[Paris] musées, expositions et spectacle : un city trip culturel

Pour la seconde fois cette année, nous avons avec Melle 3e articulé un séjour parisien autour d’un spectacle. Au printemps, nous étions allées voir Cyrano de Bergerac et visiter des musées plutôt méconnus. Cette fois, c’est Le Fantôme de l’Opéra qui nous a conduites jusqu’à Paris. Nous sommes donc parties deux jours, prenant le premier TGV du matin dans un sens et quasiment le dernier du soir dans l’autre sens. Outre le spectacle, nous avions repéré (et réservé) deux expositions d’importance recommandées par le professeur d’Histoire des Arts de Melle 3e.

bâtiment du palais du Louvre depuis l'intérieur de la grande pyramide
Vue sur le Louvre depuis l’intérieur de la Grand Pyramide

Grands magasins et passages, le shopping à la Belle Epoque

Nous sommes arrivées alors que la tempête Benjamin balayait la France. C’est donc de la pluie et du vent qui nous ont accueillies à l’arrivée gare de Lyon. Après avoir déposé nos valises à la bagagerie de l’hôtel, nous avons pris la direction de Saint Lazare car je souhaitais profiter de la matinée pour visiter la chapelle expiatoire. Malheureusement, elle est située au centre d’un jardin, qui était ce jour-là, comme tous les squares et jardins publics parisiens, fermé en raison des vents violents. Nous sommes donc parties en direction des Grands Magasins du boulevard Haussmann pour aller admirer les coupoles.

Nous avons commencé par le Printemps, dont nous étions le plus proche. La coupole, inaugurée en 1910, est selon moi la plus belles des coupoles parisiennes. Longtemps cachée du grand public, j’avais eu l’occasion d’y vivre une soirée de gala dans le cadre d’un de mes anciens postes. Suite à des travaux, l’ensemble des derniers étages du Printemps ont été rendus accessibles au public. Sous la coupole, nous avons pu visiter la petite exposition Sac Sac Sac qui retrace l’histoire du sac à main. Nous avons aussi admiré le grand vitrail dans l’escalier vers le dernier étage et profité entre deux averses de la vue depuis la terrasse.

Nous sommes ensuite allées voir la coupole des Galeries Layette, édifiée en 1912. Celle-ci est plus facile à voir que celle du Printemps car on peut la découvrir depuis le rez-de-chaussée en se plaçant au centre de la rotonde. Tout autour de la rotonde, un majestueux décor du début du XXe siècle est resté intact avec ses dorures et ses balcons aux ferronneries dessinées par Louis Majorelle. Après avoir admiré l’opulence de ce décor Art Nouveau, nous avons poursuivi par la visite de quelques passages couverts dans le même quartier.

un passage couvert parisien
Passage Choiseul

L’exposition Georges La Tour au musée Jacquemart André

Nous avions réservé un créneau en tout début d’après-midi au musée Jacquemart André dans le but de visiter l’exposition temporaire Georges de La Tour. Nous sommes arrivées en avance et avons du attendre l’heure dite pour pouvoir entrer dans le musée. Nous avons commencé par jeter un œil rapide aux pièces d’apparat de cet ancien hôtel particulier du XIXe siècle. Je suis toujours sous le charme du jardin d’hiver, encore plus les jours de pluie.

L’exposition Georges de La Tour est sous-titrée « Entre ombre et lumière ». Ce sous-titre est parfaitement adapté à la peinture de ce maître du clair-obscur. La plupart de ses tableaux présente en effet un éclairage délicat, souvent indirect, à la lueur d’une bougie ou d’une braise. Cette gestion de la lumière vient sublimer des scènes parfois simples, et apporter une aura particulière. Je connaissais de lui son tableau Le Nouveau Né, habituellement exposé au musée des Beaux Arts de Rennes où je l’avais découvert il y a longtemps. L’exposition m’a permis d’admirer une petite trentaine des œuvres de ce peintre méconnu, dont il ne resterait qu’une quarantaine de tableaux. Si j’ai apprécié la qualité des tableaux présentés et les explications des cartels, j’ai, comme régulièrement dans ce musée, détesté les conditions de visite : les salles sont petites, les éclairages sont approximatifs et créent des reflets sur des œuvres qu’on est obligé de voir de près, les visiteurs sont très nombreux et la circulation très difficile.

Le Fantôme de l’Opéra au théâtre Antoine

C’est pour Le Fantôme de l’Opéra que nous avions organisé ce séjour. Melle 3e avait en effet repéré ce spectacle dès l’ouverture des réservations l’été dernier. Nous avions ensuite choisi un jour pour nous y rendre et pris nos billets. Nous avons assisté à l’une des toutes premières représentations de ce nouveau spectacle musical monté au théâtre Antoine. Cette fois encore, nous étions très bien placées au second rang d’orchestre (nous avions pu profiter d’un tarif très avantageux lié à la première semaine de représentation). Si le spectacle ne restera pas comme un souvenir fort dans ma mémoire, j’ai passé un excellent moment de divertissement, porté par des artistes performants. La mise en scène, sympathique, n’est pas forcément très originale. Mais c’est un spectacle que l’on peut aller facilement voir en famille pour les fêtes de fin d’année.

enseigne lumineuse du théâtre Antoine à Paris, de nuit
Soirée au Théâtre Antoine

Le musée du Louvre

L’exposition Jacques-Louis David

Nous avions choisi de consacrer notre deuxième journée au Musée du Louvre, en commençant par l’exposition temporaire en cours, consacrée au peintre Jacques-Louis David. Nous avions des billets pour le premier créneau du matin. Nous sommes donc arrivées avant 9.00 pour faire la queue afin d’entrer dans le musée. Après avoir traversé la Grande Pyramide, nous avons filé vers le hall des expositions temporaires. Nous avons pu bénéficier d’un grand confort de visite, entre l’espace nécessaire pour bien admirer les œuvres et le faible nombre de visiteurs.

dans l'exposition temporaire Jacques Louis David au musée du Louvre
Face au Serment des Horaces

L’exposition se veut une rétrospective complète de la carrière de Jacques-Louis David, depuis ses premiers essais pour entrer à l’Académie Royale jusqu’à l’exil bruxellois. De nombreux tableaux, surtout de grands formats, sont présentés avec à chaque fois des explications très claires et intéressantes sur les cartels. Présentée de façon chronologique, on suit l’évolution picturale de David. L’exposition met aussi en regard ses tableaux avec ceux de ses contemporains, qu’ils aient été des concurrents ou des élèves devenus célèbres comme Ingres. Le travail de son atelier est évoqué à la fois à travers des dessins d’étude mais aussi avec des reproductions de ses tableaux, réalisées par ses élèves dans l’atelier. Il est à ce propos intéressant de constater des différences entre les différentes versions, qu’il s’agisse de la Mort de Marat ou du portrait de Napoléon dans son cabinet de travail. C’est une véritable plongée dans la vie artistique et politique de David, ses engagements et ce que celui lui a coûté.

Certains tableaux de David exposés au Musée du Louvre, comme par exemple Le Sacre de Napoléon, n’ont pas été déplacés dans l’exposition temporaire. Nous avons donc profité du fait que notre billet nous donnait aussi accès aux collections permanentes pour aller les voir. Nous avons vite constaté qu’il y avait beaucoup plus de monde dans ces salles du département de peinture, qui présentent de nombreux tableaux très connus.

devant le tableau de David "Le sacre de Napoléon" au musée du Louvre
Pour doubler la profondeur, un grand miroir a été installé en face du tableau Le Sacre de Napoléon.
L’occasion d’un nouveau selfie-musée.

En flânant dans le musée

Face à la foule dans les salles de peinture, nous avons opté pour la découverte du département des sculptures. Le hasard nous a fait passer devant plusieurs œuvres classiques dont L’esclave rebelle de Michel-Ange ou encore Psyché ranimée par le baiser de l’amour de Canova. J’ai aussi joué à un petit jeu que j’aime bien dans ce musée labyrinthique : regarder par la fenêtre. On y découvre souvent des points de vue intéressants sur la Pyramide ou sur les cours intérieures. Enfin, nous avons déjeuné dans l’enceinte même du musée (pour pouvoir continuer à visiter l’après-midi, toute sortie étant définitive). Pour cela, nous avons profité de la terrasse du café Mollien, donnant sur la cour centrale.

sculpture Psyché ranimée par le baiser de l'amour de Canova
Psyché ranimée par le baiser de l’amour de Canova
cour intérieure de style Napoléon III au musée du Louvre
Cour intérieure
le Louvre et la pyramide
Depuis la terrasse du café Mollien

Les cours Marly et Puget

Parmi mes endroits préférés au Louvre, il y a la cour Marly, et sa symétrique la cour Puget. Dans ces deux cours, réaménagées et couvertes dans les années 1980 lors du projet Grand Louvre initié par le président de la République François Mitterand. Je me souviens les avoir vues quand elles étaient encore les parkings du ministère des Finances lors de ma première visite au Louvre (en 1983). Aujourd’hui, elles constituent de formidables écrins pour les sculptures françaises monumentales autrefois destinées aux espaces extérieures. Elles permettent aussi de déambuler à travers les salles médiévales du département de sculpture.

détail d'un bas relief médiéval représentant un dragon
Coup de cœur pour ce dragon.
Détail d’un retable de 1508 représentant Saint Georges combattant le dragon


Nous avons quitté le Louvre à plus de 15.00, soit après 6 heures d’exploration. Après un bref passage au jardin des Tuileries, un café dans le Marais et un saut au Musée Carnavalet, nous avons pris un temps de repos dans le lobby de l’hôtel pour attendre l’heure de notre train.


Paris – octobre 2025


Informations pratiques

  • Printemps Haussmann, métro Havre-Caumartin. La coupole est située au dernier étage du bâtiment principal dit « Printemps de la femme ». Elle est accessible aux horaires d’ouverture du magasin.
  • Galeries Lafayette Haussmann, métro Chaussée d’Antin-Lafayette. La coupole et le décor Art Nouveau sont visibles depuis le rez-de-chaussée. Au 3e étage du magasin, un glasswalk est accessible pour mieux admirer l’ensemble des décors. Victime de son succès, l’accès s’y fait uniquement sur réservation d’un créneau horaire, pour quelques minutes. Il est cependant tout à fait possible de profiter complètement du décor depuis l’ensemble des étages du magasin.
  • Exposition Georges de la Tour, entre ombre et lumière – Musée Jacquemart André, métro Miromesnil. L’exposition est présentée jusqu’au 25 janvier 2026. La réservation de billets en amont est plus que recommandée. Certaines journées sont complètes largement à l’avance. L’ensemble des informations pratiques est disponible sur le site internet du musée Jacquemart André. Sans nous attarder dans les pièces meublées de l’hôtel particulier, ni dans le petit musée de Nélie André, nous avons mis plus d’1h30 à faire la visite.
  • Spectacle musical Le Fantôme de l’Opéra – Théâtre Antoine, métro Strasbourg-Saint Denis. Le spectacle est joué jusqu’au 11 janvier 2026, du mercredi au dimanche à 19.00. Les réservations se font en ligne sur le site internet du Théâtre Antoine.
  • Exposition Jacques-Louis David – Musée du Louvre, métro Palais Royal. L’accès aux expositions temporaires du musée du Louvre nécessite un billet d’entrée spécifique, qui ouvre aussi le droit d’accès aux collections permanentes. La réservation est obligatoire pour accéder au musée du Louvre et le créneau horaire doit être respecté (c’est contrôlé dans la file d’attente). Les réservations se font directement sur le site internet du Musée du Louvre. Nous avons passé 6 heures en tout dans le musée, dont 2 heures dans l’exposition temporaire. Nous n’avons bien entendu absolument pas fait le tour du musée. Si vous y allez, sélectionnez en amont ce que vous voulez absolument voir et priorisez ces œuvres.
Petite pyramide inversée dans le Carrousel du Louvre
Pour accéder au musée du Louvre, je préfère passer par le Carrousel du Louvre : il y a souvent moins d’attente pour passer la sécurité et cela permet de faire la queue à l’abri des intempéries.

  • Hébergement : j’avais choisi un hôtel entre la gare de Lyon et Bastille afin de pouvoir y laisser nos bagages facilement que ce soit le 1er ou le dernier jour. Il y en a plusieurs qui sont bien situés et agréables. Je fais mon choix en fonction des tarifs et disponibilités à la date où je voyage.
  • Repas : en dehors du café Mollien au Louvre (quiche ou sandwich, qualité correcte, prix élevé), nous avons mangé/pris le goûter dans des restaurants choisis un peu au hasard à côté de là où nous étions à l’heure du repas. Aucun n’est particulièrement mémorable ni à éviter absolument.

[Ecosse] Edimbourg, une ville à découvrir à pied

Edimbourg était notre ville d’arrivée et de départ. Nous y avons passé un peu plus de deux jours, et sommes loin d’avoir exploré toutes les possibilités de cette ville. J’ai été frappée par le dynamisme et l’énergie qui en émane, sans doute accentué par le fait que nous étions en pleine période des festivals. Nous y avons flâné, de jour comme de nuit. Nous avons arpenté les rues et ruelles, essentiellement dans Old Town, la vieille ville. Nous avons essayé de capter l’âme d’Edimbourg. Et nous nous sommes dit qu’il faudrait revenir tant il y a de choses à y faire. En attendant, voici quelques idées pour découvrir Edimbourg, de façon plus ou moins classique.

le château d'Edimbourg
Le château, construit sur un ancien volcan, domine la ville.

Dans Old Town, la vieille ville

Pour découvrir Old Town, nous avions rendez-vous avec Sarah de Wee Ecosse (une société qui propose des visites guidées francophones à Edimbourg, Glasgow et Inverness). Pendant 2 heures, nous avons parcouru la vieille ville à pied pour en découvrir quelques secrets. Nous en avons profité pour noter les suggestions de découvertes de Sarah, qu’il s’agisse de boutiques, ou de visites à faire.

Le Royal Mile

Les Closes

Le Royal Mile, c’est un peu la colonne vertébrale de la vieille ville d’Edimbourg. Allant du château au palais de Holyrood, ce mile relie deux résidences royales par une large avenue. Forcément, c’est hyper touristique et les boutiques tout au long de la rue se chargent bien de nous le rappeler. Mais pour peu que l’on y prête attention, les façades nous racontent des histoires. Et puis, il y a les closes : d’étroites ruelles se glissant entre les maisons hautes de 7 ou 8 étages, perpendiculairement à l’axe principal. Les closes, souvent en escaliers, partent à l’assaut des 2 côtés de la pente. Car Edimbourg n’est pas une ville plate et on a vite fait d’y pratiquer involontairement des exercices de step. Les closes permettaient de traverser la ville sans avoir à en faire le tour. Ils m’ont rappelé les traboules lyonnaises. Et comme leurs consœurs, les closes abritent aussi des petits trésors comme des cours bordées de bâtiments médiévaux, mais surtout ils offrent des points de vue uniques sur la ville.

Le château d’Edimbourg

A l’extrémité du Royal Mile, on trouve le château d’Edimbourg (Edinburgh Castle). C’est un incontournable quand on visite Edimbourg, surtout pour la première fois. Mais c’est aussi un lieu extrêmement fréquenté (comme peut l’être le château de Versailles par exemple). Nous avions déjà nos billets et y sommes allées à l’heure indiquée. Le château est immense et tout ne s’y visite pas (il est encore actuellement utilisé comme résidence royale). Plusieurs musées y sont installés, certains consacrés à des régiments ou à l’histoire militaire. Ayant un temps limité et face à la foule, nous avons choisi d’aller voir en priorité les lieux que Sarah nous avait conseillé. Nous avons ainsi vu les prisons avec les reconstitutions de la façon dont les pièces étaient occupées, la petite chapelle Sainte Margaret plus ancien bâtiment de la ville et les joyaux de la couronne d’Ecosse, très impressionnants dans leur chambre coffre-fort.

vue depuis le château d'Edimbourg
Le château domine la ville et offre de beaux points de vue sur celle-ci. Ici l’on voit le Scott Monument, la gare de Waverley, Calton Hill et le port
armoirie d'Ecosse et d'Angleterre
Plusieurs manteaux de cheminée dans le château reprennent les armoiries de l’union de l’Ecosse (la licorne) et l’Angleterre (le lion)

Nous sommes aussi allées voir le mémorial aux soldats écossais morts pendant la première guerre mondiale. Le bâtiment en forme de chapelle liste les batailles et les régiments engagés. Des registres permettent de consulter la liste des soldats morts au front. Puis, nous sommes passées dans la résidence royale, la grande galerie et avons jeté un œil aux broderies (ou plutôt leurs répliques) faites par Mary Queen of Scots, qu’en France nous connaissons plus sous le nom de Marie Stuart.

personnage en tenue de chevalier du Moyen Age
Nous avons croisé un roi d’Angleterre mais je ne sais pas lequel
la chapelle Saint Margaret du château d'Edimbourg
La petite chapelle Sainte Marguerite, plus vieux bâtiment d’Edimbourg.
(et un aperçu de la foule au château !)

(*) Les conditions de visite sont détaillées sur le site internet du château d’Edimbourg.
ATTENTION : Le lieu est très prisé des touristes, et il n’est pas rare que l’ensemble des billets d’une journée soit vendu bien avant la fin de celle-ci. Il convient donc de prendre ses billets à l’avance par internet si on veut s’assurer de pouvoir entrer dans le château.

La cathédrale Saint Giles

En descendant le Royal Mile depuis le château, on croise la cathédrale Saint Giles. Elle est consacrée au culte presbytérien, dont elle est considérée comme l’église d’origine. C’est en effet là que John Knox était prêtre. Construite en plusieurs étapes, l’église est un petit bijou d’architecture gothique. La nef accueille largement la lumière par des grands vitraux. Mais le plus impressionnant est la chapelle de l’ordre du chardon, de style gothique flamboyant et au plafond finement sculpté.

nef de la cathédrale St Giles à Edimbourg
dans la nef de la cathédrale St Giles
plafond de la chapelle du chardon dans la cathédrale St Giles à Edimbourg
le plafond de la chapelle de l’ordre du chardon

(*) L’entrée à la cathédrale St Giles est gratuite. Le visiteur est cependant invité très explicitement à faire un don du montant de son choix en entrant, soit en espèces, soit par carte bancaire. Il ne faut pas avoir peur de la petite queue à l’entrée : elle avance vite !

Victoria Street, Grassmarket et le Greyfriars kirkyard

Depuis le Royal Mile, entre le château et la cathédrale, des escaliers permettent d’accéder à Victoria Street. Cette rue, courbée, est connue pour ses devantures colorées et photogéniques. Sa vraie particularité reste cependant d’être sur deux niveaux, épousant la pente, avec des commerces à chacun des niveaux. Elle est aussi réputée pour avoir été une source d’inspiration pour l’autrice d’Harry Potter quand elle a imaginé Diagon Alley (le chemin de traverse). D’ailleurs, le pub où elle a écrit le premier roman est aussi dans cette rue. Forcément, Victoria Street est devenue un haut lieu de visite pour les Potter Heads du monde entier. Si vous voulez profiter tranquillement des lieux, il faut donc y aller tôt le matin ou en soirée.

En bas de Victoria Street, on trouve Grassmarket, une petite place bordée de pubs. Certains sont plus remarquables que d’autres. Ainsi The White Hart Inn est le plus ancien pub d’Edimbourg, installé en 1516. Un peu plus loin The Last Drop rappelle qu’autrefois la place servait aux exécutions publiques. Quoiqu’il en soit, si vous cherchez un endroit pour prendre un verre en fin de journée ou pour diner, il y a de quoi trouver son bonheur ici (et c’est moins touristique que sur le Royal Mile).

façade du pub The White Hart Inn à Edimbourg
Le plus ancien pub d’Edimbourg
Depuis Grassmarket et les rues environnantes, on a de jolis points de vue sur le château.
D’ailleurs la fameuse venelle (The Vennel) soit disant spot secret qui fait actuellement les beaux jours d’Instagram part de Grassmark
et.

Enfin, c’est aussi à proximité de Grassmarket que se trouve le Greyfriars kirkyard. Ce cimetière est connu pour être particulièrement hanté. Il faut dire qu’il a servi de lieu de détention des covenanters au XVIIe siècle et la tombe de celui qui les y a enfermés est située ici. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que le fantôme de Bloodie MacKenzie vienne s’y balader à la nuit tombée. Mais c’est aussi ici que l’on peut croiser le fantôme de Bobby. Ce Skye terrier est venu chaque jour attendre sur la tombe de son maître décédé pendant 14 ans. Devenu un symbole de fidélité, une statue le représentant se trouve à proximité du cimetière. Une pierre tombale lui a été érigée à l’entrée du cimetière. Entretenue par la ville, les visiteurs y déposent des bâtons avec lesquels le fantôme de Bobby joue la nuit. Par ailleurs, c’est sur les tombes de Greyfriars kirkyard que l’autrice de Harry Potter a trouvé l’inspiration pour les noms de certains de ses personnages, en particulier Tom Riddle (Tom Jédusor). Le cimetière est donc devenu très fréquenté par les fans du petit sorcier et les lieux commencent à faire les frais de cette popularité.

la tombe de Bobby à Greyfriars kirkyard à Edimbourg

De New Town à Dean Village

Redescendre vers la gare de Waverley depuis le Royal Mile

Pour changer de quartier et descendre du Royal Mile vers Princes Street, plusieurs possibilités s’offrent à vous. Il est possible de s’aventurer dans les closes et leurs escaliers. Mais il est également possible d’emprunter Cockburn Street. Cette rue commerçante descend doucement vers les quartiers plus récents. Elle a d’ailleurs été percée au XIXe siècle pour rejoindre la gare de Waverley (un cas unique de gare nommée à partir d’un personnage de roman, signe de la passion d’Edimbourg pour Walter Scott, l’auteur qui a redoré le blason de l’Ecosse dans l’imaginaire collectif). Si en journée il y a beaucoup de monde, j’ai beaucoup aimé l’ambiance qui s’en dégage à la tombée de la nuit.

Flâner sur Princes Street et ses jardins

Au pied de Cockburn Street, après avoir traversé le pont de Waverley, on arrive au pied du Scott Monument, immense flèche de style gothique érigée à la mémoire de l’écrivain romantique. C’est aussi le début des jardins de Princes Street, une artère très commerçante et bordée de boutiques comme on en trouve dans toutes les villes. Nous avions fait un tour dans les jardins de Princes Street le soir de notre arrivée après avoir diné au pub. C’est la vue sur le château qui nous avait attirées. Dans les jardins, la splendide fontaine Ross permet une jolie perspective. Un peu plus loin, le cimetière de l’église St Cuthbert offre une balade au milieu des croix anciennes, toujours sous le château.

la fontaine Ross et le château d'Edimbourg
Dans les jardins de Princes Street

La ville au carré

L’appellation New Town peut prêter à confusion. En effet, c’est une partie de la ville qui était nouvelle… au XVIIIe siècle, en opposition avec la ville médiévale. Conçue selon un plan très géométrique, le quartier offre une architecture homogène d’immeubles bordant de larges rues pavées. Cela rappelle l’architecture des beaux quartiers londoniens, qui datent de la même époque.

La promenade de Water of Leith

Nous avons traversé New Town pour nous rendre le long de la rivière Water of Leith. Là, une promenade bucolique longe l’eau : le Water of Leith walkway. Nous avons commencé notre balade le long de la rivière à Stockbrigde, vers l’aval avant de faire demi-tour pour aller en direction de Dean Village. Nous avons trouvé un peu de fraîcheur ainsi que quelques jolis points de vue. Ainsi, alors que j’attendais Melle 3e au passage piéton sur le pont de Stockbridge, une habitante m’a gentiment interpelée « have you seen the sculpture in the river ? » (avez-vous vu la sculpture dans la rivière ?), puis m’a expliqué comment la voir. En effet, une sculpture d’un homme taille réelle se dresse les pieds dans l’eau, et il faut un peu la deviner à travers le feuillage des arbres. Sans cette dame, nul doute que je serais passée à côté. Ce que je n’ai pas manqué de repérer par contre, c’est le héron qui était posé sur une branche juste au dessus de la rivière.

En continuant vers Dean Village, nous avons croisé St Bernard’s Well. Le monument du XVIIIe siècle abrite une source qui était réputée pour avoir des vertus médicinales. Puis, nous sommes arrivées à Dean Village. Là, un petit pont et quelques bâtiments forment un ensemble plein de charme. C’est depuis quelques temps l’un des lieux édimbourgeois les plus vus sur Instagram. Certes c’est mignon, mais il n’y a finalement pas énormément de possibilité de photos différentes et cela attire beaucoup de monde. Nous avons donc vite continué notre balade le long de la Water of Leith, avant de prendre une longe volée de marches afin de gagner un arrêt de bus pour rentrer à l’hôtel.

Dean Village
Dean Village : la photo Instagram !

L’énergie du Fringe

Si vous ne connaissez pas le Fringe, rassurez-vous : c’était aussi mon cas quelques semaines avant de partir. C’est Melle 3e qui m’en a parlé en premier, et me l’a présenté comme le festival d’Avignon écossais. En échangeant avec les conseillères de l’agence de voyage, j’ai compris que c’était bien plus. Mais lors de notre première journée à Edimbourg, alors que le festival commençait à peine, j’ai compris que c’était bien plus que ça. Effectivement, le Fringe, c’est le plus grand festival de spectacle vivant au monde ! Et pourtant à l’origine, en 1947, c’est le off du Festival International d’Edimbourg qui présente du théâtre classique, existe toujours et a lieu en même temps que le Fringe (ou l’inverse). Et dans une belle mise en abyme, il y a aujourd’hui un Fringe off.

Le Royal Mile d'Edimbourg aux couleurs du Fringe Festival
Le Royal Mile se transforme en aires de spectacles pendant le Fringe Festival

Des spectacles à chaque coin de rue

Pendant trois semaines, de très nombreuses scènes officielles sont installées dans les rues. Les artistes, venus du monde entier, sont tirés au sort chaque matin pour choisir leur horaire et leur emplacement. Chaque heure, le performeur change et avec lui le type de spectacle. Nous avons ainsi pu voir des artistes coréens en habits traditionnels dansant de la K-pop, des humoristes, des magiciens, de la techno, de la musique folk, des acrobates. Rien que sur le Royal Mile, il y a pas loin d’une dizaine d’aires de spectacles. Il suffit de se balader et de jeter un œil là où vous voyez un attroupement. Et puis, il y a ceux qui font la promotion de leur spectacle et distribuent des flyers, parfois de façon très originale. Ainsi, Melle 3e s’est vu offrir une banane à condition que la jeune femme, déguisée en banane, puisse récupérer la peau pour le spectacle de sa compagnie qui avait lieu peu après. Nous avons aussi vu des jeunes scotcher une carotte sur un poteau pour la prendre en photo et faire leur promotion sur les réseaux sociaux. C’est vivant et bon enfant. On ne se sent pas oppressé comme dans certains festivals en France.

Des centaines de propositions chaque jour

En 3 semaines, ce sont plus de 2500 spectacles officiels différents qui sont proposés lors du Fringe (et l’on parle bien de spectacle, pas de représentations : certains sont joués quotidiennement sur la durée du festival). Le programme ressemble à un vieil annuaire téléphonique. Il y a en a pour tous les goûts, tous les âges : des spectacles pour enfants, de la musique, du théâtre, de la danse, du cabaret, du stand up, du cirque, etc. Croiser les affiches et les distributeurs de flyers lors de notre première journée à Edimbourg nous a donc donné envie d’assister à un spectacle dans une salle lors de notre second passage dans la capitale écossaise. Nous avons fait notre choix sur le site du Fringe en utilisant les filtres de recherche. N’ayant pas confiance dans nos compétences en anglais, nous avons visé les spectacles les plus visuels : musique, danse, cirque.

bâtiment avec en lettres lumineuses la phrase Let's talk about art... maybe
Let’s talk about art… maybe

C’est comme cela que nous sommes tombées sur la proposition du New York Circus Project : une version d’Hamlet alliant le cirque contemporain au texte de Shakespeare. Le soir, nous sommes arrivées environ 45 minutes avant la représentation et avons profité du bar extérieur sur le site (une ancienne église) où cela avait lieu avant de faire la queue avec les autres spectateurs. A l’ouverture des portes, nous avons été surprises de pouvoir garder nos verres avec nous. De même il n’a pas été demandé de couper les portables au début du spectacle. Quant au spectacle, il est génial : un mélange de cirque et de théâtre, des artistes talentueux, une mise en scène dynamique, des références à la pop culture et une bande son ébouriffante. Nous avons passé un excellent moment

verre et programme de théâtre pour Hamlet
En attendant le début du spectacle à Assembly Roxy


Edimbourg – Ecosse – juillet/août 2025

(*) Au cours de ce voyage, j’évoque à plusieurs reprises la consommation d’alcool (cidre, bière, whisky…). Il est important de noter que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et donc à consommer avec modération.

[Drôme] des idées pour un été culturel

Si la culture bouge tout au long de l’année dans la Drôme, l’été arrive chaque fois avec son lot de belles expositions, mais aussi de concerts et de spectacle, en particulier en plein air. Cet été 2025 ne déroge pas, et les propositions que j’ai déjà pu tester ont une nouvelle fois prouvé que notre beau département sait accueillir des manifestations de qualité. Bien sûr, je n’ai pas encore coché toutes les cases de ma liste de découvertes pour la saison. Mais voici déjà un petit aperçu de ce que j’ai vu, en espérant vous inspirer si vous habitez ou passez dans la région au cours de l’été.

une sculpture de la série des Voyageurs de Bruno Catalano
A Valence, Hubert III, un des Voyageurs de Bruno Catalano a posé sa valise (ou presque) à côté de la mairie depuis le mois de mai.

Deux expositions exceptionnelles au musée de Valence

Cet été, le musée de Valence nous gâte particulièrement avec des expositions et accrochages exceptionnels. Je vous ai déjà parlé de l’exposition des planches du livre Jazz d’Henri Matisse qui ont pris place dans la salle des arts graphiques. Deux autres expositions viennent actuellement agrémenter la visite du musée (qui, je le rappelle, vaut déjà la découverte même sans exposition spéciale).

devant l'affiche de la saison du musée de Valence, une sculpture de Jaume Plensa au milieu des arbres
Le Messager de Jaume Plensa accueille le visiteur devant le musée de Valence

Toros intime

Sur le plateau d’art contemporain, ce sont les œuvres du sculpteur Toros qui ont pris place. Ce sculpteur, d’origine arménienne est né à Alep en 1934. Il viendra s’installer dans la Drôme en 1967. Il finira par installer son atelier à Romans sur Isère, où il est décédé en 2020. Ses sculptures ont en commun des lignes fines et épurées, évoquant souvent le mouvement. Toros a réalisé de nombreuses sculptures pour l’espace public. On en retrouve ainsi à Valence, Romans, ou encore au bois des Naix à Bourg de Péage, mais aussi un peu partout en France ou à l’étranger (essentiellement en Syrie et en Arménie). Il a aussi imaginé de nombreux monuments au message plus politique, qu’il s’agisse de la mémoire des victimes du génocide arménien (par exemple à Valence), d’un hommage au groupe de résistants de Missak Manouchian (à Valence également) ou aux victimes des attentats de Romans sur Isère. Mais l’angle choisi cette fois par le musée nous invite à découvrir une facette plus intime de Toros, avec des œuvres de plus petite taille. J’ai aimé découvrir cet aspect de l’œuvre de Toros, empreint de douceur, et d’espoir.

reflet d'une sculpture de Toros dans les fenêtres du musée de Valence
Superposition de reflets – sculpture de Toros et fenêtres du musée

Giacometti et les prêts exceptionnels du Musée d’Orsay

Le musée de Valence a la chance d’accueillir des prêts exceptionnels du musée d’Orsay. Ceux-ci sont habituellement présentés au musée Granet d’Aix en Provence où ils ont dû laisser temporairement la place à une grande exposition consacrée à Cézanne. Ce sont ainsi 22 œuvres d’artistes majeurs que l’on peut découvrir à Valence tout l’été. Parmi les artistes, citons Picasso, Nicolas de Staël, Chardin, Fernand Léger ou encore Bram van Velde. Mais le plus impressionnant, ce sont les œuvres de Giacometti, tableaux et sculptures formant un ensemble homogène des années 1940 à 1960. Le musée leur consacre d’ailleurs une salle monographique.

une fenêtre éclaire une pièce aux murs noirs avec un tableau de Bram van Velde

Bram van Velde

Je dois avouer que si j’avais déjà quelques fois eu l’occasion de voir des sculptures de Giacometti, jamais je n’avais été touchée par celles-ci. La dernière fois, c’était lors de ma visite du Musée Bourdelle à Paris où une sculpture de Giacometti était mise en parallèle de celles de Bourdelle qui a été son maître ou encore de Germaine Richier, également élève de Bourdelle. J’avais trouvé intéressant de visualiser la filiation et les points communs mais sans ressentir d’émotion particulière devant l’œuvre de Giacometti. Or, au musée de Valence, entourée des tableaux et des sculptures de l’artiste suisse, je crois que j’ai enfin saisi une partie de l’âme de ceux-ci.

sculpture et tableau par Giacometti
Là, à quelques centimètres de cette sculpture de Giacometti, entourée de ses œuvres, j’ai ressenti une émotion forte, intense, comme si j’avais établi une connexion avec l’âme de l’artiste

Au fil des salles du musée

Les œuvres prêtées par le musée d’Orsay sont réparties dans différentes salles du musée. C’est donc aussi l’occasion de revoir certains tableaux mais également d’en découvrir d’autres, soit parce qu’ils sont nouvellement accrochés, soit parce qu’ils n’avaient jusqu’alors pas attiré mon regard. Et si vous visitez le musée pour la première fois, ne manquez surtout pas le panorama depuis la terrasse et celui depuis le belvédère.

2 tableaux représentant l'un un paysage urbain, l'autre la campagne
Je n’avais encore jamais fait attention au tableau de Dufy sur la gauche… ou peut-être n’était-il pas accroché ?
un tableau se reflète dans un miroir situé sur un mur où un autre tableau est accroché
jeu de reflets dans le petit cabinet rouge, aka ma nouvelle salle favorite du musée de Valence !

Genesis, la magie des photos de Sebastião Salgado à Montélimar

Après les photographies de William Klein l’année dernière, le musée d’art contemporain de Montélimar accueille un autre photographe d’exception. C’est l’exposition Genesis du photographe franco brésilien Sebastião Salgado qui est en effet accrochée sur les murs de l’ancienne caserne Saint Martin. Ce photographe de renommée internationale est connu pour son travail de photojournaliste. Economiste, il a appris la photo en autodidacte au début des années 1970 et en a ensuite fait son métier. Il a parcouru le globe dans un souci de témoignage constant. Genesis est présentée pour la première fois en 2013, en même temps que sort le livre éponyme. Depuis, l’exposition circule de musée en galerie.

entrée de l'exposition Genesis de Sebastião Salgado à Montélimar
L’entrée de l’exposition Genesis
(on retrouve le même graphisme que pour Play play play de William Klein l’été dernier)

Genesis est le résultat de voyages photographiques ayant eu lieu entre 2004 et 2012. Cette exposition (une des expos photos les plus vues dans le monde) est un hommage à la beauté et à la fragilité du monde. C’est Lelia Wanick Salgado, l’épouse du photographe, qui se charge de la curation et de la scénographie. Rien n’est laissé au hasard pour mettre en valeur les images de Sebastião. Celles-ci, toujours en noir et blanc, toujours avec un grain rappelant celui des pellicules photo, présente des compositions percutantes. Le but est clairement de susciter des émotions, sans nécessairement s’accompagner de longues explications. La nature est belle et il faut donc la protéger.

Le caractère très épuré de la scénographie rend encore plus percutante les images.
(Et j’aime toujours autant les possibilités infinies de jeux de perspective au musée d’art contemporain de Montélimar)

2 photos à 20 ans d'intervalle du domaine de l'instituto terra au Brésil pour montrer le résultat de la replantation
20 ans séparent ces deux images d’un même lieu. Sur la ferme familiale des Salgado au Brésil, Lelia et Sebastião ont fondé l’Instituto Terra, une ONG qui replante des arbres d’espèces endémiques sur des terres rendues arides par une sur-exploitation.
panneau de l'exposition issu de la biographie du photograpge
J’avais découvert les photos de Sebastião Salgado en 2019 au Centre du Patrimoine Arménien de Valence qui avait exposé Autres Amériques.

L’Arménie du sacré, une exposition pour les 20 ans du Centre du Patrimoine Arménien

Sur les traces des arméniens de Valence

Cette année, le Centre du Patrimoine Arménien de Valence fête ses 20 ans. Depuis 2005, cet équipement culturel public (il dépend directement de Valence Romans Agglo) propose une programmation sur des thématiques à fort enjeu géopolitique pour aider à appréhender le monde contemporain. Migrations, conflits contemporains et vivre ensemble sont au cœur des sujets abordés au centre du patrimoine arménien. Le point de départ de l’exposition temporaire est l’exil du peuple arménien suite au génocide de 1915 et l’arrivée dans la vallée du Rhône. C’est l’occasion de comprendre ce qui différencie un génocide d’un massacre ou encore ce qu’est un apatride. Le visiteur découvre ensuite les raisons de l’installation massive d’arméniens à Valence et dans ses environs, les préjugés auxquels ils ont été confrontés et comment ils se sont intégrés tout en perpétuant leurs traditions, leur langue et leur religion.

une œuvre en hommage à celles et ceux qui ont du tout abandonner pour migrer ouvre l’exposition permanente – le parti pris est de regarder l’exil des arméniens dans les années 1920 à travers le prisme valentinois

L’Arménie du sacré à l’épreuve du temps

L’exposition temporaire anniversaire du Centre du Patrimoine Arménien a été conçue en collaboration avec la fondation Boghossian de Bruxelles et le Musée Arménien de France. Différents artistes contemporains, photographes et plasticiens, proposent leur vision du sacré dans l’Arménie d’aujourd’hui (ou plutôt leur regard actuel dans ce qui composait autrefois l’Arménie avant l’annexion par l’Empire Ottoman).

Visuel de l'exposition l'Arménie du Sacré à l'épreuve du temps

Lydia Kasparian pose un regard photographique autour du Mont Ararat. Petite-fille d’un exilé arménien formé à la photographie qui fondé le studio Boissière, fille de Roger Kasparian photographe des stars des sixties, Lydia découvre le pays de ses racines en 2020 seulement. Elle en ramène un reportage photographique à la fois contemplatif et mystique.

Photographies de Lydia Kasparian prises en Arménie
Photographies de Lydia Kasparian

Pascal Convert est un plasticien qui travaille sur les sites archéologiques détruits. Après les Bouddhas géants de Bamiyan, il s’intéresse en 2018 aux katchkars du cimetière de Djoulfa, à la frontière de l’Azerbaïdjan et de l’Iran, détruits au cours des 30 dernières années pour des raisons idéologiques. Ces stèles funéraires massives sculptées d’entrelacs ont été datées du XIIe au XVIIIe siècle. Le cimetière en comptait environ 10 000 au début du XXe siècle et encore 3000 juste avant sa destruction systématique.

photographies de katchkars par Pascal Convert
Photographies de Pascal Convert

Antoine Agoudjian est un photo reporter qui nous entraine sur les traces de la mémoire des Arméniens. Du Mont Ararat au Haut Karabagh, ses images, tantôt en couleur, tantôt en noir et blanc, renvoient un message de résistance et de transmission de cette mémoire partagée. En écho, des objets prêtés par le Musée Arménien de France rappellent l’héritage culturel millénaire de l’Arménie.

photographies d'Antoine Agoudjian prises au Haut Karabagh
Photographies d’Antoine Agoudjian au Haut Karabagh
Livre ancien en arménien
Livre ancien en arménien

Des ateliers pour découvrir autrement

Tout au long de l’année, le Centre du Patrimoine Arménien propose des ateliers accessibles aux enfants et aux adultes. Entre ateliers créatifs, visites contées ou même visite apéro, il y a de quoi plaire à tout le monde. J’ai eu la chance d’être invitée pour découvrir un aperçu de ces différents ateliers et ils m’ont beaucoup plu. Mon coup de cœur va à l’atelier cyanotype qui permet facilement de repartir avec un tirage unique. J’ai aussi beaucoup apprécier la visite apéro qui se termine dans le patio pour un temps d’échange plus informel avec les équipes du centre.

patio du centre du patrimoine arménien avec une fresque de C215

Dans le patio / exemples d’ateliers créatifs

Le Barbier de Séville, en plein air à Grignan

Cela fait quelques années maintenant que je ne manque pas d’assister à l’une des représentations théâtrales de l’été dans la cour du château de Grignan. Chaque année, une nouvelle pièce est montée dans le cadre des Fêtes Nocturnes, portées par le département. Chaque année, c’est une production de qualité à partir d’un grand texte classique. Cet été, c’est Le Barbier de Séville qui a été choisi. Cela avait de quoi me plaire d’entrée de jeu car j’aime beaucoup cette pièce de Beaumarchais. Entre comédie pure et critique sociale, elle multiplie les punchlines et avait fait l’objet de plusieurs entrées dans mon carnet de citations au lycée.

la cour du château de Grignan avec la scène pour une représentation du Barbier de Séville
Dans la cour du château avant le « lever de rideau »

C’est Jean-Philippe Daguerre qui signe la mise en scène. Dans la cour, une scène en forme d’arène donne une tonalité hispanisante. Mais le metteur en scène tire aussi parti du château, utilisant les fenêtres du premier étage pour figurer celles de la maison de Bartholo et des jalousies à travers lesquelles Rosine fait la connaissance d’Almaviva. La mise est en scène est vive, festive, joyeuse,… En un mot : jubilatoire. Les acteurs sont supportés par un musicien et une chanteuse qui reprennent les airs connus de l’opéra Le Barbier de Séville de Rossini durant les intermèdes. Le spectacle dure 1h45 mais on ne les voit pas passer, emportés par le tourbillon qui se joue sur scène.

scène du Barbier de Séville à la nuit tombée dans la cour du château de Grignan
Fin du spectacle
salut final de la troupe après la représentation du Barbier de Séville dans la cour du château de Grignan
Le salut final, de gauche à droite : Petr Ruzicka (violon / alto), Hervé Haine (L’Eveillé), François Raffenaud (Bartholo), Jean-Baptiste Artigas (le Comte Almaviva), Marion Bosgiraud (Rosine), Pascal Vannson (Figaro), Tullio Cipriano (Don Basile), Jean-François Toulouse (La Jeunesse / le notaire), Sabine Revault d’Allonnes (chant / violon)

Informations pratiques et autres suggestions

Pour ceux qui veulent découvrir ces propositions en vrai

  • Musée de Valence : place des Ormeaux, 26000 Valence.
    L’accrochage de Jazz d’Henri Matisse est visible jusqu’au 5 octobre 2025.
    Jusqu’au 30 novembre 2025, le Musée de Valence accueille des prêts exceptionnels du Musée d’Orsay, comprenant entre autre des oeuvres de Giacometti, Fernand Léger, Picasso, Chardin, Paul Klee, Tal Coat ou Nicolas de Stael.
    Enfin, l’exposition Toros intime prend place sur le plateau d’art contemporain jusqu’au 31 août 2025.
    Pour connaitre les horaires d’ouverture du musée et les conditions de visite, il faut se rendre sur leur site internet.
  • Musée d’art contemporain de Montélimar : place de Provence, 26200 Montélimar.
    L’exposition Genesis de Sebastião Salgado est présentée jusqu’au 24 août 2025.
    L’entrée est gratuite pour tous. Les horaires d’ouverture sont disponibles sur le site internet de la ville de Montélimar.
  • Centre du Patrimoine Arménien : rue Louis Gallet, 26000 Valence.
    L’exposition temporaire L’Arménie du sacré à l’épreuve du temps est visible jusqu’au 1er février 2026.
    Le parcours permanent est accessible à partir de 7/8 ans à l’aide des outils de médiation dédiés aux enfants. Si la thématique peut sembler « dure », elle est abordée avec finesse et discernement pour ne pas heurter les plus jeunes publics.
    Le programme des ateliers, mais aussi des spectacles et des conférences, ainsi que les conditions de visite sont disponibles sur le site internet du Centre du Patrimoine Arménien.
  • Fêtes nocturnes de Grignan : dans la cour du château, 26230 Grignan.
    Le Barbier de Séville est joué tout l’été, jusqu’au 23 août. La représentation commence à 21.00. Il est possible de profiter du coucher de soleil sur les terrasses du château avant. La réservation est indispensable.
    Il est possible de profiter d’une restauration légère au café Louis-Provence dans le bosquet avant le spectacle et d’y prendre un rafraichissement ou une boisson chaude après.
    Si vous souhaitez diner au restaurant avant le spectacle, je vous conseille de réserver. Nous ne l’avions pas fait et nous avons eu beaucoup de chance de trouver encore une table (pour 2) en faisant le tour des restaurants à 18.30. Il est aussi possible si on vient avec son pique-nique de s’installer dans l’herbe aux abords du village.

selfie dans un miroir où se reflète un tableau
Selfie-musée

Pour ceux qui aimeraient avoir des idées supplémentaires

J’ai bien entendu repéré d’autres propositions pour la suite de l’été, et même le début de l’automne, dans la région. J’ai en particulier noté :

Deux photos de l'expo Salgado sur les montants d'une sortie piétonne de parking pleine rue
Devant le musée d’art contemporain de Montélimar, une annonce pour l’exposition


Drôme – été 2025


A noter : La visite du Centre du Patrimoine Arménien, avec l’aperçu des ateliers qui y ont lieu, a été faite dans le cadre d’un instameet à l’invitation de Valence Romans Tourisme et du Centre du Patrimoine Arménien (collaboration commerciale non rémunérée). Si vous me suivez depuis un moment, vous aurez peut être noté que je vais régulièrement au CPA pour y découvrir les expositions temporaires, toujours qualitatives. Je n’ai pas attendu d’être invitée pour y aller et y retourner. Pour preuve, parmi les dernières expositions du CPA chroniquées par ici, il y en a une par an depuis la migration du blog ici :

[Paris] des idées hors des sentiers battus pour s’occuper même quand il pleut

Pendant les vacances de printemps, nous avons passé deux jours à Paris avec Melle 3e. Malheureusement, la météo n’a pas été très favorable et nous avons eu beaucoup de pluie, surtout le premier jour où il fallait traverser des caniveaux transformés en ruisseaux à chaque passage piéton. Aussi, nous avons largement privilégié les visites et activités à l’abri de la pluie, y compris le deuxième jour où nous nous méfiions encore des caprices du ciel. Toutefois, nous avons essayé de choisir des lieux un peu méconnus pour nous écarter des sentiers battus (et de la foule). Je vous emmène les découvrir au fil de ces deux journées parisiennes.

la tour Eiffel entre deux immeubles
C’est par hasard que nous sommes passées à côté de la Tour Eiffel…


Nous sommes arrivées en début de matinée par le TGV et avons posé nos valises à l’hôtel pas très loin de la gare de Lyon. Nous avions choisi de commencer par la visite de la basilique de Saint Denis.


La basilique-cathédrale de Saint Denis, nécropole des Rois de France

Même si la météo avait été plus favorable, nous serions allées à la basilique / cathédrale de Saint Denis. En effet, pour l’un de ses cours, Melle 3e avait choisi comme sujet d’étude le gisant de Bertrand Du Guesclin qui s’y trouve. En venant à Paris, il semblait donc évident d’aller le voir « en vrai ». Je n’étais allée qu’une seule fois à la basilique de Saint Denis, il y plus de 25 ans et j’en gardais un souvenir très flou. J’ai donc eu une vraie surprise en entrant dans l’église : je ne me souvenais pas que c’était si beau !

une rosace en vitrail dans une église gothique
La basilique de Saint Denis est le premier édifice gothique construit en France. L’abbé Suger avait conçu l’entrée dans l’église ainsi qu’un chœur surélevé pour accueillir les reliques de Saint Denis au XIIe siècle. Plus tard, au XIIIe siècle, Saint Louis fera élever et élargir la nef et ajouter des rosaces.

Lorsque nous sommes passées à la caisse, la personne nous a indiqué qu’une visite guidée d’environ 1 heure et demie partait bientôt. Nous avons décidé de la suivre et c’était une excellente idée. Nous avons découvert l’histoire de l’église, comment elle est devenue nécropole royale, comment la légende de Saint Denis a été réécrite pour cela, comment l’art funéraire a évolué au fil du temps (et de la façon dont les Rois de France percevaient la religion), ou encore comment la Révolution Française a épargné les tombeaux des Rois de France à titre patrimonial. La guide était fantastique (et le groupe de visiteurs très chouette), et finalement, entre la visite et les questions qui ont suivi, nous avons passé presque 3 heures à l’intérieur de la basilique (et sans trouver le temps long).

le chœur gothique de la basilique de Saint Denis et des gisants de la nécropole des Rois de France
Le choeur gothique de l’abbé Suger et quelques-uns des gisants de la nécropole royale.
un tombeau royal de la Renaissance
A la Renaissance, le gisant devient tombeau monumental. Le roi et la reine sont représentés au naturel en « transis » dans la partie inférieure, à leur image au moment de la mort, et en position de prière dans la partie haute, éternellement jeunes. Cela servait à marquer la différence entre le corps terrestre et l’âme.


Etant sorties à 14.00 de la basilique de Saint Denis, nous avons déjeuné rapidement dans un fastfood place de Clichy et avons décidé de rester du même côté de Paris pour notre visite de l’après-midi. Nous sommes donc parties pour le musée Jacquemart-André.


Le musée Jaquemart-André, un hôtel particulier devenu écrin de collections

Une collection privée du XIXe siècle

J’avais déjà visité le musée Jacquemart André plusieurs fois. En effet, il propose régulièrement des expositions temporaires d’envergure. C’est d’ailleurs l’exposition temporaire en cours qui a motivé notre choix de visite. Mais avant de découvrir les salles d’expositions temporaires, nous avons visité les collections permanentes. Le musée est situé dans l’hôtel particulier de Mr André et de son épouse née Jacquemart, couple de collectionneurs de la fin du XIXe siècle. Le bâtiment a été construit sous Napoléon III, à l’époque des grands travaux du Baron Haussmann qui perce le boulevard qui prendra son nom. En 1912, l’hôtel particulier et ses collections sont légués à l’Institut de France (qui en est toujours propriétaire) pour en faire un musée.

un escalier à double révolution encadré par des colonnes en marbre
L’escalier monumental de l’hôtel particulier Jaquemart-André

Aujourd’hui, on peut donc découvrir à la fois des pièces de réception et de vie du XIXe siècle. Je suis tombée il y a bien longtemps sous le charme du jardin d’hiver qui se prolonge d’un côté sur la terrasse surplombant le boulevard et de l’autre vers un escalier monumental époustouflant. Par ailleurs, Nélie André a précisé dans son testament l’emplacement de chaque œuvre de sa collection. C’est ce que l’on peut admirer dans son ancien atelier (elle était peintre) et les pièces attenantes. Parmi les œuvres les plus marquantes, il y a une Vierge à l’Enfant de Botticelli ou l’immense fresque de Tiepolo, récupérée sur le mur d’une villa vénitienne et transportée à Paris pour être installée dans l’escalier.

sculpture en marbre représentant la tête d'une fillette
Je crois que je photographie chaque fois cette sculpture dans le salon d’honneur
une sculpture antique représentant une femme au pied de l'escalier
Le hall est peuplé de statues antiques
fresque de Tiepolo représentant des festivités à Venise
J’aime particulièrement la façon dont le décor en stuc a été découpé pour permettre le positionnement du pied du jeune garçon sur la droite de la fresque de Tiepolo

L’exposition temporaire : Artemisia, héroïne de l’art

L’exposition temporaire que nous avons visitée est dédiée à la peintre italienne Artemisia Gentileschi qui a vécu au XVIIe siècle. Fille du peintre romain Orazio Gentileschi, Artemisia débute sa carrière dans l’atelier de son père. Elle est très influencé par le travail du Caravage qu’elle croise régulièrement. Encouragée par son père qui reconnait son grand talent, Artemisia produit jeune des tableaux d’envergure comme Suzanne et les vieillards. Elle part ensuite s’installer à Florence où elle bénéficie de la protection des Médicis. Ses sujets de prédilection sont les figures féminines qu’elle peint parfois comme des autoportraits. Elle joue avec le clair-obscur et la composition de ses tableaux pour en accentuer le côté dramatique. Ayant connu le succès de son vivant, ayant réussi à vivre de sa pratique artistique, Artemisia Gentileschi est une peintre majeure de la période baroque qui a pourtant peu à peu été oubliée, négligée par les historiens de l’art, au point que certains de ses tableaux (signés Artemisia Lomi, son nom d’épouse) ne lui ont été réattribués que récemment.

Une soirée au théâtre

Après un passage à l’hôtel en fin d’après-midi, nous avons pris la direction des Grands Boulevards. En effet, la raison première de notre séjour parisien était d’aller au théâtre. Melle 3e avait repéré que Cyrano de Bergerac était jouée au théâtre Antoine. Et il n’avait pas fallu bien longtemps pour me convaincre d’y aller. Le soir de la représentation, nous sommes arrivées en avance, et nous avons pu profiter de la lumière de fin de journée à travers les vitraux du foyer bar, au premier étage de l’établissement. Puis, nous avons gagné nos fauteuils, très bien situés au premier rang d’orchestre dans ce joli théâtre à l’italienne pour profiter d’une représentation de qualité.


Après une très bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner copieux, nous sommes parties en direction de la rive gauche de la Seine, vers le Musée du Quai Branly. Sur le trajet, nous avons jeté un œil aux Invalides, où la file d’attente s’étirait déjà longuement alors que cela venait à peine d’ouvrir. Puis, c’est la Tour Eiffel que nous avons aperçue au dessus des bâtiments.


Le musée du quai Branly, à la découverte des arts extra-européens

Avant d’entrer dans le bâtiment, nous avons longé le jardin du musée, très élégant. Nous avons jeté à un œil à L’Ô, une installation contemporaine du plasticien Yann Kersalé située dans le jardin, aux abords de la billetterie. Puis, nous avons gagné l’entrée du musée et commencé notre visite par l’exposition temporaire Au fil de l’or.

des bâtons lumineux sont plantés au milieu de la végétation sous le bâtiment du musée du Quai Branly
Sous les pilotis du bâtiment, les tubes lumineux de l’installation L’Ô de Yann Kersalé

L’exposition temporaire : Au fil de l’or

Bien qu’étant arrivées quasiment à l’ouverture, il y avait foule pour voir l’exposition temporaire Au fil de l’or. Elle était une des raisons pour lesquelles nous avions mis le Musée du Quai Branly à notre programme (l’autre était le fait que Mr 2e nous avait recommandé le musée suite à la visite qu’il y avait faite l’été dernier). Le propos de l’exposition était de retracer au fil du temps et des continents l’usage de l’or dans l’habillement. Après quelques généralités sur la formation de l’or et les formes sous lesquelles on le trouve, l’exposition détaillait les découvertes archéologiques puis les techniques utilisées par les artisans depuis les petites pièces cousues jusqu’au fil métallique.

deux robes haute couture de la créatrice chinoise Guo Pei en broderies de fil d'or
L’exposition était rythmée par la présentation des robes Haute Couture contemporaines de la créatrice chinoise Guo Pei

Au fil des salles, l’exposition entrainait les visiteurs à travers le temps et l’espace, du Moyen-Âge à nos jours, de l’Andalousie au Japon. J’ai eu beaucoup de mal à suivre le conducteur de l’exposition, ponctuée en outre des robes Haute Couture de la créatrice chinoise Guo Pei (et l’intérêt de la présentation de la Maison Lesage en fin d’exposition m’a laissée perplexe). J’ai toutefois apprécié découvrir les pièces d’habillement présentées. Toutes étaient de petits chefs d’œuvre de broderie et de tissage.

trois caftans bordées d'or
Caftans marocains anciens
deux tenues de mariage brodées d'or
Tenues de mariage (dont j’ai oublié la provenance…)

Le parcours des continents

Après l’exposition temporaire, nous avons rejoint l’exposition permanente présentée sous forme de parcours des continents en quatre grandes zones : Amérique, Afrique, Asie, Océanie. L’espace forcément limité du musée oblige à une sélection dans la diversité culturelle de chacune des zones, et à positionner à proximité des artefacts qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, que ce soit par leur signification, leur époque ou encore leur origine géographique précise. En outre, il m’a très clairement manqué les clés pour comprendre la plupart des œuvres exposées. Je ne suis donc pas tombée sous le charme du musée du Quai Branly et, s’il est possible que j’y retourne, ce sera accompagnée d’un médiateur (ou a minima de l’audioguide… que nous avons regretté de ne pas avoir pris).

Tête sculptée d'un Moaï de l'île de Pâques exposée dans le hall du musée du Quai Branly
Dans le hall, le visiteur est accueilli par une tête de Moaï de l’île de Pâques,
ramené en France par Pierre Loti en 1872.
(Est-ce que j’ai pensé au Moaï de la série de films La Nuit au Musée en le voyant ? – Oui, tout à fait !)


En sortant du musée du quai Branly, nous avons cherché un endroit pour déjeuner. Comme le musée se trouve à 2 pas du Champ de Mars et de la Tour Eiffel, le quartier est très touristique. Aussi, les restaurants ressemblent beaucoup à des attrape-touristes : prix élevés pour des plats simples (presque 20€ pour une part de quiche avec un peu de salade verte), décoration cliché, serveurs qui alpaguent les chalands depuis le bord de leur terrasse, etc. Nous avons donc choisi de marcher un peu pour nous éloigner et gagner un secteur où les parisiens sont plus nombreux que les touristes. Nous avons trouvé plusieurs restaurants sympathiques et à prix corrects sur la rue Saint Dominique.

Notre plan initial pour l’après-midi était de nous rendre au Musée d’Orsay où l’exposition temporaire nous faisait envie. J’ai fait l’erreur de ne pas réserver de billets avec créneau horaire à l’avance. En arrivant devant le musée, il y avait au moins 2 heures d’attente pour accéder à la caisse. Nous avons donc opté pour un plan B qui s’est avéré une excellente surprise.


Le musée Bourdelle, un coup de cœur dans le quartier de Montparnasse

C’est dans le quartier de Montparnasse que se situe le Musée Bourdelle. Ce quartier a en effet été un haut lieu de création artistique au début du XXe siècle, et particulièrement dans l’entre-deux guerres. On a ainsi pu y croiser entre autres Fernand Léger, Brancusi, George Braque ou Paul Cézanne. Antoine Bourdelle s’installe impasse du Maine, dans un petit atelier, en 1886. Quelques années plus tard, il entre comme praticien dans l’atelier de Rodin qui le prend sous son aile. Petit à petit, Bourdelle s’émancipe, obtient de prestigieuses commandes et accueille à son tour des élèves dans son atelier de l’impasse du Maine. Ils s’installent progressivement dans plusieurs bâtiments voisins, organisés autour de cours. C’est là qu’on trouve aujourd’hui le musée Bourdelle.

des ébauches de sculptures dont le centaure mourant dans l'atelier du sculpteur Antoine Bourdelle
Dans l’atelier de Bourdelle. Au premier plan, une version de travail pour le Centaure Mourant.

En arrivant, nous nous attendions à un petit musée. Mais dès l’entrée dans le jardin, nous sommes accueillies par des bronzes monumentaux. Un peu plus loin, une porte donne sur le hall des plâtres où sous une lumière zénithale, nous découvrons les versions de travail grandeur nature de nombreuses œuvres du sculpteur. Nous parcourons ensuite les différents ateliers ainsi qu’un salon. Chaque pièce permet de découvrir soit l’intimité du sculpteur, soit son travail, parfois mis en regard de celui de ses élèves (dont ont fait partie Germaine Richier et Alberto Giacometti).

De gauche à droite : ? et La baigneuse accroupie au rocher dans le jardin sur rue , Héraklès archer sous la galerie couverte, Sapho dans la cour intérieure

sculptures grandeur nature dans le hall des plâtres du musée Bourdelle à Paris
Dans le hall des plâtres

Avant son décès en 1929, Bourdelle souhaite qu’un musée soit créé pour abriter son œuvre (peut-être est-il inspiré par Rodin qui légué son hôtel particulier et sa collection pour en faire un musée ?). Au début des années 1930, aidées par un mécène, Cléopâtre Sevastos (l’épouse de Bourdelle) et Rhodia (leur fille) achètent les ateliers de l’impasse du Maine. Les premières visites commencent en 1938 et le musée est inauguré en 1949. Depuis, il est devenu propriété de la Ville de Paris et a connu déjà deux extensions (dont l’une permet d’accueillir des expositions temporaires). Pour ma part, ce musée a été un vrai coup de cœur. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit si chouette, si vaste, si intéressant, avec autant d’œuvres présentées. Pour ne rien gâcher, le lieu en lui-même avec son jardin, sa cour et ses galeries courantes est également très agréable.

dans une chambre, gros plan sur un bronze représentant une femme assise de trois-quarts et appuyée sur une colonne
Cléopâtre Sevastos par Bourdelle


Après la visite du musée Bourdelle, et comme nous disposions encore d’assez de temps avant de prendre notre train de retour à la gare de Lyon, nous nous sommes arrêtées dans le Marais pour visiter la maison de Victor Hugo que j’avais vue l’année dernière mais que Melle 3e ne connaissait pas.


Paris – avril 2025


Quelques informations pratiques

Musées et visites

  • Basilique de Saint Denis : située en dehors de Paris mais accessible par la ligne 13 du métro, station Basilique de Saint Denis. La partie muséale est gérée par le Centre des Monuments Historiques mais peut être fermée lorsqu’il y a des célébrations dans l’église : il est conseillé de s’assurer préalablement de l’ouverture de la basilique aux visites. L’accès à la partie muséale est payante (gratuite pour les moins de 26 ans de l’UE et pour les moins de 18 ans). L’ensemble des conditions de visite est disponible sur le site internet de la basilique.
  • Musée Jacquemart André : 158 boulevard Haussmann, 8e arrondissement. Il s’agit d’un musée privé, payant pour tous. Le détail des horaires et tarifications est à retrouver sur le site internet du Musée Jacquemart André.
    L’exposition « Artemisia, héroïne de l’Art » est présentée jusqu’au 3 août 2025
    .
  • Théâtre Antoine : 14 boulevard de Strasbourg, 10e arrondissement. La programmation et les réservations sont accessibles sur le site internet du théâtre Antoine.
    L’accès au foyer bar est possible une heure avant le début de la représentation.

  • Musée du Quai Branly – Jacques Chirac : 37 quai Branly, 7e arrondissement. L’accès se fait en passant par le jardin, soit depuis le quai, soit depuis la rue de l’Université. L’ensemble des informations pratiques est disponible sur le site internet du Musée du Quai Branly.
  • Musée d’Orsay : esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 7e arrondissement. Ne faites pas la même erreur que moi si vous voulez le visiter : réservez un billet à l’avance via le site internet du musée d’Orsay. Il n’y a en effet aucune garantie de pouvoir entrer dans le musée sans avoir un billet préalablement acheté.
  • Musée Bourdelle : 18 rue Antoine Bourdelle, 15e arrondissement. L’accès aux collections permanentes est gratuit, comme dans tous les musées de la ville de Paris. Les horaires et les informations concernant les expositions temporaires sont à retrouver sur le site internet du musée Bourdelle.
    Un salon de thé a été installé au premier étage, dans l’ancien appartement de Rhodia Bourdelle et Michel Dufet. Disposant d’une terrasse au dessus du jardin et d’une jolie salle où l’on retrouve le décor imaginé par Dufet, il est très agréable.

  • Maison de Victor Hugo : 6 place des Vosges, 4e arrondissement. L’entrée est gratuite. Les jours et heures d’ouverture sont disponibles sur le site internet de l’appartement.
  • Cathédrale Notre Dame de Paris : île de la Cité, 4e arrondissement. Suite à la réouverture de la cathédrale après les travaux consécutifs à l’incendie du 15 avril 2019, je souhaitais la visiter. Malheureusement, en raison du décès du Pape François, les visites étaient suspendues les jours où nous étions à Paris. Si vous voulez visiter la cathédrale, il est conseillé de réserver un billet en ligne . Celui-ci est gratuit (et facultatif) mais permet de réguler le flux de visiteurs dans le monument. L’ouverture des créneaux de visite se fait 2 à 3 jours avant.

Transports en commun

Nous avons fait tous nos déplacements à pied ou en métro. Depuis les changements de tarification de la RATP le 1er janvier dernier, il existe maintenant un forfait Navigo Jour, rentable à partir du moment où on prend au moins 5 fois le métro dans la journée. C’est le forfait que nous avons choisi. Le premier jour, nous avons voulu les prendre sur nos téléphones. Si le chargement sur le téléphone de Melle 3e a très bien fonctionné, le mien a refusé de charger le titre de transport après l’avoir payé malgré plusieurs tentatives. J’ai donc dû aller au guichet pour (re)prendre un forfait sur ma carte Navigo physique. Finalement, le forfait dématérialisé se chargera sur mon téléphone tout seul quelques heures plus tard (j’en ai demandé le remboursement mais sans trop d’espoir). Un conseil : si vous voulez utiliser votre téléphone comme support, prévoyer de faire les manipulations à un endroit où vous avez un bon niveau de réseau. Je pense vraiment que c’est la cause de mon souci. Malgré tout, le lendemain, je suis allée à une borne de recharge pour mettre le forfait sur la carte physique.

Hébergement

Pour l’hébergement, le choix à Paris est vaste et il existe des propositions dans à peu près toutes les gammes de prix. Je vous conseille de faire attention à la localisation afin que ce soit pratique par rapport à votre point d’arrivée/départ si vous souhaitez utiliser le service de bagagerie. Il peut être intéressant de vérifier aussi la facilité d’accès aux lieux où vous souhaitez vous rendre. Ainsi, j’avais une nouvelle fois choisi un hôtel à proximité de la gare de Lyon où nous arrivions par le TGV. Ceux où j’étais déjà descendue étaient complets quand j’ai voulu réserver. J’ai donc pris un autre hôtel entre Gare de Lyon et Bastille. Nous y étions très bien. L’accueil a été excellent. Et la chambre était très calme et confortable.


Pour d’autres idées originales à Paris :

[Drôme] des idées de sorties culturelles pour le début de l’été

Je l’ai déjà évoqué à de multiples reprises mais la Drôme (et ses environs) offre de nombreuses possibilités de sorties culturelles. Bien sûr, il y en a toute l’année mais en été, celles-ci se multiplient avec les festivals et autres concert s et représentations en plein air. De même, de nombreux lieux accueillent des expositions temporaires à cette période de l’année. Je vous propose donc de venir avec moi découvrir ce à quoi j’ai déjà assisté (ainsi que quelques idées pour la suite de l’été).

des sauges en fleurs devant un bâtiment en pierres
En sortant d’un concert au Prieuré de Charrière dans la Drôme des Collines

Le Festival Mozart, une approche décontractée de la musique classique

J’avais assisté l’an dernier à deux concerts estivaux du Festival Mozart (qui s’appelait encore Saoû chante Mozart). Depuis, j’avais écouté avec plaisir deux autres concerts, de chant choral, organisés par eux à Valence, un en plein hiver avec un programme de saison et un autre début mai au moment de la conférence de presse du festival. C’était chaque fois un très bon moment. Aussi quand l’organisation du festival m’a proposé d’assister de nouveau cet été à des concerts, j’ai bien sûr accepté.

Un coucher de soleil au prieuré de Charrière

Si l’année dernière, j’avais vraiment trouvé le concert au lever du soleil absolument magique, j’ai choisi cette année de vivre une autre expérience, en fin de journée cette fois. Le festival a cette année commencé sa programmation par des concerts en Drôme des collines. J’ai donc pris la route un soir après le travail direction le prieuré de Charrière à Chateauneuf de Galaure. J’ai commencé ma soirée par pique-niquer dans un champ (j’avais trouvé de bons produits locaux à l’épicerie du village de Claveyson sur le trajet). Comme je disposais d’encore un peu de temps, je suis descendue jusqu’au bord de la Galaure et j’ai un tour dans le hameau de Charrière.

vieux bâtiment en pierre
Dans la cour du prieuré de Charrière

L’heure du concert approchant, je me suis dirigée vers la chapelle du prieuré de Charrière où celui-ci avait lieu. Le prieuré est encore en cours de restauration, menée par une équipe de bénévoles. Il y a quelques années, la chapelle n’avait par exemple plus de toiture. Aujourd’hui, à l’abri de l’air et de l’eau, elle accueille des expositions et des concerts. En effet, l’acoustique de cette petite chapelle un peu rustique (le sol est encore en terre battue et les chaises sont celles en plastique du comité des fêtes local) est excellente et se prête parfaitement à l’accueil de petites formations.

chapelle en fin de journée
La chapelle du prieuré de Charrière en fin de journée.
billet de concert
C’est parti !

Ce soir-là, c’est le quatuor Hélios qui joue. Face à nous, une flûtiste, une violoniste, une altiste et un violoncelliste nous régalent pendant plus d’une heure de la musique de Mozart (avec une jolie transcription d’un concerto pour piano faite à l’époque et avec l’aval de Mozart lui-même), mais aussi de celle de Haydn (qui entretenait une amitié forte avec Mozart) et de Ries (qui fût un disciple de Beethoven et un concertiste renommé). La représentation se termine par un tango contemporain, preuve que la musique (dite) classique continue à vivre. Nous ressortons alors que le soleil commence à se cacher sous l’horizon. J’en profite pour visiter le prieuré, exceptionnellement ouvert, avant de prendre un verre au bar tenu par une association locale. Finalement, musique classique ou pas, un festival reste un festival !

concert d'un quatuor classique
Le quatuor Hélios
salut final d'un concert classique
Le quatuor Hélios

Switched-on Mozart, variation contemporaine sur une œuvre classique

Samedi après-midi, j’ai pris la direction de Saoû pour assister à un concert très original. Switched-on Mozart se veut dans la lignée du Switched-on Bach de Wendy Carlos. Le postulat de départ, rappelé en début de concert par Philippe Bernold, directeur du festival, est que « à l’époque de Mozart, on n’écoutait que de la musique contemporaine », et que Mozart a toujours été intéressé par les nouveaux instruments de son époque, comme la clarinette ou le piano-forte. Le festival Mozart s’est donc associé avec Inventer pour Apprendre, une autre association de Saoû qui propose une résidence estivale pour apprendre la composition à de jeunes musiciens. Arnaud Petit et Yannick Chapuis ont donc pris des partitions de Mozart et les ont adaptées à des instruments d’aujourd’hui : synthétiseurs, batterie, basse et guitare électrique.

devanture de bar avec son enseigne "Gasoline Palace"
La musique de Mozart au Gasoline Palace

C’est le résultat de ce travail qui était présenté samedi lors du concert. Afin d’être en phase avec le côté rock de cette version de Mozart, c’est au Gasoline Palace, un bar, que la prestation avait lieu. Il y avait même une boisson incluse dans le billet d’entrée. Si on m’avait dit qu’un jour, j’irai écouter Mozart aux instruments électriques dans un bar avec un verre à la main, je pense que j’aurais pris mon interlocuteur pour un fou. Et pourtant, c’est ce qu’il s’est passé samedi dernier ! Pendant une heure, la soprano Eleonore Lemaire et les solistes de l’orchestre de chambre de la Drôme ont fait vibrer la musique de Mozart comme on ne l’avait jamais entendue. Une nouvelle fois, le festival Mozart a montré que la musique classique n’est pas forcément poussiéreuse (ou en tous cas, qu’elle peut sans souci être dépoussiérée).

Mettre Mozart à l’électrique, c’est osé et comme l’a précisé Arnaud Petit en préambule du concert « Concernant le bon goût, nous sommes toujours resté à la lisière, sans jamais tomber dedans ».
Une interprétation de Mozart entre rock et punk, particulièrement réjouissante !

(*) Le festival Mozart continue jusqu’au 21 juin avec une programmation éclectique et variée. J’ai d’ailleurs déjà mon billet pour le concert Bach Contemplation en fin de semaine. Le concert de clotûre Bach Mirror en plein air m’aurait aussi bien plu mais je ne suis pas disponible..


(*) J’ai assisté à ces deux concerts en étant invitée par le Festival Mozart dans le cadre d’une collaboration commerciale non rémunérée, et je les en remercie. J’ai choisi moi-même les concerts auxquels j’ai assisté dans leur programmation, compte tenu de mes envies et de mes disponibilités. Mon avis est par ailleurs totalement libre.


Histoire d’un Cid, la nouvelle production des Fêtes Nocturnes de Grignan

Les Fêtes Nocturnes de Grignan font partie des évènements estivaux que j’attend chaque année. Cela commence déjà par la découverte quelques mois avant du spectacle qui sera joué et par qui, puis par la réservation des billets sans tarder car les gradins se remplissent vite. Il faut dire que chaque fois la pièce de théâtre, jouée dans le décor somptueux de la cour d’honneur du château de Grignan, est vraiment réussi. J’ai ainsi les années précédentes eu le plaisir d’assister aux représentations de Fracasse en 2021, Les Fâcheux en 2022 et L’Avare en 2023. Si les autres fois, j’y étais allée plutôt en fin de saison, cette année, notre organisation familiale (et les dates des épreuves du bac de Melle 3e) m’a permis d’y aller dès la première semaine de représentations.

scène de théâtre en plein air
En attendant le lever de rideau

Il faut dire que j’avais encore plus hâte d’y aller cette année en raison de la programmation. En effet, le spectacle Histoire d’un Cid est une relecture de la pièce Le Cid de Corneille. J’avais (comme beaucoup) étudié Le Cid en troisième, et après n’avoir auparavant lu en classe que quelques rares pièces de Molière avec des professeurs peu motivants, l’étude de celle-ci avec un enseignant intéressant m’avait fait apprécier le théâtre, classique ou plus contemporain. La proposition de Jean Bellorini, du TNP de Villeurbanne, est une revisite moderne de la pièce de Corneille. Elle fait rimer les alexandrins d’origine avec les mots contemporains. Elle emmène la pièce classique dans un registre de culture populaire, sans perdre l’esprit de la tragi-comédie. Elle nous gratifie de répliques qui pourraient devenir cultes, mention spéciale pour « Rodrigue, ton père, c’est Dom Diègue, pas Mick Jagger ». Elle met en lumière les punchlines de Corneille. Elle flirte même parfois avec la comédie musicale. Bref, c’est une version réjouissante d’un classique qui s’affranchit des codes, que vous l’aurez compris, j’ai beaucoup appréciée.

salut final d'une pièce de théâtre
4 acteurs et 2 musiciens, le salut final

(*) Histoire d’un Cid est joué dans la cour d’honneur du château de Grignan jusqu’à la fin de l’été dans le cadre des Fêtes Nocturnes 2024, organisées par le département de la Drôme. La pièce a fait l’objet d’une captation intégrale le 28 juin 2024 lors de la représentation à laquelle nous avons assisté avec Melle 3e. Elle sera diffusée le 8 août 2024 sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes et à la rentrée sur Culture Box.

D’autres idées pour cet été, ou après

Comme l’été ne fait que commencer, j’ai quelques autres idées à vous suggérer pour les prochaines semaines :

Je ne sais pas si j’aurais le temps de voir toutes ces expos durant l’été, mais je les ai notées pour l’automne.

[Drôme x Lyon] retour sur les spectacles et expositions de l’été

Au cours de l’été, j’ai pu profiter de plusieurs spectacles et expositions autour de chez moi. Je vous avais déjà parlé en juillet de l’exposition temporaire au Musée de Valence et d’un concert de musique classique à Crest. Dans cet article, j’évoquais d’autres propositions issues de la programmation culturelle de l’été dont j’espérais bien profiter. J’ai effectivement pu assister à certains spectacles et découvrir certaines expositions. Je vous propose un petit retour sur ces expériences.

Fresque de Quentin Caillat à Cap Vaise -Lyon 9e

Magonia, exposition de street-art à Lyon

Juste avant de partir en vacances d’été en dehors de la région, j’ai découvert qu’il y avait une exposition de street-art à deux pas du bureau, dans le 9e arrondissement de Lyon. Le collectif lyonnais Blast Art a investi les locaux de Cap Vaise destiné à être détruits pour un nouveau projet immobilier. Il y ont installé leurs ateliers depuis quelques années et pour encore quelques mois. Ils en ont profité pour monter une exposition éphémère : Magonia, voyage en Apesanterre. Celle-ci se terminant avant mon retour de congés et n’étant ouverte qu’en fin de semaine, j’ai vite pris des billets pour le samedi matin suivant, où je suis dont allée exprès à Lyon.

Le superbe dragon d’Ardif au fond et sur le côté une fresque de Lorraine Motti
Singe par Kalouf
Fresque par Raffu

Je n’ai pas regretté un instant d’avoir pris le train ce samedi matin, même s’il avait fallu se dépêcher un peu. En effet, arrivée à Cap Vaise, j’ai vite été emportée pour le lointain univers de Magonia. Après quelques explications sur l’origine de Magonia, et ses liens avec la ville de Lyon, j’ai pu déambuler librement dans l’exposition. Entre fresques et installations monumentales et petits objets et dessins, l’exposition entrainait le visiteur à la découverte du peuple magonien dans un dédale coloré et ludique. Cette exposition était une véritable ode à la rêverie et à l’imaginaire, et je me suis laissée emporter…

Le retour à la réalité d’un matin lyonnais a été un peu difficile. Heureusement, des fresques se déploient sur les murs extérieurs, dont certaines de Kalouf ou encore Ardif. Puis, je suis allée faire un tour dans l’atelier, histoire de prolonger la magie et de voir les coulisses de la création de ces œuvres. J’ai en particulier pu y admirer le travail de Romain Larchandet, qui créé des êtres entre steampunk et transformers, à partir d’objet de la vie quotidienne. Je crois que dorénavant, je ne regarderai plus vraiment pareil un grille-pain ou un aspirateur !

Ajax, le guerrier en pièces de scooter
Ceci était un aspirateur !

Magonia, voyage en Apesanterre – exposition à Cap Vaise -Lyon 9e
Juillet 2023

Lever de soleil, concert magique à Saoû

En juillet, je vous disais que je souhaitais assister à un concert au lever du soleil dans le cadre du festival Saoû chante Mozart. L’idée d’un concert de musique classique au petit matin me plaisait beaucoup, avec une façon légère de casser les codes. Écouter Mozart et Schubert en plein air et en veste polaire, je trouvais la perspective réjouissante. J’y suis effectivement allée, et c’était un moment absolument magique. J’avais mis mon réveil à sonner très tôt afin d’avoir le temps de me faire un café avant de prendre la route sur Saoû, et je ne l’ai pas regretté un instant. En stationnant ma voiture à l’entrée du village, j’ai entendu quelques notes de piano qui s’élevaient dans les airs. Le soleil était encore caché derrière les montagnes de la forêt de Saoû. J’ai traversé doucement le village qui s’éveillait à peine pour gagner le château d’Eurre.

Traverser Saoû au petit matin
Le long de la rivière
Arrivée au château d’Eurre
En place pour le concert

J’ai pris place sur une chaise face au piano, un champ de lavandes et les montagnes à ma droite. A 7.00 du matin, Emmanuel Strosser a pris place devant le clavier. Les notes de Mozart puis de Schubert se sont mêlées au chant des oiseaux et au murmure de la rivière. Le temps n’existait plus tandis que les premiers rayons du soleil venaient réchauffer l’atmosphère un peu fraîche. Le moment était suspendu aux touches du piano. Le bavardage de Mozart a cédé à la pureté de Schubert. C’était tout simplement magique….

Quand la nature et la musique se combinent…
Emmanuel Strosser nous parle du morceau qu’il va interpréter
Terminer le concert par un café/croissant dans les lavandes…

Château d’Eurre (privé, non ouvert à la visite) – Saoû – Drôme – juillet 2023

L’Avare, les fêtes nocturnes à Grignan

Chaque été, les fêtes nocturnes au château de Grignan proposent une nouvelle pièce de théâtre, montée ou adaptée spécialement pour ce lieu hors du commun. Dans la cour Renaissance, au pied de la superbe façade, la scène est installée pour deux mois. J’y étais déjà allée deux fois, pour Fracasse en 2021 et pour Les Fâcheux l’année dernière.

Dans les ruelles de Grignan
Derniers rayons du soleil sur la terrasse du château de Grignan

Cette année, c’est encore Molière qui est à l’honneur, avec un pièce que l’on connait tous, au moins de nom. L’Avare est ici joué par Jérôme Deschamps et sa troupe, dans une adaptation de la mise en scène qu’il avait imaginée pour le TNP. Si l’acte 1 semble un peu plat dans sa mise en scène très académique, la facétie de Jérôme Deschamps se révèle pleinement dans les actes suivants. Entouré d’une dizaine d’acteurs, il nous entraine dans cette comédie dont je redécouvre le texte avec plaisir, m’apercevant qu’il est beaucoup moins simpliste que le souvenir que j’en avais gardé. Les 2 heures et quart de spectacle passent rapidement, tant la troupe nous emporte dans son délire…

Avant le lever de rideau
Le salut final

Château de Grigan – Drôme – août 2023

Andarta, légende gauloise à Upie

Cette année, l’équipe d’Upidum a monté le 3e volet des aventures d’Andarta, la déesse Voconce. Les deux premiers épisodes avaient été joués en 2015/2016 et 2018 respectivement. Si j’habitais déjà dans la Drôme, je n’avais pas eu l’occasion de les voir car j’étais en vacances aux dates du spectacle. Cette année, par contre, j’étais bien présente et je n’ai pas laissé passer l’occasion d’y aller. En plus, cela se passe à coté de chez moi, sur le site de Valsoyo à Upie.

L’entrée du village gaulois
J’ai eu un coup de cœur pour le dessin d’Andarta sur les gobelets !

Le site ouvrait à 18.30 pour un spectacle à 21.30. Avec Melle 3e, nous sommes arrivées dès l’ouverture afin de profiter un maximum des lieux. Et c’était une très bonne idée. Sur place, un village gaulois exposait plusieurs artisans : savonnier, potier, forgeron, fabriquant de tambours, créatrices de bijoux en pierres et métal… Je n’ai d’ailleurs pas pu résister à une jolie paire de boucles d’oreilles. Il y avait également des jeux pour petits et grands, à la fois simples et amusants. Un peu plus loin, un petit musée retraçait les moments marquants des deux premiers épisodes, tandis qu’un coin conte accueillait proposait une séance de rappel des évènements de ceux-ci. Ajoutez à cela une taverne proposant restauration et boissons, tout était réuni pour ne pas voir le temps passer !

Le coin des contes
En place pour le spectacle

Ensuite, place au spectacle. Installées sur les gradins du théâtre de verdure de Valsoyo, nous découvrons le fabuleux décor du village des Voconces. Pendant 1h15, une quarantaine de comédiens vont faire vivre Andarta, Ogmi et leurs amis pour nous raconter leur histoire. Le spectacle est grandiose avec effets spéciaux, feux d’artifices, jeux d’eau et animaux. L’humour du texte fait penser aux aventures d’Astérix. Les références sont nombreuses. Le spectacle s’achève par un flash mob entrainant les spectateurs sur la scène pour danser la chanson de la déesse Andarta. Nous n’avons pas vu le temps passer !

La légende d’Andarta – domaine de Valsoyo – Upie – Drôme – aout 2023


Il me reste encore plusieurs expositions à voir autour de chez moi, comme je le disais en juillet. Elles durent au delà de la période estivale, et je profiterai sans doute de l’automne pour y aller :

  • A Crest, le centre d’art propose une exposition autour d’André du Bouchet et de Pierre Tal Coat jusqu’au 8 octobre 2023.
  • A Valence, le Centre du Patrimoine Arménien présente une exposition sur les photographes arméniens dans l’Empire Ottoman. Elle se tient jusqu’à Noël.
  • A Montélimar, le Musée d’Art Contemporain propose une exposition « L’art et la matière » avec essentiellement des tapisseries et des céramiques. Elle est visible jusqu’à fin décembre 2023.


(*) Afin d’être totalement transparente, je vous signale que les places pour le Festival Saoû chante Mozart et celles pour La Légende d’Andarta sont des invitations qui m’ont été offertes dans le cadre d’une collaboration commerciale non rémunérée (et je remercie les organisateurs de ces deux évènements). J’ai par contre payé les billets pour les autres spectacles et expositions dont je parle dans cet article.
Dans tous les cas, mon avis est libre et reflète l’expérience que j’ai vécue.

[projet 52-2022] semaine 31 – succès

Cette semaine, il est question de succès dans le projet 52.

J’ai bien pensé à une photo de gâteau : le succès est en effet un classique de la pâtisserie française, popularisé par Gaston Lenôtre au milieu de XXe siècle. La recette classique se compose de deux biscuits dacquoise (dits aussi biscuits succès) garnis d’une crème au beurre pralinée. On trouve souvent sa variante avec une ganache au chocolat.

Mais j’ai choisi de vous parler d’un succès de l’été. Il ne s’agit pas pour moi d’un tube à la mode comme ceux que les chaines de télévision sponsorisaient largement dans les années 1990, mais d’un évènement théâtral. Chaque été, la cour du château de Grignan se transforme en salle de spectacle à ciel ouvert et une pièce de théâtre y est montée et jouée toute la saison.

Cette année, c’est Molière qui est à l’honneur, avec la pièce Les Fâcheux. Ce n’est pas la plus connue du répertoire de l’auteur mais elle n’est pas dénuée d’intérêt. Déjà, il s’agit de la première comédie-ballet que Molière a écrite en collaboration avec Jean-Baptiste Lully. Ensuite, elle a été très peu jouée, y compris du temps de Molière. En effet, elle avait été créée lors de la fête inaugurale de Vaulx-le-Vicomte… et quand on sait ce qu’il est advenu de Nicolas Fouquet à la suite de cette fête qui avait eu tendance à éclipser l’aura naissante du Roi Soleil…

C’est donc cette pièce qui été choisie dans le cadre de l’année Molière (on fête les 400 de la naissance de l’homme de théâtre). Elle a été montée dans une proposition aussi proche que possible de celle jouée par Molière et ses comédiens. Et c’est Thomas Cousseau (Lancelot dans Kaamelott, il jouait aussi Fracasse l’été dernier à Grignan) qui a repris le rôle de tous les fâcheux, comme le fit Molière autrefois.

Nous avons beaucoup apprécié cette pièce de théâtre, classique mais peu connue. Et c’est bel et bien un succès puisqu’elle se joue chaque soir à guichet fermé ou presque !

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Pour voir de quel succès les participants vont nous parler, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

NB : c’est l’été et les vacances sont en cours pour moi. Je vais donc être nettement moins disponibles ce week-end et les prochains. Toutefois, pas d’inquiétude, je passerai au moins valider les commentaires qui seraient en modération !

[petits moments] avril 2022 en vrac

Après une fin du mois de mars aux allures de début d’été, l’hiver a décidé de revenir un peu sur le devant de la scène au tout début du mois d’avril. Une drôle de surprise qui fait que plus jamais je ne croirais ceux qui me disent « il a neigé » en guise de poisson d’avril (cela a longtemps été la blague préférée de ma mère lorsqu’elle venait me réveiller enfant le matin du 1er avril…).

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Il y a encore eu des concours d’équitation depuis l’article des petits moments de mars 2022. Il y a d’abord eu un CSO au pied du synclinal de Saoû, sous le soleil.

Melle 3e montait exceptionnellement la jument d’une amie
Depuis le bord de la carrière du Poney Club du Val de Drôme – Aouste-sur-Sye – Drôme

Il y a ensuite eu un concours de dressage (une première pour Melle 3e qui montait son poney favori). Là aussi, le soleil était de la partie pour cette journée dans la campagne d’Allex.

J’ai pris cette photo très rapidement pour capturer un petit moment de préparation de la cavalière… sur l’instant, je n’avais pas fait attention à mon ombre et je le regrette un peu !
A l’entrée de la carrière de dressage

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Pour me remercier de les avoir autorisés à publier une de mes photos dans leur magazine municipal au printemps dernier, la mairie de Bourg-lès-Valence m’a invitée au spectacle. Parmi la liste des propositions, j’ai choisi That’s life, le one-man-show d’Arnaud Ducret. C’était un spectacle très drôle, et un peu émouvant aussi. La performance d’acteur d’Arnaud Ducret est vraiment impressionnante !

Arnaud Ducret – Théâtre Le Rhône de Bourg-lès-Valence – Drôme
5 avril 2022

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A Valence, les traditions de Pâques débutent le Dimanche des Rameaux avec le partage du Suisse, un biscuit sablé et moelleux, parfumé à la fleur d’oranger.

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Les champs de colza ont fleuri et parsèment les paysages de jaune vif. Que ce soit depuis le train lorsque je vais à Lyon, ou sur le bord des routes de campagne, ils apportent une touche de bonne humeur.

Montvendre – Drôme

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Dans les vignes également, le printemps a fait son apparition.

Beaumont-Monteux – Drôme

[Drôme] à la découverte du Théâtre de la Ville de Valence

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Fin décembre, j’avais rendez-vous avec un groupe d’instagrameurs drômois au Théâtre de la Ville de Valence.  Accompagnés par la secrétaire générale et une directrice de production du théâtre, nous avons pu découvrir les lieux et leur histoire.

Le bâtiment très classique lorsqu’on le regarde de l’extérieur abrite un petit théâtre à l’italienne, construit au début du XIXe siècle. Le projet a été initié en 1827 par cinq mécènes qui avaient pour but de distraire les habitants et les militaires en garnison dans la ville. Faute de financement suffisant, le projet a été repris par la ville et le théâtre a été inauguré en 1837. Ainsi, le théâtre de Valence est municipal depuis son inauguration, et a aussi servi de salle de conseil municipal avant la construction de l’hôtel de ville, de l’autre côté de la place.

Je n’avais encore jamais eu l’occasion de pénétrer dans cette salle de spectacle et en y entrant pour la première fois, j’ai découvert un décor réellement charmant. Celui-ci est d’origine et n’a subi que d’infimes modifications pour des mises aux normes ou de petites restaurations.

La couleur rose poudré des velours et peintures était là pour flatter le teint des dames venues se montrer au spectacle. De même la forme arrondie des rambardes du premier balcon leur permettait de s’installer confortablement avec leurs robes à crinolines. Parce qu’à cette époque on venait au spectacle essentiellement pour être vu, certaines des places les plus prisées, dans les baignoires, n’avaient qu’une vue très partielle voire quasi nulle sur la scène mais permettaient d’être vus de tous les spectateurs.

Quant au poulailler, le 3e balcon, aux places les moins onéreuses, il était ceint d’une grille afin d’éviter le jet d’objet sur les personnalités installées plus bas.

Au plafond, une coupole, insoupçonnable depuis l’extérieur, dévoile son ciel en trompe l’oeil, souvenir d’une époque où aller s’enfermer pour voir un spectacle n’était pas forcément naturel… Il est d’ailleurs intéressant de constater que plus on monte dans les balcons, plus on se rend compte qu’elle n’est pas si incurvée qu’elle en avait l’air quand on l’admirait depuis le parterre.

Aujourd’hui, la jauge permet d’accueillir plus de 300 personnes mais seules 240 places ont une visibilité correcte. Les autres sont mises en vente à très bas prix pour certains spectacles peu visuels lorsque les places avec vue ont toutes été vendues, car l’acoustique de la salle permet d’entendre parfaitement quel que soit l’endroit où l’on se trouve.

Lors de la visite, nous ferons également un passage dans le studio de danse, utilisé par plusieurs écoles valentinoises, et le studio de théâtre transformé en bureau et dont le balcon donne au-dessus de l’entrée principale. Nous admirerons les deux escaliers monumentaux en passant…

Puis, pour terminer notre soirée, nous irons faire un tour place des Ormeaux pour (re)voir les projections sur la cathédrale de Valence, avant de prendre un verre pour continuer nos discussions.

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vue générale des trois balcons

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Rose poudré des velours, dorures des décors, délicatesse des camées sur la rambarde du 1er balcon

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finesse des décors sculptés

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sur le 2e balcon, les noms de compositeurs et d’auteurs de théâtre s’alignent, avec une place de choix pour Emile Augier, le valentinois

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le ciel en trompe l’oeil du plafond de la coupole

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vue plongeante sur le parterre

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passion escaliers…

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Théâtre de la Ville – Valence – décembre 2019

(*) Un grand merci à IgersDrôme pour l’organisation de cette soirée et au théâtre de la Ville de Valence pour l’accueil qui nous a été réservé ! 

La prochaine fois, il faudra que je vienne pour voir un spectacle !