[Ardèche] 2 découvertes originales le long du Rhône

Il me suffit de traverser le Rhône pour être en Ardèche, et pourtant ce n’est généralement pas de ce côté que je vais me promener. Mais quand j’y vais, je suis assez rarement déçue de mes balades et découvertes. Depuis le début de l’année, j’ai eu quelques belles occasions de m’y rendre, essentiellement dans la vallée du Rhône. Je vous invite donc à me suivre pour des découvertes originales à l’occasion d’une balade dans les chênes verts en hiver, ou d’une visite nocturne d’une abbaye.

Vue sur le fleuve
Au bord du Rhône, un soir de printemps. Depuis Cruas, regarder La Coucourde sur l’autre rive.

A Crussol, direction un site top secret

Les promenades à Crussol sont un grand classique pour les habitants de Valence et des environs. Il faut dire que ce château fort en ruine attire le regard de loin et que la balade y est plutôt facile. Mais le massif de Crussol comporte de très nombreux autres sentiers ne passant par le château et invitant à marcher au milieu des chênes verts. Début février, j’avais un peu de temps en fin d’après-midi et très envie de prendre l’air. C’est assez naturellement que j’ai pris la direction de Crussol.

château médiéval de Crussol
Un coup d’œil au château de Crussol en passant…

Comme le soleil commençait déjà à être bas, le château était dans l’ombre alors je suis partie de l’autre côté de la montagne chercher la lumière. A l’entrée du site de Crussol, j’ai donc pris sur la gauche, en direction du site d’escalade Top Secret. Très rapidement, j’ai de jolis points de vue bien dégagés sur Saint Péray et le château de Beauregard (où j’ai eu l’occasion de passer de bons moments il y a quelques années avec des copains – je me souviens en particulier d’un chouette déjeuner qui avait des allures de fête sous les arbres de la cour).

une ville au creux des coteaux
Vue sur Saint Péray et le château de Beauregard

Je n’avais pas forcément de destination précise en suivant les chemins dans le sous-bois, mais je me suis finalement retrouvée au pied du site d’escalade. Sur les parois calcaires, chauffées par le soleil de la journée et abritées du vent de la vallée, quelques grimpeurs s’entrainaient. J’ai encore continué à marcher un peu avant de rebrousser chemin. Le soleil commençait à décliner et se cacher derrière les coteaux striés de vignes. Le froid du soir arrivait. Il était temps de rentrer.

baies rouges
Garde-manger pour oiseaux, au bord du chemin
chemin dans la forêt
Marcher entre les chênes verts
parois verticales de calcaire
Au pied du site d’escalade Top Secret
vue sur la vallée brumeuse à travers des branches sans feuilles
Le soleil commence à se cacher
dans la forêt
Lumière d’hiver
coucher de soleil au dessus des silhouettes des arbres
Coucher de soleil hivernal

Saint Péray – Ardèche – février 2024


A Cruas, découverte d’une abbaye à la lampe torche

J’avais découvert Cruas presque par hasard il y a un an, m’y arrêtant alors que j’étais en avance pour assister à une démonstration de combat médiéval au château de Rochemaure. Ce jour-là, je n’avais pas pu visiter l’abbatiale Sainte Marie faute de temps. Depuis, je surveillais les horaires d’ouverture afin de voir quand cela pourrait coïncider avec mes disponibilités. C’est comme cela que j’ai vu que, pendant les dernières vacances scolaires, l’office de tourisme Porte Sud Ardèche proposait une visite nocturne. Le rendez-vous étant fixé à 20.00, même si je n’étais pas en congés, c’était parfait.

au bord d'un lac
Au bord du plan d’eau à Cruas

Avec Melle 3e, nous sommes donc parties après ma journée de travail. La météo (froid, pluie et vent) des jours précédents nous avait fait craindre de ne pas pouvoir pique-niquer, mais nous avons bénéficié de la seule journée vraiment printanière de la quinzaine. Nous avons donc emporté de quoi diner dehors. A Cruas, nous avons pris la direction du bord du Rhône, cherchant un petit coin de nature pour nous installer. Nous avons trouvé de la place au bord d’un lac de pêche, profitant même d’une table de pique-nique. Avant de partir en direction du centre du village, nous avons fait un tour sur la digue du Rhône, apercevant La Coucourde de l’autre côté du fleuve (nous avons plus l’habitude d’apercevoir Cruas depuis La Coucourde que nous traversons sur la N7 quand nous allons à Montélimar).

chevet d'une église romane
Le chevet de l’abbatiale de Cruas

Un peu en avance sur l’heure du rendez-vous, nous avons pris le temps de faire le tour de l’abbatiale pour en particulier admirer son chevet avec son architecture romane caractéristique : absides et absidioles, massif barlong, ou encore lanternon à bandes lombardes. Aucun doute n’est possible sur la période de construction. Et en effet, l’abbatiale a été construite aux XIe et XIIe siècles par une communauté de moines bénédictins qui occupaient le site depuis le IXe siècle (la première abbatiale a disparu, remplacée par celle-ci).

Alors que le jour commence à décliner, nous entrons dans l’église. C’est l’obscurité qui nous surprend en premier. Même en plein jour, l’intérieur, faiblement éclairé par quelques rares petites fenêtres, reste sombre, alors sans la lumière du jour, c’est le noir total dans la nef. La guide, munie d’une lampe torche, nous explique l’histoire de l’édifice tout en montrant les détails intéressants de son architecture. Située sur une route vers Saint Jacques de Compostelle, l’abbaye de Cruas était un lieu de passage pour les pèlerins qui s’y arrêtent pour prier sur les reliques de deux saints . Ceux-ci descendaient dans la nef de l’église par un escalier monumental, tandis que les moines restaient en haut de la tribune monastique pour assister aux offices.

Le dessous de la tribune monastique, avec ses chapiteaux et ses clés de voute sculptés.

C’est justement cette tribune monastique qui est une des principales particularités de cette église. Il s’agit d’une configuration dont peu d’exemples sont encore visibles et qui est dans un état de conservation absolument remarquables. Il faut dire qu’entre le XVIe et le XVIIe siècles, avec les guerres de religion, les moines quittent un temps le site de l’abbaye pour se réfugier dans le haut du village, au château des moines. Avant de laisser les lieux, ils murent l’accès à la crypte et à la partie située sous la tribune. On pense qu’ils l’ont fait pour éviter que les lieux ne se retrouvent envahis par les sédiments charriés par le Crûle, un ruisseau voisin qui déborde fréquemment. A leur retour dans l’église, ils décident non pas de déblayer ce qui s’est accumulé mais de combler le reste de la nef. Le sol de la nef disparait sous plus de 3,20 mètres de gravats. Peu à peu, on oublie la disposition originale de l’édifice. Au cours des années 1970 et 1980, plusieurs chantiers de fouilles vont avoir lieu dans l’église. Ils permettent de répondre aux questionnements sur les proportions étranges de l’édifice ou le fait que les colonnes semblent ne pas avoir de socle : une grande partie de l’intérieur de l’église a été comblée.

C’est ainsi que la tribune monastique est mise à jour, tout comme la crypte située sous le transept. On découvre alors les sculptures sur les chapiteaux, à la fois sous la tribune et dans la crypte. Cachés des siècles durant, ils sont en parfait état, et compte tenu de l’agencement de l’édifice, à hauteur d’yeux. Dans la partie haute également, les chapiteaux sont à hauteur d’homme. Les sculptures sont essentiellement inspirées de la nature : motifs végétaux, bestiaires, mais aussi animaux hybrides comme des griffons ou des hippogriffes. On note toutefois dans la crypte un orant, personnage priant debout bras levés, poli par le passage répété des mains des pèlerins.

chapiteau de colonne sculpté
Chapiteau sous la tribune monastique
chapiteau de colonne sculpté
Chapiteau sous la tribune monastique, la représentation serait celle de la communion
chapiteau de colonne sculpté
L’orant sur un chapiteau de la crypte
chapiteau de colonne sculpté
Créature mythique sur un chapiteau de la partie haute
mosaïque médiévale
Dans le chœur, une mosaïque du XIIe siècle représente Elie et Henoch, choisis par la main de Dieu et guidés vers le Paradis.

Découvrir l’abbatiale de Cruas dans l’obscurité, à la lueur d’une lampe torche, a été une expérience très intéressante. Dans le noir, nous avons perdu nos repères à la fois spatiaux et temporels (ma montre est formelle, nous avons été 1 heure et demie dans l’église, j’aurais été incapable de le dire sinon). Cela nous a permis de nous focaliser sur les détails architecturaux et sur l’ensemble exceptionnel qu’ils composent, sans être perturbés par des stimuli externes. J’ai maintenant très envie de découvrir d’autres lieux de cette façon, et si vous en avez l’occasion, je vous conseille d’en faire autant.

Cruas – Ardèche – avril 2024

[projet 52-2024] semaine 15 – amusant

Pour cette semaine, le thème du projet 52 nous demande de chercher autour de nous quelque chose qui serait amusant. Il peut s’agir d’une scène de vie drôle, d’une situation loufoque, d’un écrit comique. Cette fois, je n’ai pas beaucoup réfléchi avant de choisir ma photo. En février, je suis allée me balader dans la forêt de chênes verts sur le massif de Crussol. J’ai choisi une courte randonnée qui mène à un site d’escalade car elle me permettait de rester sur le versant ensoleillé de cette fin d’après-midi. Et comme chaque fois, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en passant devant le panneau indiquant la direction à suivre. Ce site d’escalade est aujourd’hui sans doute le secret le moins bien gardé d’Ardèche !

(*) Le site d’escalade « TOP SECRET » doit son nom à une époque où la pratique de l’activité s’y faisait de façon sauvage et non autorisée. Depuis, le site a été aménagé et est régulièrement entretenu.


Pour découvrir ce qui a amusé les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

[Drôme x Ardèche] 3 balades pour les jours gris

Ce printemps a été très pluvieux dans la Drôme. Et la météo n’a pas toujours été très favorable à de longues balades ou à des randonnées. Mais comme il n’était pas question pour moi de ne pas mettre du tout le nez dehors, j’ai fait des petites sorties ces jours gris. Au programme : des villages et de courtes randonnées pas très loin de la maison. Je vous en propose trois exemples ici. Bien entendu, elles sont aussi réalisables par grand beau temps, mais vous pourrez constater à travers les photos que même sous un ciel couvert, elles restent agréables.

Vue sur la forêt de Saoû depuis le Poët Célard

Le Poët Célard, village perché de la vallée du Roubion

J’étais déjà allée me promener il y a quelques années au Poët Célard. Ce village perché au dessus de la vallée du Roubion offre en particulier un magnifique point de vue sur le synclinal de Saoû. Ce jour-là, la pluie menaçait fortement (spoiler alert : je n’y ai pas complètement échappé car elle m’a rattrapée sur la route du retour), et la forêt de Saoû n’était donc pas une bonne option pour une balade. J’ai donc continué ma route jusqu’à l’entrée du village du Poët Célard.

Une fois sur place, j’ai fait le tour du village, passant par les jolies ruelles et calades. Je suis montée jusqu’au château. J’avais espéré pouvoir y prendre un café mais l’hôtel était encore fermé. Tant pis, j’ai arpenté l’ancienne forteresse et ses jardins suspendus, profitant du panorama. J’ai terminé ma balade par un petit crochet au lavoir-fontaine ( #PassionFontaines ).

Le château domine le village
Dans les ruelles du village
Panorama sur le synclinal de Saoû
Dans la calade qui monte au dessus de l’ancienne église
A l’entrée du château
Dominer le village
Depuis l’esplanade du château, vue panoramique sur la vallée du Roubion
Au lavoir-fontaine

Le Poët Célard – Drôme – avril 2023


Romans-sur-Isère, et son ciel de papillons

Après les rubans en 2020, les ballons en 2021 et les feuillages tropicaux en 2022, la ville de Romans a mis en place une nouvelle installation artistique au dessus des rues piétonnes que sont la côte Jacquemart et la rue Matthieu de la Drôme. Cet été, ce sont des papillons multicolores qui viennent égayer les virées shopping en centre-ville.

Je n’ai pas (encore) eu l’occasion de les voir sous le soleil, mais même lorsque la météo est hasardeuse, ils sont plein de pep’s. J’essaierai de trouver un moment un jour ensoleillé pour aller les revoir et capturer la façon dont les couleurs jouent avec le soleil…

Dans la côte Jacquemart
Dans la rue Mathieu de la Drôme
Je n’avais pas souvenir d’avoir déjà vu la fontaine du joueur de flûte en eau.. La sculpture est l’œuvre de Toros qui a signé plusieurs monuments à Romans, à Valence et dans les environs.

Romans sur Isère – Drôme – mai 2023


Soyons, balade à la Tour Penchée

C’est un peu le hasard qui m’a conduite à Soyons. Je partais en effet pour Crussol avec dans l’idée de chercher des orchidées. Par crainte de la foule au niveau du château de Crussol, j’ai bifurqué vers la Tour Penchée de Soyons où je n’étais pas allée depuis très longtemps (a priori ma précédente visite datait de 2017 et de la prise de cette photo). Depuis le parking des grottes, je suis rapidement partie à l’assaut des escaliers puis de la jolie montée qui mènent sur le plateau de Malpas, au pied de la Tour et d’où l’on domine la vallée du Rhône.

En direction de la tour Penchée

Construite au XIIe siècle pour protéger l’abbaye de Soyons, la tour faisait partie d’un ensemble de fortifications plus important. L’ensemble a été détruit au XVIIe siècle par les troupes royales comme bon nombre de fortifications un peu partout en France. La tour a alors pris son aspect penché en raison d’une destruction partielle qui a affaiblit sa base. Depuis, des travaux de sécurisation ont été menés afin d’empêcher son effondrement total…

Bientôt l’arrivée sur le plateau de Malpas
Vue sur la montagne de Crussol
Détails de la tour ruinée
Depuis le pied de la Tour Penchée, on domine la vallée du Rhône

De là, j’avais envisagé de gagner le sommet du Serre de Guercy voisin. On peut en effet y profiter d’une belle vue sur la montagne ardéchoise. Mais, quelques gouttes sont venues me rappeler que la météo était instable et je ne souhaitais pas être sous l’orage au sommet. J’ai donc opté pour la prudence en redescendant vers le parking. J’ai juste fait une pause rafraichissement à la brasserie 3.6.9 située au bord du chemin. Je ne connaissais pas du tout leurs bières, mais j’ai été séduite par leur IPA (alors que ce n’est généralement pas ma bière préférée) et j’ai acheté quelques autres de leurs produits afin de découvrir un peu plus leur univers très aromatique.

Accueil façon ginguette à la brasserie

Soyons – Ardèche – mai 2023

(*) En complément de la balade à la Tour Penchée de Soyons, il est possible de visiter deux grottes situées sur le flanc du Serre de Guercy. La Trou du Renard est une grotte à concrétions calcaires. La grotte de Néron est un ancien habitat de l’homme de Néandertal. Sa visite permet d’en apprendre plus d’une part sur l’archéologie et les fouilles mais aussi sur le mode de vie de celui qui nous a légué une partie de notre patrimoine génétique d’homme moderne et dont la civilisation était plus évoluée que ce que l’imagerie populaire aurait tendance à nous faire croire. Je n’ai pas visité les grottes cette fois car il y avait pas mal à attendre avant la visite suivante et beaucoup de visiteurs déjà, mais je l’avais fait il y a quelques années et j’avais trouvé cette visite vraiment très instructive.

[Ardèche] 4 sites pour un voyage dans le temps au Moyen-Âge

L’Ardèche est un territoire à l’histoire très riche. On y trouve donc de nombreux sites datant de l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine. Parmi ceux-ci, plusieurs nous plongent au cœur du Moyen-Âge pour un véritable voyage dans le temps. Si les sites médiévaux en Ardèche sont bien trop nombreux pour être listés, je vous en ai sélectionné quatre, situés dans la Vallée du Rhône ou à proximité immédiate. Je vous invite donc à me suivre à Crussol, Saint Vincent de Barrès, Cruas et Rochemaure, direction le Moyen-Âge !

Dans le château de Crussol

Impressionnant château de Crussol

Notre première étape au cours de ce voyage au Moyen-Âge se fait à Crussol. Sur la montagne du même nom, face à la ville de Valence, dominant la vallée du Rhône, le site de Crussol se dresse, imposant. Entre le XII et le XIVe siècle, le château de Crussol compte plus de 600 habitants intra-muros. Il faut dire que les murs longs de 800 mètres entourent une vaste surface : environ 3 hectares étaient ainsi abrités, accueillant une véritable ville au Moyen-Âge.

Vue d’ensemble du château de Crussol

Si le haut du logis seigneurial, perché sur une falaise dominant la vallée du Rhône de plus de 250 mètres, est visible de loin, il faut s’approcher par le côté opposé pour se rendre compte de l’immensité du château de Crussol. Après avoir monté la montagne de Crussol, on se retrouve au pied de l’impressionnante forteresse et des vestiges du village fortifié.

Début de l’ascension vers les ruines du château de Crussol

Du parking, situé en contrebas du site, part un chemin piéton qui mène au château de Crussol. Après avoir dépassé le bâtiment d’accueil (où l’on peut en saison prendre un rafraichissement, visiter une petite exposition et en apprendre plus sur le site historique mais aussi naturel de Crussol), et le théâtre de verdure (cadre, entre autres, d’un festival chaque été), on commence à monter doucement en direction des ruines. Le sentier zigzague le long du coteau avant d’arriver à la porte fortifiée. De chaque côté, la vue est splendide, et le sera d’autant plus que l’on montera : d’un côté la plaine de Valence, de l’autre les vignes de Cornas et Saint Péray, à nos pieds le Rhône…

Au dessus de la porte fortifiée
Vue sur Saint Péray et ses coteaux

Une fois la porte passée, nous sommes au cœur de l’ancien village dont on devine les rues et les maisons. Crussol est un fantastique terrain de jeu pour les enfants qui ont vite fait de s’y imaginer des aventures à base de chevaliers. Plus grands, ce sont les aspects sportifs qui intéresseront les aventuriers : courir sur les sentiers, grimper sur les rochers, essayer de trouver de nouveaux passages entre les habitations… Ce jour-là, j’étais accompagnée de Mr 2e et il n’a pas manqué de mener quelques explorations un peu intrépides.

Dans les ruines de Crussol, c’est parti pour l’aventure !

En arrivant tout en haut du site, on pénètre dans l’ancien logis seigneurial dont les fenêtres à meneaux se devinent depuis le Champ de Mars de Valence, sur l’autre rive du Rhône. C’est de là que la vue est la plus impressionnante. Si le temps est dégagé (comme le jour où nous y étions), on peut entre autres voir le synclinal de Saoû, le Vercors, la colline de l’Hermitage à Tain, la tour penchée de Soyons et bien sûr Valence. C’est l’endroit rêvé pour faire une lecture de paysage, ce dont nous ne nous privons pas.

Dans le logis seigneurial
Fenêtre avec vue
La montagne de Crussol domine Saint Péray
Vue sur Valence

C’est le moment de faire demi-tour et de redescendre pour nous. Toutefois, il est tout à fait possible de continuer la balade en sortant du château par la poterne haute, et de gagner par exemple la Tour de Soyons en longeant les crêtes de la montagne de Crussol.

Vue sur les crêtes de la montagne de Crussol

(*) La visite du château de Crussol est complètement libre, et l’accès au site n’est pas soumis à des horaires. L’accueil du site propose cependant des visites guidées, que ce soit autour du patrimoine historique ou du patrimoine naturel (la montagne de Crussol est par exemple très réputée pour ses orchidées sauvages, et ses fossiles).
Il est également possible de randonner autour du château de Crussol, sur les nombreux sentiers balisés du secteur. Lors d’un précédent passage à Crussol, nous avions par exemple fait une jolie boucle dans la forêt de chênes verts.
Enfin, il y a un site d’escalade accessible à pied depuis le parking du château de Crussol, et s’il est bien fléché, son nom m’amuse beaucoup : il s’agit du site « Top Secret » !


Saint Vincent de Barrès, village de caractère

Pour atteindre le village de Saint Vincent de Barrès, il faut s’éloigner un peu de la vallée du Rhône. Situé au pied du plateau du Coiron, dans la plaine du Barrès, Saint Vincent a été édifié au Moyen-Âge sur un ancien site gallo-romain, à la limite des diocèses de Viviers et de Valence. Aujourd’hui, Saint Vincent de Barrès est labellisé Village de Caractère de l’Ardèche. C’est avec Melle 3e que nous sommes parties l’explorer.

L’entrée dans le village par la porte des notables nous fait passer par un passage couvert et nous emmène directement au Moyen-Âge

Arrivées à l’heure du déjeuner, nous avons emporté un pique-nique et nous nous sommes installées sur une petite place du village, devant la vue sur le plateau de Coiron. Le paysage qui nous fait face est contrasté, entre plaine et petites montagnes. Nous sommes là entre volcans et sédiments, entre la plaine alluviale de l’ancien Rhône et les jeunes volcans d’Ardèche.

Paysages contrastés

Une fois notre repas avec vue terminé, nous partons explorer le village. Les habitations sont construites avec à la fois des pierres noires volcaniques et des pierres blanches en calcaire, témoins des matériaux que l’on pouvait trouver sur place. Un passage sous les maisons nous conduit à une rue pleine de charme, bordée de maisons anciennes. Des panneaux explicatifs nous renseignent sur les spécificités de celles-ci. Nous sommes sous le charme.

Une jolie placette au cœur du vieux village de Saint Vincent de Barrès
Ruelle médiévale
Courant le long des remparts, une ancienne rue commerçante du village

Nous arrivons à la porte des chevaliers, située au pied de l’ancien château. En la passant, nous tombons sur une fontaine qui alimente aussi un lavoir. Si les lavandières ont disparu, la vannière continue à utiliser les grands bacs du lavoir pour faire tremper ses joncs avant de pouvoir les travailler. Nous terminons notre tour du village par l’esplanade du château, ravies de la découverte de ce joli village.

La fontaine du village, au pied de l’ancien château et de la porte des chevaliers

(*) L’office de tourisme Porte Sud Ardèche édite un joli livret-jeu de visite pour découvrir le village de Saint Vincent de Barrès. Il est possible de se le procurer dans leurs bureaux à Cruas, au Teil ou à Alba-la-Romaine ou bien de le télécharger sur leur site internet.

Surprenant site médiéval de Cruas

Après Saint Vincent de Barrès, nous avons rejoint la vallée du Rhône dans l’idée de nous rendre à Rochemaure. Mais auparavant, nous avons fait une halte à Cruas. Si de nos jours, Cruas évoque plus une centrale nucléaire visible de loin, c’est avant tout une petite cité qui était très puissante. Une abbaye y était en effet établie depuis le VIIIe siècle. L’abbatiale Sainte Marie est toujours visible, au centre du village, le long de la route. Malheureusement, l’abbatiale était fermée lorsque nous sommes passées (nous y retournerons !).

Le château des moines domine Cruas

Toutefois, nous en profitons pour aller découvrir le château des moines. Etabli sur le haut de la colline au dessus du village, le château servait de refuge aux moines de l’abbaye en cas de troubles ou d’inondations. A ses pieds, un village s’était établi, protégé par des remparts. Propriété de la commune, le site fait l’objet de restaurations importantes depuis une douzaine d’années, et qui sont encore loin d’être achevées. Toutefois, le site est maintenant accessible pour se promener dans le dédale de ruelles escarpées, entre les maisons médiévales.

Dans le village médiéval de Cruas
Vue sur la vallée du Rhône depuis le village médiéval de Cruas
Ruelles escarpées et escaliers médiévaux permettent de découvrir le site
A l’entrée du village fortifié

Je n’attendais pas grand chose de Cruas, en dehors de son abbatiale, et j’ai été complètement séduite par ce site médiéval, bien restauré et proposant une jolie escapade dans le temps.

Un bond dans le temps au château de Rochemaure

Du village bas au château, une randonnée dans le temps

Après Saint Vincent de Barrès et Cruas, nous avons pris la direction avec Melle 3e d’un troisième village médiéval. Rochemaure a la particularité d’être bati à la fois sur et au pied de la colline, surplombé par son château construit par la puissante famille des Adhémar (qui possédaient aussi la seigneurie de Montélimar, sur l’autre rive du Rhône) autour du XIIe siècle. Initialement, il y avait le château, d’abord simple tour de guet puis prenant de plus en plus en d’importance au fil du Moyen-Âge. Construit sur un dyke volcanique, le donjon de basalte est plus tard agrandi par un logis seigneurial en même matériau. Autour du château, un village se développe. Mais l’axe commercial de la vallée du Rhône et la présence de sources conduit à l’installation d’un village bas, lui aussi fortifié, au pied de la colline du château.

Le logis seigneurial, construit sur une coulée de basalte
Le village médiéval haut : tombé en ruines, il a été restaurés par une poignée de passionnés et est maintenant un lieu d’habitation prisé.
Dans les rues du village médiéval bas

Nous étant stationnées dans le bas du village, nous avons décidé de monter au château à pied. Si la balade est courte (environ 500 mètres), elle est aussi un peu physique puisque le château se trouve à un peu plus de 200 mètres d’altitude, tandis que le village, dans la vallée du Rhône est à environ 65 mètres d’altitude (soit un dénivelé d’un peu plus de 140 mètres, le pourcentage de pente est donc de l’ordre de 30%). Elle offre cependant l’avantage de traverser tout l’ancien village médiéval bas, dont les maisons en ruines ont progressivement été gagnées par la végétation, donnant aux lieux des airs de village fantastique. Nous passons aussi à proximité de la chapelle Notre Dame des Anges datant du XIIIe siècle, entourée de son cimetière ancien.

La montée vers le château de Rochemaure commence par des escaliers
Ambiance fantastique dans l’ancien village médiéval
Nous arrivons en vue du donjon de Rochemaure

Au pied du donjon, la rencontre avec les chevaliers

Nous sommes arrivées au pied du donjon pile à l’heure où nous devions y être. En effet, nous avions rendez-vous avec des chevaliers pour une présentation de l’histoire du château et de l’évolution des armures et techniques de combat individuel. L’académie AMHE présentait en effet dans la cour du château des armements et démonstrations (non chorégraphiées) de combat médiéval en tenue pour les époques du Moyen-Âge (XIIIe et XIVe siècles), ainsi que de la Renaissance (XVIe siècle). C’était une très belle occasion de découvrir de près les méthodes de combat individuel des chevaliers, ainsi que leurs équipements.

Combat (tournoi, duel) entre chevaliers du XIIIe siècle : armures de mailles et épées à une main
Combat (tournoi) entre chevaliers du XIVe siècle : armures de plaques et hache de combat à 2 mains
Duels à la Renaissance : l’épée s’est affinée et l’armure a disparu

Les démonstrations, ponctuées d’intermèdes sur l’histoire du château et du village de Rochemaure, auront duré plus d’une heure et demie. Nous avons appris plein de choses sur les chevaliers, leurs équipements et leurs méthodes de combat, de façon très ludique. Nous prenons un petit goûter dans l’avant-cour du château avant de redescendre au village bas. Cette fois, nous longerons la route jusqu’en haut des escaliers du village abandonné : nous ne sommes pas (du tout) chaussées pour la marche et entre le pourcentage de la pente et les cailloux du chemin, ce serait un peu trop risqué !

(*) Pour visiter le village de Rochemaure, il existe comme pour Saint Vincent de Barrès un petit livret-jeu édité par l’office de tourisme Porte Sud Ardèche. Le château de Rochemaure n’est pas tout le temps ouvert. Il est possible de consulter les horaires et conditions de visite sur le site internet de l’office de tourisme. Les démonstrations de l’académie AMHE au château y sont également annoncées.
Il existe une route menant au château et au village haut, avec un parking pour les visiteurs. Si, comme nous, vous décidez de monter à pied, notez que la première partie de la balade se fait via des escaliers mais qu’ensuite le chemin monte quasiment tout droit le long du piton volcanique sur un sentier caillouteux. De bonnes chaussures peuvent donc être une bonne idée (mais ça passe en sandales de ville si on est un peu joueur comme moi). Nous avons mis une douzaine de minutes depuis le panneau (balisage sentier de randonnée de pays vert et jaune) dans le village de Rochemaure indiquant le château à 500 mètres.


Thym sauvage sur le site du château de Rochemaure

Saint Péray – Saint Vincent de Barrès – Cruas – Rochemaure
Ardèche – avril 2023

[petits moments] à la confluence de l’Isère et du Rhône

C’est le hasard qui m’a conduite vers la confluence du Rhône et de l’Isère (ou tout du moins une course à faire pas très loin…). La journée était bien chaude et l’idée d’une balade au bord de l’eau était séduisante.

Après avoir laissé ma voiture sur un parking desservant la Via Rhôna, j’ai emprunté un bout de la Vélo Route Voie Verte de la Vallée de l’Isère pour rejoindre la Via Rhôna au niveau de la confluence.

J’ai longé des vergers de pêchers et abricotiers qui m’ont rappelé que je devais m’arrêter chez « mon » producteur de fruits sur le trajet de retour à la maison. Puis après être passée sous la voie ferrée, j’ai commencé à longer lônes et canaux de délestage du Rhône.

Assez vite, j’ai rejoint la rive gauche de l’Isère. De là, une passerelle permet à la Via Rhôna de franchir la rivière. Cette passerelle est située juste à côté du pont ferroviaire de la ligne TER Valence/Grenoble, et pas très loin de l’ancien pont routier, aujourd’hui abandonné. J’ai été surprise de constater à quel point ces différentes structures sont aujourd’hui proche du niveau des eaux de la rivière, dont le débit est largement régulé par la présence de nombreux barrages entre Grenoble et la confluence avec le Rhône.

Après avoir traversé la rivière, je suis allée jusqu’au point de confluence, là où l’Isère rencontre le Rhône. J’ai été frappée par la différence de couleurs entre les eaux des deux cours d’eau, et j’ai passé un moment à regarder les eaux de l’Isère se diluer dans le courant du Rhône.

Le vent soufflait un peu, apportant une fraicheur bienvenue. La montagne de Crussol donnait l’impression d’être une île au milieu d’une mer légèrement agitée.

Doucement, une péniche s’est approchée, descendant le cours du Rhône, chargée de grumes. Elle a manœuvré pour prendre le léger virage après que l’Isère ait rejoint le fleuve. Je me suis laissée captiver par ce spectacle, attendant que le navire s’éloigne avant de reprendre mon chemin…

Espace vert…
Au bord de l’Isère
A la confluence… On devine le Rhône à sa couleur plus bleue que l’Isère
Au dessus de l’Isère
L’ancien pont routier, aujourd’hui abandonné (et totalement fermé). Construit en 1827, il a été fragilisé lors de la 2e guerre mondiale puis par la montée des eaux générée par la construction du barrage et a été remplacé par un nouveau pont sur la Nationale 7
Transport de grumes
Le paysage semble dominé par la montagne de Crussol

Pont de l’Isère – Drôme – juin 2022

[Ardèche] au milieu des chênes verts de Crussol

Un dimanche de grand ciel bleu, alors que nous avions à faire sur Valence en fin d’après-midi avec Mr 1er, nous sommes partis prendre un peu de hauteur sur la montagne de Crussol. Comme souvent lorsqu’il fait beau en hiver, il y avait foule au pied du château. Aussi, nous avons choisi de nous enfoncer dans la forêt de chênes verts.

Nous avons suivi le premier chemin qui s’est présenté, puis nous avons bifurqué d’un chemin à l’autre au petit bonheur la chance, nous assurant seulement d’une direction générale. L’idée était en effet de faire une boucle plutôt qu’un aller-retour.

Le sous-bois porte encore les stigmates des fortes chutes de neige de novembre 2018. De nombreux arbres avaient été déracinés. Certains troncs barrent encore parfois notre chemin. Nous progressons en montée et s’il n’est pas vraiment possible d’apercevoir le château depuis le couvert des arbres, nous savons que nous sommes en train de le dépasser.

Effectivement, un peu plus haut, nous débouchons hors de la forêt, quasiment sur la crête de la montagne de Crussol. La vue est à couper le souffle. A nos pieds, le Rhône ondule en un large ruban que remonte une péniche. Au-delà, le panorama s’étend jusqu’au Vercors dont on devine les sommets enneigés. Nous nous amusons à repérer différent lieux connus : la tour de Barcelonne, le village de Chabeuil, les Trois Becs, ….

Compte-tenu de l’heure, il est temps pour nous de redescendre. Nous choisissons d’éviter de passer par les ruines du château et prenons une sente sur notre droite qui file assez droit le long de la pente dans les prairies sèches. Un peu plus bas, nous nous retrouvons face sur le château, pour ce qui est sans doute l’une des plus belles vues sur celui-ci.

C’est donc en admirant le château de Crussol que nous terminons cette jolie sortie, entre sous-bois et points de vue somptueux….

Vue sur les vignobles de Saint Péray
Au milieu des chênes verts, un air de forêt estivale en plein hiver…
Vue sur la plaine de Valence et le Vercors
Le ruban du Rhône
Le château de Crussol domine le paysage
Vue sur les ruines du château de Crussol
Le château semble tout proche alors qu’une combe nous sépare de lui…

Montagne de Crussol – Saint Péray – Ardèche – janvier 2021

[Drôme] balade printanière sur les bords du Rhône

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Ma première sortie orchidée de l’année a eu lieu à Bourg-lès-Valence, sur les bords du Rhône. Cela a aussi été l’occasion d’une jolie promenade le long du fleuve.

Au départ du barrage, j’ai longé la rive en direction de la Roche de Glun. Si, sur les pelouses de très nombreuses orchidées poussaient, on remarquait aussi l’arrivée du printemps dans les arbustes. Quelques-uns étaient en fleurs tandis que les chatons des autres commençaient à s’épanouir.

J’ai également aperçu quelques pieds de jonquilles dont la couleur jaune se détachait bien… Quant aux petits muscaris, ils pointaient leurs clochettes bleues par petits groupes épars.

Sur le fleuve, quelques péniches attendaient le passage de l’écluse… Et de l’autre côté, le massif de Crussol imposait sa silhouette dans le paysage.

Cette petite promenade tranquille m’a permis de profiter d’une belle matinée de fin d’hiver / début de printemps. Une jolie petite parenthèse dans la course du quotidien….

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Futurs chatons

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Groupe de muscaris

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La silhouette de Crussol

Bourg-lès-Valence – Drôme – mars 2020