[Drôme] où profiter de la magie des fêtes ? – édition 2025

En décembre, villes et villages se parent de décors de Noël. A la tombée de la nuit, les illuminations viennent réchauffer l’atmosphère dans les rues. Sur les marchés de Noël, les odeurs de marrons grillés, de vin chaud et de sucreries titillent les papilles. J’aime profiter de cette ambiance festive, et j’essaie de prendre le temps de parcourir les lieux que j’apprécie chaque année mais aussi d’en découvrir de nouveaux. J’ai d’ailleurs trouvé quelques pépites cette saison. Venez, je vous emmène sur les traces du Père Noël dans la Drôme !

décoration en forme de soleil doré dans un sapin naturel

La magie baroque des fables de La Fontaine à Grignan

L’année dernière, pour la première fois, le château de Grignan s’était paré de décors de Noël, et je n’avais pas pu y aller. Cette année, j’y suis allée dès le premier jour durant le dernier week-end de novembre. Et je n’ai pas du tout regretté mon déplacement. Dès l’entrée du château, une allée de sapins garnis de décoration dorées dans un esprit baroque met le visiteur dans l’ambiance. En entrant dans le hall, on est impressionné par l’immense sapin qui a pris place au centre de l’escalier d’honneur, tandis que les rambardes croulent sous les branches de sapin illuminées. Au fil de la visite, chaque pièce accueille un décor de fêtes, inspiré d’une fable de La Fontaine.

un sapin au centre de l'escalier d'honneur d'un château XVIIe siècle
l’escalier d’honneur aux couleurs de Noël

couverts de service en argent sur une desserte
Reflet « louche »

Couronne de branchage accrochée à une applique
Couronne de branchage accrochée à une applique de la sal de bal

personnage de l'époque de Louis XIV dans les jardins du château de Grignan
Des visites théâtralisées sont proposées…

Mon avis :
Les installations nous plongent complètement dans une ambiance magique et festive. De plus, les fables de La Fontaine choisies ne sont pas parmi les plus connues et j’ai apprécié cette découverte de textes moins célèbres (à l’entrée de chaque pièce, le texte de la fable est affiché).

reflet d'une façade de château dans une boule de Noël
Jouer avec les reflets dans la cour du château

La magie enchantée du domaine de Valsoyo

J’étais déjà allée il y a 2 ans à Valsoyo pour Noël. Ce domaine, situé à une vingtaine de minutes de Valence, en pleine campagne, se pare pour les fêtes d’un habit de lumières. Dix jours avant Noël, le domaine ouvre au public, mais tout le mois de décembre, il accueille les groupes. C’est lors de l’Arbre de Noël de mon travail que j’y suis allée au début du mois. Petits et grands, tous sont transportés dans un royaume enchanté. Dehors, les lumières scintillent et des jeux sont accessibles, ainsi qu’un petit carrousel pour les enfants. A l’intérieur, le décor givré nous plonge dans une ambiance festive où il est possible de se restaurer tout en profitant des jeux en bois (et des trampolines pour les plus jeunes). Un conte de Noël d’une demie heure environ est présenté sous forme de spectacle sur les bords du plan d’eau, et se termine par l’arrivée du Père Noël.

fleurs en lanternes chinoises
C’est la 1ère fois que je voyais des lanternes chinoises ainsi éclairées. C’est encore plus magique que ce que j’avais imaginé. J’ai maintenant très envie d’aller me balader dans un parc en exposant.

Mon avis :
Dès que nous avions eu connaissance du lieu, j’étais vraiment contente et avait largement vanté à mes collègues la magie et la beauté des lieux à Noël. J’avais cependant un peu peur que mon enthousiasme ne paraisse un peu exagéré. Aussi j’étais plus que ravie quand un collègue m’a glissé à l’oreille : « Tu avais raison, c’est vraiment magnifique ». Nous y avons passé une excellente soirée, et je dois avouer que même les plus réticents se sont laissés prendre au charme du petit spectacle.

illuminations de Noël au domaine de Valsoyo

La magie des illuminations modernes à Valence

Comme chaque année, la ville de Valence a installé de nombreuses structures lumineuses à différents endroits clés. Sur les boulevards, un gros nounours accueille les visiteurs, tandis qu’un écureuil devant la mairie fait la joie des enfants. Sur la place Porte Neuve, le sapin géant a fait peau neuve. Fini la structure verte des années précédentes et place à une installation plus aérienne toute en doré. Mais, la majeure partie des structures se trouve aux alentours du Champ de Mars. Là, une allée de feuilles lumineuses géantes guide le promeneur depuis la structure Mon Cœur Valence jusqu’au kiosque Peynet. Une nouvelle fois, des lampadaires géants entourent ce point de repère incontournable du paysage valentinois. Lui faisant face au bout de l’avenue, la gare a aussi revêtu ses lumières de fêtes. Mais, mon installation préférée reste les fleurs géantes de la place Aristide Briand, que les variations de couleurs et les mouvements du vent rendent si poétiques. Enfin, autour de la fontaine monumentale, le long des boulevards, on retrouve comme chaque année le village de Noël avec ses chalets, ses animations, et la grande roue.

Mon avis :
Ce sont plus ou moins les mêmes structures qui sont installées à Valence chaque fin d’année. Les emplacements et la disposition changent. L’originalité est que la plupart des structures lumineuses n’entrent pas dans les archétypes des décors de Noël, et sont donc très modernes. Il est facile de coupler la petite balade pour voir les installations avec un tour au marché de Noël, et pourquoi pas une crêpe ou un tour de grande roue pour voir Valence de haut !

installations lumineuses en forme de fleurs géantes au premier plan et de lampadaires géants au second plan, de nuit
Fleurs et lampadaires se font face.

La magie provençale à la crèche des Balmes

Chaque année, une équipe de bénévoles installe une crèche provençale immense dans l’église du village des Balmes à Romans sur Isère. Très réputée dans la région, je n’avais pourtant pas eu l’occasion d’y aller avant cette année. Maintenant que je l’ai vue, je regrette un peu de n’avoir pas pris le temps les années passées. En effet, plus de 300 grands santons sont mis en scène dans un décor de village provençal. Certains sont même animés et peuvent être déclenchés à l’aide de boutons poussoirs par les visiteurs. On retrouve toute la vie d’un village et les détails sont soignés. Ainsi, on peut s’amuser d’un chat perché sur un toit regardant des colombes, de lapins s’aventurant vers le potager ou encore de poireaux plantés en rangées bien droites. Toutes les professions traditionnelles de la crèche provençale sont représentées, et comme nous sommes à Romans, il y a aussi un boulanger qui fabrique des pognes et des ravioleuses. J’ai passé un peu plus d’une demie heure à chercher les détails, à m’amuser des saynètes qui se jouaient devant moi et bien sûr à prendre quelques photos.


Grignan / Upie / Valence / Romans
Drôme – décembre 2025


Informations pratiques

  • Château de Grignan– Le Noël fabuleux de Jean de La Fontaine est installé jusqu’au 4 janvier 2026. L’accès se fait en visite libre ou guidée. Différentes activités sont proposées au cours des vacances scolaires. Toutes les informations sont sur le site du château de Grignan.
  • Domaine de Valsoyo, à Upie – Le domaine ouvre ses portes au public pour Noël tous les soirs du 16 au 22 décembre 2025. ATTENTION : ces soirées sont très populaires et la réservation est indispensable. Certaines dates sont déjà complètes.
  • Valence – Le village de Noël est ouvert jusqu’au 28 décembre 2025. Vous y trouverez un marché de Noël avec une quarantaine de chalets, ainsi que de nombreuses animations. La grande roue tourne jusqu’au 11 janvier 2026. Les illuminations des féeries d’hiver sont visibles jusqu’au 8 janvier 2026.
  • Crèche des Balmes, à Romans – La crèche est installée dans la chapelle du village des Balmes, à environ 4 km du centre-ville de Romans. La crèche est visible chaque jour de 14.00 à 18.00 jusqu’au 4 janvier 2026

D’autres idées dans les environs :

  • Romans – Le parcours des illuminations de Noël est accessible jusqu’au 11 janvier 2026 dans le centre ville.
  • Château de Suze la Rousse – Un parcours de visite sur le thème « Les animaux chantent Noël » est installé jusqu’au 4 janvier 2026. Les activités proposées et les informations pratiques sont sur le site du château de Suze-la-Rousse.
  • Château de Montélimar – Le château propose un parcours thématique « La féérie de Noël » du 20 décembre 2025 au 4 janvier 2026. Les informations pratiques sont à retrouver sur le site du château de Montélimar.
  • LUX à Valence – L’exposition Gròs Santoun de Bettina Henni revisite les traditions provençales. Des ateliers d’arts plastiques permettent de créer son propre petit objet en terre. Jusqu’au 11 janvier 2026, gratuit.
  • Saint Vincent la Commanderie – Les installations de Crèches et Sapins reviennent cette année pour une 13e édition. Je n’ai pas eu le temps d’y aller cette année, mais c’est habituellement une belle sortie à faire en famille. Dans le village, les habitants installent de nombreuses décorations, souvent à base d’upcycling et avec beaucoup de créativité. Jusqu’au 4 janvier 2026.
  • Safari de Peaugres (Ardèche) – le festival Lumières Sauvages propose un parcours à la nuit tombée pour découvrir les lanternes chinoises illuminées, sur plusieurs thématiques liées aux animaux, jusqu’au 29 mars 2026.
  • Vercors en Lumières, à Villard de Lans (Isère) – le parcours installé l’été dernier rouvre ses portes pour la saison hivernale, avec la neige en invitée (selon l’état de l’enneigement naturel bien entendu). Les jours de visite varient selon la période. Il est conseillé de réserver son billet avant de venir.
Exposition Gròs Santoun au LUX – Valence

[projet 52-2025] semaine 50 – éclairer

En ajoutant ce thème « éclairer » au projet 52 sur une semaine de décembre, vous pensez bien que j’avais en tête les lumières de fêtes que l’on voit un peu partout en ce moment dans nos villes et nos villages ou encore les guirlandes lumineuses de nos sapins. J’avais en effet dans l’idée de vous proposer une photo prise lors d’une de mes balades de fin de journée à la découverte des décorations de Noël autour de chez moi. Mais, en allant à Grignan un après-midi il y a peu (pour aller voir des décorations de Noël au château – je vous en reparle très vite), j’ai aperçu que la chapelle Saint Vincent était ouverte.

Situé au cœur du cimetière du village de Grignan, la chapelle abrite une œuvre de Ann Veronica Janssens. Plusieurs fois, j’avais tenté d’aller la voir mais chaque fois, je n’avais pas pu entrer dans la chapelle. Alors quand, de loin, j’ai vu que la porte était ouverte, j’ai décidé de faire un crochet. Ce jour-là, le soleil brillait et donnait sa pleine dimension à l’installation. Les heures lumineuses est un ensemble de quatre très grands blocs de verre coloré, posé chacun devant une des ouvertures de la chapelle (3 fenêtres et un oculus), en épousant les formes sans les remplir complètement. La couleur de chaque bloc est lié au moment de la journée où le soleil vient jouer (ou pas) avec : du rose très pâle pour le lever du soleil à l’est, du jaune tirant sur le vert pour le midi au sud, du orange pour le coucher du soleil à l’ouest et du bleu pour la nuit au nord. En tout début d’après-midi, avec un grand soleil d’hiver, l’effet en entrant dans la chapelle était vraiment surprenant et fascinant.

Les heures lumineuses, installation de Ann Veronica Janssens à la chapelle Saint Vincent de Grignan

(et pour ceux qui se poseraient la question, les fenêtres de cette chapelle étaient dépourvues de vitraux bien avant cette installation d’une version contemporaine)


Si vous souhaitez découvrir ce qui est éclairé chez les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.


Je sais que le principe du projet 52 est une seule photo – celle que vous voyez un peu plus haut dans cet article. Mais pour une fois, je vais faillir à ma propre règle. Et je vais en ajouter 3 autres, qui, à mon avis, permettent de contextualiser un peu plus l’installation de Ann Veronica Janssens à Grignan. C’est le panneau affiché sur le portail du cimetière qui m’a fait connaitre cette oeuvre. Le jour où je l’ai vu pour la 1ère fois, j’étais accompagnée de Melle 3e qui avait étudié le travail de la plasticienne en cours d’art quelques temps avant. Nous n’avions alors hélas pas pu entrer dans la chapelle.

[Drôme] randonnées de novembre en mode automne/hiver

Le mois de novembre nous a fait basculer d’une météo automnale très douce à un temps hivernal au froid rugueux. En quelques jours, les températures ont chuté de presque 20°C. J’ai fait durant ce mois deux jolies randonnées dans des paysages très différents. Entre ces deux sorties, il y a une dizaine de jours et une dizaine de kilomètres (à vol d’oiseau) d’écart. Comme vous allez le constater, le contraste est pourtant saisissant !

un coucher de soleil sur une campagne vallonée
Fin de journée depuis le site médiéval de La Baume Cornillane

Une fin de journée d’automne à La Baume Cornillane

J’avais eu du mal à me décider à sortir ce jour-là, ayant débuté la journée par une migraine. Mais, en fin d’après-midi, comme j’allais mieux et que surtout le soleil brillait, je me suis motivée à enfiler mes chaussures de randonnée. Compte tenu de l’heure, il était impératif que je n’aille pas trop loin. Dans ce genre de circonstances, mon choix se porte souvent sur La Baume Cornillane. Là, entre le site médiéval, la cascade du Rif ou les roches de la Pangée, j’ai de quoi prendre l’air rapidement.

chemin de sous bois à l'automne
Emprunter les chemins dans la forêt

J’ai laissé la voiture sur un parking à la sortie du village, et je suis partie dans le sous-bois en direction du château des Cornillans. Je crois que c’était la première fois que je montais au château de ce côté. Habituellement, je pars soit du centre du village, soit de l’autre côté de la crête rocheuse. Il faisait doux et j’ai croisé quelques autres promeneurs en cette fin d’après-midi. J’ai pris le temps d’admirer les jolies couleurs de l’automne dans les arbres. Aussi, quand je suis arrivée dans les ruines, le soleil commençait déjà à être très bas sur l’horizon. Les environs se paraient de lumières dorées. C’était apaisant.

J’avais initialement prévu de monter jusqu’aux ruines du donjon. De là, je pensais profiter de la vue sur la plaine de Valence au soleil couchant avant de redescendre par le village. Comme la lumière était douce, je suis restée un moment à côté de l’arbre isolé qui se trouve au cœur des ruines. C’est là que j’ai remarqué un départ de chemin qu’il m’a semblé n’avoir encore jamais vu. Je l’ai suivi, et je suis arrivée dans une ruine de bâti médiéval. Celle-ci a été dégagée de façon récente de la végétation qui la rendait inaccessible. En effet, un parcours de course d’orientation a été installé sur le site de La Baume Cornillane et a permis d’étendre les endroits accessibles. A travers une fenêtre, le soleil couchant venait créer un rai de lumière dans l’ancien bâtiment. C’était doux et poétique. Je me suis approchée, et j’ai, assez longuement, profité de la vue depuis cette fenêtre ouverte au dessus du village. Le soleil est passé sous l’horizon, marquant le signal du retour à la maison pour moi.

Un après-midi hivernal à côté du col des Limouches

Comme chaque année ou presque, la neige est arrivée autour du 20 novembre sur les montagnes du Vercors. Parfois, ce ne sont vraiment que de rares flocons qu’il faut aller chercher un peu en altitude ou vers le centre du massif. Cette année, la neige est tombée en abondance, pas très haut et proche de Valence. J’ai contemplé la bordure du Vercors enneigée une bonne partie de la semaine, alors il était hors de question de ne pas y aller durant le week-end qui a suivi. J’ai choisi la proximité et j’avais dans l’idée de monter vers Léoncel, voire le Grand Echaillon. Je suis donc partie en direction du col des Limouches. A Peyrus, les conditions de route étaient annoncées délicates. En effet, assez vite, nous avons trouvé des plaques de neige tassée (et bien glissante) dans la montée.

Ce sont ces conditions de route qui m’ont conduite à m’arrêter avant le col des Limouches, avant même la Grange. En effet, j’avais alors des pneus 4 saisons un peu usés et donc plus du tout adaptés à la conduite sur neige (en prime, je me suis rendue compte le lendemain que les chaines que je croyais vraiment être dans le coffre n’y avaient pas été remises après un passage au garage où j’avais du vider complètement le coffre au printemps). J’ai donc profité d’une aire de pique-nique où il était facile de s’arrêter et faire demi-tour. J’ai laissé la voiture et je suis partie à pied dans un petit chemin. Bien que nous étions dans l’après-midi, j’étais la première à passer par là. J’ai toujours un sentiment de liberté quand je me rends compte que personne n’est venu avant moi marcher dans la neige. Le froid glacial, accentué par un fort mistral, ne m’a pas découragée d’une jolie promenade. Prendre l’air, se promener, avoir l’impression d’être seule au monde, admirer la végétation recouverte de neige. Puis, rentrer à la maison, se servir un thé fumant et s’installer avec un plaid. Je crois que je tiens là la définition d’une parfaite journée d’hiver.


La Baume Cornillane / Châteaudouble
Drôme – novembre 2025

[Drôme] spectacles et expositions – édition automne 2025

Les expositions et spectacles dont je parle dans cet article sont pour certains terminés ou passés. Malgré tout, j’avais envie d’en garder une petite trace par ici. Quelques expositions sont encore présentées pour quelques semaines. Cela vous donnera peut-être envie d’aller les découvrir avant qu’il ne soit trop tard. En complément, j’ai également visité des expositions qui ont fait l’objet d’autres articles, par exemple l’exposition L’Art Déco des régions, modernités méconnues au Musée de Valence.

Au LUX Valence

Exposition – Le Monde à l’envers

Le Monde à l’envers, c’est une expérience photographique menée par Anne-Lore Mesnage et Charles De Borggraef. Au fil des dernières années, ils ont promené sur les routes du Vercors une caravane transformée en sténopé, une camera obscura à la fois géante et rudimentaire. Il en ressort des clichés surprenants, mis en scène dans l’exposition avec d’autres images montrant la caravane et son environnement, des textes mis en forme ou encore des graphiques pour raconter leur odyssée picturale.

Spectacle – Par d’autres voix, Ambra Senatore

Je n’étais encore jamais allée voir un spectacle au LUX Valence. C’est par le biais d’une invitation, en dernière minute, que j’y ai mis les pieds. Sur scène, l’artiste Ambra Senatore, seule, livre une performance d’une heure vibrante, forte. Entre danse et texte, elle entraîne le spectateur à la limite de la transe, portant les voix des femmes d’ici et d’ailleurs, d’hier et de maintenant. Les émotions se bousculent, les questionnements aussi. C’est un spectacle puissant et bouleversant.

Spectacle – Encyclies, Adrien Mondot et Nathalie Morazin

Dès que j’ai aperçu la présentation du spectacle Encyclies d’Adrien Mondot et Nathalie Morazin, j’ai eu envie d’y assister. C’est plus une expérience qu’un spectacle, tressant un lien entre les notes du piano et les lignes projetées grâce à un programme informatique. Les deux artistes proposent ainsi un voyage à la fois visuel et sonore. C’est parfois poétique, parfois ébouriffant. Ils entrainent les spectateurs dans un tourbillon hypnotisant, entre ondes visuelles, jonglage silencieux et musique expérimentale. C’est tout à la fois doux et puissant, réconfortant et perturbant, dans un équilibre sans cesse à la limite de la rupture. C’est beau de simplicité et de complexité mélangées.

(*) Vous pouvez retrouver l’ensemble de la programmation du LUX sur leur site internet, qu’il s’agisse des expositions, des spectacles ou des séances de cinéma.


A l’Artsolite à Saint Jean en Royans

Exposition – Prism de Yann Nguema

J’avais repéré Prism depuis plusieurs mois sans prendre le temps d’y aller. Quelle erreur ! J’ai été captivée, hypnotisée par le travail de Yann Nguema. Spécialisé dans le mapping vidéo de grande ampleur (du genre de ceux que l’on peut découvrir sur des monuments), l’artiste s’est intéressé à des formes plus intimes de projections numériques. Prism présente une dizaine d’installation, dont 8 sont interactives. A travers des capteurs devant lesquels le visiteur est invité à passer ses mains, l’œuvre s’anime, au gré de nos mouvements. Une installation permet de plonger en 3D dans un atome, et c’est celle qui m’a le moins convaincue de l’exposition. Enfin, Gravity nous offre un spectacle aérien, hypnotique, et relaxant. Pendant 20 minutes, on se laisse porter par ce voile en mouvement sur lesquels sont projetés des vidéos.

Exposition – Twin Peaks en Royans de Nicolas Badout

J’avais découvert le travail de Nicolas Badout lors de l’acte 3 du Festival AiRt de Famille à Lyon en 2024. Il y présentait une œuvre immersive Bienvenue en Oregon qui plongeait le visiteur dans un décor de bulle de bande dessinée. A Saint Jean en Royans, le principe reste similaire : plonger le spectateur dans une œuvre immersive pour lui faire ressentir un univers. Le trait reste aussi assez similaire, avec toujours cette impression de case de comics. Cette fois, nous nous retrouvons dans un Twin Peaks fantasmé, situé dans le Vercors. Laura Palmer a disparu, le téléphone sonne, la lumière orange vacille : on retrouve l’ambiance de la série de David Lynch dans ce Twin Peaks en Royans. Je me serai presque attendue à me retrouver face à l’agent spécial Dale Cooper. Le mystère est accentué par l’utilisation de la lumière noire, qui ajoute au côté surréaliste. (et maintenant, j’ai encore plus envie de revoir la série)

Exposition – Les sentinelles de l’Aurore de Yan Vita

Cette troisième exposition à l’Artsolite, c’était un peu la cerise sur le gâteau. Nous étions venus pour voir Prism et Twin Peaks en Royans. Nous avons eu la très belle surprise de la découverte de l’univers de Yan Vita. Les sentinelles de l’Aurore, c’est le titre de la bande dessinée en cours de création de Yan Vita. Dans un Vercors fantasmé, aux allures de monde médiéval fantastique, c’est une histoire de quête, de résistance, de nature. L’exposition présente le processus créatif de l’artiste, ainsi que des planches d’ambiance ou de construction de personnages, façon fiche de jeu de rôle. Après cet avant-goût, je suis impatiente de découvrir la bande dessinée terminée. Hélas, la date de finalisation n’est pas encore connue.

(*) Les informations pratiques pour visiter ces 3 expositions sont disponibles sur le site internet de l’Artsolite. Le lieu propose en outre une boutique, un bar et un restaurant.


A O’Lac à Chateauneuf sur Isère

Spectacle – Giselle(s) avec Marie Claude Pietragalla

Plus jeune, je n’avais jamais pensé que j’aurais la chance de voir danser Marie Claude Pietragalla, étoile de l’Opéra de Paris dans les années 1990. J’avais loupé son Lorenzaccio créé pour les fêtes nocturnes de Grignan en 2017. Aussi, quand j’ai vu la programmation de son ballet Giselle(s) à O Lac, une salle de spectacles drômoise, je n’ai pas hésité à acheter ma place. Ce ballet contemporain, chorégraphié et mis en scène par Marie Claude Pietragalla et Julien Derouault, est une revisite moderne du ballet romantique Giselle. L’histoire originelle aborde le thème de la trahison, et de l’amour plus fort que la mort. Le duo de danseurs chorégraphes modifie le livret pour évoquer les violences faites aux femmes, en particulier les violences conjugales, à travers 4 couples et donc 4 « Giselle ». La partition est dépoussiérée pour intégrer des rythmes contemporains, entre musique hip-hop et tambours du Bronx, apportant une modernité au lyrisme romantique d’origine.

affiche du ballet contemporain Giselle(s) par Marie Claude Piétragalla et Julien Derouault
L’affiche de Giselle(s)

Je suis ressortie du spectacle avec un sentiment très ambivalent, comme si j’avais à la fois aimé et pas aimé. Quelques jours plus tard, je suis toujours perplexe quant à mon sentiment sur ce ballet. J’ai l’impression d’une dissonance entre la dureté du propos et l’esthétisme de la chorégraphie.

  • Les violences faites aux femmes sont, dans l’acte 1, évoquées au travers de pas de deux qui les rendent presque sensuelles et poétiques, créant un certain malaise.
  • Dans l’acte 2, la Reine des Wilis apparait comme une figure christique entourée de 12 disciples zombiesques. L’ouverture de l’acte se fait autour d’une table rappelant la cène, où les Wilis-zombies dévorent un homme.
  • Les Wilis-zombies viennent ensuite hanter les hommes jusqu’à la folie, sans répit. Et pourtant, le spectateur est emporté par la sensualité de l’échange qui se met en place entre Marie Claude Pietragalla et Julien Derouault.
Le salut à la fin du ballet Giselle(s) avec Marie Claude Pietragalla et Julien Derouault
Le salut final de Giselle(s)

C’est à la fois beau et violent, doux et brutal. C’est un ballet qui interroge et ne laisse pas indifférent. Et, au delà du propos du spectacle, il y a le bonheur de voir danser Marie Claude Pietragalla, accompagnée de Julien Derouault et des talentueux danseurs de la compagnie du Théâtre du Corps.

(*) Giselle(s) a été créé en 2023 par Marie Claude Pietragalla, Julien Derouault et le Théâtre du Corps. Il est depuis représenté sur différentes scènes en tournée.


(*) J’ai été invitée (collaboration commerciale non rémunérée) au spectacle d’Ambra Senatore par le LUX Valence. Pour tous les autres spectacles et expositions cités dans cet article, y compris ceux au LUX, j’ai payé ma place/mon entrée.

[projet 52-2025] semaine 48 – tout doux

Alors que le froid est arrivé chez moi, apportant son lot de flocons et de températures glaciales, le thème de cette semaine pour le projet 52 nous propose quelque chose de tout doux. Ma première pensée a été pour un plaid tout moelleux. Comme je ne suis maintenant souvent à la maison que lorsque la nuit est tombée (ou le jour pas encore levé), je n’ai pas trouvé les conditions idéales pour photographier un de mes plaids. J’avais pourtant une idée de mise en scène avec une tasse de thé fumante.

Il se trouve que dimanche dernier, j’ai profité de la présence de Mr 1er pour aller découvrir des expositions dans un centre culturel à une demie heure de route de chez moi (je vous en reparlerai en détail). Dans l’une des expositions présentées, une œuvre invitait à la contemplation. Confortablement installée dans une chaise longue, je me suis laissée porter pendant les 20 minutes de la boucle de l’installation Gravity de Yann Nguema. Un moment poétique et tout doux…

Installation Gravity par Yann Nguema
A découvrir dans l’exposition Prism à l’Artsolite
à Saint Jean en Royans, jusqu’au 28 décembre 2025


Pour découvrir ce que les autres participants ont trouvé tout doux, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.


EDIT 29/11/25 – 09.55 : suite à différents commentaires, voici un lien pour voir l’installation Gravity en vidéo

[Rhône] Lyon, une journée entre patrimoine et art contemporain

Ayant longtemps travaillé à Lyon, j’évitais au maximum d’y retourner le week-end. C’est dommage car c’est une ville qui offre beaucoup de possibilités, tant à la découverte du patrimoine qu’en terme de propositions culturelles. Depuis bientôt 2 ans que je n’y vais plus quotidiennement, je prends plaisir à y aller me balader de temps à autre. Cette fois, c’est un cadeau gagné lors d’un concours à la rentrée qui m’a donné l’occasion d’aller jusqu’à Lyon. Mon lot comportait en effet une visite guidée du Vieux Lyon, et un repas dans un bouchon lyonnais. J’ai ajouté à ce programme la visite de l’acte 4 du Festival AiRT de Famille dans l’après-midi.

Vue sur la basilique de Fourvière depuis le côté de la cathédrale Saint Jean
Vue sur la basilique de Fourvière depuis le côté de la cathédrale Saint Jean

Une visite du Vieux Lyon

Un coup d’œil à la cathédrale

J’ai commencé la journée par la visite du Vieux Lyon, avec une guide de l’office de tourisme. Le rendez-vous était place Saint Jean, devant la cathédrale. Ayant de l’avance, j’en ai profité pour retourner faire un tour à l’intérieur de celle-ci. J’ai constaté que la restauration de la splendide horloge astronomique était terminée. Malheureusement, je n’étais pas au bon moment pour l’admirer sonner. J’ai par contre profité de la douce lumière qui baignait la cathédrale, tandis que le soleil passait à travers les vitraux.

la nef de la cathédrale Saint Jean de Lyon baignée de la lumière du soleil à travers les vitraux
Dans la nef de la cathédrale Saint Jean
vitraux du choeur de la cathédrale Saint Jean de lyon
Dans le chœur de la cathédrale Saint Jean

Un tour dans les traboules

J’ai découvert Lyon alors que j’étais étudiante. J’y avais en effet fait un stage dans un laboratoire de recherche en 1996, suivi d’un second dans un autre organisme de recherche l’année suivante (afin d’éviter toute confusion, il ne s’agissait pas de chimie ou de pharmacie, mais de modélisation mathématique en mécanique des fluides !). Lors de mon premier séjour, j’avais eu l’occasion de participer à une visite guidée du Vieux Lyon et j’avais ainsi découvert les traboules. Depuis, je n’avais pas refait de visite guidée. Le rendez-vous avec notre guide était place Saint Jean, au pied de la fontaine. Si la visite devait durer 1 heure, force sera de constater que notre guide est passionnée et aime partager. Et notre visite durera presque 1 heure et demie.

fontaine de la Renaissance représentant le baptême de Jésus avec une façade lyonnaise typique en arrière plan
Au pied de la fontaine de la place Saint Jean

J’ai apprécié cette visite car, au delà de la découverte des lieux, j’ai appris plein de nouvelles informations. Par exemple, les façades dans les tons ocres telles qu’elles ont été refaites dans les années 1980/1990 ne correspondent pas du tout aux teintes qui étaient en usage dans ce quartier entre la Renaissance et le XVIIIe siècle. Les façades étaient en effet plutôt claires car il s’agissait d’un quartier de riches marchands et que l’ocre des crépis était du à la présence massive de tuiles pilées, dénotant plutôt un habitat peu fortuné. Ainsi, dorénavant, lorsque les façades sont refaites, elles sont claires. De même, le nom de la Tour Rose (aujourd’hui recouverte d’un enduit.. rose) était à l’origine d’une couleur blanc cassé, et tiendrait son nom d’une tâche de sang qui ne partait pas suite à un évènement tragique qui se serait passé dans la cour.

Les traboules ce sont des passages qui permettent de traverser une maison (ou plusieurs) pour aller d’une rue à l’autre. C’est un système qui permet de gagner de la place tout en conservant les circulations, dans un quartier coincé entre une colline et une rivière, et où donc l’espace est rare et l’habitat dense. Chaque maison était la propriété d’une seule famille, qui y logeait. Mais les traboules étaient accessibles à tous, ainsi que les puits qui se trouvaient dans les cours et les miradors qui surmontaient les escaliers. Ces miradors remplissaient plusieurs fonctions dont la surveillance du feu. Mais surtout, ils permettaient de profiter de la lumière du soleil. Le marchand qui possédait la maison pouvait s’y installer pour lire et écrire à la lumière du jour et chacun pouvait venir y « prendre l’air ». En effet, le soleil, tout comme l’eau (abondante dans le sous-sol), étaient des ressources communes et ne pouvaient pas être privatisées.

Mirador surmontant un escalier dans le Vieux Lyon
Tout en haut de l’escalier, au dessus du dernier étage, on trouve le mirador
dans les rues du Vieux Lyon
A l’angle de la rue Saint Jean et de la place Neuve Saint Jean, percée pour aérer le quartier et limiter les impacts des épidémies de peste
un puits à baldaquin dans la cours de la Tour Rose dans le Vieux Lyon
Le puits de la cour de la Tour Rose
un puits dans une cour du Vieux Lyon
Le puits de la cour de la traboule de l’Hostellerie du Gouverneur

Les montées de la colline de Fourvière

Parmi les autres plaisirs d’une balade dans le Vieux Lyon, il y a les différentes montées qui partent à l’assaut de la colline de Fourvière. Si la plus ancienne est la montée du Gourguillon, depuis le quartier Saint Georges, les montées depuis le quartier Saint Jean ont l’avantage d’offrir de jolis points de vue sur la cathédrale. Cette fois, je suis montée par les escaliers de la montée du Garillan (qui part de la place du Petit Collège derrière le musée Gadagne). Puis, je suis redescendue par la Montée des Chazeaux. Le but était uniquement de profiter des panoramas tout en faisant un peu d’exercice !

escalierss dans le Vieux Lyon
Montée du Garillan
vue sur les tours du quartier de la Part Dieu depuis les escaliers du Vieux Lyon
La skyline lyonnaise depuis la montée du Garillan
La cathédrale Saint Jean de Lyon depuis la montée Saint Barthélémy
La cathédrale depuis la montée Saint Barthélémy

Le festival AiRT de Famille, pour découvrir les artistes lyonnais émergents

Au printemps 2024, j’étais allée voir l’acte 3 du festival AiRT de Famille dans l’ancienne galerie des Terreaux. Pour l’acte 4, les artistes ont investi un espace désaffecté sur les toits de l’ancien centre d’échange de Lyon Perrache. Le lieu est en cours de restructuration complète. La passerelle qui reliait le centre d’échange à la gare a déjà été entièrement refaite et le bâtiment fera bientôt l’objet de gros travaux. Au 4e étage, donnant directement sur les jardins suspendus, une quarantaine d’artistes a investi un peu plus de 1500 m2. Tous issu du programme omart qui a pour but de soutenir la création artistique locale dans une démarche culturelle de diffusion.

le programme du festival artistique AiRt de famille à Lyon en 2025
C’est parti pour la découverte du festival AiRT de famille acte 4
Les Tokis, de petits personnages colorés avec un seul œil permettent au visiteur de se repérer dans le festival AiRt de famille acte 4 à Lyon
Les Tokis permettent d’identifier les différentes thématiques

Chaque artiste disposait d’un espace pour lequel il a travaillé une proposition in situ, généralement en 3D. J’ai retrouvé les univers d’artistes que j’avais croisés lors de la précédente édition ou dans d’autres manifestations. Voici les propositions que j’ai préférées dans cet acte 4, sous titré « La métamorphose des mondes ».

"en couleurs seulement le futur nous attend", détail de l'installation Le Temps d'un Contour par Kairos
Le temps d’un contour – Kairos (détail)


Lyon – Rhône – octobre 2025


Informations pratiques

  • Visite guidée : l’office de tourisme de Lyon propose différentes visites guidées dans le Vieux Lyon mais aussi dans les autres quartiers. Les visites guidées permettent d’en apprendre plus sur l’histoire et les spécificités des villes. J’ai eu l’occasion d’en faire dans différentes villes, et j’ai chaque fois trouvé cela très instructif.

  • Les traboules : les traboules du Vieux Lyon sont toutes des passages privés. Certaines sont ouvertes dans la journée aux visiteurs. Il est impératif d’être respectueux et discret dans celles-ci. Il ne faut pas non plus forcer l’entrée en dehors des heures d’ouverture ou pour celles qui ne sont pas ouvertes au public. Il existe aussi des traboules sur la Croix Rousse et sur la Presqu’île. Sur le site de l’office de tourisme, il est possible de retrouver la liste des traboules accessibles au public.

  • Les bouchons lyonnais : ce sont les restaurants typiques de Lyon. On en trouve un peu partout en ville. Cette fois, nous avons déjeuné à l’Auberge des Canuts, sur la place Saint Jean (ce repas faisait partie du lot que j’avais gagné). Nous y avons bien mangé dans une vraie ambiance de bouchon. C’était bon, et copieux. Malgré le quartier très touristique, ce n’était pas un attrape touristes. On peut toutefois trouver aussi bon pour un peu moins cher dans des quartiers moins fréquentés ou des rues plus discrètes. Les plats typiquement lyonnais sont le saucisson brioché, le tablier de sapeur, le gâteau de foie, la quenelle de brochet sauce Nantua ou homardine, la cervelle de canut (qui est en fait du fromage blanc aux herbes), et pour le dessert la tarte aux pralines. On trouve souvent dans les bouchons des ravioles mais elles sont en fait originaires de la région du Royans dans la Drôme, et du St Marcellin, un fromage qui vient de la vallée de l’Isère. Les « bons » bouchons le proposeront en provenance de la Mère Richard, un fromager affineur réputé.
vue sur Lyon et la basilique de Fourvière depuis les jardins suspendus de Perrache
vue sur Lyon et la basilique de Fourvière depuis les jardins suspendus de Perrache

  • Festival AiRt de Famille – acte 4 : sur les toits de Perrache, accès en transports en commun arrêt Perrache (métro, tram, bus et gare SNCF). Initialement prévu jusqu’au 30 novembre 2025, le festival artistique est prolongé jusqu’au 4 janvier 2026. Il est impératif de prendre son billet en ligne car il n’y a pas de billetterie sur place. Toutes les informations pratiques sont à retrouver sur le site internet d’AiRT de Famille.

[projet 52-2025] semaine 47 – en mouvement

Pour le thème En mouvement de cette 47e semaine du projet 52, j’avais envie d’aller photographier de l’eau en mouvement. Je pensais pour cela aller faire un tour le week-end dernier dans le Vercors, du côté d’Omblèze par exemple pour prendre en photo rivières et cascades. Hélas, la météo a décidé de contrarier mes plans. En effet, nous avons bien eu de l’eau en mouvement, mais version déluge et orage. J’ai donc pris l’option plaid/canapé plutôt que l’option sortie nature.

Cependant, je n’ai pas changé ma façon d’envisager le thème : je voulais de l’eau en mouvement. C’est comme cela que je me suis souvenue de quelques photos prises lors de mon récent séjour à Paris. Après 6 bonnes heures à arpenter les couloirs du musée du Louvre, nous avions profité d’une petite pause dans les jardins des Tuileries, nous asseyant sur des chaises au bord d’un bassin. Et au centre de ce bassin, le jet d’eau était en fonctionnement. J’avais donc trouvé mon eau en mouvement !

au premier plan, un jet d'eau sur un bassin dans un jardin public, avec en arrière plan des personnes assisses sur les chaises bordant le bassin
Jardin des Tuileries – Paris – octobre 2025


Pour découvrir ce que les autres participants ont mis en mouvement, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

NB : c’est week-end d’anniversaire à la maison. Aussi, je passerai beaucoup plus de temps en famille que sur l’ordinateur. Il est même possible que celui-ci reste éteint tout le weekend. Aussi, si votre commentaire n’apparaissait pas car il est à modérer, ce n’est pas utile de le renvoyer : il ne s’affichera pas plus. Je le validerai dès que possible.

[Paris] musées, expositions et spectacle : un city trip culturel

Pour la seconde fois cette année, nous avons avec Melle 3e articulé un séjour parisien autour d’un spectacle. Au printemps, nous étions allées voir Cyrano de Bergerac et visiter des musées plutôt méconnus. Cette fois, c’est Le Fantôme de l’Opéra qui nous a conduites jusqu’à Paris. Nous sommes donc parties deux jours, prenant le premier TGV du matin dans un sens et quasiment le dernier du soir dans l’autre sens. Outre le spectacle, nous avions repéré (et réservé) deux expositions d’importance recommandées par le professeur d’Histoire des Arts de Melle 3e.

bâtiment du palais du Louvre depuis l'intérieur de la grande pyramide
Vue sur le Louvre depuis l’intérieur de la Grand Pyramide

Grands magasins et passages, le shopping à la Belle Epoque

Nous sommes arrivées alors que la tempête Benjamin balayait la France. C’est donc de la pluie et du vent qui nous ont accueillies à l’arrivée gare de Lyon. Après avoir déposé nos valises à la bagagerie de l’hôtel, nous avons pris la direction de Saint Lazare car je souhaitais profiter de la matinée pour visiter la chapelle expiatoire. Malheureusement, elle est située au centre d’un jardin, qui était ce jour-là, comme tous les squares et jardins publics parisiens, fermé en raison des vents violents. Nous sommes donc parties en direction des Grands Magasins du boulevard Haussmann pour aller admirer les coupoles.

Nous avons commencé par le Printemps, dont nous étions le plus proche. La coupole, inaugurée en 1910, est selon moi la plus belles des coupoles parisiennes. Longtemps cachée du grand public, j’avais eu l’occasion d’y vivre une soirée de gala dans le cadre d’un de mes anciens postes. Suite à des travaux, l’ensemble des derniers étages du Printemps ont été rendus accessibles au public. Sous la coupole, nous avons pu visiter la petite exposition Sac Sac Sac qui retrace l’histoire du sac à main. Nous avons aussi admiré le grand vitrail dans l’escalier vers le dernier étage et profité entre deux averses de la vue depuis la terrasse.

Nous sommes ensuite allées voir la coupole des Galeries Layette, édifiée en 1912. Celle-ci est plus facile à voir que celle du Printemps car on peut la découvrir depuis le rez-de-chaussée en se plaçant au centre de la rotonde. Tout autour de la rotonde, un majestueux décor du début du XXe siècle est resté intact avec ses dorures et ses balcons aux ferronneries dessinées par Louis Majorelle. Après avoir admiré l’opulence de ce décor Art Nouveau, nous avons poursuivi par la visite de quelques passages couverts dans le même quartier.

un passage couvert parisien
Passage Choiseul

L’exposition Georges La Tour au musée Jacquemart André

Nous avions réservé un créneau en tout début d’après-midi au musée Jacquemart André dans le but de visiter l’exposition temporaire Georges de La Tour. Nous sommes arrivées en avance et avons du attendre l’heure dite pour pouvoir entrer dans le musée. Nous avons commencé par jeter un œil rapide aux pièces d’apparat de cet ancien hôtel particulier du XIXe siècle. Je suis toujours sous le charme du jardin d’hiver, encore plus les jours de pluie.

L’exposition Georges de La Tour est sous-titrée « Entre ombre et lumière ». Ce sous-titre est parfaitement adapté à la peinture de ce maître du clair-obscur. La plupart de ses tableaux présente en effet un éclairage délicat, souvent indirect, à la lueur d’une bougie ou d’une braise. Cette gestion de la lumière vient sublimer des scènes parfois simples, et apporter une aura particulière. Je connaissais de lui son tableau Le Nouveau Né, habituellement exposé au musée des Beaux Arts de Rennes où je l’avais découvert il y a longtemps. L’exposition m’a permis d’admirer une petite trentaine des œuvres de ce peintre méconnu, dont il ne resterait qu’une quarantaine de tableaux. Si j’ai apprécié la qualité des tableaux présentés et les explications des cartels, j’ai, comme régulièrement dans ce musée, détesté les conditions de visite : les salles sont petites, les éclairages sont approximatifs et créent des reflets sur des œuvres qu’on est obligé de voir de près, les visiteurs sont très nombreux et la circulation très difficile.

Le Fantôme de l’Opéra au théâtre Antoine

C’est pour Le Fantôme de l’Opéra que nous avions organisé ce séjour. Melle 3e avait en effet repéré ce spectacle dès l’ouverture des réservations l’été dernier. Nous avions ensuite choisi un jour pour nous y rendre et pris nos billets. Nous avons assisté à l’une des toutes premières représentations de ce nouveau spectacle musical monté au théâtre Antoine. Cette fois encore, nous étions très bien placées au second rang d’orchestre (nous avions pu profiter d’un tarif très avantageux lié à la première semaine de représentation). Si le spectacle ne restera pas comme un souvenir fort dans ma mémoire, j’ai passé un excellent moment de divertissement, porté par des artistes performants. La mise en scène, sympathique, n’est pas forcément très originale. Mais c’est un spectacle que l’on peut aller facilement voir en famille pour les fêtes de fin d’année.

enseigne lumineuse du théâtre Antoine à Paris, de nuit
Soirée au Théâtre Antoine

Le musée du Louvre

L’exposition Jacques-Louis David

Nous avions choisi de consacrer notre deuxième journée au Musée du Louvre, en commençant par l’exposition temporaire en cours, consacrée au peintre Jacques-Louis David. Nous avions des billets pour le premier créneau du matin. Nous sommes donc arrivées avant 9.00 pour faire la queue afin d’entrer dans le musée. Après avoir traversé la Grande Pyramide, nous avons filé vers le hall des expositions temporaires. Nous avons pu bénéficier d’un grand confort de visite, entre l’espace nécessaire pour bien admirer les œuvres et le faible nombre de visiteurs.

dans l'exposition temporaire Jacques Louis David au musée du Louvre
Face au Serment des Horaces

L’exposition se veut une rétrospective complète de la carrière de Jacques-Louis David, depuis ses premiers essais pour entrer à l’Académie Royale jusqu’à l’exil bruxellois. De nombreux tableaux, surtout de grands formats, sont présentés avec à chaque fois des explications très claires et intéressantes sur les cartels. Présentée de façon chronologique, on suit l’évolution picturale de David. L’exposition met aussi en regard ses tableaux avec ceux de ses contemporains, qu’ils aient été des concurrents ou des élèves devenus célèbres comme Ingres. Le travail de son atelier est évoqué à la fois à travers des dessins d’étude mais aussi avec des reproductions de ses tableaux, réalisées par ses élèves dans l’atelier. Il est à ce propos intéressant de constater des différences entre les différentes versions, qu’il s’agisse de la Mort de Marat ou du portrait de Napoléon dans son cabinet de travail. C’est une véritable plongée dans la vie artistique et politique de David, ses engagements et ce que celui lui a coûté.

Certains tableaux de David exposés au Musée du Louvre, comme par exemple Le Sacre de Napoléon, n’ont pas été déplacés dans l’exposition temporaire. Nous avons donc profité du fait que notre billet nous donnait aussi accès aux collections permanentes pour aller les voir. Nous avons vite constaté qu’il y avait beaucoup plus de monde dans ces salles du département de peinture, qui présentent de nombreux tableaux très connus.

devant le tableau de David "Le sacre de Napoléon" au musée du Louvre
Pour doubler la profondeur, un grand miroir a été installé en face du tableau Le Sacre de Napoléon.
L’occasion d’un nouveau selfie-musée.

En flânant dans le musée

Face à la foule dans les salles de peinture, nous avons opté pour la découverte du département des sculptures. Le hasard nous a fait passer devant plusieurs œuvres classiques dont L’esclave rebelle de Michel-Ange ou encore Psyché ranimée par le baiser de l’amour de Canova. J’ai aussi joué à un petit jeu que j’aime bien dans ce musée labyrinthique : regarder par la fenêtre. On y découvre souvent des points de vue intéressants sur la Pyramide ou sur les cours intérieures. Enfin, nous avons déjeuné dans l’enceinte même du musée (pour pouvoir continuer à visiter l’après-midi, toute sortie étant définitive). Pour cela, nous avons profité de la terrasse du café Mollien, donnant sur la cour centrale.

sculpture Psyché ranimée par le baiser de l'amour de Canova
Psyché ranimée par le baiser de l’amour de Canova
cour intérieure de style Napoléon III au musée du Louvre
Cour intérieure
le Louvre et la pyramide
Depuis la terrasse du café Mollien

Les cours Marly et Puget

Parmi mes endroits préférés au Louvre, il y a la cour Marly, et sa symétrique la cour Puget. Dans ces deux cours, réaménagées et couvertes dans les années 1980 lors du projet Grand Louvre initié par le président de la République François Mitterand. Je me souviens les avoir vues quand elles étaient encore les parkings du ministère des Finances lors de ma première visite au Louvre (en 1983). Aujourd’hui, elles constituent de formidables écrins pour les sculptures françaises monumentales autrefois destinées aux espaces extérieures. Elles permettent aussi de déambuler à travers les salles médiévales du département de sculpture.

détail d'un bas relief médiéval représentant un dragon
Coup de cœur pour ce dragon.
Détail d’un retable de 1508 représentant Saint Georges combattant le dragon


Nous avons quitté le Louvre à plus de 15.00, soit après 6 heures d’exploration. Après un bref passage au jardin des Tuileries, un café dans le Marais et un saut au Musée Carnavalet, nous avons pris un temps de repos dans le lobby de l’hôtel pour attendre l’heure de notre train.


Paris – octobre 2025


Informations pratiques

  • Printemps Haussmann, métro Havre-Caumartin. La coupole est située au dernier étage du bâtiment principal dit « Printemps de la femme ». Elle est accessible aux horaires d’ouverture du magasin.
  • Galeries Lafayette Haussmann, métro Chaussée d’Antin-Lafayette. La coupole et le décor Art Nouveau sont visibles depuis le rez-de-chaussée. Au 3e étage du magasin, un glasswalk est accessible pour mieux admirer l’ensemble des décors. Victime de son succès, l’accès s’y fait uniquement sur réservation d’un créneau horaire, pour quelques minutes. Il est cependant tout à fait possible de profiter complètement du décor depuis l’ensemble des étages du magasin.
  • Exposition Georges de la Tour, entre ombre et lumière – Musée Jacquemart André, métro Miromesnil. L’exposition est présentée jusqu’au 25 janvier 2026. La réservation de billets en amont est plus que recommandée. Certaines journées sont complètes largement à l’avance. L’ensemble des informations pratiques est disponible sur le site internet du musée Jacquemart André. Sans nous attarder dans les pièces meublées de l’hôtel particulier, ni dans le petit musée de Nélie André, nous avons mis plus d’1h30 à faire la visite.
  • Spectacle musical Le Fantôme de l’Opéra – Théâtre Antoine, métro Strasbourg-Saint Denis. Le spectacle est joué jusqu’au 11 janvier 2026, du mercredi au dimanche à 19.00. Les réservations se font en ligne sur le site internet du Théâtre Antoine.
  • Exposition Jacques-Louis David – Musée du Louvre, métro Palais Royal. L’accès aux expositions temporaires du musée du Louvre nécessite un billet d’entrée spécifique, qui ouvre aussi le droit d’accès aux collections permanentes. La réservation est obligatoire pour accéder au musée du Louvre et le créneau horaire doit être respecté (c’est contrôlé dans la file d’attente). Les réservations se font directement sur le site internet du Musée du Louvre. Nous avons passé 6 heures en tout dans le musée, dont 2 heures dans l’exposition temporaire. Nous n’avons bien entendu absolument pas fait le tour du musée. Si vous y allez, sélectionnez en amont ce que vous voulez absolument voir et priorisez ces œuvres.
Petite pyramide inversée dans le Carrousel du Louvre
Pour accéder au musée du Louvre, je préfère passer par le Carrousel du Louvre : il y a souvent moins d’attente pour passer la sécurité et cela permet de faire la queue à l’abri des intempéries.

  • Hébergement : j’avais choisi un hôtel entre la gare de Lyon et Bastille afin de pouvoir y laisser nos bagages facilement que ce soit le 1er ou le dernier jour. Il y en a plusieurs qui sont bien situés et agréables. Je fais mon choix en fonction des tarifs et disponibilités à la date où je voyage.
  • Repas : en dehors du café Mollien au Louvre (quiche ou sandwich, qualité correcte, prix élevé), nous avons mangé/pris le goûter dans des restaurants choisis un peu au hasard à côté de là où nous étions à l’heure du repas. Aucun n’est particulièrement mémorable ni à éviter absolument.

[Rhône] un week-end entre amis réussi dans les Monts du Lyonnais malgré la pluie

Les Monts du Lyonnais constituent un territoire à l’ouest de Lyon, s’étendant du sud du Beaujolais jusqu’à la vallée du Gier. J’avais déjà eu l’occasion de vous parler d’une journée que j’y avais passé il y environ un an et demi. Cette fois, c’est pour un week-end complet que j’ai retrouvé quelques copains Eclaireurs Partir-Ici.fr à l’invitation de l’office de tourisme des Monts du Lyonnais. Cette fois, il s’agissait de profiter d’activités plus automnales entre découvertes gastronomiques et paysages mordorés. Comme vous pourrez le constater, nous n’avons pas été gâtés par la météo et presque tout le week-end s’est passé sous la pluie. Mais cela n’a pas gâché du tout les découvertes, ni les bons moments.

paysage d'automne dans les Monts du Lyonnais à Yzeron
L’automne dans les Monts du Lyonnais

Etape 1 : un début de journée à la brasserie Virage Sept à L’Arbresle

Nous avions rendez-vous à 10.00 le samedi matin à la brasserie Virage Sept. Située à L’Arbresle, c’est une petite brasserie artisanale. Pascal, l’un des fondateurs, nous y a accueillis. Après un café partagé, il nous a expliqué l’histoire et les valeurs de Virage Sept. Au départ, le lieu accueillait à la fois un atelier de réparation de cycles et la brasserie. Mais Pascal et son associé se sont aperçus que les deux métiers demandaient chacun trop d’engagement et ils ont dû faire un choix. Ils sont donc maintenant uniquement brasseurs.

bouteilles de bières de la brasserie Virage Sept
La gamme de la brasserie Virage Sept au moment de ma visite.
Vous noterez avec le nom de ces créations que le cyclisme n’est jamais très loin. D’ailleurs le nom Virage Sept vient du virage des Hollandais dans la montée de l’Alpe d’Huez.

Passionné, Pascal nous a expliqué les différentes étapes de la fabrication de la bière. Il nous a montré les céréales maltées et le houblon qui sont utilisés. Nous sommes même allés devant la brasserie voir les pieds de houblon que Pascal aimerait bien utiliser d’ici quelques années. Les explications sont vraiment intéressantes et permettent de comprendre comment on produit une bière. De plus, la démarche de la brasserie Virage Sept s’inscrit dans une dynamique durable. L’entreprise participe à 1% for the planet. Les matières premières sont le plus possible sourcées localement. Les bouteilles sont consignées et réutilisées après lavage par une société spécialisée située dans la région lyonnaise. La drêche (c’est la partie solide qui reste au fond de la cuve après l’embouteillage) est partiellement utilisée pour produire des biscuits apéritifs et le reste est donné à des agriculteurs locaux pour nourrir le bétail.

des fleurs de houblon dans des mains
Pascal nous montre son houblon et la partie qui est à récupérer pour fabriquer la bière

La gamme produite par Virage Sept est très variée. Elle a été plusieurs fois récompensée au concours général du salon de l’agriculture de Paris. Pascal a eu la gentillesse de nous permettre de découvrir plusieurs de ses produits, en mode dégustation. J’ai particulièrement apprécié la bière Prologue, une blonde aux saveurs de fruits exotiques, médaillée d’argent au salon de l’agriculture 2022. Mais mon coup de cœur va à la dernière création saisonnière, une bière brune aux arômes de Forêt Noire avec de purée de cerises des Monts du Lyonnais.

un homme verse de la bière dans des verres
Virage Sept, c’est aussi un brewpub qui organise des concerts.

Etape 2 : un déjeuner à l’auberge du Pastoureau à Courzieu

Nous avons ensuite pris la direction de Courzieu, un petit village médiéval où se situe l’Auberge du Pastoureau. Ce restaurant se définit lui-même comme une auberge paysanne. Quand on passe la porte en bois, on entre immédiatement dans un univers chaleureux et convivial. Dans la cheminée, le feu de bois crépite. Dans les jolies salles aux murs et au sol de pierre, les grandes tables en bois brut invitent à s’installer. Le menu est sur l’ardoise. Il comprend entrée/plat/fromage/dessert et varie au fil des jours et des saisons. Les intitulés annoncent des plats du terroir réconfortants. Vu la météo, nous prenons presque tous la soupe, une crème de potimarrons aux cèpes. Le service ne se fait pas à l’assiette : on nous apporte les soupières directement sur la table. Pour les plats, ce sera plus diversifié : cuisses de grenouilles, quenelle lyonnaise, poulet aux morilles, le tout accompagné de gratin dauphinois. Là encore, les plats arrivent du four sur la table pour que nous nous servions. Tout est si copieux et délicieux que nous sommes plusieurs à délaisser le fromage (sec ou blanc) pour passer directement aux desserts, ultra-gourmands. Nous nous sommes régalés du début à la fin.

façade de l'auberge du pastoureau à Courzieu dans le Rhône
Le charme campagnard des environs de l’auberge du Pastoureau

Etape 3 : un parcours des Murmures du Temps

C’est sous la pluie que nous gagnons ensuite le point de rendez-vous avec Camille, médiatrice des Murmures du Temps, à Saint Germain Nuelles. Les Murmures du Temps, ce sont trois boucles de randonnée mêlant paysages de la campagne et œuvres d’art contemporain. Celle que nous faisons est le circuit intitulé D’Or et de Vigne. Equipés de parapluies et de bonnes chaussures, nous nous élançons. Sur notre parcours, nous croiserons 4 œuvres contemporaines, mais aussi plein de patrimoine vernaculaire : croix de chemin, lavoir, cabanon de vigneron, cadole (qui est aussi un abri de vigneron mais en pierres sèches, non maçonné). Les ruelles du village de Saint Germain Nuelles sont bordées de maisons en pierres dorées, typiques de cette région du sud du Beaujolais.

un groupe de 4 personnes de dos dans une rue de village bordée de maisons en pierres dorées
Dans les rues de Saint Germain Nuelles
paysage de campagne en automne un jour de pluie
Point de vue depuis le départ du circuit n°3 des Murmures du Temps
lavoir
Au bord du lavoir, alimenté par une source

Les quatre œuvres contemporaines que nous avons croisées sont, dans l’ordre :

J’ai bien aimé la force tranquille qui se dégageait de Mémoire fossile. J’ai apprécié la poésie d’ORG Mitra, un système de lumières et de séquences de sons qui se déclenchent aléatoirement en fonction des mouvements sur l’autoroute et sous le pont. Couplé au ruissellement de l’eau ce jour-là, c’était, paradoxalement à son emplacement; très poétique. La colonne dorée m’a vraiment laissée perplexe. Enfin, j’ai aimé la façon dont Géo-Empathie se lie au terroir, surtout que Camille avait prévu le nécessaire pour que nous puissions effectuer un rituel de libation, devenant ainsi participants de la vie de l’œuvre.

Malgré la pluie, nous avons aussi beaucoup admiré les jolies couleurs des vignes à cette période de l’année. C’était si beau que cela compensait les pieds mouillés ! Nous n’avons cependant pas fait l’intégralité du circuit proposé, en n’allant pas voir les carrières de pierres dorées de Glay. Il faut dire que nous sommes partis tard et qu’à cette saison la nuit arrive tôt. Le temps que nous revenions à notre point de départ, l’obscurité avait d’ailleurs déjà commencé à s’installer.

Etape 4 : une nuit au refuge d’Yzeron

Une arrivée épique

C’est de nuit que nous avons gagné notre hébergement. C’est important car c’est une des raisons pour lesquelles nous nous sommes perdus pour y aller. Nous roulions en convoi à 3 voitures, et avons tous loupé la « route à ne pas manquer » car nous n’avons pas vu les éléments qui se trouvaient sur la photo (de jour) que le propriétaire du gite avait envoyée. Après 2 demi-tours (oui, on a manqué la route une seconde fois !), nous avons trouvé le parking. Il restait maintenant à emprunter le chemin dans les bois pour arriver jusqu’au gite. Heureusement, nous avions prévu torches et frontales pour cette mini randonnée d’une douzaine de minutes dans l’obscurité. Je dois avouer que nous avons bien rigolé sur le trajet, nous imaginant une ambiance de scène d’introduction de film d’horreur.

chemin dans la foret en automne
Le chemin lorsque nous l’avons repris (de jour) pour partir.
Je n’ai pas de jolie photo de l’ambiance nocturne.

Une soirée conviviale

Arrivés de nuit dans la maison, nous n’avons pas pu avoir le plaisir d’en découvrir l’environnement. Mais en entrant dans la grande salle, le premier mot qui m’est venu à l’esprit est cosy. La maison est en effet très accueillante. Par contre, elle est autonome en énergie et en eau, ce qui signifie en particulier qu’il n’y avait pas de chauffage à notre arrivée (mais comme il faisait 6 ou 7°C dehors, la chaleur emmagasinée dans la maison nous a donné une impression agréable dès notre entrée). Notre première action (après avoir quitté nos chaussures trempées) a donc été d’allumer le grand poêle qui sert à la fois pour le chauffage et la cuisine. Très vite la chaleur s’est diffusée dans toutes les pièces. Après la répartition des chambres, chacun a pris une douche rapide (il y a de l’eau chaude mais il faut être parcimonieux dans son utilisation, car l’eau provient de la montagne et la chaleur de panneaux solaires : ces ressources sont donc limitées).

cuisine style chalet avec une grande table et un poêle massif
La pièce principale, côté cuisine

Pour le repas, l’office de tourisme des Monts du Lyonnais avait fait pour nous des courses dans un magasin de producteurs. Nous avons donc diné d’une soupe, de charcuteries et de fromages locaux, dans une ambiance conviviale. Après le repas, nous avons sorti une petite enceinte à karaoké qui était disponible sur place, avons approché les fauteuils du poêle et passé une excellente soirée. Il y a également de nombreux jeux de société et plein de livres à disposition. Nous avons hyper bien dormi car la literie était vraiment confortable et en ayant bien chargé le poêle avant de partir nous coucher, nous avons conservé une bonne température dans toutes les pièces. J’ai été réveillée avec le jour et j’ai pu découvrir par la fenêtre l’environnement absolument magnifique.

vue sur la campagne en automne par la fenêtre
La vue par la fenêtre…

Un petit déjeuner avec vue

Nous avons fait chauffer de l’eau et préparé du café pour prendre le petit déjeuner à la grande table tout en admirant la vue. Là encore, nous avions des produits locaux (yaourts, poires, jus de fruits, confiture, miel, beurre, œufs) en provenance d’un magasin de producteurs. Les filles de l’office de tourisme nous ont rejoint avec pain frais et viennoiseries pour partager ce moment avec nous, toujours dans la bonne humeur. Avant de repartir, nous avons exploré un peu les environs. Tout autour du gite, on trouve des chaises longues, des tables pour profiter de la vue, un terrain de pétanque (avec les boules), un brasero ou encore un barbecue. Bref, c’est l’endroit idéal pour passer un bon moment en famille ou entre amis dans un environnement à la fois outdoor et hyper confortable, en mode déconnexion (même si on capte plutôt bien la 4G). Il y a même des poules et des lapins.

C’est (déjà) l’heure de repartir. Nous reprenons le chemin qui descend au parking. Le soleil brille et nous permet de découvrir le superbe panorama sur les environs.

personne de dos avec un sac à dos dans la foret en automne
Sur le chemin du retour
paysage de collines en automne
Profiter encore un fois de la vue…

Etape 5 : un atelier cueillette-cuisine au Jardin d’Yzeron

Un accueil chaleureux

Nous avons passé notre dimanche chez Sébastien, un ancien cuisinier devenu herbaliste. Il a associé ses deux métiers pour fonder le Jardin d’Yzeron où il propose des ateliers cueillette et cuisine. Nous sommes arrivés vers 9.30 et avons été accueillis par Sébastien (et sa gentille chienne Holly, grande star de la journée). Autour d’une tisane issue de plantes cueillies par Sébastien, il nous a expliqué le déroulement de la journée et présenté le menu que nous aurions à préparer. Nous nous sommes répartis en 3 petits groupes, pour préparer chacun une partie du repas. J’allais devoir cuisiner le dessert à base de prunelles sauvages avec Nata.

Une cueillette fructueuse

Nous avons ensuite remis chaussures et blousons pour nous rendre dans un champ à proximité de chez Sébastien. Nous y avons trouvé beaucoup de trésors que nous avons appris à reconnaître grâce aux explications de Sébastien : oxalys, amarante, carotte sauvage, serpolet, oseille, mouron blanc, plantain, etc. Nos sacs de récolte se remplissent vite. Nous échangeons autour des vertus des plantes tout en ramassant le nécessaire pour préparer notre déjeuner. Il fait frais mais nous ne voyons pas vraiment le temps passer, happés par le sujet passionnant des plantes et la beauté du paysage.

Un temps de cuisine convivial et un repas partagé

De retour dans la grande cuisine de Sébastien, nous faisons de la place autour de la table et étalons dessus notre récolte. Chacun sait ce qu’il doit préparer et récupère les plantes correspondantes. Nous nous mettons au travail en cuisine, partageant les ustensiles et certains ingrédients. L’ambiance est vraiment sympathique. Sébastien dispense des conseils avisés concernant la préparation des différents plats. Il nous fait aussi une démonstration expliquée de pochage d’œuf. Nous sommes bien occupés et ne voyons une fois de plus pas vraiment le temps passer.

Une fois que tout est prêt, nous mettons la table. Sébastien dresse les assiettes et chacun explique ce qu’il a préparé. Les discussions vont bon train tout au long du repas, délicieux. Sébastien a même la gentillesse de me trouver quelque chose pour remplacer l’œuf poché de l’entrée alors que j’avais omis de le prévenir à l’avance. L’après-midi est déjà bien engagée quand nous arrivons au café. J’ai l’impression que personne n’a vraiment envie de partir, même si nous avons tous pas mal de route à faire. On se sent bien chez Sébastien, mais il est quand même temps de se quitter… jusqu’aux prochaines aventures !


L’Arbresle / Saint Germain Nuelles / Yzeron
Monts du Lyonnais – Rhône
Octobre 2025


Informations pratiques

  • Brasserie Virage Sept – 580A rue Claude Terrasse, 69210 L’Arbresle – magasin sur place et brewpub avec une programmation culturelle.
  • Auberge du Pastoureau – 4 place des Hostelleries, 69690 Courzieu – réservation indispensable
  • Les Murmures du Temps – projet culturel du pays de L’Arbresle – 3 circuits disponibles D’Or et de Vigne (9.3 km / D+ 155 m), Les balcons de l’abbaye (9.5 km / D+ 176 m) et La croisée des chemins (2.5 km / D+ 19 m). Le détail de chaque circuit est disponible sur le site internet. Chaque circuit associe patrimoine et art contemporain. Ils ont été inaugurés lors de l’été 2024 et certaines œuvres ont été installées pendant l’été 2025. Il est possible de se faire accompagner par un médiateur ou de faire les balades en autonomie à l’aide des panneaux explicatifs situés à proximité des œuvres.
  • Refuge d’Yzeron – 212 chemin de Py Froid, 69510 Yzeron – gite autonome forestier. L’électricité est produite par des panneaux solaires sur le site. Attention, en automne/hiver, lors des journées courtes et sombres, la production peut être un peu insuffisante. Nous nous sommes réveillés sans électricité. Mais pas d’inquiétude pour le chauffage (au bois) et la cuisine (au gaz ou au bois). Il y a des bougies pour s’éclairer si besoin. L’eau de pluie est récupérée via le ruissellement et des systèmes de cuves anciens. Elle est ensuite filtrée 4 fois avant d’arriver dans la maison. Un filtre Berkley est en outre disponible pour filtrer une dernière fois l’eau de boisson et cuisine. Le chemin d’accès dans la forêt est un chemin de randonnée : il ne conviendra donc pas à tout le monde. Si vous venez, prévoyez des frontales en cas d’arrivée nocturne.
  • Uniferme – 90 route départementale 34, Le Pont Rompu, Saint-Andéol-le-Château, 69700 Beauvallon – magasin de producteurs fermiers locaux à côté de Mornant. On y trouve à la fois des produits frais (fruits et légumes, fromages, charcuteries, viandes..) et en bocaux/bouteilles (jus de fruits, confitures, bocaux de légumes, soupes, miel…). Je m’y étais arrêtée l’année dernière en rentrant d’une escapade dans le secteur de Mornant/Riverie. C’est là que l’office de tourisme avait fait pour nous les courses.
  • Le jardin d’Yzeron – 10 chemin du Planil, 69510 Yzeron – Sébastien propose plusieurs formules d’ateliers et balades à la découverte des plantes sauvages et de leur utilisation en cuisine. C’est un passionné qui aime partager.
paysage des monts du Lyonnais
Vue sur les Monts du Lyonnais depuis les hauteurs de Py Froid à Yzeron


(*) Je parle dans cet article de bière et de vin. Je rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et qu’il est donc à consommer avec modération.

(*) Ce week-end était une invitation de l’office de tourisme des Monts du Lyonnais (collaboration commerciale non rémunérée). J’ai été entièrement libre du contenu que j’ai produit à l’issue de ces 2 journées, et des avis et points de vue que j’ai émis. J’ai partagé ces moments avec d’autres éclaireurs de Partir-Ici.fr, la plateforme régionale pour soutenir un tourisme plus durable : Le Monde des Mirons, Balades autour de Lyon et Nata France Auvergne.

groupe de personnes prenant des photos et des notes sur téléphone
Créateurs de contenu en pleine action chez Sébastien du Jardin d’Yzeron

[Drôme] au début de l’automne – la route de Combe Laval

Alors que l’automne sortait doucement ses couleurs, je suis allée faire un tour dans le Vercors. Mon plan initial était de monter vers Font d’Urle. Comme la route de l’Arps que je prends habituellement était fermée pour travaux, je suis partie en direction de la route de Combe Laval. Cela faisait très longtemps que je n’y étais pas passée. Et j’ai finalement eu envie d’en profiter pleinement. C’est donc à pied que j’en ai parcouru les kilomètres les plus impressionnants.

route de Combe Laval en automne
J’ai laissé ma voiture au niveau du belvédère après le col de Gaudissart. Là, on voit la première arche creusée dans la roche. Sa forme vue d’ici lui a valu le surnom d’éléphant du Vercors.

Une balade en sous-bois

Cependant, avant de m’engager sur la route, j’ai fait un petit tour en sous-bois. J’ai suivi un chemin de randonnée balisé qui s’enfonce dans la forêt. Les couleurs automnales y étaient encore peu présentes, mais la lumière était particulièrement magique. En effet, le soleil venait juste d’arriver au niveau du sommets des arbres. L’humidité déposée par la nuit suintait le long des feuillages et créait un voile de brume magique. Là, seuls les oiseaux venaient troubler le calme.

Combe Laval, une route mythique

Combe Laval, c’est une route mythique du Vercors. Construite au milieu du XIXe siècle, elle s’accroche à la falaise dominant la reculée pour relier Saint Jean en Royans au col de la Machine. Elle fait une dizaine de kilomètres en tout, mais ce sont surtout les 4 kilomètres (et quelques) entre les cols de Gaudissart et de la Machine qui sont impressionnants. Là, la route surplombe complètement le cirque. Elle a été creusée, à la pioche et avec quelques explosifs rudimentaires, dans la montagne. Elle passe parfois en encorbellement mais le plus souvent, elle se faufile sous la montagne.

L'entrée de la reculée de Combe Laval vue depuis la route
L’entrée de la reculée de Combe Laval vue depuis la route

Je dois avouer qu’en voiture, elle peut être vraiment impressionnante. Elle est sinueuse, offre peu de visibilité et est régulièrement trop étroite pour se croiser. J’en garde un particulièrement mauvais souvenir un soir d’hiver alors que la nuit avait commencé à tomber et que la route était partiellement verglacée. C’est d’ailleurs sans doute pour cela que je passe habituellement par la route de l’Arps quand je veux aller au col de la Machine, car les voies montantes et descendantes sont bien claires partout.

entrée aval de la route de Combe Laval
C’est ici, au niveau de l’éléphant, que la partie vertigineuse de la route débute

Cette fois, je l’ai donc parcourue à pied pour pouvoir profiter de la vue tout au long des un peu plus de 3 kilomètres de montée (je me suis arrêtée avant le dernier tunnel, un peu long et que je ne souhaitais pas emprunter à pied sans équipement de visibilité). Nous étions un samedi matin, et il y avait finalement assez peu de circulation. J’ai essentiellement croisé des vélos et des motos. J’ai aussi eu la chance de ne pas avoir de grosse pierre qui dévale la falaise au moment où je passais. Nous n’étions pas dans une période à fort risque (je n’irais pas à pied par là au moment du dégel ou après de fortes pluies qui font éclater la roche calcaire), même si j’ai entendu quelques petits cailloux tomber.

route de Combe Laval à flanc de falaise
La route suit les contours des falaises de la reculée de Combe Laval
route de Combe Laval à flanc de falaise
Depuis la route, les points de vue sur les falaises de la montagne de l’Arps se multiplient

J’ai pris mon temps pour monter puis redescendre ces kilomètres époustouflants. Entre la vue sur le fond de la reculée de Combe Laval et celle sur les falaises de la montagne de l’Arps en face, on comprend les difficultés qu’il a fallu contrer pour construire cette route. Aujourd’hui, elle fait partie des plus belles routes du Vercors, et très certainement des plus impressionnantes.


Route de Combe Laval – Saint Jean en Royans
Vercors – Drôme
octobre 2025


Parmi les autres routes remarquables du Vercors, vous pouvez emprunter :

  • La route du col de la Bataille entre Léoncel et Bouvante
  • La route des gorges de la Bourne entre Pont en Royans et Villard de Lans
  • La route des Ecouges entre Saint Gervais et Rencurel, il y a encore peu une des plus impressionnantes avec son tunnel de 500 mètres, sinueux, à voie unique et qui n’était pas éclairé (il l’est depuis 2021 avec un système de détection de mouvement)
  • La route des Goulets entre Sainte Eulalie en Royans et La Chapelle en Vercors, qui se décompose en deux parties, les Petits et les Grands Goulets. Cependant, la partie des Grands Goulets n’est aujourd’hui plus accessible pour des raisons de sécurité et est contournée par un tunnel moderne. Il est toutefois possible de la voir d’en face, par exemple depuis le belvédère de Révoulat.