Notre road trip nous a menées sur l’île de Skye pour deux journées très intenses. Située dans l’archipel des Hébrides Intérieures, Skye est rattachée aux Highlands. Distante d’environ 430 mètres du mainland écossais, elle y est reliée par un pont, le Skye Bridge. C’est une île très vaste et qui regroupe beaucoup de lieux très connus, souvent mise en avant quand on évoque l’Ecosse. En deux jours, nous sommes loin d’avoir parcouru toute l’île ou vu toutes ses merveilles. Nous avons par contre pris le temps de découvrir les endroits où nous nous sommes arrêtées, et de nous laisser surprendre par la beauté de sites peu connus.

Dans les environs de Portree
En arrivant du Skye Bridge, entre mer et montagne
Après avoir passé le Skye Bridge, nous avons pris la direction de Portree, la principale ville de l’île. La route longe la côte, bien souvent coincée entre la mer et la montagne. Nous avons aperçu le charmant pont en pierre de Sligachan, mais il y avait beaucoup de monde et nous savions que nous repasserions là sur la route pour quitter l’île en fin de séjour. Nous avions donc prévu de nous y arrêter en repartant, car nous y serions tôt le matin (spoiler alert : la tempête Floris viendra contrecarrer nos plans en transformant le petit ruisseau en torrent furieux sous le déluge). Nous avons par contre fait un arrêt à la cascade Eas a’ Bhradain. Il est impossible de la manquer quand on va de Broadford à Portree car elle se trouve au bord de la route (et un parking permet de s’arrêter facilement).


Sur le trajet de retour, après une nuit de pluie battante en pleine tempête Floris, la cascade débitait un flot impressionnant, occupant largement tout son espace.
Il y avait un peu de monde au pied de la cascade mais cela restait raisonnable. Nous avons décidé de trouver un petit chemin pour nous en approcher. Nous avons tenté la rive droite de la rivière. Elle mène à un chaos rocheux au pied de la cascade un peu complexe à traverser sans mettre les pieds dans l’eau (et si la question est de savoir si j’ai trébuché, la réponse est oui). Sur la rive gauche, le chemin est plus facile mais le terrain tourbeux est très meuble. Il est facile de s’y enfoncer (et si la question est de savoir si je me suis enfoncée quasiment jusqu’à la cheville, la réponse est oui). Nous avons ensuite continué vers Portree où nous avons déjeuné d’un fish & chips. Après un petit tour sur le port aux maisons colorées et sur la petite plage (où nous avons trouvé plein de débris de vaisselle), nous étions prêtes à partir pour la suite de nos explorations.


Le soir, nous reviendrons y diner avec une jolie vue sur le mouillage. Nous y passerons aussi un bout de soirée au pub avec de la musique live.
Une rencontre avec les petites vaches
Parmi mes souhaits lors de ce voyage en Ecosse, il y avait de rencontrer des petites vaches Highland. Avec sa petite taille, ses jolies cornes, et sa frange qui vole au gré du vent, c’est vraiment une icone écossaise. En partant de Portree vers Old Man of Storr, j’ai aperçu le panneau d’un café qui avait comme logo une de ces Highland coos. Des palissades cachant la vue vers la terrasse du café, j’ai pensé qu’il était peut-être possible d’y approcher les vaches. Nous nous sommes donc arrêtées et y avons pris un café. C’était une bonne idée car effectivement, 3 petites vaches étaient là avec leurs veaux. L’un était d’ailleurs clairement en train de prendre son goûter lui aussi. Après la tétée, la mère s’est approchée de la clôture pour se laisser caresser, tandis que le bébé passait carrément de notre côté du fil pour venir chercher des calins.




Les vaches sont de race Highland, tandis que les veaux sont croisés Highland et Angus expliquant leur couleur noire
(*) Untethered Skye Co. , sur la A855 à la sortie de Portree en direction de Old Man of Storr. Restauration légère et café, à déguster en extérieur au plus près des petites vaches.
Paysages sauvages à Old Man of Storr
Après l’arrêt au café des vaches, nous avons repris la route vers Old Man of Storr. Le paysage se fait rapidement plus sauvage et la route se rétrécit, passant à une seule voie ponctuée de passing places pour se croiser. L’après-midi était déjà bien avancée et l’essentiel du trafic se faisait en sens inverse du nôtre. Bientôt, un lac se dessine dans le paysage. Les lochs Fada et Leathan dominent la mer. On aperçoit les rivages de quelques îles des Hébrides intérieures, en particulier Raasay et Rona. Il y a peu d’endroits où s’arrêter mais nous avons profité pleinement du paysage. C’est au niveau de Bride Veil’s Fall, la cascade du voile de la mariée, que nous avons trouvé un stationnement. Nous avons décidé d’aller voir la cascade de plus près, en suivant un sentier qui monte vers son sommet (attention, ici aussi le sol peut être très meuble). Là, nous bénéficions d’un très beau point de vue sur les 2 lochs et sur les monolithes de Storr.




Après notre petite randonnée, nous avons repris la voiture pour rejoindre le départ du chemin vers Old Man of Storr. La météo commençait à se dégrader et l’après-midi touchait maintenant à sa fin. Aussi, nous avons trouvé sans difficulté une place sur le parking au pied de Old Man of Storr. Le chemin pour accéder vers les rochers est très fréquenté. Le sentier est large et la balade est plutôt familiale même si cela monte tout le temps. Malgré tout, je ne suis pas allée jusqu’en haut, m’arrêtant aux deux tiers du chemin : mon genou qui avait heurté un rocher le matin dans la cascade Eas a’ Bhradain était douloureux et je souhaitais le préserver en vue des jours suivants (Melle 3e est allée jusqu’au bout). Cela ne m’a pas empêchée de m’émerveiller devant le paysage, tant côté montagne de Storr que côté lochs et mer.


(*) A Old Man of Storr, il est obligatoire de se stationner sur les places de parking identifiées. Le stationnement est payant (5 £ pour la journée). Attention sur les stationnements qui longent la route : les bas côtés sont très meubles et il est facile de s’y enliser. Le site, très connu, est aussi très fréquenté et selon le moment, il peut être difficile d’y trouver un stationnement.
Il faut compter environ 1 heure pour faire l’aller-retour par le sentier.
Sur la péninsule de Trotternish
Impressionnantes cascades à Lealt et Kilt Rock
Le lendemain, nous sommes repassées devant Old Man of Storr, complètement dans les nuages. Notre objectif était de continuer à parcourir la A855 qui fait le tour de la péninsule de Trotternish, et de nous arrêter pour admirer les points, et pourquoi pas faire une petite randonnée. Après Old Man of Storr, la route longe la côte en surplomb de la mer. Ici, les volcans ont créé de grandes falaises de basalte. Nous avons commencé par la cascade de Lealt. Un belvédère a été construit pour dominer les chutes d’eau en toute sécurité. La rivière plonge de 90 mètres de haut dans un canyon avant de se déverser dans la mer.

Plus loin, c’est au point de vue de Kilt Rock que nous avons fait une halte. Là, le loch Mealt se déverse dans la mer en une vertigineuse chute d’eau de plus de 60 mètres de haut. Le jour de notre venue, il y avait assez peu d’eau à s’écouler dans la cascade. Mais cela ne diminue en rien la beauté de la côte à cet endroit. Les falaises de basalte se dressent juste au dessus de la mer et mesurent jusqu’à 90 mètres de haut. Les bruyères en fleurs et le vert de l’herbe apportent une touche de couleur dans ce paysage minéral.


(*) Pour Lealt Falls, un parking permet de se stationner à proximité du belvédère. Il est gratuit.
Pour Kilt Rock, le parking est payant (forfait de 3 £ par demie-journée). L’accès au point de vue sur les falaises et la cascade est sécurisé.
Le domaine des moutons
En continuant sur la route A855, nous avons traversé un passage canadien, indiquant que nous entrions sur le domaine des moutons. La route s’éloigne alors un peu de la mer pour traverser la lande qui borde le Quiraing. Ce plateau a été formé par un glissement de terrain et il est toujours en mouvement. Les moutons sont chez eux et nous en avons croisé à plusieurs reprises sur la route. Nous nous sommes arrêtées sur un espace adéquat afin de mieux les observer. Sur la lande, le sol était très souple, faisant presque penser à un tapis rebondissant. Un promeneur avec son (petit) chien en laisse a fait peur aux ovins qui se sont vite enfoncé dans les fougères pour gagner un point un peu plus haut. J’avais un peu l’impression d’être dans la scène d’introduction très cliché d’un film se passant en Ecosse.


Finalement, notre envie de randonnée tombera à l’eau, littéralement. La pluie s’est invité et elle est vite très forte. Nous ne marquerons pas d’arrêt supplémentaire sur la péninsule de Trotternish.
Dunvegan Castle, maison du clan Mac Leod
Le château de Dunvegan
L’étape suivante était prévue à notre programme depuis la construction du voyage. Nous avions en effet des billets pour visiter le château et les jardins de Dunvegan ce jour-là. Le château de Dunvegan est très connu car il est la maison du chef du clan MacLeod depuis plus de 800 ans. Ce clan des MacLeod de Dunvegan, est très puissant et apparenté au clan des MacLeod de Lewis. Les deux clans sont en effet issus du même ancêtre qui avait partagé son domaine entre ses deux fils. Au fil des siècles, le clan MacLeod s’est éparpillé à travers le monde. Mais au milieu du XXe siècle, alors que Dame Flora était la cheffe du clan MacLeod, elle a initié des rassemblements réguliers des membres du clan au château de Dunvegan. Le château, toujours utilisé par la famille du chef de clan, se visite partiellement. On peut ainsi découvrir l’épée du clan (et là, j’avoue que j’ai très fortement pensé au film Highlander avec Christophe Lambert), et le Fairy Flag, le drapeau historique du clan qui lui aurait été donné par les fées et assurerait la suprématie du clan sur le champ de bataille.


Les jardins et la baie de Dunvegan
Le château de Dunvegan est célèbre pour ses jardins qui comptent parmi les plus beaux du Royaume Uni. Il y a en particulier un très beau walled garden, un jardin entouré de murs conçu à l’origine pour protéger le potager des vents et y conserver la chaleur du soleil via le rayonnement des murs. Aujourd’hui, on y trouve de très beaux parterres de fleurs, en particulier des lys. J’ai beaucoup aimé aussi découvrir les deux belles cascades naturelles qui se trouvent dans les jardins.


Des jardins, nous sommes descendues au bord de la baie de Dunvegan. Ce loch marin héberge une importante colonie de phoques. J’ai réussi à en apercevoir plusieurs, que ce soit dans l’eau ou au repos sur des bancs d’algues au bord du rivage, près de la digue. Je n’ai pas vraiment réussi à les prendre en photo car ils sont très mobiles. Mais l’essentiel était de les voir. De la digue, on dispose aussi d’une jolie vue sur le côté marin du château.




(*) Le château de Dunvegan et ses jardins sont ouverts à la visite. Il est possible aussi de faire un tour en bateau dans la baie pour voir les phoques de près.
Entre le parking et le château, un café propose une restauration légère et un beau choix de pâtisseries.
Nest Point, un phare au bout du monde
Le dernier endroit que nous avons exploré sur l’île de Skye est Nest Point. Accessible depuis Dunvegan par une route d’une dizaine de miles (environ 15 km) à simple voie (mais double sens), Nest Point offre un panorama somptueux sur les environs. Nous sommes arrivées assez tôt en début d’après midi et n’avons donc pas eu de difficulté à rejoindre le parking (peu de circulation en sens inverse), ni à y trouver une place. L’effet wahou a été immédiat. La côte ici est faite de falaises abruptes. On devine même quelques cascades qui se déversent verticalement dans la mer.

Mais ce qui rend Nest Point célèbre, c’est la presqu’île qui mène au phare. Un chemin de randonnée permet de s’y rendre, et nous avons décidé de le suivre. Il faut commencer par descendre le long de la falaise par un escalier abrupt (et déjà, se dire qu’il faudra ensuite le remonter…). Une fois en bas, il suffit de suivre le chemin bien marqué sur presque 1 kilomètre jusqu’au phare. Je me suis quand même approchée avec prudence des bords pour me rendre compte de la verticalité des lieux. C’est sans doute l’un des plus beaux endroits que nous ayons vu sur Skye, l’alliance entre la mer et la montagne. Le côté brut du paysage contraste avec le phare, mis en service en 1909, et situé à l’extrémité ouest de l’île. Face à nous, les côtes des îles des Hébrides extérieures se devinent, à la fois proches et lointaines.




Ici aussi, nous sommes sur le domaine des moutons. Brebis et agneaux paissent tranquillement autour des touristes. Je me suis assise un long moment sur un bloc de pierre pour les regarder brouter, tout en profitant du soleil. D’ailleurs ce dernier nous a aussi fait la bonne surprise de transformer la couleur de l’eau en un bleu idyllique.





Nous avions prévu d’autres découvertes pour notre dernier matin sur l’île de Skye avant de prendre le ferry pour Mallaig. Mais la tempête Floris nous a contraint à changer nos plans : ne pas trainer sur l’île, reprendre le Skye Bridge au lieu de traverser en ferry, déverser des trombes d’eau et des vents violents réprimant ainsi toute envie de balade !
Deux jours sur l’île de Skye est vraiment un minimum. Comme nous avions fait le choix de prendre notre temps pour découvrir les endroits où nous sommes allées, et que nous nous sommes autorisées des arrêts impromptus juste parce que le paysage était beau (ou qu’il y avait des petites vaches), nous avons aussi laissé beaucoup de lieux de côté et nous savons qu’il y encore beaucoup à découvrir sur l’île si nous y retournons.
Sur l’île de Skye, nous avions un hébergement insolite. L’hôtel était constitué de pods disséminés sur la colline dominant la baie de Portree. Chaque pod a vue sur la mer mais la météo ne nous a pas réellement permis d’en profiter. C’est aussi le cas de la salle de restaurant où est servi le petit déjeuner. Les chambres bien que très confortables sont assez petites et peuvent vite devenir exigües dans le cas où la météo empêche de sortir.


Île de Skye – Ecosse – août 2025
(*) Au cours de ce voyage, j’évoque à plusieurs reprises la consommation d’alcool (cidre, bière, whisky…). Il est important de noter que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et donc à consommer avec modération.