Chaque printemps, j’ai un rituel : je vais me promener sur l’alpage de Font d’Urle dans le Vercors. Là, entre quelques névés qui s’attardent, les fleurs envahissent la prairie. J’y monte toujours plus ou moins au même moment, autour de la mi-avril. Mais, cette année, la météo nous a fait la surprise d’abondantes chutes de neige en milieu de semaine dernière. Aussi, samedi, plus j’approchais du village, plus je voyais de la neige en quantité sur les bords de la route. En arrivant, je n’ai pu que constater la présence plus importante de la neige comparé aux autres années.
Le village de Font d’Urle
Cumulé avec un (très) fort vent, cela ne m’a pas donné envie d’aller m’aventurer bien loin sur le plateau. Je ne suis allée que jusqu’à la Porte d’Urle cette fois, mais malgré les rafales, j’ai photographié abondamment les petites fleurs. Le temps a passé plus vite que ce que je ne pensais et ma sortie aura duré presque 1 heure et demie malgré la faible distance parcourue. Plutôt qu’un récit, je vous propose cette fois juste un portfolio entre paysages de montagne enneigés et fleurs de printemps sur l’alpage.
Panoramas enneigés
Partout les névés rendent le cheminement compliqué. Sur l’alpage, mieux vaut les contourner car ils peuvent cacher une doline ou un scialet…
La porte d’Urle qui donne sur la Vallée de Quint est encore complètement enneigée
Fleurs de printemps
Habituellement, ce sont les crocus qui sont les stars des fleurs de l’alpage. Mais les chutes de neige de la semaine dernière en avaient brûlé beaucoup et ils commençaient tout juste à pointer à nouveau le bout de leurs pétales. Cela m’a permis de repérer beaucoup d’autres fleurs :
des jonquilles
des érythrones (dents de chien)
des anémones
des pensées sauvages
des gentianes
des tussilages
des renoncules
des coucous
Les jonquilles forment de jolis bouquets sur l’alpage. Elles percent même la neige par endroits.
Crocus
Les érythrones (dents de chien) poussent elles aussi parfois à travers la neige
Pensée sauvagerenoncules
Font d’Urle – Vercors – Drôme – avril 2025
Pour plus d’images du plateau de Font d’Urle au printemps, vous pouvez aller voir :
A cette saison, j’ai généralement envie de grand air, de me promener en montagne, de randonner, de découvrir de nouveaux lieux extérieurs. Le thème Caillou de cette semaine pour le projet 52 était au départ un peu en lien avec ces grandes balades dans la nature. Or, ce printemps a été globalement pluvieux (voire très pluvieux tendance orageuse), avec en prime pas mal de vent. Une des conséquences directes a été l’impact sur mon envie de promenades, que ce soit en campagne ou en montagne. Avec la météo que nous avons eu jusqu’à présent, j’ai nettement plus eu envie de trainer dans des musées que de flâner en plein air.
J’ai donc un instant pensé vous montrer des cailloux dans des musées. J’en avais vu de superbes au Museum d’Histoire Naturelle de Grenoble il y a 2 ans ou encore à Toronto l’été dernier, et j’avais quelques ammonites du Musée de Valence prises en photo cet hiver. Mais finalement, j’ai choisi de vous emmener en montagne, sur une balade faite début avril pour voir les crocus sur l’alpage de Font d’Urle. Ce jour-là, le vent soufflait bien fort mais le soleil était présent. Si la géologie des falaises et du plateau karstique est très intéressante, c’est un cairn que j’ai choisi pour illustrer le thème. Ce cairn est un cairn de balisage : il indique le chemin à suivre et est en quelque sorte un ancêtre des marquages colorés que l’on trouve maintenant sur les chemins de randonnée. D’un cairn, on aperçoit le suivant et on sait ainsi où se diriger. Ils sont très importants pour ne pas se perdre. Et, le long des crêtes, ils indiquent là où le marcheur peut passer sans risque, en restant visibles même quand il y a de la neige. Il ne faut pas les confondre avec les cairns « décoratifs » que l’on croise parfois et qui ont souvent un impact négatif sur les paysages : les cailloux fixent le sol, et servent d’habitat à une petite faune. La multiplication des empilements anarchiques de cailloux a donc un effet délétère sur les sites (et c’est vrai aussi dans les rivières).
Sentier du karst – Alpage de Font d’Urle – Vercors – Drôme – avril 2024
Si vous voulez voir à quoi ressemblent les cailloux chez les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.
Début avril, le printemps fait son apparition sur les alpages du Vercors au fur et à mesure que la neige disparait. Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas eu l’occasion de monter sur les plateaux à cette période de l’année. Alors, avec Melle 3e, nous avons profité du dimanche de Pâques pour aller faire une petite randonnée à Font d’Urle en début d’après-midi. Il y a toujours une petite part de surprise car il est impossible à quelques jours près de savoir s’il y aura ou non des fleurs. Mais qu’importe, nous étions assurées de profiter d’un splendide paysage.
Le village vu depuis le chemin vers la Porte d’Urle
Depuis le village, s’aventurer entre deux saisons
Nous avons été rapidement fixées sur la présence de fleurs. En effet, dès l’approche du village, les bords de la route qui n’étaient plus enneigés laissaient apercevoir des petits points blancs et violets. Les crocus étaient donc sortis, et allaient apporter un intérêt complémentaire à la balade.
Les crocus en fleurs sur l’alpage
J’ai stationné la voiture au centre du village, sur l’un des parkings. Puis, j’ai enfilé mes chaussures de rando. Nous n’étions cependant pas spécialement équipées pour la randonnée par ailleurs : Melle 3 était en baskets et j’avais mon sac à main et non mon sac à dos. Nous partions en effet en mode « balade tranquille » sur un secteur facile d’accès et que nous connaissions. Nous avons donc pris la direction de la Porte d’Urle.
Malgré le beau temps, il n’y avait pas encore trop de monde car nous étions tôt dans l’après-midi. Je n’ai bien entendu pas mis longtemps à me retrouver au niveau du sol en train de photographier les crocus mais aussi quelques érythrones-dents de chien qui commençaient à fleurir. Ça et là, des plaques de neige persistaient, rappelant que l’hiver n’était pas si lointain malgré le printemps déjà présent.
Erythrone-dent de chien et crocus en fleurs
Sur les crêtes, admirer le paysage
Arrivées à la Porte d’Urle, nous sommes parties sur le sentier de crêtes. De là, le panorama sur la vallée de Quint est époustouflant. Au loin, on devine la silhouette du synclinal de Saoû. Il est difficile de ne pas de sentir minuscule quand on jette un œil aux falaises alentours. Au dessus (et autour) de nous, le vol des chocards à bec jaune est fascinant. Nous nous sommes donc un moment perdues dans la contemplation de la nature.
Au dessus de la porte d’UrleVue sur la vallée de Quint avec la silhouette du synclinal de Saoû dans le fondLes falaises de Font d’UrleEn pleine contemplation…
Puis, nous avons repris notre chemin, toujours le long des crêtes. Nous avons traversé quelques plaques de neige, tout en profitant toujours de la vue qui s’étalait à nos pieds. Comme nous souhaitions faire une boucle, nous avons finalement bifurqué sur l’alpage.
En partant sur l’alpage
Sur l’alpage, profiter du soleil
Le point de vue, une fois sur l’alpage, change. Nous faisions dorénavant face aux sommes enneigés qui dominent la barrière orientale du Vercors. Nous avons continué à avancer, suivant une portion du sentier du karst (mais à rebrousse-chemin). Le sentier du karst est une boucle qui part du village de Font d’Urle et permet d’appréhender les différentes facettes du plateau. Balisé et s’accompagnant de petits panneaux explicatifs, ce sentier est plutôt facile mais compte-tenu du terrain parfois chaotique, il est impératif de rester prudent. Par ailleurs, il ne faut pas s’y aventurer en cas de brouillard.
paysage chaotiqueSur l’alpage..Vue sur les sommets enneigés de la barrière orientale du Vercors
Le soleil du printemps était très présent et rendait vite tout pull superflu. Nous avons donc profité de notre traversée sur l’alpage afin de faire une pause au soleil. Allongées dans l’herbe, au ras de crocus, avec juste quelques rochers en ligne de mire, c’était vraiment parfait !
au ras du solle nez dans les crocus !
Dans la grotte et sur les rochers, s’amuser
Après cette petite pause (où nous avons regretté de ne pas avoir pensé à emporter un goûter), nous avons repris notre chemin. Melle 3e n’a bien entendu pas pu s’empêcher de faire un peu d’escalade et de grimper sur les rochers que l’on a croisés. En continuant notre balade sur le plateau, nous sommes arrivées jusqu’à la grotte. Nous y sommes bien sûr entrées tout en nous méfiant car à cette saison, le dégel peut provoquer la chute des stalactites de glace qui se sont formées au plafond.
Grimper sur les rochers !
Dans la grotte, si nous avons bien vu le passage vers la 2e salle, nous ne nous y sommes pas aventurées cette fois. Entre les risques liés au dégel et le fait que nous n’étions pas du tout équipées (chaussures inadaptées pour Melle 3e, sac peu pratique pour crapahuter pour moi…et absence de lampe performante), nous avons préféré rester prudentes et fait le choix de revenir une autre fois pour cette exploration.
A l’intérieur de la grotte, dans la 1ère salle
Après cela, nous avons repris le chemin vers la voiture, non sans profiter encore du paysage et des rochers qui se trouvaient sur notre passage. Nous aurions bien fait une pause au restaurant de la station de ski mais il était fermé à ce moment-là, alors nous sommes redescendues jusqu’à Saint Just de Claix pour prendre un goûter à la Pause Gourmande du Royans où j’avais déjà plusieurs fois eu l’occasion de m’arrêter et où il est possible de consommer sur place.
Variante de « où est Charlie ? », voici « où est Melle 3e ? »Un dernier coup d’oeil au paysage avant de prendre le chemin du retour à la maison
Font d’Urle – Drôme -avril 2023
(*) Le plateau de Font d’Urle appartient au département de la Drôme. Il est accessible en toutes saisons.
En hiver, il convient de se méfier car avec la neige, on peut ne pas voir certains pièges du plateau, en particulier des scialets dont certains sont profonds.
En été, des troupeaux paissent sur l’alpage. Il est possible d’y randonner mais il ne faut pas s’approcher des troupeaux qui sont gardés par des chiens patous. En conséquence, les chiens même tenus en laisse y sont interdits de mai à octobre. Egalement, en été, des portillons sont installés pour permettre d’entrer/sortir de la zone de pâture sur les sentiers sillonnant le plateau. Il convient donc de les refermer systématiquement après les avoir empruntés.
En cas de brouillard, il est déconseillé de se rendre sur le plateau, en particulier dans le secteur des crêtes.
L’idée derrière le thème « c’est bon » que je vous propose cette semaine pour le projet 52 était plutôt liée à la gourmandise. En effet, sur le calendrier, cela correspond à une semaine après Pâques qui rime avec chocolat, mais aussi parfois avec bons repas… Et, effectivement, pour Pâques, il y a eu à la maison du chocolat et un bon repas (assez traditionnel, puisque j’ai servi de l’agneau, et des fraises !). Mais ce n’est finalement pas l’axe que j’ai choisi d’explorer pour illustrer le thème. Pourtant, ma photo a bien été prise le jour de Pâques !
Après le repas, nous avons décidé d’aller faire une randonnée en mode tranquille sur l’alpage et les crêtes de Font d’Urle (je vous en reparle bientôt, avec plein de photos). Le soleil brillait et cela aurait été dommage de ne pas en profiter. A un moment, nous avons fait une pause, dans l’herbe encore rase de l’alpage, assis au milieu des crocus. Et là, je me suis dit que c’était vraiment bon de pouvoir profiter ainsi d’un moment au soleil, dans un cadre fabuleux et en agréable compagnie !
Sur l’alpage de Font d’Urle – Vercors – Drôme – 9 avril 2023
Pour découvrir ce qui est bon chez les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.
Cette semaine, le thème du projet 52 nous invite à un petit voyage dans le passé puisqu’il s’agit de regarder ce qu’il se passait il y a 10 ans… J’ai donc assez logiquement opéré une plongée dans mes archives, me concentrant d’abord sur février 2013 puis me laissant la possibilité, si je ne trouvais rien à ma convenance, de piocher dans les mois autour.
Ainsi, j’ai retrouvé qu’en mars 2013, je suis allée pour la première fois en hiver sur la Côte d’Azur avec au programme Fréjus, Saint Raphaël, le massif de l’Esterel, la plage du Dramont et Cannes. Mais aussi, j’ai retrouvé de nombreux souvenirs enneigés en février et mars 2013 : de la neige au centre équestre où je me souviens qu’il avait fallu faire la trace en voiture jusqu’au parking, de la neige en Auvergne lors d’un week-end avec des amis pour faire de la randonnée en raquettes et papoter au coin du feu, de la neige à Font d’Urle où la journée de ski/balade/jeux s’était passée sous les flocons, et de la neige sous le soleil au Col de Rousset où j’avais marché jusqu’au col naturel. A cette époque, si les garçons skiaient quasiment toute la journée et pouvaient aller sur à peu près toutes les pistes, ce n’était pas encore le cas de Melle 3e qui prenait seulement 1 ou 2 heures de leçon avec un moniteur (et si je me souviens bien, c’est la dernière année où elle n’allait pas en famille sur les pistes car à l’issue de sa leçon à Col de Rousset, le moniteur avait indiqué qu’elle était dorénavant en capacité de skier partout). Quoi qu’il en soit, ce jour-là, il y a tout juste 10 ans à Font d’Urle (c’était le 24 février), nous avions passé un bon moment à jouer dans la neige, dans les bois aux abords de la station !
Pour voir ce que faisaient les autres participants il y a 10 ans, il suffit de suivre les liens dans les commentaires…