[Rhône] panorama et antiquité, une journée à Lyon sur la colline de Fourvière

Cette fois, c’est pour retrouver ma copine Sophie (et quelques-uns de ses proches) que je suis allée à Lyon un dimanche d’avril. Nous nous étions donné rendez-vous à Fourvière peu avant l’heure du déjeuner. Mes horaires de train m’ont fait arriver un peu en avance, et malgré la météo un peu grise, j’ai commencé la journée en faisant un tour rapide dans le quartier de Saint Georges au pied de la colline puis en admirant le panorama depuis l’esplanade. Nos pas nous ont ensuite menés jusqu’au musée gallo-romain.

façade de la basilique Notre Dame de Fourvière en noir et blanc
En sortant du funiculaire, faire face à la basilique Notre Dame de Fourvière

Flâner un peu à Saint Georges

Sur mon trajet entre la gare Part Dieu où j’étais arrivée et le haut de Fourvière, j’ai fait un arrêt à Vieux Lyon. J’avais au départ envisagé de monter à pied par les jardins jusqu’à la basilique où nous nous étions donné rendez-vous. J’en avais le temps, mais la météo un peu pluvieuse m’a découragée. Alors, j’ai pris un peu de temps pour flâner dans les petites rues. Habituellement, je pars côté Saint Jean et je vais jusqu’à Saint Paul. Cette fois, j’avais envie de changer et j’ai pris la direction de Saint Georges. Je crois que la dernière fois que j’y étais allée, c’était pour y déjeuner avec ma collègue Odile dont une nièce tenait un restaurant dans le quartier (et Odile ayant pris sa retraite en 2018, ça faisait donc quelques années !).

Dans le petit square au pied de l’église Saint Georges, les arbres de Judée étaient en fleurs et leur couleur s’accordait à celles des façades voisines.


En passant sur la place de la Trinité, j’ai eu un moment d’hésitation et j’ai envisagé d’emprunter la montée du Gourguillon jusqu’à Fourvière. Mais après ma flânerie, le temps commençait à être un peu juste pour être à l’heure au rendez-vous. J’ai donc pris le funiculaire.


Profiter du panorama depuis Fourvière

En arrivant devant la basilique, j’avais une vingtaine de minutes d’avance. Compte tenu que nous étions le dimanche des Rameaux et qu’une messe était en cours, l’accès à l’intérieur de l’église n’était pas possible. Après un bref arrêt au magasin de souvenirs pour acheter une carte postale (j’aime bien en envoyer, et j’en avais fait gagner une sur ma story Instagram du matin), j’ai pris le temps de profiter du panorama depuis l’esplanade. De là, on domine (presque) toute la ville. J’aime chercher du regard les lieux que je connais et repérer les marqueurs forts du paysage lyonnais : cathédrale Saint Jean, Vieux Lyon avec son enchevêtrement de toits, place Bellecour, quartier de la Presqu’île, quartier et musée de la Confluence, colline de la Croix Rousse, parc de la Tête d’Or, Cité internationale, tours de la Part Dieu et bien sûr les rubans du Rhône et de la Saône.

Pour aider le visiteur à se repérer, une maquette en bronze a été installée sur l’esplanade de Fourvière, à deux pas du point de vue sur la ville.


Nous avons déjeuné à la Salle à Manger des Apprentis d’Auteuil à Fourvière. Ce restaurant d’application est situé juste à côté de la basilique et propose une cuisine simple à base de produits frais. Le menu est unique (même s’il y a parfois la possibilité de choisir entre 2 propositions). Nous nous sommes régalés pour un prix plus que correct, avec un accueil vraiment sympathique. (Si vous souhaitez y manger, la réservation est conseillée)


Redécouvrir le musée gallo-romain

Après avoir déjeuné, nous avons encore pris un peu de temps autour de la basilique avant de nous rendre au musée gallo-romain. En effet, la météo était annoncée pluvieuse (même si finalement, elle sera essentiellement grise), et Sophie avait proposé que nous visitions ce musée qu’elle ne connaissait pas. L’idée m’a tout de suite plu. En effet, j’avais découvert ce musée en 1996 quand j’étais en stage à Lyon durant mes études, et n’y étais pas retournée depuis. J’avais eu plusieurs fois envie de le faire (dont une fois alors que je venais pour découvrir Lyon depuis un canoë sur la Saône), sans jamais réussir à concrétiser le projet. Cette fois a donc été la bonne.

Outre ses collections, l’une des particularités du musée gallo-romain de Lyon est sa conception architecturale. Conçu à la fin des années 1960 et édifié au début des années 1970, il est l’œuvre de l’architecte Bernard Zehrfuss. Extérieurement, il est complétement intégré dans la colline de Fourvière afin de ne pas dénaturer l’aspect visuel de ce site classé et de respecter le secteur protégé où il se trouve. Mais à l’intérieur, on est frappé par la modernité brutaliste du béton brut qui se déploie en vagues hélicoïdales. L’escalier d’accueil avec sa forme arrondie est devenu une icône graphique lyonnaise. Quant aux grandes baies vitrées panoramiques donnant sur le cœur même des théâtres romains, elles me font penser à celles des vaisseaux spatiaux des films et séries de cette époque. Je ne serais qu’à moitié surprise de croiser Mr Spock ou un Jedi au détour d’un couloir.

statue métallique d'un dieu romain
Quand l’expression « beau comme un dieu » prend tout son sens

Cet écrin sert à présenter les collections issues des fouilles locales. Lyon est occupée depuis bien avant l’Antiquité, mais elle prospère surtout sous l’Empire Romain (l’empereur Claude sera même natif de Lyon). Le visiteur découvre ainsi de nombreuses mosaïques et sculptures, mais aussi des objets du quotidien ou d’apparat. La quasi absence de lumière naturelle nous fait perdre la notion du temps au cours de ce voyage dans le passé. La présentation des œuvres reste assez classique même si on peut noter quelques modernisations de la médiation dans certaines salles (celle autour des objets de la cuisine par exemple), ainsi que quelques manipulations ludiques pour les enfants.


Lyon – Rhône – avril 2025


Informations pratiques :

Lugdunum, musée et théâtres romains, se trouve sur la colline de Fourvière. L’accès en transports en commun se fait soit par le haut avec le funiculaire jusqu’à Fourvière, soit par le bas en s’arrêtant à la station Minimes sur la ligne de funiculaire vers Saint Just. Les deux lignes de funiculaire partent de la station de métro Vieux Lyon et sont accessibles avec un billet de transport en commun, y compris en correspondance.
Les horaires et conditions d’accès et de visite des théâtres et du musée sont à retrouver sur le site internet de Lugdunum.


Si vous cherchez d’autres idées de visites et balades à Lyon, je vous propose :

[projet 52-2025] semaine 17 – bien joué

Pour cette 17e semaine, le projet 52 nous propose de « bien jouer ». Evidemment, la formulation prête à interprétation sur le sens. Ainsi, on peut suivre les règles d’un jeu à la lettre, trouver les bonnes tactiques ou même avoir un coup de chance, par exemple sur un lancer de dés. On peut s’amuser et revenir fatigué d’avoir bien joué. On peut également trouver la bonne idée qui fera dire aux autres participants que c’est bien joué. Bref, il faut simplement trouver la bonne idée ludique. Et c’est là que ça se complique pour moi : je n’ai pas eu le temps de jouer à quoi que ce soit ces derniers temps. Alors, j’ai utilisé mon joker « appel à un ami ». C’est le Musée de Valence qui est venu à la rescousse avec ce coloriage géant et fourmillant de détails. Je n’ai pas encore sorti ni feutres ni crayons de couleur mais il promet des heures de jeu.

Le Grand Coloriage du musée de Valence a été réalisé avec des étudiants de l’ESAD de Valence et du Lycée Montplaisir


Pour voir les jeux des autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : ce sont les vacances scolaires ici et Melle 3e est à la maison pour quelques jours. Je compte donc bien profiter de sa présence. Si votre commentaire n’apparait pas, il est sans doute parti se cacher en modération. J’irai l’y récupérer dès que possible.

[Drôme] dans le Vercors, entre hiver et printemps

Chaque printemps, j’ai un rituel : je vais me promener sur l’alpage de Font d’Urle dans le Vercors. Là, entre quelques névés qui s’attardent, les fleurs envahissent la prairie. J’y monte toujours plus ou moins au même moment, autour de la mi-avril. Mais, cette année, la météo nous a fait la surprise d’abondantes chutes de neige en milieu de semaine dernière. Aussi, samedi, plus j’approchais du village, plus je voyais de la neige en quantité sur les bords de la route. En arrivant, je n’ai pu que constater la présence plus importante de la neige comparé aux autres années.

paysage de montagne avec des plaques de neige laissant apparaitre l'herbe
Le village de Font d’Urle

Cumulé avec un (très) fort vent, cela ne m’a pas donné envie d’aller m’aventurer bien loin sur le plateau. Je ne suis allée que jusqu’à la Porte d’Urle cette fois, mais malgré les rafales, j’ai photographié abondamment les petites fleurs. Le temps a passé plus vite que ce que je ne pensais et ma sortie aura duré presque 1 heure et demie malgré la faible distance parcourue. Plutôt qu’un récit, je vous propose cette fois juste un portfolio entre paysages de montagne enneigés et fleurs de printemps sur l’alpage.

Panoramas enneigés

Partout les névés rendent le cheminement compliqué. Sur l’alpage, mieux vaut les contourner car ils peuvent cacher une doline ou un scialet…

paysage enneigé en montagne
La porte d’Urle qui donne sur la Vallée de Quint est encore complètement enneigée

Fleurs de printemps

Habituellement, ce sont les crocus qui sont les stars des fleurs de l’alpage. Mais les chutes de neige de la semaine dernière en avaient brûlé beaucoup et ils commençaient tout juste à pointer à nouveau le bout de leurs pétales. Cela m’a permis de repérer beaucoup d’autres fleurs :

  • des jonquilles
  • des érythrones (dents de chien)
  • des anémones
  • des pensées sauvages
  • des gentianes
  • des tussilages
  • des renoncules
  • des coucous

Les jonquilles forment de jolis bouquets sur l’alpage.
Elles percent même la neige par endroits.

fleurs de crocus
Crocus

Les érythrones (dents de chien) poussent elles aussi parfois à travers la neige

Pensée sauvage bleue
Pensée sauvage
3 fleurs de renoncules blanches à centre jaune
renoncules


Font d’Urle – Vercors – Drôme – avril 2025


Pour plus d’images du plateau de Font d’Urle au printemps, vous pouvez aller voir :

Et pour des images d’un autre alpage envahi par les fleurs, je vous emmène à l’Alpe d’Huez au début de l’été.

[projet 52-2025] semaine 16 – Pâques

Pour ce samedi précédant Pâques, c’est justement ce thème que le projet 52 nous propose d’explorer. J’avais très envie d’aller photographier les pâquerettes qui tirent justement leur nom de cette fête printanière. Malheureusement, la météo n’a pas été très coopérative : il a plu non stop toute la semaine ! J’ai donc cherché ce que je pouvais prendre en photo à la maison. J’ai hésité à sortir quelques petits œufs en chocolat de leurs emballages mais ça aurait compromis ma future table de Pâques. Alors, j’ai opté pour une tradition de Pâques typique de la Drôme : la pogne.

Cette brioche légèrement parfumée à l’oranger est en effet le dessert traditionnel du déjeuner de Pâques. Cette préparation riche en œufs est bien adaptée pour ce jour de fin de Carême, période durant laquelle les œufs n’étaient pas consommés. Les pognes de Pâques sont plutôt des grands formats, à partager en famille ou entre amis. Bien sûr, il est possible de déguster des pognes toute l’année et en toutes circonstances, mais on la retrouve souvent pour accompagner des moments de partage. Et la tradition pascale de la pogne reste bien ancrée dans ma région.


Pour découvrir ce que Pâques inspire aux autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : ce week-end de Pâques sera familial pour moi. Je n’aurai pas beaucoup de temps à consacrer à mon ordinateur. Je ne sais pas quand je pourrai valider les commentaires qui n’apparaissent pas immédiatement, mais je le ferai le plus rapidement possible.

[Ardèche] une balade à la préhistoire sur les hauteurs de Soyons

Si je vais assez souvent me promener sur le massif de Crussol, je vais plus rarement jusqu’à son petit frère, le massif de Soyons. Ils ont pourtant beaucoup de points communs et sont issus du même plissement géologique, bordant tous les deux la « vallée morte », l’ancien lit du Rhône. Soyons est dominé par un vestige féodal, la Tour Penchée, lui même installé sur un ancien oppidum gaulois. Aller se promener sur le massif de Soyons, c’est à la fois une pause nature et un saut dans le passé, jusqu’aux temps lointains de la préhistoire.

à travers une fenêtre dans la végétation, on voit la vallée du Rhône et le massif montagneux de la forêt de Saoû
Vue sur la vallée du Rhône et la forêt de Saoû depuis le massif de Soyons

Une balade sur le massif de Soyons

Dans la forêt au pied de la Tour Penchée pour profiter de l’ombre

La dernière fois que j’étais allée à Soyons, il ne faisait pas très beau. Cette fois, la météo était très printanière, et le soleil brillait. J’avais comme idée de visiter les grottes. Aussi, après avoir laissé la voiture au parking, j’ai commencé l’ascension des quelques 300 marches qui permettent d’accéder à l’entrée du site archéologique. C’est aussi ce chemin que l’on emprunte pour aller jusqu’au plateau de Malpas et à la Tour Penchée. Cette fois, je me suis contentée de l’observer de loin.

branche d'arbre en fleurs
Au bord du chemin, les arbres sont fleuris

C’est après la visite des grottes que j’ai fait une jolie balade dans la forêt qui couvre le massif. J’ai en effet choisi d’emprunter ce chemin pour me rendre à pied au cœur du village où se trouve le musée archéologique. J’ai ainsi pu marcher à l’ombre des arbres, même si à cette période de l’année, les feuillages n’étaient pas encore présents. C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de profiter de jolis points de vue sur la vallée du Rhône, le fleuve ayant une jolie couleur bleue sous le soleil.

un chemin de terre dans la forêt
Les chemins se faufilent entre les arbres dans la forêt
une vue sur la vallée du Rhône
Apercevoir le Rhône et la plaine de Valence depuis les hauteurs du massif de Soyons

Sur le Serre de Guercy, une vue à 360 degrés

Je ne suis pas cette fois montée jusqu’à Serre de Guercy, mais les chemins qui parcourent le massif de Soyons permettent d’y accéder assez facilement depuis le chemin des grottes. De là-haut, on domine la vallée morte, mais surtout on bénéficie d’un panorama à 360 degrés sur les environs. C’est à mon avis l’un des plus jolis points de vue sur la Tour Penchée.

vue sur la Tour Penchée de Soyons en Ardèche
La Tour Penchée vue depuis le Serre de Guercy – un jour avec beaucoup de pollution – janvier 2017
vue sur la Tour Penchée de Soyons en Ardèche, et le plateau de Malpas
Le plateau de Malpas et la vallée du Rhône, vus depuis le Serre de Guercy
un jour avec beaucoup de pollution – janvier 2017

La découverte du site archéologique

Les grottes, dans les pas de Néandertal

Comme je le disais, ce qui m’avait amenée sur le massif de Soyons, c’était la perspective de (re)visiter les grottes. J’y étais déjà venue en octobre 2011, quelques mois après mon arrivée dans la Drôme, mais j’en avais un souvenir très flou. Il faut dire que ce jour-là, j’étais accompagnée de 5 enfants et adolescents (Mr 1er, Mr 2e, Melle 3e et deux de leurs cousines). Je pense que j’avais passé plus de temps à surveiller tout ce petit monde qu’à m’intéresser à la visite.

le logo du site archéologique de Soyons Grottes et Musée, qui représente une tête de mammouth
J’aime beaucoup le logo du site archéologique de Soyons avec son mammouth sympathique

Les grottes de Soyons (on en connait actuellement 8) ont été utilisées à la préhistoire comme abri par les hommes de Néandertal. Plus tard, certaines ont servi de sépultures au néolithique. C’est cependant sur la période Néandertal qu’elles sont le plus intéressantes et les archéologues qui continuent à fouiller y ont fait d’importantes découvertes. Celles-ci nous aident à mieux comprendre Néandertal qui était beaucoup plus évolué qu’on l’a longtemps pensé. Loin de l’image simiesque, Néandertal était une vraie civilisation. Ainsi, les fouilles nous ont permis d’apprendre qu’il avait découvert comment faire du feu, mais aussi qu’il utilisait des outils pour chasser, préparer sa nourriture ou encore coudre. A Soyons, on a pu trouver aussi des traces de cannibalisme à l’époque de Néandertal (et c’est le cas sur seulement 10 autres sites en Europe), même si on ne sait pas (encore ?) en expliquer les raisons (parmi les hypothèses : un rituel pour s’approprier les capacités de ses ennemis ou d’un membre éminent de la communauté ou encore le manque de nourriture). On a aussi retrouvé de nombreux os d’animaux, permettant de se faire une idée très précise de la faune qui peuplait les environs à la préhistoire : mammouths, ours des cavernes, hyènes, lions des cavernes…

La visite permet de découvrir deux des grottes de Soyons, la grotte de Néron (rien à voir avec l’empereur romain : c’était le nom du chien qui a trouvé l’entrée au XIXe siècle) et le trou du Renard (parce qu’on y a découvert un squelette de renard…). Dans la première, des reconstitutions ont été installées, permettant de se faire une idée à taille réelle à la fois de nos « cousins » Néandertal (qui nous ont légué entre 2 et 4% de leur ADN) et des animaux qu’ils pouvaient croiser tandis que le guide montre divers artefacts retrouvés dans la grotte pour appuyer ses propos. Dans la seconde grotte, le visiteur peut surtout admirer de très belles concrétions géologiques : draperies, fistuleuses, stalactites et stalagmites. Avec un peu de chance (et cela a été mon cas), vous apercevrez aussi quelques minuscules chauve-souris.

dans une grotte, on aperçoit des mannequins représentants des hommes préhistoriques ainsi qu'un ours et un lion des cavernes
Petit coup d’oeil à la grotte de Néron à travers la grille (les photos sont interdites dans les grottes)

Le musée et son mammouth

Après la visite des grottes, je suis allée dans le village de Soyons pour visiter le petit musée archéologique qui est compris dans le billet d’entrée des grottes. Dans trois petites salles, on peut voir des fossiles préhistoriques ainsi que des artefacts taillés par l’homme à la préhistoire dont la plus grande partie a été retrouvé dans les environs (quelques fossiles viennent de régions plus lointaines). On peut également admirer une mosaïque datant de la période gallo-romaine, ainsi que quelques pierres sculptées. Mais ce qui m’a le plus marquée, c’est le mammouth (enfin demi mammouth serait plus exact car il n’y a que l’avant). Si les squelettes de mammouth ne sont pas rares, les conditions de découverte de celui-ci sont plutôt amusantes. C’est en effet un habitant de Soyons qui l’a découvert par hasard sous sa maison en creusant pour aménager sa cave (et c’est pour cela que le logo du site archéologique est un mammouth).

tableau présentant des silex taillés
Présentation old school des silex taillés trouvés à Soyons
dents de bébé mammouth
J’ai appris au cours de ma visite que le bébé du mammouth s’appelle un mammoutheau et que le mammouth a 6 poussées de dents par cavité dentaire au cours de sa vie.
squelette fossile de mammouth
Le fameux mammouth de Soyons


Soyons – Ardèche – avril 2025


(*) Les grottes et le musée archéologique se visitent avec le même billet. Il est conseillé de se rendre d’abord aux grottes, au pied desquelles se trouve un parking. Le stationnement dans le village, aux ruelles étroites, est déconseillé.
Attention, pour accéder aux grottes, il faut monter environ 300 marches et faire une petite marche d’approche. Les visites de la grotte de Néron et du trou du Renard sont exclusivement guidées et le départ se fait environ toutes les 30 minutes à la grotte de Néron. L’horaire de la prochaine visite est affiché sur place, et l’achat des billets se fait sur place. L’ensemble des informations est à retrouver sur le site internet des grottes de Soyons.
Pour rejoindre le musée depuis les grottes, il est possible de passer par la forêt ou de redescendre pour longer la route (très passante).

un chat gris sur des marches en pierre
En traversant le village pour aller au musée, on peut croiser des habitants sympathiques

Le massif de Soyons offre de nombreuses possibilités de randonnées. L’accès à la Tour Penchée depuis les grottes est assez facile. Si vous voulez vous y rendre directement, et que vous vous stationnez au parking des grottes, il faudra aussi passer par la montée des 300 marches. On trouve de nombreuses orchidées sauvages au printemps sur le massif de Soyons. Des balades sont organisées par la communauté de communes pour découvrir cet espace naturel.

une tour médiévale en ruine
La Tour Penchée de Soyons

[projet 52-2025] semaine 15 – matin

Cette semaine, le projet 52 nous demande d’être matinal pour montrer à quoi peut ressembler ce moment de la journée. J’aurais pu montrer le lever du soleil car nous sommes à cette saison où il arrive à une heure où je suis à la maison, et réveillée. J’y jette donc un œil chaque matin par la fenêtre qui donne à l’est, et c’est un de mes plaisirs quotidiens. Mais ce qui caractérise pour le plus le matin, c’est le petit déjeuner, et le café qui va avec. Jamais je ne débute la journée sans ma tasse bien chaude, tout juste coulée de ma machine à expresso (qui fonctionne avec du vrai café moulu et pas des dosettes). Bien entendu, il faut quelque chose pour accompagner ce café. Et là, c’est nettement plus variable en fonction de ce que j’ai à la maison. Cela peut être du pain avec de la confiture, des biscuits secs, un part d’un gâteau maison ou des crêpes quand j’en ai fait la veille.

Craquantes en bordure et moelleuse au milieu, les crêpes comme je les aime !


Pour voir à quoi ressemblent les matins des autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

[Ardèche] une promenade souterraine à l’aven d’Orgnac

Lors de la dernière édition du salon Destination Ardèche (un salon annuel pour découvrir les nombreuses possibilités de balades et visites dans le département), j’avais échangé avec l’équipe de l’Aven d’Orgnac. Je ne connaissais ce grand site de France que de nom alors que ce n’est qu’à 1 heure et demie de route de chez moi (mais en même temps, la région est si riche qu’il y a pléthore de lieux à découvrir dans un tel rayon !). Ils m’ont donc invitée à venir voir sur place la grotte mais aussi la cité de la préhistoire. J’ai profité d’un dimanche un peu gris avant que la saison ne commence vraiment pour m’y rendre.

un bassin dans un jardin en terrasse
Avec du soleil, le jardin doit être vraiment agréable

Descendre 120 mètres sous terre

J’avais choisi d’arriver tôt pour suivre la première visite du matin, à l’ouverture du site. En effet, le temps maussade a tendance à pousser les visiteurs vers les lieux couverts et je voulais autant que possible éviter la foule. Le calcul s’est avéré bon : nous étions 7 visiteurs pour découvrir la grotte (le guide nous a glissé que la veille, dans l’après-midi, il avait eu des visites avec une soixantaine de personnes). C’est donc dans d’excellentes conditions que j’ai pu apprécier les merveilles souterraines de l’Aven d’Orgnac.

un escalier en tunnel descend sous terre
En chemin vers les entrailles de la terre !

Après une courte introduction sur la topologie de la grotte, nous entrons dans le vif du sujet et un premier escalier qui descend vers la première salle de l’aven. En tout, nous descendons un peu plus de 700 marches pour arriver 120 mètres sous la surface. Le premier escalier est un tunnel qui a été creusé pour l’ouverture de la grotte au public en 1939, seulement 4 ans après la première exploration de la grotte par Robert de Joly et ses acolytes. Il faut dire que l’entrée naturelle n’est praticable que pour des spéléologues bien équipés. En effet, un aven est une grotte dont l’entrée est verticale. L’entrée naturelle d’Orgnac est un trou qui se situe au milieu des chênes verts qui peuplent les environs, et qui mène à la première salle de la grotte dont le plafond s’élève à près de 30 mètres, tout en se situant à une cinquantaine de mètres sous la surface.

Quand nous arrivons dans la première salle, l’émerveillement est total. La lumière du matin passe à travers l’entrée naturelle de la grotte et la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur produit une brume mystique. Face à nous, une immense salle avec de superbes concrétions déploie ses grandes dimensions : plus de 120 mètres de long pour presque 75 mètres de large. Avec la pluie des semaines et des jours précédents, la grotte est particulièrement active. L’eau coule, goutte, ruisselle. Les concrétions brillent des cristaux nouvellement déposés.

stalagmites en forme de piles de pancakes
Magie des concrétions verticales

Nous continuons notre périple souterrain, tandis que notre guide nous explique comment la grotte s’est formée ainsi que l’histoire de sa découverte et de son aménagement au début du XXe siècle. La descente se poursuit au fil des salles. Partout où le regard se pose, les sculptures naturelles sont impressionnantes par leur taille et magiques par leurs détails. Moi qui aime les découvertes souterraines, je suis sous le charme. Stalactites, stalagmites, draperies, piliers : tout semble démesuré. Nous pouvons même admirer l’eau au travail. A plusieurs endroits, les gouttes tombent du plafond sur une stalagmites en produisant un splash dans la petite flaque au sommet. Le spectacle est hypnotisant.

Nous arrivons au bout des 700 marches. Nous sommes 120 mètres sous la surface. La dimension des salles est toujours aussi impressionnantes. Dans le fond, un mannequin de taille adulte nous donne une idée de l’échelle : nous sommes clairement minuscules dans ce monde souterrain exceptionnel. Avant d’assister au son et lumière qui anime la dernière salle, le guide nous fait expérimenter l’écho des lieux en nous invitant à lancer tous ensemble un hé-ho. Celui-ci reste suspendu dans les airs durant de longues secondes. Après le spectacle, la visite s’achève. Cela fait bientôt 1 heure et demie que nous avons pénétré dans cet univers souterrain (normalement, la visite est annoncée pour durer 1 heure, mais notre guide nous a permis de prendre notre temps car nous étions peu nombreux et le seul groupe présent dans la grotte ce matin-là). Il est temps de remonter à la surface en empruntant les ascenseurs.

concrétions souterraines de l'Aven d'Orgnac
Le cœur de Robert de Joly, l’inventeur de l’Aven d’Orgnac, est conservé dans la grotte, dans une urne installée sous les draperies des grandes orgues d’Orgnac

Profiter de la cité de la Préhistoire et des environs

Après la visite de la grotte, je suis allée faire un tour à la cité de la Préhistoire. C’est l’occasion de (re)découvrir la faune qui peuplait l’Ardèche il y a fort longtemps, mais aussi de faire un état des lieux des découvertes archéologiques et de nos connaissances actuelles sur la vie des hommes préhistoriques. C’est un voyage dans le temps depuis l’époque des Prénéandetaliens, qui ont occupé le site il y a 350 000 ans, jusqu’au néolithique 5500 ans avant notre ère et les dernières traces d’occupation préhistorique dans les grottes avoisinantes. Toute occupée à lire les différents cartels, je n’ai même pas pensé à prendre des photos ! J’ai trouvé que les outils de médiation étaient très bien faits, avec beaucoup de manipulations accessibles même aux enfants. J’ai ensuite profité du snack du site pour une pause déjeuner rapide. J’ai même réussi à m’installer sur la terrasse au milieu des chênes verts alors que le ciel se couvrait de plus en plus.

Une forêt de chênes verts s’étend tout autour de l’Aven d’Orgnac


(*) Les conditions de visite sont à retrouver sur le site internet de l’Aven d’Orgnac. Il faut compter 1 heure pour la visite guidée de la grotte et 1 heure pour la cité de la préhistoire. A certaines périodes de l’année, des médiateurs proposent des ateliers à la cité de la préhistoire pour expérimenter les techniques préhistoriques, par exemple pour faire du feu. Attention, en période estivale, surtout les jours de pluie, il est fortement conseillé de réserver sa visite sur internet afin de s’assurer de pouvoir entrer dans la grotte en raison de la forte affluence.
Sur place, un snack propose une restauration rapide faite maison à base de produits frais.
En dehors des visites de la grotte, il est aussi possible d’y faire de la spéléologie, des dégustations de vin ou d’y assister à un concert. Cette dernière expérience me tente beaucoup d’ailleurs, peut-être une affaire à suivre donc !


Sur la route, faire un arrêt à Aiguèze

Depuis Valence, la route que m’a fait suivre le GPS pour aller jusqu’à l’Aven d’Orgnac m’a fait passer par Pont Saint Esprit et Aiguèze dans le Gard. En y passant le matin, je me suis dit que je m’y arrêterais au retour. C’est ce que j’ai fait à Aiguèze. Je connaissais déjà ce village, classé parmi les plus beaux de France et situé à la sortie des Gorges de l’Ardèche, sur la rive droite de la rivière. En effet, un copain m’avait conseillé d’y faire un saut lors de mon tout premier passage dans les Gorges de l’Ardèche au printemps 2017. Le village étant essentiellement piéton, il faut se stationner sur l’un des deux grands parkings situés aux abords.

paysage de vignes avec un village ancien au fond
Aiguèze est dans un terroir viticole et le village est entouré de vignes
paysage de vignes avec un village ancien au fond
En arrivant à pied depuis le parking, on profite d’une jolie vue sur le village.

Ce dimanche là, il y avait un vide grenier organisé dans les petites ruelles charmantes. Il y avait aussi beaucoup de monde, et je n’ai pas eu l’occasion de prendre beaucoup de photos. J’ai par contre longuement profité de la promenade au pied de l’ancien château fort perché sur son rocher. De là, la vue sur la rivière Ardèche est impressionnante : elle forme en effet un dernier coude au niveau des falaises de sa rive sud avant de quitter complètement les gorges. Comme il avait beaucoup plu les jours précédents, le débit était très important et le niveau de l’eau était très élevé. D’ailleurs, la rive d’en face avait partiellement disparu sous les flots.

ruelle de village bordée de maisons en pierres
une des rares rues calmes du vieux village d’Aiguèze ce jour de vide grenier
une rivière en crue entre un village et une falaise
La vue sur la rivière Ardèche en crue depuis le village d’Aiguèze


J’ai écourté ma balade à Aiguèze car la pluie qui menaçait depuis un moment a commencé à tomber. Le temps d’arriver à Pont Saint Esprit, il pleuvait très fortement. Aussi, je ne m’y suis pas arrêtée mais j’ai noté de prendre le temps de découvrir cette cité au bord du Rhône une prochaine fois.


Aven d’Orgnac – Ardèche & Aiguèze – Gard
mars 2025


L’Aven d’Orgnac est situé dans le secteur des Gorges de l’Ardèche, il y a donc de très nombreuses autres grottes à visiter. Vous en trouverez quelques-unes dans l’article sur une journée dans les Gorges de l’Ardèche. Lors d’un précédent séjour (avant que cette version du blog n’existe), j’avais aussi visité la Grotte Chauvet 2 qui est vraiment à voir au moins une fois.
J’ai encore plusieurs grottes que j’ai prévu de visiter dans ce secteur. Je vous en reparlerai donc.


(*) L’invitation à venir découvrir l’Aven d’Orgnac constitue une collaboration commerciale non rémunérée. J’ai cependant vécu l’expérience d’un visiteur tout à fait ordinaire : j’ai seulement « payé » mon billet d’entrée avec un bon cadeau qui m’avait été offert. Et je peux affirmer qu’Orgnac est entrée dans mon top 5 personnel des plus belles grottes à concrétions que j’ai eu l’occasion de visiter.

[projet 52-2025] semaine 14 – ciel

Cette semaine, le projet 52 nous demande de lever les yeux et de regarder vers le ciel. J’apprécie beaucoup les jolies couleurs des levers et des couchers de soleil. J’aime aussi observer les phénomènes un peu moins ordinaires comme des aurores boréales ou encore une comète dans le ciel drômois à l’automne dernier. Ces derniers jours, le ciel nous a gratifiés de nuances de gris, balayées par un fort vent pour laisser place à un beau bleu, et j’aurais pu y trouver de l’inspiration. Mais finalement, ce n’est pas vraiment le ciel en lui-même que j’ai envie de vous montrer mais ce qu’on peut y trouver.

Samedi dernier, j’étais sur la route quand, de loin, j’ai vu les voitures ralentir, s’arrêter, comme si quelque chose venait de se passer. J’avoue avoir d’abord pensé à un accident. Mais en approchant, il n’en était rien. Et en voyant du coin de l’œil ce qu’il se passait, je me suis moi aussi arrêtée sur le bas côté. Dans un champ, des dizaines de cigognes étaient posées. Le très fort vent du nord gênait leur progression et elles avaient du mal à redécoller de leur pause. Je suis restée un moment à les regarder, tant au sol que s’envolant, cherchant à reprendre de l’altitude malgré les violentes rafales (j’ai regardé ensuite les relevés météo et à ce moment-là, le vent moyen était autour de 60 km/h avec des rafales à 100 km/h).

des cigognes s'envolent d'un champ fraichement labouré
Chabeuil – Drôme – 29 mars 2025


Pour découvrir ce qui se cache dans le ciel chez les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

[Ardèche] du street-art sous le pont des Lônes

Avant de me rendre à Charmes sur Rhône pour découvrir le domaine Mirabel Charmis, j’ai profité d’une éclaircie pour aller refaire un tour sous le pont des Lônes à Soyons. Sous les arches de ce pont routier qui enjambe le cours principal du Rhône, mais aussi de nombreux bras secondaires (les fameuses lônes), on trouve en effet un des plus beaux spots de street art de la région. Situé en pleine nature, un peu au milieu de nulle part, les arches du pont des Lônes sont un terrain de jeu privilégié des street-artistes de la région, et en particulier du collectif valentinois Sorry Graffiti. Régulièrement, ils investissent l’une des arches à plusieurs, avec un code couleur homogène et produisent d’immenses fresques sur une thématique.

Je me suis rendue compte que cela faisait bientôt 2 ans que je n’étais pas allée faire un tour dans ce secteur. Comme il fallait s’y attendre, les fresques avaient beaucoup changé, et une fois de plus, c’était génial de pouvoir prendre le temps d’admirer les différentes œuvres. Malgré une luminosité peu flatteuse, j’ai pris quelques photos que je vous propose ici en mode portfolio.

Extraits des fresques réalisées par les artistes du collectif Sorry Graffiti
sous le pont des Lônes

Pont des Lônes – Soyons – Ardèche – mars 2025


Si vous voulez jeter un œil à de précédentes fresques réalisées à cet endroit, vous pouvez aller regarder :