[Isère] Grenoble, une pause culturelle sur la route des stations de ski

Si vous partez au ski, je vous propose de faire une pause culturelle à Grenoble (qui se trouve sur le trajet vers de nombreuses vallées des Alpes). Et si vous ne partez pas au ski, je vous invite quand même à venir faire un tour dans la Capitale des Alpes où vous pourrez trouver de nombreux musées et expositions très intéressants. Pour ma part, je suis allée exprès à Grenoble samedi dernier parce que j’avais repéré une exposition, et j’en ai profité pour me balader et faire d’autres visites, accompagnée de Mr 2e. Cela faisait très longtemps que je n’étais pas venue pour me promener à Grenoble (la dernière fois, c’était en 2022 où profitant de devoir venir faire quelques achats, nous avions visité le muséum d’histoire naturelle et la précédente journée de balade remontait à 2020 avant le confinement) et malgré une météo un peu grise, ça a été un vrai plaisir d’y refaire un tour.

« Au bout de chaque rue, une montagne… » (Stendhal)

Le Couvent Sainte Cécile, eaux fortes de Rembrandt et bande dessinée

Nous sommes venus à Grenoble par le train, assez tôt le matin (depuis Romans, il faut compter 1 heure de TER). Nous avons commencé la journée en nous promenant en ville où nous souhaitions voir quelques boutiques, en particulier, la galerie Rêv’olution où Terres d’Oxymore vend ses poteries (je suis fan de ses messages à l’humour décalé et j’avais très envie d’avoir une 2e tasse à café pour les matins grognons). C’est comme cela que nous sommes passés devant le Couvent Sainte Cécile. Vu que nous avions du temps avant l’heure du déjeuner, nous avons poussé la grande porte en bois pour entrer dans la chapelle. Celle-ci, désacralisée, est maintenant une librairie – cabinet de curiosités et a fait l’objet d’un aménagement très réussi.

Ce qui nous a fait pousser la porte cependant, c’est une petite affiche annonçant le « Cabinet Rembrandt » : une exposition d’eaux fortes réalisées par l’artiste au XVIIe siècle. Une fois nos billets en main, nous avons parcouru les différentes pièces exposant des œuvres d’art. En effet, le couvent Sainte Cécile abrite le Fonds Glénat. Cette fondation a été créé pour mettre en valeur et préserver les collections de Jacques Glénat et des éditions éponymes. Le couvent abrite actuellement ainsi une exposition consacrée aux animaux dans l’art, une aux arts de la table et une autre à la bande dessinée. Cette dernière présente des dessins originaux dans lesquels on croise des personnages bien connus de la bande dessinée franco-belge comme Gaston Lagaffe, Alix ou Michel Vaillant mais aussi du monde du manga (Glénat a été le premier éditeur français à en publier).

Achille Talon

On découvre également le jardin de cet ancien couvent ainsi que le grand escalier transformé en galerie. Ce sont des peintres dauphinois ou de montagne qui y sont exposés. On y trouve ainsi plusieurs peintures de Gustave Doré, généralement connu pour ses gravures. Et parlant de gravure, le point fort de la visite, c’est bien entendu le cabinet des eaux fortes de Rembrandt. La collection de Jacques Glénat comprend une petite centaine de ces gravures, très fragiles, et une quarantaine d’œuvres sont présentées en rotation. La mise à disposition de loupes permet d’admirer la minutie des détails mis en œuvre par le maître dans cette technique de gravure (et des marchepieds permettent aux enfants aussi de se mettre à la hauteur de ces œuvres). Un dispositif numérique de médiation permet également de bien comprendre la technique mise en application pour réaliser une eau forte. En résumé, le couvent Sainte Cécile a été une très belle découverte.

un jardin dans une cour entourée de bâtiments anciens
Le jardin du couvent Sainte Cécile
une cage d'escalier ancienne avec des rambardes en fer forgé
L’escalier du couvent Sainte Cécile


(*) Le couvent Sainte Cécile est situé 37 rue Servan, à Grenoble, du côté du quartier des Antiquaires. Les horaires et conditions de visite sont à retrouver sur le site internet du couvent.


La Bastille, paysages et lieux culturels

Montée par les bulles et lecture de paysage

L’exposition que je souhaitais voir et le musée que nous avions prévu de visiter étant tous les deux situés au fort de la Bastille, nous avons pris le téléphérique pour y monter. Prendre les bulles, c’est une expérience à part entière. Elles sont d’ailleurs labellisées « Site touristique emblématique » de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Alors qu’on a l’habitude des téléphériques dans les stations de montagne, nous sommes ici en plein centre ville. Pourtant au fil de la montée, on a une vue panoramique sur les massifs environnants. C’est aussi l’occasion de découvrir le quartier Saint Laurent et les fortifications de la Bastille du dessus.

la ville de Grenoble avec le village olympique dominée par les montagnes enneigées
Depuis les bulles, la vue sur le village olympique et les montagnes de Belledonne.
une vue de Grenoble avec la rivière Isère au milieu et le Vercors au fond
Depuis les bulles, vue sur l’Isère et le massif du Vercors

Une fois en haut, j’ai l’habitude de commencer par aller admirer le paysage depuis la terrasse. Là, on a littéralement la ville à ses pieds. On peut aussi voir les trois massifs qui la bordent : le Vercors, Belledonne et la Chartreuse, sur les piémonts de laquelle le fort de la Bastille est construit. On suit également le tracé des vallées du Drac et de l’Isère. Et si la météo le permet, on devine même l’entrée de la combe de Savoie.

sommets enneigés des montagnes de Belledonne dominant Grenoble
Le massif de Belledonne domine Grenoble et la vallée de l’Isère


(*) Le téléphérique de Grenoble permet de rejoindre le fort de la Bastille depuis les quais de l’Isère, au niveau du jardin de ville. Les horaires de fonctionnement varient en fonction de la saison. Vous pouvez les trouver, tout comme les tarifs, sur le site internet du téléphérique. Vous pouvez aussi y consulter les informations relatives aux activités présentes au fort de la Bastille.


Experimenta, une exposition temporaire d’art contemporain

Si nous sommes montés à la Bastille, c’est avant tout pour aller voir les œuvres d’art contemporain installés dans le cadre de la Biennale Experimenta. Cette manifestation culturelle se situe aux confins de l’art et de la science. Sur le site sommital de la Bastille, elle a en particulier investit les salles Lesdiguières et Dutrievoz, situées à l’intérieur même de l’ancien fort. Le point commun entre les œuvres présentées est qu’elles interrogent notre rapport à la nature à travers l’empreinte que nous y laissons.

Le fléchage vers les salles d’exposition pour Experimenta m’a beaucoup plu

Parmi les œuvres présentées, certaines ont plus retenu mon attention que d’autres. C’est le cas :

  • Solaris de Nicky Assmann – une installation cinétique où la lumière vient frapper des films d’eau savonneuse, créant des irisations turbulentes hypnotiques (avec une petite pensée pour mon stage de fin d’études, autour des écoulements de fluides turbulents).
  • Ce qu’il reste à la nuit de Mathilde Reynaud et Fabien Malbet – une installation sonore et vidéo qui interroge notre rapport à l’espace et sa conquête.
  • Clams de Marco Barotti – une installation sonore et cinétique où des coquillages en plastique recyclé émettent des sons dépendant de la qualité des eaux de l’Isère captées un peu en amont.
  • Tipping point de Barthélemy Antoine-Lœff – une installation cinétique où goutte après goutte un glacier se créé, à mettre en parallèle avec la fonte des glaciers constatée partout dans le monde.
  • Flux de Barthélemy Antoine-Lœff – une installation cinétique où des roches suspendues et mises en mouvement évoquent la mémoire d’un cours d’eau. Cette installation extrêmement poétique a été un vrai coup de cœur.
une installation artistique contemporaine où des cailloux semblent en lévitation dans l'air
Flux de Barthélemy Antoine-Lœff
installation artistique contemporaine
Ce qu’il reste à la nuit de Mathilde Reynaud et Fabien Malbet


(*) Les installations de l’édition 2025 de la Biennale Experimenta sont visibles à la Bastille de Grenoble jusqu’au 1er mars 2025. L’entrée est libre et gratuite.


Le musée des troupes de montagne, un coup d’œil sur l’histoire militaire

Pour terminer notre journée de découvertes culturelles, nous avions choisi le musée des troupes de montagne. Situé dans le fort de la Bastille, nous l’avions repéré depuis longtemps mais n’avions pas encore eu l’occasion de nous y rendre. J’avoue que ce n’était pas forcément mon premier choix de musée à Grenoble mais quand on est plusieurs, il faut aussi tenir compte des goûts et centres d’intérêts de chacun. Finalement, j’ai été très agréablement surprise. En effet, à travers une douzaine de salles, le musée nous emmène dans un parcours chronologique découvrir l’histoire des troupes de montagne, des origines à nos jours. La scénographie est remarquable, mettant les objets en situation. Les cartels ne sont pas trop bavards et apportent les informations essentielles, surtout pour des non-spécialistes. Un audioguide, très bien conçu, complète le dispositif de médiation. Le visiteur se déplace ainsi au fil des salles en toute autonomie, à son rythme. Un focus particulier est mis sur le rôle que les troupes alpines ont joué lors des deux conflits mondiaux, ainsi que dans la Résistance. C’est d’ailleurs l’objet de l’exposition temporaire en cours qui suit un jeune grenoblois de son entrée en Résistance jusqu’en 1945 dans la 27e Division Alpine.

une mise en scène des premières troupes alpines avec un artilleur en uniforme et une mule portant un canon
Les débuts des troupes alpines
gros plan sur les mains d'un officier en uniforme de la seconde guerre mondiale étudiant des cartes topographiques de montagne
Poste de commandement alpin durant la seconde guerre mondiale


(*) Le Musée des Troupes de Montagne est localisé à l’intérieur du fort de la Bastille à Grenoble. Vous pouvez consulter les conditions de visite sur le site internet du musée.
Nous avons vraiment été très agréablement surpris de la qualité de l’exposition et de sa mise en scène. La visite est annoncée pour durer entre 30 et 40 minutes, et nous y avons passé plus d’une heure.


Grenoble – Isère – février 2025


Il y a de nombreux autres musées à Grenoble. Parmi ceux-ci, j’ai déjà eu l’occasion de visiter :

  • Le musée archéologique Saint Laurent
  • Le musée du Vieil Evêché qui outre ses collections permanentes et l’accès au baptistère paléo-chrétien propose des expositions temporaires de qualité. J’avais visité celles sur les estampes japonaises en 2019 et celle de photos de Vivian Maier en 2020.
  • Le musée de Grenoble, un musée des beaux-arts avec une forte composante contemporaine.
  • Le muséum d’histoire naturelle

[petits moments] juillet 2022 en vrac

Ce mois de juillet aura été pour moi une alternance de jours de travail et de jours de congés. Le soleil a été de la partie, cependant parfois accompagné d’orages… et la chaleur aura été bien présente !

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J’ai encore pas mal couru après le temps, que ce soit professionnellement ou personnellement. Aussi, les vacances qui débutent sont plus que nécessaires. Par conséquent, le blog aussi va passer en mode vacances. Quelques articles sont d’ores et déjà programmés, en particulier pour le projet 52, mais je n’en écrirai pas de nouveau avant au plus tôt la mi-août. De même, je ne garantis pas de venir lire les commentaires au fur et à mesure (mais je viendrai les lire ultérieurement, aussi n’hésitez pas à en laisser ! ).

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J’ai parfois profité de la douceur des soirées pour des promenades dans la campagne. En début de mois, il restait encore des champs à moissonner.

La Baume Cornillane – Drôme

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Je suis retournée dans le Vieux Lyon. Cela faisait longtemps que je n’y étais pas allée et encore plus longtemps que je n’avais pas pris le temps d’y flâner un peu. J’avais découvert ce quartier et ses traboules en 1996 lors de mon premier séjour dans la ville, alors que je faisais un stage dans une ville de la proche banlieue lyonnaise. Depuis, c’est avec un plaisir toujours renouvelé que j’emprunte ces traboules et admire les cours intérieures.

Galeries et tour d’escalier – le charme des cours intérieures des riches demeures de la Renaissance
La place de la Basoche était autrefois un ensemble de maisons Renaissance. Celles-ci ont été détruites à la fin des années 1960 à cause de leur insalubrité. C’est devenu un square qui offre une vue sur les anciennes cours intérieures des bâtiments voisins, leurs cages d’escaliers et leurs galeries couvertes.

Vieux Lyon – Rhône

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J’ai profité d’achats à faire à Grenoble pour retourner au Neko Café, le bar à chats où j’allais quand Mr 1er était étudiant dans la ville. J’y ai retrouvé avec plaisir Madeleine et ses camarades.

Madeleine ne semble pas dérangée par notre présence à la table voisine !

J’ai également fait un saut à la librairie Arthaud, une institution grenobloise installée dans deux hôtels particuliers des XVe et XVIe siècles, agencés autour d’une cour (maintenant couverte d’une verrière).

L’escalier monumental de la librairie Arthaud

(*) Neko Café, rue Jean Jacques Rousseau, Grenoble (38)
(**) Librairie Arthaud, à l’angle de la Grande Rue et de la rue Jean Jacques Rousseau, Grenoble (38)

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[Isère] sous le charme des cristaux au Muséum d’Histoire Naturelle de Grenoble

C’est pour faire des achats que nous sommes allées, Melle 3e et moi, à Grenoble. Mais nous avons souhaité en profiter pour visiter un musée. Le hic, c’est que nous y étions un mardi, seul jour de « libre » dans notre planning, et que beaucoup de musées sont fermés ce jour-là. Nous avons donc choisi le Muséum d’Histoire Naturelle parmi les musées ouverts le mardi… et cela a été une très bonne idée qui nous a permis de découvrir des dizaines de cristaux !

Nous avons rejoint le Muséum à pied depuis le centre historique de Grenoble où nous étions juste avant. En même pas dix minutes, nous étions devant la grille du Jardin des Plantes (où nous aurions pu aller découvrir les serres botaniques, mais la forte chaleur ambiante nous en a dissuadées : nous les avons notées pour une prochaine fois). Après avoir traversé le jardin, c’est un éléphant qui nous a accueillies sous le péristyle puis une girafe dans le hall d’accueil. Impossible de se tromper : nous sommes bien dans un muséum d’histoire naturelle aux collections anciennes !

D’ailleurs, en entrant nous dirigeant vers les salles d’exposition, nous sommes frappées par l’architecture du bâtiment. Ouvert en 1855, il porte les marqueurs typiques de son époque. Au premier étage, la salle principale, toute en longueur et ornées de boiseries, est entourée par une mezzanine. L’ensemble a un charme désuet, mélange de cabinet de curiosité et de science façon XIXe siècle.

La muséographie, par contre, est très contemporaine. Plusieurs espaces se succèdent : la faune alpine dans la salle principale, les espèces en voie de disparition, l’entomologie, et surtout les cristaux et fossiles, des Alpes et d’ailleurs.

Si la partie sur la faune attire les enfants qui y découvrent de près de nombreuses espèces animales locales (il s’agit d’animaux empaillés datant pour la plupart des jeunes années du Muséum), ce sont les cristaux, roches et fossiles qui nous ont le plus émerveillées.

Dans la salle nommée Cristal Symphonie, des cristaux du monde entier sont mis en valeur par un éclairage adéquat, faisant même appel aux UV pour faire ressortir la luminescence de certains spécimens. Chaque fois que j’ai l’occasion d’admirer des cristaux, je suis stupéfaite de la façon dont la nature a pu créer des formes géométriques si parfaites : cubes, prismes, faisceaux se sont formés naturellement ! Bien qu’elle soit de taille réduite, nous avons passé un long moment dans cette salle.

Puis, nous nous sommes dirigées vers la mezzanine. Celle-ci présente une exposition chronologique sur la formation géologique des Alpes, expliquant les différentes roches que l’on peut y trouver ainsi que les nombreux fossiles qui y sont enfermés (j’ai d’ailleurs noté plusieurs sites pas très loin de chez moi que j’aimerais bien pouvoir découvrir in situ). Puis, nous sommes de nouveau plongés dans l’univers des cristaux et en particulier des quartz, nombreux dans les Alpes (et cela m’a donné envie de retourner à Chamonix visiter le musée regroupant les cristaux si particuliers du massif du Mont Blanc).

Je n’avais pas emporté mon appareil photo (puisque nous allions à Grenoble essentiellement pour des achats), et je l’ai un peu regretté ! Heureusement que j’avais mon téléphone pour me sauver la mise et emporter un peu de la magie des cristaux avec moi (j’ai quand même dû faire pas loin de 70 photos !)….

En repartant, nous nous sommes dit que ce muséum d’histoire naturelle (comme beaucoup d’autres en France) mériterait d’être un peu plus connu car il nous a permis de nous émerveiller sur la nature qui nous entoure… Et c’est là sans doute le premier pas pour chercher à la protéger !

La salle principale et sa mezzanine au charme très XIXe siècle
Cristal Symphonie
Et soudain, la nature s’est dit « tiens si je fabriquais des formes géométriques colorées »…
Faisceaux
Sous une lampe UV, certains cristaux deviennent luminescents
Cristallisations de quartz
Quartz fumé alpin
Quartz des Alpes

Muséum d’Histoire Naturelle – Grenoble – Isère – juillet 2022

(*) Le Muséum est situé au 1 rue Dolomieu à Grenoble. Les horaires, conditions de visite et d’accès sont à retrouver sur le site internet. L’accès au Jardin des Plantes est libre (et a priori celui aux serres botaniques également).

[Isère] une journée à Grenoble

Ceci est une sortie d’avant confinement…

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Un samedi au milieu des congés scolaires des différentes zones… L’obligation d’aller à Grenoble pour ramener Mr 1er et aucune envie de me retrouver dans les bouchons ! La solution : arriver assez tôt le matin et repartir en milieu d’après-midi…. C’est donc comme cela que j’ai eu une journée à passer dans la capitale des Alpes.

Arrivée vers 9.00 au péage, je passe déposer Mr 1er à son appartement d’étudiant, puis nous prenons le tramway pour aller dans le centre. Nous commençons par un petit tour au marché et aux halles Sainte Claire afin qu’il s’achète de quoi manger pour les quelques jours à venir. Puis, nous faisons une pause café au Neko Café, histoire d’attendre tranquillement qu’il soit l’heure d’aller déjeuner. Nous mangeons rapidement et prenons notre dessert à la Fabrique Givrée (oui, nous avons nos incontournables lorsque nous passons à Grenoble ! ).

Après cela, lui rentre chez lui travailler ses cours, tandis que je profite d’être à Grenoble pour visiter l’exposition de photographies de Vivian Maier au Musée de l’Ancien Évêché. Même si je prends mon temps, il est encore trop tôt pour repartir…

Je décide donc de traverser l’Isère pour rejoindre le quartier Saint Laurent que je connais peu en dehors du quai. Je découvre une rue aux façades colorées qui me mène jusqu’au bord des fortifications de la Bastille.

Sous la porte Saint Laurent, des abats-jours sont suspendus, donnant une dimension un peu surréaliste. De ce que j’ai pu trouver, ils sont liés à des installations lumineuses réalisées avec les habitants du quartier. La porte en elle-même est un vestige de l’époque où la ville était entièrement ceinte de murs et a ensuite été intégrée dans le dispositif casematé installé par le général Haxo sur la Bastille. Ses lourdes portes nous rappellent qu’autrefois la ville était fermée une fois la nuit venue et jusqu’au petit matin. La pluie menaçant, je me hâte vers le musée archéologique situé dans l’ancienne église Saint Laurent.

Lorsque j’en sors, il est temps pour moi de retraverser l’Isère pour reprendre le tramway jusqu’au domaine universitaire où j’ai laissé ma voiture… et de rentrer chez moi…

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Vue sur la Bastille depuis le jardin de l’Ancien Évêché
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Façades colorées de la rue Saint Laurent
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Porte Saint Laurent
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Vue sur la chaîne de Belledonne depuis le domaine universitaire

Grenoble – Isère – février 2020

[Isère] le musée archéologique Saint Laurent

Ceci est une sortie d’avant confinement…

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Le musée archéologique Saint Laurent est situé dans le quartier éponyme de Grenoble. Je n’avais initialement pas prévu d’y aller mais j’avais encore du temps avec de repartir en sortant de l’exposition des photographies de Vivian Maier. Je n’avais jamais prêté attention à l’existence de ce musée jusqu’à ce que j’en entende parler quelques jours avant mon passage à Grenoble. L’occasion de m’y rendre était donc toute trouvée.

Le musée est situé dans l’ancienne église Saint Laurent. L’église telle que nous la voyons aujourd’hui a été construite au XIIe siècle par des moines bénédictins qui y avaient installé leur abbaye, au bord des anciennes fortifications de la ville. Elle se situe toutefois sur un site beaucoup plus anciens : une église carolingienne, elle-même construite sur une église funéraire paléo-chrétienne et sa crypte.

Au XIXe siècle, la construction par le général Haxo des fortifications de la Bastille modifient l’aspect du site. Initialement, l’église n’était pas adossée à la colline mais le devient suite aux remblais nécessaires aux installations militaires.

C’est Jacques-Joseph Champollion (le grand frère de l’égyptologue) qui le premier fera part de l’intérêt historique de l’église Saint Laurent et surtout de la chapelle mérovingienne Saint Oyand sur laquelle elle est construite. Nous sommes alors au tout début du XIXe siècle. Les premières tombes ont commencé à être détruites lors des travaux de la Bastille quelques années plus tard. Alerté par une société savante locale, l’Académie Delphinale, Proper Mérimée se rend plusieurs fois à Grenoble et fait classer les lieux au titre des Monuments Historiques en 1850. Un premier musée lapidaire ouvre sur le site quelques années après.

Dans les années 1960, lors de sondages visant à s’assurer de la stabilité du bâti, des maçonneries anciennes sont découvertes. Une campagne de fouilles est engagée dans le courant des années 1970 et l’importance des vestiges trouvés conduit à la désacralisation de l’église et sa transformation en musée archéologique.

Aujourd’hui, lors de la visite du musée, nous découvrons ainsi les vestiges des différentes églises empilées sur le site. Une mise en lumière colorée permet de bien discerner les éléments de chaque époque. L’ancien cloître, avec les vestiges de ses différents murs montrant son agrandissement au fil du temps, permet également de s’intéresser à l’évolution de la relation des hommes avec la mort.

En effet, le site de Saint Laurent, à l’abri des crues de l’Isère, est le tout premier site d’inhumation chrétien de Grenoble. Plus de 1500 sépultures datant du IVe au XVIIIe siècle sont ainsi présentes sur le site : sarcophages alignés sous la nef, sépultures en pleine terre dans des coffres de bois, sous des empilements de tuiles ou des tombes en maçonneries… La diversité des modes d’enterrement ainsi que les objets déposés avec les défunts permettent d’obtenir un panorama très large des rites funéraires chrétiens au fil des siècles.

C’est un musée surprenant que ce musée archéologique, qui va bien au delà des dépôts lapidaires et collections d’objets que l’on voit habituellement. La présence des tombes, l’omniprésence des squelettes, le passage par la chapelle mérovingienne Saint Oyand maintenant souterraine donnent à la visite une connotation étrange… comme un voyage spirituel à la rencontre des rites du passé.

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Sarcophages sous la nef de l’église
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Chapelle mérovingienne Saint Oyand
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Vue sur le choeur et les vestiges souterrains de la nef
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Remonter vers la surface…

Musée archéologique Saint Laurent – Grenoble – février 2020

(*) L’entrée au musée archéologique Saint Laurent, tout comme celles des autres musées départementaux de l’Isère, est gratuite.

[fourre-tout de la semaine] 8 mars 2020

Ma semaine de vacances a commencé par une petite journée à Grenoble pour raccompagner Mr 1er qui avait cours cette semaine… J’en ai donc profité pour quelques visites de musée/expo mais aussi pour un dessert à la Fabrique Givrée et une pause thé au Neko Café, histoire de faire coucou à Marcel et ses copains !

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Sorbet Passion / Fève Tonka – Glace Praliné Sésame blanc / Sésame noir

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Marcel, le Sphinx

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Madeleine, la Maine Coon

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Marguerite, la devon rex

 

(*) La Fabrique Givrée, 3 Grande Rue, 38000 Grenoble
(**) Neko Café, bar à chats, rue Jean-Jacques Rousseau, 38000 Grenoble

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Avec un bouquet de jonquilles, j’ai essayé de faire entrer un peu de soleil dans la maison pour contrer la pluie qui tombait dehors…

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Les matins se sont succédé sans se ressembler en allant déposer Melle 3e à son stage d’équitation…. Il y a eu des jours de pluie, des jours gris mais aussi du soleil !

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Rapide passage à Tournon, où le niveau du Rhône est relativement haut…

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[fourre-tout de la semaine] 5 janvier 2020

Petit tour dans les rues de Valence sous le soleil….

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Le pendentif, monument funéraire Renaissance, tire son nom de la forme de sa voûte

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Souvenir d’un passage express à Grenoble au début des vacances scolaires pour récupérer Mr 1er…

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Dans le fourre-tout des vacances, j’ai oublié le très sympathique goûter chez Picorette à Granville…. Le choix de thés est impressionnant et les pâtisseries maison !

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(*) Picorette, rue Saint Sauveur, 50 Granville

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Matin d’hiver sur la plaine de Valence…

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Montoison – Drôme

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Après avoir traversé la moitié de Paris à pied pour attraper notre TGV, la récompense a été d’avoir le temps d’acheter une boîte de macarons au Café Pierre Hermé de la gare de Lyon….

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Un joli bouquet de fleurs pour passer à la nouvelle année…

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(*) Fleurs d’Eucharis, rue des Alpes, 26000 Valence

[Isère] promenade grenobloise

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Se promener dans les rues de la capitale des Alpes est toujours un plaisir… Les détails ne manquent pas, et à chacun de mes passages, je découvre de nouvelles facettes de la ville.

Cette fois, après avoir déjeuné dans le centre piétonnier, je suis allée place de Verdun pour voir l’exposition sur Obey. J’ai donc croisé la fontaine des Trois Etats, puis celle de la halle Sainte Claire où le marché se terminait.

Le bâtiment de l’office de tourisme avec ses larges bandes rouges orangées ne passe pas inaperçu.

Place de Verdun, les bâtiments officiels du XIXe siècle encadrent de façon solennelle un carré de verdure. C’est là que se trouve celui ayant autrefois abrité le musée de peinture et la bibliothèque. Ses plafonds de stuc peints rendent hommage à la culture…

Sur le trajet du retour, je m’arrête faire un tour dans la cathédrale Notre Dame. De dimensions modestes, enserrée entre plusieurs bâtiments, elle ne dévoile pas ses charmes aux passants. Pourtant, l’ensemble se compose de plusieurs églises accolées les unes aux autres et ne manque pas d’intérêt.

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Grenoble – Isère – août 2019

 

[exposition] OBEY – 30 Years of Resistance: A Print Survey of Shepard Fairey

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J’avais repéré la rétrospective d’affiches de Shepard Fairey, street-artiste connu sous le pseudonyme de OBEY, depuis sa mise en place début juin à Grenoble. Aussi, j’ai profité d’un passage en journée dans la ville pour aller la voir… et je n’ai pas regretté !

Le travail de Shepard Farey est très graphique, souvent inspiré des affiches de propagande de l’entre-deux-guerres. De lui, vous avez forcément vu l’affiche HOPE lors de la campagne électorale de Barack Obama ou encore l’oeuvre Liberté Egalité Fraternité dans le bureau officiel d’Emmanuel Macron.

L’oeuvre de Shepard Farey, toujours engagée, se décline sur de multiples supports. Il a ainsi à son actif de nombreux murs peints. Le dernier en date a été installé à Grenoble au printemps, mais vous pouvez en voir un à Paris, aux environs du métro Nationale également.

Murs ou affiches, il reprend les mêmes codes, le même style graphique, pour dénoncer les dérives d’une société de consommation, destructrice de son environnement. Les thèmes de l’écologie, de la justice sociale et de la paix reviennent tels des fils conducteurs au cours des années.

L’exposition grenobloise se déroule sur deux salles de l’ancien musée de peinture, immenses. Dans la première, les affiches sont présentées par ordre chronologique, tandis que la seconde salle propose une approche plus thématique.

Ce sont environ 600 affiches qui déroulent devant nos yeux une vision de notre histoire contemporaine et de notre société. En dehors de l’aspect artistique pur, le témoignage sociétal est indéniable. Et l’usage des codes graphiques des affiches de propagande renforce encore le message dénonciateur.

L’ensemble frappe globalement par son unité : 30 ans et des messages toujours actuels !

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Exposition « OBEY – 30 Years of Resistance: A Print Survey of Shepard Fairey »
Grenoble – Isère – août 2019

(*) L’exposition se tient jusqu’au 27 octobre 2019 dans l’ancien musée de peinture de Grenoble, place de Verdun. Les informations pratiques sont à retrouver sur le site internet du Street Art Fest de Grenoble.