Cette semaine, le projet 52 nous invite à regarder par terre. J’ai eu envie de partir sur une idée automnale. Après tout, nous sommes à la saison où les feuilles des arbres ont tendance à se retrouver par terre. Mais, à cette saison, il y a d’autres choses que l’on retrouve par terre : c’est le moment où certains fruits tombent des arbres. Certains, tels les glands et les faines, se retrouvent au pied des arbres en forêt. Mais d’autres sont aussi cultivés. C’est le cas autour de chez moi des noix, du côté de la vallée de l’Isère et du Royans, et des châtaignes, du côté de l’Ardèche. Et c’est actuellement le moment de la récolte.
A la toute fin du mois de septembre, j’ai participé à une journée de découvertes en Ardèche autour des produits locaux automnaux. J’ai en particulier visité une ferme qui produit des châtaignes. Nous étions juste avant la période de la récolte, et les castanéiculteurs avaient commencé à disposer sous les arbres les filets qui permettront de récupérer les châtaignes.
A noter : Si vous souhaitez vous-même ramasser des châtaignes en Ardèche, il faut savoir que c’est très réglementé. Déjà, la plupart des châtaigneraies sont privées, y compris les vieux châtaigniers que l’on croise en se baladant dans les bois. Il ne faut donc y pénétrer qu’avec l’accord explicite du propriétaire. De plus, sur certaines zones propriétés des communes, le ramassage peut être interdit : renseignez-vous au préalable sur les réglementations locales. Et dans tous les cas, il ne faut emporter qu’une petite quantité destinée à une consommation personnelle. Il existe d’ailleurs une charte du ramasseur de châtaignes sur certains territoires ardéchois. Les conseils qui y sont donnés sont d’ailleurs pertinents quel que soit l’endroit où vous voulez ramasser des châtaignes (sauf si vous êtes sur votre propre terrain !).
L’Automnal Gourmand est un ensemble de manifestations et d’évènements à travers les territoires du Pays de Lamastre, d’Ardèche Hautes Vallées et du Haut Pays du Velay, entre Ardèche et Haute-Loire. Cette année marque la 5e édition de ce festival qui fédère des fêtes gourmandes à travers les trois territoires dont les Castagnades et la Fête de la Courge de Saint Agrève. En début de semaine, j’étais invité à la journée de lancement de l’édition 2025 de l’Automnal Gourmand. Si l’an dernier, cette journée avait eu lieu entre le lac de Devesset et les Maisons Marcon à Saint Bonnet le Froid, nous avions cette fois rendez vous dans le Pays de Lamastre.
Lancement de l’Automnal Gourmand à la Ferme du Châtaignier
Une matinée à la Ferme du Châtaignier
L’accueil
La journée a commencé à la Ferme du Châtaignier où nous avons été accueillis par un café et des petits moelleux maison à la châtaigne. Après un temps de découverte de la boutique et de ses produits, et le mot d’accueil des élus et du chef Jacques Marcon (qui est le parrain de l’Automnal Gourmand), nous avons constitué des groupes pour visiter la ferme. Nous étions en effet une centaine d’ambassadeurs présents, entre les producteurs, restaurateurs, prestataires de service, les offices de tourisme, la presse et les créateurs de contenu. J’ai d’ailleurs eu le plaisir de retrouver Léa Dugreen (que vous pouvez suivre sur Instagram) et Gaëlle des Petits Drômois.
Petit déjeuner ardéchoisDans la boutique de la Ferme du ChâtaignierLa prise de parole des élus et du chef Jacques Marcon, parrain de l’Automnal Gourmand
La visite de la ferme
La Ferme du Châtaignier est une exploitation castanéicole depuis 7 générations. C’est aujourd’hui Michel, le père, qui nous emmène découvrir ses châtaigniers. Au milieu des arbres, il nous explique comment le châtaignier est devenu si emblématique de l’Ardèche, comment l’AOP Châtaigne d’Ardèche a redynamisé la filière, mais aussi quelles sont les différentes variétés ou encore les menaces auxquelles il faut faire face : champignons, insectes, réchauffement climatique. Il nous parle aussi de la récolte qui va bientôt débuter et pour laquelle les filets commencent à être placés sous les arbres. Chaque année, la ferme produit environ 60 tonnes de châtaignes.
Dans la châtaigneraie de la famille Grange à Lamastre
Aurélien, le fils (et responsable de la production) nous emmène ensuite voir les ateliers de transformation. En effet, l’intégralité de la production est transformée sur place. Les ateliers servent aussi à la transformation des autres productions fruitières de la ferme, ainsi qu’à d’autres agriculteurs qui louent les infrastructures pour transformer leurs châtaignes. La récolte n’ayant pas commencé, la production le jour de notre visite est limitée à la pâtisserie et à la fabrication de crème de marrons. Malgré tout, les machines de décorticage et de tri des châtaignes sont très impressionnantes.
Dans l’atelier, les machines à éplucher les châtaignes peuvent traiter plusieurs centaines de kg par heure.Dans l’atelier, les pots de crème de châtaignes attendent de refroidir
Enfin, nous terminons notre découverte de la châtaigne par une balade nature où nous apprenons comment les plantes se sont développées jusqu’à devenir des arbres et donner des fruits, protégeant leurs graines.
Balade naturaliste dans la châtaigneraieVue sur Lamastre depuis la châtaigneraie
Un déjeuner partagé convivial
Pour le déjeuner, nous étions attendu sur la terrasse de Cathy qui tient la ferme auberge de Jameysse à Désaignes. Là, l’ensemble des producteurs et restaurateurs participant à cette journée des ambassadeurs de l’Automnal Gourmand avait apporté un aperçu de son savoir faire. C’est donc sous forme de buffet que le repas a été généreusement servi. C’était l’occasion de découvrir des produits de grande qualité, parmi lesquels j’ai particulièrement apprécié :
les fromages de la ferme de l’Oppidum, à Saint Andéol de Fourchades (Ardèche)
les picodons de la chèvrerie de Bouchet Ravaux, à Jaunac (Ardèche)
les planches gourmandes des délices du Mézenc, au Fay sur Lignon (Haute Loire)
les bouchées végétales de l’Ane Têtu, un restaurant végétalien de Désaignes (Ardèche)
les confitures (et les pancakes) d’Un brun gourmand, de Saint Romain Lachalm (Haute Loire)
les macarons de Thico, de Saint Agrève (Ardèche)
le café de Saba, torréfié à Saint Bonnet le Froid (Haute Loire)
Assortiments de délices locaux, d’Ardèche et de Haute Loire, sucrés et salés
Informations pratiques
Les partenaires chez qui nous avons passé un bon moment
Nous avons été accueillis à la Ferme du Châtaignier, située 700 chemin du Roux à Lamastre. Sur place, on trouve une boutique de produits préparés sur place. Il est aussi possible d’y prendre un goûter. Des visites de la ferme sont organisées, mais il y a aussi un sentier d’interprétation à travers la châtaigneraie. En particulier, durant l’Automnal Gourmand, la ferme du châtaignier organise des visites guides les mercredis et samedis.
Nous avons déjeuné sur la terrasse de la ferme auberge de la Jameysse, à Désaignes. Cathy y propose une cuisine de saison à base des produits de la ferme. En hiver, le feu crépite dans la cheminée de la grande salle aux longues tables conviviales.
Les évènements de l’Automnal Gourmand
La 5e édition de l’Automnal Gourmand a lieu du 27 septembre au 9 novembre 2025. Elle se décline entre rendez vous découvertes, temps forts et menus gourmands. L’an dernier, je n’avais pas eu l’occasion de participer aux différentes évènements en dehors de la journée de lancement, et je le regrette un peu. Cette année, mon mois d’octobre s’annonce bien rempli mais je vais essayer de garder un week-end pour l’Automnal Gourmand, même si je ne sais pas encore lequel.
Parmi les temps forts, j’ai particulièrement noté :
les Castagnades, par exemple celles de Désaignes le 19 octobre
la fête de la Courge de Saint Agrève et son concours de pâtisserie, qui aura lieu les 25 et 26 octobre
l’iconique foire aux champignons de Saint Bonnet le Froid, qui viendra clore cette édition de l’Automnal Gourmand les 8 et 9 novembre
Côté animations, je me laisserai bien tenter par une balade gourmande à Lamastre (les 11 / 14 / 21 / 28 octobre) ou à Désaignes (le 18 octobre) pour mêler découverte patrimoniale et dégustations (réservation via l’office de tourisme du Pays de Lamastre). Il y a aussi plein d’animations adaptées aux enfants durant les vacances de la Toussaint, dont des visites de chèvreries.
Star ardéchoise !
Lamastre & Désaignes Ardèche – 29 septembre 2025
(*) Cette journée était une invitation (collaboration commerciale non rémunérée) de la part des offices de tourisme des territoires organisant l’Automnal Gourmand, et en particulier de celui du Pays de Lamastre où se déroulait la journée. Comme l’année dernière, j’ai été ravie de vivre ces moments de partage avec les producteurs et prestataires de ces territoires aux paysages magnifiques, et j’ai découvert des produits exceptionnels.
Je vis à côté de Valence et je ne cesse de vous parler par ici de la richesse de ce territoire drômois (et de son voisin ardéchois). Il faut dire que même lorsque je crois commencer à vraiment bien connaître ce qu’il y a et ce qu’il se passe autour de chez moi, je ne suis pas à l’abri d’une découverte originale. Et au début du mois, ce sont deux lieux atypiques que j’ai pu visiter à La Baume d’Hostun, un petit village à une vingtaine de kilomètres de Romans. J’ai en effet été invitée par Valence Romans Tourisme, en même temps qu’un groupe de créateurs de contenus locaux, à venir découvrir la Ferme Intégrale et le tiers-lieu Le Chalutier.
La Baume d’Hostun est un petit village drômois, situé au pied du Vercors dans la vallée de l’Isère.
La Ferme Intégrale, producteur en aquaponie
Une ferme originale
J’avais repéré les serres de la Ferme Intégrale depuis quelques temps. Je les longe en effet lorsque je me rends dans le Royans, et il est difficile de ne pas les voir. J’avais également échangé avec eux lors de la dernière édition du festival Valence en Gastronomie, et cela avait piqué ma curiosité. J’étais donc ravie de cette occasion proposée par Valence Romans Tourisme d’en savoir plus sur la Ferme Intégrale.
Il faut dire que c’est une ferme très atypique qui produit des légumes, mais aussi du poisson. En effet, la Ferme Intégrale travaille selon la technique de l’aquaponie. Ce système est l’héritier contemporain de la façon dont les Aztèques cultivaient le maïs et les haricots sur des îles artificielles flottant à la surface de petits lacs de montagne, mais aussi de la façon dont en Chine on associe pisciculture et culture du riz depuis 1700 ans. Aujourd’hui, l’intérêt pour l’aquaponie est grandissant, en particulier pour imaginer ce que pourrait être la production alimentaire de demain. Les principaux tests sont plutôt liés à l’envie de développer une agriculture urbaine. Ainsi des promoteurs immobiliers ont créé des fermes verticales en aquaponie lors de la création de nouveaux ensembles urbains.
Plantations de salades dans la serre
La Ferme Intégrale n’est pas vraiment urbaine, mais son emplacement ne doit rien au hasard. Située à la sortie de l’autoroute, elle est facile d’accès. Mais surtout, elle est à quelques centaines de mètres de l’Isère et au dessus d’une nappe phréatique qui n’est pas sujette aux sécheresses. L’autre originalité de la Ferme Intégrale, c’est le choix du poisson. Si la plupart des fermes aquaponiques font grandir des truites, ici, c’est le sandre qui a été choisi. En effet, ce poisson ne nécessite pas une eau trop fraîche, ce qui limite la nécessité de refroidir l’eau. Quant aux serres, elles ne sont pas chauffées mais un système de monitorage permet de gérer au mieux les ouvertures et rideaux pour maintenant la température idéale.
Dans la serre
Mais l’aquaponie, c’est quoi ?
Pour mieux comprendre cette ferme si particulière, il faut que je vous parle un peu de l’aquaponie. C’est un écosystème construit autour de la circulation de l’eau entre les bassins des poissons de la pisciculture et les bassins des légumes dans la serre. L’eau de la pisciculture se charge en ammoniaque à cause des déjections des poissons. Une fois les boues séparées, elle passe aux UV pour détruire virus et bactéries avant d’être biotraitée par des bactéries pour dégrader l’ammonique en nitrite puis en nitrate. On y ajoute un peu de fer et on obtient alors une eau chargée de nutriments qui va servir pour faire pousser les plantes. Celles-ci sont installées sur dans des petits godets ou des rigoles contenant du substrat, et posées sur des radeaux flottant à la surface des bacs. L’eau chargée en nitrates est régulièrement oxygénée puis envoyée dans les bassins de la serre. Une circulation d’eau est créée et l’eau est récupérée en sortie de bassin, appauvrie de plus de 75% des nitrates qu’elle contenait en arrivant. Elle est alors prête à être réinjectée dans les bassins des poissons.
Les légumes sont cultivés sur des radeaux flottant à la surface de bassins remplis d’eau (ici de l’aneth)
Vous l’aurez compris, il y a très peu de pertes dans l’ensemble du processus. A la Ferme Intégrale, la perte en eau (à cause de la transpiration des plantes) nécessite d’injecter 5 à 7 m3 d’eau dans le système lors des journées d’été les plus chaudes mais la plupart du temps, elle est négligeable. C’est de l’eau de pluie récupérée qui est utilisée généralement (de l’eau de forage s’il n’y pas eu assez de pluie pour remplir les récupérateurs). Au final, une fois le système lancé, la consommation d’eau est très faible.
C’est parti pour la visite
Après ces quelques explications générales sur l’aquaponie, nous sommes partis à la découverte des installations de la Ferme Intégrale. Nous avons vu depuis une plateforme d’observation les bassins des poissons qui restent dans la pénombre pour être dans les meilleures conditions pour la croissance des sandres. Ce n’est pas la partie la plus agréable à visiter car c’est très bruyant, à la fois chaud et humide et l’odeur est assez forte. Nous avons ensuite vu le stockage des aliments et constaté que la taille de ceux ci varie pour être adapté à la croissance du poisson (bémol écologique, l’aliment est produit en Bretagne par la coopérative Le Gouessant, un des plus gros producteurs d’alimentation animale en France et un spécialiste de la conduite d’élevage industriel). Les sandres arrivant à la ferme à l’état d’alevin (la reproduction du sandre est mal connue et une seule personne actuellement sait le faire en France, dans les Ardennes). Ils y grossissent pendant un an, jusqu’à atteindre 1 kg. Il leur aura fallu 1 kg d’aliment pour cela. Puis nous jetons un œil au laboratoire de levée des filets : un sandre d’1kg correspond à environ 800 grammes de filets. Le reste est revendu à un musher pour l’alimentation de ses chiens.
Les jeunes pousses sur un radeau en rigole
Nous partons ensuite dans la serre pour des explications détaillées sur la production des légumes. Ici, on ne cultive que des légumes feuilles car ils n’ont besoin que de nitrates pour pousser. Pour obtenir d’autres légumes, il faut d’autres nutriments dans l’eau et cela impliquerait de les ajouter (à noter toutefois qu’une toute petite production de tels légumes est faite en utilisant les boues résiduelles de l’eau issue des bassins des poissons). C’est vraiment très intéressant de voir comment tout est réalisé, depuis le moment où les graines sont semées jusqu’au légume prêt à être consommés. Le jour où nous y étions, il y avait pas mal de salades différentes, du chou kalé, des herbes aromatiques, etc. L’avantage de cette méthode de production, c’est que l’on peut avoir des légumes toute l’année et ainsi s’affranchir en partie de la saisonnalité. (Et, à mon avis, l’inconvénient outre l’aspect écologique lié au transport des alevins et de l’alimentation puis des produits, une partie étant envoyée à Rungis, c’est qu’on perd la notion de saison dans l’agriculture encore un peu plus).
Rangées de saladesSemis de basilic
Et si on goûtait ?
Nous avons terminé la visite par une dégustation des produits transformés directement à la ferme. En effet, en plus de vendre les filets de sandre frais et les légumes, la Ferme Intégrale a développé une petite gamme de produits directement travaillés sur place. Celui qui m’avait vraiment plu lorsque je l’avais goûté à Valence en Gastronomie, c’était le filet de sandre fumé. J’ai tout autant apprécié cette seconde dégustation. Moins gras et plus subtil que le saumon fumé, le sandre fumé peut être servi en dés dans une salade ou bien à l’apéritif. Nous avons aussi pu tester la nouveauté Sand’Rillette : une rillette de sandre et c’est un vrai coup de cœur gustatif. Enfin, nous avons pu goûter une tartinade à l’oseille. Ce n’est pas ma préférée car la préparation manque du petit goût acidulé qui fait tout le charme de l’oseille.
Avant de quitter la serre, nous avons pu goûter le wasabino, un chou asiatique dont les feuilles ont la saveur du wasabi tout en gardant un côté très vertTartinade à l’oseilleSandre fumé
(*) La Ferme Intégrale, 222 rue des Bleuets, 26 La Baume d’Hostun. Si vous souhaitez visiter, savoir où trouver leurs produits, ou en commander, rendez-vous sur le site internet de la Ferme Intégrale.
Le Chalutier, tiers lieu rural et citoyen
Une histoire singulière
Après la visite de la Ferme Intégrale, nous avons pris le chemin du Chalutier. Ce tiers lieu rural et citoyen est installé dans les locaux d’un ancien centre de convalescence des années 1950. Le centre a été construit sur des terres léguées à la Congrégation des Filles de la Charité par la veuve d’un propriétaire fermier qui n’avait pas d’héritier. Elles y construisent une maison de repos pour les jeunes filles ayant souffert de tuberculose mais qui ne sont plus contagieuses. Avec le recul de la tuberculose, le centre de convalescence s’ouvre à différentes suites de pathologies. Peu à peu, les Sœurs se désengagent aussi du quotidien du centre tout en restant propriétaires du centre Sainte Catherine Labouré.
La cour de l’habitation d’origine
En 2021, les derniers patients quittent les lieux, devenus inadaptés aux pratiques de soin. Un projet de tiers lieu est monté : le Chalutier est né. L’association intègre les locaux peu après la fermeture du centre de convalescence. Les locaux, fonctionnels mais vieillots, n’ont pas eu le temps de se dégrader. Après nous avoir présenté l’histoire du lieu, Thomas qui nous accueille nous emmène le visiter. Il nous entraine de la cave au grenier, pour que nous nous rendions compte de l’état et du potentiel des lieux. Dans certaines parties des bâtiments, aujourd’hui inutilisées, la visite prend des allures d’urbex. Et notre imagination nous fait envisager des scénarios de films d’horreur.
Une architecture typique des établissements de soin de l’après-guerre
Parmi les éléments architecturaux remarquables, j’ai noté la terrasse avec sa pergola ainsi que la chapelle. Située au premier étage du bâtiment principal, ses fenêtres ont une forme originale et accueillent des vitraux au graphisme intéressant. Je n’ai pas (encore) réussi à trouver des informations à leur sujet, mais ils m’intriguent fortement.
Dans la chapelle de l’ancien centre de soins Sainte Catherine Labouré de La Baume d’Hostun
Quelques détails des vitraux : le Saint Suaire, les clous de la Passion, et les dés des soldats romains tirant au sort les vêtements du Christ
Un parc immense
En plus du bâtiment, le Chalutier dispose d’un immense parc de presque 7 hectares. La promenade y est agréable et permet de bénéficier de jolis points de vue sur les contreforts du Vercors et sur la vallée de l’Isère. Comme il s’agit d’un ancien centre de suites de soins, les allées sont ponctuées de nombreux bancs. Ceux en ciment ont un charme désuet. Dans les prairies, j’ai pu repérer quelques orchidées, essentiellement des orchis pyramidaux à cette période de l’année. Enfin, nous avons aussi profité de l’ombre des grands tilleuls pour déjeuner dehors avec les occupants du Chalutier.
Le charme désuet des anciens bancs en cimentl’heure du déjeuner
Un lieu de partage
Le Chalutier est un tiers lieu, voulu comme un lieu de partage. De nombreux évènements y sont organisés : marchés d’été à l’ambiance guinguette, concerts, etc. Ce sont aussi des espaces qui sont à louer pour les artistes et artisans ou encore un studio de répétition. Les profils des occupants sont variés, et nous avons pu le constater au fil des étages. Certains avaient laissé leurs clés à Thomas pour que nous puissions jeter un œil à leurs ateliers. J’ai ainsi découvert des univers très différents, de la poterie à la couture en passant pour la marqueterie ou les arts plastiques.
L’univers gothique de Vinz Dupuxun atelier de travail du boisLes réalisations en marqueterie de Julie, atelier Le bois d’à côtéL’atelier de Cécile, Sudoku & ChemisesLes poteries d’Ariane, Aria Terra
Après la visite, nous avons eu la chance de participer chacun à 2 ateliers. Nous avons fait un atelier d’art-thérapie, installés sous les arcades, en extérieur mais abrités de la pluie battante. Le but était de se focaliser sur les couleurs, le mouvement du pinceau ou de la brosse, et les effets produits, en particulier en superposant les couleurs ou ajoutant plus ou moins d’eau à la peinture acrylique, sans chercher à représenter quoi que ce soit. J’ai trouvé cet atelier très apaisant, très relaxant, et cet effet était décuplé par le bruit de la pluie. Puis, je suis allée dans l’atelier d’Ariane la potière pour une initiation au tournage de la terre. Après mon atelier modelage chez Amélie il y a un peu plus de deux ans, j’avais eu envie d’essayer le tour sans jamais en avoir l’occasion depuis. J’étais donc ravie de pouvoir le faire cette fois. Après la démonstration d’Ariane, c’est à notre tour de tourner un cylindre. Spoiler alert : ça semble beaucoup plus facile quand Ariane le fait ! Mais j’ai réussi à sortir un presque cylindre. J’ai vraiment aimé les sensations du contact de la terre lors du tournage, mais il va falloir que je m’entraîne si je veux sortir des pots dignes de ce nom.
atelier art-thérapie
Initiation au tour de potier dans l’atelier Aria Terra d’Ariane Bonnet
(*) Le Chalutier, 301 côte Simond, 26 La Baume d’Hostun. Le site internet du Chalutier permet de découvrir les différents profils des occupants du lieu, ainsi que les propositions festives et culturelles. Les artisans proposent aussi régulièrement des stages, n’hésitez pas à les contacter directement.
A noter : jusqu’au 16 juillet 2025, le Chalutier réalise une levée de fonds citoyenne afin de permettre à l’association de se porter acquéreur du bâtiment comme cela avait été prévu dans la convention temporaire d’occupation. Deux modes de participation sont possibles : un don jusqu’à 1000€ ou un prêt pour les montants supérieurs. EDIT du 15/08/2025 : Bonne nouvelle : la campagne de levée de fonds citoyenne a permis de réunir un budget suffisant pour lancer la phase suivante du projet de rachat du bâtiment !
La Baume d’Hostun – Drôme – juin 2025
Vue sur le parc et le Vercors depuis le Chalutier
(*) Les visites et ateliers évoqués dans cet article ont été réalisés dans le cadre d’un instameet auquel j’ai été invitée par Valence Romans Tourisme (constituant ainsi une collaboration commerciale non rémunérée). Je remercie l’office de tourisme ainsi que les partenaires pour leur accueil et les échanges que nous avons eus. Comme à chaque fois, je livre ici un avis sincère, correspondant à l’expérience que j’ai vécue.
Mi-mai, j’ai passé une journée à partager le quotidien de Fanny, une productrice de plantes sur les hauteurs de Tournon en Ardèche. C’est à l’invitation de Maia, à l’origine du projet LivMyLife, que j’ai pu vivre cette expérience en immersion. Venez, je vous emmène découvrir ce beau projet et mon expérience concrète.
Depuis la ferme de Fanny, on découvre un panorama somptueux
LivMyLife, c’est quoi ?
Je suis certaine que vous connaissez le principe du « vis ma vie ». Il s’agit d’avoir la possibilité, pendant un ou plusieurs jours, de se plonger dans le quotidien de quelqu’un d’autre. Si ce principe est assez répandu dans le monde de l’entreprise, par exemple pour découvrir le quotidien de collègues qui font d’autres métiers que le sien, il est parfois compliqué de trouver des professionnels pour le faire dans le monde artisanal ou agricole. Or, nombreux sont ceux qui aimeraient avoir un aperçu concret d’un métier, que ce soit parce qu’ils envisagent une reconversion ou par simple curiosité.
Partant de ce constat, Maia a imaginé Livmylife, un concept de plateforme pour mettre en contact des Généreux qui ouvrent leurs portes et des Curieux qui viennent découvrir. Le but est de favoriser les échanges, en permettant aux Généreux de partager leur passion et aux Curieux de faire le plein d’idées inspirantes. Quand Maia m’a contactée, et m’a présenté ce projet, j’ai tout de suite aimé le concept, et me suis portée volontaire pour le tester.
Après une recherche sur le site internet de LivMyLife pour choisir le stage en immersion qui me convenait, j’ai contacté Fanny qui produit des plantes sur les hauteurs de Tournon. Il y avait d’autres propositions très intéressantes mais j’avais comme critère que ce ne soit pas trop loin de la maison, et l’univers des plantes m’intéresse beaucoup. Suite à quelques échanges, nous avons convenu avec Fanny d’une date pour que je vienne sur sa ferme découvrir son quotidien.
Mon expérience en immersion chez Fanny, productrice de plantes
Une matinée au champ
Le rendez-vous était donné à l’atelier de Fanny vers 9.30. Nous sommes d’ailleurs arrivées pile en même temps, chacune par un côté de la route différent. Nous avons commencé par faire connaissance autour d’un tisane, issue des préparations de Fanny, et en avons profité pour discuter du planning de la journée et de mes attentes. Nous avons ensuite pris la direction du champ voisin où poussent les différentes plantes utilisées par Fanny pour leurs vertus, que ce soit dans ses infusions ou dans ses macérations cosmétiques. Notre première tâche était le désherbage des échinacées. Fanny a commencé par me montrer quelques plantes et me faisant découvrir aussi leurs odeurs. Puis nous avons commencé à arracher les herbes qui venaient étouffer les échinacées en pleine croissance, installées côte à côte et profitant de ce moment pour discuter.
Vue sur la vallée du DouxDans le champ de culture
Après une petite heure de désherbage, nous avons récupéré un panier et des épinettes pour aller cueillir le sureau en fleurs. Nous sommes partis dans les champs en pente derrière la ferme où le voisin de Fanny fait pâturer des chevaux (que nous n’avons pas croisés ce jour-là). Tout en navigant dans les ronces et les orties, nous avons coupé plus de 700 grammes de fleurs. Une fois le panier plein, nous sommes revenues vers la ferme pour mettre notre récolte à sécher. Fanny en a profité pour m’expliquer le fonctionnement de son séchoir qui tire partie de la chaleur du soleil via une tôle et une circulation d’air naturelle.
dans le champcueillette avec vuesureau en fleurs
Un après-midi au labo
Avant de faire la pause déjeuner, nous avons déplacé un peu de matériel et de plantes séchées dans une petite salle à proximité en prévision de l’atelier que Fanny devait mener le surlendemain. Après le repas que nous avons partagé, nous avons fait des tâches à l’intérieur. Nous avons commencé par la mise en flacons d’un macérat huileux d’immortelle. Après m’avoir montré, Fanny m’a laissé faire. Et je dois avouer que cela demande beaucoup de précision pour remplir correctement des petits flacons de 15 millilitres. Une fois préparée la quarantaine de flacons dont Fanny avait besoin, nous avons débuté la préparation d’un mélange pour infusion avec des orties, du romarin, et de la menthe. Nous avons manqué de temps pour mélanger les plantes mais nous avons découpé les orties en plus petits morceaux, en particulier les tiges (que Fanny conserve dans son infusion car elles sont pleines de vertus). Après cela, il était temps de redescendre dans la vallée du Rhône pour notre dernière tâche de la journée. Fanny m’a emmenée réapprovisionner son rayon dans un des magasins de producteurs où elle distribue ses produits.
L’huile à l’immortelle était très d’une couleur dorée, et son odeur très parfumée.
Ce que j’ai pensé de mon expérience LivMyLife
J’ai réellement apprécié cette journée avec Fanny. Nous avons passé la plupart du temps à discuter. Fanny m’a donné plein d’explications très claires sur son métier, la façon dont elle travaille, et les vertus des plantes qu’elle utilise. Mais surtout, nous avons beaucoup échangé autour de nos parcours de vie respectifs. J’ai trouvé ces échanges vraiment très enrichissants. Fanny a su orienter la journée en fonction de mes aspirations, et je n’ai aucun doute qu’elle aurait pu mener la journée tout autrement si j’avais souhaité avoir plus de détails sur l’une ou l’autre facette de son métier.
Concernant le projet LivMyLife, comme je l’ai écrit plus haut, j’ai tout de suite été convaincue par le concept. J’avais très tôt échangé par écrit et par téléphone avec Maia, que j’ai rencontrée en mars sur un salon. Son enthousiasme pour ce projet est hyper communicatif. Quant à la plateforme, je l’ai trouvée très simple à utiliser en tant que Curieux. Si à ce jour, le nombre de propositions de stage est encore limité, Maia cherche activement de nouveaux Généreux. Si vous êtes intéressés pour en faire partie, n’hésitez pas à contacter Maia via le site internet de LivMyLife afin qu’elle vous donne plus d’informations.
Liens utiles
Plateforme LivMyLife : pour découvrir les propositions des Généreux et réserver un stage
Le site de Fanny La Magie des Plantes : pour découvrir et acheter les produits qu’elle fabrique à partir des plantes qu’elle cultive ou ramasse.
Tournon – Ardèche – mai 2025
(*) J’ai été invitée par LivMyLife à participer au stage chez Fanny. Il s’agit donc d’une collaboration commerciale (non rémunérée). Mon avis et mon enthousiasme sont bien réels et reflètent très exactement l’expérience que j’ai vécue.
Fin avril, je suis allée découvrir la micro ferme Wopaya à l’occasion d’une journée portes ouvertes. Le ferme est située à La Baume Cornillane (où je vais souvent me balader, que ce soit du côté du château des Cornillans, des roches de la Pangée ou de la cascade du Rif). Sur un peu plus d’un hectare de terrain, aux portes du village, Marithé a installé ses plantations l’année dernière. Elle produit essentiellement des plantes aromatiques et médicinales, ainsi que des petits fruits. L’ensemble du projet a été conçu et réalisé par Marithé aidé de ses proches.
Bienvenue à la ferme Wopaya
Ce qui frappe lorsqu’on arrive sur le terrain de Wopaya (et que l’on remarque de loin : je l’avais vue depuis longtemps en allant marcher aux environs du château), c’est la serre en forme de dôme géodésique. Située au centre d’une mare, de loin, elle fait penser à un hébergement insolite. Mais c’est une vraie serre qui a été pensée pour résister aux vents dominants et apporter un maximum de lumière aux plantes aux périodes de l’année où elles en ont le plus besoin. A l’intérieur, les jeunes plants de tomates, fraisiers, piments, maïs, tournesols ou encore courgettes semblaient effectivement s’y épanouir.
Jeunes pousses avec vue sur le château des Cornillans
Avec la mare entourant la serre, c’est toute une biodiversité qui s’est installée sur la ferme. Pendant la visite, on entendait d’ailleurs les grenouilles chanter. Et il n’était pas très compliqué de repérer des larves de libellules dans l’eau. Autour de l’eau, ce sont des bleuets qui ont été plantés. De l’aveu de Marithé, c’est déjà parce que c’est joli même si ensuite, elle en utilise les pétales dans les recettes de ses infusions.
Le petit pont en bois d’inspiration japonisante ajoute une touche de charme complémentaire à la serre.
Un peu plus loin, Marithé nous entraine à la découverte de la forêt jardin. C’est un concept que j’avais connu l’an dernier lors de la visite de la ferme du Croissant Fertile dans les Monts du Lyonnais. A La Baume Cornillane, Marithé a planté 3 étages de végétation : des fraisiers au sol, puis des cassissiers, groseillers et framboisiers qui occupent une hauteur intermédiaire et enfin des arbres fruitiers. L’idée est que chaque niveau puisse bénéficier des effets des autres, qu’il s’agisse d’ombre, d’humidité ou de l’aspect couvre sol. Les allées de la forêt jardin sont sinueuses dans le but là encore de limiter les impacts du vent en en « cassant » la trajectoire.
Une forêt jardin avec vue !
Sur une autre parcelle, Louison, le stagiaire de Marithé, a commencé à installer une culture en syntropie. L’idée est de maximiser la biomasse tout en étageant aussi les cultures. Il est ainsi prévu de planter des tomates et piments sur la partie basse et des maïs et tournesols pour la partie haute. La culture est initialement dense afin de permettre ensuite de venir tailler les plantes hautes pour créer des arrivées de lumière vers les plantes basses tout en laissant sur place les coupes en guise de paillage, qui en se décomposant enrichiront le sol. L’apport extérieur en eau est ainsi très modéré voire nul avec comme but la création d’un microclimat. C’est une expérimentation grandeur réelle que mènent donc Marithé et Louison cette année.
Je crois que j’ai eu un vrai coup de cœur pour la jolie serre de Wopaya
Pour terminer ma visite, j’ai passé un long moment dans la prairie mellifère qui occupe la partie du terrain qui n’est pas encore cultivée. Là, les fleurs étaient nombreuses en cette période de l’année. Comme un apiculteur a posé quelques ruches au fond du pré, c’était un vrai plaisir de regarder les abeilles venir butiner.
BourrachePhacélieTrèfle incarnat
Wopaya La Baume Cornillane – Drôme – avril 2025
Informations pratiques :
Marithé transforme les plantes produites sur la ferme Wopaya. Elle utilise les aromates pour les ajouter à des thés et tisanes ou des préparations originales, de type gomasio. Mes coups de coeur vont à la tisane Wake Up à base de menthe et de romarin et au Wopasio Salsa qui intègre du piment et du poivre. Si vous habitez dans la région de Valence, plusieurs commerçants proposent les produits de la ferme Wopaya (je les trouve par exemple chez mon boucher). Mais sinon, il y a un site de vente en ligne Wopaya.com.
Il y a une quinzaine de jours, j’ai été invitée par l’office de tourisme des Monts du Lyonnais pour participer à un instameet à la découverte d’une partie de leur territoire. Le programme comportait différentes activités pour profiter de la campagne autour du joli village de Mornant (spoiler alert : la journée a été fabuleuse !). Je vous propose donc de me suivre dans ma découverte des Monts du Lyonnais, juste après un petit rappel géographique.
Panorama depuis le village de Riverie
Les Monts du Lyonnais, c’est où ?
Très honnêtement, c’est la première question que je me suis posée quand j’ai reçu l’invitation. Je situais vaguement les Monts du Lyonnais juste en dessous du Beaujolais, à l’ouest de Lyon. En me renseignant, j’ai découvert qu’en fait, la zone descend beaucoup plus bas, quasiment jusqu’à la vallée du Gier (Mornant est à une dizaine de kilomètres de Givors). C’est aussi beaucoup plus près de chez moi que ce que j’imaginais. Je me suis aussi rendue compte que lorsque j’étais étudiante, en stage dans la région lyonnaise, j’avais carrément tourné autour des Monts du Lyonnais sans jamais vraiment y aller, ou du moins sans jamais vraiment me rendre compte que j’y étais. Je me souviens par exemple que le vendredi soir en sortant de mon stage, je prenais la voiture pour aller faire mes courses dans un centre commercial à Saint Genis Laval. De fait, je passais donc dans les Monts du Lyonnais. De même, j’étais allée voir les superbes arches de l’aqueduc du Gier à Chaponost, sans les situer dans les Monts du Lyonnais. Comme quoi, on ne connait pas forcément bien les lieux à côté desquels on vit (mon stage avait tout de même duré 6 mois !).
Le Croissant Fertile, paysans boulangers
Mais cette fois, je sais où je vais et c’est un peu avant midi que j’ai rejoint le groupe à la ferme du Croissant Fertile à Mornant. Pour les autres, la journée avait commencé par une balade en trottinette électrique à laquelle je n’ai pas participé (si vous vous souvenez, j’avais fait une balade sur ce type d’engin déjà et était arrivée à la conclusion que ce n’est pas une activité que j’avais envie de pratiquer à nouveau, mais de l’avis général la balade matinale autour de la chapelle Saint Vincent de Saint Laurent d’Agny était vraiment sympa). Après les retrouvailles avec les copains Eclaireurs pour Partir-Ici.fr et avoir fait connaissance avec les quelques autres instagrameurs présents, nous avons suivi une visite de la ferme.
Denis et Honorine sont paysans boulangers. Ils cultivent des céréales sur leur ferme bio qu’ils transforment ensuite eux-mêmes en pain qu’ils vendent en circuit court. C’est Honorine qui nous guide dans notre découverte de leur activité. Elle commence par nous expliquer les origines de la culture des céréales, de la référence du nom de la ferme à cette région d’Asie Mineure où la domestication des blés a eu lieu et de la façon dont les blés ont évolué. Elle nous parle de comment les gros industriels ont pris la main sur la culture céréalière en France après la 2e guerre mondiale quand il a fallu nourrir toute la population avec une main d’œuvre diminuée, comment la mécanisation à outrance et l’utilisation d’engrais chimiques a conduit à un cercle infernal de sélection drastique des blés sur leurs caractéristiques génétiques pour répondre aux enjeux des grandes exploitations céréalières, comment une « variété » est devenue peu à peu une uniformité et comment certains paysans ont choisi de revenir à des cultures plus empiriques et respectueuses. Honorine nous montre aussi les différences entre les céréales cultivées sur la ferme : blés, seigle et sarrasin.
Honorine de la ferme du Croissant Fertile à Mornant
Ensuite, Honorine nous emmène dans sa forêt jardin où du blé a été planté pour nous donner un aperçu d’à quoi ressemblent leurs champs. On découvre donc des blés de population (donc des blés mélangés, pas une variété unique) bien verts à cette période de l’année. On constate que tous les pieds ne sont pas à la même hauteur et que les épis ont des différences. Honorine nous montre aussi les fleurs du blé (j’ai donc appris que le blé fleurit, ce qui lorsqu’on y réfléchit est assez logique si on veut obtenir des grains).
Blés de populationBlé en fleurs
Puis, nous revenons vers la ferme pour qu’Honorine nous parle des étapes à partir de la moisson. On croise d’ailleurs la moissonneuse-batteuse, une vieille dame qui a une cinquantaine d’années et que Denis a remis en état et entretient. Puis, nous jetons un œil aux silos, tandis qu’Honorine nous donne des explications sur le stockage et la conservation des grains ainsi que sur la vis sans fin. Nous passons ensuite dans la meunerie où deux fois par semaine, le blé est écrasé avec une meule de pierre, puis tamisé pour séparer le son de la farine. Enfin, nous passons dans le fournil pour les dernières informations sur la fabrication du pain et le levain. Ce qui frappe en entrant, c’est avant tout la bonne odeur de pain qui se dégage, mettant tout de suite l’eau à la bouche. Et cela tombe bien car nous terminons par une dégustation des pains de la ferme : ils sont absolument délicieux (j’en ai d’ailleurs acheté 1 kg, et il n’a pas fait long feu une fois de retour à la maison : ramené le samedi soir, le lundi après le petit déjeuner, il n’en restait plus. Nous étions trois !).
dans le fournil, les panières sont bien rangées en attendant la prochaine fournée de paindans le pétrin, quelques pains cuits la veille nous attendent
Un repas frais et local
Après cette mise en bouche, il était temps de passer au repas. Et il faut dire que l’office de tourisme des Monts du Lyonnais nous a bien gâtés. Ils avaient dressé des tables à l’ombre, sous la grange de la ferme (car au milieu d’un mois de mai bien pluvieux, nous avons bénéficié d’une journée de grand soleil !). Il y en avait pour tous les goûts : des tartes et salades préparées par Alice au Pays(un traiteur mornantais que je connaissais car il livrait des plats dans un magasin à côté du bureau à Lyon), ainsi que des fromages, des charcuteries, des tartinades, des cerises et des jus de fruits de producteurs locaux achetés à la boutique Uniferme, juste à côté de Mornant (j’y ai d’ailleurs fait un arrêt en repartant pour acheter des fraises, du jus de fruits, de la confiture et du fromage).
Tarte salée et charcuteriesPlateau de fromages
Riverie, petite cité de caractère
Après le repas, nous avons pris la route direction le village de Riverie qui a été classé en 2017 « petite cité de caractère ». Quand on arrive sur place, on comprend rapidement pourquoi. Riverie est en effet un village médiéval plein de charme. Accueillis par un des adjoints au maire, nous avons pu profiter d’une belle promenade dans les ruelles et le long du chemin de ronde. Les voitures sont limitées dans le bourg à celles des riverains et c’est ainsi très agréable de flâner en admirant les jolies façades. Quant aux vues depuis le chemin de ronde, elles sont époustouflantes et on n’a aucun mal à imaginer pourquoi une place forte avait été installée ici au Moyen-Âge. Par temps dégagé, on voit les Alpes, des Ecrins au Mont Blanc. On devine aussi très bien l’agglomération lyonnaise, située à une trentaine de kilomètres.
Le village de Riverie est très fleuri
Depuis le village, les vues panoramiques sont nombreuses
Riverie est située au cœur des Monts du Lyonnais, dans un écrin de verdureDepuis le village, apercevoir les AlpesDepuis le chemin de ronde, on voit bien l’agglomération lyonnaise et on devine même la forme du Crayon sur la gauche
Le château de Riverie, chambres et table d’hôtes
En milieu d’après-midi, nous étions attendus au château de Riverie avec les Eclaireurs pour une présentation des Gites de France de la région Auvergne Rhône Alpes et de leur partenariat avec Partir-Ici.fr. Le château de Riverie propose des chambres et une table d’hôtes, labellisées Gites de France. Nous avons pu jeter un œil à quelques-unes des chambres, et cela m’a donné très envie d’y séjourner. Morena et Stéphane ont su aménager les lieux dans un style en adéquation avec le bâti, dans un esprit très cosy chic. Leur jardin est un havre de paix d’où l’on bénéficie d’une vue sur le village et tous les environs. Stéphane, qui est cuisinier de métier (et « toque blanche » dans le cadre de son emploi), propose chaque soir un repas à base de produits frais et locaux. Pour nous, il avait préparé un superbe goûter, servi dans le jardin. Nous nous sommes régalés et avons apprécié passer ce moment à discuter à l’ombre des grands arbres.
Dans la cour du château de Riverie
Le château de Riverie est très accueillant
Dans le jardinvue sur les toits du village depuis la terrassele buffet du goûter regorge de produits frais et locaux
Certains de mes camarades sont ensuite partis à la chasse aux Gnolus dans le village de Riverie afin de le découvrir de façon un peu plus approfondie. Je devais pour ma part reprendre la route vers la maison afin de retrouver Melle 3e. Mais cet avant-goût des Monts du Lyonnais m’a donné très envie d’y revenir. De plus, avant le rendez-vous à la ferme du Croissant Fertile, j’avais fait un saut au bureau de l’office de tourisme de Mornant et la conseillère m’a donné plein d’autres idées de séjours et balades dans les environs ! (Je vous l’ai déjà dit mais les offices de tourisme sont le meilleur endroit pour récupérer des informations tant sur les lieux à ne pas manquer que sur des pépites méconnues)
La basse-cour de la ferme du croissant fertile
Mornant & Riverie – Rhône – mai 2024
(*) Vous l’avez compris, cette journée était une invitation (collaboration commerciale non rémunérée). J’ai été sincèrement surprise par la beauté des paysages et la diversité des activités et lieux à découvrir dans ce secteur des Monts du Lyonnais. C’est un coin de ma région qui est peu connu mais qui mérite qu’on y prête attention.
Avec le retour du printemps, on a souvent plus envie de prendre l’air et de pouvoir être dehors. Malheureusement, cette année, il a souvent fallu viser les moments de soleil entre les averses. Et avec une météo souvent instable, il était compliqué de prévoir de longues randonnées ou d’aller en montagne. Malgré tout, j’ai saisi chaque instant possible pour sortir ou faire des activités. J’ai donc privilégié des lieux à proximité de la maison (mais vous pouvez sans doute trouver des équivalents ailleurs) et qui permettent de profiter de la campagne, même si le temps est maussade.
Rochefort-Samson – Drôme – printemps 2024
Fabriquer des savons à la ferme de Julie
Dans les cadeaux déposés par le père Noël au pied du sapin, j’avais cette année encore un bon wecandoo pour un atelier de mon choix. L’an dernier, j’avais choisi des activités autour de la céramique et de la lavande. Cette année, j’ai opté pour la fabrication de savon. Pour cela, je suis allée chez Julie qui a une ferme où elle élève des ânesses. Elle les trait et se sert du lait pour fabriquer des savons. Je connaissais déjà Julie et ses savons pour l’avoir rencontrée il y a plusieurs années sur un petit marché de producteur et pour être allée visiter sa ferme lors de l’opération De Ferme en Ferme.
Les ânes de Julie
Il est tôt le matin quand nous arrivons à la ferme. Après un coup d’oeil au paysage qui se déploie au delà du bâtiment, Julie nous accueille dans l’écurie autour d’un thé et d’un café pour faire connaissance. Nous sommes 8 ce matin-là à participer à l’atelier, qui va durer 3 heures. Nous passons dans la boutique où Julie a installé le nécessaire pour que nous fabriquions nos savons, juste à côté de son laboratoire. Après quelques explications sur la saponification à froid, nous nous lançons dans la réalisation, en suivant le pas à pas que Julie nous a préparé. C’est simple et précis à la fois, et l’ambiance est à la bonne humeur. Je ne vois pas le temps passer, et pourtant l’heure du déjeuner est proche alors que chacun verse son savon dans un moule. C’était vraiment une belle expérience, et Julie sait partager sa passion pour la cosmétique artisanale et ses ânesses.
Tout est prêt pour commencer l’atelier
Le savon frais a une allure de crème dessert !
Avant de partir, je fais un tour dans la boutique pour acheter du savon et du baume à lèvres. En effet, mon savon ne sera utilisable que dans quelques mois. Il faut aussi avouer que la gamme proposée par Julie est très tentante (et que pour les avoir déjà essayés, je sais que ses savons sont top).
« Ici le bonheur est fait maison »
La jolie mise en scène des savons de Julie dans une armoire ancienne et des bassines en métal
(*) La ferme de Julie, Juli’Anesse, se situe dans la campagne de Rochefort Samson, 1235 Chemin des Ravets. La boutique à la ferme est ouverte deux après-midi par semaine, et Julie propose aussi une boutique en ligne.
Choisir ses iris chez un hybrideur
Si vous me suivez un petit peu, vous savez déjà que je suis fan d’iris. Pour ceux qui sont dans le même cas que moi et qui ont un jardin, il est possible d’aller choisir ses iris soit dans une pépinière, soit chez un hybrideur (qui donc créé ses propres iris et peut ensuite les proposer à la vente). Il y a plusieurs spécialiste de cette fleur dans la Drôme, et j’ai mes habitudes aux Iris du Grand Barbu depuis une bonne dizaine d’années. Mais, Daniel qui s’en occupe, va cesser son activité après cette saison. C’est Cédric qui va reprendre le flambeau, mais sur un autre terrain. Cette année marquait donc une transition, avec des iris visibles dans les deux jardins. J’étais allée au début du mois de mai voir les iris de Daniel au Grand Barbu, et j’y étais retournée un peu par hasard au milieu du mois. Je pensais alors avoir fini mes balades dans les iris pour l’année. Mais, un groupe de copains a organisé quelques jours plus tard, un peu à l’improviste, une visite chez Cédric, dans son jardin Iris Passion. Je n’ai pas hésité longtemps avant de me joindre à eux.
Iris Passion – Saint Marcel les Valence – Drôme – mai 2024
(*) Iris Passion, quartier les Blaches, 26320 Saint Marcel les Valence – prochaine ouverture au printemps 2025
Faire une promenade à travers champs
A chaque fois que cela a été possible, j’ai essayé d’aller me balader. Les occasions n’ont pas été si nombreuses et souvent les éclaircies de courte durée. J’ai donc privilégié les promenades proches de chez moi. Je n’ai ainsi pas forcément suivi d’itinéraire bien précis, préférant souvent ne pas trop m’éloigner d’un endroit où je pourrais m’abriter en cas de forte pluie soudaine, ou restant à proximité de ma voiture. Parmi ces balades, je peux citer la jolie petite boucle qui part du parc de Lorient à Montéléger en direction de Beauvallon le long de la Véore avec le retour le long du Pétochin. C’est une balade facile et pas trop longue que j’ai déjà fait plusieurs fois, et c’est celle à laquelle j’ai pensé en premier quand nous avons voulu nous promener avec une copine après plusieurs jours de fortes pluies. S’il y avait bien quelques flaques de boue sur le chemin, celui-ci était globalement très praticable. Nous en avons aussi profité pour une pause au bord d’une mare qui a été creusée par Valence Romans Agglo afin de favoriser la biodiversité. Bordée de quelques iris des marais, la mare accueille déjà de nombreuses grenouilles et des libellules.
Vue sur les champs environnantsAu bord de la mare
Montéléger/Beauvallon – Drôme – mai 2024
(*) Le départ de cette boucle se fait au parc de Lorient, le long de la rivière sur la rive droite. Arrivé au pont de Beauvallon, il faut le traverser et revenir vers Montéléger par la rive gauche de la Véore. Le chemin suit naturellement la Véore puis son affluent le Pétochin, que l’on peut traverser un peu plus loin via une passerelle en bois pour rejoindre la rive gauche de la Véore et l’entrée du Parc de Lorient. La boucle fait environ 5 km, et ne présente aucune difficulté.
Moutons dans un champ – Chabeuil – Drôme – mai 2024
Parmi les petites balades pas trop loin de chez moi, il y a aussi :
Je viens de passer deux semaines de vacances en Bretagne, à deux pas de la Normandie, dans la maison de mon enfance… Au programme : des randonnées, des moments en famille, de la culture, du soleil, et plein de jolis souvenirs… Avant l’arrivée des articles détaillés (dont je vous mettrai la liste à la fin de ce billet), voici donc quelques instantanés.
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METTRE LES PIEDS DANS L’EAU
Cancale – Ille-et-Vilaine
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MANGER DES GLACES
Ananas & gingembre – sur le port de Cancale – Ille-et-Vilaine
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ADMIRER LES HORTENSIAS
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PRENDRE UN GOUTER CHEZ PICORETTE
Coulant au chocolat et thé glacé
(*) Picorette, 24 rue Saint Sauveur, 50400 Granville
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DÉCOUVRIR DU STREET ART
Rodéomar – Granville – Manche
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DINER AU RESTAURANT
Tartare Huître & Bar / Saint Pierre cuit sur le dos
(*) Le Point G, route de Saint Malo, 35120 Saint Broladre
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CHERCHER LES PAPILLONS
Falaises de Carolles – Manche
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OBSERVER LES DAIMS(et acheter des caramels à la ferme)
CUEILLIR UN BOUQUET DE LAVANDE DE MER(pour le faire sécher ensuite)
Pointe du Grouin du Sud – Manche
(*) ATTENTION : la lavande de mer est une espèce réglementée La cueillette n’est pas autorisée partout et nécessite de se renseigner au préalable.
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JOUER AVEC LES MOTS
Dinan – Côtes d’Armor
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ALLER VOIR AILLEURS….
Magasin de souvenirs – Dinan – Côtes d’Armor
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FAIRE LE Marché
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REGARDER LE SOLEIL SE COUCHER
Mont Saint Michel – Manche
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ÉCOUTER LA CONVERSATION DES GOÉLANDS
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VISITER DES LIEUX DE Mémoire du débarquement
Sainte Mère Eglise – MancheSimulateur de vol – D Day Experiencereconstitution d’une scène de rue photographiée en juin 1944 à Carentan– D Day Experience
(*) D Day Experience – Dead Man’s Corner Museum à Saint Côme du Mont (Manche) est un musée présentant une très grande collection d’objets allemands et américains autour de la bataille de Carentan et en particulier des évènements ayant eu lieu au Dead Man’s Corner, dans la ferme même où la musée a pris place. Il propose aussi une expérience de simulation de vol au dessus de la Manche dans un avion de transport de parachutistes le jour du débarquement. L’ancien musée du Dead Man’s Corner était déjà parmi les plus intéressants que j’avais visité. Cette nouvelle version est encore plus intéressante !
Le week-end dernier, j’ai profité de l’opération De Ferme En Ferme.
Habituellement, de ferme en ferme a lieu en avril mais cette année, cela a été reporté au dernier week-end de septembre. Chaque année, nous en profitons pour découvrir quelques fermes autour de chez nous. Cette fois, compte-tenu des conditions sanitaires actuelles et des contraintes que cela générait, il y avait moins de fermes participant à l’opération.
Nous sommes allés voir trois exploitations agricoles le samedi : un domaine viticole (je vous en reparlerai), une ferme qui produit des pâtes (celles que nous consommons habituellement puisque je les trouve en vente dans ma boucherie), et un élevage de cochons en plein air. J’avoue que j’avais mis d’office ce dernier sur la liste uniquement dans l’espoir de voir quelques jeunes cochons…
Et je n’ai pas été déçue : il y en avait tout un champ ! De plus, contrairement à leurs ainés, ils ne passent pas encore leurs après-midi à dormir à l’abri du vent, mais sont très curieux et n’hésitent pas à s’approcher. Si quelques uns essayaient de se reposer, vite dérangés par leurs congénères, la plupart fouissaient le sol ou gambadaient….
Ferme des Ayasses – Vaunaveys-la-Rochette – Drôme – septembre 2020