Pour la seconde fois cette année, nous avons avec Melle 3e articulé un séjour parisien autour d’un spectacle. Au printemps, nous étions allées voir Cyrano de Bergerac et visiter des musées plutôt méconnus. Cette fois, c’est Le Fantôme de l’Opéra qui nous a conduites jusqu’à Paris. Nous sommes donc parties deux jours, prenant le premier TGV du matin dans un sens et quasiment le dernier du soir dans l’autre sens. Outre le spectacle, nous avions repéré (et réservé) deux expositions d’importance recommandées par le professeur d’Histoire des Arts de Melle 3e.

Grands magasins et passages, le shopping à la Belle Epoque
Nous sommes arrivées alors que la tempête Benjamin balayait la France. C’est donc de la pluie et du vent qui nous ont accueillies à l’arrivée gare de Lyon. Après avoir déposé nos valises à la bagagerie de l’hôtel, nous avons pris la direction de Saint Lazare car je souhaitais profiter de la matinée pour visiter la chapelle expiatoire. Malheureusement, elle est située au centre d’un jardin, qui était ce jour-là, comme tous les squares et jardins publics parisiens, fermé en raison des vents violents. Nous sommes donc parties en direction des Grands Magasins du boulevard Haussmann pour aller admirer les coupoles.


Nous avons commencé par le Printemps, dont nous étions le plus proche. La coupole, inaugurée en 1910, est selon moi la plus belles des coupoles parisiennes. Longtemps cachée du grand public, j’avais eu l’occasion d’y vivre une soirée de gala dans le cadre d’un de mes anciens postes. Suite à des travaux, l’ensemble des derniers étages du Printemps ont été rendus accessibles au public. Sous la coupole, nous avons pu visiter la petite exposition Sac Sac Sac qui retrace l’histoire du sac à main. Nous avons aussi admiré le grand vitrail dans l’escalier vers le dernier étage et profité entre deux averses de la vue depuis la terrasse.


Nous sommes ensuite allées voir la coupole des Galeries Layette, édifiée en 1912. Celle-ci est plus facile à voir que celle du Printemps car on peut la découvrir depuis le rez-de-chaussée en se plaçant au centre de la rotonde. Tout autour de la rotonde, un majestueux décor du début du XXe siècle est resté intact avec ses dorures et ses balcons aux ferronneries dessinées par Louis Majorelle. Après avoir admiré l’opulence de ce décor Art Nouveau, nous avons poursuivi par la visite de quelques passages couverts dans le même quartier.

L’exposition Georges La Tour au musée Jacquemart André
Nous avions réservé un créneau en tout début d’après-midi au musée Jacquemart André dans le but de visiter l’exposition temporaire Georges de La Tour. Nous sommes arrivées en avance et avons du attendre l’heure dite pour pouvoir entrer dans le musée. Nous avons commencé par jeter un œil rapide aux pièces d’apparat de cet ancien hôtel particulier du XIXe siècle. Je suis toujours sous le charme du jardin d’hiver, encore plus les jours de pluie.


L’exposition Georges de La Tour est sous-titrée « Entre ombre et lumière ». Ce sous-titre est parfaitement adapté à la peinture de ce maître du clair-obscur. La plupart de ses tableaux présente en effet un éclairage délicat, souvent indirect, à la lueur d’une bougie ou d’une braise. Cette gestion de la lumière vient sublimer des scènes parfois simples, et apporter une aura particulière. Je connaissais de lui son tableau Le Nouveau Né, habituellement exposé au musée des Beaux Arts de Rennes où je l’avais découvert il y a longtemps. L’exposition m’a permis d’admirer une petite trentaine des œuvres de ce peintre méconnu, dont il ne resterait qu’une quarantaine de tableaux. Si j’ai apprécié la qualité des tableaux présentés et les explications des cartels, j’ai, comme régulièrement dans ce musée, détesté les conditions de visite : les salles sont petites, les éclairages sont approximatifs et créent des reflets sur des œuvres qu’on est obligé de voir de près, les visiteurs sont très nombreux et la circulation très difficile.
Le Fantôme de l’Opéra au théâtre Antoine
C’est pour Le Fantôme de l’Opéra que nous avions organisé ce séjour. Melle 3e avait en effet repéré ce spectacle dès l’ouverture des réservations l’été dernier. Nous avions ensuite choisi un jour pour nous y rendre et pris nos billets. Nous avons assisté à l’une des toutes premières représentations de ce nouveau spectacle musical monté au théâtre Antoine. Cette fois encore, nous étions très bien placées au second rang d’orchestre (nous avions pu profiter d’un tarif très avantageux lié à la première semaine de représentation). Si le spectacle ne restera pas comme un souvenir fort dans ma mémoire, j’ai passé un excellent moment de divertissement, porté par des artistes performants. La mise en scène, sympathique, n’est pas forcément très originale. Mais c’est un spectacle que l’on peut aller facilement voir en famille pour les fêtes de fin d’année.



Le musée du Louvre
L’exposition Jacques-Louis David
Nous avions choisi de consacrer notre deuxième journée au Musée du Louvre, en commençant par l’exposition temporaire en cours, consacrée au peintre Jacques-Louis David. Nous avions des billets pour le premier créneau du matin. Nous sommes donc arrivées avant 9.00 pour faire la queue afin d’entrer dans le musée. Après avoir traversé la Grande Pyramide, nous avons filé vers le hall des expositions temporaires. Nous avons pu bénéficier d’un grand confort de visite, entre l’espace nécessaire pour bien admirer les œuvres et le faible nombre de visiteurs.

L’exposition se veut une rétrospective complète de la carrière de Jacques-Louis David, depuis ses premiers essais pour entrer à l’Académie Royale jusqu’à l’exil bruxellois. De nombreux tableaux, surtout de grands formats, sont présentés avec à chaque fois des explications très claires et intéressantes sur les cartels. Présentée de façon chronologique, on suit l’évolution picturale de David. L’exposition met aussi en regard ses tableaux avec ceux de ses contemporains, qu’ils aient été des concurrents ou des élèves devenus célèbres comme Ingres. Le travail de son atelier est évoqué à la fois à travers des dessins d’étude mais aussi avec des reproductions de ses tableaux, réalisées par ses élèves dans l’atelier. Il est à ce propos intéressant de constater des différences entre les différentes versions, qu’il s’agisse de la Mort de Marat ou du portrait de Napoléon dans son cabinet de travail. C’est une véritable plongée dans la vie artistique et politique de David, ses engagements et ce que celui lui a coûté.






Certains tableaux de David exposés au Musée du Louvre, comme par exemple Le Sacre de Napoléon, n’ont pas été déplacés dans l’exposition temporaire. Nous avons donc profité du fait que notre billet nous donnait aussi accès aux collections permanentes pour aller les voir. Nous avons vite constaté qu’il y avait beaucoup plus de monde dans ces salles du département de peinture, qui présentent de nombreux tableaux très connus.

L’occasion d’un nouveau selfie-musée.
En flânant dans le musée
Face à la foule dans les salles de peinture, nous avons opté pour la découverte du département des sculptures. Le hasard nous a fait passer devant plusieurs œuvres classiques dont L’esclave rebelle de Michel-Ange ou encore Psyché ranimée par le baiser de l’amour de Canova. J’ai aussi joué à un petit jeu que j’aime bien dans ce musée labyrinthique : regarder par la fenêtre. On y découvre souvent des points de vue intéressants sur la Pyramide ou sur les cours intérieures. Enfin, nous avons déjeuné dans l’enceinte même du musée (pour pouvoir continuer à visiter l’après-midi, toute sortie étant définitive). Pour cela, nous avons profité de la terrasse du café Mollien, donnant sur la cour centrale.



Les cours Marly et Puget
Parmi mes endroits préférés au Louvre, il y a la cour Marly, et sa symétrique la cour Puget. Dans ces deux cours, réaménagées et couvertes dans les années 1980 lors du projet Grand Louvre initié par le président de la République François Mitterand. Je me souviens les avoir vues quand elles étaient encore les parkings du ministère des Finances lors de ma première visite au Louvre (en 1983). Aujourd’hui, elles constituent de formidables écrins pour les sculptures françaises monumentales autrefois destinées aux espaces extérieures. Elles permettent aussi de déambuler à travers les salles médiévales du département de sculpture.




Détail d’un retable de 1508 représentant Saint Georges combattant le dragon
Nous avons quitté le Louvre à plus de 15.00, soit après 6 heures d’exploration. Après un bref passage au jardin des Tuileries, un café dans le Marais et un saut au Musée Carnavalet, nous avons pris un temps de repos dans le lobby de l’hôtel pour attendre l’heure de notre train.
Paris – octobre 2025
Informations pratiques
- Printemps Haussmann, métro Havre-Caumartin. La coupole est située au dernier étage du bâtiment principal dit « Printemps de la femme ». Elle est accessible aux horaires d’ouverture du magasin.
- Galeries Lafayette Haussmann, métro Chaussée d’Antin-Lafayette. La coupole et le décor Art Nouveau sont visibles depuis le rez-de-chaussée. Au 3e étage du magasin, un glasswalk est accessible pour mieux admirer l’ensemble des décors. Victime de son succès, l’accès s’y fait uniquement sur réservation d’un créneau horaire, pour quelques minutes. Il est cependant tout à fait possible de profiter complètement du décor depuis l’ensemble des étages du magasin.
- Exposition Georges de la Tour, entre ombre et lumière – Musée Jacquemart André, métro Miromesnil. L’exposition est présentée jusqu’au 25 janvier 2026. La réservation de billets en amont est plus que recommandée. Certaines journées sont complètes largement à l’avance. L’ensemble des informations pratiques est disponible sur le site internet du musée Jacquemart André. Sans nous attarder dans les pièces meublées de l’hôtel particulier, ni dans le petit musée de Nélie André, nous avons mis plus d’1h30 à faire la visite.
- Spectacle musical Le Fantôme de l’Opéra – Théâtre Antoine, métro Strasbourg-Saint Denis. Le spectacle est joué jusqu’au 11 janvier 2026, du mercredi au dimanche à 19.00. Les réservations se font en ligne sur le site internet du Théâtre Antoine.
- Exposition Jacques-Louis David – Musée du Louvre, métro Palais Royal. L’accès aux expositions temporaires du musée du Louvre nécessite un billet d’entrée spécifique, qui ouvre aussi le droit d’accès aux collections permanentes. La réservation est obligatoire pour accéder au musée du Louvre et le créneau horaire doit être respecté (c’est contrôlé dans la file d’attente). Les réservations se font directement sur le site internet du Musée du Louvre. Nous avons passé 6 heures en tout dans le musée, dont 2 heures dans l’exposition temporaire. Nous n’avons bien entendu absolument pas fait le tour du musée. Si vous y allez, sélectionnez en amont ce que vous voulez absolument voir et priorisez ces œuvres.

- Hébergement : j’avais choisi un hôtel entre la gare de Lyon et Bastille afin de pouvoir y laisser nos bagages facilement que ce soit le 1er ou le dernier jour. Il y en a plusieurs qui sont bien situés et agréables. Je fais mon choix en fonction des tarifs et disponibilités à la date où je voyage.
- Repas : en dehors du café Mollien au Louvre (quiche ou sandwich, qualité correcte, prix élevé), nous avons mangé/pris le goûter dans des restaurants choisis un peu au hasard à côté de là où nous étions à l’heure du repas. Aucun n’est particulièrement mémorable ni à éviter absolument.










































































































































































