Ce printemps, j’ai eu la chance d’être invitée à un instameet exceptionnel à la découverte des coulisses du Musée de Valence. Si vous me suivez, vous avez sans doute déjà noté que j’aime découvrir des expositions ou des musées, et que j’apprécie tout particulièrement celui de Valence. Je m’y rends régulièrement, que ce soit pour parcourir les collections permanentes ou découvrir les expositions temporaires. Je n’ai ainsi pas manqué d’aller voir l’exposition en cours, Histoire(s) de Collections. Cette fois, c’est un programme surprenant et original qui m’attendait.

Entrer dans les réserves
Le rendez-vous était donné un samedi matin à proximité du musée. Nous nous rejoignons sous le soleil avec quelques autres instagrameurs ainsi que les organisateurs de cette rencontre, à savoir le musée de Valence, l’office de tourisme de Valence Romans et l’agence d’attractivité de la Drôme. Je retrouve avec plaisir Maxime du Caillou aux Hiboux, Aurélie, Baptiste, Virginie et Christophe (car il se trouve que j’ai déjà participé à des instameets avec chacun d’entre eux) . Nous sommes prêts à nous rendre dans un lieu gardé secret : les réserves du musée de Valence.
Là, nous sommes accueillis par Béatrice, la régisseuse des collections. Autour d’un café, elle nous explique en quoi consiste son rôle, comment elle accompagne les œuvres qui se déplacent afin de garantir les bonnes conditions de leur voyage et de leur conservation une fois sur place. Nous apprenons que s’il y a environ 2 000 œuvres exposées dans le musée, les collections en comportent en fait 20 000. Il faut dire qu’une fois qu’une œuvre est entrée dans les collections d’un musée classé « musée de France », elle ne peut plus en sortir (sauf à faire l’objet d’une fastidieuse procédure de déclassement). Les collections sont en effet inaliénables et inaltérables. Elle nous raconte les mésaventures arrivées à certaines des œuvres, les dégâts de l’incendie de 1969, la façon dont étaient stockées les collections avant la fermeture du musée en 2006 pour son réaménagement.

Il est maintenant temps de pénétrer dans les différentes réserves. En effet, les œuvres sont conservées dans des pièces séparées selon leur nature : organique, inorganique, métallique, dessins et peintures. A chaque nouvelle réserve, j’ai l’impression d’entrer dans la caverne d’Ali Baba. Les œuvres sont bien rangées, toutes numérotées. Elles remplissent étagères et armoires. Béatrice nous ouvre les tiroirs. Nous nous amusons avec les reflets des grands miroirs, vestiges de l’ancienne version du musée où les pièces étaient meublées. Les vestiges archéologiques emplissent des boîtes dans des compactus à l’allure futuriste. Le musée de Valence est le dépôt de toutes les découvertes archéologiques du Nord Drôme. On repère des lieux connus sur les étiquettes, suite à des fouilles ayant eu lieu à l’occasion de travaux comme ceux de la LGV.




Le clou du spectacle est bien entendu la réserve des peintures et dessins. Là, plusieurs dizaines d’œuvres d’Hubert Robert sont rangées et Béatrice en sort quelques-unes au hasard pour notre plus grand plaisir. Il faut dire que la collection Hubert Robert est une des fiertés du musée de Valence : c’est en effet la 3e plus importante au monde après celle des musées du Louvre à Paris et de l’Ermitage à Saint Pétersbourg. Puis, Béatrice tire un des immenses tiroirs-grille qui occupent les côtés de la pièce. Des tableaux de toutes tailles sont accrochés de chaque côté. Chaque rack dévoile des trésors picturaux. Toutes les époques sont représentées. Les donations de Vanber (qui avait aussi fait une donation à la ville de Crest où il avait son atelier) et Varbanesco occupent des pans entiers. Je suis comme un gourmand dans un magasin de confiserie, complètement émerveillée.




Déjeuner au soleil
Après cette plongée dans les salles aveugles des réserves, nous revenons à la lumière du jour pour profiter du soleil dans le jardin. Alors que le musée est fermé au public pour la pause méridienne, nous nous installons sur la terrasse de l’orangerie pour déjeuner. Nous flânons dans les allées de ce jardin suspendu, qui était celui du palais épiscopal. Quelques orchidées sauvages ont fleuri dans l’herbe. Chloris est sublimée par son écrin de verdure. Les échanges continuent au fil du repas. Nous nous régalons des anecdotes sur le musée : comment les dolia ont été déposées par une grue dans leur salle d’exposition avant l’installation de la toiture, comment les grandes mosaïques sont passées par la fenêtre avant la pose de la baie vitrée, etc.




Restaurer les tableaux
La journée se poursuit avec Marie-Anne, une restauratrice de tableaux. Elle nous explique comment elle procède pour d’abord analyser les travaux nécessaires. Les tableaux peuvent ainsi avoir besoin d’être simplement nettoyés et dans ce cas, les produits utilisés varient selon la nature de ce qui les a ternis : un vernis qui a jauni, de la suie, des vapeurs grasses ou de la nicotine par exemple. Mais parfois, il faut aller plus loin : réparer un trou dans la toile, rentoiler complètement la toile, fixer des écailles qui se détachent ou combler des lacunes. Nous nous essayons au diagnostic en utilisant la lampe UV afin d’identifier des repeints sur des tableaux abîmés que le musée a mis à notre disposition. Puis, nous nous amusons à nettoyer des petites toiles factices. Voir les couleurs éclater de nouveau après avoir passé le coton imbibé de produit nettoyant est très satisfaisant.
Nous prenons ensuite la direction des salles d’exposition du musée pour aller admirer quelques œuvres restaurées récemment ou au contraire dont le vernis a terni. Nous nous arrêtons longuement sur un tableau de Rubens qui a été restauré il y a peu, ainsi que sur un grand tableau d’Hubert Robert. Avec la lampe UV, nous découvrons les repeints et la précision du travail des restaurateurs. C’est extrêmement instructif, et cela apporte un regard précieux sur la nécessité de la conservation préventive des œuvres.
La journée se termine. C’est avec l’impression d’avoir vécu un rêve éveillé que je repars. Entrer dans les réserves d’un musée est magique quand, comme moi, on aime le patrimoine. Se rendre compte du volume et de la diversité des collections du musée de Valence était vraiment une expérience extraordinaire, et je remercie sincèrement le musée de Valence, Valence Romans Tourisme et l’agence d’attractivité de la Drôme de m’avoir permis de la vivre.

(pour mémoire d’autres expériences de selfie-musée : lors de l’exposition All Over Philippe Favier au musée de Valence, lors d’une exposition d’une partie de la collection Pinault à Rennes, lors de l’exposition Le Triomphe de la Couleur à Crest, au musée des Beaux-Arts de Montréal…)
Musée de Valence – Drôme – mars 2024
(*) Les réserves du musée ne sont pas ouvertes au public. J’ai pu y pénétrer grâce à une invitation du musée de Valence (collaboration commerciale non rémunérée). Toutefois, je ne peux que vous encourager à aller découvrir les quelques 2000 œuvres de l’exposition permanente, ainsi que les expositions temporaires, toujours de grande qualité, du musée de Valence.



Un vrai privilège que celui de visiter les réserves d’un musée !
Je suis bien d’accord. Quand j’ai vu le programme, j’ai commencé à avoir des étoiles dans les yeux !
Quelle chouette visite, j’adorerais ça !!
Très belle journée ;-)
C’était vraiment fabuleux !
Coucou chère Ma’, merci pour ces trésors offerts aujourd’hui.
MAGNIFIQUE ! Ici pluie, ailleurs neige… des bisous et bonne continuation à toi.
Merci pour ton passage. Bonne soirée.
Une journée bien remplie et visiblement très instructive et enrichissante ! Cela doit être un plaisir que passer dans les coulisses ! Merci du partage 😉
C’est vraiment très intéressant en effet, un vrai privilège !
Bonjour Ma,
Oh la la, tu viens de me faire rêver ! Quelle journée extraordinaire tu as dû vivre, waouh !
Merci pour ce reportage tout à la fois étonnant et merveilleux
Bonne journée
C’était vraiment à la fois magique et instructif !
Coucou cher(e)s Ma et les aminautes,
En pause longtemps, j’avais à coeur de me mettre « presque » à jour et de compléter en remontant le temps de ton projet 52-2024, que je viens de publier sur mon blog ce soir… dans la joie et la grâce de Pâques.
Très jolie publication du musée de Valence, bisous, douce soirée et beau week-end prolongé à chacun(e). Emma.
Bonne fin de semaine 🙂