[Drôme] retour sur les expositions et spectacles de la rentrée

Après un été riche en découvertes culturelles, j’ai continué à profiter des propositions à Valence et dans ses environs depuis la rentrée. Au programme, il y a eu : une exposition de photos de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, une installation d’art contemporain et un concert très original dans un lieu absolument fabuleux lors des Journées Européennes du Patrimoine. Je vous propose donc de revivre cela en images.

Au Centre du Patrimoine Arménien

L’Orient Revisité, au Centre du Patrimoine Arménien

C’est au Centre du Patrimoine Arménien à Valence que je suis une nouvelle fois allée découvrir une exposition de photos. J’avais beaucoup apprécié les précédentes que j’y avais vues (vous pouvez retrouver mes avis sur l’exposition Orages de Guillaume Herbaut et sur l’aventure photographique des Kasparian), et j’étais impatiente de découvrir celle-ci.

La photographie s’est développé dans l’Empire Ottoman sous l’impulsion des arméniens qui se sont très vite intéressé à ce nouveau médium. A travers la production photographique des studios, essentiellement à Constantinople, c’est toute la société turque que l’on découvre. Les portraits occupent aussi une grande part de leur activité : c’est à la mode de se faire photographier. On découvre ainsi de nombreuses images de la famille impériale et de leurs proches. Des photos de paysages urbains donnent à voir une ville propre et qui se modernise.

Scènes de la vie de Constantinople
Palais et mosquées

A cette époque charnière des débuts de l’industrialisation, les studios de photographie sont mandatés par le gouvernement pour documenter les efforts de modernisation du pays et l’occidentalisation grandissante. Les images sont ensuite utilisées à des fins de propagande auprès des nations européennes, en particulier le Royaume Uni et la France. On y montre des usines propres aux ouvriers souriants et les enfants dans des classes à l’école.

Une autre partie de l’activité des studios de photographie est la production de mises en scène de la vie rurale et traditionnelle. En effet, l’exotisme est à la mode en Europe, et nombreux sont les occidentaux à la recherche de ces représentations. Les studios n’hésitent donc pas à engager des acteurs pour s’habiller dans les tenues traditionnelles des différentes régions de l’Empire Ottoman, et poser dans des décors factices. Si l’on y prête un peu attention, on peut même noter les bouts de décors ou les acteurs que l’on retrouve sur plusieurs photos. Certaines mises en scène sont très poussées, quasi bibliques.

L’exposition se termine par l’exil des photographes arméniens, chassés de l’Empire Ottoman au moment du génocide de 1915. Certains parviendront à partir avec une partie de leur matériel et de leur patrimoine photographique. Ils s’établiront dans d’autres pays, en Europe ou en Amérique.

L’exposition L’Orient Revisité est une plongée dans l’histoire de l’utilisation politique de la photographie. Elle est à la fois un témoignage artistique et historique de la naissance de cette technique, mais aussi de son émergence comme vecteur de propagande : en choisissant ce que l’on montre et comment on le montre, on envoie un message fort.

(*) L’exposition L’Orient Revisité est visible au Centre du Patrimoine Arménien de Valence jusqu’au 23 décembre 2023. Les horaires et tarifs sont à retrouver sur le site internet du CPA.

Centre du Patrimoine Arménien – Valence – Drôme – août 2023


Nuée, à la Bourse du Travail de Valence

Nuée, c’était l’installation de l’été à la Bourse du Travail de Valence. Ce lieu a dédié son unique salle à la création contemporaine et propose des installations temporaires. C’est l’artiste Mélissa Mariller qui a monté Nuée. L’installation s’articulait autour de panneaux souples en plastique coloré et découpé de motifs rappelant les vieux meubles savoyards. Des bancs métalliques venaient s’ajouter à cette interprétation moderne des meubles traditionnels. Enfin, les luminaires ajoutaient une ambiance particulière, soutenue par une bande son pour une expérience totalement immersive.

Nuée, installation de Mélissa Mariller à la Bourse du Travail de Valence

(*) Nuée s’est achevée début septembre. La Bourse du Travail de Valence propose plusieurs installations par an, toujours en accès libre.

Bourse du Travail – Valence – Drôme – août 2023


Electrorgue, au Palais Idéal du Facteur Cheval

La soirée Electrorgue au Palais Idéal du Facteur Cheval était initialement prévue en mai pour la Nuit des Musées. J’avais d’ailleurs pris des places. Mais les orages avaient contraint à l’annulation de la soirée. J’étais donc ravie quand j’ai vu que le concert était reprogrammé à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, et j’ai aussi réservé mes billets. J’y suis allée avec Melle 3e, ce qui nous a valu une fin de journée au pas de course entre la fin de son cours d’équitation à 19.30 et le début de la soirée à 21.00 à 1h de route de la maison. Mais cela en valait la peine !

A l’arrivée au Palais Idéal, celui-ci était plongé dans une semi obscurité, seulement éclairé par quelques lampes dans les jardins et les lumignons remis aux visiteurs à l’entrée. Notre première mission était de déposer notre lumignon quelque part sur l’œuvre du Facteur Cheval afin d’apporter notre pierre à l’édifice. Rien que pour cette expérience de découverte des lieux à la lumière de la lampe de mon téléphone, j’étais ravie d’être venue.

Découvrir le Palais Idéal du Facteur Cheval à la torche
Apporter un éclairage nouveau sur le bâtiment en se rappelant que le Facteur Cheval a souvent travaillé de nuit sur son œuvre.

Puis est venue l’heure du concert. Electrorgue, c’est le mariage réussi entre l’orgue de Barbarie et la musique électro. Nous étions environ 600 personnes dans les jardins et sur la terrasse du Palais Idéal à profiter de la douceur de cette soirée au rythme des basses électro-organiques. J’ai été frappée de la disparité du public : des personnes âgées, des enfants, des habitués des concerts électro et d’autres qui découvraient. Je m’attendais presque à voir les Trois Géants se dandiner. J’ai été fascinée par les jeux de la lumière sur la façade du Palais Idéal. J’ai vraiment apprécié ce moment un peu hors du temps, entre monument historique et musique actuelle. J’ai aimé la façon dont l’originalité de la proposition musicale venait jouer avec l’exubérance des lignes du Palais Idéal. Et bien que fatiguée, j’étais presque déçue quand la musique s’est tue à bientôt minuit.

Au pied des Trois Géants
Mixer de l’orgue de Barbarie…
Prendre de la hauteur et assister au concert depuis la terrasse
Profiter de l’exubérance

(*) Le Palais Idéal sert régulièrement de salle de spectacles. La programmation est à retrouver sur le site du monument, tout comme les horaires et conditions de visite plus classiques. Je vous recommande vivement de réserver si vous voulez vous y rendre. Le lieu est très prisé et la jauge relativement limitée.
Et si vous voulez découvrir une autre oeuvre du Facteur Cheval, n’oubliez pas de vous rendre au cimetière de Hauterives où vous trouverez son tombeau.

Palais Idéal du Facteur Cheval – Hauterives – Drôme – septembre 2023

[petits moments] août 2022 – sécheresse et trottinette électrique

Après deux semaines de vacances bien occupées, entre Auvergne, Bretagne et Normandie, la suite du mois d’août s’est passée au travail… Mais, durant les week-ends et les fins de journées, j’ai multiplié les bons moments que ce soit des instants partagés en famille ou de jolies promenades.

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Un petit tour à la cascade…

Après une journée de télétravail, j’ai eu envie de prendre un peu l’air pour profiter d’une accalmie dans une semaine où les orages avaient été nombreux et parfois violents. Je suis allée faire un tour vers la cascade du Rif, à La Baume Cornillane. Je pensais que les pluies des jours précédents lui auraient permis de couler un peu, mais une fois sur place, je n’ai pu que constater son assec ainsi que celui du ruisseau qu’elle alimente ! S’il est fréquent que son débit diminue fortement en été, je ne l’avais encore jamais vue complètement asséchée, et je ne pensais pas que la mare sous la cascade puisse être sèche elle aussi à ce point…

Des panneaux d’interprétation ont été installés sur le site
Assec total de la cascade et du ruisseau…
Quand le soleil joue avec le feuillage des arbres

La Baume Cornillane – Drôme – août 2022

(*) Je vais assez souvent dans ce secteur. Si vous souhaitez voir la cascade en eau, vous pouvez aller voir comment elle était en octobre puis en janvier dernier par exemple.

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Une balade à la découverte des paysages et des produits locaux…

Un samedi midi, grâce à la plateforme Partir-ici.fr d’Auvergne Rhône Alpes Tourisme (dont je suis éclaireuse), j’ai eu l’occasion de vivre une expérience originale avec Trot Trot Trot en Drôme des Collines : un apéro-trott !

Le concept consiste à faire une balade en trottinette électrique tout terrain, en passant dans une chèvrerie et dans une domaine viticole afin de récupérer les produits nécessaires pour prendre l’apéritif avant de partager ce moment en pleine nature…

C’était un challenge pour moi (pas la partie apéritif, plutôt celle en trottinette…), et malgré mon sens de l’équilibre aléatoire et mes craintes à chaque fois que cela descendait/tournait/allait un peu trop vite, j’ai été fière de le faire jusqu’au bout (et sans tomber !).

En tous cas, j’ai beaucoup aimé le concept et je peux affirmer que chez Trot-Trot-Trot , ils sont hyper patients, très encourageants et drôlement sympas !

Prêts au départ // après l’effort, le réconfort
Fromages de chèvre Tommes de l’Aillon // Vin Domaine du Château Vieux

Génissieux / Triors – Drôme – août 2022

Et comme j’ai repéré des bons produits et de jolis paysages, il est bien possible que je retourne dans ce secteur pour une randonnée…

(*) L’apéro-trott était une invitation (collaboration commerciale non rémunérée) d’Auvergne Rhône Alpes Tourisme

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[Drôme] en passant par la Drôme des Collines

La Drôme des Collines couvre le nord du département. Rapidement au-dessus de Romans, on trouve un paysage vallonné offrant de jolis points de vue sur le Vercors et parsemé de charmants villages. Dans ce secteur qui domine la vallée de l’Isère, la culture de la noix est très présente.

Parmi les villages, j’avais entendu parler de Montmiral pour le panorama que l’on peut y découvrir. Mais Montmiral, c’est aussi une église monumentale qui domine l’ensemble. Elle comporte en effet deux clochers de deux époques bien différentes : un du XIIe siècle et un autre du XIXe siècle. Le clocher le plus ancien domine l’abside et ses absidioles à l’arrière du bâtiment, tandis que le clocher-porcher du XIXe siècle s’ouvre sur la nef reconstruite à cette époque.

La rue principale conduit de l’église à la mairie, située dans l’ancien château. Une fontaine est installée dans la cour de la mairie, et, détail surprenant, d’anciens murs qui ne sont plus inclus dans le bâtiment ont conservé leurs volets.

Quant au panorama sur le Vercors et la campagne environnante, il ne m’a pas déçue ! Que ce soit depuis la mairie ou depuis le parvis de l’église, la vue qui s’offre au passant est majestueuse…. Mais la vue sur le village depuis le sud est aussi très imposante (l’astuce consiste à se stationner au cimetière pour en profiter).

Vue sur le village de Montmiral depuis le parking du cimetière
Deux clochers, deux époques
L’imposant clocher-porche de l’église Saint Christophe
D’anciens volets ont été conservés sur un mur qui ne délimite plus qu’un parking….
Jouer avec l’eau de la fontaine…
« Tire la chevillette et la bobinette cherra…. »
Vue sur les collines et le Vercors

Montmiral – Drôme – septembre 2020

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Sur le chemin du retour, j’ai fait un crochet pour aller découvrir l’abbaye bénédictine Notre Dame de Triors dont on m’avait parlé. Rattachée à la congrégation de Solesmes, elle a été fondée dans les années 1980 par l’abbaye de Fontgombault. L’église abbatiale a été construite en 1992/1993 et présente une architecture très sobre, en lien avec la règle de Saint Benoit .

Abbaye Notre Dame de Triors – Drôme – septembre 2020