[projet 52-2024] semaine 19 – caillou

A cette saison, j’ai généralement envie de grand air, de me promener en montagne, de randonner, de découvrir de nouveaux lieux extérieurs. Le thème Caillou de cette semaine pour le projet 52 était au départ un peu en lien avec ces grandes balades dans la nature. Or, ce printemps a été globalement pluvieux (voire très pluvieux tendance orageuse), avec en prime pas mal de vent. Une des conséquences directes a été l’impact sur mon envie de promenades, que ce soit en campagne ou en montagne. Avec la météo que nous avons eu jusqu’à présent, j’ai nettement plus eu envie de trainer dans des musées que de flâner en plein air.

J’ai donc un instant pensé vous montrer des cailloux dans des musées. J’en avais vu de superbes au Museum d’Histoire Naturelle de Grenoble il y a 2 ans ou encore à Toronto l’été dernier, et j’avais quelques ammonites du Musée de Valence prises en photo cet hiver. Mais finalement, j’ai choisi de vous emmener en montagne, sur une balade faite début avril pour voir les crocus sur l’alpage de Font d’Urle. Ce jour-là, le vent soufflait bien fort mais le soleil était présent. Si la géologie des falaises et du plateau karstique est très intéressante, c’est un cairn que j’ai choisi pour illustrer le thème. Ce cairn est un cairn de balisage : il indique le chemin à suivre et est en quelque sorte un ancêtre des marquages colorés que l’on trouve maintenant sur les chemins de randonnée. D’un cairn, on aperçoit le suivant et on sait ainsi où se diriger. Ils sont très importants pour ne pas se perdre. Et, le long des crêtes, ils indiquent là où le marcheur peut passer sans risque, en restant visibles même quand il y a de la neige. Il ne faut pas les confondre avec les cairns « décoratifs » que l’on croise parfois et qui ont souvent un impact négatif sur les paysages : les cailloux fixent le sol, et servent d’habitat à une petite faune. La multiplication des empilements anarchiques de cailloux a donc un effet délétère sur les sites (et c’est vrai aussi dans les rivières).

Sentier du karst – Alpage de Font d’Urle – Vercors – Drôme – avril 2024


Si vous voulez voir à quoi ressemblent les cailloux chez les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

[Ardèche] 2 découvertes originales le long du Rhône

Il me suffit de traverser le Rhône pour être en Ardèche, et pourtant ce n’est généralement pas de ce côté que je vais me promener. Mais quand j’y vais, je suis assez rarement déçue de mes balades et découvertes. Depuis le début de l’année, j’ai eu quelques belles occasions de m’y rendre, essentiellement dans la vallée du Rhône. Je vous invite donc à me suivre pour des découvertes originales à l’occasion d’une balade dans les chênes verts en hiver, ou d’une visite nocturne d’une abbaye.

Vue sur le fleuve
Au bord du Rhône, un soir de printemps. Depuis Cruas, regarder La Coucourde sur l’autre rive.

A Crussol, direction un site top secret

Les promenades à Crussol sont un grand classique pour les habitants de Valence et des environs. Il faut dire que ce château fort en ruine attire le regard de loin et que la balade y est plutôt facile. Mais le massif de Crussol comporte de très nombreux autres sentiers ne passant par le château et invitant à marcher au milieu des chênes verts. Début février, j’avais un peu de temps en fin d’après-midi et très envie de prendre l’air. C’est assez naturellement que j’ai pris la direction de Crussol.

château médiéval de Crussol
Un coup d’œil au château de Crussol en passant…

Comme le soleil commençait déjà à être bas, le château était dans l’ombre alors je suis partie de l’autre côté de la montagne chercher la lumière. A l’entrée du site de Crussol, j’ai donc pris sur la gauche, en direction du site d’escalade Top Secret. Très rapidement, j’ai de jolis points de vue bien dégagés sur Saint Péray et le château de Beauregard (où j’ai eu l’occasion de passer de bons moments il y a quelques années avec des copains – je me souviens en particulier d’un chouette déjeuner qui avait des allures de fête sous les arbres de la cour).

une ville au creux des coteaux
Vue sur Saint Péray et le château de Beauregard

Je n’avais pas forcément de destination précise en suivant les chemins dans le sous-bois, mais je me suis finalement retrouvée au pied du site d’escalade. Sur les parois calcaires, chauffées par le soleil de la journée et abritées du vent de la vallée, quelques grimpeurs s’entrainaient. J’ai encore continué à marcher un peu avant de rebrousser chemin. Le soleil commençait à décliner et se cacher derrière les coteaux striés de vignes. Le froid du soir arrivait. Il était temps de rentrer.

baies rouges
Garde-manger pour oiseaux, au bord du chemin
chemin dans la forêt
Marcher entre les chênes verts
parois verticales de calcaire
Au pied du site d’escalade Top Secret
vue sur la vallée brumeuse à travers des branches sans feuilles
Le soleil commence à se cacher
dans la forêt
Lumière d’hiver
coucher de soleil au dessus des silhouettes des arbres
Coucher de soleil hivernal

Saint Péray – Ardèche – février 2024


A Cruas, découverte d’une abbaye à la lampe torche

J’avais découvert Cruas presque par hasard il y a un an, m’y arrêtant alors que j’étais en avance pour assister à une démonstration de combat médiéval au château de Rochemaure. Ce jour-là, je n’avais pas pu visiter l’abbatiale Sainte Marie faute de temps. Depuis, je surveillais les horaires d’ouverture afin de voir quand cela pourrait coïncider avec mes disponibilités. C’est comme cela que j’ai vu que, pendant les dernières vacances scolaires, l’office de tourisme Porte Sud Ardèche proposait une visite nocturne. Le rendez-vous étant fixé à 20.00, même si je n’étais pas en congés, c’était parfait.

au bord d'un lac
Au bord du plan d’eau à Cruas

Avec Melle 3e, nous sommes donc parties après ma journée de travail. La météo (froid, pluie et vent) des jours précédents nous avait fait craindre de ne pas pouvoir pique-niquer, mais nous avons bénéficié de la seule journée vraiment printanière de la quinzaine. Nous avons donc emporté de quoi diner dehors. A Cruas, nous avons pris la direction du bord du Rhône, cherchant un petit coin de nature pour nous installer. Nous avons trouvé de la place au bord d’un lac de pêche, profitant même d’une table de pique-nique. Avant de partir en direction du centre du village, nous avons fait un tour sur la digue du Rhône, apercevant La Coucourde de l’autre côté du fleuve (nous avons plus l’habitude d’apercevoir Cruas depuis La Coucourde que nous traversons sur la N7 quand nous allons à Montélimar).

chevet d'une église romane
Le chevet de l’abbatiale de Cruas

Un peu en avance sur l’heure du rendez-vous, nous avons pris le temps de faire le tour de l’abbatiale pour en particulier admirer son chevet avec son architecture romane caractéristique : absides et absidioles, massif barlong, ou encore lanternon à bandes lombardes. Aucun doute n’est possible sur la période de construction. Et en effet, l’abbatiale a été construite aux XIe et XIIe siècles par une communauté de moines bénédictins qui occupaient le site depuis le IXe siècle (la première abbatiale a disparu, remplacée par celle-ci).

Alors que le jour commence à décliner, nous entrons dans l’église. C’est l’obscurité qui nous surprend en premier. Même en plein jour, l’intérieur, faiblement éclairé par quelques rares petites fenêtres, reste sombre, alors sans la lumière du jour, c’est le noir total dans la nef. La guide, munie d’une lampe torche, nous explique l’histoire de l’édifice tout en montrant les détails intéressants de son architecture. Située sur une route vers Saint Jacques de Compostelle, l’abbaye de Cruas était un lieu de passage pour les pèlerins qui s’y arrêtent pour prier sur les reliques de deux saints . Ceux-ci descendaient dans la nef de l’église par un escalier monumental, tandis que les moines restaient en haut de la tribune monastique pour assister aux offices.

Le dessous de la tribune monastique, avec ses chapiteaux et ses clés de voute sculptés.

C’est justement cette tribune monastique qui est une des principales particularités de cette église. Il s’agit d’une configuration dont peu d’exemples sont encore visibles et qui est dans un état de conservation absolument remarquables. Il faut dire qu’entre le XVIe et le XVIIe siècles, avec les guerres de religion, les moines quittent un temps le site de l’abbaye pour se réfugier dans le haut du village, au château des moines. Avant de laisser les lieux, ils murent l’accès à la crypte et à la partie située sous la tribune. On pense qu’ils l’ont fait pour éviter que les lieux ne se retrouvent envahis par les sédiments charriés par le Crûle, un ruisseau voisin qui déborde fréquemment. A leur retour dans l’église, ils décident non pas de déblayer ce qui s’est accumulé mais de combler le reste de la nef. Le sol de la nef disparait sous plus de 3,20 mètres de gravats. Peu à peu, on oublie la disposition originale de l’édifice. Au cours des années 1970 et 1980, plusieurs chantiers de fouilles vont avoir lieu dans l’église. Ils permettent de répondre aux questionnements sur les proportions étranges de l’édifice ou le fait que les colonnes semblent ne pas avoir de socle : une grande partie de l’intérieur de l’église a été comblée.

C’est ainsi que la tribune monastique est mise à jour, tout comme la crypte située sous le transept. On découvre alors les sculptures sur les chapiteaux, à la fois sous la tribune et dans la crypte. Cachés des siècles durant, ils sont en parfait état, et compte tenu de l’agencement de l’édifice, à hauteur d’yeux. Dans la partie haute également, les chapiteaux sont à hauteur d’homme. Les sculptures sont essentiellement inspirées de la nature : motifs végétaux, bestiaires, mais aussi animaux hybrides comme des griffons ou des hippogriffes. On note toutefois dans la crypte un orant, personnage priant debout bras levés, poli par le passage répété des mains des pèlerins.

chapiteau de colonne sculpté
Chapiteau sous la tribune monastique
chapiteau de colonne sculpté
Chapiteau sous la tribune monastique, la représentation serait celle de la communion
chapiteau de colonne sculpté
L’orant sur un chapiteau de la crypte
chapiteau de colonne sculpté
Créature mythique sur un chapiteau de la partie haute
mosaïque médiévale
Dans le chœur, une mosaïque du XIIe siècle représente Elie et Henoch, choisis par la main de Dieu et guidés vers le Paradis.

Découvrir l’abbatiale de Cruas dans l’obscurité, à la lueur d’une lampe torche, a été une expérience très intéressante. Dans le noir, nous avons perdu nos repères à la fois spatiaux et temporels (ma montre est formelle, nous avons été 1 heure et demie dans l’église, j’aurais été incapable de le dire sinon). Cela nous a permis de nous focaliser sur les détails architecturaux et sur l’ensemble exceptionnel qu’ils composent, sans être perturbés par des stimuli externes. J’ai maintenant très envie de découvrir d’autres lieux de cette façon, et si vous en avez l’occasion, je vous conseille d’en faire autant.

Cruas – Ardèche – avril 2024

[Drôme] randonner dans le Vercors au printemps

Avec la fin de l’hiver, les couleurs du Vercors changent, passant du blanc de la neige au vert de la végétation renaissante. Sur les plateaux, les crocus, les jonquilles et les autres fleurs viennent apporter leurs touches de couleurs. J’aime les changements de saison, quand on n’est plus vraiment en hiver et pas encore complètement au printemps. La nature semble reprendre vie progressivement. Les oiseaux ne manquent pas de signaler leur présence et les forêts résonnent de leurs chants. Chaque année, c’est un vrai plaisir d’aller randonner dans le Vercors, pour admirer ce printemps naissant.

Sur l’alpage de Font d’Urle

Une balade improvisée vers le Col du Lion

C’est au lendemain de Pâques que nous avons improvisé une balade avec Mr 2e. Comme nous sommes partis un peu tard dans l’après-midi, nous ne voulions pas aller loin. Nous avons donc pris la direction du Col de la Bataille. Fermé tout l’hiver, il était théoriquement rouvert depuis le matin. Mais le jour étant férié, la barrière était encore en place quand nous sommes arrivés au-dessus du Grand Echaillon. Nous avons donc opté pour laisser la voiture à cet endroit et continuer à pied. Nous n’avons toutefois pas emprunté la route vers le Col de la Bataille. En effet, il faut marcher assez longtemps en montée pour que les paysages deviennent sympas. Or, nous souhaitions une promenade tranquille.

Se promener le long d’une route forestière

Nous sommes donc partis en direction du col du Lion par une route forestière. Celle-ci progresse doucement sur un versant boisé, et était encore un peu au soleil de cet après-midi encore un peu frais (le thermomètre de la voiture nous avait indiqué 8°C). Nous avons marché jusqu’au col du Lion, où une prairie s’ouvre sur le Royans. Nous avons ensuite continué par un chemin forestier, apercevant les villages en contrebas à travers les arbres encore nus. Le soleil a commencé à décliner et se cacher derrière la montagne. C’est le moment que nous avons choisi pour faire demi-tour. (Nous aurions pu partir à travers bois en direction de l’auberge du Grand Echaillon mais après plusieurs jours de pluie en cette fin d’hiver, les sentiers étaient gorgés d’eau et nous ne souhaitions pas avoir à patauger).

Entre forêt et chaos rocheux
Les arbres n’ont pas encore retrouvé leurs feuilles
Dans la sapinière
Profiter du soleil
Sur le chemin

Nous aurons finalement marché un peu plus de 7 km avant de revenir à la voiture. Cette balade au grand air après plusieurs jours où la météo et nos autres activités nous avaient contraints à rester à l’intérieur nous a fait beaucoup de bien, et m’a rappelé à quel point il m’est nécessaire de passer du temps dans la nature pour me ressourcer.

Quand le soleil déclinant perce à travers les épicéas

Autour du col du Lion – Léoncel – Vercors – Drôme – avril 2024

Une promenade colorée à Font d’Urle

Quelques jours plus tard, c’est vers l’alpage de Font d’Urle que je suis partie randonner, seule cette fois. Cette année encore, j’avais envie de voir les crocus en fleurs. Cette explosion de fleurs violettes et blanches est toujours un ravissement. Je suis arrivée en fin de matinée sous un grand soleil. Le vent, cependant, était aussi bien présent. Après avoir laissé la voiture au village de Font d’Urle, je suis partie en direction de la porte d’Urle, puis sur les crêtes. Partout autour de moi, les pelouses sont parsemées de crocus, et je n’ai pas marché 100 mètres que je suis déjà allongée par terre pour les photographier.

Au ras des pâquerettes crocus
Crocus violets sur l’alpage
Crocus blancs sur l’alpage
Un tapis de fleurs
Petites scilles
Premières jonquilles
Les couleurs du printemps sur l’alpage

Je continue ensuite ma balade le long des crêtes, admirant le paysage de tous les côtés. Aux sommets enneigés du Vercors oriental répondent les vallées verdoyantes en direction de la rivière Drôme : d’un côté encore un peu l’hiver et de l’autre déjà le printemps. Je suis chaque fois émerveillés par ces panoramas. Cette fois, je décide d’innover et je télécharge une application d’identification des sommets. Je m’amuse un moment à trouver les noms des montagnes qui m’entourent, qu’elles soient proches ou plus lointaines comme les sommets du synclinal de Saoû.

En regardant vers les sommets du Vercors oriental
Les chemins qui descendent dans la vallée de Quint depuis le plateau d’Ambel
Sur les crêtes, le sentier est balisé par des cairns (dont ce sont la fonction première, bien loin des cairns ludiques que l’on trouve à trop d’endroits et qui nuisent à la conservation du paysage et de la petite faune)
Les falaises de Font d’Urle
Le long des crêtes
Certaines dolines sont encore emplies de neige
Deviner le synclinal de Saoû à l’horizon
L’impluvium a été construit pour retenir un peu d’eau de pluie sur le plateau et permettre d’abreuver les troupeaux qui s’y trouvent en été. Il n’y a en effet pas de source sur cette zone.

Je marche encore un moment sur les crêtes. Au loin, j’aperçois deux chevaux qui traversent la prairie, donnant au lieu un air de western, avec les silhouettes des montagnes en arrière-plan. Je rejoins finalement les sentiers sur l’alpage pour trouver un coin à l’abri du vent pour pique-niquer. Je suis entourée de fleurs, sans autre humain à portée de vue. Je prolonge cette pause au soleil (même si peu à peu le ciel se voile en raison d’un vent de sable qui gagne la région). Puis, je repars sur le sentier du karst pour rejoindre le village de Font d’Urle où m’attend mon thermos de café.

Quelques très rares arbustes sont réussi à s’installer sur le plateau, au milieu des chaos karstiques.
Les choucas sont nombreux au bord des plaques de neige en train de fondre.
(En fait, ces oiseaux sont des chocards à bec jaune, des cousins de choucas des tours que l’on peut voir par exemple à Crest. Mais en montagne, ils sont appelés de la même façon)
Retour au village

Font d’Urle – Vercors – Drôme – avril 2024


Bonus : un arrêt au col de la Machine

Sur le trajet du retour de Font d’Urle, j’ai fait un arrêt pour prendre un rafraichissement au col de la Machine, et j’en ai profité pour jeter un œil au cirque de Combe Laval.

Les falaises de Combe Laval au niveau du col de la Machine
Le cirque de Combe Laval

Col de la Machine – Saint Jean en Royans – Vercors – Drôme – avril 2024

[Isère] une journée d’hiver à Autrans, sans la neige

Cet hiver aura vraiment été étrange. Après nous avoir gratifié de neige sur les hauteurs tôt dans la saison, puis d’un premier redoux fin décembre, d’une deuxième session de neige en janvier, c’est un gros redoux que nous avons en février. Et la neige a fondu un peu partout sur le Vercors. C’est comme cela que je me suis retrouvée à monter pour passer une journée à Autrans en pleine saison hivernale mais sans neige. En effet, Melle 3e et une de ses amies souhaitaient participer à une compétition de course d’orientation à ski, et celle-ci avait été déplacée à Autrans, la seule station du Vercors où il restait encore assez de neige sur les pistes de fond.

Autrans a accueilli les épreuves nordiques lors des Jeux Olympiques de Grenoble en 1968

Autour du village, marcher dans les nuages

Après avoir accompagné Melle 3e et son amie pour louer les skis et faire les formalités d’accès aux pistes et à la course, je les ai laissées prendre la navette en direction du plateau de Gève pour les pistes de ski de fond. De mon côté, je suis partie vers le cœur du village pour prendre un café d’une part et faire un saut à l’office de tourisme d’autre part. La course et sa localisation n’ayant été confirmées que quelques jours avant, je n’avais pas eu le temps de regarder les possibilités de randonnées autour d’Autrans (et les conditions ne permettaient pas d’emprunter les boucles en raquettes balisées au départ du foyer nordique, sur lesquelles j’avais initialement un peu compté). Après m’avoir posé quelques questions sur mes souhaits en terme de durée et difficulté de la randonnée, la conseillère m’a donné un petit dépliant proposant plusieurs petites randonnées au départ du village et m’en conseillant plus particulièrement deux. Les nuages ayant gagné les environs, j’ai décidé de commencer par une petite boucle autour du village.

Dès la sortie du bourg, en revenant vers le foyer nordique, j’ai été enveloppée par les nuages. En descendant sur le Grand Pré, l’ambiance est devenue quasi mystique, entre les nappes de brouillard et la couleur de l’herbe encore brûlée d’avoir passé du temps sous la neige. De temps en temps, la silhouette d’un arbre se détachait sur l’horizon ou une trouée dans le ciel permettait d’apercevoir la forêt recouvrant les flancs de la montagne. Sur un peu plus de 4 kilomètres, quasi à plat, j’ai marché dans un univers hors du temps, hors du monde.

Au départ du foyer nordique
En arrivant sur le grand pré, l’ambiance se fait mystérieuse avec les nuages qui frôlent le pied de la montagne
Une impression de solitude et d’immensité, où tous les bruits sont feutrés

En haut des tremplins, profiter de la vue

En revenant au village, il était encore tôt et le soleil semblait décidé à percer la couche nuageuse. Alors, après avoir récupéré mon pique-nique pour le glisser dans mon sac à dos, j’ai décidé de partir pour une deuxième boucle, un peu plus ambitieuse. J’ai donc pris la direction d’une petite montagne qui surplombe le village et sur le côté de laquelle sont installés les tremplins de saut à ski. Autrans a en effet une longue histoire avec le saut à ski, avec une première compétition qui a eu lieu en 1911. Depuis, le site a accueilli les Jeux Olympiques de Grenoble en 1968 et on y retrouve plusieurs tremplins dont certains sont toujours utilisés.

Au départ, le site des tremplins, que l’on devine sur la gauche, est encore complètement dans les nuages.

Toujours en suivant le petit topo récupéré à l’office de tourisme, je traverse le village pour rejoindre le pied de la montagne du Bois de Claret. Je commence par la contourner en passant à côté de la statue de Notre Dame des Neiges. Les nuages sont toujours présents mais alors que je monte dans la forêt, progressivement, le soleil semble se faire de plus en plus présent. Je termine mon ascension en direction du belvédère des tremplins, et j’ai la bonne surprise de déboucher de la forêt avec un magnifique panorama. Je monte au sommet du tremplin de 70 mètres, abandonné. Je viens de trouver l’endroit parfait pour pique-niquer. Le soleil réchauffe le promontoire et la vue s’étend au dessus du village et sur les environs.

En passant à côté de Notre Dame des Neiges
Vue sur le hameau du Bouchet
Vue sur le hameau du Truc
Vue sur le village d’Autrans et les environs
Depuis le haut du tremplin de saut à ski de 70 mètres, vestige des Jeux Olympiques de 1968 à Grenoble

Après ma pause déjeuner, je repars pour terminer la boucle. Je m’enfonce dans le bois de Claret. La forêt a des allures de forêt magique tandis que le soleil perce par moments les frondaisons des grands épicéas. J’entends quelques rapaces s’exprimer au dessus des arbres. Bien que je croise quelques autres randonneurs, les lieux sont calmes et propices à la méditation. Je me fais la réflexion qu’en plein été, cette partie du chemin, bien ombragée, doit être particulièrement agréable et relativement fraîche. La lumière joue avec les feuillages, et les branches encore nues des myrtilliers semblent par moment recouvertes de cristal.

Le chemin progresse au cœur de la forêt de grands épicéas
Le soleil joue avec les frondaisons des arbres et vient faire étinceler la végétation

Il est temps de redescendre de la montagne en direction de la vallée du Méaudret. Le chemin emprunte la ligne de pente quasiment en ligne droite et tout le dénivelé se fait en quelques centaines de mètres. J’arrive au niveau de la Ferme Julien. Les ruisseaux se rejoignent au bord de la Via Vercors en un doux glougloutement. Le retour au village par la voie verte est selon moi la partie la moins agréable de la boucle. Comme nous sommes en fond de vallée, nous ne sommes pas loin de la route et le trajet est assez monotone. De retour sur la place centrale d’Autrans, j’ai parcouru quasiment 6 kilomètres pour finir cette boucle.

La Ferme Julien et le fond de la vallée du Méaudret

Je retourne à la voiture pour changer mes chaussures de randonnée contre des chaussures plus légères, avant de revenir dans un salon de thé, prendre un goûter bien mérité. Après une bonne tarte aux myrtilles, je continue mon exploration du cœur du village, puis je reviens m’installer sur un banc à côté du centre nordique, profitant du soleil tant qu’il est présent. Mais les nuages reviennent envahir la vallée, poussés par un fort vent. Je me mets au chaud à l’intérieur du centre nordique pour attendre le retour des skieuses. Elles feront quasiment la fermeture des pistes, rentrant avec une des dernières navettes du plateau de Gève. Après avoir rendu le matériel, nous prenons la route du retour vers Valence, toutes les 3 un peu fatiguées de notre journée sportive mais heureuses d’avoir pu en profiter !

Autrans – Vercors – Isère – février 2024

(*) Quand vous arrivez dans un endroit que vous ne connaissez pas, même si c’est pour peu de temps, n’hésitez pas à passer à l’office de tourisme. Vous pourrez y bénéficier de conseils personnalisés sur les activités et d’informations pertinentes. Par exemple, le fait que la conseillère m’indique que les commerces du village sont fermés entre 12.30 et 15.00 m’a aidé à organiser ma journée et à décider quand partir pour ma 2e randonnée. Et si vous arrivez sans carte ni topo, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin à l’office de tourisme.

[Drôme] prendre de la hauteur au pied des châteaux forts

Du Moyen-Âge, il reste dans la Drôme de nombreuses traces, en particulier tout le long de la vallée du Rhône. Parmi celles-ci, on retrouve des vestiges de fortifications, qu’il s’agisse de vieux villages entourés de remparts parfois encore visibles ou de châteaux forts perchés sur les collines et surveillant les passages. La plupart de ces anciens châteaux forts sont maintenant des ruines, plus ou moins vastes et plus ou moins visibles. Par contre, ces vestiges sont des buts de balades ou randonnées très agréable où, une fois au pied de l’ancien château, on domine le paysage pour des vues panoramiques.

La Tour de Barcelonne, perchée sur les piémonts du Vercors

Une fin d’après-midi au château des Cornillans

Le château des Cornillans, si vous me suivez un peu dans mes balades, vous devez commencer à le connaître. Parmi les châteaux en ruines des environs de Valence, c’est un des plus proches de la maison. Comme il est aussi très facile d’accès, c’est devenu un lieu où je me rends très souvent quelle que soit la saison, y compris de façon un peu improvisée. C’était d’ailleurs le cas pour cette sortie. Imaginez un samedi où il fait très froid, avec en plus du mistral. Après une grosse semaine de travail, je manquais complètement de motivation pour sortir. J’avais donc décidé de passer la journée tranquillement à la maison, ne sortant que pour emmener Melle 3e à l’équitation en fin d’après-midi. Mais, en allant la déposer, j’ai aperçu le givre qui surmontait la Raye sous un beau ciel bleu. Le paysage était si beau, qu’il a suffi à me motiver pour aller vite fait mettre une tenue plus adaptée à la rando et attraper mes chaussures à la maison avant de filer sur les chemins de La Baume Cornillane.

Le blanc sur le haut de la montagne de la Raye, c’est bien du givre et pas de la neige…

En arrivant sur place, il me restait environ une heure avant le coucher du soleil. J’ai laissé la voiture au pied de la crête sur laquelle est construit le château et je suis partie sur ces chemins maintes fois parcourus. J’ai admiré la Raye dans son manteau de givre. J’ai fait un crochet par les roches de la Pangée qui m’impressionnent toujours. Puis, j’ai flâné dans les ruines du château.

J’ai beau voir cette montagne quotidiennement, je ne me lasse pas de l’admirer…
Les ruines de l’ancien donjon continuent à dominer les environs
Vers les roches de la Pangée, un nouveau panneau explicatif donne des informations sur cet ancien super-continent

Doucement, le soleil a commencé à descendre sur l’horizon. La lumière s’est faite plus douce, avant de venir couvrir les paysages d’une teinte dorée. Malgré le froid mordant, je n’avais pas envie de rentrer. J’ai cherché un endroit un peu abrité du vent pour continuer à regarder le soleil venir se cacher derrière les monts d’Ardèche. C’était tellement calme et beau que le temps semblait s’étirer. Puis, la nuit a commencé à tomber, indiquant qu’il était temps pour moi de rentrer me mettre au chaud après cette balade vivifiante.

Lumière de fin de journée depuis les hauteurs de La Baume Cornillane
Sur le bord des chemins, les herbes séchées…
Marcher dans les ruines du château des Cornillans
Face au soleil déclinant, dans les ruines du château
L’heure dorée sur les murs du château
Regarder le soleil se coucher…

La Baume Cornillane – Drôme – janvier 2024

(*) L’accès au château des Cornillans peut se faire depuis le village de La Baume Cornillane par des chemins balisés, au départ de la mairie. Il existe d’autres chemins d’accès tout au long de la crête. L’accès au château et aux roches de la Pangée est libre.


Un jour de vent à la Tour de Barcelonne

La Tour de Barcelonne n’est pas beaucoup plus loin que le château des Cornillans depuis chez moi. Et si l’accès est un peu moins immédiat, il reste quand même facile. J’ai pris l’habitude d’y monter depuis Combovin car le chemin est moins abrupt que depuis Barcelonne. Il offre également de plus jolis points de vue au fil de la montée. Après avoir laissé la voiture sur le parking du cimetière à Combovin et traversé la Véore, il suffit de suivre la petite route en légère montée puis d’emprunter le sentier qui monte sur la droite en direction des Terres Blanches.

En traversant la Véore
Comme des ombres chinoises…

Des Terres Blanches, on peut déjà apercevoir la Tour de Barcelonne sur une colline voisine. La direction à suivre devient alors évidente, sur un sentier très visible. Là, le sol peut parfois être glissant entre les flaques boueuses des jours d’après la pluie et les cailloux. Régulièrement, entre les frondaisons des arbres, la silhouette de la tour se devine.

La silhouette de la Tour de Barcelonne se devine entre les branches des conifères
Sur les sentiers…

Soudain, au détour du chemin, me voilà au pied de la tour, ancien donjon médiéval. Je monte jusqu’à la plateforme qui constituait la cour du château au Moyen-Âge. Le vent souffle fort et froid cet après-midi là. Malgré le soleil, cela n’incite guère les nombreux promeneurs à s’attarder à cet endroit découvert. Je prends toutefois le temps d’admirer le paysage. La vue est littéralement à 360° et couvre à la fois la plaine de Valence et les premières falaises du Vercors occidental. Je m’amuse, comme chaque fois, à retrouver des lieux connus comme les villages de Montvendre et de Chabeuil, ou encore la Raye. Mais le vent finit par avoir raison de ma contemplation, et je rebrousse chemin pour rentrer à la maison.

Au pied de la tour de Barcelonne
Vue sur la Raye et les piémonts du Vercors
L’ancien donjon médiéval a été restauré. Il n’est cependant pas accessible.
Les ruines de l’ancien château du Moyen Âge au pied du Vercors
Jeter un dernier coup d’oeil à la tour de Barcelonne en repassant aux Terres Blanches

Combovin & Barcelonne – Drôme – janvier 2024

(*) L’accès à la Tour de Barcelonne peut se faire depuis Combovin, comme évoqué ci-dessus. Il est aussi possible d’y accéder depuis le village de Barcelonne. Les chemins sont bien visibles et globalement balisés jusqu’à la tour. L’accès à la tour de Barcelonne est libre.
Il faut compter environ 30 minutes depuis le cimetière de Combovin pour accéder à la Tour. Il est possible de compléter la balade en allant jusqu’à la chapelle Sainte Marguerite depuis les Terres Blanches.


Si vous voulez découvrir d’autres points de vue depuis des ruines de châteaux forts aux environs de Valence, vous pouvez aussi aller voir :

[Drôme] se promener les pieds dans la neige

Si nous avons eu un début d’hiver très arrosé, les températures sont globalement restées douces et les premières neiges sont arrivées tardivement. Il m’a en effet fallu attendre mi-décembre pour pouvoir me promener dans les paysages blanchis. En plaine, elle a encore mis plus de temps à arriver, c’est seulement en janvier que les premiers flocons ont fait leur apparition, couvrant très progressivement les paysages d’un tapis blanc, bien vite balayé par des vents glaciaux.

des branches et des feuilles de hêtre givrées
Quand l’hiver vient remplacer l’automne…

Dans la forêt givrée au Grand Echaillon

Mi-décembre, alors que de la neige était un peu tombée sur le Vercors quelques jours avant, j’ai décidé un samedi après-midi d’aller voir s’il en restait un peu. Comme je n’avais pas envie de faire beaucoup de route, j’ai choisi d’aller vers le Grand Echaillon. Je m’étais dit que neige ou pas, j’y trouverai bien une balade à faire. Au pied du col des Limouches, les conditions de circulation étaient annoncées délicates car il avait gelé les nuits précédentes et que les nuages étaient bas. Et effectivement, si la route était bien dégagée, j’ai rapidement vu la température chuter sur le thermomètre de la voiture. Mais, en descendant sur Léoncel, j’ai su que mon idée était bonne car les crêtes étaient blanchies et l’ambiance en haut s’annonçait magique.

une crête de montagne, givrée en haut et pas en bas
Depuis le plateau de Léoncel, vu sur les crêtes du Grand Echaillon
des branches couvertes de givre
Sur le parking de l’auberge du Grand Echaillon

J’ai laissé la voiture sur le parking de l’auberge. Le thermomètre indiquait -5°C et le vent soufflait fort. Sitôt descendue, j’ai cherché mes gants et m’apercevoir que j’avais oublié de les prendre. Je trouvais malgré tout dommage de ne pas profiter un peu des paysages complètement givrés autour de moi. Alors, j’ai resserré mon écharpe, remonté ma capuche, et glissé mes doigts dans mes manches. Les lieux étaient silencieux. Je me suis enfoncée dans la forêt, suivant un chemin que je connaissais. La neige était glacée, et avait emprisonné les traces de pas d’animaux. J’ai reconnu le cerf, le renard, le lièvre et le loup. Le vent faisait danser les troncs des grands arbres en un ballet hypnotique.

une maison et un tas de troncs d'arbres dans une foret enneigée
Une ambiance complètement hivernale autour de l’auberge
un chemin dans une forêt enneigée
S’aventurer dans la forêt enneigée
les cimes des arbres givrées
Se sentir minuscule
une forêt enneigée avec au premier plan des arbres qui ont encore leurs feuillage automnal
L’automne n’avait pas encore complètement disparu
une forêt givrée
Au pied des grands arbres

J’ai ensuite pris la direction de la bergerie. J’avais pensé aller longer la crête jusqu’au point de vue sur le plateau de Léoncel. Mais le brouillard se faisait de plus en plus présent, effaçant le paysage. Je me suis donc contentée de marcher jusqu’à la bergerie, m’émerveillant de la façon dont le vent et le froid avaient paré la nature d’une couche de magie.

des cimes d'arbres givrées
Se laisser hypnotiser par le ballet des branches
une forêt givrée
Dans la forêt
des feuilles de hêtre givrées
Feuilles givrées
un chemin dans une forêt enneigée
Direction la bergerie
un chemin dans une forêt enneigée
Marcher dans un paysage enchanté
un chemin enneigé s'avançant dans le brouillard entre deux barrières
Minimalisme
un paysage complètement blanc de givre et de neige
La visibilité était devenue très faible

J’ai fini par faire demi-tour au bout de plus d’une heure de balade dans la magie de ces paysages givrés. De retour à la voiture, mon seul regret a été que l’auberge n’était pas encore ouverte pour la saison car j’y aurais bien pris un thé au coin de la cheminée.

Le Grand Echaillon – Drôme – décembre 2023


Sur les sentiers enneigés au pied du Vercors

Le premier week-end de janvier, il a neigé sur le Vercors. J’avais un temps envisagé de retourner au Grand Echaillon mais un coup d’œil à la montagne par la fenêtre et à la webcam sur internet m’en avait découragé. En effet, les sommets étaient nimbés d’un épais brouillard, la neige tombait et les conditions de circulation étaient annoncées difficiles (d’ailleurs, des copains ont voulu y aller mais ont dû s’arrêter avant la station tant la route était glissante). Le lundi matin (comme exceptionnellement, je ne travaillais pas), quelques flocons voletaient dans l’air chez moi et je me suis dit qu’en allant vers le pied du Vercors du côté de Peyrus, je trouverais peut-être la neige. Ce secteur, bien que proche de chez moi, est en effet souvent plus froid et enneigé.

Dès la sortie du village, la présence de la neige ne fait aucun doute

C’était une bonne idée car sitôt la sortie du village, les champs étaient couverts d’une pellicule blanche et la neige tombait plus fortement que chez moi. J’ai laissé ma voiture sur un emplacement de stationnement et je suis partie dans l’idée d’aller vers le Chemin des Moines (ce sont les premiers kilomètres du GR93). Si le début de ma balade s’est fait en suivant le balisage, j’ai bien vite bifurqué pour m’aventurer dans un sentier s’enfonçant dans les bois et éviter une marche sur route trop longue.

Direction le Chemin des Moines et le pas du Touet… avant de choisir de bifurquer

Tandis que l’averse de neige se densifiait, j’ai commencé à monter par ce chemin un peu escarpé. L’avantage, c’est qu’il m’a emmenée à l’abri du vent glacial, protégée par la colline sur laquelle j’avançais. J’ai continué à marcher, émerveillée par la forêt qui se couvrait peu à peu de neige, contrastant avec le vers des sapins et des genévriers. Le silence était total. Je n’entendais que le bruit de mes pas crissant sur la neige fraîche. L’instant semblait suspendu hors du temps. J’ai toutefois fini par faire demi-tour : l’heure du déjeuner approchait. En revenant à ma voiture, les routes avaient changé de couleur et on ne distinguait plus le bitume, entièrement blanchi. Cette fois, l’hiver semblait bien décidé à s’installer quelques temps !

C’est après avoir traversé le ruisseau que je me suis enfoncée dans les bois
Les fougères séchées retiennent la neige
Avancer sur les sentiers enneigés
Genévrier sous la neige

Peyrus – Drôme – janvier 2023


Au dessus des nuages à la Croix de Chabreille

J’étais montée à la Croix de Chabreille il y a deux ans, après avoir cherché plusieurs fois le chemin pour arriver au sommet. Après d’importantes chutes de neige un début de semaine de janvier, je suis allée me promener dans le Vercors. Mon idée de départ était de pousser jusqu’au Grand Echaillon. Mais en montant vers le col des Limouches, je suis passée au dessus des nuages et la neige était déjà abondante. J’ai donc profité que le parking à proximité de Chabreille soit encore quasiment vide (il était encore tôt le matin) pour changer mon plan et décider d’aller à la Croix de Chabreille pour profiter de la mer de nuages sur la vallée du Rhône.

un champ enneigé avec des personnes faisant de la luge
Très peu de monde en arrivant tôt le matin. Ce ne sera plus le cas quand je reviendrai récupérer ma voiture après ma randonnée : le parking débordera largement le long de la route et le champ sera noir de monde !

Après avoir hésité à prendre mes raquettes (cela aura son importance plus tard), j’ai finalement opté pour y aller sans. J’ai suivi le trajet que j’avais pris la dernière fois, traversant d’abord le champ où quelques familles sont déjà à pied d’œuvre pour enchainer les descentes en luge. Le soleil est encore assez bas et une bonne partie du pré est resté à l’ombre. Le soleil rasant fait briller la neige qui a glacé pendant la nuit.

Une bonne partie du champ est dans l’ombre
Le contraste entre la neige qui brille au soleil et les arbres encore à l’ombre est magique
Le soleil arrive doucement
Mais il va falloir encore un petit moment avant que je ne me retrouve au soleil

J’avance donc dans la neige, à l’ombre. Toutefois, le relief me protège du vent et j’ai plutôt chaud tandis que je marche. Surtout que, vu que je n’ai pas pris mes raquettes, je me retrouve rapidement à devoir faire plus d’efforts pour avancer dans une neige bien poudreuse et dans laquelle je m’enfonce généreusement. J’ai presque à chaque pas de la neige largement au dessus des chevilles (et à certains endroits, j’en aurai même jusqu’au dessus du genou !). Je dois avouer qu’à ce moment-là, je regrette un peu d’avoir eu la flemme de risquer de devoir porter les raquettes à la main dans certains passages !

un paysage enneigé
La neige est encore très fraiche.. et les raquettes (laissées dans le coffre de la voiture) auraient été pratiques !

Malgré tout, la balade est agréable. Il fait bon, les paysages sont somptueux et je commence à apercevoir la mer de nuages sur la vallée du Rhône. Après avoir loupé le chemin qui mène au second pré puis à la montée, je dois cependant revenir un peu sur mes pas. Mais je récupère assez vite mon itinéraire. Et j’attaque la montée un peu raide en direction de la Croix de Chabreille. Assez vite, celle-ci se dessine sur l’horizon. Je suis au sommet et je prends un moment pour contempler le paysage, grandiose !

paysage enneigé et mer de nuages
Je commence à apercevoir la mer de nuages sur la vallée du Rhône dans une trouée d’arbres
paysage enneigé et mer de nuages
La mer de nuages s’étend sur toute la plaine de Valence et la vallée du Rhône
une croix au sommet d'une montagne enneigée
Arrivée au sommet : la croix de Chabreille veille
paysage enneigé et mer de nuages
Les nuages couvrent toute la vallée du Rhône
paysage enneigé et mer de nuages
Les collines des piémonts du Vercors forment des îles

Pour redescendre, j’ai choisi cette fois de faire une boucle. Une fois arrivée à la croix, je suis redescendue de l’autre côté, suivant un chemin bien marqué qui m’a conduite jusqu’à la route. Il m’a ensuite suffi de la longer pour regagner le parking, tout en continuant à admirer le paysage couvert de neige !

paysage enneigé et mer de nuages
Et toujours la mer de nuages sur la vallée

Chateaudouble – Drôme – janvier 2023


Pour d’autres balades dans la neige en Drôme :

Et un peu plus loin, en Isère, sur le domaine nordique de Villard de Lans.

[Drôme] 3 petites balades d’hiver à côté de Valence

Entre décembre et janvier, j’ai déjà eu l’occasion de faire quelques jolies balades dans la Drôme. Ces promenades et randonnées sont forcément hivernales, même quand il n’y a pas de neige ! Comme chaque fois, la plupart sont réalisables en toutes saisons mais l’hiver leur apporte une « couleur » particulière et une ambiance plus froide. La nature y apparait dénudée, tandis que les températures invitent plutôt à rester au chaud. Mais quel bonheur de prendre un thé en rentrant d’une balade bien vivifiante !

des ruines de château fort sur une crête
Profiter du soleil sur les chemins


Au bord de l’Isère en crue à Romans

En décembre, les pluies ont été importantes et les fleuves et rivières ont eu tendance à déborder. A Romans, lorsque je suis passée pour voir les illuminations de Noël, l’Isère était en crue. Si elle était encore dans son lit, son débit était très impressionnant. Le fort courant produisait en outre un grondement sourd ne laissant aucun doute sur sa puissance.

une ville de nuit au bord d'une rivière en crue
Bourg de Péage depuis Romans, et les tourbillons du courant de l’Isère
de nuit, une rivière en crue sous un pont en ville
Sous le Pont Vieux, le niveau de l’Isère est élevé

Romans sur Isère – Drôme – décembre 2023


Dans le brouillard au jardin des Sables

Le jardin des Sables à Montvendre a été ma dernière sortie de 2023. La météo n’était pas très belle, avec beaucoup de brouillard, mais j’avais envie de prendre l’air. J’ai donc choisi d’aller une nouvelle fois dans ce jardin (privé mais ouvert au public sous condition de respecter les lieux), dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler à de nombreuses reprises. Je m’y étais souvent baladée au printemps et en été, un peu en automne aussi. Mais je n’y étais encore jamais allée en hiver. Avec le brouillard, l’ambiance était un peu mystique. J’étais ce matin-là, la seule visiteuse et seuls quelques oiseaux venaient troubler le silence. J’ai aussi été surprise de trouver quelques fleurs. Une nouvelle fois, j’ai pu constater que le jardin des Sables est un véritable havre de paix et qu’il fait bon y faire un tour.

paysage de campagne dans le brouillard
Il y avait beaucoup de brouillard ce jour-là
rose en train de faner
La fin des roses…
un chemin dans la forêt par temps de brouillard
Ambiance mystérieuse
coques des fruits du fusain
Le fusain a lâché ses graines
une petite rose avec des gouttes de rosée
perles de rosée

Jardin des Sables – Montvendre – Drôme – décembre 2023


Au centre de la Pangée à La Baume Cornillane

C’est pour débuter l’année que je suis retournée à La Baume Cornillane. Nous étions en effet le 1er janvier et le soleil brillait. J’avais il y a 2 ans inauguré l’année par une randonnée et très envie de recommencer cette année. J’ai choisi de faire une balade que je connais bien car d’une part, j’étais quand même un peu fatiguée et d’autre part, les chemins étaient détrempés après les pluies des jours précédents. L’idée était vraiment de prendre l’air, pas de réaliser un exploit sportif.

un paysage de colline avec les ruines d'un château
En direction du château des Cornillans

En ce milieu de matinée du 1er janvier, il n’y avait pas foule sur les sentiers mais j’ai tout de même croisé quelques autres promeneurs avec lesquels nous avons échangé un « bonne année ». De toutes façons, j’avais surtout envie d’un peu de calme après le tourbillon des fêtes de fin d’année. J’ai marché en profitant des paysages et du soleil qui réchauffait rapidement l’air, avant de rentrer pour passer le reste de la journée en mode cosy à la maison.

Des roches monolithiques, dites "roches de la Pangée" dans la campagne
Un coup d’œil aux Roches de la Pangée
un donjon en ruine qui se détache du paysage avec des rochers au premier plan
Les ruines du donjon du château des Cornillans se dressent au delà des roches de la Pangée
Panneau de signalisation de randonnée
De nouveaux panneaux de signalisation ont été installés. Ils sont couplés à un parcours de course d’orientation fixe.
un paysage de moyenne montagne recouvert de forêts
Vue sur la montagne de la Raye

La Baume Cornillane – Drôme – janvier 2024


Pour d’autres idées de balades hivernales dans la Drôme et ses environs, vous pouvez aller voir :

[Drôme] douces journées d’automne

Il aura en mis du temps à colorer les paysages, cet automne ! Il a fallu attendre mi-novembre pour que les couleurs se mettent à éclater dans la plaine de Valence. Je n’ai pas souvenir que cela ait déjà été aussi tardif depuis une douzaine d’année que je vis ici. A l’époque de l’année où nous avons souvent eu les premières neiges, nous avons donc eu la flamboyance des feuilles en nuances de jaunes et d’oranges. Alors, après mes premières tentatives de balades automnales pas très concluantes, j’ai profité de douces journées ensoleillées pour faire le plein de couleurs.

Balade d’automne à la Baume Cornillane

Instant de calme à la cascade du Rif

C’est en milieu d’après-midi que je suis sortie ce samedi-là. Comme la nuit arrive de plus en plus tôt, il n’était pas question d’aller trop loin ni de m’embarquer dans un parcours trop long. Il avait beaucoup plus début novembre et j’ai donc eu envie de retourner voir la cascade du Rif, anticipant qu’elle devait couler (pour mémoire, j’y étais allée en plein été en 2022 et elle était à sec). J’ai donc emprunté le sentier qui y mène depuis la route, en longeant le ruisseau. Comme prévu, celui-ci coulait bien et je l’avais même entendu bien avant de l’apercevoir. Sur le chemin, les couleurs de l’automne étaient encore un peu timides compte tenu qu’un tiers du mois de novembre était déjà passé.

C’est parti pour aller voir la cascade !
Les couleurs d’automne commencent à être visibles

Je me suis méfiée le long du chemin, et encore plus à l’approche de la cascade, car le sol était glissant. J’avais d’ailleurs envisagé de poursuivre jusqu’à la grotte de la Dame, mais le terrain était bien trop périlleux pour cela. Arrivée face à la cascade du Rif, j’ai vu qu’une barrière avait été installée pour empêcher les visiteurs imprudents de glisser jusqu’à la mare. Les arbres au bord de l’eau avaient pris une jolie couleur. L’eau coulait le long de la paroi, ruisselant jusqu’au pied de la cascade. Je me suis laissée fasciner un long moment par le spectacle. Je n’étais d’ailleurs pas la seule et plusieurs autres promeneurs faisaient de même.

Au pied de la cascade du Rif
Pour une fois, je suis assez contente d’une de mes photos de cette cascade !
L’eau coule le long de la paroi créant des sculptures de tuf
Les pieds dans l’eau.. ou presque !

Lumières de fin de journée au château des Cornillans

Ensuite, et alors que je m’apprêtais à rentrer, j’ai noté que le ciel commençait à prendre une douce teinte de fin de journée. J’ai donc continué ma balade, en direction du château des Cornillans. Arrivée au pied de la crête, j’ai suivi le même chemin que lors de ma précédente promenade au centre de la Pangée (c’est un parcours que j’emprunte régulièrement et qui fait parfois travailler mon imagination). Il faisait bon cet après-midi là et il y avait pas mal de promeneurs autour du château. Il faut dire que ce site est facilement accessible et totalement adapté pour une balade en famille. Les couleurs dans le ciel ont doucement viré, tandis que derrière moi, la Raye montrait de belles couleurs de début d’automne. Le moment était suspendu dans une temporalité irréelle…

C’est cette lumière qui m’a incitée à aller jusqu’au centre de la Pangée
L’horizon se pare d’orangé derrière les ruines du château
Magie des fins de journées
Se hâter sur le chemin avant que les couleurs ne disparaissent
La Raye aux couleurs de l’automne
Fin de journée dans les ruines du château des Cornillans

La Baume Cornillane – Drôme

Le plein de couleurs à Montvendre

Sous le soleil au jardin zen

La semaine suivante, le scenario a commencé un peu de la même façon. Nous étions samedi. C’était déjà le milieu de l’après-midi. La nuit arrive vite. Mais, le soleil resplendissait et enfin, les couleurs d’automne flamboyaient (nous avions passé la mi-novembre.. il était temps !). Il me fallait donc une idée de balade à proximité mais avec des arbres pour profiter des couleurs. J’ai d’abord pensé au Jardin des Sables à Montvendre (un lieu que j’apprécie en toutes saisons : printemps, été, automne, hiver.. et que j’ai en particulier énormément fréquenté quand nous avions des restrictions de circulation au printemps 2021). Puis, une fois sur la route, je me suis souvenue du jardin zen de Montvendre. Cela faisait très longtemps que je n’y étais pas allée alors que je m’y rendais régulièrement quand j’habitais dans la campagne de Montvendre. Il faut dire qu’à l’époque, je pouvais y aller à pied depuis la maison.

Le jardin zen de Montvendre est une reproduction de celui de Ryoân-ji à Kyoto tel qu’il était en 1500. Réalisé avec des pierres locales, il est un espace de méditation et une invitation au calme. Tout autour, un petit parc permet de se laisser aller à une séance de pleine conscience.. ou simplement à profiter de la diversité des végétaux. A cette saison, les feuillages sont éclatants de couleur. J’ai eu un coup de cœur pour celui des cerisiers à la belle couleur orange. Au fond du parc, un petit troupeau de moutons apportait une touche bucolique en paissant paisiblement sous un vieux chêne.

A l’entrée du jardin, ce kaki dans un rayon de soleil m’a attiré l’œil !
Feuille de cerisier et joubardes
Jaune éclatant
Orangé délicat
Les moutons sous le vieux chêne

(*) Le jardin zen de Montvendre est situé 1505 Route de Combe Léorat. Il y a un parking et quelques tables de pique-nique sur place. L’accès à ce jardin privé est fléché depuis le centre du village. L’accès est libre de 10.00 à la tombée de la nuit. Des fiches explicatives sont disponibles à l’entrée des lieux.

Explosion colorée au jardin des Sables

En sortant du jardin zen, j’avais encore du temps avec la tombée de la nuit. Or, le jardin des Sables se trouvait être quasiment sur ma route de retour. J’ai donc décidé de faire le petit crochet pour m’y rendre. Il y avait déjà plusieurs véhicules stationnés le long de la route à proximité du jardin, mais j’ai pu trouver une place. Dès l’arrivée, j’ai su que j’avais eu une bonne idée car les couleurs étaient exceptionnelles. Tous les arbres et arbustes avaient revêtu leur parure automnale. C’est une explosion de jaune, de rouge, d’orange. Au sol, les feuilles mortes formaient un tapis crépitant doucement sous mes pas. Tous les ingrédients étaient réunis pour une véritable expérience de la beauté naturelle de l’automne !

Les arbres avaient pris de belles couleurs mordorées
Les jolies couleurs des érables du Japon
Les jolies couleurs des érables du Japon (bis)
Jouer avec la transparence des feuilles et le soleil déclinant
Comme un bateau échoué…
Les jolies couleurs des érables du Japon (ter)
Tapis de feuilles mortes
(Les végétaux sont soigneusement répertoriés au jardin des Sables, mais j’oublie de façon assez systématique de noter les noms de ceux que je ne connais pas !)
Fin d’une belle journée d’automne

(*) Le jardin des Sables est un jardin privé en libre accès, situé route des Sables à Montvendre. Il n’y a pas de restriction horaire pour s’y promener.  Il convient toutefois de respecter le travail des jardiniers pour la création et l’entretien de ce havre de paix. Aussi, le pique-nique y est interdit, ainsi que les jeux de ballon.

Montvendre – Drôme


Novembre 2023


A noter : dans mon précédent billet automnal autour de Valence, j’avais noté que je n’en ferais pas d’autre cette année. J’avoue que je ne pensais pas que nous aurions de si jolies couleurs en dépit de leur arrivée tardive et des fortes pluies qui sont tombées. Comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et compte tenu de mes balades, j’ai quand même fait un nouvel article autour de l’automne…

[Ardèche] des monts de Berg à Alba-la-Romaine

Cet été, j’avais, un peu par hasard, découvert la beauté des paysages et le charme des villages du plateau du Coiron. J’avais noté alors qu’il faudrait que je revienne pour continuer à explorer ce secteur de l’Ardèche, méconnu mais magnifique. J’avais ainsi eu plusieurs échanges de message avec l’équipe de l’office de tourisme Berg et Coiron (dont la baseline « Rendez-vous en terres ardéchoises » me plait énormément). Pendant mes dernières vacances, fin octobre, j’ai profité d’une journée qui s’annonçait nettement moins pluvieuse que les autres pour y retourner. Je n’avais pas particulièrement d’idée sur la balade que j’allais faire, aussi, j’ai commencé par faire un saut à l’office de tourisme. En dehors du plaisir de mettre un visage sur des noms après plusieurs échanges par mail ou messages, j’ai pu bénéficier de conseils sur mesure pour passer la meilleure journée possible sur le territoire.

Sur le chemin, j’ai fait un crochet par Mirabel afin d’admirer le paysage.

Une randonnée sur les hauteurs de Saint Jean le Centenier

C’est ainsi que j’ai choisi d’aller faire une des randonnées proposées par l’office de tourisme, dénommée randonnée plein la vue sur le site internet. Comme la météo du jour annonçait une dégradation en milieu d’après-midi et que la matinée était déjà bien avancée, j’ai choisi de la raccourcir un peu la boucle en la faisant débuter à l’écart du village de Saint Jean le Centenier. Mais avant cela, je me suis arrêtée à Villeneuve de Berg pour acheter de quoi me préparer un pique-nique aux saveurs locales. Sur les conseils de Barbara à l’office de tourisme, j’ai acheté du fromage et de la charcuterie au magasin de producteurs La Chèvre et le Chou, idéalement placé au bord de la RN102, puis je suis allée dans le village à la boulangerie Alonso pour du pain, mais surtout pour le gâteau Lou Pisadou, une spécialité ardéchoise à base de marrons. Il ne me restait donc plus qu’à trouver un endroit où déguster tout cela en pleine nature.

Pique-niquer dans les marnes de plaine de Malavas

Comme j’avais choisi de raccourcir un peu la boucle prévue par le topo de l’office de tourisme, je suis allée en voiture jusqu’au hameau de Malavas. Là, j’ai récupéré le chemin de randonnée en direction de Bourboulet puis du sommet de la Croix Juliau, comme sur le topo. Très vite, j’ai compris pourquoi cette randonnée avait été nommée « plein la vue ». En effet, tout au long de l’itinéraire, les panoramas et points de vue se succèdent dans toutes les directions. C’est ainsi que je peux admirer les falaises du plateau du Coiron, la plaine d’Aubenas et derrière les volcans d’Ardèche, mais aussi plus loin sur l’horizon, la forêt de Saoû, le Mont Ventoux, ou encore les Cévennes.

Les conditions météo sont quasiment estivales et c’est un vrai plaisir de marcher sous le ciel bleu. Toutefois, je remarque en scrutant l’horizon vers l’est que les nuages se rapprochent et qu’il pleut à une vingtaine de kilomètres de là où je me trouve. Je suis arrivée au sommet de la Croix Juliau, et je ne m’y attarde pas trop longtemps, n’arrivant pas à déterminer à quelle vitesse la pluie arrive vers moi. Je prends donc le chemin du retour à la voiture en hâtant un peu le pas. Mais je continue à m’émerveiller des paysages qui m’entourent.

Suivre le bon chemin… en Ardèche, les poteaux directionnels sont jaunes sur les chemins de randonnée.
Face au plateau du Coiron…
Le sommet de la Croix de Juliau

Une promenade dans les ruelles d’Alba-la-Romaine, village de caractère

Après cette petite randonnée d’une dizaine de kilomètres, et compte tenu de la menace de la pluie, je choisis de ne pas me hasarder dans une nouvelle balade en pleine nature. Je prends donc la direction d’Alba-la-Romaine. J’étais déjà allée à Alba il y a 6 ou 7 ans. Je me souvenais d’un joli village perché. En effet, Alba fait partie des villages de caractère d’Ardèche. Autour d’une petite place centrale et au pied d’un château (privé), Alba déploie ses ruelles bordées de maisons en basalte. Le village m’a ainsi un peu fait penser à celui de Saint Vincent de Barrès, un autre village de caractère situé de l’autre côté du plateau du Coiron. J’ai donc flâné un temps dans les ruelles d’Alba avant de profiter d’une terrasse de café pour pendre un rafraichissement.

Au cœur du vieux village d’Alba
On remarque nettement que le ciel est en train de se couvrir…
le charme des ruelles d’Alba
Murs en pierre volcanique et linteaux en calcaire

Un voyage dans le temps sur le site gallo-romain d’Alba

Après cette petite pause, et comme la météo ne s’améliore pas, je me dirige vers le site gallo-romain, situé en contrebas du village. Je choisis de commencer par l’exploration des ruines (tant qu’il ne pleut pas). Je me promène donc dans les ruines d’Alba Helviorium, ancienne capitale romaine des Helviens. Je découvre ainsi les fondations d’un temple, d’un centre ville monumental, de boutiques. Je marche sur les dalles de la rue principale. Je chemine jusqu’au théâtre. Tout cela est resté longtemps caché sous les vignes, et par exemple, le théâtre a été (re)découvert il y a une centaine d’années seulement.

Le centre monumental et la rue principale d’Alba Helvorium
Il y a toujours des vignes sur le site antique. Au fond, on aperçoit l’un des murs du château.

Après cela, il me reste à visiter le MuseAl, le musée archéologique. Celui-ci se compose de deux salles : l’une accueille la collection permanente tandis que l’autre héberge des expositions temporaires. Actuellement, l’exposition temporaire présente la culture de la vigne et la fabrication du vin en Ardèche, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Il y est ainsi question de l’évolution des cépages utilisés mais aussi des techniques de vinification, de transports ou encore des objets nécessaires au service et à la dégustation du vin au fil des siècles. Dans l’exposition permanente, on retrouve les objets découverts lors des fouilles effectuées sur place ainsi que dans les villas et temples situés dans la campagne environnante. Même si un morceau d’une statue monumentale de l’empereur Trajan ou une grande mosaïque aux poissons sont exposés, on découvre essentiellement des objets de la vie quotidienne ou de petits objets votifs.

Je crois que ceci est un des artefacts que je préfère dans tous ceux présentés dans le musée : sur une tuile qui devait être en train de sécher, on remarque une empreinte de semelle et surtout celles des pattes d’un chat
Présentation de pots et pichets pour le service du vin au temps des gallo-romains
Plusieurs dés en terre cuite ont été retrouvés
la mosaïque aux poissons
lampe à huile décorée

(*) L’accès au site gallo-romain est libre et gratuit. On trouve sur place un circuit avec des panneaux d’interprétation. Un chemin (fléché) permet de rejoindre à travers les vignes un autre temples qui était situé à l’écart de la ville.
Les horaires et conditions d’accès au musée sont à retrouver sur leur site internet.
Il faut compter au moins 1h à 1h30 pour faire le tour du site et le musée.


Saint Jean le Centenier / Alba la Romaine
Ardèche – octobre 2023


Si vous souhaitez découvrir d’autres villages de caractère en Ardèche, voici ceux que j’ai déjà explorés :


A noter : je suis venue sur le territoire de Berg et Coiron à l’invitation de l’office de tourisme, et je les remercie pour leur accueil. Je n’ai pas été rémunérée mais j’ai reçu quelques goodies en cadeau, cela constitue donc une collaboration commerciale. J’ai toutefois choisi librement les activités que j’ai faites, et payé mon entrée au musée (Alba est d’ailleurs sur le territoire de Porte Sud Ardèche). Quant à mon avis sur la randonnée proposée, les photos parlent d’elles-mêmes quand à la beauté des paysages traversés.

[projet 52-2023] semaine 46 – par monts et par vaux

Par monts et par vaux… cette expression, un peu désuète et que j’ai choisi comme thème de cette semaine du projet 52, correspond assez bien à un certain nombre de mes week-ends ! Vous l’avez sans doute déjà noté, je vais souvent me balader et comme j’habite au pied du Vercors, l’expression est régulièrement à prendre au pied de la lettre.

Cette fois, ce n’est pourtant pas dans le Vercors que je vous emmène mais un peu plus loin de chez moi (sans être non plus très éloigné). Durant mes dernières vacances, je suis en effet retournée entre Berg et Coiron pour découvrir un peu plus ce joli secteur où je m’étais déjà promenée l’été dernier. J’ai profité d’une météo favorable pour une très belle randonnée qui m’a emmenée découvrir de multiples panoramas (et dont je vous reparle bientôt). Voici donc un extrait des paysages que j’ai pu découvrir.


Pour découvrir ce que les autres participants font par monts et par vaux, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.