffisante pour permettre une sortie en mode nordique. Mr 2e allait pouvoir étrenner ses nouveaux skis de fond et moi ressortir mes raquettes. Toutes les stations étaient en effet ouvertes pour le week-end du 21/22 janvier, promettant de jolis moments enneigés.
Ambiance nordique à Bois Barbu
Direction le domaine nordique du Haut Vercors
J’avais assez logiquement prévu de me rendre au Grand Echaillon, en raison de sa proximité avec la plaine de Valence (et donc de chez moi). Toutefois, avant de partir ce samedi matin-là, j’ai vérifié la météo et outre les températures glaciales prévues sur tout le Vercors, il était annoncé un très fort vent du nord sur la partie ouest du massif, faisant chuter le ressenti de température bien en dessous de -15°C à Léoncel. Vite, j’ai cherché un plan B permettant de bénéficier de meilleures conditions météo. Après avoir envisagé de me rendre à Herbouilly, j’ai choisi de filer sur Villard-de-Lans. C’est le même domaine, celui du Haut Vercors, mais la route est un peu moins longue.
Depuis la plaine de Valence, je suis passée par Pont-en-Royans et les gorges de la Bourne. Je crois que j’aime définitivement mieux cette route en hiver qu’en été. Creusée en partie à flanc de montagne, elle fait partie des routes vertigineuses du Vercors construites au XIXe siècle. Quand les montagnes sont couvertes de neige et que les stalactites de glace surgissent des surplombs de la paroi, cela ajoute une dimension épique à l’ensemble. La route des gorges de la Bourne est sans doute moins impressionnante que ses consœurs de Combe Laval ou des Ecouges (j’avais été en outre très impressionnée par le tunnel de cette dernière : non éclairé, à une seule voie, en double sens, avec une courbe au milieu de ses presque 500 mètres de long… mais il fait l’objet de travaux visant à l’éclairer au passage de véhicules et à signaler la présence d’un autre véhicule dans le tunnel avant de s’y engager. Restera donc l’effet du tracé de la route en encorbellement ). Mais elle est aussi nettement plus aisée à circuler, même s’il y a quelques endroits où on ne peut pas croiser un autre véhicule et où il faut donc se méfier. Elle est également bien dégagée en hiver.
Ce samedi matin, la route des gorges de la Bourne offrait donc son spectacle hivernal mais aussi de très bonnes conditions de route, malgré le froid. Je n’ai pas pu prendre de photos car je conduisais et les endroits pour s’arrêter sont rares (et peu accessibles en conditions hivernales). Une fois arrivés à Villard-de-Lans, nous avons pris la direction de Bois Barbu, qui est une des trois portes d’entrée sur le domaine nordique du Haut Vercors, avec toujours une route bien dégagée jusqu’à l’entrée de la zone de stationnement.
Vue depuis le foyer nordique de Bois Barbu
Dans la forêt entre Bois Barbu et Valchevrière
Après le queue à la caisse des forfaits car il y avait foule à vouloir profiter de ce premier jour de ski de l’année, Mr 2e est parti sur les pistes de fond tandis que j’ai filé sur les sentiers balisés pour les balades en raquettes. J’ai choisi de partir en direction de Valchevrière sur une piste verte. La promenade en aller/retour fait un peu plus de 7 km et est donnée pour 3h. Comme je disposais de 2h15 avant de retrouver Mr 2e au foyer nordique de Bois Barbu (en prévision de déjeuner), je savais que je n’irai pas jusqu’à Valchevrière cette fois, mais cela me permettait de suivre un balisage.
Au départ du foyer nordique de Bois Barbu/caisse des forfaits de ski de fond
Très vite, le chemin s’enfonce dans la forêt. Il y a peu de randonneurs ce matin-là et je me retrouve très vite seule sur mon itinéraire. Autour de moi, les arbres majestueux sont recouverts de neige. L’ambiance est féérique. Le silence est seulement troublé de temps à autre par le bruit de la neige qui dégringole des branches secouées par un petit coup de vent.
Dans la forêt…… au milieu des arbres couverts de neige.
Au gré des clairières que je traverse, j’aperçois le ciel bleu au dessus des cimes des arbres. Le temps ne compte plus. Je profite de la beauté des paysages qui m’entourent et du calme absolu. Avec le bruit de mes raquettes dans la neige, je me fais presque l’effet d’être une intruse dans cet environnement si paisible. Le chemin monte puis redescend à plusieurs reprises, et finit par déboucher le long d’une piste de ski de fond (sur ce qui est en été, la route permettant de rejoindre Herbouilly depuis Bois Barbu). Je la longe sur quelques dizaines de mètres en prenant soin de bien garder ma droite pour ne pas gêner les skieurs sur cette piste à double sens. Puis de nouveau, le chemin s’enfonce dans les bois.
Apercevoir le bleu du ciel au passage des clairièresAvez-vous repéré la balise ?
Le sentier s’enfonce le long d’une piste forestière tandis que le soleil parvient à se frayer un passage à travers les branches. Soudain, un bruit me fait me retourner. Le vent a balayé la neige des branches qui tombe dans le rayon du soleil en une vision fantasmagorique. J’ai perdu la notion du temps et de la distance dans ce paysage immaculé, aussi je regarde ma montre. Je dispose d’encore un peu de temps avant de devoir rebrousser chemin. Je décide donc de continuer à avancer. Le chemin me ramène le long de la piste de ski. Je dépasse un des stations du chemin de croix qui va de Villard-de-Lans à Valchevrière en mémoire des résistants du hameau.
Quand la neige tombe des branches dans un rayon de soleil….La station n°11 du chemin de croix menant de Villard-de-Lans à Valchevrière
Je ne vais pas aller jusqu’au hameau de Valchevrière car il me reste selon mon estimation encore au moins 800 mètres pour y arriver. J’hésite cependant à pousser jusqu’au belvédère mais je commence à fatiguer (et ma cheville qui se remet tout juste d’une entorse montre elle aussi des signes de fatigue). Aussi, après une petite pause, il est temps pour moi de prendre le chemin du retour à Bois Barbu. Pour cela, il me suffit de revenir sur mes pas. Après avoir quitté le bord de la piste de ski, je ne me méfie cependant pas assez et glisse dans une descente. La poudreuse amortit fort heureusement la chute, mais il me faut un petit moment pour réussir à me dépêtrer de mes raquettes et me relever. Je reste donc prudente dans les descentes qui suivent, mais bien vite je suis de nouveau sur un terrain plus plat et je peux reprendre un bon rythme.
C’est dans la descente à gauche que j’ai glissé…Un dernier effort de montée et c’est l’arrivée !
J’arrive à Bois Barbu en même temps que Mr 2e. Après avoir un temps envisagé de déjeuner sur place, nous préférons retourner à la voiture et nous acheter sur la route de quoi manger. Nous sommes en effet tous les deux bien fatigués de nos efforts !
Site nordique du Haut Vercors – porte de Bois Barbu Villard-de-Lans – Isère – janvier 2023
(*) L’accès aux promenades en raquette est gratuit. De nombreux itinéraires sont possibles à partir de différents lieux de la station de Villard-de-Lans/Corrençon-en-Vercors. L’accès aux pistes de ski de fond est soumis à l’achat d’un forfait. Il est chargé sur un support réutilisable à acheter la première fois. Cette carte peut servir pour charger des forfaits de ski de fond ou de ski alpin sur la station. Et elle est utilisable longtemps : j’étais contente d’avoir pensé à en emporter une que j’avais à la maison et dont la dernière utilisation datait de 2014 pour le domaine alpin ! De plus, le tarif enfant s’applique jusqu’à 20 ans. Pour tout savoir des autres activités proposées sur la station, et scruter les webcams, il suffit de se rendre sur le site internet de l’office de tourisme de Villard-de-Lans/Correçon-en-Vercors.
Un peu d’histoire : la bataille de Valchevrière
Si je n’ai pas pu aller jusqu’au hameau de Valchevrière cette fois, je souhaite quand même vous parler un peu de son histoire. Le hameau, niché au cœur de la forêt, avait été peu à peu déserté durant l’entre-deux-guerres, habité uniquement en été par quelques paysans gardant leurs troupeaux. Les maisons ont été utilisées comme camp par des maquisards, menés par le lieutenant Chabal. Le 21 juillet 1944 est lancée l’opération générale contre la Résistance du Vercors. Parmi les évènements les plus marquants, on retient souvent l’atterrissage de planeurs allemands à Vassieux-en-Vercors entre le 21 et le 23 juillet et les combats qui s’en sont suivi. Mais la bataille de Valchevrière a également été particulièrement violente. Dans la journée du 22 juillet, au niveau du belvédère, sur la route, les résistants sont attaqués par plus de 300 hommes de l’armée allemande. La compagnie Chabal tiendra sa position le plus longtemps possible mais sera finalement débordée par une armée mieux équipée et plus nombreuse. Une fois le verrou de Valchevrière tombé, les allemands gagnent la maîtrise de tout le Vercors Sud. Ils incendient les maisons vides de Valchevrière, n’épargnant que la chapelle, afin qu’elles ne puissent plus servir de refuge pour la Résistance. Le hameau ne sera jamais reconstruit. Il est maintenant, tout comme le belvédère un lieu de mémoire.
(*) En été, le belvédère de Valchevrière est accessible directement depuis la route entre Villard-de-Lans et Herbouilly. En hiver, il faut y aller à pied (raquettes) ou à ski de fond. Depuis le belvédère, un chemin forestier conduit au cœur du hameau.
Parfois, je me demande si je ne préfère pas aller randonner en hiver qu’en été. Les paysages hivernaux sont souvent nettement plus graphiques, plus épiques aussi que les mêmes paysages en été. Le froid, le givre, la neige sculptent la nature dénudée. Et on a le plaisir après avoir fait un petit effort de rentrer se mettre au chaud pour un goûter mérité. Voici donc quelques idées de petites randonnées faciles et de promenades dans la Drôme à faire en hiver (mais que l’on peut décliner sans souci aux autres saisons !).
A l’entrée des gorges de Saint Vincent
Les gorges de Saint Vincent la Commanderie
C’est par hasard que j’avais découvert les gorges de Saint Vincent la Commanderie il y a quelques années. J’étais partie pour explorer le village et j’avais suivi la route menant à cette faille dans la bordure du Vercors. C’est encore le hasard qui m’a fait y retourner cet hiver. J’étais en effet venue à Saint Vincent la Commanderie pour faire le tour des crèches et sapins exposés dans le village. En arrivant, j’ai découvert un paysage saupoudré de neige et je n’ai pas pu résister à pousser un peu la balade. J’ai donc filé en direction des gorges.
Le roux des asperges contraste avec le saupoudrage de neige sur les sommets
Comme je n’étais pas chaussée pour la randonnée, j’avais dans l’idée de rester sur la route. Mais un bruit de chute d’eau m’a fait changer d’avis : je ne sais pas résister à l’appel d’une cascade ! J’ai donc emprunté un sentier partant de la route et descendant vers le fond des gorges, me fiant au son de l’eau pour localiser la cascade. J’ai assez rapidement pu l’apercevoir, et m’en approcher. Toutefois, je n’ai pas réussi à descendre jusqu’au bord de la rivière à cet endroit : le sol était un peu glissant et la pente abrupte. Vu que j’étais en ballerines de ville et avec mon sac à main (je rappelle que j’étais venue pour me promener dans le village uniquement au départ), c’était trop risqué. Cependant, malgré les ronces et branches, j’ai pu admirer 2 jolies cascades, dont l’une m’a semblé en partie artificielle (il faudra que je fasse des recherches pour savoir ce qu’il y avait là autrefois).
On devine un parement de pierres en haut de la cascade, et il y a une sorte de retenue à son piedPassion cascades…
De retour sur la route, j’ai continué à remonter le long de la rivière, jusqu’à arriver au niveau d’un gué. Là, un petit seuil formait une mini cascade. Je me suis approchée pour mieux profiter du paysage. L’ensemble formait vraiment un joli tableau hivernal. (Par contre, j’aurais du me méfier un peu plus car bien que plat, le terrain était glissant. Si je ne suis pas tombée, mon pied a dérapé sur à peine 2 ou 3 cm, juste assez pour « réveiller » une entorse de la cheville faite il y a bientôt 2 ans.)
Gué sur la rivière à la sortie des gorgesSeuil sur le cours d’eau
Comme j’étais partie tard, et que je ne voulais pas revenir à pied de nuit sur le bord d’une route étroite et non éclairée, alors que je n’avais pas de lampe, j’ai fait demi-tour à cet endroit. Il est bien entendu possible de continuer à longer la route pour s’enfoncer dans les piémonts du Vercors.
J’aime le contraste entre le vert des fougères et le blanc de la neigeAu passage des gorges
Saint Vincent la Commanderie – Drôme – décembre 2022
Quand j’avais prévu d’écrire cet article, j’avais aussi en tête plusieurs balades à vous proposer en montagne ou en campagne. Mais, il semblerait que le sort en ait décidé autrement car après m’avoir laissé relativement tranquille durant mon séjour en Bretagne, la cheville sur laquelle j’avais dérapé lors de la promenade dans les gorges de Saint Vincent a décidé de se rappeler un peu trop à mon bon souvenir, et j’ai donc dû limiter un peu mes sorties afin de la ménager. Alors, j’ai cherché de jolis villages dans lesquels aller flâner….
Le village de Châtillon-en-Diois
Encore une fois, c’est le hasard qui nous a conduit avec Mr 2e dans les rues de Châtillon-en-Diois. Nous partions initialement pour une promenade en Drôme Provençale, sans doute du côté de Mirmande ou d’Autichamp. Mais, en contournant Crest, nous avons aperçu de la neige sur les sommets du Diois. Il n’en a pas fallu plus pour nous faire changer de direction. Après avoir pensé faire un tour dans Die, je me suis souvenue que Châtillon-en-Diois avait été classé l’an dernier parmi Les Plus Beaux Villages de France. Nous avions donc trouvé notre destination !
De Châtillon-en-Diois, je n’avais que quelques images en tête : des petites ruelles, nommées viols (un nom dérivé du latin via) et des fontaines. Je les avais découvertes sur De Beaux Lents Demains, le blog de Lionel, originaire du Diois, ou encore chez les copains du Caillou aux Hiboux. J’avais très envie de partir à leur découverte à mon tour, et je n’ai pas été déçue. Déjà, à l’approche du village, nous avons été captivés par les paysages du Diois. Je connais très peu ce secteur, ne m’étant auparavant aventurée qu’une seule fois vers Luc-en-Diois pour admirer le claps et le saut de la Drôme. J’ai regretté de ne pas pouvoir m’aventurer un peu dans les sentiers, mais cela me donne un bonne raison de revenir.
L’hiver le long du Bez
En arrivant, nous avons laissé la voiture sur le parking du camping, le long du Bez, la rivière qui coule au pied du village . Puis, empruntant un escalier, nous avons rejoint la route que nous avons traversée pour nous diriger vers le village médiéval. Nous avons assez rapidement aperçu la tour-horloge qui en garde l’entrée. Juste devant une fontaine coule à flots. Il n’en faut pas beaucoup plus pour faire mon bonheur de visiteuse. Si l’ensemble invite à se faufiler dans les étroites ruelles du vieux village, nous avons fait le choix de commencer par le contourner en montant en direction du cimetière. On croise une autre fontaine, charmante de simplicité. Peu à peu, de jolis points de vue se découvrent entre les arbres et les bâtiments. On entend un ruisseau s’écouler en contrebas. Le soleil nous gratifie un peu de sa présence, et l’envie est forte de continuer un peu sur le chemin qui s’ouvre entre les montagnes devant nous (mais je dois rester raisonnable…).
La porte d’entrée du village médiéval avec la tour-horlogeJe suis toujours charmée par les fontaines qui coulent librement. Celles de Châtillon-en-Diois sont alimentées par les ruisseaux descendant des montagnes environnantes et le surplus d’eau reprend son chemin dans le ruisseauEn faisant le tour du village médiéval…Le charme de la simplicité
Nous redescendons donc vers la porte d’entrée dans le village. Une fois celle-ci passée, l’ambiance change. Les rues sont plus étroites. Le soleil a plus de mal à se frayer un chemin dans le dédale des maisons, enchevêtrées les unes dans les autres, et les viols cheminant parfois sous voûte. Mais nous tombons sous le charme. Un peu partout, nous croisons des fontaines (il y en a 17 en tout dans le village) dont le gloussement nous attire. Nous nous enfonçons à la découverte des petits passages. Nous finissons par arriver sur la petite placette de la Concorde, ancien cœur de vie du village. Un jasmin d’hiver en fleurs nous rappelle que l’endroit doit vraiment être beau au printemps lorsque toutes les plantes grimpantes qui s’accrochent aux façades sont fleuries.
Dans la rue principale du vieux villageLa rue principale descend vers la tour-horlogeSur la placette de la Concorde encore une fontaine..En apprendre plus en lisant les panneaux du parcours patrimoine…Le jasmin d’hiver illumine cette façade
Le temps semble suspendu à Châtillon-en-Diois et sans l’aide de ma montre, j’aurais bien été incapable de dire combien de temps nous y avons passé. Cela fait pourtant plus d’une heure que nous sommes en train de parcourir les petites rues, nous attardant sur les détails. Le soleil commence à baisser sur l’horizon : les jours sont encore courts en janvier… Nous allons devoir prendre le chemin du retour, mais je reviendrai et cette fois, j’irai aussi plus loin dans la vallée du Bez découvrir ce qui s’y cache !
Le Bez en aval du village
Châtillon-en-Diois – Drôme – janvier 2023
Quelques autres idées
Si je n’ai pas pu randonner durant ce mois de janvier, je peux quand même vous suggérer quelques-unes des promenades faites les hivers précédents dans la Drôme et que j’ai appréciées :
Cette année, la transition de l’automne à l’hiver me semble se faire plus doucement que d’autres années. Nous sommes fin novembre et les températures restent douces dans la plaine alors qu’habituellement, nous avons déjà eu des gelées matinales et bien souvent quelques flocons de neige, parfois même un peu trop comme en novembre 2019 ! Par conséquent, nous sommes allés chercher les paysages blancs un peu plus haut dans le Vercors. Mais avant de vous emmener dans la montagne, je vous propose d’aller faire un tour dans les vignes aux couleurs de l’automne.
Vignes aux couleurs automnales
L’automne dans les vignes
Les arbres tardent à perdre leurs feuillages mordorés cet automne, et les paysages restent encore très colorés. Fin octobre, j’ai voulu profiter d’une très belle journée pour aller randonner autour du belvédère de Pierre Aiguille, au dessus de Tain l’Hermitage. Malheureusement, une chasse était en cours sur le coteau, et il aurait dangereux de s’y risquer. Puisque j’étais déjà quasiment arrivée au parking lorsque je l’ai vu, j’ai décidé de plutôt partir à pied dans l’autre sens, sur la colline de l’Hermitage.
Depuis la colline de l’Hermitage, avoir un coup d’œil pour Pierre Aiguille
L’endroit a l’avantage d’être facile d’accès, ce qui fait que j’y vais finalement assez souvent, juste pour prendre un peu l’air. Cette fois, les couleurs d’automne des vignes resplendissaient dans le soleil. Je n’ai finalement pas beaucoup marché, préférant m’attarder au pied de la chapelle pour photographier les vignes et le paysage.
Perspectives dans le vignoble
Le temps s’écoule en douceur. Une personne joue de la guitare un peu plus loin. L’été semble vouloir se prolonger en dépit du changement des couleurs. Je m’assoie au soleil. Je contemple le Rhône qui déroule son ruban entre les vignes de l’Hermitage et celles de Saint Joseph face à moi. Je le suis des yeux partant vers la montagne de Crussol. Je me demande s’il est possible de se lasser d’un tel paysage.. et je finis par conclure que ce n’est pas près de m’arriver quoi qu’il en soit !
Regarder le Rhône se faufiler dans le paysage, avec la montagne de Crussol au fondEntre Hermitage et Saint Joseph…Vignoble avec vue !La passerelle Seguin relier Tain et Tournon par dessus le RhôneAu pied de la chapelle de l’Hermitage
C’est bien parce que j’ai une contrainte horaire à respecter en fin d’après-midi et que je souhaite profiter de mon passage pour quelques achats à la Cave de Tain que je quitte mon belvédère… jusqu’à une prochaine fois !
Un dernier regard avant de quitter les vignes de l’Hermitage..
Colline de l’Hermitage – Tain l’Hermitage – Drôme – octobre 2022
L’hiver au dessus du Grand Echaillon
L’avant-dernier week-end de novembre, Mr 2e (dont l’anniversaire était proche) était un peu frustré de constater que cette année, nul flocon n’était attendu autour de la maison dans les jours suivants, contrairement aux autres années depuis que nous sommes arrivés dans la Drôme. Ce matin-là, j’avais vu passer sur Instagram des stories d’autres Eclaireurs Partir Ici montrant de la neige sur le sommet du Puy de Dôme. J’ai donc eu la curiosité d’aller voir la webcam de Font d’Urle… Et bingo ! La neige était aussi tombée sur le Vercors !
En début d’après-midi, nous avons donc pris la route vers Font d’Urle. Nous ne nous attendions pas à ce qu’elle soit tombée plus près dans le Vercors compte-tenu du grand soleil dans la plaine de Valence. Aussi, nous avions choisi de passer par la route du Col de la Bataille (qui ferme aux premières neiges). En montant par le col des Limouches et sur le plateau de Léoncel, le soleil brillait, les couleurs des arbres étaient lumineuses : l’automne se déployait dans toute sa splendeur (et après coup, je regrette un peu de ne pas avoir pris le temps de faire un arrêt photo mais nous devions avoir encore un peu de route à faire..).
En montant vers la station du Grand Echaillon, au détour d’un virage, la route nous a fait changer de versant de la montagne… mais surtout, nous basculions d’un coup dans l’hiver ! Le paysage s’est dénudé. Le ciel est passé de bleu à gris. Nous entrions dans une ambiance nuageuse. Toutefois, la neige n’était pas encore là. Alors, nous avons continué à avancer. C’est peu après la station que nous avons commencé à apercevoir les petites touches de blanc sur les bas-côtés, puis de plus en plus. On a également commencé à trouver de la neige sur la route.
A la première possibilité, j’ai arrêté la voiture sur une zone de stationnement. Autour de nous, la forêt était couverte de neige et de givre. J’aime beaucoup l’effet des premières neiges de la saison. Elles me ramènent en enfance (à l’époque où même en Bretagne, nous avions chaque hiver au moins un jour ou deux de neige… et ces jours-là, nous en profitions largement !).
La route commence à être enneigée
Dans un paysage enneigé, tout m’émerveille. Chaque détail me fait sourire. (et bien que je n’aime pas conduire lorsqu’il y a de la neige, je suis prête à braver les conditions météo rien que pour le plaisir de m’émerveiller !) J’ai perdu la notion du temps à force d’enthousiasme enfantin. Il semblerait qu’il se soit écoulé pas loin d’1 heure entre le moment où nous sommes arrivés et celui où nous sommes repartis. Pourtant, nous ne sommes pas partis dans la forêt car nous étions un peu trop légèrement équipés. C’était une première fois dans la neige pour cette saison. Nous avions trouvé ce que nous venions chercher : la magie de l’hiver !
Fleur de givreDans le sous-bois…Fleur de givre (bis)Fleur de givre (ter)Touches de couleurEntre givre et neige, l’hiver s’est installé sur la montagne
Le Grand Echaillon – Léoncel – Drôme – novembre 2022
(*) Du 1er novembre au 31 mars, les équipements neige sont obligatoires sur les routes de certaines communes. Ne les oubliez pas avant de partir à la montagne ! J’ai pour ma part toujours une paire de chaines dans le coffre car de nombreuses communes autour de chez moi sont concernées.
Il y a des hasards heureux et celui qui m’a conduit à Bouvante-le-Haut en est un. Au milieu du mois de septembre, alors que l’été commençait déjà à montrer les signes de son départ, j’ai du déposer un objet chez un ami à Saint Jean en Royans. Comme il connait mieux le secteur que moi, je lui ai demandé de me suggérer un endroit où aller me promener. Il m’a alors conseillé d’aller faire un tour du côté de Bouvante, dans le village du haut, puis d’aller me balader vers le lac. C’est lorsqu’il a évoqué le lac que je me suis souvenue être passée non loin il y quelques années en descendant du plateau d’Ambel par le col du Pionnier et celui de la Croix et que j’avais alors pensé qu’il faudrait que je revienne par là.
Sur la route vers le col du Pionnier
Le vieux village de Bouvante-le-Haut
Le village ne se devine pas immédiatement quand on s’enfonce dans la combe de Bouvante. En effet, la route serpente pas mal et ce n’est qu’au détour d’un des derniers virages que l’on aperçoit le clocher. Organisé autour d’une petite place où fontaine et lavoir sont alimentés par des sources, Bouvante-le-Haut a un charme un peu désuet. Blotti au pied de la montagne, sous le Roc de Toulau et les rochers de la Truite, il a cette allure des villages de montagne, à la fois chaleureuse et un peu brute. Le bâti en pierre a du caractère. Les tas de bois sont empilés le long des façades, sous les fenêtres, prêts à affronter la rigueur hivernale.
Sur la place du village…Un village blotti au pied de la montagnePlaque de cocher et fenêtre colorée… un charme un peu désuetAu cœur du village, la fontaine…
Je fais assez rapidement le tour du village, qui n’est pas très grand. Je croise quelques poules qui traversent tranquillement une rue. Puis, je me rends sur les bord de la Lyonne, la rivière qui longe le village. Il a pas mal plu quelques jours avant, et on entend le chant de l’eau qui se faufile entre les rochers. Pourtant, après la sécheresse de cet été, le niveau de la rivière reste bas.
La Lyonne continue son chemin après la sortie du village en direction des gorges qu’elle a creusées. Depuis bientôt 100 ans, elle est cependant stoppée dans sa course par un barrage. En effet, en 1925, la construction d’un barrage a permis la création d’une retenue d’eau d’une vingtaine d’hectares alimentant une usine hydro-électrique située plusieurs kilomètres en aval via une conduite forcée. Cette retenue, connue sous le nom de lac de Bouvante, est située en milieu karstique et constitue le plus grand lac du Vercors. Toutefois, le niveau de l’eau y est très sensible aux saisons et après un été trop sec, il était au plus bas.
La Lyonne à la sortie du village de Bouvante-le-HautRivière de montagne
Le lac de Bouvante
Souhaitant faire une petite randonnée, je suis partie donc en direction du lac après avoir laissé ma voiture sur une petite aire de stationnement en bordure de route au niveau du lieu-dit les Jacines. Un chemin carrossable se glisse à flanc de coteau en direction du plan d’eau (ou tout au moins de ce qui est le plan d’eau en temps normal, car là il est complètement à l’assec). Le ciel est couvert, et la température est automnale (à peine 10°C alors que c’est le plein milieu de l’après-midi). On aperçoit vaguement le barrage et la « tulipe » qui permet d’écouler le trop plein quand c’est nécessaire.
Le lac de Bouvante est normalement situé au fond du vallon, là où les herbes sont rouges..
Je suis entourée par les montagnes. Je retrouve avec un réel plaisir les paysages du Vercors que je n’ai pas parcourus depuis un moment. Toutefois, je n’irai pas jusqu’au barrage. En effet, d’une part la météo devient de plus en plus incertaine et d’autre part, une douleur à la cheville me contraint à rester raisonnable et à faire demi-tour avant de ne plus pouvoir poser le pied par terre. Je regrette un peu car j’aurais bien aimé apercevoir les installations de plus près et jeter un œil à la conduite forcée s’engageant dans les gorges de la Lyonne. Je reviendrai, c’est certain !
Le chemin se faufile au pied des montagnesVue sur le Roc de Toulau et les rochers de la Truite
Mais finalement, je compense en observant des vaches qui paissent dans un pré au bord du chemin. Au son de la cloche de la cheffe du troupeau, les autres membres, de tous âges, suivent à la queue leu leu pour passer d’un côté de la prairie à l’autre. On dirait qu’elles défilent rien que pour moi ! Et je dois avouer que le spectacle m’amuse un bon moment.
Pâturage dans la montagneUn des veaux du troupeauLa vache en chef !Le paysage dans la combe est très vallonné….
Sur le chemin du retour
Après avoir profité de ma courte randonnée, il est temps de rentrer. Je jette encore un coup d’œil aux montagnes alentour avant de reprendre la voiture. La route pour descendre sur Saint Jean en Royans offre de jolies perspectives et des points de vue sur les environs, mais il n’y a pas beaucoup d’endroits où s’arrêter pour une pause photo. Cependant au niveau d’un hameau, un lavoir-fontaine attire mon regard. Il y a une place pour se stationner un peu plus bas et j’en profite. La vallée disparait un peu dans les nuages mais la fontaine est pittoresque. Ce sera mon dernier arrêt avant de regagner la vallée de l’Isère, et je le fais durer un peu plus longtemps que nécessaire… Je ne suis pas si pressée de retourner dans le flot du quotidien !
Au bord du chemin…Le charmant lavoir-fontaine du hameau de Maillet
Alors qu’une n-ième vague de chaleur s’était abattue sur la région l’été dernier, nous avons, avec Melle 3e, cherché où nous pourrions bien aller nous mettre un peu au frais. Très vite, l’idée d’une grotte a émergé. Comme nous étions allées à la grotte de Choranche il n’y a pas si longtemps (et dans des circonstances similaires), nous avons opté pour aller redécouvrir la grotte de Thaïs à Saint Nazaire en Royans.
La grotte de Thaïs présente un paysage souterrain typique de karst
De la préhistoire… à nos jours
L’occupation de la grotte de Thaïs remonte à la préhistoire. En effet, de nombreuses découvertes archéologiques ont permis d’établir avec certitude qu’homo sapiens venait ici à la belle saison et s’y installait pour passer quelques mois en chassant. La première partie de la visite porte donc sur cette occupation préhistorique de la grotte et sur le mode de vie de nos ancêtres nomades, leurs outils, mais aussi leur art. En effet, si aucune paroi de Thaïs n’a servi de support artistique, on y a trouvé plusieurs os sculptés, dont le fameux os coché, visible au musée de Valence, et qui pourrait bien être le tout premier calendrier de l’histoire de l’humanité.
Fermée par les éboulements, ses entrées masquées par les maisons du village, la grotte ne verra plus d’humain pendant plusieurs siècles. Elle n’est pourtant pas complètement cachée, puisqu’une rivière sort de la grotte pour se jeter dans la Bourne, au pied de l’aqueduc. C’est finalement dans les années 1970 que la grotte sera vraiment aménagée pour la visite.
Ainsi, toute la partie émergée de la grotte est aujourd’hui accessible aux visiteurs pour une découverte à la fois préhistorique et géologique. La visite à pied s’achève là où commence le monde de la rivière souterraine. Plus d’un kilomètre de galeries noyées ont toutefois été explorées par des plongeurs spéléologues, et on ne sait pas dire combien il en reste à explorer. Ces plongées profondes sont rares car les expéditions sont couteuses et nécessitent beaucoup de préparation.
L’autre grand mystère de la grotte, c’est la provenance de cette rivière. Malgré plusieurs études, et expérimentations, la source n’a pas été trouvée. Il semblerait que la rivière arrive de sous la montagne de Musan compte-tenu de l’orientation des galeries, mais à ce jour, il n’y a aucune certitude.
Concrétions colorées
Merveilles souterraines
L’intérêt de la visite de la grotte de Thaïs (outre les 13°C constants qui nous ont permis de passer un bon moment au frais) réside dans sa géologie. Les salles de la grotte ont été creusées au fil des millénaires par la rivière souterraine. Puis, quand le niveau de l’eau a baissé, ce sont les infiltrations qui ont pris le relais, produisant des stalactites et stalagmites, mais surtout des draperies et autres concrétions aux formes originales.
Et ces concrétions se sont parées de nombreuses couleurs. Le monde de la grotte de Thaïs n’est absolument pas monochrome. On croise de l’ocre, du noir, du rouge. Ce sont les résultats de l’oxydation des minéraux présents dans le sol au dessus de la grotte (en particulier le fer), qui, transportés par l’eau, se déposent avec le calcaire.
Se promener dans la grotte de Thaïs, c’est véritablement s’aventurer dans un monde onirique, inattendu et merveilleux !
La grotte de Thaïs a de nombreuses couleurs et ce noir est du à une oxydation tout à fait naturelleS’aventurer dans les entrailles de la terreConcrétions « en chou-fleur »La salle rouge doit sa couleur à l’oxydation du fer présent au dessus de la grotteDraperies….Draperies (bis)
Grotte de Thaïs – Saint Nazaire en Royans – Vercors – Drôme – août 2022
(*) Si vous souhaitez visiter la grotte de Thaïs, les conditions d’accès sont détaillées sur le site internet de Visites Nature en Vercors. Il y a du stationnement à proximité de la grotte.
Cette semaine, le projet 52 nous invite à choisir entre ville et campagne… Une phrase attribuée à Alphonse Allais dit qu’il faudrait installer les villes à la campagne.
J’ai grandi dans un village de la campagne bretonne. J’ai ensuite été citadine durant mes études puis mes premières années de vie professionnelle (au point que j’avais le métro parisien au bout de ma rue) avant de choisir de m’éloigner un peu de mon lieu de travail pour habiter une petite ville au milieu de la forêt. En arrivant dans la Drôme, j’ai habité une maison isolée au milieu des champs. Et finalement, j’ai fait le choix d’une maison en cœur de village, au pied du Vercors, d’où je peux gagner les champs et la campagne en quelques minutes à pied, et où la ville reste facilement accessible. C’est, pour moi, la meilleure situation !
Et puis, cela me permet de profiter quotidiennement de ce paysage… J’ai pris la photo depuis le parking de mon producteur de fruits et légumes, à moins de 3 kilomètres de la maison.
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Pour voir si les autres participants ont choisi la ville ou la campagne, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.
NB : c’est l’été et les vacances ont (vraiment) commencé pour moi. Je vais donc être nettement moins disponibles ce week-end et les prochains. Toutefois, pas d’inquiétude, je passerai au moins valider les commentaires qui seraient en modération !
J’étais déjà allée sur le site médiéval du Couvent des Carmes à Beauvoir en Royans il y a quelques années. Je n’avais alors pas pu visiter le musée qui n’était pas ouvert. Depuis, j’avais complètement « oublié » d’y retourner. A l’occasion d’un jour férié de mai, alors que je cherchais une promenade en complément d’une visite au Jardin des Fontaines Pétrifiantes (je vous en reparle bientôt !), et que je regardais une carte, le nom de Beauvoir en Royans m’a sauté aux yeux. Notre sortie allierait donc culture et nature…
Le Couvent des Carmes
Le site du Couvent des Carmes est situé au pied du Vercors, dans la vallée de l’Isère qu’il surplombe. Avant le couvent, le lieu était celui du château des Dauphins, seigneurs du Dauphiné avant l’achat de celui-ci par le Royaume de France. Du château médiéval, il reste un pan de mur d’enceinte, une porte d’accès au fossé extérieur, un donjon à flanc de colline, et l’arche gothique qui portait le vitrail majestueux de la chapelle. C’est Humbert II qui, au XIVe siècle, créé le couvent au pied de son château de Beauvoir où il a pris résidence habituelle.
Le bâtiment du couvent est reconstruit au XVIIe siècle. Il abritait les salles communes et la chapelle au rez-de-chaussée et les cellules des moines au premier étage. L’escalier à 2 volées dessert via un palier la tribune de la chapelle. Il se distingue par sa superbe rambarde en fer forgé.
Aujourd’hui, le couvent héberge un musée d’histoire locale ainsi qu’une exposition semi-permanente (les oeuvres tournent au fil des années afin de garantir leur bonne conservation dans le temps) consacrée au peintre contemporain Bob ten Hoope. Cet artiste hollandais a en effet vécu une cinquantaine d’années au pied du Vercors et a légué une partie de ses œuvres au département de l’Isère. Parmi celles-ci, on retrouve des paysages du Vercors ou encore des portraits croqués sur le vif dans les cafés et restaurants des environs.
Durant la saison 2022, le musée accueille également une exposition temporaire Forest Art Project autour du thème de la forêt où art et science se mêlent pour montrer la beauté des grandes forêts de la planète et sensibiliser aux menaces qui pèsent sur leur avenir. J’ai particulièrement aimé l’œuvre de Claude Como installée sur le grand mur de la chapelle.
Après cela, nous continuons notre découverte en faisant le tour du bâtiment pour admirer l’ancienne cour du couvent et profiter du jardin médiéval dont les carrés sont plantés d’herbes médicinales et de plantes potagères.
Escalier en fer forgé et tomettes sur le sol – le charme d’un bâtiment du XVIIe siècleL’oeuvre de Claude Como installée dans la chapelle pour l’exposition Forest Art ProjectTraverser la forêt stylisée du Forest Art Project pour rejoindre l’exposition Bob ten HoopePaysage du Vercors par Bob ten HoopeBarbières par Bob ten HoopeExposition Bob ten HoopeExposition Forest Art Project – peindre le vivantExposition Forest Art Project – contraste entre la délicatesse du dessin et la toile de jute bruteIris dans le jardin médiévalLa chapelle du Couvent des Carmes vue de la courUn verger conservatoire a également été aménagé sur le site, au pied du Vercors
Les orchidées de la pelouse
Le site médiéval de l’ancien château est maintenant un espace de verdure public où il est possible de venir pique-niquer ou passer un moment en famille ou entre amis. Après avoir nous-même profité de l’endroit pour déjeuner, nous sommes allées voir les ruines de plus près. Mais finalement, ce qui m’a le plus attiré, ce sont des petites fleurs plus ou moins discrètes disséminées sur les vastes pelouse. L’endroit s’est avéré être plein d’orchidées sauvages !
C’est ainsi que je me suis retrouvée rapidement agenouillée dans l’herbe à photographier les orchis boucs, les ophrys abeille et les anacamptis pyramidaux qui peuplaient les lieux !
Enfin, nous avons terminé notre découverte de Beauvoir en Royans par un petit tour dans le vieux village. Nous y avons trouvé une église de poche et une place du village pleine de charme bordée de façades parées de vignes entourant un lavoir-fontaine rafraichissant (ce qui était bienvenu dans cette journée quasi-estivale).
Rappel : les orchidées sauvages sont fragiles, et nombre d’entre elles, protégées. Il ne faut en aucun cas les cueillir. Il convient également de faire attention à ne pas piétiner les jeunes pousses et donc d’être très prudent de là où on pose les pieds quand on se trouve dans un lieu où les orchidées poussent.