[Ecosse] une journée dans le parc national du Loch Lomond et des Trossachs

Après une nuit de tempête au cœur de Glencoe et un petit crochet pour découvrir Glen Etive, nous sommes reparties sur la A82 en direction du Loch Lomond. En sortant de la vallée de Glencoe, nous avons fait un bref arrêt au bord de la route pour profiter d’un joli point de vue sur Rannoch Moor, et les lochs des environs. Puis, nous avons continué notre route pour rejoindre les rives du Loch Lomond.

vue depuis Rannoch Moor Viewpoint sur la A82 en Ecosse
Depuis le Rannoch Moor Viewpoint sur la A82

Sur les rives du Loch Lomond

Un arrêt aux Falls of Falloch

Une fois de plus, tout le long de la route, les paysages grandioses se sont succédés : des forêts, des lochs, des montagnes. J’avais peur qu’en quittant les Highlands, cela devienne moins impressionnant et il n’en est rien. La météo par contre s’est vite révélée très instable, coupant toute envie de promenades trop longue. Le vent était encore bien présent et les averses nombreuses. Toutefois, quand j’ai aperçu un panneau indiquant les Falls of Falloch, j’ai tourné dans le chemin menant au petit parking en sous-bois. Nous avons eu beaucoup de chance car une voiture s’en allait, libérant une place. En effet, le parking est minuscule (une dizaine de places, je dirais), et donc vite complet. Il peut aussi y être difficile de manœuvrer car il est étroit et le sol est meuble. Au bout de la zone de stationnement, un petit chemin s’enfonce dans la forêt. Après quelques (brèves) minutes de marche en sous-bois (prévoir de bonnes chaussures, surtout s’il a plu avant), la récompense est devant nos yeux. La cascade des Falls of Falloch fait une dizaine de mètres de haut et ce jour-là, le débit était très fort. La légende dit que Rob Roy MacGregor, le Robin des Bois écossais, s’y baignait (il semblerait que l’endroit soit nettement plus paisible quand ce n’est pas le lendemain d’un jour de fortes pluies.. même si malgré tout plusieurs incidents impliquant des baigneurs ont été reportés à cet endroit).

Cascade des Falls of Falloch en Ecosse après de fortes pluies
Falls of Falloch

(*) A noter : sur plusieurs guides, j’ai trouvé la mention d’un belvédère aménagé à cet endroit. L’accès en était fermé lors de notre passage.

En balade au bord du Loch Lomond

Nous avons continué la route et commencé à longer le Loch Lomond, que l’on apercevait parfois entre les arbres. Quand nous nous sommes arrêtées, nous ne pensions pas partir pour une balade au bord du loch. En effet, c’est parce qu’il y avait un petit parking avec des toilettes que nous avons fait un arrêt au niveau du Inveruglas Visitor Centre (qui était fermé pour travaux mais l’accès aux sanitaires était possible). Là, un petit escalier menait dans la forêt, promesse d’un point de vue sur le Loch. Normalement, de là, il est possible d’accéder à une structure pyramidale en bois pour profiter du panorama. Tout comme le visitor centre, elle était en travaux et inaccessible lors de notre passage. Mais cela ne nous a pas empêchées de profiter des petits sentiers longeant le loch. De crique en crique, de petite plage en petite plage, c’était un vrai bonheur. C’est l’arrivée de la pluie qui nous a fait revenir à la voiture.

une maison blanche au pied d'un montagne et au bord d'un lac en Ecosse
Une ferme au bord du Loch Lomond
Loch Lomond par temps gris
« True scottish sunshine » – le vrai soleil écossais : c’est ce que nous a dit un Ecossais que nous avons croisé au bord du Loch Lomond quand la météo s’est couverte

Doune Castle, une jolie surprise

Rendez-vous manqué avec le prieuré d’Inchmahome

Nous avons fait un second arrêt au bord du Loch Lomond pour prendre un café mais la pluie n’a pas permis que j’y fasse de photos sympas. Arrivées à l’extrémité du Loch Lomond, nous avons quitté la A82 pour prendre la direction de Callander où nous devions passer la nuit. Après un déjeuner rapide dans un pub de village, nous avons voulu aller voir le prieuré d’Inchmahome. Situé sur une île du lac de Menteith, il a accueilli quelques semaines Mary, Queen of Scots, encore enfant. Aujourd’hui en ruine, le fait qu’il soit situé sur une île lui ajoute une touche de charme supplémentaire. Mais c’est justement parce qu’il est sur une île que nous n’avons pas pu le voir. En effet, nous étions le lendemain du jour où la tempête Floris a balayé l’Ecosse et les vents étaient encore très violents. En conséquence, il n’était pas possible de faire circuler en sécurité les barques sur le lac pour rejoindre le prieuré. Nous l’avons appris en arrivant sur le parking du site. Le gardien, déçu pour nous, nous a proposé de passer quand même de l’autre côté des barrières pour accéder à la rive du lac et admirer la vue (à condition que nous soyons très prudentes). Puis, il nous a suggéré d’aller visiter Doune Castle à une vingtaine de minutes de route (en prenant soin de nous montrer sur son téléphone comment cela s’écrivait).

Lake of Menteith en Ecosse un jour de vent fort
Le vent générait des vagues sur le (petit) lac de Menteith. A gauche, on aperçoit l’île du prieuré d’Inchmahome.

Un château médiéval impressionnant

En arrivant à Doune Castle, nous avons su que nous avions eu raison de faire confiance au gardien du prieuré d’Inchmahome. Un peu l’écart du village, au bout d’une route étroite, on le découvre en arrivant au pied ou presque. Et il est impressionnant. D’ailleurs, il a servi de décor à plusieurs films et séries (dont Monty Python Sacré Graal et les séries Outlander et Game of Thrones). Nous avons eu la chance de trouver une place sur le petit parking à côté du château (mais sinon, les agents d’accueil dirigent vers des parkings annexes situés dans le village). Nous avons pris l’audioguide, même si celui-ci était uniquement en anglais (il était inclus dans le billet d’entrée). Et je n’ai pas regretté du tout car il était vraiment bien fait, très facile à comprendre, donnant ce qu’il faut d’informations et agréable à écouter.

vue extérieure de Doune Castle en Ecosse
Devant Doune Castle

Le château de Doune a été construit au XIVe siècle par Robert Stewart qui a été régent pour trois rois d’Ecosse. Personnage important et riche, il édifie une forteresse agréable à vivre. Plus tard, Doune sera une résidence royale, puis une prison durant le soulèvement jacobite au XVIIe siècle (parmi les incarcérés, on trouve en particulier un certain John Witherspoon qui signera plus tard la déclaration d’indépendance des Etats Unis). En une heure de visite, avec l’audioguide, j’ai ainsi appris beaucoup de choses sur l’histoire de l’Ecosse. Et puis, j’ai découvert que si en France à l’époque de Napoléon III, il y avait une mode d’un médiéval fantasmé avec en particulier les restaurations de Viollet le Duc, il se passait la même chose outre-Manche où l’époque victorienne était aussi friande de ce médiéval revisité. En entrant dans la grande salle de Doune, qui a fait l’objet d’une restauration par le 14e Comte de Moray au XIXe siècle, j’ai eu l’impression d’entrer dans celle du château de Pierrefonds (en plus modeste mais de facture très proche).

(*) Vous pouvez trouver les informations pour visiter le château de Doune sur le site internet de Historic Environment Scotland, qui en est propriétaire. Les tickets réservés par internet sont moins chers que ceux achetés sur place, et garantissent de pouvoir entrer dans le château.

Une fin de journée à Callander

Nourrir les canards

Nous avons fini notre journée à Callander. Avant d’aller nous installer à l’hôtel, nous sommes allées prendre un goûter dans un coffee shop du village. J’y ai goûté un intéressant thé au whisky (et bien sûr j’ai oublié de noter la marque !). Mais ce qui m’a le plus surprise, c’est le duck feeder. Au bord de la rivière, on trouve les meadows, d’anciennes prairies communales devenues parc. Là, cygnes et canards ont été élu domicile. Comme on le sait, le pain est une très mauvaise idée pour les canards (cela leur provoque des problèmes de santé). Or les promeneurs (petits et grands) aiment nourrir les canards. La ville de Callander a donc installé un distributeur automatique de nourriture pour canards, adaptée à leur régime alimentaire et au fait qu’on le jette dans l’eau de la rivière. Contre 1£ (paiement en sans contact par carte bancaire), on reçoit une belle quantité de granulés. Idéalement, il faut venir avec son petit récipient mais on peut s’en sortir avec des mains d’adulte. Est-ce que nous avons essayé ? Bien entendu !

un pont en grès rouge, une maison blanche et une rivière bordée d'une prairie
Les meadows de Callander

Un hôtel dans une maison historique

Le soir, nous logions au Roman Camp Hotel, situé un peu à l’écart du village. Au cœur d’un grand parc longeant la rivière, c’était au départ un relais de chasse des ducs de Perth. Entre les deux guerres, la maison est transformée en hôtel restaurant, ce qu’elle est toujours aujourd’hui. Dire que nous sommes tombées sous le charme de cet hôtel est un euphémisme. On a trouvé ici une vraie âme, dans chacune des pièces. La chambre semblait sortie d’un conte de fées, nous plongeant immédiatement à l’époque victorienne. Nous avons profité d’une balade dans le parc avant de diner au restaurant situé dans l’ancienne orangerie. Puis, nous nous sommes installées avec un whisky d’abord dans le jardin d’hiver. Puis la nuit tombant, nous avons pris place au coin de la cheminée allumé, dans les fauteuils confortables et cosy du salon.

Un arrêt au pied des Kelpies sur la route d’Edimbourg

Après Callander, il ne nous restait plus qu’une journée en Ecosse, que nous avions prévu de passer à Edimbourg (où nous devions rendre la voiture avant le milieu d’après-midi et avions un hôtel.. et des places de spectacle pour le soir). Nous souhaitons arriver tôt à Edimbourg pour profiter encore une journée de la ville et du Fringe Festival. Sur le trajet, il y avait cependant encore un arrêt que nous voulions absolument faire : voir les Kelpies à Falkirk. En effet, Melle 3e pour son grand oral du bac qu’elle avait passé en arts plastiques avait un sujet autour de la représentation des chevaux au fil du temps. Son exposé se terminait par les Kelpies de Falkirk. Les deux conseillères de l’agence de voyage à qui j’en avais parlé m’avaient indiqué que je ne pourrais pas les rater. De fait, les Kelpies sont beaucoup plus grands que ce que je croyais et ils sont littéralement au bord de l’autoroute.

The Kelpies à Falkirk
Impossible de manquer les Kelpies quand on passe sur l’autoroute M9 à Falkirk

Les kelpies sont des créatures mythiques du folklore écossais. Parfois appelés chevaux ondins, ils habitent les cours d’eau, mais aussi certains lochs dont ils sont les gardiens. Capables de prendre une apparence humaine, le kelpie possède la force de 100 chevaux. A Falkirk, le projet des Kelpies est né de l’aménagement du Helix Park par Scottish Canals, qui exploite plusieurs canaux passant à proximité. C’est le sculpteur Andy Scott qui a imaginé les Kelpies que nous voyons aujourd’hui. S’éloignant un peu du concept mythique des kelpies du projet de départ, il les a voulus comme un hommage aux chevaux qui étaient utilisés dans les industries et mines en Ecosse et particulièrement autour de Falkirk. Les Kelpies font 30 mètres de haut et sont réalisées par un assemblage de plaques en acier (en référence au passé industriel de Falkirk). Installés en 2013 et inaugurés en 2014, les Kelpies sont les plus grandes représentations équines au monde. Et je dois avouer qu’ils sont à la fois très impressionnants et très élégants.

The Kelpies à Falkirk
The Kelpies sont situés au coeur du Helix Park et l’on y croise aussi bien les touristes, les curieux que des habitués qui viennent se promener ou faire courir leur chien
The Kelpies à Falkirk
The Kelpies gardent un bassin et une écluse permettant de rejoindre un petit canal essentiellement décoratif.

(*) L’accès au Helix Park, où se trouvent les Kelpies, est gratuit et ouvert tout le temps. Le parking par contre est payant à certaines heures selon la période de l’année. Celui situé à proximité immédiate des Kelpies est fermé durant la nuit, sans possibilité de sortir, contrairement à celui à l’entrée du parc, accessible H24.


Voilà qui marque la fin de notre road-trip écossais. Il nous a pris une semaine. C’est une bonne durée pour un premier aperçu mais cela ne permet pas d’aller explorer le nord de l’Ecosse, d’autres îles ou Glasgow par exemple. Il y a clairement de quoi passer (beaucoup) plus de temps en Ecosse. C’est un pays très riche de patrimoine historique et de paysages à couper le souffle.


Région de Loch Lomond et des Trossachs – Ecosse – août 2025


(*) Au cours de ce voyage, j’évoque à plusieurs reprises la consommation d’alcool (cidre, bière, whisky…). Il est important de noter que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et donc à consommer avec modération.

[Ecosse] deux jours pour un aperçu de l’île de Skye

Notre road trip nous a menées sur l’île de Skye pour deux journées très intenses. Située dans l’archipel des Hébrides Intérieures, Skye est rattachée aux Highlands. Distante d’environ 430 mètres du mainland écossais, elle y est reliée par un pont, le Skye Bridge. C’est une île très vaste et qui regroupe beaucoup de lieux très connus, souvent mise en avant quand on évoque l’Ecosse. En deux jours, nous sommes loin d’avoir parcouru toute l’île ou vu toutes ses merveilles. Nous avons par contre pris le temps de découvrir les endroits où nous nous sommes arrêtées, et de nous laisser surprendre par la beauté de sites peu connus.

Sur la côte, à Dunvegan, quelques moutons profitent de la marée basse

Dans les environs de Portree

En arrivant du Skye Bridge, entre mer et montagne

Après avoir passé le Skye Bridge, nous avons pris la direction de Portree, la principale ville de l’île. La route longe la côte, bien souvent coincée entre la mer et la montagne. Nous avons aperçu le charmant pont en pierre de Sligachan, mais il y avait beaucoup de monde et nous savions que nous repasserions là sur la route pour quitter l’île en fin de séjour. Nous avions donc prévu de nous y arrêter en repartant, car nous y serions tôt le matin (spoiler alert : la tempête Floris viendra contrecarrer nos plans en transformant le petit ruisseau en torrent furieux sous le déluge). Nous avons par contre fait un arrêt à la cascade Eas a’ Bhradain. Il est impossible de la manquer quand on va de Broadford à Portree car elle se trouve au bord de la route (et un parking permet de s’arrêter facilement).

Il y avait un peu de monde au pied de la cascade mais cela restait raisonnable. Nous avons décidé de trouver un petit chemin pour nous en approcher. Nous avons tenté la rive droite de la rivière. Elle mène à un chaos rocheux au pied de la cascade un peu complexe à traverser sans mettre les pieds dans l’eau (et si la question est de savoir si j’ai trébuché, la réponse est oui). Sur la rive gauche, le chemin est plus facile mais le terrain tourbeux est très meuble. Il est facile de s’y enfoncer (et si la question est de savoir si je me suis enfoncée quasiment jusqu’à la cheville, la réponse est oui). Nous avons ensuite continué vers Portree où nous avons déjeuné d’un fish & chips. Après un petit tour sur le port aux maisons colorées et sur la petite plage (où nous avons trouvé plein de débris de vaisselle), nous étions prêtes à partir pour la suite de nos explorations.

Une rencontre avec les petites vaches

Parmi mes souhaits lors de ce voyage en Ecosse, il y avait de rencontrer des petites vaches Highland. Avec sa petite taille, ses jolies cornes, et sa frange qui vole au gré du vent, c’est vraiment une icone écossaise. En partant de Portree vers Old Man of Storr, j’ai aperçu le panneau d’un café qui avait comme logo une de ces Highland coos. Des palissades cachant la vue vers la terrasse du café, j’ai pensé qu’il était peut-être possible d’y approcher les vaches. Nous nous sommes donc arrêtées et y avons pris un café. C’était une bonne idée car effectivement, 3 petites vaches étaient là avec leurs veaux. L’un était d’ailleurs clairement en train de prendre son goûter lui aussi. Après la tétée, la mère s’est approchée de la clôture pour se laisser caresser, tandis que le bébé passait carrément de notre côté du fil pour venir chercher des calins.

(*) Untethered Skye Co. , sur la A855 à la sortie de Portree en direction de Old Man of Storr. Restauration légère et café, à déguster en extérieur au plus près des petites vaches.

Paysages sauvages à Old Man of Storr

Après l’arrêt au café des vaches, nous avons repris la route vers Old Man of Storr. Le paysage se fait rapidement plus sauvage et la route se rétrécit, passant à une seule voie ponctuée de passing places pour se croiser. L’après-midi était déjà bien avancée et l’essentiel du trafic se faisait en sens inverse du nôtre. Bientôt, un lac se dessine dans le paysage. Les lochs Fada et Leathan dominent la mer. On aperçoit les rivages de quelques îles des Hébrides intérieures, en particulier Raasay et Rona. Il y a peu d’endroits où s’arrêter mais nous avons profité pleinement du paysage. C’est au niveau de Bride Veil’s Fall, la cascade du voile de la mariée, que nous avons trouvé un stationnement. Nous avons décidé d’aller voir la cascade de plus près, en suivant un sentier qui monte vers son sommet (attention, ici aussi le sol peut être très meuble). Là, nous bénéficions d’un très beau point de vue sur les 2 lochs et sur les monolithes de Storr.

randonnée sur l'île de Skye
Partir en randonnée au dessus de la cascade du voile de la mariée
Old Man of Storr
La silhouette tellement identifiable de Old Man of Storr

Après notre petite randonnée, nous avons repris la voiture pour rejoindre le départ du chemin vers Old Man of Storr. La météo commençait à se dégrader et l’après-midi touchait maintenant à sa fin. Aussi, nous avons trouvé sans difficulté une place sur le parking au pied de Old Man of Storr. Le chemin pour accéder vers les rochers est très fréquenté. Le sentier est large et la balade est plutôt familiale même si cela monte tout le temps. Malgré tout, je ne suis pas allée jusqu’en haut, m’arrêtant aux deux tiers du chemin : mon genou qui avait heurté un rocher le matin dans la cascade Eas a’ Bhradain était douloureux et je souhaitais le préserver en vue des jours suivants (Melle 3e est allée jusqu’au bout). Cela ne m’a pas empêchée de m’émerveiller devant le paysage, tant côté montagne de Storr que côté lochs et mer.

Old Man of Storr dans les nuages
La tête dans les nuages à Old Man of Storr
Loch Leithan depuis Old Man of Storr par temps gris
Loch Leithan depuis Old Man of Storr

(*) A Old Man of Storr, il est obligatoire de se stationner sur les places de parking identifiées. Le stationnement est payant (5 £ pour la journée). Attention sur les stationnements qui longent la route : les bas côtés sont très meubles et il est facile de s’y enliser. Le site, très connu, est aussi très fréquenté et selon le moment, il peut être difficile d’y trouver un stationnement.
Il faut compter environ 1 heure pour faire l’aller-retour par le sentier.

Sur la péninsule de Trotternish

Impressionnantes cascades à Lealt et Kilt Rock

Le lendemain, nous sommes repassées devant Old Man of Storr, complètement dans les nuages. Notre objectif était de continuer à parcourir la A855 qui fait le tour de la péninsule de Trotternish, et de nous arrêter pour admirer les points, et pourquoi pas faire une petite randonnée. Après Old Man of Storr, la route longe la côte en surplomb de la mer. Ici, les volcans ont créé de grandes falaises de basalte. Nous avons commencé par la cascade de Lealt. Un belvédère a été construit pour dominer les chutes d’eau en toute sécurité. La rivière plonge de 90 mètres de haut dans un canyon avant de se déverser dans la mer.

Cascade de Lealt Falls sur l'île de Skye
Lealt Falls

Plus loin, c’est au point de vue de Kilt Rock que nous avons fait une halte. Là, le loch Mealt se déverse dans la mer en une vertigineuse chute d’eau de plus de 60 mètres de haut. Le jour de notre venue, il y avait assez peu d’eau à s’écouler dans la cascade. Mais cela ne diminue en rien la beauté de la côte à cet endroit. Les falaises de basalte se dressent juste au dessus de la mer et mesurent jusqu’à 90 mètres de haut. Les bruyères en fleurs et le vert de l’herbe apportent une touche de couleur dans ce paysage minéral.

Les falaises de Kilt Rock et la cascade de Mealt Falls
La cascade de Mealt Falls coulait assez peu ce jour-là
Les falaises de Kilt Rock
Les impressionnantes falaises de Kilt Rock

(*) Pour Lealt Falls, un parking permet de se stationner à proximité du belvédère. Il est gratuit.
Pour Kilt Rock, le parking est payant (forfait de 3 £ par demie-journée). L’accès au point de vue sur les falaises et la cascade est sécurisé.

Le domaine des moutons

En continuant sur la route A855, nous avons traversé un passage canadien, indiquant que nous entrions sur le domaine des moutons. La route s’éloigne alors un peu de la mer pour traverser la lande qui borde le Quiraing. Ce plateau a été formé par un glissement de terrain et il est toujours en mouvement. Les moutons sont chez eux et nous en avons croisé à plusieurs reprises sur la route. Nous nous sommes arrêtées sur un espace adéquat afin de mieux les observer. Sur la lande, le sol était très souple, faisant presque penser à un tapis rebondissant. Un promeneur avec son (petit) chien en laisse a fait peur aux ovins qui se sont vite enfoncé dans les fougères pour gagner un point un peu plus haut. J’avais un peu l’impression d’être dans la scène d’introduction très cliché d’un film se passant en Ecosse.

moutons qui courent sur une lande en Ecosse
Soudain, les moutons se sont mis à courir
moutons qui courent sur une lande en Ecosse
Les moutons prennent se faufilent sur un léger sentier direction le plateau du Quiraing

Finalement, notre envie de randonnée tombera à l’eau, littéralement. La pluie s’est invité et elle est vite très forte. Nous ne marquerons pas d’arrêt supplémentaire sur la péninsule de Trotternish.

Dunvegan Castle, maison du clan Mac Leod

Le château de Dunvegan

L’étape suivante était prévue à notre programme depuis la construction du voyage. Nous avions en effet des billets pour visiter le château et les jardins de Dunvegan ce jour-là. Le château de Dunvegan est très connu car il est la maison du chef du clan MacLeod depuis plus de 800 ans. Ce clan des MacLeod de Dunvegan, est très puissant et apparenté au clan des MacLeod de Lewis. Les deux clans sont en effet issus du même ancêtre qui avait partagé son domaine entre ses deux fils. Au fil des siècles, le clan MacLeod s’est éparpillé à travers le monde. Mais au milieu du XXe siècle, alors que Dame Flora était la cheffe du clan MacLeod, elle a initié des rassemblements réguliers des membres du clan au château de Dunvegan. Le château, toujours utilisé par la famille du chef de clan, se visite partiellement. On peut ainsi découvrir l’épée du clan (et là, j’avoue que j’ai très fortement pensé au film Highlander avec Christophe Lambert), et le Fairy Flag, le drapeau historique du clan qui lui aurait été donné par les fées et assurerait la suprématie du clan sur le champ de bataille.

château de Dunvegan
Le château de Dunvegan étant constamment habité, il a plusieurs fois été remanié. Son allure a été revue au XIXe siècle à l’époque Victorienne quand une certaine idée du Moyen-Âge était à la mode.
salle à manger du château de Dunvegan
Partout dans le château, on trouve les portraits des chefs successifs du clan et de leurs épouses, comme ici dans la salle à manger.

Les jardins et la baie de Dunvegan

Le château de Dunvegan est célèbre pour ses jardins qui comptent parmi les plus beaux du Royaume Uni. Il y a en particulier un très beau walled garden, un jardin entouré de murs conçu à l’origine pour protéger le potager des vents et y conserver la chaleur du soleil via le rayonnement des murs. Aujourd’hui, on y trouve de très beaux parterres de fleurs, en particulier des lys. J’ai beaucoup aimé aussi découvrir les deux belles cascades naturelles qui se trouvent dans les jardins.

cascade dans les jardins de Dunvegan Castle
L’une des cascades du domaine autour de Dunvegan Castle
parterre fleuri dans les jardins de Dunvegan Castle
Dans le walled garden

Des jardins, nous sommes descendues au bord de la baie de Dunvegan. Ce loch marin héberge une importante colonie de phoques. J’ai réussi à en apercevoir plusieurs, que ce soit dans l’eau ou au repos sur des bancs d’algues au bord du rivage, près de la digue. Je n’ai pas vraiment réussi à les prendre en photo car ils sont très mobiles. Mais l’essentiel était de les voir. De la digue, on dispose aussi d’une jolie vue sur le côté marin du château.

une tête de phoque dépasse légèrement de l'eau dans la baie de Dunvegan
La photo n’est pas très bonne, mais ce que j’ai entouré, c’est la tête d’un phoque qui venait de retourner à l’eau depuis le banc d’algues.
château de Dunvegan
Vue sur le château en descendant des jardins

(*) Le château de Dunvegan et ses jardins sont ouverts à la visite. Il est possible aussi de faire un tour en bateau dans la baie pour voir les phoques de près.
Entre le parking et le château, un café propose une restauration légère et un beau choix de pâtisseries.

Nest Point, un phare au bout du monde

Le dernier endroit que nous avons exploré sur l’île de Skye est Nest Point. Accessible depuis Dunvegan par une route d’une dizaine de miles (environ 15 km) à simple voie (mais double sens), Nest Point offre un panorama somptueux sur les environs. Nous sommes arrivées assez tôt en début d’après midi et n’avons donc pas eu de difficulté à rejoindre le parking (peu de circulation en sens inverse), ni à y trouver une place. L’effet wahou a été immédiat. La côte ici est faite de falaises abruptes. On devine même quelques cascades qui se déversent verticalement dans la mer.

paysage à Nest Point sur l'île de Skye
Un panorama grandiose face à nous dès le parking

Mais ce qui rend Nest Point célèbre, c’est la presqu’île qui mène au phare. Un chemin de randonnée permet de s’y rendre, et nous avons décidé de le suivre. Il faut commencer par descendre le long de la falaise par un escalier abrupt (et déjà, se dire qu’il faudra ensuite le remonter…). Une fois en bas, il suffit de suivre le chemin bien marqué sur presque 1 kilomètre jusqu’au phare. Je me suis quand même approchée avec prudence des bords pour me rendre compte de la verticalité des lieux. C’est sans doute l’un des plus beaux endroits que nous ayons vu sur Skye, l’alliance entre la mer et la montagne. Le côté brut du paysage contraste avec le phare, mis en service en 1909, et situé à l’extrémité ouest de l’île. Face à nous, les côtes des îles des Hébrides extérieures se devinent, à la fois proches et lointaines.

Ici aussi, nous sommes sur le domaine des moutons. Brebis et agneaux paissent tranquillement autour des touristes. Je me suis assise un long moment sur un bloc de pierre pour les regarder brouter, tout en profitant du soleil. D’ailleurs ce dernier nous a aussi fait la bonne surprise de transformer la couleur de l’eau en un bleu idyllique.

paysage de la côte à Nest point
quand le soleil rend la couleur de l’eau paradisiaque à Nest Point


Nous avions prévu d’autres découvertes pour notre dernier matin sur l’île de Skye avant de prendre le ferry pour Mallaig. Mais la tempête Floris nous a contraint à changer nos plans : ne pas trainer sur l’île, reprendre le Skye Bridge au lieu de traverser en ferry, déverser des trombes d’eau et des vents violents réprimant ainsi toute envie de balade !

Deux jours sur l’île de Skye est vraiment un minimum. Comme nous avions fait le choix de prendre notre temps pour découvrir les endroits où nous sommes allées, et que nous nous sommes autorisées des arrêts impromptus juste parce que le paysage était beau (ou qu’il y avait des petites vaches), nous avons aussi laissé beaucoup de lieux de côté et nous savons qu’il y encore beaucoup à découvrir sur l’île si nous y retournons.


Sur l’île de Skye, nous avions un hébergement insolite. L’hôtel était constitué de pods disséminés sur la colline dominant la baie de Portree. Chaque pod a vue sur la mer mais la météo ne nous a pas réellement permis d’en profiter. C’est aussi le cas de la salle de restaurant où est servi le petit déjeuner. Les chambres bien que très confortables sont assez petites et peuvent vite devenir exigües dans le cas où la météo empêche de sortir.


Île de Skye – Ecosse – août 2025


(*) Au cours de ce voyage, j’évoque à plusieurs reprises la consommation d’alcool (cidre, bière, whisky…). Il est important de noter que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et donc à consommer avec modération.

[Ecosse] Edimbourg, une ville à découvrir à pied

Edimbourg était notre ville d’arrivée et de départ. Nous y avons passé un peu plus de deux jours, et sommes loin d’avoir exploré toutes les possibilités de cette ville. J’ai été frappée par le dynamisme et l’énergie qui en émane, sans doute accentué par le fait que nous étions en pleine période des festivals. Nous y avons flâné, de jour comme de nuit. Nous avons arpenté les rues et ruelles, essentiellement dans Old Town, la vieille ville. Nous avons essayé de capter l’âme d’Edimbourg. Et nous nous sommes dit qu’il faudrait revenir tant il y a de choses à y faire. En attendant, voici quelques idées pour découvrir Edimbourg, de façon plus ou moins classique.

le château d'Edimbourg
Le château, construit sur un ancien volcan, domine la ville.

Dans Old Town, la vieille ville

Pour découvrir Old Town, nous avions rendez-vous avec Sarah de Wee Ecosse (une société qui propose des visites guidées francophones à Edimbourg, Glasgow et Inverness). Pendant 2 heures, nous avons parcouru la vieille ville à pied pour en découvrir quelques secrets. Nous en avons profité pour noter les suggestions de découvertes de Sarah, qu’il s’agisse de boutiques, ou de visites à faire.

Le Royal Mile

Les Closes

Le Royal Mile, c’est un peu la colonne vertébrale de la vieille ville d’Edimbourg. Allant du château au palais de Holyrood, ce mile relie deux résidences royales par une large avenue. Forcément, c’est hyper touristique et les boutiques tout au long de la rue se chargent bien de nous le rappeler. Mais pour peu que l’on y prête attention, les façades nous racontent des histoires. Et puis, il y a les closes : d’étroites ruelles se glissant entre les maisons hautes de 7 ou 8 étages, perpendiculairement à l’axe principal. Les closes, souvent en escaliers, partent à l’assaut des 2 côtés de la pente. Car Edimbourg n’est pas une ville plate et on a vite fait d’y pratiquer involontairement des exercices de step. Les closes permettaient de traverser la ville sans avoir à en faire le tour. Ils m’ont rappelé les traboules lyonnaises. Et comme leurs consœurs, les closes abritent aussi des petits trésors comme des cours bordées de bâtiments médiévaux, mais surtout ils offrent des points de vue uniques sur la ville.

Le château d’Edimbourg

A l’extrémité du Royal Mile, on trouve le château d’Edimbourg (Edinburgh Castle). C’est un incontournable quand on visite Edimbourg, surtout pour la première fois. Mais c’est aussi un lieu extrêmement fréquenté (comme peut l’être le château de Versailles par exemple). Nous avions déjà nos billets et y sommes allées à l’heure indiquée. Le château est immense et tout ne s’y visite pas (il est encore actuellement utilisé comme résidence royale). Plusieurs musées y sont installés, certains consacrés à des régiments ou à l’histoire militaire. Ayant un temps limité et face à la foule, nous avons choisi d’aller voir en priorité les lieux que Sarah nous avait conseillé. Nous avons ainsi vu les prisons avec les reconstitutions de la façon dont les pièces étaient occupées, la petite chapelle Sainte Margaret plus ancien bâtiment de la ville et les joyaux de la couronne d’Ecosse, très impressionnants dans leur chambre coffre-fort.

vue depuis le château d'Edimbourg
Le château domine la ville et offre de beaux points de vue sur celle-ci. Ici l’on voit le Scott Monument, la gare de Waverley, Calton Hill et le port
armoirie d'Ecosse et d'Angleterre
Plusieurs manteaux de cheminée dans le château reprennent les armoiries de l’union de l’Ecosse (la licorne) et l’Angleterre (le lion)

Nous sommes aussi allées voir le mémorial aux soldats écossais morts pendant la première guerre mondiale. Le bâtiment en forme de chapelle liste les batailles et les régiments engagés. Des registres permettent de consulter la liste des soldats morts au front. Puis, nous sommes passées dans la résidence royale, la grande galerie et avons jeté un œil aux broderies (ou plutôt leurs répliques) faites par Mary Queen of Scots, qu’en France nous connaissons plus sous le nom de Marie Stuart.

personnage en tenue de chevalier du Moyen Age
Nous avons croisé un roi d’Angleterre mais je ne sais pas lequel
la chapelle Saint Margaret du château d'Edimbourg
La petite chapelle Sainte Marguerite, plus vieux bâtiment d’Edimbourg.
(et un aperçu de la foule au château !)

(*) Les conditions de visite sont détaillées sur le site internet du château d’Edimbourg.
ATTENTION : Le lieu est très prisé des touristes, et il n’est pas rare que l’ensemble des billets d’une journée soit vendu bien avant la fin de celle-ci. Il convient donc de prendre ses billets à l’avance par internet si on veut s’assurer de pouvoir entrer dans le château.

La cathédrale Saint Giles

En descendant le Royal Mile depuis le château, on croise la cathédrale Saint Giles. Elle est consacrée au culte presbytérien, dont elle est considérée comme l’église d’origine. C’est en effet là que John Knox était prêtre. Construite en plusieurs étapes, l’église est un petit bijou d’architecture gothique. La nef accueille largement la lumière par des grands vitraux. Mais le plus impressionnant est la chapelle de l’ordre du chardon, de style gothique flamboyant et au plafond finement sculpté.

nef de la cathédrale St Giles à Edimbourg
dans la nef de la cathédrale St Giles
plafond de la chapelle du chardon dans la cathédrale St Giles à Edimbourg
le plafond de la chapelle de l’ordre du chardon

(*) L’entrée à la cathédrale St Giles est gratuite. Le visiteur est cependant invité très explicitement à faire un don du montant de son choix en entrant, soit en espèces, soit par carte bancaire. Il ne faut pas avoir peur de la petite queue à l’entrée : elle avance vite !

Victoria Street, Grassmarket et le Greyfriars kirkyard

Depuis le Royal Mile, entre le château et la cathédrale, des escaliers permettent d’accéder à Victoria Street. Cette rue, courbée, est connue pour ses devantures colorées et photogéniques. Sa vraie particularité reste cependant d’être sur deux niveaux, épousant la pente, avec des commerces à chacun des niveaux. Elle est aussi réputée pour avoir été une source d’inspiration pour l’autrice d’Harry Potter quand elle a imaginé Diagon Alley (le chemin de traverse). D’ailleurs, le pub où elle a écrit le premier roman est aussi dans cette rue. Forcément, Victoria Street est devenue un haut lieu de visite pour les Potter Heads du monde entier. Si vous voulez profiter tranquillement des lieux, il faut donc y aller tôt le matin ou en soirée.

En bas de Victoria Street, on trouve Grassmarket, une petite place bordée de pubs. Certains sont plus remarquables que d’autres. Ainsi The White Hart Inn est le plus ancien pub d’Edimbourg, installé en 1516. Un peu plus loin The Last Drop rappelle qu’autrefois la place servait aux exécutions publiques. Quoiqu’il en soit, si vous cherchez un endroit pour prendre un verre en fin de journée ou pour diner, il y a de quoi trouver son bonheur ici (et c’est moins touristique que sur le Royal Mile).

façade du pub The White Hart Inn à Edimbourg
Le plus ancien pub d’Edimbourg
Depuis Grassmarket et les rues environnantes, on a de jolis points de vue sur le château.
D’ailleurs la fameuse venelle (The Vennel) soit disant spot secret qui fait actuellement les beaux jours d’Instagram part de Grassmark
et.

Enfin, c’est aussi à proximité de Grassmarket que se trouve le Greyfriars kirkyard. Ce cimetière est connu pour être particulièrement hanté. Il faut dire qu’il a servi de lieu de détention des covenanters au XVIIe siècle et la tombe de celui qui les y a enfermés est située ici. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que le fantôme de Bloodie MacKenzie vienne s’y balader à la nuit tombée. Mais c’est aussi ici que l’on peut croiser le fantôme de Bobby. Ce Skye terrier est venu chaque jour attendre sur la tombe de son maître décédé pendant 14 ans. Devenu un symbole de fidélité, une statue le représentant se trouve à proximité du cimetière. Une pierre tombale lui a été érigée à l’entrée du cimetière. Entretenue par la ville, les visiteurs y déposent des bâtons avec lesquels le fantôme de Bobby joue la nuit. Par ailleurs, c’est sur les tombes de Greyfriars kirkyard que l’autrice de Harry Potter a trouvé l’inspiration pour les noms de certains de ses personnages, en particulier Tom Riddle (Tom Jédusor). Le cimetière est donc devenu très fréquenté par les fans du petit sorcier et les lieux commencent à faire les frais de cette popularité.

la tombe de Bobby à Greyfriars kirkyard à Edimbourg

De New Town à Dean Village

Redescendre vers la gare de Waverley depuis le Royal Mile

Pour changer de quartier et descendre du Royal Mile vers Princes Street, plusieurs possibilités s’offrent à vous. Il est possible de s’aventurer dans les closes et leurs escaliers. Mais il est également possible d’emprunter Cockburn Street. Cette rue commerçante descend doucement vers les quartiers plus récents. Elle a d’ailleurs été percée au XIXe siècle pour rejoindre la gare de Waverley (un cas unique de gare nommée à partir d’un personnage de roman, signe de la passion d’Edimbourg pour Walter Scott, l’auteur qui a redoré le blason de l’Ecosse dans l’imaginaire collectif). Si en journée il y a beaucoup de monde, j’ai beaucoup aimé l’ambiance qui s’en dégage à la tombée de la nuit.

Flâner sur Princes Street et ses jardins

Au pied de Cockburn Street, après avoir traversé le pont de Waverley, on arrive au pied du Scott Monument, immense flèche de style gothique érigée à la mémoire de l’écrivain romantique. C’est aussi le début des jardins de Princes Street, une artère très commerçante et bordée de boutiques comme on en trouve dans toutes les villes. Nous avions fait un tour dans les jardins de Princes Street le soir de notre arrivée après avoir diné au pub. C’est la vue sur le château qui nous avait attirées. Dans les jardins, la splendide fontaine Ross permet une jolie perspective. Un peu plus loin, le cimetière de l’église St Cuthbert offre une balade au milieu des croix anciennes, toujours sous le château.

la fontaine Ross et le château d'Edimbourg
Dans les jardins de Princes Street

La ville au carré

L’appellation New Town peut prêter à confusion. En effet, c’est une partie de la ville qui était nouvelle… au XVIIIe siècle, en opposition avec la ville médiévale. Conçue selon un plan très géométrique, le quartier offre une architecture homogène d’immeubles bordant de larges rues pavées. Cela rappelle l’architecture des beaux quartiers londoniens, qui datent de la même époque.

La promenade de Water of Leith

Nous avons traversé New Town pour nous rendre le long de la rivière Water of Leith. Là, une promenade bucolique longe l’eau : le Water of Leith walkway. Nous avons commencé notre balade le long de la rivière à Stockbrigde, vers l’aval avant de faire demi-tour pour aller en direction de Dean Village. Nous avons trouvé un peu de fraîcheur ainsi que quelques jolis points de vue. Ainsi, alors que j’attendais Melle 3e au passage piéton sur le pont de Stockbridge, une habitante m’a gentiment interpelée « have you seen the sculpture in the river ? » (avez-vous vu la sculpture dans la rivière ?), puis m’a expliqué comment la voir. En effet, une sculpture d’un homme taille réelle se dresse les pieds dans l’eau, et il faut un peu la deviner à travers le feuillage des arbres. Sans cette dame, nul doute que je serais passée à côté. Ce que je n’ai pas manqué de repérer par contre, c’est le héron qui était posé sur une branche juste au dessus de la rivière.

En continuant vers Dean Village, nous avons croisé St Bernard’s Well. Le monument du XVIIIe siècle abrite une source qui était réputée pour avoir des vertus médicinales. Puis, nous sommes arrivées à Dean Village. Là, un petit pont et quelques bâtiments forment un ensemble plein de charme. C’est depuis quelques temps l’un des lieux édimbourgeois les plus vus sur Instagram. Certes c’est mignon, mais il n’y a finalement pas énormément de possibilité de photos différentes et cela attire beaucoup de monde. Nous avons donc vite continué notre balade le long de la Water of Leith, avant de prendre une longe volée de marches afin de gagner un arrêt de bus pour rentrer à l’hôtel.

Dean Village
Dean Village : la photo Instagram !

L’énergie du Fringe

Si vous ne connaissez pas le Fringe, rassurez-vous : c’était aussi mon cas quelques semaines avant de partir. C’est Melle 3e qui m’en a parlé en premier, et me l’a présenté comme le festival d’Avignon écossais. En échangeant avec les conseillères de l’agence de voyage, j’ai compris que c’était bien plus. Mais lors de notre première journée à Edimbourg, alors que le festival commençait à peine, j’ai compris que c’était bien plus que ça. Effectivement, le Fringe, c’est le plus grand festival de spectacle vivant au monde ! Et pourtant à l’origine, en 1947, c’est le off du Festival International d’Edimbourg qui présente du théâtre classique, existe toujours et a lieu en même temps que le Fringe (ou l’inverse). Et dans une belle mise en abyme, il y a aujourd’hui un Fringe off.

Le Royal Mile d'Edimbourg aux couleurs du Fringe Festival
Le Royal Mile se transforme en aires de spectacles pendant le Fringe Festival

Des spectacles à chaque coin de rue

Pendant trois semaines, de très nombreuses scènes officielles sont installées dans les rues. Les artistes, venus du monde entier, sont tirés au sort chaque matin pour choisir leur horaire et leur emplacement. Chaque heure, le performeur change et avec lui le type de spectacle. Nous avons ainsi pu voir des artistes coréens en habits traditionnels dansant de la K-pop, des humoristes, des magiciens, de la techno, de la musique folk, des acrobates. Rien que sur le Royal Mile, il y a pas loin d’une dizaine d’aires de spectacles. Il suffit de se balader et de jeter un œil là où vous voyez un attroupement. Et puis, il y a ceux qui font la promotion de leur spectacle et distribuent des flyers, parfois de façon très originale. Ainsi, Melle 3e s’est vu offrir une banane à condition que la jeune femme, déguisée en banane, puisse récupérer la peau pour le spectacle de sa compagnie qui avait lieu peu après. Nous avons aussi vu des jeunes scotcher une carotte sur un poteau pour la prendre en photo et faire leur promotion sur les réseaux sociaux. C’est vivant et bon enfant. On ne se sent pas oppressé comme dans certains festivals en France.

Des centaines de propositions chaque jour

En 3 semaines, ce sont plus de 2500 spectacles officiels différents qui sont proposés lors du Fringe (et l’on parle bien de spectacle, pas de représentations : certains sont joués quotidiennement sur la durée du festival). Le programme ressemble à un vieil annuaire téléphonique. Il y a en a pour tous les goûts, tous les âges : des spectacles pour enfants, de la musique, du théâtre, de la danse, du cabaret, du stand up, du cirque, etc. Croiser les affiches et les distributeurs de flyers lors de notre première journée à Edimbourg nous a donc donné envie d’assister à un spectacle dans une salle lors de notre second passage dans la capitale écossaise. Nous avons fait notre choix sur le site du Fringe en utilisant les filtres de recherche. N’ayant pas confiance dans nos compétences en anglais, nous avons visé les spectacles les plus visuels : musique, danse, cirque.

bâtiment avec en lettres lumineuses la phrase Let's talk about art... maybe
Let’s talk about art… maybe

C’est comme cela que nous sommes tombées sur la proposition du New York Circus Project : une version d’Hamlet alliant le cirque contemporain au texte de Shakespeare. Le soir, nous sommes arrivées environ 45 minutes avant la représentation et avons profité du bar extérieur sur le site (une ancienne église) où cela avait lieu avant de faire la queue avec les autres spectateurs. A l’ouverture des portes, nous avons été surprises de pouvoir garder nos verres avec nous. De même il n’a pas été demandé de couper les portables au début du spectacle. Quant au spectacle, il est génial : un mélange de cirque et de théâtre, des artistes talentueux, une mise en scène dynamique, des références à la pop culture et une bande son ébouriffante. Nous avons passé un excellent moment

verre et programme de théâtre pour Hamlet
En attendant le début du spectacle à Assembly Roxy


Edimbourg – Ecosse – juillet/août 2025

(*) Au cours de ce voyage, j’évoque à plusieurs reprises la consommation d’alcool (cidre, bière, whisky…). Il est important de noter que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et donc à consommer avec modération.

[petits moments] les journées du patrimoine au château de Roche Faucon

Cette année, je n’ai fait qu’une seule visite lors des journées du patrimoine (pour cause de migraine…). Mais je dois dire que je suis plutôt contente du choix que j’ai fait. Je suis en effet allée au château de Roche Faucon à Chateaubourg en Ardèche. L’année dernière, déjà, j’avais voulu le visiter. Mais la file d’attente beaucoup trop longue alors que le monument venait à peine d’ouvrir ses portes m’avait dissuadée. Cette année, les propriétaires avaient choisi de ne proposer les visites que sur réservation afin de limiter la file d’attente d’une part et d’éviter les visiteurs frustrés d’autre part. J’avais réservé une place pour la première visite du samedi matin. C’est avec une quinzaine d’autres visiteurs que j’ai découvert le site.

château de Roche Faucon à Chateaubourg en Ardèche

Lors de cette ouverture exceptionnelle, on pouvait découvrir 3 salons ainsi que des parties communes de cet édifice dont les fondations remontent au XIe siècle. Situé sur un éperon rocheux, le château domine le village mais surtout la vallée du Rhône; à quelques dizaines de mètres du fleuve. On a donc depuis le château une vue panoramique sur les environs. A la fois habité et en cours de rénovation, le lieu était animé par la Maisnie du Chevalier Bragon. Nous avons commencé par découvrir le maître d’armes qui nous a présenté quelques équipements médiévaux. Puis, nous avons croisé le géographe et son apprenti qui prenaient des mesures par la fenêtre et les reportaient sur une carte à l’aide d’instruments anciens. Ensuite, ce sont les dames qui jouaient dans le salon. Enfin, dans une pièce en partie souterraine où le rocher affleurait, c’est le bourreau qui nous a parlé de son travail et ses outils.

un chat noir sur un sol en pierre
Le plus mignon des habitants du château

J’ai vraiment apprécié cette visite à la fois ludique et instructive. Le château est magnifique, même si cette découverte n’était qu’un bref aperçu de cet immense bâtiment. J’espère avoir une prochaine fois l’occasion d’en voir plus !

château de Roche Faucon à Chateaubourg
Le château de Roche Faucon domine le village de Chateaubourg


Chateaubourg – Ardèche – septembre 2025

[Ardèche] le château de Tournon, entre musée et panoramas

J’étais allé au château musée de Tournon sur Rhône il y a très longtemps, plus d’une dizaine d’années. J’y suis retournée un après-midi du mois de mai. Il domine la ville de Tournon mais surtout, il surplombe le Rhône en faisant face à la ville de Tain et la colline de l’Hermitage. Venez, je vous emmène découvrir ce qui se cache derrière la lourde porte…

une porte massive en bois clouté ouverte sur un escalier qui monte
La porte d’entrée du château en bois clouté est très impressionnante.

Un musée entre histoire locale et beaux-arts

La partie muséographique de la visite s’attarde essentiellement sur l’histoire locale. C’est l’occasion au fil de la déambulation dans les différentes pièces d’évoquer les évènements majeurs qui se sont produits au château de Tournon, comme la mort du fils ainé de François 1er, et les personnages importants liés à la ville.

Reflet d'une robe de style Renaissance dans un miroir posé au mur
Evocation d’Hélène de Tournon, fille de Claude de la Tour-Turenne (une dame d’honneur de la future Reine Margot), décédée des suites d’un chagrin d’amour à 18 ans et dont le tragique destin aurait inspiré le personnage d’Ophélie dans la pièce Hamlet de Shakespeare.

D’autres salles du musée évoquent la vie liée au fleuve : la batellerie et les mariniers, les joutes, ou encore l’histoire des passerelles imaginées par Marc Seguin. Cet ingénieur ardéchois, originaire de la région d’Annonay, a en effet mis au point une technique de pont suspendu à l’aide de câbles formés de faisceaux de fils de fer. La première mise en œuvre de cette technologie sur une grande échelle aura lieu entre Tain et Tournon, avec l’édification d’un premier pont sur le Rhône en 1825 (ce premier pont sera détruit en 1965, l’actuelle passerelle Marc Seguin a été construite en 1847 selon le même principe).

à travers une fenêtre aux carreaux en losange et colorés, vue sur le Rhône et la passerelle suspendue Marc Seguin depuis le château de Tournon
Depuis une des salles du château, vue sur la passerelle Marc Seguin, édifiée en 1847 selon le principe déjà mis en pratique par l’ingénieur en 1825 avec la construction du premier pont de grande longueur suspendu par câbles de fils de fer.

Les autres salles emmènent le visiteur à la découverte d’artistes ayant un lien avec la ville, soit parce qu’elle a été leur sujet d’inspiration, soit parce qu’ils y sont nés ou y ont travaillés. C’est ainsi que j’ai découvert le travail de Marcel Antoine Gimond. Ce sculpteur, renommé dans la période de l’entre-deux-guerres, était né à Tournon. Parmi ses réalisations les plus connues, on peut notre la statue dorée de Flore sur l’esplanade du palais de Trocadéro à Paris. Mais le plus beau bijou conservé au château-musée de Tournon se trouve dans l’ancienne chapelle du château. Là, on découvre un triptyque commandé par le cardinal François de Tournon (un proche de François 1er) et peint en 1555 par le peintre florentin Giovanni Capassini sur le thème de la Résurrection. A l’origine, ce triptyque se trouvait dans la chapelle du collège de Tournon (aujourd’hui, le lycée Gabriel Faure), fondé par le cardinal. Au fil du temps, l’un des panneaux du retable s’est retrouvé à intégrer les collections du musée du Louvre tandis que les deux autres étaient restés à Tournon. Suite à un prêt du Louvre, le château de Tournon peut présenter aux visiteurs le triptyque complet.

un triptyque du seizième siècle sur le thème de la Résurrection.
Le triptyque de la Résurrection, présenté dans l’ancienne chapelle du château de Tournon.
sculptures de Marcel Antoine Gimond en contre jour, au premier plan une femme debout et au second plan un buste d'homme
La sculpture de la femme pensive par Marcel Antoine Gimond m’a fait penser à la Pénélope de Bourdelle. Renseignements pris, il y a très certainement une filiation entre les deux car Gimond a été l’élève de Maillol qui fut lui-même élève de Bourdelle.

une porte ouverte sur l'extérieur
Après l’exploration des espaces intérieurs, il est temps de sortir pour profiter des deux terrasses du château.

Des terrasses panoramiques

Le château dispose de deux terrasses panoramiques, au nord et au sud, chacune d’un côté du logis. Chacune permet de disposer d’une vue magnifique sur la ville dominée par les vignes de Saint Joseph d’un côté et sur le Rhône, la ville de Tain et la colline de l’Hermitage de l’autre. Il faisait très beau lorsque je suis allée visiter le château et j’ai largement profité de ces moments en extérieur, à admirer le paysage.

des vignes en terrasse au dessus de toits en tuiles
Les toits de la ville de Tournon sont dominés par le vignoble de l’appellation Saint Joseph et les anciennes tours de guêt.
le clocher de l'église de Tournon au dessus des toits en tuiles
Le clocher de la collégiale Saint Julien dépasse des toits des maisons et hôtels particuliers de la vieille ville de Tournon
la colline de l'Hermitage à Tain, couverte de vignes
De l’autre côté du Rhône, la colline de l’Hermitage surplombe la ville de Tain
vue sur le Rhône depuis le château de Tournon avec les deux ponts suspendus reliant la Drôme et l'Ardèche entre Tain et Tournon
Les deux ponts suspendus reliant Tain à Tournon au dessus du Rhône. Celui avec la pile centrale a été construit par les frères Seguin au milieu du XIXe siècle. C’est maintenant une passerelle piétonne.


Tournon sur Rhône – Ardèche – mai 2025


(*) Le château musée de Tournon accueille en complément régulièrement des expositions temporaires. Lors de mon passage, celle-ci était consacrée au bicentenaire du premier pont suspendu sur le Rhône, conçu par Marc Seguin et inauguré en 1825. Elle s’est terminée le 1er juin. Le programme des expositions ainsi que les conditions, horaires et tarifs, de visite sont à retrouver sur le site internet du château musée de Tournon.

un rosier grimpant couvert de fleurs roses
Au pied du château, sur un mur de la mairie, les rosiers grimpants étaient en pleine floraison

[projet 52-2025] semaine 23 – château

Cette semaine, le projet 52 nous propose de découvrir un château. Si vous me suivez depuis un moment, vous devez déjà savoir que j’aime beaucoup le patrimoine et que donc je visite souvent des châteaux. Parmi mes plus récentes (re)découvertes, je peux citer Grignan, Aubenas, Dinan, Fougères, ceux de la forêt de Brocéliande ou encore les nombreux lieux visités lors de mon road-trip Châteaux & Chevaux de l’été dernier en Sologne et en Anjou. Et puis, il y a aussi tous les manoirs et autres petits châteaux que je peux croiser au hasard de mes balades, ceux ruinés qui dominent les villages autour de chez moi, celui de Crussol que j’aperçois quotidiennement, ou bien la Tour de Crest qui marque la jonction du Vercors et de la vallée de la Drôme. Autant dire que je n’ai que l’embarras du choix !

Cependant, j’avais envie de vous proposer un château dont je n’ai pas encore parlé ici. Il y a quelques semaines, je suis retournée visiter le château de Tournon, ce que je n’avais pas fait depuis les premiers temps de mon installation dans la région. La silhouette massive du bâtiment domine la ville et surveille la vallée du Rhône (vous pouvez l’apercevoir dans mon article sur un jardin tournonais dorénavant fermé). La photo que j’ai choisie cette semaine montre le logis, situé au sommet du château et entouré de terrasses panoramiques.

le logis en pierres d'un château


Si vous voulez découvrir comment les autres participants vivent la vie de château, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : je passe la journée avec des copains, et je n’aurai pas du tout le temps de passer sur l’ordinateur. Aussi, les commentaires qui seraient partis en modération et n’apparaitraient pas immédiatement seront validés à partir de demain dimanche. Il est inutile de les renvoyer.

[Drôme] un tour à Grignan pour profiter des premiers beaux jours

Le soleil a fini par pointer le bout de ses rayons, et cela m’a donné envie de faire un tour en Drôme Provençale. J’étais accompagnée de Mr 2e et nous avons choisi de retourner visiter le château de Grignan. La dernière fois que nous y étions allés tous les deux remontait à environ deux ans, au cours d’une belle demie journée dans les villages perchés environnants. J’y étais depuis allée avec des amies que j’avais emmenées découvrir les champs de lavande dans la campagne alentour. Cette fois, notre but était uniquement de visiter le château.

vue sur le village et le château de Grignan depuis la campagne
Le château qui domine le village

Redécouvrir le château de Grignan

Travaux et reconstruction(s)

Le château de Grignan est actuellement en travaux. Ceux-ci sont destinés d’une part à consolider les murs de soubassement et d’autre part à aménager le second étage pour l’ouvrir à la visite. Le département, propriétaire du château de Grignan, a eu la bonne idée de faire un parallèle avec l’époque de Madame de Sévigné. Elle plaignait en effet sa fille d’avoir à financer d’importants travaux de réaménagement de Grignan pour l’adapter au goût du jour, mais aussi le mettre en adéquation avec le rang de son époux, nommé lieutenant général de Provence. Ces travaux conduiront d’ailleurs à la vente du château de Grignan par Pauline de Simiane, petite fille de la Marquise de Sévigné, incapable de faire face aux créances laissées par ses parents. Au fil du temps, le château devient une ruine où l’on vient récupérer des pierres. Cependant en 1912, Marie Fontaine rachète Grignan. Elle consacre sa fortune à la reconstruction de Grignan au plus proche de son état du XVIIIe siècle, tout en installant le confort moderne à l’intérieur.

la marquise de Sévigné dans le château de Grignan dit "que je vous plains, ma fille, d'avoir à rebâtir votre château ! Quelle dépense hors de saison ! " avec la date 1er octobre 1684
En 1684, la Marquise de Sévigné plaint sa fille de devoir faire des travaux au château.
la façade Renaissance du château de Grignan
C’est la meilleure saison pour découvrir la façade de style Renaissance du château de Grignan, avant que la cour ne soit envahie par les gradins des Fêtes Nocturnes

Art de vivre

A l’intérieur du château, les décors évoluent au fil des saisons. En cette période printanière, de nombreux bouquets ont pris place dans les pièces du château. A l’office, un panier de légumes attend la cuisinière. Dans la salle à manger, la table est dressée. D’un côté, on peut admirer la table mise pour le service des fruits, comme au temps de Madame de Sévigné. De l’autre, les convives sont attendus pour le diner qui débutera par un service de poisson. Sur la grande table, et puisque nous sommes à Pâques, des sculptures en chocolat ont été installées et embaument toute la pièce.

une statue inspirée de l'antiquité entourée de feuillages
Un air de jardin d’hiver dans le hall du château
un panier de légumes printaniers sur une table en bois rustique
A l’office, il va bientôt être temps de préparer le repas
un gramophone dont le pavillon est rouge est posé sur une table et fait face à un bouquet rouge et blanc sur un coffre
Dans le petit salon de Marie Fontaine, le son du gramophone accueille le visiteur
une photo en noir et blanc d'une table de fête dressée avec argenterie, porcelaine et verres en cristal
La table est dressée dans la salle à manger

Au soleil

Après avoir parcouru l’ensemble des pièces, nous ressortons du château par les terrasses. De là, on surplombe le village aux toits de tuile mais aussi l’ensemble de la campagne environnante avec une vue qui avoisine les 360 degrés. Même si le vent souffle, le soleil est présent et c’est un bonheur de s’attarder pour admirer le panorama. Au loin, on distingue la silhouette de la Montagne Sainte Victoire. Plus proche, le Mont Ventoux, le Géant de Provence, impose sa stature au sommet enneigé. Et à quelques kilomètres de là où nous sommes, c’est la tour de Chamaret qui nous fait face.

un balcon recouvert de feuillage sur la tour d'un château
Au loin, le Mont Ventoux domine tout le paysage
le château de Grignan vu depuis sa terrasse
Vu de la terrasse, le château de Grignan paraitrait presque modeste….

Flâner dans le village

Avant de prendre la route du retour vers la maison, nous profitons du beau temps pour flâner un peu dans les ruelles du village de Grignan. En ce week-end de Pâques ensoleillé, nous ne sommes clairement pas les seuls à avoir eu l’idée de venir par ici. Malgré tout, c’est agréable de s’attarder un peu et nous nous installons même à la terrasse du Café des Vignerons, à l’abri du vent, pour prendre un rafraichissement. Comme la carte des vins nous fait de l’oeil mais que nous sommes encore en milieu d’après-midi, nous choisissons d’acheter une bouteille à déguster à l’heure de l’apéritif à la maison pour prolonger un peu ce sentiment de vacances avant l’heure.

le lavoir rond de Grignant sous les grands platanes
Le lavoir de Grignan avec sa forme ronde attire le regard au bout du mail
des pensées dans une balconnière en zinc sur un rebord de fenêtre
Le charme des détails fleuris sur les rebords de fenêtre au cœur du vieux village
les toits de tuile du village de Grignan
Je ne me lasse pas de contempler les toits recouverts de tuiles (alors même que je peux en voir depuis mes fenêtres, je ne manque jamais une occasion d’en photographier quand je suis en balade)


Grignan – Drôme – avril 2025


Informations pratiques :

  • Le château de Grignan est ouvert à la visite une grande partie de l’année. Les horaires et les conditions de visite sont détaillés sur le site internet du château.
  • Les Fêtes Nocturnes sont un spectacle de théâtre joué en plein air tout au long de l’été dans la cour du château. Les productions sont toujours de grande qualité. Cette année, c’est Le Barbier de Séville de Beaumarchais qui sera joué.
  • Le Café des Vignerons, situé sur une petite place juste à l’extérieur des anciens remparts du village, fait partie des Maisons du Clair de Plume, et propose en plus de son offre de boissons une petite restauration de qualité. Une très grande partie des vins des domaines de l’Appellation d’Origine Contrôlée Grignan-Les-Adhémar est disponible à la dégustation au verre ou à l’achat à la bouteille, au prix producteur. Attention : l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

[Ardèche] le château d’Aubenas, un écrin patrimonial pour un centre d’art contemporain

J’avais aperçu le château d’Aubenas lors d’une soirée que j’avais passé dans la ville avant de rejoindre des copains pour une journée de découvertes des paysages d’automne en Ardèche. Il était alors fermé pour des travaux de restauration de longue haleine. Il a rouvert au début de l’été dernier, sous la forme d’un centre d’art contemporain. Je n’avais pas eu le temps d’y aller pour la première vague d’expositions présentées. C’est finalement au début du mois de janvier que j’ai profité d’une journée belle mais très venteuse pour aller le découvrir.

la façade du château d'Aubenas
La jolie façade du château d’Aubenas avec son toit parsemé de tuiles colorées.

Du Moyen-Âge à nos jours, un château qui évolue

Arrivée en début d’après-midi à Aubenas, je suis allée directement vers le château et j’ai bien fait car cela m’a permis d’assister à la visite guidée patrimoniale. Cette visite permet de découvrir les détails de la construction et de l’évolution du château, mais aussi d’accéder à certaines parties qui ne sont pas visibles en visite libre. La visite commence dans la cour du château. Là, nous sommes au pied du donjon du château fort initial. La cour dessert plusieurs espaces dont d’anciennes salles médiévales en rez-de-chaussée, un escalier de la Renaissance construit en hors d’œuvre et des galeries de la même époque desservant l’ensemble des étages, ainsi qu’un escalier d’honneur du XVIIIe siècle.

heurtoir de porte en forme de poisson
La porte d’entrée du château a un très bel heurtoir
le ciel vu depuis la cour du château d'Aubenas entre les murs
Look-up depuis la cour, au pied du donjon, et entourée de galeries Renaissance

Avec la guide, nous descendons ensuite dans les sous-sols. Anciens celliers du Moyen-Âge, ils ont ultérieurement servi de prison. Les travaux effectués ont permis de (re)découvrir des graffitis carcéraux, certains datés du XVIIIe siècle et ayant a priori été réalisés par des huguenots emprisonnés après la révocation de l’Edit de Nantes. Ces graffitis sont encore loin d’avoir révélés leurs secrets même s’ils ont déjà été partiellement étudiés.

des graffitis du 18e siècle dans le sous sol d'un château, éclairés à la lampe torche
Graffitis carcéraux figuratifs dans les sous-sols du château d’Aubenas

Nous nous dirigeons ensuite vers les étages. Du XIXe siècle jusqu’il y a peu, le château d’Aubenas, propriété municipale, était occupé à la fois par la mairie et par le tribunal (ce dernier a déménagé en 2014). Au fil des travaux de restauration, des décors datant du XIXe siècle ont été retrouvés, en particulier dans l’ancienne salle des pas perdus. Et la façon dont les inscriptions font référence au Roi des Français permet de dater ceux-ci de l’époque où Louis-Philippe régnait, donc entre 1830 et 1848. Les inscriptions ont ensuite été effacées partiellement au moment de la Deuxième République.

une salle au sol en tomettes avec deux grandes fenêtres
Salle des pas perdus du château d’Aubenas
murs peints de la salle des pas perdus de l'ancien tribunal d'Aubenas
Le décor d’origine de la salle des pas perdus de l’ancien tribunal d’Aubenas

Nous empruntons ensuite un escalier moderne, installé lors des derniers travaux pour satisfaire aux normes de sécurité. Il y a eu un véritable parti pris de construire un escalier résolument dans l’air du temps, en métal, bois et verre avec un éclairage très contemporain. Le château continue ainsi à écrire son histoire architecturale et n’est pas un monument figé dans une époque lointaine.

marches d'escalier
Le nouvel escalier du château d’Aubenas se trouve dans une aile latérale
escalier contemporain en bois et métal
Un escalier résolument moderne

Le dernier lieu que nous visitons est le donjon. Celui-ci n’est accessible qu’en visite guidée et en petits groupes (nous le visiterons d’ailleurs en deux sous-groupes compte tenu du nombre limité de personnes pouvant y accéder en simultané). L’accès est un peu compliqué car l’escalier, raide et très étroit, se situe dans l’épaisseur du mur. La visite du donjon est donc une expérience à part entière. Une fois au sommet, on domine la ville à 24 mètres de haut. Il n’y a pas de bâtiment plus haut que celui-ci, et le panorama est à 360°.

un toit à motifs de tuiles colorées
Du sommet du donjon, on surplombe les toits du château.
Certains (dont le donjon) ont été couverts en tuiles vernissées au XVIIe siècle par la famille d’Ornano qui était alors propriétaire des lieux.
(L’effet un peu flou est dû au fait que les ouvertures sont toutes grillagées afin d’empêcher les pigeons de venir s’installer)


Petit conseil : depuis la cour, une porte donne accès aux toilettes et à des casiers. N’hésitez pas à la pousser et à descendre les escaliers : vous vous trouverez alors dans les anciennes écuries du château !


Les expositions de l’hiver 2024-2025

Le château d’Aubenas, suite aux travaux de restauration, est devenu un centre d’art contemporain. Il accueille donc différentes expositions qui changent au fil des saisons. Après une première série l’été dernier, c’est donc la seconde série d’expositions qui est actuellement présentée. Je n’ai pas vraiment accroché à cette programmation, et si j’ai bien aimé Dans une rouge clairière, les autres présentations ne m’ont pas convaincue. Même la présentation des photographies de Vanessa Winship n’a pas réussi à me faire entrer réellement dans l’univers de la photographe.


(*) Le château est situé en plein centre ville. Les conditions de visite sont détaillées sur le site internet du château d’Aubenas. Vous y retrouverez aussi le détail des expositions en cours. Le château est fermé entre deux périodes d’expositions pour permettre les démontages et installations.

Les expositions présentées jusqu’au 30 mars 2025 sont les suivantes, et correspondent aux photos ci-dessus

  • Dans une rouge clairière, par le duo Île/Mer/Froid (Hugo Lemaire et Boris Geoffroy)
  • Gérard Lattier, mythologies ardéchoises
  • Vanessa Winship, une route sans fin
  • J’ai pleuré devant la fin d’un manga, exposition collective

Attention, certaines œuvres peuvent heurter les sensibilités et être assez dérangeantes. Il convient donc de se méfier, en particulier si vous souhaitez visiter le château avec des enfants, et de vous renseigner préalablement sur le contenu des expositions au moment de votre passage.


Un petit tour en ville pour finir l’après-midi

En sortant du château, le mistral soufflait très fort. Avec les températures glaciales, cela ne donnait pas très envie de se balader dans Aubenas aussi je suis juste allée prendre un goûter. Si le temps est plus favorable, les ruelles sont jolies et très agréables. Il ne faut pas non plus manquer le point de vue depuis la montée du château, accessible en passant par la porte à gauche de l’entrée du château quand vous regardez la façade. De là, vous dominez la rivière Ardèche qui se faufile.

une porte qui donne accès à une rue pavée longeant le château
Par ici, il est possible d’accéder à un joli panorama
Paysage de basse montagne
La vue sur la rivière Ardèche depuis la montée du château
vue sur une place de la ville d'Aubenas depuis les étages d'un des bâitments
La place devant le château vue depuis les machicoulis


Pour le goûter, je vous conseille La Fabrique Givrée qui se situe sur la place à côté du château. Leurs glaces sont délicieuses (et idéales aux beaux jours) mais ils proposent aussi des beignets tièdes ou des bâtonnets de gaufre agrémentés d’une boule de glace, un délice parfait même en hiver !


Aubenas – Ardèche – janvier 2025

[Bretagne] que faire autour de Saint Malo même si la météo est défavorable

Nous avons, cette année encore, passé Noël en Bretagne. Si en hiver, il peut y avoir des journées magnifiques avec du soleil et du ciel bleu, il peut aussi faire moins beau. Généralement, nos séjours hivernaux ressemblent à un mélange entre jours de grand beau temps et jours plus gris. Cette année, nous avons joué de malchance et avons enchaîné une belle tempête hivernale avec une semaine de brouillard qui ne se levait pas de la journée. Mais il en faut un peu plus pour nous décourager de sortir. Voici donc des idées de balade, à faire même par mauvais temps.

des personnes se promènent au pied d'un rempart dans le brouillard
Le brouillard avait décidé de de ne pas se lever, même en ville en milieu d’après-midi.
Dinan – Côtes d’Armor – décembre 2024

Prendre le vent à la Pointe du Grouin

Le lendemain de notre arrivée en Bretagne, la tempête Enol a balayé les côtes de la Manche. Nous avons décidé de sortir en bord de mer pour voir les éléments déchainés. J’avais d’abord envisagé d’aller du côté de la plage du Verger à Cancale, essentiellement car le parking est proche de la plage et nous permettrait de nous abriter rapidement en cas d’averse. Alors que je longeais la Baie du Mont Saint Michel en direction de Cancale, j’ai réalisé qu’avec le vent, un tour à la plage n’était pas une bonne idée car le sable risquait fort de voler. J’ai donc décidé de m’arrêter à la Pointe du Grouin.

un chemin qui longe un champ avec la mer et une île rocheuse au fond
Nous avons choisi les sentiers qui ne longeaient pas le bord des falaises de trop près

La Pointe du Grouin présentait en effet un certain nombre d’avantages : un parking facilement accessible, un côté (relativement) abrité du vent et surtout des chemins bien aménagés et sécurisés, permettant de profiter du spectacle en tout sécurité. Le vent soufflait en rafales autour de 140 km/h quand nous y étions, entre deux averses. La couleur de l’eau, habituellement, d’un joli bleu avait viré en des teintes plus sombres. La houle était bien formée et les vagues en se fracassant sur les rochers faisaient voler les embruns et les paquets d’écume plus haut que les 40 mètres de la falaise.

une tempête en bord de mer
Ce côté de la Pointe du Grouin était relativement abrité.
une tempête en bord de mer
Le vent fait se soulever des embruns au dessus des vagues, créant de mini arcs en ciel
une tempête en bord de mer
Se sentir tout petit face aux éléments
une tempête en bord de mer
Les fortes vagues s’écrasent sur les rochers de l’île des Landes
une tempête en bord de mer
De l’autre côté de la pointe du Grouin, le vent est plus violent et la mer plus agitée

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas été en Bretagne au moment d’une tempête hivernale (je pense que la dernière fois, c’était pour Xynthia en février 2010). Si Enol restait une « petite » tempête (qui plus est sur une marée de petite intensité), sur la pointe, les effets étaient quand même impressionnants. Par moments, le vent nous empêchait d’avancer en lui faisant face, voire nous poussait à reculer. Nous ne sommes restés qu’une trentaine de minutes sur place. Cela a été suffisant pour que l’optique de mon appareil photo ainsi que mes lunettes soient recouverts d’une couche de sel quasi opaque.

une tempête en bord de mer
Les embruns sont poussés par dessus les falaises, pourtant hautes d’une quarantaine de mètres
une tempête en bord de mer
Le léger voile sur la photo est du au sel qui s’est déposé sur l’optique de mon appareil photo

Pointe du Grouin – Cancale – Ille et Vilaine – 22 décembre 2024

Faire un tour sur les remparts à Saint Malo

Après le passage de la tempête Enol, la météo a complètement changé et le brouillard s’est installé durant plusieurs jours. Le jour de Noël, nous étions en famille et avons décidé d’aller faire un tour malgré tout. En guise de promenade digestive, nous avons pris la direction de Saint Malo. Cela faisait plusieurs années que je n’étais pas allée dans la cité malouine (ma précédente visite remontait à l’été 2022 et pour une version hivernale, il fallait remonter à décembre 2019).

une plage dans le brouillard à Saint Malo où on devine les rochers et bâtiments du Fort National
Dans le brouillard, on distingue à peine le Fort National

Le brouillard sur place était vraiment tenace et nous avons opté pour un tour intra-muros. Une fois la porte Saint Vincent passée, nous nous sommes dirigés à l’autre bout de la place Chateaubriand pour monter sur les remparts au dessus de la plage de l’Eventail. Là, on surplombe les brise-lames, la mare aux cochons (une mare qui reste lorsque la marée se retire en raison d’une petite retenue formée naturellement par les rochers.. et où les courants peuvent être assez forts quand la mer descend) et le Fort National. Mais, ce jour-là, la météo avait décidé de brouiller les pistes, en ne nous laissant quasiment que des silhouettes à devenir.

Peut-être certains reconnaitront la silhouette du Fort National qui sert de décor à certaines scènes du film Les 3 Mousquetaires - Milady avec François Civil, Vincent Cassel, Pio Marmaï et Romain Duris.
un goéland juvénile posé sur le rempart avec la silhouette du Fort National dans le brouillard en arrière plan à Saint Malo
Ce goéland juvénile prenait la pose sur les remparts malouins
silhouette du Fort National dans le brouillard à Saint Malo
Le brouillard ajoute une aura mystérieuse au Fort National

Un peu plus loin, nous montons sur la Tour Bidouane et faisons un saut dans le square du Québec pour jeter un œil à la statue de Robert Surcouf. Il y a beaucoup de monde sur les remparts. Aussi, nous décidons de descendre sur la plage de Bon Secours. Mr 1er, Mr 2e et Melle 3e ont repéré les rochers au pied des murs et sont tentés par un peu d’escalade (les connaissant, cela aurait été très surprenant qu’ils ne se retrouvent pas à un moment donné sur les rochers ! ). J’en profite pour faire quelques photos du si graphique plongeoir de la piscine, ainsi que des Bés en profitant d’un moment où le brouillard se dissipe légèrement.

les rochers de Grand Bé et Petit Bé à marée haute depuis la plage de Bon Secours à Saint Malo
Le brouillard se dissipe légèrement, laissant apercevoir le rocher de Grand Bé et le fort de Petit Bé
le plongeoir de la piscine de la plage de Bon Secours à Saint Malo, à marée haute
Le plongeoir de la piscine de Bon Secours est un marqueur fort de l’identité visuelle de Saint Malo depuis bientôt 100 ans !
les rochers de Grand Bé et Petit Bé à marée haute depuis la plage de Bon Secours à Saint Malo
Les rochers, un terrain de jeu inépuisable !

Après cela, nous avons pris la direction des rues de l’intra-muros. En ce jour férié, la plupart des commerces étaient fermés, donnant une impression de calme plutôt inhabituelle au Pilo. Mais, nous avons tout de même trouvé une crêperie pour un goûter bien mérité !

Saint Malo – Ille et Vilaine – décembre 2024

Explorer le château à Dinan

Le lendemain de notre balade à Saint Malo, il y avait toujours autant de brouillard. Nous avons donc choisi une autre promenade urbaine en allant à Dinan. L’hiver dernier, nous étions passés devant le château un jour où il était fermé. Cette fois, nous étions bien décidé à le visiter. Nous avons laissé la voiture au pied des remparts, avant de rejoindre l’entrée du château.

En passant dans le centre médiéval de Dinan, on aperçoit le beffroi
Galeries couvertes et maisons à pans de bois : on a l’impression de voyager dans le temps.

L’entrée du château se fait au niveau du haut du rempart. Alors que je pensais visiter uniquement l’imposante tour-palais ducal, je constate avec plaisir qu’une autre tour fait est aussi accessible. Suivant le chemin fléché, nous commençons donc par le sommet de la tour Coëtquen. Par beau temps, la vue doit être assez impressionnante sur la vallée de la Rance d’un côté et la ville de l’autre. La visite se poursuit en descendant dans la tour. Certains passages donnent l’impression d’être dans un film d’aventures. Dans les différentes salles, on découvre l’organisation des châteaux dans les Marches de Bretagne à la fin du Moyen Âge. Sur la carte, nous repérons ceux que nous connaissons : Fougères, Vitré, Landal, Antrain, Saint Aubin du Cormier… Les armes et techniques de combat médiévales sont également expliquées. J’aime beaucoup le fait qu’il soit possible de toucher et manipuler.

le haut du donjon du château de Dinan vu depuis les remparts
Vue sur le donjon en se dirigeant vers la tour Coëtquen

Nous descendons jusqu’au niveau du pied du rempart où un passage souterrain nous conduit au pied du donjon haut de 45 mètres. Construit au XIVe siècle, à la fin du Moyen Âge, il est pensé comme une tour-palais par le Duc de Bretagne Jean IV. Il est conçu de la même façon que le donjon du château de Vincennes alors édifié par le Roi de France, et sert à montrer de façon ostensible le pouvoir du Duc de Bretagne. La verticalité de la tour-palais s’impose sur le rempart de ce qui est alors la plus longue enceinte urbaine de Bretagne pour montrer aux bourgeois la puissance du Duc.

le haut du donjon du château de Dinan vu depuis les remparts
La tour-palais est installée sur le rempart de l’enceinte urbaine
un passage souterrain creusé dans l'épaisseur du rempart
Durant les guerres de Religion (XVIe siècle), un souterrain permettant de relier la tour Coëtquen et la tour-palais est creusé dans l’épaisseur du rempart sous l’impulsion du duc de Mercoeur, alors chef de la Ligue catholique en Bretagne
la tour-palais du château de Dinan vue d'en bas
Au pied de la tour-palais du Duc Jean IV de Bretagne

Notre visite se poursuit au fil des étages de la tour-palais : cuisine et office en bas, puis la salle de banquet, la chambre de parement et la chambre privée. A chaque fois, l’espace est baigné de lumière grâce à de grandes fenêtres bordées de coussièges. La scénographie, très bien pensée, utilise du « mobilier fantôme », restitution métallique grandeur réelle évoquant le mobilier de chaque pièce. La visite s’achève par la chapelle au niveau le plus haut de la tour ducale. Nous ne profiterons pas sur cette tour non plus du panorama. Le brouillard est si épais que nous ne distinguons même pas la silhouette du beffroi pourtant proche.

vue intérieure de la chapelle ducale du château de Dinan
Dans la chapelle, avec le mobilier fantôme représentant l’autel. Sur la gauche, une petite pièce permettait au duc d’assister à la messe en toute tranquilité. Outre la superbe ouverture trilobée permettant au duc de suivre la messe, il y disposait d’un imposant siège taillé dans la pierre du mur et d’une petite cheminée.

Notre visite s’achève et cette découverte du château de Dinan a été une excellente surprise. Entre la scénographie intelligente, les outils de médiation intéressants et la mise en valeur des lieux, c’est une visite hyper intéressante à faire en famille.

Dinan – Côtes d’Armor – décembre 2024


(*) Les conditions de visite sont détaillées sur le site internet du château de Dinan. Il faut compter entre 1 heure et 1 heure et demie pour profiter pleinement des lieux et leur singuralité.
Situé en centre ville, le château de Dinan est accessible à pied depuis la gare TER (à une vingtaine de minutes).


Bonus : manger des crêpes

En activité complémentaire aux balades, et faisable quelle que soit la météo, je vous propose la dégustation de crêpes. En effet, que serait un séjour en Bretagne sans quelques (bonnes) crêpes. Voici donc quelques recommandations de crêperies testées cet hiver.

De gauche à droite :

  • Crêperie Sainte Anne, place Sainte Anne, 35000 Rennes – une des rares crêperies du centre ville ouverte pour le goûter même en hiver. Elle est installée sur plusieurs niveaux dans une maison à pans de bois, et l’ambiance est plutôt rustique.
  • Crêperie Ty Skorn, place de la chapelle, 35260 Cancale – ma crêperie préférée à Cancale, à côté du port de la Houle. Je n’ai jamais été déçue.
  • Crêperie le Tourne Pierre, 4 rue Jacques Cartier, 35400 Saint Malo – un tout petit établissement aux tables serrées, situé intra muros, le long des remparts, pas très loin de la Grande Porte. Nous l’avons choisi car c’était l’une des rares crêperies ouvertes le jour de Noël. La tarification est conforme à ce que l’on trouve intra muros (comprendre : il y a beaucoup de touristes donc les prix sont élevés). Ce n’est pas un coup de cœur même si les crêpes étaient bonnes.

[Bretagne] redécouvrir le château de Fougères

« T’as pas vu Fougères, t’as rien vu ». C’était le slogan de l’office de tourisme de Fougères à la fin des années 1980. Il s’étalait sur d’immenses panneaux aux alentours de la ville. Pour ma part, je suis allée au lycée à Fougères, alors forcément, c’est une ville que j’ai beaucoup vue. Sur nos pauses méridiennes, nous allions souvent nous balader du côté du jardin public d’où nous avions une vue plongeante sur le château. Parfois, nous poussions même jusqu’en bas pour en faire le tour. Je l’ai visité aussi, de très nombreuses fois. Donc, c’est un château que je connais plutôt bien. Et pourtant, j’ai une nouvelle fois été surprise lors de ma visite.

des fleurs au premier plan et une ville floue au second plan
Apercevoir le beffroi et la ville haute depuis le château

Une impressionnante forteresse médiévale

C’est à la demande de Melle 3e et d’une de mes nièces que nous sommes retournées visiter le château de Fougères. Nous avons laissé la voiture sur un parking assez proche et nous sommes dirigées à pied vers l’entrée. Pour cela, nous avons longé le château au bord des douves. Des travaux y ont été entrepris ces dernières années, aménageant une passe à poissons qui leur permet de remonter les 10 mètres de dénivelé du Nançon aux abords du château. Cette courte balade permet de prendre toute la mesure des hautes murailles qui entourent l’impressionnante forteresse médiévale. En passant sous la porte Notre Dame (qui était située sur une ancienne enceinte urbaine), nous en avons profité pour jeter un œil aux moulins. Là, profitant du dénivelé du terrain, le Nançon permet d’alimenter plusieurs roues, dont certaines sont toujours fonctionnelles.

château fort vu d'en haut
Les douves au pied du château sont alimentées par le Nançon
(vue depuis la tour du Cadran)
chute d'eau d'un moulin
Les moulins du château de Fougères

Un condensé d’histoire architecturale militaire

L’une des grandes particularités du château de Fougères est son évolution architecturale tout au long du Moyen-Âge. Aujourd’hui, l’enceinte médiévale et ses différentes tours permettent d’observer au même endroit des réalisations d’époque très différentes. C’est un véritable manuel à ciel ouvert d’architecture militaire du XIIe au XVe siècle. Avant le XIIe siècle, le château existe pourtant déjà, sous la forme d’une motte castrale surmontée d’une construction en bois. Le choix de l’emplacement est pourtant original. Alors qu’habituellement les seigneurs s’installent en hauteur, à Fougères, ils font le choix de profiter d’un petit éperon rocheux au milieu des marais dans le méandre de la rivière.

tour du Moyen Age
Tour du Hallay, à l’entrée du château

Au XIIe siècle, la région des Marches de Bretagne fait régulièrement l’objet de razzias de la part des anglais depuis la Normandie. C’est au cours d’un de ses épisodes guerriers que le château de bois est brûlé. Le baron fougerais Raoul II décide alors de construire un château de pierre. Les premières tours sont construites en utilisant les matériaux locaux : le schiste ainsi que le granit pour les éléments nécessitant plus de résistance (linteaux, éléments structurants…). Le plan du château est conçu pour s’adapter à la morphologie du terrain et prend la forme d’un croissant.

mur et tour médiévaux
Tour de Coigny, transformée en chapelle

Au fil des siècles suivants, la forteresse s’agrandit, se dotant de trois cours successives, de courtines, d’un châtelet d’entrée, de tours de défense s’adaptant aux innovations de l’époque mais aussi d’un confortable logis seigneurial. Carrées au départ, les tours deviennent complètement rondes pour éviter les angles morts puis gagnent en épaisseur pour contrer les effets de l’artillerie naissante. Elles sont en forme de fer à cheval pour à la fois disposer d’un système défensif performant à l’extérieur et de larges fenêtres éclairant les pièces côté cour.

un château fort vu d'en haut, au pied d'une ville
Depuis le haut de la tour des Gobelins, la vue sur le château est plongeante
une cour de château entourée de murs et tours médiévaux, au pied d'une ville
Les tours Raoul et Surienne sont en forme de fer à cheval. Leurs murs font presque 7 mètres d’épaisseur.
une cour de château entourée de murs et tours médiévaux, au pied d'une ville
Dans la basse cour, on retrouve les vestiges du logis seigneurial


Fougères – Ille-et-Vilaine – août 2024


(*) Les conditions de visite sont disponibles sur le site internet du Fabuleux Château de Fougères.
Pour cette visite, j’avais pris pour la première fois les audioguides (cela permettait d’avoir des langues différentes, ma nièce étant anglophone), et je les ai trouvés très bien faits. Ma précédente visite du château remontait à 2022, et j’ai eu l’impression qu’il y avait encore plus de choses à voir dans le château. Ainsi, c’était la première fois que j’accédais au sommet de la Tour du Cadran et aux courtines adjacentes. Il est ainsi maintenant possible de faire un tour presque complet sur les murs et tours du château.

un chat gris dans un escalier en pierres
Nous avons aussi eu la chance de croiser Pompon, véritable seigneur des lieux