Comme je l’ai évoqué, les semaines reprennent des cours moins confinés. Je n’ai donc plus envie de continuer mon Journal de Confinement. Toutefois, je n’ai pas non plus envie de reprendre le fourre-tout tel qu’il était avant… Je crois que ce qui me convient dorénavant est un mix entre les deux, quelque part entre le journal de bord et le fourre-tout de photos. Voici donc les « petits moments », des photos prises au fil de la semaine qui n’ont pas de place dans un billet sur un sujet précis, quelques éléments contextuels…. et quelques réflexions plus personnelles parfois.
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bouquet champêtre
SAMEDI 23 MAI. Un petit bouquet champêtre de reines-marguerites est venu mettre un peu de couleur dans un jour d’orages où la pluie est tombée à plusieurs reprises….
par la fenêtre….
LUNDI 25 MAI. Tomber en panne de voiture, et devoir rentrer à pied (plus rapide que d’accompagner la voiture chez le dépanneur et d’y attendre le taxi payé par l’assistance pour rentrer…) tout en admirant le paysage…. et après avoir acheté un kilo d’abricots à la baraque à fruits (puisque c’est juste devant que la voiture s’est arrêtée !)
Le thème de cette semaine était noté comme étant « la vie en rose » dans la liste des thèmes… et de façon inconsciente, je l’ai mentalement renommé en « voir la vie en rose ».
Il faut dire que la semaine écoulée m’a valu son lot de péripéties… et que j’avais bien besoin d’avoir des filtres roses par moments !
Par contre, j’ai très vite eu en tête l’idée que je voulais photographier : des roses roses ! Il ne restait donc plus qu’à se décider sur la nuance de rose en question. Alors en plus de la vie en rose, j’ai choisi la douceur d’un coloris clair…
Pour les mêmes raisons qui ont fait que j’avais besoin de voir un peu plus la vie en rose, je n’ai pas pu aller bien loin pour prendre des photos (en plus clair : ma voiture est tombée en panne, du genre de panne dont le garagiste dit qu’il ne sert à rien de chercher la cause tant l’état du véhicule est désespéré).
Voici donc quelques roses, prises en photo dans le village !
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Pour savoir à quoi ressemble la vie en rose des autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires…
Les Indes Fourbes – AYROLES (scénario) et GUARNIDO (dessin)
Au XVIe siècle, Don Pablos de Ségovie part à la conquête de l’Eldorado dans ce que l’on appelle alors les Indes Espagnoles, l’Amérique du Sud.
Entre flashback sur l’enfance du héros, narration de ses aventures en terres indiennes… et retournement de situation, le scénario d’Ayroles s’avère extrêmement bien construit et s’inscrit dans la grande tradition du récit picaresque (on ne peut pas parler de roman picaresque puisqu’il s’agit d’une bande dessinée…).
Quant au dessin de Guarnido (à qui l’on doit aussi la très belle atmosphère de Blacksad), il est vraiment beau et précis nous plongeant encore plus dans cette atmosphère de conquistadores et de légendes aurifères.
A eux deux, ils nous offrent un magnifique et flamboyant anti-héros !
Initialement, cette bande dessinée m’avait été conseillée par mon libraire pour un cadeau de Noël, mais j’avais finalement fait un autre choix. Je me le suis donc offert à la réouverture de ma librairie post-confinement. J’ai beaucoup aimé cette aventure dans les Indes Espagnoles qui a un côté Mystérieuses Cités d’Or pour adultes !
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Les Mafieuses – Pascale DIETRICH
A Grenoble, la mafia italienne domine un certain nombre de trafics depuis de nombreuses années. Leone Acampora, l’un des caporaux du parrain local, est sur le point de mourir et il lance un contrat sur sa femme qui l’a trompé bien des années auparavant avec son meilleur ami. Les deux filles de Leone ont pris des chemins de vie différents : Dina a pris le contrepied du business paternel et travaille dans l’humanitaire, tandis qu’Alessia est devenue pharmacienne et se sert de son officine comme couverture et point de distribution aux dealers locaux à l’aide de noms de code. Toutefois, les deux soeurs se rejoignent sur la nécessité de sauver leur mère. Et, Alessia fait en sorte de prendre le clan en main…
J’ai trouvé ce court roman à la réouverture de la librairie alors qu’il était assorti d’un petit commentaire assez engageant de mon libraire. Il se lit vite et bien. . Ce n’est ni un roman policier, ni un roman de chick-litt.. C’est quelque part entre les deux, et c’est divertissant…
Les environs du col Jérôme Cavalli, au-dessus du Combovin, font partie de ces endroits où j’ai plaisir à aller chaque année pour pister les orchidées au mois de mai. On y trouve en effet de nombreuses variétés, dans un paysage assez brut, entre pelouses sèches, buissons et pierriers.
Assez logiquement, je m’y suis rendue juste après la fin du confinement. La floraison était déjà bien avancée et certaines orchidées commençaient à montrer des signes de fin de floraison. J’ai malgré cela pu faire une jolie récolte photographique, riche de diversité.
Le soleil ne brillait guère mais le vent n’était pas trop présent dans le secteur où je me suis promenée. Cela m’a (enfin !) permis de prendre une photo correcte de l’orchis de Provence à la douce couleur jaune.
Il est intéressant de voir que d’une année à l’autre, les individus ne semblent pas forcément avoir la même répartition entre les espèces. J’ai noté cette année beaucoup d’orchis hommes pendus, et peu d’orchis brûlés. Je n’ai pas vu d’orchis singes ni d’orchis bouffons. C’est peut-être parce que je n’y vais pas chaque fois pile au même stade de floraison, mais je ne sais pas dans quelle mesure cela pourrait être lié aux conditions climatiques ou autres variations annuelles.
Quoi qu’il en soit, il est possible que je ne puisse pas faire beaucoup d’autres sorties « orchidées » ce printemps… qui est déjà bien avancé ! J’étais donc ravie de pouvoir malgré tout profiter de ces fleurs délicates et colorées…
Orchis tridenté (?)Orchis mâleOrchis de ProvenceOrchis tridenté (?)Orchis militairesOrchis militairesOrchis homme penduOrchis brûlé
environs du col Jérôme Cavalli – Combovin – Vercors – Drôme – mai 2020
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Photo bonus : une vue d’ensemble des lieux.
Ce paysage donne une impression d’immensité, de liberté. La rudesse globale est contre-balancée par les détails : les fleurs, le chant des oiseaux, le son des insectes….
entre Combovin et Lozeron – Vercors – Drôme – mai 2020
Le déconfinement suit son cours… et ce journal de confinement continue pourtant encore un peu sa route. Je sens toutefois qu’il glisse doucement vers quelque-chose qui ressemble au fourre-tout, mais je n’arrive pas à me décider à reprendre le fourre-tout tel qu’il était auparavant… Je réfléchis donc à une autre version.
SAMEDI 16 MAI. Pour ce premier week-end de déconfinement, nous avons fait un tour dans le Vercors malgré les nuages et le vent. L’idée de base était de partir sur la piste des orchidées et j’ai trouvé mon bonheur. Je suis ravie à l’idée de ne pas être totalement passée à côté de la floraison de cette année !
au détour d’une rue…
DIMANCHE 17 MAI. Le soleil a fait son grand retour, et nous avons de nouveau pu déjeuner dans la cour. Après cela, direction le bois voisin (mais situé à plus d’un kilomètre…) pour une petite promenade digestive avant de s’installer à ne rien faire pour le reste de l’après-midi.
dans les bois
LUNDI 18 MAI / MARDI 19 MAI / MERCREDI 20 MAI. Jours de télétravail, et tant mieux parce qu’il y a eu beaucoup de retard sur certains de « mes » trains.
Je suis à la fois pressée et pas du tout de retourner au bureau, partagée entre le bonheur de ne pas avoir de trajets et la curiosité de savoir comment cela va se passer sur place….
Rosier des rues…
Cela va faire 4 ans que j’ai récupéré les clés de ma maison. Quand je l’avais visitée pour la première fois, ça avait été un coup de coeur immédiat. Certes, elle validait tous les pré-requis que j’avais (localisation, présence d’un espace extérieur, nombre de chambres, surface…), mais il y avait autre chose, de complètement irrationnel : c’était MA maison, je le sentais. J’étais loin à l’époque de me douter que j’aurais si rapidement autant de temps à y passer. Finalement, au cours de ces semaines confinées, pas une seule fois, je n’ai regretté le choix rapide que j’avais fait il y a 4 ans. Aucun doute n’est plus possible, c’est réellement MA maison.
JEUDI 21 MAI. Nous avons profité du beau temps pour une petite promenade nous menant à une cascade. Et sur le retour, nous avons fait un arrêt sur un (tout) petit marché de producteurs où nous avons trouvé des fraises (les meilleures mangées cette saison), des radis, des jus de fruits (et du rosé…), ainsi qu’un savon au lait d’ânesse. Et autour du stand, en toute liberté, il y avait un ânon hyper calin (a priori il cherchait si quelqu’un n’aurait pas un biberon pour lui).
VENDREDI 22 MAI. Nous sommes allés à Grenoble pour récupérer les dernières affaires de Mr 1Er, celles qu’il avait laissé quand il pensait encore avoir quelques cours à Grenoble cette année, et rendre les clés de sa chambre. En effet, il est maintenant certain qu’il n’aura pas d’obligations sur Grenoble cette année universitaire.
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Je crois que d’une certaine façon la boucle est bouclée. J’avais commencé le confinement par un aller/retour à Grenoble pour ramener Mr 1er à la maison et ce nouvel aller/retour le termine en quelque sorte. Même si le déconfinement n’est pas total, même s’il reste des limites kilométriques, ce journal de confinement arrive au bout de son cycle…. J’écrivais en début de semaine que je sentais qu’il se terminait. J’en suis maintenant convaincue.
Pour cette vingt-et-unième semaine du projet 52, et son thème bibliothèque, j’avais pensé aller faire quelques photos dans une jolie bibliothèque ou médiathèque, montrer les rangées de livres ou les espaces de lecture et de travail…. Mais ces lieux ne sont pas encore rouverts autour de chez moi.
A la maison, les livres sont un peu partout, colonisant des étagères par ci par là. J’avais toutefois fini par me résoudre à faire une photo du bibus à l’entrée qui est ce que l’on peut le plus considérer comme une bibliothèque chez moi…
Mais en me promenant jeudi, j’ai stationné ma voiture à deux pas d’une école primaire dont le mur était peint. Sur celui-ci, on découvre une magnifique bibliothèque imaginaire où chaque enfant a écrit un livre.
Ecole Victor Boiron – La Baume d’Hostun – Drôme
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Pour voir les bibliothèques des autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires…
(*) et pour les curieux, Victor Boiron était un résistant originaire de La Baume d’Hostun. Après avoir combattu lors de la première guerre mondiale, il s’est installé comme entrepreneur en travaux électriques à Romans. Inquiété une première fois en 1941, il est acquitté en raison de ses antécédents au service de la nation. Il adhère au mouvement Libération en 1942. Il est arrêté après une manifestation anti-STO à Romans en mars 1943, et envoyé en résidence surveillée à Die. La police de Vichy trouvant Die trop proche de Romans, il est exilé à Bédarrides dans le Vaucluse d’où il s’échappe pour revenir à Romans où il devient membre du comité local de résistance. Il monte dans le Vercors en juin 1944 et participe aux combats de Vassieux le 21 juillet de la même année. A l’issue de ceux-ci, il se terre avec un camarade pendant quatre jours avant d’être arrêtés. Torturés puis chargés d’enterrer les morts, ils doivent être fusillés mais le chauffeur du camion les informe et leur permet de s’échapper. Il participe à la libération de Romans le 22 août, et est fauché par un tir de char embusqué à Saint Nazaire en Royans le 28 août.
Cette année, la chasse aux orchidées avait débuté tôt car la floraison est globalement en avance. Mais le confinement était venu mettre un coup d’arrêt à mes expéditions photographiques….
Avec la fin du confinement, j’ai pu repartir sur la piste des fleurs délicates et dès la semaine dernière, j’ai profité d’une fin de journée en télétravail pour me rendre sur un de mes spots à orchidées.
Les orchis pyramidaux commençaient tout juste à pointer leur nez et j’y retournerai donc dans quelques jours pour les voir fleuris.
Par contre, les ophrys abeille et leurs douces couleurs étaient bien présents sur l’ensemble du site.
J’ai chaque année l’habitude début mai d’aller admirer les iris du Grand Barbu. Situé au fond d’un petit vallon, ce jardin est accessible aux promeneurs durant la floraison. Il est alors possible de déambuler au milieu des centaines de variétés d’iris présentes dans ce petit havre de paix. C’est chaque printemps, un plaisir renouvelé.
Avec le confinement, le jardin est resté fermé jusqu’au lundi 11 mai… Ensuite, la pluie s’en est mêlée et il ne m’a pas été possible d’y passer avant vendredi dernier. De plus, cette année, la floraison a eu une quinzaine de jours d’avance. Si bien que lorsque je suis arrivée, le pic de floraison était déjà largement passé et de nombreuses variétés étaient défleuries.
Malgré tout, cela n’a pas gâché le plaisir de cette première sortie post-confinement. En effet, il restait aussi de nombreuses variétés encore en fleurs et c’était chaque fois un régal pour les yeux. Les couleurs, les textures, les formes : tout donnait envie d’être photographié… ce dont je ne me suis pas privée !
Lors de mon passage, il n’y avait pas beaucoup de visiteurs et j’ai donc pu prendre tout mon temps pour admirer les iris en parcourant le circuit de visite fléché (avec ainsi l’assurance de passer devant tous les iris !).
Pas trop éloignée de chez moi, pas trop exigeante physiquement : c’était vraiment la sortie idéale pour une fin d’après-midi après plusieurs semaines sans balades.
Havre de paix…Délicatesse des fleurs d’irisFinesse des motifs colorésAu milieu des fleurs…Prêt au départ !Élégance des formesDouceur des textures
Iris du Grand Barbu – Chabeuil – Drôme – mai 2020
(*) L’accès au jardin des iris du Grand Barbu est libre durant la période d’ouverture. La commande d’iris est possible. Ils sont alors à récupérer durant l’été. Les conditions d’accès au jardin sont disponibles sur le site internet du jardin.
Même si le déconfinement s’amorce, j’ai décidé de faire vivre encore un peu ce journal de confinement. En effet, ce déconfinement ne s’accompagne pas de gros changements dans mon quotidien pour le moment, et je n’avais pas encore envie de reprendre le fourre-tout. Ceci peut bien entendu être amené à changer selon mon ressenti ! Vous pouvez retrouver les semaines précédentes en suivant les liens ci-dessous : – Semaine 1 – Semaine 2 – Semaine 3 – Semaine 4 – Semaine 5 – Semaine 6 – Semaine 7 – Semaine 8
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SAMEDI 9 MAI. J’ai croisé la fleuriste à la boulangerie. Elle s’apprêtait à préparer sa boutique pour la réouverture de lundi… et elle m’a proposé de passer dès ce jour si j’avais envie d’un bouquet (je suis une cliente régulière, et elle m’a dit avoir plusieurs fois pensé à moi au cours des semaines écoulées..). J’ai donc rapporté un bouquet de pivoines en plus des courses alimentaires.
Pivoines et gypsophile… le retour du bouquet de fleurs !
DIMANCHE 10 MAI. Mais que se passe-t-il donc avec le temps ? Où file-t-il si vite ? On ne fait rien et pouf, c’est déjà le soir….
Je crois que ce confinement m’aura fait découvrir une autre relation au temps…
LUNDI 11 MAI. Premier jour du début du déconfinement. Mais cela ne change pas grand chose pour moi : je reste en télétravail de toutes façons. Et comme le temps est pluvieux, je n’ai pas envie de sortir me balader en fin de journée.
MARDI 12 MAI / MERCREDI 13 MAI / JEUDI 14 MAI. Jours de (télé)travail. Jours de pluie…. aucune envie d’aller faire un tour en fin de journée dehors mais plutôt envie de se glisser sous un plaid dans le canapé ! On regarde donc un film en famille en fin de journée.
Je me rends vraiment compte du temps dont je dispose en plus quand je ne dois pas aller au bureau. Quand on enlève plus de 3 heures de trajets quotidiens, ça permet d’avoir de vraies soirées, et accessoirement de se coucher plus tôt en ayant fait plus de choses !
Coquelicots à Peyrus – Drôme
VENDREDI 14 MAI. Nous avons fait notre première vraie sortie post-déconfinement. Après la journée de travail/classe, nous sommes allées avec Melle 3e faire un tour en campagne pour voir iris, orchidées et coquelicots ! Une heure dehors dans la nature… un vrai luxe ! Et pour ajouter un peu de plaisir, nous avons pu aussi cueillir quelques cerises sur les arbres (à l’invitation du propriétaire du jardin) pour le dessert du soir.
Le thème moyen de transport du projet 52 tombe pile la semaine du déconfinement… alors que beaucoup ont retrouvé le chemin des transports en commun ou de la voiture. Pour ma part, je n’ai utilisé ni l’un ni l’autre cette semaine, et j’ai décidé d’aller chercher dans mes archives.
J’avais un temps pensé à retrouver une photo du cyclopède prise dans le parc du château de Saint Germain (que je vous ai montré la semaine dernière), mais elle était à la fois floue et mal cadrée. J’avais aussi envisagé de chercher des photos de voitures anciennes prises ici ou là au hasard des rencontres…
Mais j’ai eu besoin de rechercher une photo que j’avais prise au Haras National de Lamballe il y a quelques années. Or, il se trouve que le haras de Lamballe était le gardien de la race Postier Breton depuis le milieu du XIXe siècle. Ce cheval est un cheval d’attelage, puissant et endurant, qui s’est particulièrement illustré dans les transports (mais aussi dans l’artillerie jusqu’à la première guerre mondiale).
Le haras de Lamballe continue à être le garant des races de chevaux bretonnes : Postier Breton et Trait Breton. Il possède également une magnifique sellerie d’attelage, et une collection de voitures hippomobiles au chiffre des Haras Nationaux.
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Pour voir par quels moyens se déplacent les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.