[projet 52-2023] semaine 6 – tout un symbole

Tout un symbole… voilà le thème de cette semaine du projet 52. Et j’avoue qu’il m’a posé quelques soucis pour l’illustrer : en partie parce que j’ai manqué de temps ces derniers jours prises par de multiples obligations personnelles, mais aussi parce que j’ai pas mal hésité sur la façon de l’aborder. En effet, j’ai d’abord pensé à photographier un objet qui représente une région (en l’occurrence, j’avais des idées autour de la Bretagne entre hermine et triskel), mais je n’ai pas réussi à trouver une composition qui me convienne. J’ai ensuite pensé au monument aux morts de ma commune, mais je n’ai pas pu y aller à un moment où la lumière y est jolie. Puis, de fil en aiguille, j’ai cherché du côté des systèmes d’écritures qui sont un ensemble de symboles.

Et rapidement, j’ai repensé à l’os coché qui se trouve au Musée de Valence et qui pourrait bien être l’un des tous premiers calendriers de l’histoire de l’humanité. Découvert à la fin des années 1960 dans la grotte de Thaïs à Saint Nazaire en Royans, il est d’abord considéré comme un objet décoratif. Mais en 1991, une étude américaine, menée par l’archéologue Alexander Marschack sur une centaine d’os coché retrouvés un peu partout en Europe, met en évidence qu’il s’agirait d’un système d’enregistrement du temps qui passe. Les encoches gravées correspondraient à la notation d’observations astronomiques, en particulier des cycles de la Lune fait par nos ancêtres à la fin de la dernière période glaciaire, il y a bientôt 15 000 ans. L’os coché drômois a également intégré le corpus d’une étude scientifique en cours sur ces os afin d’affiner les analyses de Marschak.

Sa symbolique est si forte que lors de la rénovation de 2007/2013 du Musée de Valence, la façade du bâtiment s’est parée d’une reproduction des encoches.


Pour découvrir quels symboles ont été choisis par les participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

[Drôme] à la grotte de Thaïs, plonger dans le monde souterrain

Alors qu’une n-ième vague de chaleur s’était abattue sur la région l’été dernier, nous avons, avec Melle 3e, cherché où nous pourrions bien aller nous mettre un peu au frais. Très vite, l’idée d’une grotte a émergé. Comme nous étions allées à la grotte de Choranche il n’y a pas si longtemps (et dans des circonstances similaires), nous avons opté pour aller redécouvrir la grotte de Thaïs à Saint Nazaire en Royans.

La grotte de Thaïs présente un paysage souterrain typique de karst

De la préhistoire… à nos jours

L’occupation de la grotte de Thaïs remonte à la préhistoire. En effet, de nombreuses découvertes archéologiques ont permis d’établir avec certitude qu’homo sapiens venait ici à la belle saison et s’y installait pour passer quelques mois en chassant. La première partie de la visite porte donc sur cette occupation préhistorique de la grotte et sur le mode de vie de nos ancêtres nomades, leurs outils, mais aussi leur art. En effet, si aucune paroi de Thaïs n’a servi de support artistique, on y a trouvé plusieurs os sculptés, dont le fameux os coché, visible au musée de Valence, et qui pourrait bien être le tout premier calendrier de l’histoire de l’humanité.

Fermée par les éboulements, ses entrées masquées par les maisons du village, la grotte ne verra plus d’humain pendant plusieurs siècles. Elle n’est pourtant pas complètement cachée, puisqu’une rivière sort de la grotte pour se jeter dans la Bourne, au pied de l’aqueduc. C’est finalement dans les années 1970 que la grotte sera vraiment aménagée pour la visite.

Ainsi, toute la partie émergée de la grotte est aujourd’hui accessible aux visiteurs pour une découverte à la fois préhistorique et géologique. La visite à pied s’achève là où commence le monde de la rivière souterraine. Plus d’un kilomètre de galeries noyées ont toutefois été explorées par des plongeurs spéléologues, et on ne sait pas dire combien il en reste à explorer. Ces plongées profondes sont rares car les expéditions sont couteuses et nécessitent beaucoup de préparation.

L’autre grand mystère de la grotte, c’est la provenance de cette rivière. Malgré plusieurs études, et expérimentations, la source n’a pas été trouvée. Il semblerait que la rivière arrive de sous la montagne de Musan compte-tenu de l’orientation des galeries, mais à ce jour, il n’y a aucune certitude.

Concrétions colorées

Merveilles souterraines

L’intérêt de la visite de la grotte de Thaïs (outre les 13°C constants qui nous ont permis de passer un bon moment au frais) réside dans sa géologie. Les salles de la grotte ont été creusées au fil des millénaires par la rivière souterraine. Puis, quand le niveau de l’eau a baissé, ce sont les infiltrations qui ont pris le relais, produisant des stalactites et stalagmites, mais surtout des draperies et autres concrétions aux formes originales.

Et ces concrétions se sont parées de nombreuses couleurs. Le monde de la grotte de Thaïs n’est absolument pas monochrome. On croise de l’ocre, du noir, du rouge. Ce sont les résultats de l’oxydation des minéraux présents dans le sol au dessus de la grotte (en particulier le fer), qui, transportés par l’eau, se déposent avec le calcaire.

Se promener dans la grotte de Thaïs, c’est véritablement s’aventurer dans un monde onirique, inattendu et merveilleux !

La grotte de Thaïs a de nombreuses couleurs et ce noir est du à une oxydation tout à fait naturelle
S’aventurer dans les entrailles de la terre
Concrétions « en chou-fleur »
La salle rouge doit sa couleur à l’oxydation du fer présent au dessus de la grotte
Draperies….
Draperies (bis)

Grotte de Thaïs – Saint Nazaire en Royans – Vercors – Drôme – août 2022

(*) Si vous souhaitez visiter la grotte de Thaïs, les conditions d’accès sont détaillées sur le site internet de Visites Nature en Vercors. Il y a du stationnement à proximité de la grotte.

[petits moments] en Chartreuse – juillet 2020

MERCREDI 15 JUILLET // JEUDI 16 JUILLET // VENDREDI 17 JUILLET


J’ai pris 3 jours de vacances en Chartreuse, un massif situé à à peine plus d’une heure de route de la maison et que je ne connaissais quasiment pas (en fait, je n’y étais pas retournée depuis que j’y avais passé une journée alors que j’étais en stage de fin d’études sur Lyon… en dehors des fois où je suis allée à la Bastille de Grenoble, mais bon, ce n’est pas vraiment le coeur du massif !).

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Cette fois, j’avais posé ma valise à Saint Pierre de Chartreuse et j’ai bien profité des alentours. Je vous reparlerai en détail de mes balades et découvertes les plus significatives. Mais voici déjà un petit aperçu.

Saint Laurent du Pont pavoisé pour le 14 juillet – Chartreuse – Isère
le village de Saint Hugues de Chartreuse et le sommet de Chamechaude – Chartreuse – Isère
Saint Pierre de Chatreuse – Chartreuse – Isère
Entremont le Vieux – Chartreuse – Savoie

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La visite au Musée de l’Ours des Cavernes est partie d’une boutade…. Nous avons découvert un petit musée spécialisé, fort intéressant et très bien conçu. Sa mise en place à Entremont le Vieux fait suite à la découverte en 1988 de milliers d’ossements d’ours des cavernes dans une grotte voisine. On estime que le site a servi de caverne d’hivernation aux ours entre moins 45 000 et moins 21 000. Ce qui a été retrouvé sont les squelettes des ours morts au cours des périodes d’hivernation.

Squelette reconstitué façon puzzle à partir d’ossements de plusieurs ours trouvés dans la grotte de la Balme à Collomb

(*) Musée de l’Ours des Cavernes, 73670 Entremont le Vieux (dans le massif de la Chartreuse)

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La vue depuis l’hôtel à Saint Pierre de Chartreuse était plutôt sympa…

Saint Pierre de Chartreuse – Chartreuse – Isère

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On a fait une pause pique-nique au bord du lac de Paladru en redescendant de la montagne et avant d’aller sur Voiron.

Vue depuis le bord du lac à Paladru – Isère
Au bord du lac à Paladru – Isère

(*) Attention, il y a peu de « plages » au bord du lac et plusieurs sont payantes, y compris des « plages municipales ».

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A Voiron, nous sommes allés visiter les caves de la Chartreuse. Installées sur l’ancien site de production, elles vont bientôt être réaménagées en un lieu de vie culturelle. Les travaux auraient dû être en cours mais ont été retardés de quelques mois, ce qui nous a permis de visiter les lieux.

La visite se termine par une dégustation de Chartreuse jaune et de Chartreuse verte, pour les plus de 18 ans et avec modération…

(*) Caves de la Chartreuse, Boulevard Edgar Kofler, 38500 Voiron. Il convient de vérifier au préalable les conditions de visite sur le site internet de la Chartreuse.

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Quant au hasard, il nous a conduit au café de la gare de Voiron qui a conservé son décor vintage.

Tables en formica aux pieds doublés de métal, bar en bois recouvert de zinc, vaisselier assorti, carrelage 50’s… rien ne manque !

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Il me restera à vous parler de la Grande Chartreuse, ses environs et son musée, du cirque de Saint Même, et de la cascade de la Pisserotte…. Cela devrait arriver d’ici quelques jours/semaines selon le temps dont je vais disposer.