[projet 52-2025] semaine 10 – dans un autre pays

Cette semaine, le projet 52 nous invite à l’exploration « dans un autre pays ». J’ai eu plusieurs idées pour ce thème. Déjà, j’ai pensé aller piocher dans mes archives photos pour trouver une image d’un pays où je me suis rendue par le passé : le Canada, les Etats-Unis, la Belgique ou le Danemark par exemple (liste non exhaustive). Mais j’avais envie d’une photo récente. J’ai alors envisagé un voyage virtuel : un livre, une recette de cuisine, un souvenir de voyage… sans grande conviction.

C’est lors de mon week-end de février dans le Pas de Calais que j’ai finalement trouvé l’inspiration. Là, sur des terres meurtries par la première guerre mondiale, la France a cédé quelques hectares au Canada. Là, sans passer de frontière, sans avoir besoin de visa, ni de long voyage, on se retrouve sur un petit bout de Canada. Là, nous sommes au mémorial national du Canada de Vimy.

le mémorial canadien de Vimy, site de la première guerre mondiale dans l'Artois


Et, puisque l’on parle de Canada, j’ai eu le plaisir de partager un de mes souvenirs gourmands dans un article collaboratif sur le blog Une porte sur deux continents. Nathalie a en effet invité une douzaine de créatrices de contenu à raconter un plat particulièrement mémorable lors d’un voyage. Pour ma part, j’ai choisi un cheeseburger au Québec, dont je me souviens certainement plus pour l’anecdote qui l’a accompagné que pour son goût à proprement parler.


Pour découvrir dans quels autres pays les participants nous emmènent, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : c’est la fin des vacances scolaires chez moi et je profite du dernier jour de Melle 3e à la maison avant qu’elle ne reparte à Lyon pour plusieurs semaines sans rentrer. Je ne passerai donc pas valider les commentaires qui seraient partis en modération avant ce soir ou peut-être même demain matin.

[Pas de Calais] en week-end entre Arras et Lens : tourisme de mémoire et industriel

J’étais allée à Arras à l’occasion du marché de Noël en décembre 2023. A cette occasion, j’avais aussi découvert la ville grâce à une visite guidée et son importance durant les combats de la Première Guerre Mondiale en visitant la carrière Wellington. Cet aperçu de la ville m’avait donné envie d’y retourner. C’est ce que j’ai fait en février : j’ai prolongé un week-end pour aller retrouver des amies dans le Pas de Calais et découvrir d’autres lieux dans les environs d’Arras. Alors si vous prévoyez d’aller vous balader entre Lens et Arras, voici quelques idées qui pourraient vous intéresser.

la place des Héros d'Arras entourée des façades baroques flamandes et dominée par le beffroi
Place des Héros – Arras

Se balader dans la ville d’Arras

Profiter des Places, de jour comme de nuit

Lors de ma première visite à Arras, les Places étaient occupées par le marché de Noël. Cette fois, c’est vides que je les ai découvertes. Et je dois avouer qu’elles sont encore plus impressionnantes. De la place des Héros à la Grand Place, en passant par la rue de la Taillanderie qui les relie, les façades se succèdent toutes similaires et toutes différentes. Je crois que j’aurais pu passer des heures à les photographier, de jour comme de nuit.

Prendre de la hauteur dans le beffroi

Le beffroi d’Arras domine la place des Héros du haut de ses 75 mètres. Dans le bâtiment, on peut librement découvrir les Géants de la ville. Mais ce qui nous intéressait ce matin-là, c’était de monter au sommet du beffroi pour admirer la ville d’en haut. L’accès se fait par un ascenseur complété d’un escalier en colimaçon. On passe ainsi dans le campanile, juste à côté des cloches. Et même si celles-ci sont seulement frappées, cela doit être bien bruyant lorsqu’elles sonnent les heures. Le beffroi abrite aussi un carillon dont on peut apercevoir le clavier.

vue aérienne de la ville d'Arras
Arras vue depuis le sommet du beffroi

En montant au beffroi, ce que nous voulions, c’était disposer d’une vue aérienne de la ville et de ses environs. Nous n’avons pas été déçues sur ce point. Mais ce qui m’a le plus frappée, c’est de pouvoir comprendre vraiment comment les maisons s’organisent autour des Places. En effet, ce que l’on appelle généralement « façades » sont en fait les pignons de ces maisons, et vu d’en haut, aucun doute n’est possible.

D’en haut, on comprend particulièrement bien l’architecture des Places.

La cathédrale d'Arras vue depuis le sommet du beffroi
La cathédrale vue depuis le sommet du beffroi

Flâner à la Citadelle

La Citadelle, c’est presque le hasard qui nous y conduit. Lorsque nous avions fait une visite guidée de la ville avec Audrey la dernière fois, elle nous en avait parlé en nous montrant le plan-relief qui se trouvait au musée (il est actuellement fermé jusqu’en 2030). Comme c’est un peu excentré, nous n’avions pas eu le temps d’y aller. Or, cette fois, nous sommes passées devant en voiture alors que nous revenions en ville après une balade. La lumière déclinait et il faisait bien froid, mais nous nous sommes arrêtées. Edifiée selon les plans de Vauban, la Citadelle d’Arras s’inscrit dans une ligne de défense constituée pour protéger la frontière nord du royaume de France à l’époque de Louis XIV. Les fortifications de Vauban les plus emblématiques ont été inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, et la Citadelle d’Arras en fait partie.

L'entrée de la Citadelle d'Arras au soleil couchant
L’entrée de la Citadelle d’Arras au soleil couchant

A l’entrée de la Citadelle, une salle d’exposition permet de découvrir une maquette ainsi que l’histoire de la forteresse et la façon dont elle s’inscrit dans le Pré Carré voulu par Vauban. Elle a été démilitarisée en 2010, et depuis des logements et des entreprises ont pris possession des lieux. La grande place d’armes sert à des évènements. Discrète, le long de celle-ci, on trouve une petite chapelle. Il s’agit du plus ancien édifice de la ville (le centre ville a été largement bombardé durant les combats de la Première Guerre Mondiale et ce que l’on en voit aujourd’hui est une reconstruction à l’identique). Sur ses murs intérieurs, on trouve le nom des soldats tombés au combat et dont le régiment était stationné à la Citadelle.

depuis un porche un chemin pavé amène vers sur une place et un bâtiment en briques
Perspective vers la place d’armes de la Citadelle
un rayon de soleil sur le manteau en briques d'une cheminée ancienne
Le soleil couchant éclairait joliment la cheminée de la salle des familles où se trouve l’exposition
vue générale de la place d'armes de la citadelle d'Arras
La place d’armes de la citadelle d’Arras au soleil couchant

Se souvenir des combats de la Grande Guerre dans l’Artois

L’Artois a été au cœur de grandes batailles de la Première Guerre Mondiale. De nos jours, on y trouve de nombreux lieux de mémoire : cimetières, monuments commémoratifs, vestiges des combats… Après avoir visité la carrière Wellington il y a un peu plus d’un an, nous sommes parties en direction de Lens pour découvrir deux sites majeurs du souvenir : la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette et la crête de Vimy.

l'entrée de la nécropole nationale de Notre Dame de Lorette
L’impressionnante entrée de la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette

Se rendre compte du nombre de victimes à Notre-Dame de Lorette

Notre première étape a été la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette. Ici se trouvent les dépouilles de 42 000 soldats français, morts sur les champs de bataille de l’Artois et des Flandres. Dès 1919, la colline de Notre-Dame de Lorette devient un lieu de souvenir. Outre les tombes alignées, le cimetière se compose aussi de plusieurs ossuaires. C’est en 1925 que sont inaugurés la basilique et la tour lanterne. Cette dernière est un phare pour guider les âmes des soldats morts vers l’au-delà. Elle est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. J’ai déjà visité de nombreux cimetières militaires (en particulier de la seconde guerre mondiale car j’ai grandi pas très loin des plages du débarquement de Normandie et des lieux de la bataille qui s’en est suivie), mais chaque fois, je ressens une très forte émotion devant ces alignements de tombes. Et il faut bien avouer que la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette (le plus grand cimetière militaire français) est particulièrement impressionnante.

Juste à côté du cimetière, on trouve l’anneau de la mémoire. Cet édifice a été inauguré en 2014. A l’intérieur de ce cercle de plus de 345 mètres de diamètre, on retrouve le nom de plus de 580 000 soldats morts durant la Première Guerre Mondiale sur les territoires du Nord Pas-de-Calais. Pour la première fois, les noms sont présentés par ordre alphabétique, sans distinction de grade, religion et surtout nationalité. Ainsi, les soldats des deux camps se retrouvent côte à côté, dans une symbolique de paix et d’union. Voir tous ces noms gravés en petits caractères et se rendre compte de l’espace que cela nécessite permettent de mieux appréhender l’ampleur du nombre des victimes (entre les différents fronts, on estime à près de 10 millions le nombre de pertes militaires durant le conflit, auxquelles il faut ajouter presque 9 millions de victimes civiles).

un aperçu de l'intérieur de l'anneau de la mémoire sur le site de Notre Dame de Lorette dans le Pas de Calais
580 000 noms gravés sur l’anneau de la mémoire

Parcourir un bout de Canada sur la crête de Vimy

Au cours de la bataille d’Arras, à Pâques 1917, les opérations pour reprendre la crête de Vimy à la côte 145 ont été menées par le Corps Canadien. Après 4 jours de combat, les canadiens étaient maîtres de cette position stratégique entre Arras et Lens. La bataille de la crête de Vimy est l’une des victoires les plus emblématiques pour l’armée canadienne. Elle est aujourd’hui considérée comme un des éléments clés du développement de l’identité de la nation canadienne (la confédération canadienne a été fondée en 1867 : le pays est encore extrêmement jeune et en pleine construction). En 1922, la France offre au Canada une concession à perpétuité de 117 hectares sur la crête de Vimy pour y installer un mémorial. L’ensemble monumental, inauguré en 1936, se remarque de loin, dominant la crête et le paysage environnant. Avec ses lignes claires, il s’impose au milieu d’un paysage tourmenté et portant les stigmates des combats qui y ont eu lieu.

Le mémorial canadien de Vimy – un monument impressionnant

une forêt de pins dont le sol est composé de trous d'obus
Dans la forêt, le sol est bosselé, marqués par les explosions d’obus

Découvrir la vie des mineurs à Lewarde

Pour notre dernière découverte du week-end, nous sommes allées au centre historique minier de Lewarde. La fosse Delloye commence son activité en 1931 et l’arrête au cours des années 1970. Elle est choisie dès 1973 par les Houillères du Bassin du Nord et du Pas de Calais pour devenir le centre historique minier. L’inauguration a lieu en 1984. Il doit permettre de témoigner de 3 siècles d’activités minières dans la région (le dernier puits a fermé en décembre 1990). L’ensemble des bâtiments du carreau de la fosse Delloye a été préservé et transformé en musée.

bâtiments d'un carreau de mines au centre historique minier de Lewarde
Le bâtiment d’accès aux galeries de la mine, avec ses deux chevalements.

La visite se décompose en deux parties. La première permet de découvrir le bâtiment où les mineurs se préparaient et où étaient installés les bureaux. On y retrouve une exposition sur la formation du charbon (et les différents types qu’il recouvre), sur l’histoire de l’exploitation du charbon dans la région mais aussi sur la vie quotidienne des mineurs, tant à la mine qu’en dehors. La seconde partie se fait avec un guide qui nous emmène dans les galeries de la mine (ou presque : pour des raisons de sécurité, ce sont des reconstitutions grandeur nature). Nous empruntons l’ascenseur que les mineurs utilisaient pour descendre au fond de la mine, découvrons leurs conditions de travail et l’évolution de celles-ci au fil du temps. Des machines et outils sont actionnés par le guide pour aider à comprendre l’environnement sonore de la mine. J’ai trouvé cette visite vraiment très intéressante. J’ai appris/compris beaucoup de choses sur le travail d’extraction du charbon (et cela m’a donné envie d’aller visiter d’autres mines, par exemple à Saint Etienne ou en Matheysine).


Arras / Lewarde / Vimy / Notre-Dame de Lorette – Pas de Calais – février 2025


Informations pratiques

Nos visites

  • Le Beffroi d’Arras : la billetterie se situe à l’office de tourisme, au rez-de-chaussée du beffroi. Il est accessible aux horaires d’ouverture du bureau de l’office de tourisme. L’accès est payant.
  • Les Boves : il s’agit d’un réseau de caves et de souterrains, reliés à la Carrière Wellington. Nous n’avons pas pu les visiter car elles étaient fermées lors de mon séjour à Arras.
  • La carrière Wellington : nous y étions allées lors de notre précédent séjour arrageois et n’y sommes pas retournée, mais c’est assurément un lieu à découvrir.
  • La Citadelle d’Arras : devenue un lieu de vie, elle est librement accessible. En entrant par la porte Turenne (côté ville), on accède à la salle des familles : une salle d’exposition en libre accès en journée. Comme la nuit arrivait, nous n’avons pas eu le temps de faire l’un des circuits de promenade autour de la Citadelle. Tour des bastions, des douves ou du bois, ils ont l’air de permettre de bien se rendre compte de l’architecture voulue par Vauban avec sa forme en étoile.
  • La nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette se trouve à Ablain-Saint-Nazaire. L’accès et le parking sont gratuits. Les horaires d’ouverture varient en fonction des saisons.
  • L’anneau de la mémoire est situé juste à côté de la nécropole, et l’on passe facilement à pied de l’un à l’autre. Le parking est d’ailleurs commun. L’accès est gratuit.
    Attention en hiver : le sol de l’anneau givre facilement, et peut être très glissant. Il ne passe pas intégralement au soleil au cours de la journée.
  • Le mémorial national du Canada à Vimy est situé sur la commune éponyme et deux communes voisines. Il est géré par Anciens Combattants Canada. Il a été déclaré lieu historique national du Canada, signe de son importance pour le pays. En plus du monument, le site permet de découvrir des tranchées et tunnels. Comme nous sommes arrivées en fin de journée, nous n’avions pas le temps d’aller les voir. Les horaires d’ouverture du site sont disponibles sur le site internet du Gouvernement Canadien dédié aux anciens combattants.
  • Le centre historique minier de Lewarde est situé à côté de Douai. Il n’est pas nécessaire de faire la visite libre du musée avant la visite guidée de la galerie de la mine. Il n’est pas possible de réserver un horaire de visite guidée : celui-ci est donné à la billetterie à l’entrée du site quand on arrive. Il faut compter entre 2h30 et 3h de visite pour découvrir l’ensemble du site.
    Les horaires et conditions de visite sont à retrouver sur le site internet du centre historique minier. On peut manger sur place : le restaurant Le Briquet propose une cuisine maison simple à base de produits du terroir à un prix raisonnable (et accepte les titres restaurants en semaine). J’ai beaucoup aimé mon croque-monsieur au Maroilles.

Comment venir, où dormir et où manger à Arras

Pour venir, j’ai pris le train. La gare d’Arras est vraiment à quelques minutes à pied du centre-ville, très facile d’accès. Pour l’aller, j’ai même eu un TGV direct depuis Valence. Au retour, par contre, j’avais une correspondance à Paris avec un changement de gare du Nord à gare de Lyon. Si vous avez besoin de faire ce changement de gare, prenez la ligne 5 du métro à gare du Nord et descendez à Quai de la Rapée : vous êtes à moins de 5 minutes à pied de la gare de Lyon.

Pour dormir, j’avais choisi un hôtel situé dans le centre ancien d’Arras, à moins de 5 minutes à pied de la gare et juste à côté des Places. Outre sa situation idéale, il est d’un bon rapport qualité-prix et calme.

Pour manger, il y a de nombreux restaurants à Arras dans tous les styles et pour toutes les bourses. Voici ceux que où nous nous sommes restaurées :

  • Nous sommes allées un soir au Baobab Café (14 rue Paul Doumer, Arras) : un bar et un restaurant avec des burgers et des salades au menu. Attention, le lieu est vite un peu bruyant !
  • Nous avons diné chez Anagram (23 Grand Place, Arras) : un restaurant cosy de cuisine française où la carte change régulièrement.
  • Nous avons déjeuné au Briquet, le restaurant du centre historique minier de Lewarde, où nous étions en visite. Nous avons bien aimé l’ambiance sans chichi et la carte à base de produits locaux.
  • Quant au dimanche, avant que je ne reprenne le train, nous avons pris un brunch chez Appia (4 rue de la Housse, juste à côté de la place des Héros, Arras) : un lieu tout doux où nous avons dégusté de copieuses pancakes.

[projet 52-2025] semaine 9 – c’est faux

Je crois que lorsque j’ai mis ce thème, C’est faux, dans la liste du projet 52, j’avais une idée de trompe l’œil, sans doute une pâtisserie. Mais cela fait longtemps que je n’en ai pas croisé. Alors, j’ai du un peu réfléchir. Et cela n’a pas été simple. J’aurais aimé pouvoir illustrer cette expression dans sa dimension de contradiction, quand on dit « non, c’est faux ! ». Mais finalement, je suis restée très terre à terre. Ou plutôt, je suis allée sous terre. Il y a une quinzaine de jours, j’ai passé le week-end avec des amis à Arras (je vous en reparle bientôt). Entre autres activités, nous sommes allés visiter le centre historique minier à Lewarde. Là, on ne peut plus accéder aux anciennes galeries de la mine, scellées pour des raisons de sécurité. Mais, il est possible de visiter des galeries reconstituées, et de remonter le temps à travers les différentes époques de la mine. Nous sommes ici au XIXe siècle, et bien sûr, tout est faux !

un mineur à genoux pour creuser dans une galerie de mine de charbon au 19ième siècle


Pour découvrir ce qui est faux chez les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

[Pas-de-Calais] un week-end de décembre à Arras

Il y a un peu plus d’un an, j’avais passé un week-end en région parisienne avec des copains. C’était avec les mêmes que l’été d’avant nous avions prolongé un séminaire professionnel à Lille par quelques visites et moments conviviaux. Alors, avant que 2023 ne se termine, nous avons eu envie de nous retrouver pour un nouveau week-end dans les Hauts-de-France. Notre choix s’est porté sur Arras car l’une d’entre nous y habite et que la ville offre de jolies possibilités de balades. Quant à la date, nous avons fait en sorte de pouvoir profiter du marché de Noël. C’était en ce qui me concerne la première fois que je venais à Arras.

place des héros d'Arras un soir de marché de Noël
Arras – ville de Noël : le marché de Noël au pied du beffroi

Vendredi soir : direction le marché de Noël

Nous nous sommes retrouvés à Arras en milieu d’après-midi du vendredi. Le temps de poser nos valises chez ma copine, et de discuter un peu, la nuit était tombée. Nous sommes donc partis découvrir le marché de Noël. Nous avons commencé par la place des Héros, dominée par le beffroi illuminé. J’avoue qu’il ne m’a pas fallu longtemps pour tomber sous le charme. Entre la magie du grand sapin, les chalets et les superbes façades, c’était compliqué de résister.

place des héros d'Arras un soir de décembre
Place des héros, un soir de décembre

Nous avons fait le tour de la place des Héros, jetant un œil aux étals provisoires, et admirant les structures lumineuses devant le beffroi. Puis, nous avons pris la direction de la Grand Place. Je n’avais pas révisé avant de venir et c’est ainsi que j’ai découvert qu’il y avait deux immenses places aux façades de style baroque flamand, reliées par une petite rue au style homogène. L’ambiance y est conviviale en cette fin de semaine. La grande roue et les manèges tournent. Les stands sont animés. Nous nous réchauffons avec un bretzel et un vin chaud, avant de rentrer nous mettre à l’abri de froid.

illuminations de Noël à Arras
Les structures lumineuses de Noël au pied du beffroi
place des héros d'Arras un soir de marché de Noël
Autour du sapin, les chalets attirent les badauds
grande roue de nuit
La grande roue sur la Grand Place
grande roue de nuit
Grande roue et manèges
Grand Place d'Arras de nuit
Les façades de la Grand Place – la maison en brique à pignon à pas d’oiseaux est la plus ancienne de la ville
place des héros d'Arras un soir de marché de Noël
Retraverser la place des héros après la fermeture des chalets du marché de Noël
place des héros d'Arras un soir de marché de Noël
Place des héros
bretzel
Prendre un bretzel pour patienter jusqu’au diner
verre de vin chaud
Vin chaud (à consommer avec modération)

(*) Le marché de Noël est installé à Arras jusqu’au 30 décembre 2024

Samedi matin : tourisme de mémoire à la carrière Wellington

Le samedi matin, nous avions mis le réveil car nous avions réservé une visite à la carrière Wellington. La journée débute avec une vue sur les toits givrés du centre ville. Aussi, c’est bien couverts que nous prenons la direction du quartier Ronville où se situe le musée-mémorial de la bataille d’Arras. La ville s’est en effet assez vite retrouvée sur la ligne de front lors de la première guerre mondiale. Le réseau de carrières souterraines de craie, creusé pour extraire les matériaux de construction de la ville depuis le Moyen-Âge, s’est alors révélé être un atout potentiel.

ligne de front de la première guerre mondiale passant par Soissons, Amiens et Arrras
La ligne de front

En 1916, le général Nivelle veut attaquer les lignes allemandes dans une opération surprise de grande ampleur. Ce sera le chemin des Dames, dans l’Aisne. Afin d’optimiser ses chances, il demande au général Haig, commandant les troupes anglaises, de préparer une attaque de diversion qui sera lancée une semaine plus tôt, dans un autre secteur, pour que les allemands envoient un maximum de troupes loin du lieu de la véritable offensive. C’est le site d’Arras qui est choisi, en raison de sa proximité avec le front et parce que les troupes anglaises y sont déjà stationnées. Le général Haig fait alors lancer un appel au volontariat dans tout l’empire britannique pour trouver des mineurs. C’est ainsi qu’une compagnie de mineurs et bûcherons néo-zélandais viendra creuser des tunnels complémentaires sous Arras, tirant partie de l’existant, reliant les anciennes carrières entre elles, ajoutant de nouvelles galeries pour permettre l’attaque, utilisant les espaces évidés pour stocker les gravats des nouvelles excavations. Au final, c’est un travail titanesque qui sera réalisé en toute discrétion sous la ville d’Arras (une entrée dans le centre ville permettait de rejoindre les différents sites souterrains), permettant le casernement de nombreuses troupes et une attaque surprise de grande ampleur. La bataille d’Arras sera lancée le 9 avril 1917 au matin du lundi de Pâques.

objets de la vie quotidienne des soldats de la première guerre mondiale
Le quotidien des soldats

La visite de la carrière Wellington permet de retracer les évènements préalables à la bataille d’Arras. Dans une muséographie moderne et mêlant les explications de la guide avec celles des voix off et des films projetés sur les murs de la carrière, nous découvrons le travail titanesque des tunneliers néo-zélandais ainsi que les conditions dans lesquelles ils l’ont effectué. Puis, nous suivons les soldats s’apprêtant à surgir sur la ligne de front depuis les profondeurs de la terre. C’est un voyage poignant dans une partie de notre histoire que je connais finalement assez mal en dehors des livres : celle de la première guerre mondiale (géographiquement, j’ai toujours vécu près de sites en lien avec la seconde guerre mondiale, et j’ai donc une meilleure connaissance des lieux de celle-ci. Concernant la première guerre mondiale, j’avais juste eu l’occasion de me rendre une fois dans le secteur de Verdun et au wagon de l’armistice en forêt de Compiègne). Et si le sujet est moins festif que les autres activités que nous avons faites durant le week-end, c’était vraiment une sortie extrêmement intéressante et à côté de laquelle il aurait été dommage de passer.

à l'intérieur de la carrière Wellington
A vingt mètres sous terre – les inscriptions en noir sur les murs datent de la première guerre mondiale, celles en rouge de la seconde guerre mondiale où le réseau souterrain a été réemployé en particulier comme abri
dans la carrière Wellington
évocation de la messe de Pâques 1917, à la veille de l’assaut
tunnel dans la carrière Wellington
tunnel creusé par les néo-zélandais lors des préparatifs de la bataille d’Arras

(*) Les informations pratiques relatives à la visite de la Carrière Wellington sont à retrouver sur leur site internet. Il est conseillé de réserver sa visite car le nombre de visiteurs en simultané est limité.

Samedi après-midi : à la découverte des places de la ville

Après avoir déjeuné, nous nous sommes rendus au musée des Beaux Arts d’Arras, situé dans l’ancienne abbaye Saint Vaast. Là, nous avons rendez-vous avec Audrey, une connaissance qui a longtemps été guide touristique dans la ville. Comme la plupart d’entre nous ne connaissions pas du tout la ville, elle nous a proposé une visite à la découverte des places d’Arras et de leur histoire. Après nous avoir dressé un bref historique de la cité depuis ses origines, Audrey nous a emmenés dans le musée pour découvrir le plan-relief datant du XVIIIe siècle. Il a été commandé après la fortification d’Arras par Vauban suite au rattachement de l’Artois à la France à la fin de la guerre de Trente Ans. Cela nous permet une vision globale de la ville et ses environs, et de la façon dont sont disposées les différentes places.

façade du 18ième siècle
L’ancienne abbaye Saint Vaast date du XVIIIe siècle
entrée du musée des beaux arts
Le grand escalier dans l’entrée du musée
le lion d'Arras
Le lion d’Arras se trouve au dessus du beffroi et est surmonté du soleil de Louis XIV

Nous partons ensuite vers la place des Héros en passant par la place de la Vacquerie. De là, nous admirons l’arrière de l’hôtel de ville et du beffroi, ainsi que les maisons reconstruites dans un style Art Déco (la ville était un champ de ruines à l’issue de la première guerre mondiale).

beffroi d'Arras
L’hôtel de ville et le beffroi depuis la place de la Vacquerie. Complètement détruits lors de la première guerre mondiale, l’ensemble a été reconstruit « à l’identique ». Toutefois, il n’y avait qu’un seul pavillon Renaissance initialement, le 2e a été ajouté lors de la reconstruction dans un but d’harmonie visuelle.
maisons Art Déco
On « coupe » les angles des rues afin de permettre aux voitures de circuler plus facilement
façades baroque flamand et art déco
Art Déco et baroque flamand

Nous arrivons sur la place des Héros. Avec la rue de la Taillanderie et la Grand Place, elles constituent un ensemble unique de 155 façades de style baroque flamand. Enfin, façades, pas tout à fait ! Audrey nous apprend que se sont les pignons des maisons que nous voyons car elles sont construites en profondeur. Cela permettait de mettre plus de maisons sur la même rue ou place, et c’est de là que vient l’expression « avoir pignon sur rue ». Chaque maison est différente mais beaucoup arborent des emblèmes les distinguant ou rappelant le métier du propriétaire. On trouve ainsi beaucoup de gerbes de blés (il y avait un commerce aux grains sur la Grand Place), sans qu’il y ait toutefois deux fois le même motif sur deux maisons différentes. Le soleil déclinant dore les maisons autour des places et on se rend bien compte de leur beauté. Audrey attire aussi notre attention sur les colonnes de grès au rez-de-chaussée des maisons qui permettent un passage abrité le long de celles-ci et sur les entrées de caves, les burguets, qui permettent de rejoindre les boves, d’anciennes carrières de craie, puis les tunnels creusés lors de la première guerre mondiale.

beffroi d'Arras
L’hôtel de ville de style gothique flamboyant et le beffroi
façades baroque flamand
Autour de la place des Héros
façades baroque flamand
Autour de la Grand Place

Avant de nous diriger vers le marché de Noël pour un vin chaud tous ensemble, Audrey nous emmène voir les géants d’Arras, au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville. Colas est un maraicher d’Achicourt, et Jacqueline son épouse vient vendre la production sur le marché de la place des Héros. Ils sont accompagnés de leur fils Dédé, mais aussi du Jouteur et de l’Ami Bidasse.

les géants d'Arras
Colas, Jacqueline et leur fils Dédé, géants de la ville d’Arras

(*) Nous sommes allés au musée des Beaux Arts d’Arras la veille de sa fermeture pour plusieurs années de travaux. Réouverture prévue en 2030.
Audrey ne propose pas de visites au public, mais vous pouvez vous adresser à l’office de tourisme du pays d’Artois qui propose des visites guidées thématiques.
Les géants sont visibles librement dans le hall du beffroi.

Dimanche matin : rester au chaud à regarder la neige

Nous avions initialement prévu d’aller nous promener le dimanche matin, soit à Vimy soit du côté de la citadelle d’Arras. Mais la météo nous a fait changer nos plans car peu après notre réveil, il s’est mis à neiger. Alors, nous sommes restés au chaud à papoter autour d’un café. Après tout, les week-ends entre amis doivent aussi permettre de juste passer des moments ensemble, sans nécessairement « faire quelque chose ». Quoi qu’il en soit, il y a encore énormément de lieux à découvrir à Arras et dans ses environs. Et pour ma part, j’ai très envie d’y retourner pour explorer un peu plus cette région que je connais trop peu.

ciel rose du matin sur les toits d'Arras
Matin d’hiver, avant la neige
neige sur les toits d'Arras
Matin enneigé


Quelques adresses et conseils

Venir et séjourner à Arras

Nous sommes tous venus à Arras en train, en transitant par Paris. Le trajet en TGV depuis la gare du Nord est d’environ 45 minutes. La gare d’Arras est à proximité immédiate du centre-ville. Nous n’avons absolument pas eu besoin de voiture durant ce week-end. Tout ce que nous avons fait était facilement accessible à pied.

Pour le séjour, nous logions chez ma copine. Toutefois, l’offre d’hébergement sur Arras est vaste et vous permettra de trouver un logement à votre convenance.

Se restaurer à Arras

Voici les adresses que nous avons testées, et approuvées, au cours du week-end :

  • Pour manger des spécialités du Nord : l’estaminet La Gayette, place de la Vacquerie
  • Pour manger des frites, sur place ou à emporter : la friterie du Carnot, 26 boulevard Carnot
  • Pour un dessert ou un goûter à emporter : Aux Merveilleux de Fred, 15 bis rue Léon Gambetta
  • Pour prendre un cocktail en jouant aux fléchettes : le White Horse, place des Héros


Arras – Pas-de-Calais – décembre 2023

[Nord] splendeur Art Déco de la Villa Cavrois

Cela faisait un moment que j’avais envie de visiter la Villa Cavrois, et j’ai profité de mon passage à Lille pour y aller (elle était même la raison première de la prolongation de mon déplacement professionnel sur le week-end !). Comme j’avais vu passer déjà des dizaines de photos de cette villa sur les réseaux sociaux, je craignais malgré tout d’être un peu déçue en me confrontant à la réalité des lieux. Je vous préviens tout de suite (#SpoilerAlert), cela n’a pas du tout été le cas !

Quand j’avais lancé l’idée de rester à titre personnel un jour de plus à Lille (un samedi qui suivait un déplacement professionnel sur le jeudi/vendredi) pour aller visiter la Villa Cavrois, j’ai immédiatement deux collègues qui ont trouvé que l’idée était bonne et ont souhaité se joindre à moi. C’est donc avec elles deux que je suis partie en métro de la gare de Lille Flandres pour rejoindre Croix et l’arrêt Villa Cavrois (difficile de se tromper d’arrêt !). Du métro, il faut marcher une petite dizaine de minutes pour rejoindre la villa, en traversant un quartier résidentiel aux belles demeures.

Comme nous discutions, le trajet nous a semblé très court et nous n’avons pas tardé à arriver en vue de la Villa Cavrois, dans une avenue bordée d’arbres. Dès le pavillon d’accueil, nous sommes plongées dans l’univers Art Déco des lieux.

Mais la première vraie surprise est à venir. En effet, alors que nous entrons dans le jardin pour nous diriger vers la villa, je suis frappée de la taille de celle-ci : elle est immense ! Un coup d’oeil au livret de visite nous apprendra qu’elle fait plus de 1800 m2 habitables, et qu’elle mesure plus de 60 m de long.

Elle a été conçue par l’architecte Mallet-Stevens comme un véritable château moderne pour Paul Cavrois, riche industriel du textile. Au départ, Paul Cavrois fait établir des plans par un architecte local dans le style néo-régionaliste qui est à la mode, pour sa future maison de Croix, dans la banlieue de Roubaix où se situent ses usines. Il ne retiendra finalement pas ce projet et donnera carte blanche à Robert Mallet-Stevens, architecte avant-gardiste, dont la seule contrainte sera le budget. Nous sommes en 1929 et la villa sera inaugurée 3 ans plus tard, lors du mariage d’une des filles de Paul Cavrois.

La villa est un véritable manifeste de la pensée architecturale de Mallet-Stevens. Il ne se contentera d’ailleurs pas d’en imaginer les volumes : il concevra également l’ensemble du décor et du mobilier. Il réalise ainsi une « œuvre totale », selon un concept qui s’est progressivement développé dans les milieux artistiques depuis la fin du XIXe siècle et où un art ne peut pas s’envisager sans ceux qui lui sont complémentaires, l’œuvre étant l’aboutissement de la réunion de ceux-ci en une unité cohérente (c’est par exemple ce concept qui conduire Gropius à fusionner les écoles des Beaux-Arts et des Arts Décoratifs donnant naissance au Bauhaus, ou qui guidera les réalisations de Le Corbusier).

Ainsi, Mallet-Stevens livre une maison moderniste, aux volumes dépouillés, aux nombreux toits-terrasses, et aux équipements à la pointe de la technologie de l’époque (téléphone, ascenseur, horloges électriques dans chaque pièce, chauffage central… ). Les espaces d’apparat sont luxueux, du choix des matériaux au raffinement de leur mise en œuvre sans ostentation. Les espaces de service sont rationnels, fonctionnels, et font la part belle aux équipements ménagers (placards intégrés, monte-plat desservant jusqu’aux toits-terrasses, triple robinetterie avec eau froide/eau chaude mais aussi eau adoucie pour le rinçage de la vaisselle en évitant les traces de calcaire…). De larges baies vitrées dans l’ensemble des espaces assure un éclairage naturel optimal tout au long de la journée.

Alors que nous passons d’une pièce à l’autre, l’agencement de celles-ci, leur mobilier fonctionnel, les vastes espaces de vie permettent de très facilement se projeter dans la vie de la maisonnée. C’est ce genre de lieu où, instinctivement, vous vous sentez bien et réussissez sans peine à imaginer comment vous y vivriez…

Pourtant, la Villa Cavrois revient de loin. Au décès de Mme Cavrois en 1985, la villa est vendue à un promoteur qui souhaite lotir les 5 hectares du parc (ce qu’il fera en partie). La villa est laissée à l’abandon et vandales et pilleurs s’en donnent à cœur joie. Son état se dégrade rapidement, et son classement au titre des Monuments Historiques en 1990 ne suffit pas à rectifier le tir. Finalement, la villa est rachetée par l’état en 2001 avec une partie du parc. S’en suivront 13 ans de recherches et de restauration pour finalement restituer la Villa Cavrois dans son état d’origine, ou presque : dans les années 1950, Paul Cavrois avait fait installer deux appartements pour ses fils dans une aile de la maison dans le style De Stjil néerlandais (le mouvement artistique auquel appartient Piet Mondrian).

Après avoir parcouru les intérieurs, nous nous dirigeons vers le parc. En chemin, nous faisons une halte au bord du bassin de nage (où, compte-tenu de la chaleur, nous ne serions pas contre un petit bain…). Puis, nous allons jusqu’au bout de la perspective dessinée par le grand bassin du jardin afin de contempler le reflet de la villa dans le miroir d’eau…

Aucun doute n’est plus possible : la Villa Cavrois est un château moderne !

En approchant, les proportions de la villa se révèlent impressionnantes
La triple robinetterie eau chaude / eau adoucie / eau froide
La salle à manger des enfants
La salle à manger et le salon en enfilade
Volumes et formes douces dans le grand escalier
Depuis la circulation en mezzanine, vue sur l’espace de réception
La chambre à coucher des parents
J’ai eu un coup de cœur pour les contremarches de la salle de jeux
Le toit-terrasse pouvant servir de salle à manger d’été grâce au monte-plat qui le relie directement à l’office
Le bassin de nage
Façade sur jardin

Villa Cavrois – Croix – Nord – juin 2022

(*) La Villa Cavrois est gérée par le Centre des Monuments Historiques. Vous pouvez retrouver l’ensemble des informations pratiques concernant les visites sur le site internet de la villa.

[Nord] 7 idées pour faire connaissance avec Lille

J’ai eu l’occasion mi-juin d’aller à Lille pour des raisons professionnelles. Avec quelques collègues qui étaient aussi du déplacement, nous avons décidé de prolonger un peu à titre privé notre séjour lillois afin de découvrir un peu plus la ville. Cette visite, forcément superficielle, nous a toutefois permis de découvrir la ville à travers quelques activités et lieux, plus ou moins classiques. Voici donc ces idées qui nous ont permis de faire connaissance avec Lille.


Idée n°1 : Parcourir la ville à pied

Lorsque j’arrive dans une ville (connue ou inconnue), j’aime me déplacer le plus possible à pied. C’est, selon moi, la meilleure façon de découvrir une ville. Cela permet de passer dans des rues plus discrètes ou des passages inaccessibles aux véhicules, mais aussi de prendre un peu plus le temps pour admirer les lieux, se demander ce qui se trouve à tel ou tel endroit…

A Lille, je n’ai pas dérogé à cette habitude, parcourant plus de 20 km par jour !

Place de Paris… sur un trajet à pied pour me rendre à un lieu de rendez-vous depuis la gare


Idée n°2 : faire une urban quest

Mais qu’est-ce-donc qu’une urban quest ? me direz-vous…. C’est une chasse au trésor en version 2.0, un jeu de piste où le terrain de jeu est une partie remarquable de la ville.

Notre urban quest s’est tenue dans le Vieux Lille. Pendant 1h30, nous sommes allés de lieu en lieu, au fil d’énigmes nous invitant à regarder très attentivement notre environnement. Équipés d’un téléphone portable dédié, d’un plan, et de quelques accessoires (boussole, longue-vue, papier, crayon…), nous avons déambulé dans les rues, cherchant des éléments architecturaux originaux et des repères bien cachés, planchant sur des jeux de mots, estimant des positions.

J’ai vraiment beaucoup aimé le concept, très ludique, et je me suis rendue compte que nous avions ensuite une certaine facilité à nous repérer dans le quartier, ayant pris de nombreux points de repères grâce aux énigmes !

Départ du square jouxtant le musée de l’Hospice Comtesse / Trouver la plus petite maison de Lille
Aux abords de la Grand Place


Idée n°3 : se laisser émerveiller par la cathédrale Notre Dame de la Treille

De l’extérieur, la façade de la cathédrale de Notre Dame de la Treille interpelle. De l’intérieur, elle émerveille !

La construction de l’édifice débute au milieu du XIXe siècle, dans le style néo-gothique en vogue à l’époque. Le chantier sera chaotique, souvent ralenti pour des questions de financement, puis mis à l’arrêt avec la Première Guerre Mondiale avant de repartir lentement puis d’être de nouveau arrêté lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Ainsi en 1947, un mur provisoire en briques monté pour fermer la nef inachevée. Le chantier continue dans les parties hautes, qui sont cependant réduites par rapport au projet intiale. Mais l’ensemble dénote dans un quartier pittoresque, et quand la ville commence à rénover le Vieux Lille dans les années 1980, il devient nécessaire de trouver une solution pérenne.

La construction d’une grande rosace et de deux tours en façade est abandonnée. Il est même un temps envisagé de les remplacer par un immeuble de bureaux ! Finalement, le projet porté par Pierre-Louis Carlier et Peter Rice est retenu et mis en œuvre , pour une inauguration à la veille de l’an 2000.

De l’extérieur, c’est une façade de marbre blanc et de béton, avec un portail en bronze et verre. De l’intérieur, le marbre se révèle translucide, créant une vision magique.

L’intérieur de la cathédrale Notre Dame de la Treille



Idée n°4 : manger une glace sous les arbres

Après avoir beaucoup marché, et comme il faisait chaud, nous avons eu envie de déguster une glace. Une fois les glaces achetées, nous nous sommes installés à l’ombre sous les arbres du parc entourant la cathédrale Notre Dame de la Treille… et il semblerait que de nombreux lillois en faisaient autant !

Autour de Notre Dame de la Treille, se mettre à l’ombre des arbres


Idée n°5 : Flâner sur la Grand Place, en fin de journée

Si la Grand Place est superbe (bien que très fréquentée) en journée, à la nuit tombée, elle revêt un éclairage qui la sublime. Il serait dommage de ne pas en profiter.

A la tombée de la nuit sur la Grand Place


Idée n°6 : se promener à la Citadelle

La Citadelle de Lille a été imaginé par Vauban, pour s’inscrire dans la ligne de défense des frontières nord du pays.

Si la Citadelle de Lille est toujours un bâtiment militaire (il s’agit actuellement du quartier général du Corps de Réaction Rapide France, structure de commandement de l’OTAN), les fossés ont été transformés autour de la première enceinte en un agréable parc urbain.

Nous nous y sommes rendus en fin de journée, alors que le soleil déclinait. Il était impressionnant de constater la (relative) fraicheur sur la promenade autour de la Citadelle comparée à la chaleur du Vieux Lille voisin. Nous nous sommes promenés tranquillement, le long de la voie des Combattants, faisant le tour de l’enceinte. Sur environ 2 km, nous avons ainsi pris le temps d’observer faune et flore (ragondins, grenouilles, roseaux, oiseaux… ) tout en savourant des instants de calme (même si certains secteurs offrant de larges pelouses sont aussi des lieux de regroupement festifs à l’approche du week-end !).

Je retiens particulièrement le fait que la promenade, à deux pas de la ville, se fait au cœur de la verdure, et qu’en période estivale, les lieux gardent une certaine fraîcheur. Il est en outre possible de s’installer pour pique-niquer sans problème un peu partout.

Le canal de la Moyenne Deûle qui assure l’encerclement du site militaire par des cours d’eau, rendant son accès plus complexe pour un ennemi
Soleil couchant sur la Porte Royale


Idée n°7 : manger dans une friterie

Difficile pour moi d’aller quelque part sans avoir envie de goûter quelques spécialités. Les jours où j’étais à Lille, il faisait très chaud, et je n’ai pas eu envie de courir après des pâtisseries. Par contre, nous avons diné de frites et de croquettes.

Nous avons choisi la Friterie Meunier, essentiellement parce qu’elle était situé face à la gare et que l’une de mes collègues reprenait le train dans la soirée.

Ce qui m’a frappée, c’est la générosité des portions ! J’ai pris une part de frites « moyenne » et j’étais bien contente de trouver quelqu’un avec qui la partager car la « petite » aurait largement suffi : la notion de taille des parts de frites n’est clairement pas la même dans le Nord que dans les grandes enseignes de fast-food…

Frites & croquettes

(*) Friterie Meunier, face à la gare de Lille Flandres (il y a une autre adresse sur la Grand Place)


Idée Bonus : visiter la Villa Cavrois

La Villa Cavrois n’est pas à Lille, mais à Croix, dans la métropole lilloise. Accessible en 30 min de tramway (et un peu de marche à pied) depuis la gare de Lille Flandres, elle mérite largement de s’y rendre exprès (et elle fera l’objet d’un futur article ! ).


Je ne connaissais Lille que pour y être rapidement passée deux fois auparavant. L’aperçu plus approfondi que j’en ai eu lors de ces deux jours m’a donné envie d’y retourner, car la liste de ce que j’aurais aimé voir dans la métropole lilloise est encore longue….