[Drôme] randonnées de novembre en mode automne/hiver

Le mois de novembre nous a fait basculer d’une météo automnale très douce à un temps hivernal au froid rugueux. En quelques jours, les températures ont chuté de presque 20°C. J’ai fait durant ce mois deux jolies randonnées dans des paysages très différents. Entre ces deux sorties, il y a une dizaine de jours et une dizaine de kilomètres (à vol d’oiseau) d’écart. Comme vous allez le constater, le contraste est pourtant saisissant !

un coucher de soleil sur une campagne vallonée
Fin de journée depuis le site médiéval de La Baume Cornillane

Une fin de journée d’automne à La Baume Cornillane

J’avais eu du mal à me décider à sortir ce jour-là, ayant débuté la journée par une migraine. Mais, en fin d’après-midi, comme j’allais mieux et que surtout le soleil brillait, je me suis motivée à enfiler mes chaussures de randonnée. Compte tenu de l’heure, il était impératif que je n’aille pas trop loin. Dans ce genre de circonstances, mon choix se porte souvent sur La Baume Cornillane. Là, entre le site médiéval, la cascade du Rif ou les roches de la Pangée, j’ai de quoi prendre l’air rapidement.

chemin de sous bois à l'automne
Emprunter les chemins dans la forêt

J’ai laissé la voiture sur un parking à la sortie du village, et je suis partie dans le sous-bois en direction du château des Cornillans. Je crois que c’était la première fois que je montais au château de ce côté. Habituellement, je pars soit du centre du village, soit de l’autre côté de la crête rocheuse. Il faisait doux et j’ai croisé quelques autres promeneurs en cette fin d’après-midi. J’ai pris le temps d’admirer les jolies couleurs de l’automne dans les arbres. Aussi, quand je suis arrivée dans les ruines, le soleil commençait déjà à être très bas sur l’horizon. Les environs se paraient de lumières dorées. C’était apaisant.

J’avais initialement prévu de monter jusqu’aux ruines du donjon. De là, je pensais profiter de la vue sur la plaine de Valence au soleil couchant avant de redescendre par le village. Comme la lumière était douce, je suis restée un moment à côté de l’arbre isolé qui se trouve au cœur des ruines. C’est là que j’ai remarqué un départ de chemin qu’il m’a semblé n’avoir encore jamais vu. Je l’ai suivi, et je suis arrivée dans une ruine de bâti médiéval. Celle-ci a été dégagée de façon récente de la végétation qui la rendait inaccessible. En effet, un parcours de course d’orientation a été installé sur le site de La Baume Cornillane et a permis d’étendre les endroits accessibles. A travers une fenêtre, le soleil couchant venait créer un rai de lumière dans l’ancien bâtiment. C’était doux et poétique. Je me suis approchée, et j’ai, assez longuement, profité de la vue depuis cette fenêtre ouverte au dessus du village. Le soleil est passé sous l’horizon, marquant le signal du retour à la maison pour moi.

Un après-midi hivernal à côté du col des Limouches

Comme chaque année ou presque, la neige est arrivée autour du 20 novembre sur les montagnes du Vercors. Parfois, ce ne sont vraiment que de rares flocons qu’il faut aller chercher un peu en altitude ou vers le centre du massif. Cette année, la neige est tombée en abondance, pas très haut et proche de Valence. J’ai contemplé la bordure du Vercors enneigée une bonne partie de la semaine, alors il était hors de question de ne pas y aller durant le week-end qui a suivi. J’ai choisi la proximité et j’avais dans l’idée de monter vers Léoncel, voire le Grand Echaillon. Je suis donc partie en direction du col des Limouches. A Peyrus, les conditions de route étaient annoncées délicates. En effet, assez vite, nous avons trouvé des plaques de neige tassée (et bien glissante) dans la montée.

Ce sont ces conditions de route qui m’ont conduite à m’arrêter avant le col des Limouches, avant même la Grange. En effet, j’avais alors des pneus 4 saisons un peu usés et donc plus du tout adaptés à la conduite sur neige (en prime, je me suis rendue compte le lendemain que les chaines que je croyais vraiment être dans le coffre n’y avaient pas été remises après un passage au garage où j’avais du vider complètement le coffre au printemps). J’ai donc profité d’une aire de pique-nique où il était facile de s’arrêter et faire demi-tour. J’ai laissé la voiture et je suis partie à pied dans un petit chemin. Bien que nous étions dans l’après-midi, j’étais la première à passer par là. J’ai toujours un sentiment de liberté quand je me rends compte que personne n’est venu avant moi marcher dans la neige. Le froid glacial, accentué par un fort mistral, ne m’a pas découragée d’une jolie promenade. Prendre l’air, se promener, avoir l’impression d’être seule au monde, admirer la végétation recouverte de neige. Puis, rentrer à la maison, se servir un thé fumant et s’installer avec un plaid. Je crois que je tiens là la définition d’une parfaite journée d’hiver.


La Baume Cornillane / Châteaudouble
Drôme – novembre 2025

[Drôme] au début de l’automne – la route de Combe Laval

Alors que l’automne sortait doucement ses couleurs, je suis allée faire un tour dans le Vercors. Mon plan initial était de monter vers Font d’Urle. Comme la route de l’Arps que je prends habituellement était fermée pour travaux, je suis partie en direction de la route de Combe Laval. Cela faisait très longtemps que je n’y étais pas passée. Et j’ai finalement eu envie d’en profiter pleinement. C’est donc à pied que j’en ai parcouru les kilomètres les plus impressionnants.

route de Combe Laval en automne
J’ai laissé ma voiture au niveau du belvédère après le col de Gaudissart. Là, on voit la première arche creusée dans la roche. Sa forme vue d’ici lui a valu le surnom d’éléphant du Vercors.

Une balade en sous-bois

Cependant, avant de m’engager sur la route, j’ai fait un petit tour en sous-bois. J’ai suivi un chemin de randonnée balisé qui s’enfonce dans la forêt. Les couleurs automnales y étaient encore peu présentes, mais la lumière était particulièrement magique. En effet, le soleil venait juste d’arriver au niveau du sommets des arbres. L’humidité déposée par la nuit suintait le long des feuillages et créait un voile de brume magique. Là, seuls les oiseaux venaient troubler le calme.

Combe Laval, une route mythique

Combe Laval, c’est une route mythique du Vercors. Construite au milieu du XIXe siècle, elle s’accroche à la falaise dominant la reculée pour relier Saint Jean en Royans au col de la Machine. Elle fait une dizaine de kilomètres en tout, mais ce sont surtout les 4 kilomètres (et quelques) entre les cols de Gaudissart et de la Machine qui sont impressionnants. Là, la route surplombe complètement le cirque. Elle a été creusée, à la pioche et avec quelques explosifs rudimentaires, dans la montagne. Elle passe parfois en encorbellement mais le plus souvent, elle se faufile sous la montagne.

L'entrée de la reculée de Combe Laval vue depuis la route
L’entrée de la reculée de Combe Laval vue depuis la route

Je dois avouer qu’en voiture, elle peut être vraiment impressionnante. Elle est sinueuse, offre peu de visibilité et est régulièrement trop étroite pour se croiser. J’en garde un particulièrement mauvais souvenir un soir d’hiver alors que la nuit avait commencé à tomber et que la route était partiellement verglacée. C’est d’ailleurs sans doute pour cela que je passe habituellement par la route de l’Arps quand je veux aller au col de la Machine, car les voies montantes et descendantes sont bien claires partout.

entrée aval de la route de Combe Laval
C’est ici, au niveau de l’éléphant, que la partie vertigineuse de la route débute

Cette fois, je l’ai donc parcourue à pied pour pouvoir profiter de la vue tout au long des un peu plus de 3 kilomètres de montée (je me suis arrêtée avant le dernier tunnel, un peu long et que je ne souhaitais pas emprunter à pied sans équipement de visibilité). Nous étions un samedi matin, et il y avait finalement assez peu de circulation. J’ai essentiellement croisé des vélos et des motos. J’ai aussi eu la chance de ne pas avoir de grosse pierre qui dévale la falaise au moment où je passais. Nous n’étions pas dans une période à fort risque (je n’irais pas à pied par là au moment du dégel ou après de fortes pluies qui font éclater la roche calcaire), même si j’ai entendu quelques petits cailloux tomber.

route de Combe Laval à flanc de falaise
La route suit les contours des falaises de la reculée de Combe Laval
route de Combe Laval à flanc de falaise
Depuis la route, les points de vue sur les falaises de la montagne de l’Arps se multiplient

J’ai pris mon temps pour monter puis redescendre ces kilomètres époustouflants. Entre la vue sur le fond de la reculée de Combe Laval et celle sur les falaises de la montagne de l’Arps en face, on comprend les difficultés qu’il a fallu contrer pour construire cette route. Aujourd’hui, elle fait partie des plus belles routes du Vercors, et très certainement des plus impressionnantes.


Route de Combe Laval – Saint Jean en Royans
Vercors – Drôme
octobre 2025


Parmi les autres routes remarquables du Vercors, vous pouvez emprunter :

  • La route du col de la Bataille entre Léoncel et Bouvante
  • La route des gorges de la Bourne entre Pont en Royans et Villard de Lans
  • La route des Ecouges entre Saint Gervais et Rencurel, il y a encore peu une des plus impressionnantes avec son tunnel de 500 mètres, sinueux, à voie unique et qui n’était pas éclairé (il l’est depuis 2021 avec un système de détection de mouvement)
  • La route des Goulets entre Sainte Eulalie en Royans et La Chapelle en Vercors, qui se décompose en deux parties, les Petits et les Grands Goulets. Cependant, la partie des Grands Goulets n’est aujourd’hui plus accessible pour des raisons de sécurité et est contournée par un tunnel moderne. Il est toutefois possible de la voir d’en face, par exemple depuis le belvédère de Révoulat.

[Ecosse] deux jours pour un aperçu de l’île de Skye

Notre road trip nous a menées sur l’île de Skye pour deux journées très intenses. Située dans l’archipel des Hébrides Intérieures, Skye est rattachée aux Highlands. Distante d’environ 430 mètres du mainland écossais, elle y est reliée par un pont, le Skye Bridge. C’est une île très vaste et qui regroupe beaucoup de lieux très connus, souvent mise en avant quand on évoque l’Ecosse. En deux jours, nous sommes loin d’avoir parcouru toute l’île ou vu toutes ses merveilles. Nous avons par contre pris le temps de découvrir les endroits où nous nous sommes arrêtées, et de nous laisser surprendre par la beauté de sites peu connus.

Sur la côte, à Dunvegan, quelques moutons profitent de la marée basse

Dans les environs de Portree

En arrivant du Skye Bridge, entre mer et montagne

Après avoir passé le Skye Bridge, nous avons pris la direction de Portree, la principale ville de l’île. La route longe la côte, bien souvent coincée entre la mer et la montagne. Nous avons aperçu le charmant pont en pierre de Sligachan, mais il y avait beaucoup de monde et nous savions que nous repasserions là sur la route pour quitter l’île en fin de séjour. Nous avions donc prévu de nous y arrêter en repartant, car nous y serions tôt le matin (spoiler alert : la tempête Floris viendra contrecarrer nos plans en transformant le petit ruisseau en torrent furieux sous le déluge). Nous avons par contre fait un arrêt à la cascade Eas a’ Bhradain. Il est impossible de la manquer quand on va de Broadford à Portree car elle se trouve au bord de la route (et un parking permet de s’arrêter facilement).

Il y avait un peu de monde au pied de la cascade mais cela restait raisonnable. Nous avons décidé de trouver un petit chemin pour nous en approcher. Nous avons tenté la rive droite de la rivière. Elle mène à un chaos rocheux au pied de la cascade un peu complexe à traverser sans mettre les pieds dans l’eau (et si la question est de savoir si j’ai trébuché, la réponse est oui). Sur la rive gauche, le chemin est plus facile mais le terrain tourbeux est très meuble. Il est facile de s’y enfoncer (et si la question est de savoir si je me suis enfoncée quasiment jusqu’à la cheville, la réponse est oui). Nous avons ensuite continué vers Portree où nous avons déjeuné d’un fish & chips. Après un petit tour sur le port aux maisons colorées et sur la petite plage (où nous avons trouvé plein de débris de vaisselle), nous étions prêtes à partir pour la suite de nos explorations.

Une rencontre avec les petites vaches

Parmi mes souhaits lors de ce voyage en Ecosse, il y avait de rencontrer des petites vaches Highland. Avec sa petite taille, ses jolies cornes, et sa frange qui vole au gré du vent, c’est vraiment une icone écossaise. En partant de Portree vers Old Man of Storr, j’ai aperçu le panneau d’un café qui avait comme logo une de ces Highland coos. Des palissades cachant la vue vers la terrasse du café, j’ai pensé qu’il était peut-être possible d’y approcher les vaches. Nous nous sommes donc arrêtées et y avons pris un café. C’était une bonne idée car effectivement, 3 petites vaches étaient là avec leurs veaux. L’un était d’ailleurs clairement en train de prendre son goûter lui aussi. Après la tétée, la mère s’est approchée de la clôture pour se laisser caresser, tandis que le bébé passait carrément de notre côté du fil pour venir chercher des calins.

(*) Untethered Skye Co. , sur la A855 à la sortie de Portree en direction de Old Man of Storr. Restauration légère et café, à déguster en extérieur au plus près des petites vaches.

Paysages sauvages à Old Man of Storr

Après l’arrêt au café des vaches, nous avons repris la route vers Old Man of Storr. Le paysage se fait rapidement plus sauvage et la route se rétrécit, passant à une seule voie ponctuée de passing places pour se croiser. L’après-midi était déjà bien avancée et l’essentiel du trafic se faisait en sens inverse du nôtre. Bientôt, un lac se dessine dans le paysage. Les lochs Fada et Leathan dominent la mer. On aperçoit les rivages de quelques îles des Hébrides intérieures, en particulier Raasay et Rona. Il y a peu d’endroits où s’arrêter mais nous avons profité pleinement du paysage. C’est au niveau de Bride Veil’s Fall, la cascade du voile de la mariée, que nous avons trouvé un stationnement. Nous avons décidé d’aller voir la cascade de plus près, en suivant un sentier qui monte vers son sommet (attention, ici aussi le sol peut être très meuble). Là, nous bénéficions d’un très beau point de vue sur les 2 lochs et sur les monolithes de Storr.

randonnée sur l'île de Skye
Partir en randonnée au dessus de la cascade du voile de la mariée
Old Man of Storr
La silhouette tellement identifiable de Old Man of Storr

Après notre petite randonnée, nous avons repris la voiture pour rejoindre le départ du chemin vers Old Man of Storr. La météo commençait à se dégrader et l’après-midi touchait maintenant à sa fin. Aussi, nous avons trouvé sans difficulté une place sur le parking au pied de Old Man of Storr. Le chemin pour accéder vers les rochers est très fréquenté. Le sentier est large et la balade est plutôt familiale même si cela monte tout le temps. Malgré tout, je ne suis pas allée jusqu’en haut, m’arrêtant aux deux tiers du chemin : mon genou qui avait heurté un rocher le matin dans la cascade Eas a’ Bhradain était douloureux et je souhaitais le préserver en vue des jours suivants (Melle 3e est allée jusqu’au bout). Cela ne m’a pas empêchée de m’émerveiller devant le paysage, tant côté montagne de Storr que côté lochs et mer.

Old Man of Storr dans les nuages
La tête dans les nuages à Old Man of Storr
Loch Leithan depuis Old Man of Storr par temps gris
Loch Leithan depuis Old Man of Storr

(*) A Old Man of Storr, il est obligatoire de se stationner sur les places de parking identifiées. Le stationnement est payant (5 £ pour la journée). Attention sur les stationnements qui longent la route : les bas côtés sont très meubles et il est facile de s’y enliser. Le site, très connu, est aussi très fréquenté et selon le moment, il peut être difficile d’y trouver un stationnement.
Il faut compter environ 1 heure pour faire l’aller-retour par le sentier.

Sur la péninsule de Trotternish

Impressionnantes cascades à Lealt et Kilt Rock

Le lendemain, nous sommes repassées devant Old Man of Storr, complètement dans les nuages. Notre objectif était de continuer à parcourir la A855 qui fait le tour de la péninsule de Trotternish, et de nous arrêter pour admirer les points, et pourquoi pas faire une petite randonnée. Après Old Man of Storr, la route longe la côte en surplomb de la mer. Ici, les volcans ont créé de grandes falaises de basalte. Nous avons commencé par la cascade de Lealt. Un belvédère a été construit pour dominer les chutes d’eau en toute sécurité. La rivière plonge de 90 mètres de haut dans un canyon avant de se déverser dans la mer.

Cascade de Lealt Falls sur l'île de Skye
Lealt Falls

Plus loin, c’est au point de vue de Kilt Rock que nous avons fait une halte. Là, le loch Mealt se déverse dans la mer en une vertigineuse chute d’eau de plus de 60 mètres de haut. Le jour de notre venue, il y avait assez peu d’eau à s’écouler dans la cascade. Mais cela ne diminue en rien la beauté de la côte à cet endroit. Les falaises de basalte se dressent juste au dessus de la mer et mesurent jusqu’à 90 mètres de haut. Les bruyères en fleurs et le vert de l’herbe apportent une touche de couleur dans ce paysage minéral.

Les falaises de Kilt Rock et la cascade de Mealt Falls
La cascade de Mealt Falls coulait assez peu ce jour-là
Les falaises de Kilt Rock
Les impressionnantes falaises de Kilt Rock

(*) Pour Lealt Falls, un parking permet de se stationner à proximité du belvédère. Il est gratuit.
Pour Kilt Rock, le parking est payant (forfait de 3 £ par demie-journée). L’accès au point de vue sur les falaises et la cascade est sécurisé.

Le domaine des moutons

En continuant sur la route A855, nous avons traversé un passage canadien, indiquant que nous entrions sur le domaine des moutons. La route s’éloigne alors un peu de la mer pour traverser la lande qui borde le Quiraing. Ce plateau a été formé par un glissement de terrain et il est toujours en mouvement. Les moutons sont chez eux et nous en avons croisé à plusieurs reprises sur la route. Nous nous sommes arrêtées sur un espace adéquat afin de mieux les observer. Sur la lande, le sol était très souple, faisant presque penser à un tapis rebondissant. Un promeneur avec son (petit) chien en laisse a fait peur aux ovins qui se sont vite enfoncé dans les fougères pour gagner un point un peu plus haut. J’avais un peu l’impression d’être dans la scène d’introduction très cliché d’un film se passant en Ecosse.

moutons qui courent sur une lande en Ecosse
Soudain, les moutons se sont mis à courir
moutons qui courent sur une lande en Ecosse
Les moutons prennent se faufilent sur un léger sentier direction le plateau du Quiraing

Finalement, notre envie de randonnée tombera à l’eau, littéralement. La pluie s’est invité et elle est vite très forte. Nous ne marquerons pas d’arrêt supplémentaire sur la péninsule de Trotternish.

Dunvegan Castle, maison du clan Mac Leod

Le château de Dunvegan

L’étape suivante était prévue à notre programme depuis la construction du voyage. Nous avions en effet des billets pour visiter le château et les jardins de Dunvegan ce jour-là. Le château de Dunvegan est très connu car il est la maison du chef du clan MacLeod depuis plus de 800 ans. Ce clan des MacLeod de Dunvegan, est très puissant et apparenté au clan des MacLeod de Lewis. Les deux clans sont en effet issus du même ancêtre qui avait partagé son domaine entre ses deux fils. Au fil des siècles, le clan MacLeod s’est éparpillé à travers le monde. Mais au milieu du XXe siècle, alors que Dame Flora était la cheffe du clan MacLeod, elle a initié des rassemblements réguliers des membres du clan au château de Dunvegan. Le château, toujours utilisé par la famille du chef de clan, se visite partiellement. On peut ainsi découvrir l’épée du clan (et là, j’avoue que j’ai très fortement pensé au film Highlander avec Christophe Lambert), et le Fairy Flag, le drapeau historique du clan qui lui aurait été donné par les fées et assurerait la suprématie du clan sur le champ de bataille.

château de Dunvegan
Le château de Dunvegan étant constamment habité, il a plusieurs fois été remanié. Son allure a été revue au XIXe siècle à l’époque Victorienne quand une certaine idée du Moyen-Âge était à la mode.
salle à manger du château de Dunvegan
Partout dans le château, on trouve les portraits des chefs successifs du clan et de leurs épouses, comme ici dans la salle à manger.

Les jardins et la baie de Dunvegan

Le château de Dunvegan est célèbre pour ses jardins qui comptent parmi les plus beaux du Royaume Uni. Il y a en particulier un très beau walled garden, un jardin entouré de murs conçu à l’origine pour protéger le potager des vents et y conserver la chaleur du soleil via le rayonnement des murs. Aujourd’hui, on y trouve de très beaux parterres de fleurs, en particulier des lys. J’ai beaucoup aimé aussi découvrir les deux belles cascades naturelles qui se trouvent dans les jardins.

cascade dans les jardins de Dunvegan Castle
L’une des cascades du domaine autour de Dunvegan Castle
parterre fleuri dans les jardins de Dunvegan Castle
Dans le walled garden

Des jardins, nous sommes descendues au bord de la baie de Dunvegan. Ce loch marin héberge une importante colonie de phoques. J’ai réussi à en apercevoir plusieurs, que ce soit dans l’eau ou au repos sur des bancs d’algues au bord du rivage, près de la digue. Je n’ai pas vraiment réussi à les prendre en photo car ils sont très mobiles. Mais l’essentiel était de les voir. De la digue, on dispose aussi d’une jolie vue sur le côté marin du château.

une tête de phoque dépasse légèrement de l'eau dans la baie de Dunvegan
La photo n’est pas très bonne, mais ce que j’ai entouré, c’est la tête d’un phoque qui venait de retourner à l’eau depuis le banc d’algues.
château de Dunvegan
Vue sur le château en descendant des jardins

(*) Le château de Dunvegan et ses jardins sont ouverts à la visite. Il est possible aussi de faire un tour en bateau dans la baie pour voir les phoques de près.
Entre le parking et le château, un café propose une restauration légère et un beau choix de pâtisseries.

Nest Point, un phare au bout du monde

Le dernier endroit que nous avons exploré sur l’île de Skye est Nest Point. Accessible depuis Dunvegan par une route d’une dizaine de miles (environ 15 km) à simple voie (mais double sens), Nest Point offre un panorama somptueux sur les environs. Nous sommes arrivées assez tôt en début d’après midi et n’avons donc pas eu de difficulté à rejoindre le parking (peu de circulation en sens inverse), ni à y trouver une place. L’effet wahou a été immédiat. La côte ici est faite de falaises abruptes. On devine même quelques cascades qui se déversent verticalement dans la mer.

paysage à Nest Point sur l'île de Skye
Un panorama grandiose face à nous dès le parking

Mais ce qui rend Nest Point célèbre, c’est la presqu’île qui mène au phare. Un chemin de randonnée permet de s’y rendre, et nous avons décidé de le suivre. Il faut commencer par descendre le long de la falaise par un escalier abrupt (et déjà, se dire qu’il faudra ensuite le remonter…). Une fois en bas, il suffit de suivre le chemin bien marqué sur presque 1 kilomètre jusqu’au phare. Je me suis quand même approchée avec prudence des bords pour me rendre compte de la verticalité des lieux. C’est sans doute l’un des plus beaux endroits que nous ayons vu sur Skye, l’alliance entre la mer et la montagne. Le côté brut du paysage contraste avec le phare, mis en service en 1909, et situé à l’extrémité ouest de l’île. Face à nous, les côtes des îles des Hébrides extérieures se devinent, à la fois proches et lointaines.

Ici aussi, nous sommes sur le domaine des moutons. Brebis et agneaux paissent tranquillement autour des touristes. Je me suis assise un long moment sur un bloc de pierre pour les regarder brouter, tout en profitant du soleil. D’ailleurs ce dernier nous a aussi fait la bonne surprise de transformer la couleur de l’eau en un bleu idyllique.

paysage de la côte à Nest point
quand le soleil rend la couleur de l’eau paradisiaque à Nest Point


Nous avions prévu d’autres découvertes pour notre dernier matin sur l’île de Skye avant de prendre le ferry pour Mallaig. Mais la tempête Floris nous a contraint à changer nos plans : ne pas trainer sur l’île, reprendre le Skye Bridge au lieu de traverser en ferry, déverser des trombes d’eau et des vents violents réprimant ainsi toute envie de balade !

Deux jours sur l’île de Skye est vraiment un minimum. Comme nous avions fait le choix de prendre notre temps pour découvrir les endroits où nous sommes allées, et que nous nous sommes autorisées des arrêts impromptus juste parce que le paysage était beau (ou qu’il y avait des petites vaches), nous avons aussi laissé beaucoup de lieux de côté et nous savons qu’il y encore beaucoup à découvrir sur l’île si nous y retournons.


Sur l’île de Skye, nous avions un hébergement insolite. L’hôtel était constitué de pods disséminés sur la colline dominant la baie de Portree. Chaque pod a vue sur la mer mais la météo ne nous a pas réellement permis d’en profiter. C’est aussi le cas de la salle de restaurant où est servi le petit déjeuner. Les chambres bien que très confortables sont assez petites et peuvent vite devenir exigües dans le cas où la météo empêche de sortir.


Île de Skye – Ecosse – août 2025


(*) Au cours de ce voyage, j’évoque à plusieurs reprises la consommation d’alcool (cidre, bière, whisky…). Il est important de noter que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et donc à consommer avec modération.

[Ecosse] un road-trip dans le sud des Highlands

Après avoir passé une grande journée à Edimbourg et une bonne nuit de repos, nous avons pris un solide petit déjeuner et sommes parties à pied récupérer notre voiture de location dans un quartier calme de la ville. Une fois les formalités faites, nous avons pris la route direction les Highlands. Nous avions une étape au bord du Loch Ness avant de rejoindre l’île de Skye (dont je vous parlerai dans un article dédié tant j’ai de choses à vous raconter). En rentrant de Skye, nous avons de nouveau traversé les Highlands en empruntant une vallée mythique : celle de Glencoe. Compte tenu de la durée de notre séjour en Ecosse, nous sommes restées dans le sud des Highlands. De même, nous n’avons pas exploré de façon exhaustive les endroits connus auprès desquels nous sommes passées. Je fais le choix quand je voyage de ne pas chercher à « tout » voir, mais de profiter des lieux que je découvre.

montagnes des Highlands avec des cascades
Quelque par le long de la A82 dans la vallée de Glencoe

D’Edimbourg au Loch Ness

Pause déjeuner sur la route

Après avoir quitté Edimbourg et traversé le Forth of Firth, nous avons pris l’autoroute. Progressivement, les paysages ont changé, devenant plus vallonnés mais aussi plus violets. En effet, les bruyères étaient en fleurs et coloraient joliment les landes. Nous avons fait notre premier arrêt en quittant l’autoroute. Il était l’heure de déjeuner et la météo était très différente du matin à Edimbourg. Le thermomètre de la voiture indiquait 14°C. Nous nous sommes arrêtées au premier restaurant que nous avons croisé, juste au bord de la route. J’ai bien aimé son nom The deerstalker diner. A l’intérieur, la décoration était simple tout comme le menu. J’ai commandé une soupe (maison), excellente. Nous avons pris une table à côté de la fenêtre avec vue sur les montagnes. Le road trip avait vraiment commencé !

vue sur les montagnes par une fenêtre en bord de route avec au 1er plan un abat jour à motif de tête de cerf
The deerstalker diner – Dalwhinnie

Randonnée à Spean Bridge

Nous avons ensuite bien entendu repris la route en direction de Fort Augustus où nous avions notre logement pour le soir. Après avoir passé le village de Spean Bridge, un panneau indiquait Viewpoint au niveau du Commando Memorial. Je me suis donc garée sur le petit parking du mémorial. Là, le point de vue permet de voir toute la chaîne du Ben Nevis Range et en particulier, le point culminant de Grande Bretagne, le sommet de Ben Nevis.

paysage de lande au pied de montagnes en Ecosse
Au pied de la chaîne de Ben Nevis

Au pied du mémorial, une lande accueillait des moutons en pâturage. En allant les voir de plus près, j’ai aperçu des panneaux comme ceux que l’on trouve au bord des chemins et qui donnent des explications sur les lieux. Nous avons donc décidé d’aller les voir de plus près. Une fois la barrière pour entrer sur la lande passée, nous avons découvert un joli sentier de randonnée qui se faufilait entre les fougères. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que nous le suivions. Nous sommes arrivées le long d’une petite rivière, que nous avons traversée sur un petit pont de bois. Nous avons continué à marcher, sur le domaine des moutons que nous apercevions au milieu de la lande. Nous avons fait demi tour au bout d’environ 2 kilomètres, pour revenir à la voiture car nous avions encore un peu de route avant de rejoindre le Loch Ness.

un randonneur sur un chemin dans les Highlands
une randonnée sans difficultés avec une vue sur le Ben Nevis Range

Balade au bord du Loch Ness

Après avoir longé les lochs Lochie et Oich et traversé le canal calédonien (qui relie la mer du Nord à la mer d’Ecosse via les lochs), nous sommes arrivées à Fort Augustus. Le petit village a la particularité d’être situé à l’extrême sud du Loch Ness, sur le canal calédonien. Nous avons donc laissé la voiture sur le parking et longé le canal pour arriver jusqu’à une petite plage au bord du Loch Ness. L’endroit étant indiqué comme LE point de vue sur le Loch Ness, il y avait pas mal de monde. Aussi, après avoir trempé les mains dans l’eau, nous avons décidé de revenir sur nos pas pour rejoindre l’autre rive du canal et aller prendre un rafraichissement sur la terrasse du boathouse du Highland Club. Le point de vue y est tout aussi magique, mais il y a beaucoup moins de monde puisqu’il faut consommer au restaurant pour y accéder.

rivière bordée d'arbres à Fort Augustus
La rivière Oich rejoint le Loch Ness depuis le Loch Oich à Fort Augustus
le Loch Ness
Vue sur le Loch Ness
le Loch Ness
sur la plage au bord du Loch Ness

Hôtel avec vue

La journée touchant à sa fin, nous avons repris la route pour rejoindre notre hôtel, situé dans les environs de Fort Augustus. The Inch est un ancien relais de chasse avec une vue panoramique sur le Loch Ness. Nous avons tout de suite été séduites par le charme des lieux, très rustique chic. Moquettes en tartan, escalier majestueux en bois, salon cosy, bow window : nous avons eu l’impression de tomber dans un décor de roman de cosy mystery. D’ailleurs, dans la soirée, alors que nous étions installées confortablement dans les fauteuils du salon, nous avons imaginé tout un pitch pour un roman, en inventant des vies aux autres hôtes du jour. Nous avons aussi profité du cadre pour déguster notre premier whisky du séjour, un Dalwhinnie distillé dans le village où nous avions fait notre pause déjeuner.

Du Loch Ness à l’île de Skye

Sur la lande à Dundreggan Dam

Après avoir dormi au bord du Loch Ness, nous avons pris la route pour rejoindre l’île de Skye. Notre route nous a emmenées à travers les montagnes et les landes en suivant lochs et rivières. Comme la veille, à Spean Bridge, le panneau viewpoint nous avait menées à une jolie surprise, quand j’en ai vu un au bord de la route, je n’ai pas hésité à m’arrêter. Mais, cette fois, nous avons été un peu perplexe quand, une fois arrêtées, nous ne voyions rien de particulier. Cependant, nous avons assez vite avisé un petit sentier qui s’enfonçait dans la végétation au bord de la route. Nous l’avons suivi et passé une petite crête, nous nous sommes retrouvées sur une lande en plein milieu des bruyères. Nous faisions face à une rangée de montagnes au pied desquelles coulait une jolie petite rivière. Nous avons donc continué à suivre le chemin jusqu’à la rivière, légèrement en aval du barrage de Dundreggan que nous apercevions. Dans ce paysage idyllique, nous étions seules, loin du bruit de la circulation, loin de tout, nous émerveillant de la couleur des bruyères et de la beauté des lieux.

Les pieds dans l’eau à Loch Cluanie

En continuant notre route, nous sommes arrivées le long du Loch Cluanie. Là encore, un panneau indiquait un viewpoint. Sauf que cette fois, nous n’avons pas pu nous y arrêter. En effet, nous étions encore tôt le matin et plusieurs vans y étaient encore installés, finissant leur nuit. Nous avons donc continué un peu pour trouver un autre parking, moins chargé. De là, nous avons emprunté un sentier qui nous a conduit au bord du lac avec de magnifiques points de vue sur les environs. Cette courte randonnée s’est aussi transformée en session d’escalade pour Melle 3e qui n’a pas su résister à l’appel des rochers bordant le loch. Pour ma part, j’ai choisi de plutôt m’assoir au bord de l’eau dans une session de contemplation des rides formées par le vent à la surface du lac.

Loch Cluanie Viewpoint
Les reflets dans le petit lac à Loch Cluanie

Point de vue iconique à Eilean Donan Castle

En longeant les lochs pour nous rendre vers l’île de Skye, nous sommes passées à côté du château de Eilean Donan. Sa silhouette, plantée sur une petite île à laquelle on accède par un pont en pierre, est iconique. Elle a été utilisée dans de très nombreux films et séries. Je l’avais découvert dans le premier film Highlander au milieu des années 1980 (avec Christophe Lambert et Sean Connery, soit un français qui joue un écossais tandis qu’un écossais joue un espagnol). Je crois que c’est ce film qui m’a donné envie de découvrir les paysages écossais d’ailleurs. Nous n’avons pas visité le château (qui semble-t-il ne présente pas d’intérêt majeur), mais nous avons traversé le petit pont pour en faire le tour. La marée était basse, et nous avons pu accéder aux petites plages pour de très beaux panoramas sur les 3 lochs environnants.

Eilean Donan Castle
la silhouette iconique de Eilean Donan Castle
Eilean Donan Castle
au pied du pont pour rejoindre l’île de Eilean Donan Castle

(*) Le parking à proximité de Eilean Donan Castle est payant. Le forfait est de 2 heures pour 3 £ (j’ai pour ma part eu beaucoup de chance car au moment où je descendais de voiture, un véhicule s’est arrêté à ma hauteur et le conducteur m’a donné son ticket sur lequel il restait encore 1h30 de stationnement).
L’accès à l’île est payant. Il y a des caisses et des distributeurs automatiques de tickets dans le petit visitor centre. On y trouve aussi un café qui permet de prendre une pâtisserie ou un repas léger avec vue sur le château.


Après Eilean Donan, nous avons traversé le Skye Bridge pour nous rendre sur l’île de Skye. Bien que faisant partie de la région des Highlands, nous y avons fait tellement de découvertes que je ferai un article dédié. Nous reprenons ce road trip dans les Highlands du mainland écossais à notre retour de l’île de Skye, direction Glencoe.


De l’île de Skye à la vallée de Glencoe

Faire la route sous la tempête Floris

Nous devions quitter l’île de Skye le lundi 4 août en empruntant un ferry à Armadale en fin de matinée. Mais la tempête Floris avait commencé à souffler assez fort dans la nuit et les prévisions n’allaient pas en s’améliorant. En faisant le check out à l’hôtel, la réceptionniste nous a averties que le pont était prévu pour fermer à midi (voire avant si les vents devenaient trop forts) et que les ferries étaient vraisemblablement annulés (nous en avons eu rapidement la confirmation par notre agence de voyages). Son conseil était donc de ne pas s’attarder sur l’île et de filer prendre le pont pour regagner au plus vite le mainland. Nous avons suivi ce conseil et rejoint le Skye Bridge que nous avons traversé. Nous avons ensuite cherché un endroit où faire une pause afin de faire le point sur le trajet à emprunter pour rejoindre la vallée de Glencoe où nous avions notre hôtel pour le soir.

auberge the Cluanie Inn sous la pluie
Pause café sous la pluie dans un café-pâtisserie au bord de la route en face de l’auberge Cluanie Inn

La route vers Glencoe nous a fait repasser le long du Loch Cluanie. Si les paysages étaient très calmes deux jours avant, cette fois, l’ambiance était complètement différente. Entre la pluie et le vent, tout prenait une dimension épique et dramatique. La lumière était tellement particulière que nous étions partagées entre l’envie de nous arrêter malgré les conditions météo et celles de continuer à avancer pour se mettre à l’abri le plus rapidement possible. Nous sommes restées raisonnables et avons choisi de continuer notre route. Partout autour de nous, des cascades dévalaient les pentes des montagnes, y compris là où nous n’en aurions pas deviné quelques jours avant.

Loch Cluanie sous la tempête
J’ai quand même marqué un arrêt pour prendre une photo quasiment à l’endroit où nous étions deux jours avant sur les rives du Loch Cluanie

Nous avons fini par rejoindre Fort Williams, où la mer se déchainait dans ce bras normalement très tranquille. Nous avons continué jusqu’au village de Glencoe où nous avons profité d’une accalmie pour faire un tour au bord de la rivière, transformée en torrent furieux. Un peu plus haut, le vent formait des vagues sur le loch Leven. Ce n’était pas vraiment un temps à flâner dehors ! Nous avons opté pour un déjeuner rapide au chaud à The Quarry, le visitor centre de Ballaculish. Là, beaucoup de randonneurs coincés par la tempête étudiaient leurs options dans une ambiance chaleureuse. Après une soupe réconfortante, nous avons repris la route vers Fort Williams (en revenant en arrière donc) pour trouver une activité en intérieur. Nous avions envie de visiter une distillerie de whisky mais nous n’avions pas réservé et tout était complet. Nous en avons profité pour nous rendre à la boutique de la Highland Soap Co. et y prendre un goûter avec vue sur Ben Nevis, le point culminant de Grande Bretagne.

un petit pont de pierre au dessus d'une rivière en crue
La rivière Coe était en crue avec la tempête Floris
Loch Leven sous la tempête
Sur le Loch Leven, le vent formait des vagues pendant la tempête Floris

Remonter la vallée de Glencoe

Après cela, nous avons décidé de rejoindre l’hôtel pour nous y installer tranquillement et passer la fin d’après-midi à l’abri. Après avoir un peu zigzagué entre les arbres tombés sur la route et passé un pont avec un bon vent transverse, nous avons commencé à remonter la vallée de Glencoe par la route A82. J’avais lu qu’en été cette route est très fréquentée et que les places de stationnement au niveau des belvédères sont parfois compliquées à trouver. Je vais être franche, la tempête Floris avait du décourager bon nombre de touristes ce jour-là. En montant, les arbres ont disparu du paysage, m’apportant une certaine sérénité de conduite. Les pluies diluviennes avaient fait gonfler tous les cours d’eau et les cascades coulaient partout sur les flancs des montagnes. Je crois qu’il est impossible de compter le nombre de fois où j’ai dit « c’est beau » ou une autre phrase similaire sur ce trajet !

point du vue des three sisters dans la vallée de Glencoe
Point de vue des Three Sisters dans la vallée de Glencoe

Malgré la pluie battante et le vent, nous nous sommes arrêtées aux différents belvédères que nous avons croisés. Le premier était celui des Three Sisters, les Trois Sœurs. Il y avait plein de places disponibles sur le parking. Le ciré était indispensable une fois sorti de la voiture. Mais le paysage était époustouflant. C’était comme si la tempête voulait nous montrer le côté le plus rude de l’Ecosse, nous faire admirer les montagnes sous leur côté le moins hospitalier tout en nous faisant tomber sous le charme de ces paysages grandioses.

des cascades dans les Highlands
The meeting of the three waters

En continuant notre route, c’est au Meeting of the Three Waters, la rencontre des trois rivières, que nous avons fait un arrêt. Là encore, nous n’avons eu aucune difficulté pour trouver une place sur le petit parking en bordure de route. Les cascades, gonflées par les pluies des dernières 24 heures, avaient un fort débit. Les embruns se mélangeaient à la pluie tandis que nous longions le bord de la cascade. Le spectacle était une nouvelle fois grandiose. Peu avant d’arriver à l’hôtel, nous nous sommes arrêtées face à la Wee White House, la petite maison blanche. A ce moment là, la pluie avait de nouveau forci et le courage nous a manqué pour emprunter le chemin jusqu’à la petite maison.

petite maison blanche au pied de la montagne dans les Highlands
The Wee White House

Se mettre à l’abri à Kingshouse

En arrivant à l’hôtel, nous ne pouvions qu’être impressionnées par son environnement naturel. Là, au milieu de nulle part, un ancien relais de poste a été transformé en hôtel chic d’une part et en refuge pour randonneurs d’autre part. Il faut dire que l’endroit est idéalement situé sur le West Highland Way, un chemin de grande randonnée dont il est une étape. Nous étions côté hôtel. De chaque chambre, on voit les montagnes autour. C’était finalement l’endroit idéal pour regarder la tempête se déchainer tout en restant à l’abri, ce que nous n’avons pas manqué de faire. Le soir, nous avons profité du restaurant et du bar, tous les deux panoramiques. Nous nous sommes de nouveau laissées tenter par un whisky à savourer dans les canapés accueillants face aux montagnes. Et si quelques jours plus tôt, nous avions imaginé un cosy mystery au bord du Loch Ness, ici, au milieu des Highlands, c’est un téléfilm de Noël dont nous écrivons le scénario.

N’ayant pas pu profiter des environs de l’hôtel le jour où nous sommes arrivées, c’est le matin avant le petit déjeuner que nous sommes allées marcher un peu autour. Dans la lumière du matin, juste après la tempête, les montagnes prenaient encore une autre dimension. Loin de l’ambiance apocalyptique de la veille, sous un ciel encore très sombre, la lumière se frayait un chemin. Sur le sentier, nous étions seules. Une excellente façon de débuter une journée !

Découvrir Glen Etive

Comme nous n’avions pas pu parcourir Glen Etive le jour où la tempête faisait rage, nous y sommes allées le matin avant de quitter les Highlands. La route se faufile à travers une vallée étroite, longeant la rivière Etive. Plusieurs cascades, bien visibles de la route, jalonnent le parcours. L’une d’elles est d’ailleurs célèbre pour avoir servi de décor à Skyfall, un opus de James Bond. Nous avons fait demi-tour après une douzaine de kilomètres afin de reprendre notre road trip à partir de Kingshouse en direction de Loch Lomond, d’autant plus que le ciel redevenait menaçant.


Highlands – Ecosse – août 2025

(*) Au cours de ce voyage, j’évoque à plusieurs reprises la consommation d’alcool (cidre, bière, whisky…). Il est important de noter que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et donc à consommer avec modération.

[Jura x Doubs] 2 sites jurassiens emblématiques à découvrir

Entre ma journée à Chaumont et ma journée dans la Dombes, je suis passée par le Jura. J’en ai profité pour découvrir deux sites emblématiques de l’arc jurassien. Depuis longtemps, je souhaitais visiter la saline royale d’Arc et Senans (située dans le département du Doubs) et le village abbaye de Baume les Messieurs. En regardant le trajet à parcourir, je m’étais aperçue que ça ne me ferait pas un gros détour et j’avais justement une journée de libre. Je suis partie tôt de Chaumont dans l’idée de visiter dès le matin la saline afin d’éviter le gros de la chaleur, puis je suis allée chercher un peu de fraîcheur vers Baume les Messieurs.

un village au fond d'une reculée dans le Jura
Dans le Jura, à la sortie du village de Baume les Messieurs

La Saline Royale à Arc et Senans

Une utopie sociale

Depuis mes cours de philosophie de terminale, je suis très intéressée par les utopies sociales et leurs mises en œuvre qui ont fleuri au fil du XIXe siècle pendant la période de forte industrialisation. Mais déjà avant le XIXe siècle, certains penseurs avaient posés les prémices de ces utopies sociales. Parmi eux, on trouve Claude-Nicolas Ledoux, l’architecte de la saline royale. A la fin du XVIIIe siècle, il a imaginé un lieu où travail et vie personnelle seraient mêlés. La construction de la saline entre 1774 et 1779 se fait dans l’immense forêt de Chaux sur un site où il n’y a préalablement rien. Il s’agit de construire d’immenses fours à proximité des sources de bois, pour permettre d’extraire le sel contenu dans les eaux saumurés extraites du site de Salins à une vingtaine de kilomètres et envoyées via un saumoduc.

Le bâtiment d'entrée de la saline royale d'Arc et Senans
Le bâtiment d’entrée de la saline royale d’Arc et Senans

Le projet de Claude-Nicolas Ledoux prévoit bien entendu les immenses bâtiments de travail. Leur architecture néoclassique s’impose dès le bâtiment d’accès avec son immense portique, sa fausse grotte et surtout ses motifs décoratifs représentants des sources desquelles coule le sel. Ce motif décoratif est d’ailleurs répété sur l’ensemble des bâtiments. Une fois le portail d’entrée passé, on prend toute l’ampleur du projet de Ledoux : un demi-cercle de 370 mètres de diamètre est entouré de l’ensemble des bâtiments. Au fond, face au visiteur qui entre, la maison du directeur domine le site avec ses impressionnantes colonnes doriques. Autour, on trouve à la fois les bâtiments de travail, des bâtiments communs et les logements des ouvriers.

Emprisonné lors de la Révolution, Ledoux continuera à élaborer son projet de cité idéale de Chaux. Le cercle serait alors complété avec des habitations dont chacune disposerait d’un petit jardin pour y faire pousser ses légumes. Cela aurait à la fois permis d’occuper les ouvriers en dehors de leur temps de travail (avec l’idée que s’ils sont en train de faire le potager, ils ne sont pas à la taverne) et de participer à les nourrir. Ce principe sera ultérieurement repris dans les cités industrielles, en particulier dans les corons du Nord de la France.

La complétion du cercle

En 2019, un projet a été lancé afin de fermer le cercle imaginé par Ledoux. Il ne s’agit plus de construire des logements mais de créer un espace vert. Aujourd’hui, ce Cercle Immense accueille une vingtaine de jardins imaginés par des paysagistes (un peu comme au château de Chaumont en bord de Loire), mais aussi une mare peuplée de grenouilles, un champ de céréales anciennes, quelques rangées de vignes et un potager dont la production est valorisée par le restaurant du site. De même tout autour des bâtiments, un cercle a été planté de différents jardins paysagers depuis longtemps. Il faisait très chaud le jour où j’y étais et j’ai particulièrement apprécié la fraîcheur du jardin de fougères.

Le site de Baume les Messieurs

Une abbaye devenue l’un des plus beaux villages de France

Après la visite de la saline royale d’Arc et Senans, je me suis enfoncée dans le Jura. J’ai pris la direction du village de Baume les Messieurs. En chemin, j’ai traversé de très beaux paysages, en particulier les vignobles du vin jaune autour d’Arbois. J’ai aussi vu pas mal de vaches dans les champs de cette région productrice du Comté. Je ne m’y suis toutefois pas attardée car je tenais à avoir le temps de profiter de Baume les Messieurs avant de redescendre dans l’Ain. Le village s’est développé autour d’une abbaye bénédictine, fille de l’abbaye bourguignonne de Cluny. Arrivée à l’heure du déjeuner, j’ai laissé ma voiture sur l’un des parkings extérieurs au village et j’ai traversé la petite rivière avant de trouver de quoi manger et un coin d’ombre.

façade maison de village avec une vigne grimpante
Sous le soleil dans le village de Baume les Messieurs

Le village est maintenant classé à la fois comme petite cité de caractère et comme l’un des plus beaux villages de France. Il faut dire qu’il ne manque pas de charme, bordé de vieilles maisons et dominé par l’abbaye Saint Pierre. L’église abbatiale est devenue église paroissiale, tandis que les anciens bâtiments conventuels abritent logements, salles d’expositions et boutiques de créateurs au fil des différentes cours.

Une petite randonnée pour aller voir la cascade

Situé au fond d’une reculée du massif du Jura, le village de Baume les Messieurs est aussi connu pour sa cascade de tuf et ses grottes (que je n’aurai pas le temps d’aller visiter cette fois). Du village à la cascade, il y a environ 2 kilomètres et demi. C’était l’occasion parfaite pour une petite randonnée (il est aussi possible de s’approcher du site en voiture). Il y a un chemin qui long le bas des falaises et la rivière en sous-bois à partir de la petite chapelle au lieu-dit la Roche. Il est aussi possible d’y aller en longeant la route. J’ai fait ce second choix car je n’avais que des sandales et aucune chaussure adaptée à la nature du chemin. Les paysages sont grandioses et m’ont rappelé ceux du Vercors (avec qui le Jura partage des caractéristiques géologiques).

une route bordée de végétation et qui passe au pied d'une falaise calcaire
Sur la route en direction de la cascade

Arrivée à la cascade et même si le débit était faible, il m’a été impossible de ne pas être impressionnée. La concrétion de tuf est immense. J’ai passé un long moment à l’admirer et à profiter de la fraicheur au bord de l’eau. J’ai aussi acheté un rafraichissement à la buvette située à proximité car je n’avais pas prévu ce qu’il fallait. Là, assise face à la cascade, j’ai juste contemplé l’œuvre de la nature. Puis, j’en ai fait le tour, ou du moins tout ce qu’il était possible d’en faire, avant de repartir en direction du village. J’ai juste pris le temps de retourner au bord de la rivière avant de reprendre la route, histoire de plonger mes pieds dans l’eau délicieusement froide.

cascade de tuf de Baume les Messieurs dans le Jura
J’ai trouvé que la cascade de tuf de Baume les Messieurs avait une tête de Yorkshire
vue sur le village de Baume les Messieurs dans le Jura
En revenant vers le village, il y avait de jolis points de vue sur l’abbaye
pont de pierre couvert de lierre au dessus d'une rivière
Le bonheur de mettre les pieds dans l’eau glacée au pied du petit pont après avoir marché par une chaude journée d’été est indescriptible


Arc et Senans – Doubs
Baume les Messieurs – Jura
Juillet 2025

A noter : ces deux visites éclairs sont uniquement un très bref aperçu d’une région qui a l’air vraiment magnifique. Tout au long de la journée, quand j’étais sur la route, j’ai aperçu des sites qui avaient l’air très beaux et intéressants à découvrir. Je n’avais pas le temps de m’y arrêter et j’ai donc fait le choix de rester sur mon programme initial. Ce programme avait été fait par rapport à deux lieux dont j’avais beaucoup entendu parler et que je souhaitais vraiment voir. Mais j’ai bien noté que cette région est superbe et mérite très certainement que j’y retourne.

[projet 52-2025] semaine 22 – en groupe

Le thème de cette semaine pour le projet 52 est En groupe, et il m’a posé quelques difficultés. J’ai en effet voulu l’illustrer avec une photo d’un groupe que j’aurais prise lors d’une activité partagée. J’ai donc cherché dans mes archives car je n’en ai pas fait de façon très récente. Mes balades et sorties sont généralement effectuées en famille, avec quelques amis en nombre restreint (pas en nombre suffisant en tous cas pour parler de groupe), ou en solo. Je participe cependant régulièrement à des évènements de type instameet où nous faisons donc des activités en groupe. Je suis donc allée explorer les photos que j’avais prises lors des plus récents : au rugby, à Saint Etienne, dans la campagne ardéchoise ou dans les Monts du Lyonnais. Mais je n’ai pas trouvé de photo qui représentait le fait d’être en groupe.

Finalement, je suis allée jeter un œil aux quelques photos que j’avais prises lors d’un séminaire professionnel l’an dernier. Nous étions à l’Alpe d’Huez, et une randonnée en groupe avait été proposée pour ceux que cela motivait. C’est à plusieurs centaines de personnes, et bien encadrés par une équipe de guides, que nous avions pris le départ en milieu de matinée pour une chouette balade sur l’alpage fleuri. Comme il s’agissait d’un évènement professionnel, je n’avais pas pris mon appareil photo (et je l’avais un peu regretté), mais je suis quand même revenue avec pas mal d’images dans mon téléphone. Coup de chance pour le thème de cette semaine, l’une d’elles montre une partie du groupe sur le chemin…

un groupe de personnes marche sur un sentier dans un alpage fleuri avec vue sur une montagne enneigée
Randonnée à l’Alpe d’Huez – Isère (juin 2024)


Pour découvrir ce que les autres participants font en groupe, il suffit de suivre les liens dans les commentaires

[Drôme] à la recherche des orchidées dans le Vercors- édition 2025

Après une première expédition en tout début de saison sur les bords du Rhône pour trouver des orchidées sauvages, j’ai profité d’un matin ensoleillé de mai pour filer dans le Vercors. Je vais généralement dans le même secteur, sur les hauteurs de Combovin et de Lozeron. Là, les orchidées sont nombreuses et faciles à repérer. J’en ai d’ailleurs vu beaucoup sur les bas-côtés de la route tout au long de la montée depuis la plaine de Valence. Comme l’année dernière, je vous propose quelques photos des variétés observées, en mode portfolio.

Autour de ces prairies, les orchidées sont nombreuses.

Les orchis singe

Je pense que les orchis singe sont les plus nombreuses orchidées que j’ai observées ce jour-là. Elles se plaisent bien sur les pentes du Vercors et fleurissent en nombre. Ce sont elles qui me servent de point de repère. Avec leur couleur rose un peu voyante, elles manquent de discrétion. Et, quand je commence à les voir un peu partout sur les bords des routes des piémonts du Vercors., c’est qu’il est temps de monter pour une « chasse aux orchidées ».

deux orchis singe
On en trouve de différentes tailles, mais il n’est pas rare de voir de grands spécimens
orchis singe
La forme des fleurs fait penser à des petits singes (un peu comme ceux du jeu SOS Ouistiti), d’où son nom
orchis singe
Orchis singe

Les orchis brûlés

Les orchis brûlés sont souvent plus discrets que les orchis singe. Je sais qu’il y en a dans ce secteur donc je les cherche du regard. Mais ils sont généralement tous petits et un peu cachés. Cette année cependant, j’ai eu le plaisir de trouver quelques individus de plus grande taille (une bonne vingtaine de centimètres de haut). En effet, ils peuvent atteindre jusqu’à une quarantaine de centimètres de haut, même s’ils en font généralement moins de vingt.

orchis brûlé
Orchis brûlés

Les orchis mâles

Avec leur jolie couleur violette et leur allure élancée, ils sont assez faciles à trouver même lorsque l’herbe est un peu haute. De plus, ils sont souvent en petit groupe. J’ai eu l’impression d’en voir plus cette année que les années précédentes.

Orchis mâles
un groupe de trois tiges d'orchis mâles
Orchis mâles
un orchis mâle au milieu des feuillages
Même un peu cachés dans les feuillages des ronces, on les repère assez facilement
un groupe de trois tiges d'orchis mâles
Orchis mâles
un groupe de cinq tiges d'orchis mâles
Orchis mâles

Les orchis pourpres

Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas croisé d’orchis pourpre (je crois que cela remonte à 2021, lors d’une randonnée au pied du Vercors). J’avoue avoir d’ailleurs eu un peu de mal à les identifier. Par contre, je n’ai eu aucun mal à les voir : l’un des individus mesurait une bonne quarantaine de centimètres de haut. Leur particularité est qu’ils sont très foncés et portent beaucoup de macules pourpres sur leurs labelles.

orchis pourpre
Orchis pourpre
orchis pourpre
Orchis pourpre

Les orchis de Provence

Leur principale particularité des orchis de Provence, c’est leur couleur. En effet, la plupart des orchis qu’on trouve dans la Drôme sont dans des teintes de rose et de violet. Eux sont jaune pâle. Contrairement aux autres variétés que j’ai trouvé à plusieurs endroits dans le Vercors, je n’ai vu des orchis de Provence que dans le secteur du col Jérôme Cavalli. Il y a sont relativement nombreux même si leur couleur pâle nécessite de bien regarder pour les trouver. Ce sont par contre, je trouve, les moins faciles à photographier car leur couleur contraste peu avec le vert de l’herbe.

orchis de Provence
L’orchis de Provence est d’une jolie couleur jaune pâle

Bonus – profiter du paysage

Bien entendu, quand je vais chercher les orchidées sauvages, je ne manque pas non plus d’observer les environs, de profiter du chant des grillons et du vent dans les herbes, de sentir le soleil réchauffer le paysage. Ce n’est pas parce que je cherche des fleurs au ras du sol que je ne fais que ça. Lors de ma balade photographique sur la piste des orchidées dans le Vercors, j’ai fait une pause sur les hauteurs de Lozeron. J’aime beaucoup cet endroit, souvent très calme (encore plus depuis que la zone où il était possible de se stationner a été réduite car elle devenait un vrai camping avec de nombreux vans et camping-car ne respectant pas toujours ni les lieux ni les autres..). Et puis, la vue est superbe quand le temps est dégagé. Face à nous, la silhouette de l’immense synclinal de Saoû se dresse à l’horizon. Et si on fait un peu attention, il est aussi possible de voir le synclinal de Saint Pancrace, à Suze. Ce deuxième synclinal drômois, plus petit que celui de Saoû, est aussi beaucoup moins connu, coincé dans les paysages du Vercors environnant, entre les vallées de la Gervanne et de la Sye.

paysage de moyenne montagne avec une prairie au premier plan
Dans le fond, on voit nettement la silhouette du synclinal de Saoû
paysage de moyenne montagne avec une prairie au premier plan
La silhouette du synclinal de Saoû est dominée à gauche par les 3 Becs
paysage de moyenne montagne avec une prairie au premier plan
Dans le fond, on voit tout le synclinal de Saoû.
Sur la droite, on distingue les extrémités du synclinal de Saint Pancrace qui est en partie caché par un petit sommet arrondi.


Lozeron – Drôme – mai 2025


Rappel important : les orchidées sauvages sont des fleurs fragiles et protégées. Il est interdit de les cueillir. Afin de ne pas risquer de les piétiner, il est important de rester sur les chemins, ou comme ici, sur la route. En effet, toutes les fleurs photographiées dans cet article l’ont été sur le bas-côté d’une petite route de montagne assez peu passante.

[Drôme] dans le Vercors, entre hiver et printemps

Chaque printemps, j’ai un rituel : je vais me promener sur l’alpage de Font d’Urle dans le Vercors. Là, entre quelques névés qui s’attardent, les fleurs envahissent la prairie. J’y monte toujours plus ou moins au même moment, autour de la mi-avril. Mais, cette année, la météo nous a fait la surprise d’abondantes chutes de neige en milieu de semaine dernière. Aussi, samedi, plus j’approchais du village, plus je voyais de la neige en quantité sur les bords de la route. En arrivant, je n’ai pu que constater la présence plus importante de la neige comparé aux autres années.

paysage de montagne avec des plaques de neige laissant apparaitre l'herbe
Le village de Font d’Urle

Cumulé avec un (très) fort vent, cela ne m’a pas donné envie d’aller m’aventurer bien loin sur le plateau. Je ne suis allée que jusqu’à la Porte d’Urle cette fois, mais malgré les rafales, j’ai photographié abondamment les petites fleurs. Le temps a passé plus vite que ce que je ne pensais et ma sortie aura duré presque 1 heure et demie malgré la faible distance parcourue. Plutôt qu’un récit, je vous propose cette fois juste un portfolio entre paysages de montagne enneigés et fleurs de printemps sur l’alpage.

Panoramas enneigés

Partout les névés rendent le cheminement compliqué. Sur l’alpage, mieux vaut les contourner car ils peuvent cacher une doline ou un scialet…

paysage enneigé en montagne
La porte d’Urle qui donne sur la Vallée de Quint est encore complètement enneigée

Fleurs de printemps

Habituellement, ce sont les crocus qui sont les stars des fleurs de l’alpage. Mais les chutes de neige de la semaine dernière en avaient brûlé beaucoup et ils commençaient tout juste à pointer à nouveau le bout de leurs pétales. Cela m’a permis de repérer beaucoup d’autres fleurs :

  • des jonquilles
  • des érythrones (dents de chien)
  • des anémones
  • des pensées sauvages
  • des gentianes
  • des tussilages
  • des renoncules
  • des coucous

Les jonquilles forment de jolis bouquets sur l’alpage.
Elles percent même la neige par endroits.

fleurs de crocus
Crocus

Les érythrones (dents de chien) poussent elles aussi parfois à travers la neige

Pensée sauvage bleue
Pensée sauvage
3 fleurs de renoncules blanches à centre jaune
renoncules


Font d’Urle – Vercors – Drôme – avril 2025


Pour plus d’images du plateau de Font d’Urle au printemps, vous pouvez aller voir :

Et pour des images d’un autre alpage envahi par les fleurs, je vous emmène à l’Alpe d’Huez au début de l’été.

[Isère] Grenoble, une pause culturelle sur la route des stations de ski

Si vous partez au ski, je vous propose de faire une pause culturelle à Grenoble (qui se trouve sur le trajet vers de nombreuses vallées des Alpes). Et si vous ne partez pas au ski, je vous invite quand même à venir faire un tour dans la Capitale des Alpes où vous pourrez trouver de nombreux musées et expositions très intéressants. Pour ma part, je suis allée exprès à Grenoble samedi dernier parce que j’avais repéré une exposition, et j’en ai profité pour me balader et faire d’autres visites, accompagnée de Mr 2e. Cela faisait très longtemps que je n’étais pas venue pour me promener à Grenoble (la dernière fois, c’était en 2022 où profitant de devoir venir faire quelques achats, nous avions visité le muséum d’histoire naturelle et la précédente journée de balade remontait à 2020 avant le confinement) et malgré une météo un peu grise, ça a été un vrai plaisir d’y refaire un tour.

« Au bout de chaque rue, une montagne… » (Stendhal)

Le Couvent Sainte Cécile, eaux fortes de Rembrandt et bande dessinée

Nous sommes venus à Grenoble par le train, assez tôt le matin (depuis Romans, il faut compter 1 heure de TER). Nous avons commencé la journée en nous promenant en ville où nous souhaitions voir quelques boutiques, en particulier, la galerie Rêv’olution où Terres d’Oxymore vend ses poteries (je suis fan de ses messages à l’humour décalé et j’avais très envie d’avoir une 2e tasse à café pour les matins grognons). C’est comme cela que nous sommes passés devant le Couvent Sainte Cécile. Vu que nous avions du temps avant l’heure du déjeuner, nous avons poussé la grande porte en bois pour entrer dans la chapelle. Celle-ci, désacralisée, est maintenant une librairie – cabinet de curiosités et a fait l’objet d’un aménagement très réussi.

Ce qui nous a fait pousser la porte cependant, c’est une petite affiche annonçant le « Cabinet Rembrandt » : une exposition d’eaux fortes réalisées par l’artiste au XVIIe siècle. Une fois nos billets en main, nous avons parcouru les différentes pièces exposant des œuvres d’art. En effet, le couvent Sainte Cécile abrite le Fonds Glénat. Cette fondation a été créé pour mettre en valeur et préserver les collections de Jacques Glénat et des éditions éponymes. Le couvent abrite actuellement ainsi une exposition consacrée aux animaux dans l’art, une aux arts de la table et une autre à la bande dessinée. Cette dernière présente des dessins originaux dans lesquels on croise des personnages bien connus de la bande dessinée franco-belge comme Gaston Lagaffe, Alix ou Michel Vaillant mais aussi du monde du manga (Glénat a été le premier éditeur français à en publier).

Achille Talon

On découvre également le jardin de cet ancien couvent ainsi que le grand escalier transformé en galerie. Ce sont des peintres dauphinois ou de montagne qui y sont exposés. On y trouve ainsi plusieurs peintures de Gustave Doré, généralement connu pour ses gravures. Et parlant de gravure, le point fort de la visite, c’est bien entendu le cabinet des eaux fortes de Rembrandt. La collection de Jacques Glénat comprend une petite centaine de ces gravures, très fragiles, et une quarantaine d’œuvres sont présentées en rotation. La mise à disposition de loupes permet d’admirer la minutie des détails mis en œuvre par le maître dans cette technique de gravure (et des marchepieds permettent aux enfants aussi de se mettre à la hauteur de ces œuvres). Un dispositif numérique de médiation permet également de bien comprendre la technique mise en application pour réaliser une eau forte. En résumé, le couvent Sainte Cécile a été une très belle découverte.

un jardin dans une cour entourée de bâtiments anciens
Le jardin du couvent Sainte Cécile
une cage d'escalier ancienne avec des rambardes en fer forgé
L’escalier du couvent Sainte Cécile


(*) Le couvent Sainte Cécile est situé 37 rue Servan, à Grenoble, du côté du quartier des Antiquaires. Les horaires et conditions de visite sont à retrouver sur le site internet du couvent.


La Bastille, paysages et lieux culturels

Montée par les bulles et lecture de paysage

L’exposition que je souhaitais voir et le musée que nous avions prévu de visiter étant tous les deux situés au fort de la Bastille, nous avons pris le téléphérique pour y monter. Prendre les bulles, c’est une expérience à part entière. Elles sont d’ailleurs labellisées « Site touristique emblématique » de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Alors qu’on a l’habitude des téléphériques dans les stations de montagne, nous sommes ici en plein centre ville. Pourtant au fil de la montée, on a une vue panoramique sur les massifs environnants. C’est aussi l’occasion de découvrir le quartier Saint Laurent et les fortifications de la Bastille du dessus.

la ville de Grenoble avec le village olympique dominée par les montagnes enneigées
Depuis les bulles, la vue sur le village olympique et les montagnes de Belledonne.
une vue de Grenoble avec la rivière Isère au milieu et le Vercors au fond
Depuis les bulles, vue sur l’Isère et le massif du Vercors

Une fois en haut, j’ai l’habitude de commencer par aller admirer le paysage depuis la terrasse. Là, on a littéralement la ville à ses pieds. On peut aussi voir les trois massifs qui la bordent : le Vercors, Belledonne et la Chartreuse, sur les piémonts de laquelle le fort de la Bastille est construit. On suit également le tracé des vallées du Drac et de l’Isère. Et si la météo le permet, on devine même l’entrée de la combe de Savoie.

sommets enneigés des montagnes de Belledonne dominant Grenoble
Le massif de Belledonne domine Grenoble et la vallée de l’Isère


(*) Le téléphérique de Grenoble permet de rejoindre le fort de la Bastille depuis les quais de l’Isère, au niveau du jardin de ville. Les horaires de fonctionnement varient en fonction de la saison. Vous pouvez les trouver, tout comme les tarifs, sur le site internet du téléphérique. Vous pouvez aussi y consulter les informations relatives aux activités présentes au fort de la Bastille.


Experimenta, une exposition temporaire d’art contemporain

Si nous sommes montés à la Bastille, c’est avant tout pour aller voir les œuvres d’art contemporain installés dans le cadre de la Biennale Experimenta. Cette manifestation culturelle se situe aux confins de l’art et de la science. Sur le site sommital de la Bastille, elle a en particulier investit les salles Lesdiguières et Dutrievoz, situées à l’intérieur même de l’ancien fort. Le point commun entre les œuvres présentées est qu’elles interrogent notre rapport à la nature à travers l’empreinte que nous y laissons.

Le fléchage vers les salles d’exposition pour Experimenta m’a beaucoup plu

Parmi les œuvres présentées, certaines ont plus retenu mon attention que d’autres. C’est le cas :

  • Solaris de Nicky Assmann – une installation cinétique où la lumière vient frapper des films d’eau savonneuse, créant des irisations turbulentes hypnotiques (avec une petite pensée pour mon stage de fin d’études, autour des écoulements de fluides turbulents).
  • Ce qu’il reste à la nuit de Mathilde Reynaud et Fabien Malbet – une installation sonore et vidéo qui interroge notre rapport à l’espace et sa conquête.
  • Clams de Marco Barotti – une installation sonore et cinétique où des coquillages en plastique recyclé émettent des sons dépendant de la qualité des eaux de l’Isère captées un peu en amont.
  • Tipping point de Barthélemy Antoine-Lœff – une installation cinétique où goutte après goutte un glacier se créé, à mettre en parallèle avec la fonte des glaciers constatée partout dans le monde.
  • Flux de Barthélemy Antoine-Lœff – une installation cinétique où des roches suspendues et mises en mouvement évoquent la mémoire d’un cours d’eau. Cette installation extrêmement poétique a été un vrai coup de cœur.
une installation artistique contemporaine où des cailloux semblent en lévitation dans l'air
Flux de Barthélemy Antoine-Lœff
installation artistique contemporaine
Ce qu’il reste à la nuit de Mathilde Reynaud et Fabien Malbet


(*) Les installations de l’édition 2025 de la Biennale Experimenta sont visibles à la Bastille de Grenoble jusqu’au 1er mars 2025. L’entrée est libre et gratuite.


Le musée des troupes de montagne, un coup d’œil sur l’histoire militaire

Pour terminer notre journée de découvertes culturelles, nous avions choisi le musée des troupes de montagne. Situé dans le fort de la Bastille, nous l’avions repéré depuis longtemps mais n’avions pas encore eu l’occasion de nous y rendre. J’avoue que ce n’était pas forcément mon premier choix de musée à Grenoble mais quand on est plusieurs, il faut aussi tenir compte des goûts et centres d’intérêts de chacun. Finalement, j’ai été très agréablement surprise. En effet, à travers une douzaine de salles, le musée nous emmène dans un parcours chronologique découvrir l’histoire des troupes de montagne, des origines à nos jours. La scénographie est remarquable, mettant les objets en situation. Les cartels ne sont pas trop bavards et apportent les informations essentielles, surtout pour des non-spécialistes. Un audioguide, très bien conçu, complète le dispositif de médiation. Le visiteur se déplace ainsi au fil des salles en toute autonomie, à son rythme. Un focus particulier est mis sur le rôle que les troupes alpines ont joué lors des deux conflits mondiaux, ainsi que dans la Résistance. C’est d’ailleurs l’objet de l’exposition temporaire en cours qui suit un jeune grenoblois de son entrée en Résistance jusqu’en 1945 dans la 27e Division Alpine.

une mise en scène des premières troupes alpines avec un artilleur en uniforme et une mule portant un canon
Les débuts des troupes alpines
gros plan sur les mains d'un officier en uniforme de la seconde guerre mondiale étudiant des cartes topographiques de montagne
Poste de commandement alpin durant la seconde guerre mondiale


(*) Le Musée des Troupes de Montagne est localisé à l’intérieur du fort de la Bastille à Grenoble. Vous pouvez consulter les conditions de visite sur le site internet du musée.
Nous avons vraiment été très agréablement surpris de la qualité de l’exposition et de sa mise en scène. La visite est annoncée pour durer entre 30 et 40 minutes, et nous y avons passé plus d’une heure.


Grenoble – Isère – février 2025


Il y a de nombreux autres musées à Grenoble. Parmi ceux-ci, j’ai déjà eu l’occasion de visiter :

  • Le musée archéologique Saint Laurent
  • Le musée du Vieil Evêché qui outre ses collections permanentes et l’accès au baptistère paléo-chrétien propose des expositions temporaires de qualité. J’avais visité celles sur les estampes japonaises en 2019 et celle de photos de Vivian Maier en 2020.
  • Le musée de Grenoble, un musée des beaux-arts avec une forte composante contemporaine.
  • Le muséum d’histoire naturelle

[projet 52-2025] semaine 5 – voyager

Le thème du projet 52 cette semaine nous propose de voyager. Il y a de nombreuses façons de voyager, que ce soit « en vrai » ou virtuellement. La lecture, le cinéma, la télévision, internet ou même la radio peuvent être des moyens de voyager, de s’évader. On peut voyager loin ou à côté de chez soi. On peut varier les modes de transports, plus ou moins rapides (et plus ou moins écologiques). On peut se passionner pour les cartes, les plans ou les guides touristiques. On peut rêver en entendant ou en lisant les récits d’autres voyageurs. J’avais donc un peu l’embarras du choix face à ce thème.

Alors, je vais piocher dans mon dernier voyage. Il y a une quinzaine de jours, j’ai profité d’un week-end pour prendre le train et aller à Marseille (je vous raconte cela bientôt). C’est à même pas 1h30 de TGV de Valence et je n’y avais pourtant encore jamais mis les pieds. J’y ai retrouvé Mr 1er qui est actuellement à Aix en Provence pour ses études, pas très loin de la cité phocéenne donc. Pendant le trajet, j’ai largement profité des douces lumières d’un matin d’hiver en regardant défiler le paysage. Et quand le train s’est arrêté à la gare d’Aix TGV, j’ai rapidement capturé une image de la montagne Sainte Victoire, histoire de montrer à Mr 1er que j’arrivais bientôt.

vue sur la montagne Sainte Victoire – depuis le TGV arrêté en gare d’Aix en Provence TGV
Bouches du Rhône – janvier 2025


Pour découvrir comment et où les autres participants nous emmènent en voyage, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.


A noter : c’est week-end d’anniversaire à la maison et nous serons en famille. Aussi, je vais très certainement manquer de temps pour venir valider les commentaires qui ne s’affichent pas tout de suite. Il est même possible que je ne puisse pas le faire avant le dimanche après-midi. Ne vous inquiétez pas, je passerai le faire dès que j’ai un moment.