Si le Mont Saint Michel est administrativement en Normandie, il reste un marqueur fort des paysages de mon enfance et adolescence en Bretagne. Dès que je l’aperçois à l’horizon, je sais que j’arrive à la maison : peu importe par quelle route, il est visible entre 10 et 20 kilomètres avant le village de mes parents. Je ne saurai par ailleurs dire combien de journées nous y avons passé, soit sur le rocher, soit dans la Baie. Bref, le Mont Saint Michel, c’est un incontournable de mes séjours bretons. L’été, alors qu’en journée, le Mont est assailli de visiteurs, j’aime particulièrement y aller le soir et profiter du parcours nocturne dans l’abbaye. J’ai d’ailleurs dû voir quasiment toutes les différentes propositions depuis la toute première au début des années 1990. Cette année, même si nous sommes restées peu de temps en Bretagne avec Melle 3e, nous avons profité d’y être 48 heures en même temps qu’une de mes nièces américaines pour y aller.
dans le cloître de l’abbaye du Mont Saint Michel
Rêve de Lune, une balade nocturne poétique dans l’abbaye
Cette année, c’est une nouvelle proposition qui est faite au cœur de l’abbaye pour l’été. Intitulée Rêve de Lune, elle emmène le visiteur de salle en salle à travers des installations artistiques ayant comme fil conducteur la Lune. Cela faisait bien longtemps que le parcours nocturne ne m’avait pas autant enthousiasmée. C’était à la fois poétique et onirique. Certaines salles étaient même réellement magiques. Je ne vais pas vous détailler l’ensemble du parcours, mais vous montrer plutôt mes coups de cœur.
Dans la salle des gros piliers, l’attraction lunaire fait jouer les marées :
Dans la chapelle voisine, la lune joue avec les nuages sur la voûte. Parfois un dauphin ou une tortue volante apparaissent sans que j’en ai bien compris l’intérêt.
Nuit de pleine lune
Dans les escaliers, les rayons de la Lune jouent avec la perspective
J’ai beaucoup aimé la perspective ainsi générée
Dans les petites salles, un jardin de Lune a été installé, en partie sur le haut des chapiteaux des piliers, en partie au sol contre le rocher qui saille à cet endroit.
Jardin éphémère.. ou la végétalisation d’un monde minéral
Dans le scriptorium, ce sont les enluminures qui prennent possession des lieux, déployant d’hypnotiques arabesques autour des visiteurs, tandis que des poèmes (en français et en anglais) sur la Lune sont déclamés dans les grandes cheminées.
arabesques enluminées et cercles concentriquesun ballet hypnotique sur les murs et les piliers
Dans la salles de hôtes, un ciel étoilé a remplacé la voûte et fait penser à la salle des banquets de Hogwarts. Une baignoire astucieusement placée permet à la lune de se mirer et donne son nom à l’installation : Bain de Lune.
Le ciel étoilé de la salle des hôtes était absolument magique : c’est un grand coup de cœur !Quand la Lune se baigne…
Dans l’abbatiale, la Lune se montre en version XXL et occupe tout le chœur. C’est sans doute l’installation la plus impressionnante.
La Lune au centre du chœur de l’abbatiale
Dans le cloître, une boule à facettes projette des éclats de lumière sur les bâtiments et trace des rayons dans l’herbe. Cette installation est mon plus gros coup de cœur. C’est magique. C’est doux et poétique. C’est hypnotique. C’est là que j’ai passé le plus de temps de tout le parcours.
Eclats de lumière dans le cloîtreIl a littéralement fallu me dire plusieurs fois « on avance » pour que je ne passe pas la soirée ici !
Zeus, souvenir des JO de Paris 2024
Le parcours nocturne Rêve de Lune s’achève sur la terrasse de l’abbaye du Mont Saint Michel, l’endroit idéal pour regarder le ciel et la Lune en direct. Mais, il y aussi un invité surprise sur cette terrasse. Zeus, le cheval métallique de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, est en effet installé tout l’été sur la terrasse de l’abbaye du Mont Saint Michel. Il y est visible jour et nuit, lors des visites diurnes ou nocturnes. Je l’avais loupé lors de son passage à Lyon, alors j’en ai profité ici. Conçu par l’atelier nantais Blam, il galope une minute toutes les 5 minutes. S’il m’avait plu à la télévision, il m’a fascinée en vrai. Son mouvement reprend parfaitement le rythme du galop d’un cheval, sans à-coups, et même sa queue est articulée.
Zeus, cheval métallique de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024
Le Mont Saint Michel – Manche – août 2025
Informations pratiques :
Le parcours nocturne Rêve de Lune est visible chaque soir jusqu’au 31 août 2025. Les horaires et conditions d’accès sont disponibles sur le site internet des nocturnes. Il est conseillé de réserver par internet en amont pour s’assurer la disponibilité des places et bénéficier d’un tarif préférentiel. Pour ma part, même si l’entrée est possible à partir de 19.30, je vous conseille d’y venir de façon à être dans le cloître quand il fait nuit (comptez environ 30 minutes après votre entrée). L’ensemble du parcours prend entre 1h et 1h30 selon le temps que vous passez dans les salles.
Zeus est visible à l’abbaye du Mont Saint Michel jusqu’au 7 septembre 2025, sur la terrasse de l’ouest. Il faut disposer d’un billet de visite de l’abbaye pour le voir. On peut l’admirer en même temps qu’on fait le parcours Rêve de Lune comme je l’ai fait ou en visitant l’abbaye en journée. Compte tenu du nombre de visiteurs au Mont Saint Michel à cette période de l’année, il est plus que conseillé d’acheter ses billets à l’avance sur internet.
Le parcours nocturne Si le Mont m’était conté en 2022. En 2023, nous étions au Canada et n’étions pas passés en Bretagne. En 2024, c’était encore le cycle Si le Mont m’était conté et nous n’y sommes pas retournés.
Ce n’est pas un scoop : quand je vais en Bretagne, je vais souvent au Mont Saint Michel. Attention toutefois, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je sais que le Mont Saint Michel est une commune de la Manche, en Normandie. Cependant, « ma » Bretagne n’est qu’à quelques kilomètres de la Normandie et le Mont a fait partie de mon paysage courant tout au long de mon enfance et de mon adolescence. (J’ai même fait une de mes premières leçons d’auto-école sur la digue-route en plein été !) Depuis, chaque fois que je retourne dans la maison de mes parents, je fais un saut au Mont Saint Michel ou dans ses environs. Généralement, l’été, j’évite d’aller dans le Mont et comme j’y étais déjà allée en décembre avec Melle 3e, je ne pensais pas y retourner. C’était sans compter sur la force de persuasion de Melle 3e et de sa cousine (qui, venant des Etats-Unis, a aussi moins l’occasion de visiter les lieux).
ce que l’on ne voit pas sur la photo : la foule au pied du Mont Saint Michel
Braver la foule dans le Mont Saint Michel
Toutes les 2 ont donc réussi à me convaincre de passer un après-midi au Mont Saint Michel. Je m’étais donc mentalement préparée à affronter la foule, dès l’entrée du parking. Je pense cependant que nous avons eu de la chance car s’il y avait beaucoup (vraiment beaucoup) de monde, c’était cependant « moins pire » que ce que j’avais anticipé. Nous avons donc facilement trouvé un stationnement, à proximité de la place des navettes, et nous n’avons pas eu à attendre du tout pour monter dans un des petits bus de la ligne Le Passeur.
En arrivant au Mont Saint Michel
Malgré tout, il y avait foule dans la Grand Rue et sur les remparts. Nous avons tout de même monté l’ensemble de la rue avant de revenir par le chemin de ronde. Après quelques achats de souvenirs dans une des boutiques, nous avons cependant renoncé à prolonger notre balade à l’intérieur du Mont Saint Michel, et cherché à échapper un peu à l’effervescence ambiante.
un coup d’œil à l’abbaye où nous n’irons pas cette foisChaque fois, j’ai l’impression que les façades sont plus jolies que la fois précédenteLe long des remparts
Trouver le calme à l’extérieur
Pour glaner un peu de calme, et comme la marée était basse (et pour un moment encore compte tenu de l’horaire de la prochaine marée haute), Melle 3e a suggéré de faire le grand tour du rocher par l’extérieur. C’était une bonne idée car cela faisait longtemps que nous n’avions pas pu le faire (essentiellement pour cause de marée trop haute lors de nos passages). Nous sommes donc parties par la porte des Fanils en direction de la chapelle Saint Aubert. Le Couesnon passe maintenant beaucoup plus proche du Mont Saint Michel que lorsque j’étais enfant, et le fleuve vient lécher le pied de la petite chapelle.
La chapelle Saint Aubert se situe à l’extérieur du Mont Saint Michel
C’est là que nous avons eu beaucoup de chance. En effet, nous avons assez rapidement repéré un point sombre se déplaçant dans l’eau. En le regardant avec attention, nous avons identifié qu’il s’agissait d’un phoque. Il est sorti et rentré dans l’eau à plusieurs reprises, prenant parfois la pause sur la rive opposée du Couesnon. Si la présence de phoques dans la baie du Mont Saint Michel est avérée depuis longtemps et que j’avais déjà eu l’occasion d’observer leurs traces sur le sable humide, c’était la première fois que j’en voyais un. Et j’étais vraiment contente de cette « rencontre » fortuite.
Le phoque qui s’amusait dans l’eau, sort de la rivière pour se reposer un moment sur le sableJe n’avais pas un zoom très puissant, la photo manque donc de précision mais je suis surtout contente de l’observation que j’ai pu faire ce jour-là
J’ai eu du mal à me remettre en marche. Il a vraiment fallu que le phoque s’éloigne hors de vue pour que je reprenne la balade. Après avoir dépassé la chapelle Saint Aubert, on arrive à la partie la plus sauvage du Mont Saint Michel. Nous sommes côté mer et il n’y a que la forêt sur le rocher. En levant les yeux, on aperçoit le haut de la flèche de l’abbaye. Les promeneurs sont aussi plus rares sur ce terrain très caillouteux et sauvage. Par endroits, on pourrait presque se croire sur une île déserte et peu hospitalière. C’est mon côté préféré du Mont Saint Michel, celui que les touristes ne voient généralement pas, celui qui ne peut pas toujours être accédé, celui qui se mérite. En continuant à longer le rocher, on retrouve la civilisation : d’abord le petit édicule qui abrite la source qui alimentait en eau l’abbaye et le village au Moyen-Âge (en complément de citernes d’eau de pluie), puis le pied des remparts.
avez-vous repéré le phoque qui s’éloigne dans l’eau ?Au dessus de la forêt, on devine la Merveille, cet édifice gothique impressionnant . On notera en particulier les fenêtre élancées et rapprochées du réfectoire sur la gauche du bâtiment.L’édicule protégeant la source, au milieu du chaos des rochers Le côté sauvage du Mont Saint Michel, mon préféré…
Après cela, nous avons encore eu de la chance avec la navette puisque nous avons pu monter dans la première qui est arrivée après que nous ayons pris place dans la file d’attente. Malgré l’impression de foule, la fréquentation du lieu restait donc plutôt basse pour la saison. Comme nous étions en plein milieu des Jeux Olympiques, nous avons pensé que sans doute une partie des touristes étrangers qui ne voulaient pas venir aux JO n’étaient pas venus en France cette année.
Le Mont Saint Michel – Manche – août 2024
Petite note de sécurité : même au pied du Mont Saint Michel, on peut trouver des sables mouvants. De plus, le courant du Couesnon peut y être important (en particulier lors des lâchers d’eau du barrage) et le fleuve est très profond par endroits. Quant à la marée, elle est aussi piégeuse ici que dans le reste de la baie. En résumé : être au pied du Mont Saint Michel ne protège pas des dangers de la Baie. Aussi, il est extrêmement important de respecter les consignes de sécurité et de ne pas s’aventurer n’importe où seul. Il est impératif d’être accompagné par un guide pour traverser la baie ou se rapprocher de Tombelaine (où je rappelle qu’il est interdit de monter : c’est une réserve naturelle sauvage). Il ne faut en aucun cas tenter de traverser seul le Couesnon, ni même s’amuser à y patauger. On peut faire le tour du rocher sans risque à condition de justement rester sur le rocher; et de s’assurer que la marée ne viendra pas nous bloquer. Vérifier les horaires de la marée quand on décide d’aller se balader au pied du Mont Saint Michel ne doit pas être optionnel.
Cette année, nous avons repris nos habitudes estivales et avons pris la route vers la Bretagne. En effet, si vous me suivez depuis un moment, vous avez du comprendre que je suis originaire de Bretagne et que j’y ai toujours ma famille. La subtilité vient du fait que « ma » Bretagne est vraiment limitrophe avec la Normandie (et quand je dis limitrophe, je parle de quelques kilomètres), pas très loin du Mont Saint Michel et de son immense baie. Forcément, le Mont a toujours été un point de repère fort dans le paysage, surtout qu’on le repère de loin. Tout aussi logiquement, je suis très souvent allée passer des après-midis ou des fins de journées dans la baie tout au long de mon enfance/adolescence. Et quand, maintenant, il est question d’aller se promener lorsque je suis là-bas, nos pas nous dirigent très régulièrement autour de la baie du Mont Saint Michel. Voici donc 4 suggestions de randonnée, plutôt tranquilles mais très différentes les unes des autres, le long de la baie du Mont Saint Michel, sur les sentiers que nous avons parcourus au cours de nos dernières vacances.
Dans la baie du Mont Saint Michel
En ville ou presque, sur le sentier des douaniers à Cancale
Cancale, été comme hiver, c’est traditionnellement notre première sortie des vacances. Nous allons marcher le long de la côte, faisons un tour sur le port, quelques emplettes et nous terminons par une crêpe. Cette année n’a pas dérogé à la règle. Concernant le choix de la balade sur place, je dois avouer qu’il est essentiellement dicté par deux faits sur lesquels je n’ai aucune maîtrise : la marée et l’endroit où nous trouvons un stationnement. Par exemple si la mer est basse, nous partons parfois marcher directement sur la grève. Inversement, à marée haute, nous nous dirigeons plutôt vers les rochers. Si le stationnement que nous trouvons est très excentre, alors nous partons vers le sentier des douaniers pour rejoindre le port et ses commerces.
Direction le sentier des douaniers à Cancale
C’est ce qui s’est passé cet été : nous étions à Cancale un jour où il y avait beaucoup de monde et nous n’avons pu stationner la voiture que loin du centre. Alors, nous sommes partis sur le chemin des douaniers, qui est ici une partie du GR34. Après un passage sous les voûtes des arbres, nous avons commencé à admirer les vues sur la baie (avec le Mont Saint Michel en tout petit dans le fond), les rochers de Cancale et des Rimains, les parcs à huitres, puis le port. Nous avons choisi de faire une balade assez courte car nous étions arrivés un peu tard et nous voulions avoir le temps d’une crêpe en plus de faire nos achats (pour les plus curieux, j’ai l’habitude de faire un stock de conserves de poissons à La Belle Iloise et d’épices chez Roellinger). Selon le temps et l’envie dont je dispose, j’apprécie de pouvoir facilement allonger ou raccourcir la balade le long du sentier des douaniers. Ainsi, pour le retour à la voiture, comme nous étions lourdement chargés, nous avons opté pour la version courte mais sportive qui consiste à remonter sur la falaise en empruntant les escaliers vers le monument aux disparus en mer.
Coup d’œil vers les îles-rochers alors que la mer descendLa mer découvre progressivement la grèveLes agapanthes sont en fleurs le long des murs des propriétés bordant le cheminMême par temps couvert, la lumière dans la baie me fascineAlors que la mer découvre les parcs à huitres les plus éloignés du rivage, les ostréiculteurs partent travailler.
Un peu de dénivelé, sur les falaises de Carolles
Quelques jours plus tard, toujours sous une météo mitigée (nous aurons d’ailleurs droit à quelques gouttes de pluie avant la fin de la sortie), nous partons dans la direction opposée. Le but est d’aller marcher sur le GR longeant la côte normande, au niveau des falaises de Carolles. Là, il est facile d’avoir un peu de dénivelé à cet endroit où la côte s’élève mais reste constellée de criques et de plages. Nous avions déjà deux ou trois été randonner dans ce secteur. Quand on cherchait une idée, j’ai repensé à un tronçon que nous n’avions pas parcouru, au départ de la cabane Vauban où nous étions allés il y a 3 ans.
La cabane Vauban de Carolles
Il y a quelques années, nous étions partis de la grande plage de Carolles et avions longé la falaise en direction de Saint Jean le Thomas, en nous arrêtant juste après la vallée du Lude. Cette fois, l’idée était de partir de la cabane Vauban en direction de Jullouville pour aller jusqu’à la vallée du Lude et d’aviser ensuite (surtout parce que la météo était instable d’ailleurs). Du parking, le chemin se faufile entre les champs, sous le couvert des prunelliers. En arrivant à la cabane Vauban, c’est l’immensité de la Manche qui nous accueille. Dans le fond à gauche, un petit point se dessine de façon un peu vague : c’est le Mont Saint Michel.
Voyez-vous le Mont Saint Michel ?Au fond, on aperçoit la pointe du Roc de Granville
Nous avons suivi le GR223, sur le chemin des douaniers. Les points de vue sur la mer se succèdent, forcément grandioses. Nous traversons les bruyères. Sous nos pieds, le sentier est léger. Nous grimpons sur les rochers qui le bordent. Puis, nous abordons la descente vers la vallée du Lude. Nous nous enfonçons dans la verdure de la forêt. Après avoir traversé le petit fleuve côtier, nous choisissons de le longer jusqu’à son embouchure. Le chemin se faufile à travers la lande jusqu’à déboucher au port du Lude, une toute petite plage de galets, accès facile à la mer depuis le village de Carolles. Nous n’y étions jamais allés alors nous partons en exploration dans les rochers qui se sont détachés de la falaise au fil du temps. Quelques gouttes de pluie nous rappellent à la réalité, nous ne continuerons pas jusqu’à la grande plage à pied…
C’est parti !En haut des falaisesEn longeant Le Lude, nous traversons la landeNous arrivons au niveau de la plage du port du LudeDans les rochers de granitEn revenant à la cabane Vauban, nous constatons que la mer est bien descendue (et que le Mont Saint Michel est toujours là !)
Avec les moutons, sur l’herbu à Ardevon
Aller marcher sur l’herbu au milieu des moutons est aussi une de nos sorties habituelles lors de nos vacances bretonnes. C’est généralement une balade très calme, dont on peut facilement moduler la durée ou la distance parcourue, au cours de laquelle on profite de la vue sur le Mont Saint Michel loin de la foule. Nous avons plusieurs points de départ possible, dépendant essentiellement des possibilités de stationnement à proximité. Cette fois, nous avons pu nous arrêter sur le parking situé le long de la route allant d’Avranches au Mont, au niveau du Rivage à Ardevon. Il y a là une aire de pique-nique ombragée et la possibilité d’entrer soit sur l’herbu, soit sur la digue pour emprunter le GR qui longe le Cotentin jusqu’au pied du Mont Saint Michel.
Partir en direction du Mont Saint MichelLes moutons ne sont pas loinNe pas faire de bruit et ne pas bouger pour ne pas faire peur aux moutonsLe mouton du Mont Saint Michel a la tête et les pattes noires
Nous avons eu de la chance car les moutons étaient proches de la digue (il faut parfois s’avancer assez loin sur l’herbu pour apercevoir le troupeau). Nous avons commencé notre balade par la digue et le GR, partant dans la direction du Mont Saint Michel. Le chemin croise plusieurs barrières qui permettent d’empêcher les moutons d’y aller lors de leurs transferts. Il y a aussi régulièrement des portails ou des passages afin que les marcheurs puissent entrer sur le pré salé. Comme chaque fois, nous avons fini par entrer sur l’herbu. Là, empruntant les sentes de moutons (de fins chemins tracés par les passages répétés des ovins), nous avons prolongé la promenade, observant d’un côté le Mont et de l’autre les moutons, avant de revenir sur nos pas à l’heure du goûter.
Sur les sentes à moutonsdevant TombelaineMoutons sur le pré saléLes gardiens de la barrièreC’est bon : ils vont nous laisser passer.
Sur la plage, à la chapelle Sainte Anne
Cela faisait des années que nous n’étions pas allées à la chapelle Sainte Anne. Pourtant, on peut affirmer qu’on y a passé des heures et des heures. Il faut dire qu’une fois sur place, on le choix de ce que l’on fait : s’asseoir sur la digue pour admirer le paysage, partir marcher dans les polders, s’installer en contrebas de la digue dans l’herbe pour y lire, pique-niquer ou jouer au ballon, marcher entre les hautes herbes pour gagner le petit cordon de dunes et la grande plage derrière, poursuivre encore plus loin pour pêcher à pied lors des fortes marées…
Cette fois, nous y allions pour marcher, sur la digue, sur l’herbu, sur la plage. Nous n’avions pas arrêté notre choix en partant. Nous savions que nous serions accueillis par la petite chapelle sur la digue, dominant les mares lagunaires sur lesquelles les foulques prennent leurs aises. Nous savions qu’au loin, la silhouette du Mont Saint Michel nous observerait. Nous savions que nous serions seules ou presque, avec Melle 3e et une de mes nièces. Nous savions que nous passerions un agréable moment, bercées par le bruit du vent.
La chapelle Sainte Anne au bord de la mare lagunaireLa chapelle est construite sur la digueLes escargots s’agglutinent sur les brindilles
Nos pas nous ont menées sur la plage. Sous nos pieds, le crissement des coquillages écrasés s’est joint au chant du vent. En silence, nous en avons profité. Puis, apercevant quelque coquillage coloré, nous avons commencé à chercher les plus jolis, comme lorsqu’enfant nous les ramassions pour en faire des colliers ou des petits bricolages. Nous avions oublié de prendre un sac alors nous avons improvisé des « paniers » avec le revers d’un t-shirt ou une casquette. C’est le son des vagues qui m’a fait réaliser que nous étions là depuis longtemps. La mer se rapprochait au fil de la marée montante. Les chars à voile prenaient le chemin du retour, et nous avons fait de même, en prenant le temps d’écouter encore une fois notre silence rythmé par la mélodie du vent, des vagues et des coquillages.
La plage déserte à perte de vueRamasser des coquillages sur la plage
Cancale / Carolles / Ardevon / Saint Broladre Ille-et-Vilaine & Manche – juillet 2024
Il existe de nombreuses autres possibilités pour se promener le long de la baie du Mont Saint Michel, par exemple :
Le Mont Saint Michel, point de repère immuable dans la Baie
ATTENTION : La Baie du Mont Saint Michel recèle de nombreux dangers, et il convient de rester sur les chemins balisés et les plages référencées. Si vous souhaitez vous éloigner des chemins balisés, il est important de prendre un guide qualifié pour aller l’explorer. En effet, la Baie ne peut pas être cartographiée car les marées font bouger les lits des fleuves et se déplacer les points de repère. Y allant depuis l’enfance, j’ai appris à reconnaître les signes de certains dangers et je sais où et quand je peux m’y aventurer sans risque. Malgré tout, il y a des secteurs où je n’irai pas sans guide.
En 2023, l’abbaye du Mont Saint Michel célébrait ses 1000 ans, puisque selon la tradition, c’est en 1023 qu’a commencé la construction de l’abbatiale romane. Ce n’est pas particulièrement en raison de cet anniversaire que nous sommes allées visiter le monument avec Melle 3e lors de nos dernières vacances, mais plutôt parce que cela faisait plus d’un an que nous n’étions pas entrées dans l’abbaye. Nous avons aussi profité de ce séjour pour découvrir le Scriptorial, à Avranches, un musée autour de la production de manuscrits tout au long du Moyen-Âge au Mont Saint Michel.
L’abbaye du Mont Saint Michel
(Re) Découvrir l’abbaye du Mont Saint Michel
Ayant grandi à une vingtaine de kilomètres du Mont Saint Michel, j’ai déjà eu largement l’occasion de visiter l’abbaye. Pourtant, ma toute première visite (de l’abbaye.. parce que la balade dans le village et sur les remparts était une promenade classique de nos dimanches hivernaux), je l’ai faite en CM2 avec ma classe (nous étions partis une semaine à vélo dans la baie et la découverte du Mont était bien sûr au programme). Depuis, j’ai fait découvrir les lieux à des amis originaires d’autres régions, et j’y ai régulièrement emmené les enfants. Nous aimons particulièrement les parcours nocturnes estivaux. Par contre, je ne sais pas dire à quand remonte notre dernière visite de l’abbaye en journée. L’hiver dernier, nous avions eu envie d’y aller mais avions renoncé devant la file d’attente.
Vue sur le Mont Saint Michel depuis le parking
Cette année, nous avons eu plus de chance. En effet, le jour où nous sommes allées au Mont Saint Michel, il y avait (relativement) peu de monde. Sans doute que l’arrivée d’une tempête annoncée pour la fin d’après-midi avait dissuadé un certain nombre de visiteurs potentiels. Après avoir monté la rue principale, nous avons constaté que la queue pour entrer dans l’abbaye était raisonnable. Et, effectivement, une dizaine de minutes plus tard, nous montions le Grand Degré en direction de l’abbatiale. Notre visite a commencé par admirer le paysage depuis la terrasse située devant l’église (et qui correspond à l’emplacement de travées de l’église romane, effondrées au XVIIe siècle et jamais reconstruites).
Vue sur le Couesnon et la baie du Mont Saint MichelVue sur la baie du Mont Saint Michel depuis la terrasse de l’église
La visite nous emmène dans des lieux que nous connaissons certes déjà mais dont nous ne nous lassons pas d’admirer la beauté : l’église abbatiale et son chœur gothique flamboyant, le cloître et la délicatesse de ses colonnettes, le réfectoire des moines très lumineux, la salle des hôtes et ses immenses cheminées, le scriptorium ou encore la salle des gros piliers qui supportent une bonne partie de la structure de l’abbaye. C’est chaque fois un nouvel émerveillement.
Dans l’église abbatialeDans le cloîtreDans la salle des hôtes
Après la visite de l’abbaye, nous avons continué notre promenade en passant par les remparts. Puis, nous sommes allées reprendre la navette Le Passeur jusqu’au parking (pour une fois, nous n’avons pas fait le retour à pied, d’autant plus qu’il y avait très peu d’attente pour la navette), et sommes arrivées à la voiture pile quand la pluie a commencé à tomber : il n’aurait pas fallu que nous prolongions beaucoup notre visite pour nous retrouver trempées !
Melle 3e prenant des « notes » sur les motifs d’entrelacs des vitraux du cloître
C’est la pluie qui nous a conduites au Scriptorial à Avranches. Nous cherchions en effet une activité en intérieur pour agrémenter une journée de pluie battante. Nous étions déjà allés il y a une dizaine d’années au Scriptorial pour voir une exposition temporaire, mais n’avions pas vraiment pris le temps d’explorer le reste du musée. Il faut dire que les enfants étaient encore petits et que le format muséographique du Scriptorial n’est pas vraiment adapté à de jeunes enfants. Cette fois, nous avons vraiment profité de l’ensemble des présentations (nous avons passé plus d’1h30 dans le Scriptorial).
Statue médiévale de Blanche de CastilleStatue en calcaire de Notre DameAu premier plan, statue de Saint Jean Baptiste – en arrière plan, statue de Saint Antoine
Installé sur l’emplacement de l’ancien château d’Avranches, le Scriptorial a été conçu comme une métaphore du Mont Saint Michel, proposant un cheminement de découvertes jusqu’au point d’orgue : les manuscrits médiévaux. En parcourant les différentes salles, on découvre comment le Mont Saint Michel est né, comment il est devenu au haut lieu de pèlerinage au Moyen-Âge et surtout, comment son atelier de copie de manuscrits s’est fait connaître dans toute l’Europe médiévale pour la qualité de sa production. On apprend aussi les techniques utilisées pour les encres, parchemins et papiers ou encore la façon dont l’écriture a évolué au fil du temps. Enfin, on aboutit à la salle du trésor où les manuscrits originaux du Mont Saint Michel qui sont parvenus jusqu’au XIXe siècle sont présentés (il s’agit de la présentation par rotation d’une douzaine d’ouvrages afin de les préserver au maximum).
Des lignes étaient tracées pour assurer la régularité de l’écriture. Des mentions marginales pouvaient venir indiquer des précisions, des notes de lecture, ou un bout de texte omis à la copieLes soulignages en rouge correspondent à des lectures croisées de différentes recopies de mêmes textes afin d’en identifier les variations.Les illustrations n’étaient pas réalisées par les mêmes moines que la copie des textes.Ecriture caroline
(*) Les conditions de visite sont à retrouver sur le site internet du Scriptorial. Un audio guide est compris dans le tarif d’entrée. Il dispose d’une piste adulte et d’une piste enfant. Si avec les enfants petits (et je n’ai pas souvenir qu’il y avait alors un audioguide), je n’avais pas été convaincue par le Scriptorial, j’ai trouvé cette nouvelle visite très intéressante. A noter : il y avait une exposition temporaire de photographies historiques d’Avranches quand nous sommes allées au Scriptorial. Elle m’a semblé très dense et je l’ai sans doute parcourue un peu trop rapidement…
Le Mont Saint Michel & Avranches Manche – décembre 2023
Pour Noël, je suis allée passer quelques trop courts jours dans ma famille, à proximité de la baie du Mont Saint Michel. Entre les différentes festivités et les soirées au coin du feu (un de mes grands plaisirs en cette saison !), nous avons pu, avec Melle 3e, profiter de deux très belles journées de promenades : l’une à Cancale et l’autre au Mont Saint Michel. Si les conditions météo de ces deux jours étaient quasi printanières, ces sorties sont tout à fait réalisables avec un temps beaucoup plus hivernal. Il suffira alors de bien se couvrir pour profiter de ces si beaux paysages.
Faut-il encore le présenter ?
Sur la grève à Cancale
La promenade à Cancale fait vraiment partie de nos habitudes de cette période de Noël (à vrai dire, la promenade à Cancale fait un peu partie de nos habitudes tout court…). Au fil des années, j’ai l’impression que l’endroit est de plus en plus fréquenté tout au long de l’année, et il n’est plus rare d’avoir un peu de mal à trouver du stationnement en plein hiver. Malgré tout, nous aimons l’ambiance du petit port de pêche et du marché aux huitres (bien que, paradoxalement, nous ne mangions pas d’huitres…).
Ce jour-là, en pleine semaine, il y avait du monde. Il faut dire que d’une part la météo était exceptionnellement douce et d’autre part la marée était très basse, attirant les curieux autour des parcs à huitres. Après avoir longuement observé un goéland qui récupérait la chair d’une huitre écrasée sur la rampe d’accès aux parcs, nous nous sommes éloignées par la grève afin de profiter des paysages. Nous avons eu la chance de nous retrouver abritées du vent qui soufflait assez fort. Nous sommes ensuite restées dans notre zone de confort pour une balade d’environ 2 kilomètres sur la grève, ponctuée de temps d’escalade dans les rochers et de pauses contemplation.
Comme le soleil était un peu bas, et afin de ne pas marcher en lui faisant face, nous avons fait le choix de ne pas revenir sur nos pas. Nous avons donc traversé la ville en partant du haut pour rejoindre le port de la Houle en bas. Nous avons prolongé le plaisir de profiter du beau temps en prenant notre goûter en terrasse dans une crêperie que nous aimons bien. Après quelques achats (essentiellement des conserves de poissons), nous avons repris la route pour rentrer nous asseoir devant la cheminée de ma maison d’enfance.
Plein soleil ! Marée basseLe village de pêcheurs, blotti au pied de la falaise de la HouleLe repas du goéland (c’est encore un jeune car les plumes de sa tête ne sont pas blanches)Goéland juvénile au bord des parcs à huitresCarte postale cancalaise : les parcs à huitres et les îlotsContre-jour sur la jetée du portContre-jour sur les parcs à huitresDans les rochers de schisteFace au soleilFace à la mer…Goûter gourmand à la crêperie Ty Skorn (Place de la Chapelle – Cancale)
Cancale – Ille-et-Vilaine – décembre 2022
Un tour au Mont Saint Michel
Si nous allons régulièrement à Cancale, cela faisait des années que je n’étais pas allée au Mont Saint Michel en pleine journée. Une fois sur place, je me suis souvenue pourquoi ! En effet, quelle que soit la saison, l’endroit est très fréquenté. Nous sommes arrivées vers 13.00 et les parkings (pourtant immenses) étaient presque tous pleins. Nous avons malgré tout eu la chance de pouvoir prendre une navette Le Passeur sans attendre. Mais une fois au pied des fortifications, le doute n’était plus permis : il y avait bel et bien une foule importante…
Nous avions pensé visiter l’abbaye. Aussi, nous avons emprunté la grande rue, nous déplaçant au rythme des autres visiteurs, en une longue file continue. Comme nous étions parties au Mont Saint Michel sans l’avoir anticipé, nous n’avions pas nos billets et nous avons renoncé en voyant la queue à faire pour entrer dans le monument pour les visiteurs non munis de billets.
Après avoir envisagé de revenir vers l’entrée du Mont par les remparts, nous avons changé d’avis, toujours à cause du monde, et sommes parties par les jardins (où nous étions loin d’être seules mais au moins, nous pouvions avancer..). De là, nous avons gagné la grève par la petite porte dans la montée des Fanils. Nous nous sommes éloignées en direction de la chapelle Saint Aubert, profitant du soleil pour quelques prises d’escalade et un peu de contemplation au soleil.
La petite chapelle sur son promontoire rocheux, au pied de l’abbaye, a été construite au XIIe siècle et sa simplicité fait son charme (elle est toutefois généralement fermée et il faut donc l’admirer de l’extérieur). Avant les grands travaux, il était facilement possible de faire le tour du Mont Saint Michel à pied en passant par là. Depuis, le lit du Couesnon s’est rapproché et la tangue n’est plus aussi stable. Comme nous étions en chaussures de ville, nous avons préféré ne pas tenter l’expédition et repartir en repassant dans le Mont Saint Michel.
Comme il y avait une attente assez impressionnante pour reprendre la navette en direction des parkings, qu’il faisait très beau et que nous n’avions pas pu passer beaucoup de temps dans le Mont Saint Michel, nous avons décidé de faire le trajet à pied (il y a environ 3 kilomètres). Nous avons ainsi pu profiter des superbes points de vue sur le rocher qui s’offrent au regard tout au long de la passerelle (à condition de se retourner régulièrement bien entendu).
L’arrivée au Mont Saint Michel depuis l’arrêt de la navetteAu pied de l’abbayeLe Couesnon et la passerelleCôté jardinsLa chapelle Saint Aubert, dans les rochersMouette en atterrissage… Monter jusqu’au pied de la chapelleSoleil d’hiver sur la baieSe retourner en revenant au parking pour profiter de la vue…
Le Mont Saint Michel – Manche – décembre 2022
Petits conseils pour profiter du Mont Saint Michel :
Y aller tôt le matin ou tard le soir : ce sont les heures où il y a le moins de monde.
Si vous voulez visiter l’abbaye, prenez vos billets au moins la veille sur son site internet. Nous avons clairement regretté de ne pas l’avoir fait.
L’été des visites nocturnes scénarisées de l’abbaye sont possibles. Il y a généralement nettement moins de monde qu’en journée. Là encore, prenez vos billets avant de venir.
La baie regorge de superbes points de vue sur le Mont Saint Michel et de nombreuses possibilités de balades ou de randonnées. N’hésitez pas à en profiter. Attention toutefois si vous souhaitez vous éloigner des sentiers balisés : La baie est fluctuante, et dangereuse. Il convient de se faire accompagner par un guide qualifié pour s’aventurer en son cœur. Les sables mouvants ne sont pas une légende, ni la vitesse de la marée montante (même si elle ne va pas tout à fait à la vitesse d’un cheval au galop, elle avance à une vitesse comprise entre 6 et 10 km/h, soit deux fois plus vite que la moyenne sur les côtes françaises).
Je me suis régulièrement demandé si les panneaux touristiques au bord des routes incitaient les gens à s’arrêter ou faire un détour. Je n’ai pas de statistiques à ce sujet, mais c’est bien un de ces panneaux qui nous a conduites à Chantore. En effet, en allant à Granville, juste après Avranches, j’avais vu un immense panneau indiquant les jardins de Chantore. Ce jour-là, notre programme était déjà décidé mais j’ai noté mentalement de regarder sur internet de quoi il s’agissait et les conditions de visite. C’est comme cela que quelques jours plus, avec Melle 3e, nous sommes allées passer un après-midi à Chantore.
Bienvenue au château de Chantore
Un château plein de charme
Nous avons pu visiter l’intérieur du château, à l’occasion d’une visite guidée par l’un des propriétaires. Le château de Chantore a été construit à la veille de la Révolution Française dans un style classique par le seigneur de Chantore. Pour cela, il a réutilisé une partie des pierres de son ancien château-fort qui était situé à quelques kilomètres. S’il a déplacé l’emplacement du château, c’est pour pouvoir bénéficier d’une vue sur le Mont Saint Michel !
Le château de Chantore est remanié au XIXe siècle. Le projet d’alors prévoit l’ajout de deux ailes en retour de chaque côté du pavillon d’origine. Une seule sera finalement construite. La discrétion de l’architecture classique ne convenant pas aux nouveaux propriétaires, l’ensemble des extérieurs est retravaillé dans le style Louis XIII. C’est à la même époque que le parc est aménagé à l’anglaise.
Aujourd’hui, le château, restauré il y a une dizaine d’années, abrite des chambres d’hôtes.
La visite des intérieurs permet de découvrir l’ensemble des pièces du rez-de-chaussée côté jardins. Le propriétaire est vraiment passionné par le château et son histoire, mais aussi par les objets d’art qu’il contient. Nous découvrons ainsi nombre de sculptures, moulages ou reproductions en taille réduite de pièces se trouvant dans les plus grands musées et lieux historiques d’Europe. De nombreux tableaux nous rappellent également les grands personnages du XVIIIe siècle. La salle à manger présente quant à elle une impressionnante collection de faïences de Delft anciennes.
Dans le salon bleuDans la salle à mangerDepuis le grand salon, vue sur le parc
Un parc à l’anglaise
Les 19 hectares du parc de Chantore ont été aménagés lors de la rénovation du château au XIXe siècle. Le parc est donc, comme cela était alors la mode, un parc à l’anglaise. De vastes pelouses permettent d’ouvrir le point de vue depuis le perron arrière du château, et par une trouée entre les arbres, on peut apercevoir le Mont Saint Michel.
Nous avons commencé notre tour du parc par la découverte de la petite ferme du château ainsi que celle de la jolie serre. De là, nous avons gagné un vallon verdoyant, traversé par un ruisseau dont la source se trouve un peu plus haut sur les terres du château. Là, les hortensias sont encore bien vivaces, profitant de l’ombre d’un bois et de l’humidité du cours d’eau.
Le ruisseau alimente plusieurs bassins et cascades, en un parcours romantique. Un petit pont d’inspiration japonaise permet de gagner une île ombragée. Le cheminement de ce côté du parc se fait d’ailleurs largement en sous-bois, ce qui compte-tenu de la forte chaleur de ce jour d’août est un avantage non négligeable. Nous prenons ainsi le temps d’observer un couple de cygnes et leurs jeunes.
Un peu plus loin, un enclos sert de pâture à un petit groupe de chevaux frisons. Nous ne les verrons que de loin car ils sont restés à l’ombre des arbres à l’autre bout du pré.
Nous coupons à travers les pelouses jaunies par la sécheresse et faisons, avant de repartir, un petit crochet pour jeter un œil à la tour du parc, fabrique construite au XIXe siècle pour agrémenter la promenade.
Le château se mire dans les eaux de l’étangEntre deux rives…Vue sur la façade arrière du château depuis les pelousesFin de promenade et retour au château
Château de Chantore – Manche – août 2022
(*) Si vous souhaitez visiter Chantore (ou y séjourner), vous trouverez toutes les informations sur le site internet du château.
Cancale et Granville sont situées chacune à une extrémité de la Baie du Mont Saint Michel et ce sont leurs pointes rocheuses qui marquent les limites de celle-ci : la pointe du Grouin côté Bretagne et la pointe du Roc côté Normandie. Les deux villes font partie de nos destinations de balades lors de nos vacances bretonnes, et nous avons un peu nos habitudes des deux côtés de la Baie !
Cancale, la bretonne
Une de nos sorties favorites à Cancale consiste à descendre nous promener sur la grève lorsque la marée le permet (sinon, nous empruntons le sentier des douaniers). Le jour où nous y sommes allées avec Melle 3e, la grève était largement accessible. Aussi, après avoir stationné la voiture, nous sommes parties directement vers un petit chemin nous permettant de descendre jusqu’à la mer. De là, nous avons pris le temps de flâner, d’escalader les rochers, d’admirer les points de vue, d’observer les oiseaux marins… Je crois que c’est finalement tout l’intérêt de cette promenade que nous avons fait tant de fois depuis « toujours » : prendre son temps, ne pas être dans une recherche de découverte… Et s’apercevoir que c’est cependant chaque fois différent, chaque fois superbe !
Après cela, notre routine nous emmène en général faire quelques achats sur le port de la Houle. Cette fois, nous reviendrons avec un ciré pour moi (le mien commençait à dater un peu trop et à être abîmé) et des conserves de poissons (nous faisons ainsi le plein une à deux fois par an). Bien entendu, avant de repartir, nous n’avons pas manqué d’aller prendre une crêpe pour le goûter !
Je suis toujours émerveillée par la couleur de l’eau…Bleu sur bleuEn descendant vers la grève, jeter un œil à la piscine de merCrapahuter dans les rochers…Comment se lasser d’un tel paysage…
Cancale – Ille-et-Vilaine – août 2022
Granville, la normande
A Granville, nos sorties débutent en général par la pointe du Roc, d’où nous rejoignons la Haute Ville. Nous descendons ensuite en direction du Plat Gousset et du centre-ville.
Si cette fois, nous avons bien commencé notre promenade dans la Haute Ville, passant devant une jolie fresque au pied de l’église Notre Dame du Cap Lihou, nous n’avons pas filé vers le bord de la plage. En effet, en arrivant devant le Musée d’Art Moderne Richard Anacréon, nous avons été intrigués par l’affiche annonçant Bestiaires, l’exposition en cours des sculptures du couple François-Xavier et Claude Lalanne. Nous avions déjà vu il y a quelques années une exposition dans ce petit musée et l’avions appréciée. Aussi, nous nous sommes laissés tenter.
Je n’ai pas regretté le choix de re-visiter ce musée. En effet, malgré sa petite surface, il présente un riche choix d’œuvres, essentiellement du début du XXe siècle. Richard Anacréon, né à Granville, était un libraire et collectionneur important de la première moitié du XXe siècle. Il avait fait don à sa ville natale de 280 œuvres issues de ses collections, ainsi que de 550 livres en édition originale et une partie de sa correspondance avec les principaux auteurs de cette période, dont Colette avec qui il avait noué une amitié très forte. Cette collection est complétée par des prêts de grands musées nationaux.
Quant à l’exposition sur les œuvres du couple Lalanne, je m’aperçois que certaines me sont déjà familières, comme L’Homme à la tête de chou, utilisée par Serge Gainsbourg en illustration de son album éponyme, ou encore les bancs feuilles de la boutique parisienne de Christian Dior (un granvillais lui aussi). Je découvre tout un travail autour des représentations animalières, dont un amusant bestiaire illustré. J’apprécie en particulier les sculptures aux courbes douces, qui font un peu penser également au travail du sculpteur Pompon.
Après cette visite, nous poursuivons notre après-midi par quelques achats en ville : vaisselle anglaise, thé, livres… avant de prendre la route du retour chez mes parents.
Bleu sur bleu (bis)Notre Dame du Cap LihouTableau d’André Lhôte, le peintre surréaliste qui avait eu un coup de cœur pour MirmandeCourbes douces… (sculpture de F.X. et C. Lalanne)Jouer avec les ombres (sculpture de F.X. et C. Lalanne)Le perroquet sur sa branche – F.X. et C. LalanneSinge pensif (sculpture de F.X. et C. Lalanne)Par un bel après-midi d’été…
Le Mont Saint Michel n’est pas très loin de chez mes parents, et il a vraiment fait partie de mon paysage d’enfance. Lorsque nous allons en Bretagne (oui, le Mont est en Normandie, mais la maison de mes parents est en Bretagne..), nous ne manquons pas d’aller le voir. La dernière fois, c’est quasiment une journée complète que nous avons passée au Mont Saint Michel et autour…
L’après-midi sur l’herbu
Parmi nos promenades classiques, il y a celle sur l’herbu du Mont Saint Michel où nous partons soit à la rencontre des moutons, soit sur le rivage jusqu’aux lits des fleuves (et parfois, nous cumulons même les deux !). Notre départ se fait soit rive gauche du Couesnon, soit rive droite selon notre envie du moment. Des deux côtés, la vue sur le Mont Saint Michel est magique et chaque côté apporte un point de vue différent, plus sauvage côté Bretagne, plus monumental côté Normandie. Quant à la position exacte de départ, elle dépend ensuite uniquement de là où nous trouvons une place pour laisser la voiture… En plein été, les aires de stationnement les plus faciles d’accès sont souvent prises d’assaut alors nous nous éloignons pour des secteurs plus discrets, et donc plus calmes.
Cette année, c’est depuis un de ces endroits moins fréquentés situé non loin de la pointe de la Roche Torin que nous sommes partis. Le chemin d’accès à l’herbu est presque invisible sous la végétation, et il faut traverser un tapis d’orties, mais le chemin existe bien et conduit à une entrée pour randonneurs sur l’herbu. Il ne reste alors plus qu’à escalader la barrière à l’aide des aides qui sont en place. C’est finalement la partie la plus technique de la balade !
Une fois sur l’herbu, nous ne suivons pas particulièrement une direction (la pointe rocheuse nous offrira un point de repère suffisant pour nous retrouver au bon endroit pour retrouver la voiture). Comme chaque fois, nous nous laissons guider par les sentiers tracés par les moutons jusqu’à arriver au bord des crevasses taillées par la mer dans la tangue. Selon de quand date la dernière marée (et/ou la dernière forte pluie), on peut les traverser ou pas. Certaines peuvent abriter des poches de sables mouvants : il faut donc être prudent !
Cette année, l’herbu était tellement sec que nous avons pu passer partout sans souci, jusqu’à arriver à l’approche du lit des fleuves. Les salicornes poussent dans le sable qui s’est déposé au fil des marées. Leur couleur verte tranche avec le blond du sol !
L’eau n’est plus qu’à quelques mètres mais nous n’iront pas plus loin. A partir de là, le terrain devient plus instable et ce ne serait pas prudent de s’y aventurer sans un guide certifié (et pourtant je connais très bien ce secteur de la baie où j’ai passé énormément de temps en toutes saisons, ou peut-être justement parce que je connais très bien ce secteur….).
De toutes façons, il est temps de rentrer car une autre aventure nous attend plus tard dans la journée !
Depuis le chemin d’approche, on voit déjà le Mont Saint MichelTout autour, les champs ont été moissonnésJe n’ai pas souvenir d’avoir déjà vu l’herbu aussi jauneSur le rivage…A l’approche du lit des fleuvesSalicornes sur sable
Herbu du Mont Saint Michel – Courtils – Manche – août 2022
Le soir, Si le Mont m’était conté….
Chaque été (ou presque), je profite d’une soirée au Mont Saint Michel pour parcourir l’abbaye dans le cadre des nocturnes. La formule a pas mal évolué depuis la toute première édition (au milieu des années 1990, et l’abbaye abritait alors des musiciens en live que l’on écoutait au fil d’une déambulation dans les salles). Ces dernières années, nous avions eu les Chroniques du Mont, dont les différents chapitres avaient été étalés sur plusieurs saisons. Cet été inaugurait un nouveau cycle : Si le Mont m’était conté…
Nous sommes arrivés vers 20.00 au Mont Saint Michel et sommes montés à l’abbaye par la grande rue. A cette heure, la plupart des touristes ont quitté les lieux et boutiques et restaurants étaient presque tous fermés.
Dans l’abbaye, équipés d’un audioguide dernière génération (les audios se déclenchent automatiquement lorsque nous pénétrons dans une pièce via un système de boucle bluetooth), nous commençons notre découverte par la salle des Gros Piliers. Nous irons ensuite de pièce en pièce, passant par des escaliers plus ou moins dérobés, jusqu’à terminer sur la plateforme devant l’abbatiale à l’heure du coucher du soleil.
Dans nos oreilles, la voix qui nous raconte le Mont au Moyen-Âge nous est familière. En effet, c’est Stéphane Bern qui a été choisi pour être le narrateur de l’histoire du Mont. Un acteur, dans le rôle d’un moine de l’abbaye, vient ajouter une touche de vie aux explications plutôt académiques. L’ensemble est plaisant et sans doute plus instructif que les précédentes éditions nettement plus portées sur l’aspect esthétique. Toutefois, les éclairages sont intéressants et permettent de se fondre dans l’ambiance un peu mystérieuse du Mont la nuit.
Nous avons été un peu déçus que la visite ne permette pas de vraiment (re)découvrir l’abbatiale où l’on ne fait que passer (des travaux de restauration sont en cours sur l’abbaye et certains lieux ne peuvent pas être rendus accessibles). Mais nous attendons avec impatience le chapitre suivant sur la Renaissance, prévu pour l’été 2023.
En arrivant sur la terrasse qui s’ouvre devant l’église, nous avons eu la belle surprise de constater que la marée était presque haute. La mer venait chatouiller doucement les pieds du Mont Saint Michel, tandis que le soleil déclinait. Nous avons pris le temps d’attendre que le soleil se couche sur l’horizon depuis ce belvédère somptueux sur l’ensemble de la Baie.
Puis, nous sommes redescendus en empruntant le chemin des jardins et la montée des Fanils, nous amusant à observer les goélands sur les toits. Au pied du Mont, nous avons encore un peu pris le temps de regarder la nuit tomber complètement, avant de repartir à pied vers le parking, non sans un regard en arrière vers le Mont de temps à autre !
En descendant de la navette Le Passeur à l’arrêt Mont Saint Michel Dans la salle des hôtesDans le cloîtreLa mer commence à entourer le Mont Saint Michel tandis que le jour déclineCoucher du soleil sur la merGoélands sur les toits (attendant que les touristes les laissent un peu tranquilles pour la nuit ?)Au pied de l’abbayeFin de journée dans la BaieQuand le Mont s’apprête à dormir…
Le Mont Saint Michel – Manche – août 2022
(*) Nous avons fait le choix de revenir au parking à pied car il y avait beaucoup de monde à attendre la navette lorsque nous sommes arrivés à l’arrêt : selon notre estimation, nous n’aurions pu prendre que la 2e voire la 3e navette à se présenter. Or, à cette heure-là, la fréquence des navettes est moindre et nous savons par expérience qu’il n’est alors pas plus long de rentrer à pied. Cela s’est encore vérifié car les personnes qui sont descendues de la navette quand nous sommes arrivés au parking faisaient la queue lorsque nous étions passés… Il y a environ 2,5 km du rocher au parking. Si la nuit est claire, il n’y a pas besoin d’avoir un éclairage, mais il vaut mieux prévoir d’avoir une lampe (notez qu’aujourd’hui, nombre de téléphones portables offrent cette possibilité). Le temps moyen de parcours annoncé se situe autour de 45 min selon le trajet emprunté (nous mettons généralement une bonne demie-heure car nous marchons plutôt vite). Revenir à pied au parking offre en outre l’avantage de points de vue assez sympathique sur le Mont pour peu qu’on prenne le temps de se retourner !
Cela faisait deux ans que nous n’étions pas venus dans la région en hiver. Entre deux courses pour les festivités de Noël et deux averses, nous avons profité d’une éclaircie pour aller en direction de la pointe du Grouin du Sud dans la baie du Mont Saint Michel.
Cependant, afin de changer un peu de point de vue, nous avons laissé la voiture dans le village de Saint Léonard sur la commune de Vains. De là, il est aisé de gagner l’herbu et de rejoindre le GR223. Nous avons donc longé la baie du Mont Saint Michel pendant quasiment 1.5 km jusqu’au niveau de la pointe avant de faire demi-tour.
Marcher au bord de l’herbu, avec la silhouette du Mont Saint Michel sur la ligne d’horizon est toujours très ressourçant. Nous avons également profité de la balade pour escalader un peu les rochers, observer les oiseaux et les végétaux, et prendre beaucoup de photos (parce qu’en réalité dans ce genre de sortie, je ne suis pas la seule à m’arrêter régulièrement pour attraper quelques images : les ados de la maison sont aussi très fort à ce petit jeu ! ).
Sur le trajet de retour à la voiture, nous sommes passés par l’écomusée de la baie, fermé à cette saison. Toutefois, la lumière mettait bien en valeur la jolie couleur de la pierre de cette ancienne longère.
Malgré le froid mordant de cette journée d’hiver, c’était vraiment la balade idéale pour initier ce court séjour de fin d’année !
Balade familialeAprès les grandes marées et les tempêtes, l’herbu est bien humide !Passer sous les arbres et apercevoir le Mont Saint MichelL’accès au GR223 sur l’herbu – très humide ce jour-là ! – se fait par des portails à la forme typique des portails de Basse-NormandieSilhouette presque fantomatique du Mont au loin…Le soleil fait miroiter la tangue gorgée d’eauLa longère de l’écomusée de la baie
Saint Léonard – Vains – Manche – décembre 2021
(*) Quelques stationnements sont disponibles dans le hameau de Saint Léonard. L’accès au chemin de randonnée GR223 se fait par un portail (à refermer après passage) donnant sur les prés salés au niveau de « La Chaussée »
Si nous avons pu aller nous promener dehors quasiment chaque jour durant nos vacances entre Bretagne et Normandie, il y a eu des jours où la pluie s’est invitée. Et les jours un peu gris, une des sorties que nous apprécions, c’est aller profiter de la lumière de la Baie du Mont Saint Michel et de la vue sur celui-ci depuis la pointe du Grouin du Sud !
Nous sommes arrivés en début d’après-midi alors qu’il avait plu une partie de la matinée et que le ciel était toujours couvert. Le vent était assez présent, aussi après avoir fait un tour sur la petite plage adjacente à la pointe, nous sommes partis marcher de l’autre côté.
En longeant le chenal de la Séé-Sélune, nous étions en effet abrités du vent par la pointe rocheuse. Là, nous avons emprunté un bout du GR223 qui nous a emmené au bord d’un pré occupé par des taureaux (La ferme des Cara-meuh est toute proche, peut-être en étaient-ils pensionnaires…). Nous avons continué à avancer sur le sentier tracé dans les herbes hautes un moment avant de faire demi-tour.
L’occasion était trop belle pour ne pas tenter quelques ricochets dans la tangue gorgée d’eau. Nous avons encore profité un moment de la vue sur la baie et sur le Mont Saint Michel. Puis nous avons rejoint la voiture, direction la ferme des Cara-meuh pour quelques achats caramélisés !
A la pointe du Grouin du Sud..Arriver au « bout du monde »Passage sur la plage…Sur le GR223, longer le chenal de la Séé-SéluneAu repos…En pleine nature…Vue sur le Mont Saint MichelLa mer grignote les prés…Un dernier regard à la pointe du Grouin du Sud et au Mont Saint Michel..
Pointe du Grouin du Sud – Vains – Manche – juillet 2021
(*) L’accès à la pointe du Grouin du Sud se fait depuis la route d’Avranches à Carolles / Jullouville. Un grand parking est disponible sur le site, ainsi qu’un espace où pique-niquer.