[projet 52-2025] semaine 26 – spécialité

Cette semaine, dans le projet 52, il est question de spécialité. Bien entendu, ce terme peut s’appliquer à n’importe quel domaine. Mais je pense que vous ne serez pas très surpris si je vous dis que j’ai aussitôt pensé « spécialité culinaire ». Et forcément, j’ai voulu proposer quelque chose de local. Le souci, c’est que je vous ai déjà présenté il n’y a pas si longtemps la pogne, et que pour ce qui concerne le Suisse, j’ai même publié une recette. Comme nous approchons de l’été et que la saison des barbecues et des apéritifs en terrasse a commencé, j’ai pensé aux olives de Nyons. Mais si elles sont délicieuses, je n’ai pas réussi à les rendre photogéniques. Alors, il ne me restait quasiment plus que la star de Montélimar : le nougat ! Et ça tombe bien car j’en ai repéré dans le distributeur de friandises au bureau…


Pour découvrir les spécialités des autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : à cette période de l’année, je passe moins de temps dans la journée devant l’ordinateur. Aussi, il est possible que les commentaires qui sont en attente de validation (modération) ne soient publiés que tard ce soir ou même demain.

[Drôme] découvrir la nature depuis la rivière, une croisière sur l’Isère

Si vous êtes à la recherche d’une expérience originale, calme et paisible, que vous voulez passer un moment à la fois contemplatif et instructif, je vous propose d’aller faire une croisière sur l’Isère avec le bateau à roue du Royans-Vercors. C’est une activité qui me faisait de l’œil depuis que je suis arrivée dans la Drôme, et que j’ai donc mis une douzaine d’années à aller vivre. Je n’ai qu’un seul regret : ne pas avoir tenté l’aventure avant. Venez, je vous emmène pour une découverte des berges de la rivière depuis l’eau.

sur une rivière entourée de rives boisées, un bateau de type bateau à roue à aube est amarré à quai
Le bateau à roue Royans-Vercors à l’embarcadère de Saint Nazaire en Royans

Naviguer sur la Bourne et l’Isère

Le départ de la croisière sur le bateau à roue Royans-Vercors se fait depuis Saint Nazaire en Royans. L’embarcadère est au pied de l’aqueduc qui emmène les eaux de la Bourne vers la plaine de Valence. Il est conseillé de réserver car le nombre de places est (très) limité et l’activité prisée, en particulier en été. C’est d’ailleurs parce que je ne m’y étais jamais prise à temps pour réserver que je n’avais pas encore fait cette expérience. Cette fois, j’ai profité d’un samedi matin où j’étais réveillée tôt pour me présenter à l’ouverture du comptoir, en me disant que comme nous étions en basse saison, j’arriverai sans doute à avoir une place dans la journée. C’était une bonne pioche puisqu’il restait encore des places pour la croisière qui débutait peu après.

les arches monumentales de l'aqueduc de Saint Nazaire en Royans au dessus de la rivière Bourne
La croisière débute au pied de l’aqueduc de Saint Nazaire en Royans

Une fois les passagers tous embarqués, et installés, la croisière débute. Il y a des places sur le pont supérieur en extérieur ou à l’abri du pont inférieur. J’avais choisi une place en haut, le long de la rambarde, bien décidée à profiter pleinement des paysages.

De Saint Nazaire en Royans à La Sône

Le départ se fait au pied de l’aqueduc de Saint Nazaire en Royans. La croisière est commentée en direct. Ainsi la guide adapte son discours aux observations en temps réel, indiquant par exemple aux passagers les oiseaux que l’on aperçoit. Les informations données sont claires, et permettent de comprendre la géographie, l’utilité passée de la rivière mais aussi la biodiversité qui l’habite. Après avoir fait quelques centaines de mètres sur la Bourne, le bateau rejoint l’Isère qu’il va remonter sur plusieurs kilomètres entre les barrages de Saint Hilaire du Rozier et de Beaumont en Royans, avant de faire demi-tour devant La Sône.

le village de La Sône depuis la rivière Isère
En arrivant au niveau du village de La Sône
une pile de l'ancien pont suspendu de La Sône
L’ancien pont suspendu de La Sône a été détruit lors de la seconde guerre mondiale, il n’en reste plus que les piles et quelques câbles.
Le château de La Sône depuis la rivière Isère
Depuis la rivière, on voit bien le château de La Sône
vue sur la grande cascade du jardin des fontaines pétrifiantes à La Sône
On longe le Jardin des Fontaines Pétrifiantes

Je dois avouer que mon voyage a été essentiellement contemplatif car je connaissais déjà l’histoire de la rivière, des villages qui la bordent ou encore de la façon dont on cultive ici la noix de Grenoble. Le rythme de la croisière est doux et permet d’observer les rives. On y découvre de nombreux oiseaux : des aigrettes garzettes, des hérons, des cygnes mais aussi des goélands. On aperçoit quelques ragondins qui se glissent dans l’eau. On jette un œil aux roselières. J’ai même aperçu une petite cascade de tuf un peu cachée dans la végétation.

un kayak sur la rivière Bourne au pied d'un rocher rouge
A Saint Nazaire en Royans, certaines roches sont très chargées en fer et prennent une couleur rouge avec l’oxydation.
des oiseaux sur un haut fond de la rivière Bourne
sur les hauts fonds de la Bourne, les goélands et les aigrettes se reposent
des oiseaux sur la rive de la rivière Isère
Au bord des roselières de la rivière Isère
une petite cascade dans la végétation
Une cascade de tuf un peu cachée dans la végétation. Je pense que c’est une de celles que l’on peut voir depuis le sentier du Martin Pêcheur à Saint Roman.
deux nids de hérons dans les arbres
Il y a une héronnière sur les bords de l’Isère. Regardez bien et vous verrez deux nids dans les arbres. On aperçoit même les hérons dedans.
vue sur le Vercors depuis la rivière Isère
En revenant vers Saint Nazaire en Royans, on bénéficie d’une très belle vue sur les Monts du Matin.
au bord de la rivière, 6 aigrettes garzettes prennent leur envol
Six aigrettes s’envolent au moment où nous arrivons

Alors que nous sommes en vue du pont de Saint Hilaire du Rozier, le bateau tourne pour remonter la Bourne et revenir au port. La balade touche à sa fin. Cela fait 1 heure et demie que nous sommes partis. La croisière s’est écoulée tout en douceur, un moment un peu hors du temps.

le pont de Saint Hilaire du Rosier sur la rivière Isère
Le pont de Saint Hilaire du Rozier relie la Drôme à l’Isère
la jonction des eaux grises de l'Isère et des eaux vertes de la Bourne
A la jonction des deux rivières, la différence de couleur entre les eaux vertes de la Bourne et celles grises de l’Isère est frappante. La Bourne comporte beaucoup de microalgues, tandis que l’Isère est chargée en alluvions.


Informations pratiques : il est fortement recommandé de réserver en amont via le site internet du bateau à roue Royans-Vercors. Les horaires des différentes croisières et les périodes où le bateau est à l’hivernage y sont aussi détaillés.


Bonus – découvrir Saint Nazaire en Royans

En complément de la croisière sur la rivière avec le bateau à roue, j’ai fait un tour dans Saint Nazaire en Royans. J’avais déjà visité l’aqueduc d’où l’on a une vue à 360 degrés sur les environs. Cette fois j’en ai profité pour me balader le long de la rivière, dans des paysages très bucoliques. Et puis, par hasard, j’ai découvert quelques fresques de street art. Un festival, nommé Graff en Vallée, y a eu lieu à l’été 2024 (et une nouvelle édition est prévue cette année).

les rives boisées de la rivière s'y reflètent
Au bord de la Bourne
les rives boisées de la rivière s'y reflètent, et on aperçoit le Vercors dans le fond
Au fond, le Vercors se dessine avec l’entrée des Gorges de la Bourne
fresque de street art représentant une tête de loup bleu
Graff en Vallée, fresque de street art
fresque de street art représentant un personnage mi femme mi cyborg
Graff en Vallée, fresque de street art


Saint Nazaire en Royans – Drôme – mai 2025


A proximité de Saint Nazaire en Royans, vous pouvez :


Pour d’autres balades en bateau sur les rivières, je vous emmène :

[projet 52-2025] semaine 25 – musique

Vous l’avez compris, le thème « musique » de cette semaine pour le projet 52 ne tombe pas vraiment par hasard. Nous sommes en effet le 21 juin et c’est la fête de la musique. Ce qui me complique un peu la tâche par contre, c’est que les concerts autour de chez moi auront lieu ce soir. J’ai donc pensé aller faire un tour dans mes archives, en remontant le temps pour trouver un évènement musical auquel j’ai assisté. Le hic, c’est que le dernier concert auquel j’ai assisté, c’était l’été dernier au Festival Mozart. Mais, à la fin du mois de mars, je suis allée à Lyon pour voir un autre style de spectacle musical. Avec Melle 3e, nous sommes allées à la LDLC Arena voir Molière, l’Opéra Urbain, une comédie musicale inspirée de la vie du célèbre auteur.

C’était parti d’un « chiche » lancé à Noël. Nous faisions un blind test Comédies Musicales, et la seule chanson que nous n’avons pas identifiée était issue de celle sur Molière. En cherchant des informations dessus, nous avons vu que cela passait à Lyon fin mars. Il n’a pas fallu longtemps pour que cela se transforme en « et si on y allait ? », concrétisé par l’achat des billets fin janvier (histoire de s’assurer que Melle 3e était disponible par rapport à ses examens). C’était l’occasion de réaliser un vieux souhait d’aller voir une comédie musicale. Et même si ce ne sera jamais notre comédie musicale préférée, nous avons passée une très bonne soirée devant un spectacle de qualité mené par une troupe avec une énergie phénoménale.

une salle de spectacle pendant que les spectateurs commencent à arriver
en attendant le début du spectacle à la LDLC Arena


Pour découvrir comment les autres participants font de la musique, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : c’est le début de l’été et j’ai pas mal de choses prévues aujourd’hui « dans la vraie vie ». Aussi, il est possible que les commentaires qui sont en attente de validation (modération) ne soient publiés que tard ce soir ou même demain.

[Drôme] 2 lieux atypiques à découvrir à La Baume d’Hostun

Je vis à côté de Valence et je ne cesse de vous parler par ici de la richesse de ce territoire drômois (et de son voisin ardéchois). Il faut dire que même lorsque je crois commencer à vraiment bien connaître ce qu’il y a et ce qu’il se passe autour de chez moi, je ne suis pas à l’abri d’une découverte originale. Et au début du mois, ce sont deux lieux atypiques que j’ai pu visiter à La Baume d’Hostun, un petit village à une vingtaine de kilomètres de Romans. J’ai en effet été invitée par Valence Romans Tourisme, en même temps qu’un groupe de créateurs de contenus locaux, à venir découvrir la Ferme Intégrale et le tiers-lieu Le Chalutier.

derrière un champ de foin et une rangée d'arbres on devine la silhouette du Vercors
La Baume d’Hostun est un petit village drômois, situé au pied du Vercors dans la vallée de l’Isère.

La Ferme Intégrale, producteur en aquaponie

Une ferme originale

J’avais repéré les serres de la Ferme Intégrale depuis quelques temps. Je les longe en effet lorsque je me rends dans le Royans, et il est difficile de ne pas les voir. J’avais également échangé avec eux lors de la dernière édition du festival Valence en Gastronomie, et cela avait piqué ma curiosité. J’étais donc ravie de cette occasion proposée par Valence Romans Tourisme d’en savoir plus sur la Ferme Intégrale.

le logo de la Ferme Intégrale dans un environnement fleuri

Il faut dire que c’est une ferme très atypique qui produit des légumes, mais aussi du poisson. En effet, la Ferme Intégrale travaille selon la technique de l’aquaponie. Ce système est l’héritier contemporain de la façon dont les Aztèques cultivaient le maïs et les haricots sur des îles artificielles flottant à la surface de petits lacs de montagne, mais aussi de la façon dont en Chine on associe pisciculture et culture du riz depuis 1700 ans. Aujourd’hui, l’intérêt pour l’aquaponie est grandissant, en particulier pour imaginer ce que pourrait être la production alimentaire de demain. Les principaux tests sont plutôt liés à l’envie de développer une agriculture urbaine. Ainsi des promoteurs immobiliers ont créé des fermes verticales en aquaponie lors de la création de nouveaux ensembles urbains.

salades poussant en hydroponie
Plantations de salades dans la serre

La Ferme Intégrale n’est pas vraiment urbaine, mais son emplacement ne doit rien au hasard. Située à la sortie de l’autoroute, elle est facile d’accès. Mais surtout, elle est à quelques centaines de mètres de l’Isère et au dessus d’une nappe phréatique qui n’est pas sujette aux sécheresses. L’autre originalité de la Ferme Intégrale, c’est le choix du poisson. Si la plupart des fermes aquaponiques font grandir des truites, ici, c’est le sandre qui a été choisi. En effet, ce poisson ne nécessite pas une eau trop fraîche, ce qui limite la nécessité de refroidir l’eau. Quant aux serres, elles ne sont pas chauffées mais un système de monitorage permet de gérer au mieux les ouvertures et rideaux pour maintenant la température idéale.

une serre de maraichage
Dans la serre

Mais l’aquaponie, c’est quoi ?

Pour mieux comprendre cette ferme si particulière, il faut que je vous parle un peu de l’aquaponie. C’est un écosystème construit autour de la circulation de l’eau entre les bassins des poissons de la pisciculture et les bassins des légumes dans la serre. L’eau de la pisciculture se charge en ammoniaque à cause des déjections des poissons. Une fois les boues séparées, elle passe aux UV pour détruire virus et bactéries avant d’être biotraitée par des bactéries pour dégrader l’ammonique en nitrite puis en nitrate. On y ajoute un peu de fer et on obtient alors une eau chargée de nutriments qui va servir pour faire pousser les plantes. Celles-ci sont installées sur dans des petits godets ou des rigoles contenant du substrat, et posées sur des radeaux flottant à la surface des bacs. L’eau chargée en nitrates est régulièrement oxygénée puis envoyée dans les bassins de la serre. Une circulation d’eau est créée et l’eau est récupérée en sortie de bassin, appauvrie de plus de 75% des nitrates qu’elle contenait en arrivant. Elle est alors prête à être réinjectée dans les bassins des poissons.

culture en hydroponie d'aneth
Les légumes sont cultivés sur des radeaux flottant à la surface de bassins remplis d’eau (ici de l’aneth)

Vous l’aurez compris, il y a très peu de pertes dans l’ensemble du processus. A la Ferme Intégrale, la perte en eau (à cause de la transpiration des plantes) nécessite d’injecter 5 à 7 m3 d’eau dans le système lors des journées d’été les plus chaudes mais la plupart du temps, elle est négligeable. C’est de l’eau de pluie récupérée qui est utilisée généralement (de l’eau de forage s’il n’y pas eu assez de pluie pour remplir les récupérateurs). Au final, une fois le système lancé, la consommation d’eau est très faible.

C’est parti pour la visite

Après ces quelques explications générales sur l’aquaponie, nous sommes partis à la découverte des installations de la Ferme Intégrale. Nous avons vu depuis une plateforme d’observation les bassins des poissons qui restent dans la pénombre pour être dans les meilleures conditions pour la croissance des sandres. Ce n’est pas la partie la plus agréable à visiter car c’est très bruyant, à la fois chaud et humide et l’odeur est assez forte. Nous avons ensuite vu le stockage des aliments et constaté que la taille de ceux ci varie pour être adapté à la croissance du poisson (bémol écologique, l’aliment est produit en Bretagne par la coopérative Le Gouessant, un des plus gros producteurs d’alimentation animale en France et un spécialiste de la conduite d’élevage industriel). Les sandres arrivant à la ferme à l’état d’alevin (la reproduction du sandre est mal connue et une seule personne actuellement sait le faire en France, dans les Ardennes). Ils y grossissent pendant un an, jusqu’à atteindre 1 kg. Il leur aura fallu 1 kg d’aliment pour cela. Puis nous jetons un œil au laboratoire de levée des filets : un sandre d’1kg correspond à environ 800 grammes de filets. Le reste est revendu à un musher pour l’alimentation de ses chiens.

jeunes pousses plantées en rigole sur un radeau d'hydroponie
Les jeunes pousses sur un radeau en rigole

Nous partons ensuite dans la serre pour des explications détaillées sur la production des légumes. Ici, on ne cultive que des légumes feuilles car ils n’ont besoin que de nitrates pour pousser. Pour obtenir d’autres légumes, il faut d’autres nutriments dans l’eau et cela impliquerait de les ajouter (à noter toutefois qu’une toute petite production de tels légumes est faite en utilisant les boues résiduelles de l’eau issue des bassins des poissons). C’est vraiment très intéressant de voir comment tout est réalisé, depuis le moment où les graines sont semées jusqu’au légume prêt à être consommés. Le jour où nous y étions, il y avait pas mal de salades différentes, du chou kalé, des herbes aromatiques, etc. L’avantage de cette méthode de production, c’est que l’on peut avoir des légumes toute l’année et ainsi s’affranchir en partie de la saisonnalité. (Et, à mon avis, l’inconvénient outre l’aspect écologique lié au transport des alevins et de l’alimentation puis des produits, une partie étant envoyée à Rungis, c’est qu’on perd la notion de saison dans l’agriculture encore un peu plus).

rangs de salades en hydroponie
Rangées de salades
semis de basilic
Semis de basilic

Et si on goûtait ?

Nous avons terminé la visite par une dégustation des produits transformés directement à la ferme. En effet, en plus de vendre les filets de sandre frais et les légumes, la Ferme Intégrale a développé une petite gamme de produits directement travaillés sur place. Celui qui m’avait vraiment plu lorsque je l’avais goûté à Valence en Gastronomie, c’était le filet de sandre fumé. J’ai tout autant apprécié cette seconde dégustation. Moins gras et plus subtil que le saumon fumé, le sandre fumé peut être servi en dés dans une salade ou bien à l’apéritif. Nous avons aussi pu tester la nouveauté Sand’Rillette : une rillette de sandre et c’est un vrai coup de cœur gustatif. Enfin, nous avons pu goûter une tartinade à l’oseille. Ce n’est pas ma préférée car la préparation manque du petit goût acidulé qui fait tout le charme de l’oseille.

feuille de wasabino
Avant de quitter la serre, nous avons pu goûter le wasabino, un chou asiatique dont les feuilles ont la saveur du wasabi tout en gardant un côté très vert

(*) La Ferme Intégrale, 222 rue des Bleuets, 26 La Baume d’Hostun. Si vous souhaitez visiter, savoir où trouver leurs produits, ou en commander, rendez-vous sur le site internet de la Ferme Intégrale.

Le Chalutier, tiers lieu rural et citoyen

Une histoire singulière

Après la visite de la Ferme Intégrale, nous avons pris le chemin du Chalutier. Ce tiers lieu rural et citoyen est installé dans les locaux d’un ancien centre de convalescence des années 1950. Le centre a été construit sur des terres léguées à la Congrégation des Filles de la Charité par la veuve d’un propriétaire fermier qui n’avait pas d’héritier. Elles y construisent une maison de repos pour les jeunes filles ayant souffert de tuberculose mais qui ne sont plus contagieuses. Avec le recul de la tuberculose, le centre de convalescence s’ouvre à différentes suites de pathologies. Peu à peu, les Sœurs se désengagent aussi du quotidien du centre tout en restant propriétaires du centre Sainte Catherine Labouré.

une cour de maison desservie par un escalier
La cour de l’habitation d’origine

En 2021, les derniers patients quittent les lieux, devenus inadaptés aux pratiques de soin. Un projet de tiers lieu est monté : le Chalutier est né. L’association intègre les locaux peu après la fermeture du centre de convalescence. Les locaux, fonctionnels mais vieillots, n’ont pas eu le temps de se dégrader. Après nous avoir présenté l’histoire du lieu, Thomas qui nous accueille nous emmène le visiter. Il nous entraine de la cave au grenier, pour que nous nous rendions compte de l’état et du potentiel des lieux. Dans certaines parties des bâtiments, aujourd’hui inutilisées, la visite prend des allures d’urbex. Et notre imagination nous fait envisager des scénarios de films d’horreur.

Une architecture typique des établissements de soin de l’après-guerre

Parmi les éléments architecturaux remarquables, j’ai noté la terrasse avec sa pergola ainsi que la chapelle. Située au premier étage du bâtiment principal, ses fenêtres ont une forme originale et accueillent des vitraux au graphisme intéressant. Je n’ai pas (encore) réussi à trouver des informations à leur sujet, mais ils m’intriguent fortement.

une chapelle avec des vitraux contemporains
Dans la chapelle de l’ancien centre de soins Sainte Catherine Labouré de La Baume d’Hostun

Quelques détails des vitraux : le Saint Suaire, les clous de la Passion, et les dés des soldats romains tirant au sort les vêtements du Christ

Un parc immense

En plus du bâtiment, le Chalutier dispose d’un immense parc de presque 7 hectares. La promenade y est agréable et permet de bénéficier de jolis points de vue sur les contreforts du Vercors et sur la vallée de l’Isère. Comme il s’agit d’un ancien centre de suites de soins, les allées sont ponctuées de nombreux bancs. Ceux en ciment ont un charme désuet. Dans les prairies, j’ai pu repérer quelques orchidées, essentiellement des orchis pyramidaux à cette période de l’année. Enfin, nous avons aussi profité de l’ombre des grands tilleuls pour déjeuner dehors avec les occupants du Chalutier.

un banc en ciment couvert de mousse, au bord d'une prairie
Le charme désuet des anciens bancs en ciment
des tables et des chaises de jardin sous les arbres
l’heure du déjeuner

Un lieu de partage

Le Chalutier est un tiers lieu, voulu comme un lieu de partage. De nombreux évènements y sont organisés : marchés d’été à l’ambiance guinguette, concerts, etc. Ce sont aussi des espaces qui sont à louer pour les artistes et artisans ou encore un studio de répétition. Les profils des occupants sont variés, et nous avons pu le constater au fil des étages. Certains avaient laissé leurs clés à Thomas pour que nous puissions jeter un œil à leurs ateliers. J’ai ainsi découvert des univers très différents, de la poterie à la couture en passant pour la marqueterie ou les arts plastiques.

nature morte sur une étagère entre livres, bois flotté et carcasse de poisson en métal
L’univers gothique de Vinz Dupux
un atelier d'ébénisterie
un atelier de travail du bois
des tableaux en marqueterie dans l'atelier d'ébénisterie
Les réalisations en marqueterie de Julie, atelier Le bois d’à côté
un atelier de couture
L’atelier de Cécile, Sudoku & Chemises
des pots en céramique
Les poteries d’Ariane, Aria Terra

Après la visite, nous avons eu la chance de participer chacun à 2 ateliers. Nous avons fait un atelier d’art-thérapie, installés sous les arcades, en extérieur mais abrités de la pluie battante. Le but était de se focaliser sur les couleurs, le mouvement du pinceau ou de la brosse, et les effets produits, en particulier en superposant les couleurs ou ajoutant plus ou moins d’eau à la peinture acrylique, sans chercher à représenter quoi que ce soit. J’ai trouvé cet atelier très apaisant, très relaxant, et cet effet était décuplé par le bruit de la pluie. Puis, je suis allée dans l’atelier d’Ariane la potière pour une initiation au tournage de la terre. Après mon atelier modelage chez Amélie il y a un peu plus de deux ans, j’avais eu envie d’essayer le tour sans jamais en avoir l’occasion depuis. J’étais donc ravie de pouvoir le faire cette fois. Après la démonstration d’Ariane, c’est à notre tour de tourner un cylindre. Spoiler alert : ça semble beaucoup plus facile quand Ariane le fait ! Mais j’ai réussi à sortir un presque cylindre. J’ai vraiment aimé les sensations du contact de la terre lors du tournage, mais il va falloir que je m’entraîne si je veux sortir des pots dignes de ce nom.

atelier art-thérapie

Initiation au tour de potier dans l’atelier Aria Terra d’Ariane Bonnet

(*) Le Chalutier, 301 côte Simond, 26 La Baume d’Hostun.
Le site internet du Chalutier permet de découvrir les différents profils des occupants du lieu, ainsi que les propositions festives et culturelles. Les artisans proposent aussi régulièrement des stages, n’hésitez pas à les contacter directement.

A noter : jusqu’au 16 juillet 2025, le Chalutier réalise une levée de fonds citoyenne afin de permettre à l’association de se porter acquéreur du bâtiment comme cela avait été prévu dans la convention temporaire d’occupation. Deux modes de participation sont possibles : un don jusqu’à 1000€ ou un prêt pour les montants supérieurs.
EDIT du 15/08/2025 : Bonne nouvelle : la campagne de levée de fonds citoyenne a permis de réunir un budget suffisant pour lancer la phase suivante du projet de rachat du bâtiment !


La Baume d’Hostun – Drôme – juin 2025

un parc avec de grands arbres au pied du Vercors
Vue sur le parc et le Vercors depuis le Chalutier

(*) Les visites et ateliers évoqués dans cet article ont été réalisés dans le cadre d’un instameet auquel j’ai été invitée par Valence Romans Tourisme (constituant ainsi une collaboration commerciale non rémunérée). Je remercie l’office de tourisme ainsi que les partenaires pour leur accueil et les échanges que nous avons eus.
Comme à chaque fois, je livre ici un avis sincère, correspondant à l’expérience que j’ai vécue.

[projet 52-2025] semaine 24 – faire attention

Quand j’ai vu le thème « faire attention » de cette semaine pour le projet 52, j’ai immédiatement pensé à un panneau d’avertissement. Le premier qui m’est venu à l’esprit est un de ceux que l’on peut trouver en randonnant sur certains plateaux du Vercors et qui avertissent de la présence de scialets (en gros, un trou sur le plateau karstique qui peut être très profond). Mais je n’en ai pas de photo récente. J’ai très vite éliminé les panneaux de signalisation routière qui sont souvent peu photogéniques. Bref, mon esprit bloquait sur cette idée de panneau mais sans que je réussisse à trouver comment l’imager.

Finalement, c’est dans les rues de Montpellier que j’ai trouvé l’inspiration, lors d’un week-end entre copains. Il y a beaucoup de street art un peu partout dans la ville, et ce carreau collé m’a attiré l’œil. Alertant face aux conséquences du réchauffement climatique, il nous demande de façon sous-jacente de faire attention… (Je n’ai pas trouvé qui était à l’origine de ce carreau de céramique par contre)

Outre le message du carreau de céramique, j’ai bien aimé son positionnement au-dessus d’une ancienne plaque « Incendie ».


Pour découvrir à quoi les autres participants font attention, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : la saison estivale a commencé et je passe moins de temps dans la journée devant l’ordinateur. Aussi, il est possible que les commentaires qui sont en attente de validation (modération) ne soient publiés que tard ce soir ou même demain.

[Ardèche] Balazuc, une journée en famille entre balade et fossiles

Vers la mi-mai, avec Mr 1er, nous avons mis nos réveils un dimanche matin pour avoir le temps d’aller explorer Balazuc, avant qu’il ne reprenne le train pour rentrer à Aix-en-Provence. Le but principal de notre visite était d’aller voir le Museum de l’Ardèche que j’avais été invitée à venir découvrir, mais nous en avons profité pour un avant goût d’été au bord de la rivière et un tour dans le joli village.

un village perché
Vue sur Balazuc depuis le pont sur la rivière

L’un des plus beaux villages de France

Au bord de la rivière Ardèche

Pour venir à Balazuc, nous avons suivi les indications du GPS. Depuis la plaine de Valence, il nous a fait passer à proximité d’Aubenas, puis nous avons bifurqué sur une toute petite route. Longeant un petit ravin, nous sommes arrivés sur la rive opposée de celle où le village est bâti et avons donc bénéficié d’une très belle vue sur celui-ci. (Attention, la circulation sur cette route fait l’objet de restrictions, renseignez-vous au préalable). Comme nous étions très tôt, nous avons vu trouver un stationnement sur le parking du bas du village. De là, nous sommes revenus à pied vers le pont pour profiter plus sereinement du point de vue. Nous sommes ensuite descendus au bord de la rivière. A cette heure matinale, nous étions seuls sur la plage.

des falaises arborées bordent une rivière
Sur la droite, on aperçoit le contrefort de la route par laquelle nous sommes arrivés
des falaises arborées bordent une rivière
Nous avons pris le temps de regarder et d’écouter la rivière, nous faisant surprendre par quelques grenouilles à nos pieds
des falaises arborées bordent une rivière
l’Ardèche passe au pied du village de Balazuc

Au fil des rues

Comme il était encore un peu trop tôt pour aller au Museum de l’Ardèche, nous avons décidé d’explorer les ruelles du village médiéval plutôt que le traverser en longeant la rue principale, percée au XIXe siècle à coups de dynamite. Nous arpentons de pittoresques petites rues qui passent parfois sous les maisons. Nous longeons une petite grotte bordée d’un passage souterrain. Figuiers et mûriers prodiguent une ombre qui sera bienvenue au cœur de l’été. Nous déambulons dans les calades (en faisant attention à ne pas glisser car Mr 1er a une entorse du genou et j’ai moi-même une cheville récalcitrante). J’étais déjà venue à Balazuc en 2017 avec Mr 2e et Melle 3e et nous étions monté sur le toit de l’église romane pour profiter de la vue. Compte tenu de l’état du genou de Mr 1er, nous n’irons pas cette fois, mais si vous passez à Balazuc, je vous le recommande.

une calade souterraine relie deux ruelles du village de Balazuc
Certaines calades ont été creusées dans le rocher
un passage couvert public sous une maison
les calades passent parfois sous les maisons
une place du village, entourée de végétation
Olivier, figuier, laurier rose : la végétation est très méridionale dans ce secteur de l’Ardèche

Le Museum de l’Ardèche

Tout en prenant notre temps, nous sommes arrivés au Museum de l’Ardèche à l’heure de l’ouverture matinale. Ne sachant pas vraiment à quoi nous attendre, nous avons été surpris par la modernité du bâtiment.

le bâtiment d'accueil du muséum de l'Ardèche
J’ai eu un coup de coeur pour les lettres métalliques servant d’enseigne au Museum, à la fois massives et élégantes. On ne peut pas les manquer et en même temps, elles s’inscrivent parfaitement bien dans l’environnement.

Un atelier « fouilles »

En arrivant, nous avons découvert que mon invitation nous donnait accès à un atelier Fouilles. Il y en avait justement un à 10.00, juste à l’ouverture. Nous avons donc commencé notre visite par l’atelier. Nous avons eu de la chance car nous étions seuls pour y participer. Le médiateur nous a emmenés sur l’arrière du bâtiment, à flanc de coteau. Là, sept bacs de fouilles représentent autant de milieux naturels que l’on peut croiser en Ardèche : pouzzolane, calcaire, granit, etc. Au bord de chaque bac, un panneau explique les minéraux et fossiles qu’il est possible de trouver dans le milieu naturel ardéchois correspondant, ainsi que sa localisation dans le département.

L'ombre d'un squelette de T-rex devant un squelette de tricératops
L’ombre du squelette du T-rex est projetée par le soleil au pied du squelette du tricératops (ces deux squelettes sont des moulages en bronze à taille réelle)

Notre mission est simple : nous avons une heure pour fouiller les sept bacs et y trouver fossiles et minéraux. Si le concept peut paraitre enfantin, je dois avouer qu’il est très facile de se prêter au jeu. Ainsi, avec Mr 1er, nous avons bien consciencieusement gratté chacun des bacs pour trouver un exemplaire de chacun des minéraux et fossiles qu’il était possible d’y trouver. Et si certains sont simples à repérer, d’autres demandent un peu plus de patience et d’attention. Le médiateur passe voir de temps en temps comment nous nous en sortons et nous aide un peu pour ceux que nous peinons à retrouver. Le temps qui nous était imparti a filé à toute vitesse, preuve que nous ne nous sommes pas ennuyés. Et nous avons eu la satisfaction d’avoir trouvé chaque minéral et chaque fossile indiqués sur les panneaux. En plus, nous repartons avec chacun nos trouvailles pour agrandir notre collection de petits trésors (qui pour ma part compte déjà quelques fossiles en particulier du pont aux étoiles de Rompon, et pas mal de coquillages et petits cailloux).

la main d'une personne qui cherche des petits fossiles au milieu de cailloux
Mr 1er en pleine fouille

La collection de fossiles

Après l’atelier Fouilles, nous sommes retournés à l’intérieur du Muséum pour découvrir la collection de fossiles. Nous avons un temps hésité à faire la visite libre, mais avons opté pour la visite guidée, sans regret. Le médiateur présente en effet de nombreuses images des animaux reconstitués que l’on peut par ailleurs découvrir en version fossile. La période balayée va du Cambrien il y a 541 millions d’années jusqu’à l’apparition des premiers hommes il y a 2 millions d’années. La diversité des espèces est donc très impressionnante. Environ 800 fossiles sont présentés dans l’exposition, dont la plus grande partie a été trouvée en Ardèche.

la salle du muséum présente de nombreux fossiles dans une scénographie moderne et lumineuse
Aperçu des fossiles du Muséum de l’Ardèche

A l’origine du Muséum de l’Ardèche, on trouve la passion d’un homme, Bernard Riou, pour la paléontologie qu’il a découverte en trouvant des ammonites dans les champs familiaux. Il explore les zones fossilifères autour de La Voulte sur Rhône d’où il est originaire. Et c’est en 1982 qu’il fait une énorme découverte : la plus vieille pieuvre connue au monde. A la suite de cela, il va continuer à chercher des fossiles, multipliant les découvertes originales, comme une jument hipparion gravide ou encore la plus ancienne châtaigne d’Ardèche (un vrai clin d’œil à ce fruit emblématique du département). Il constitue ainsi une énorme collection privée, et ouvre un premier espace muséographique à La Voulte. Il y a une quinzaine d’années, Emmanuelle, la fille de Bernard Riou, et Mehdi son mari lancent une entreprise de médiation scientifique axée sur les sciences naturelles. Très vite, l’idée d’un nouvel espace muséal proposant des actions de médiation émerge. La localisation est choisie en raison de sa proximité avec les Gorges de l’Ardèche et de leur flux touristique. Le Muséum de l’Ardèche est né. Il est inauguré en 2016. Aujourd’hui, il est devenu un incontournable de la région. Et, après l’avoir visité, vu la richesse et la diversité des collections, et apprécié la qualité de la médiation, instructive tout en restant ludique, je comprends aisément pourquoi. Mr 1er, qui m’accompagnait, apprécie depuis tout petit les fossiles (sa passion pour les dinosaures n’a pas vraiment cessé !). Il a, tout comme moi, été surpris de la quantité et de la qualité de ceux qui sont montrés au Muséum de l’Ardèche. Nous sommes arrivés curieux et intrigués et sommes repartis enchantés !

Collection de fossiles

(*) Vous pouvez retrouver les horaires d’ouverture, les tarifs, ainsi que le programme des différentes animations sur le site internet du Muséum de l’Ardèche.


Balazuc – Ardèche – mai 2025


Après la visite du Muséum de l’Ardèche, nous avons juste déjeuné en terrasse avant de repartir vers Montélimar et sa gare pour y déposer Mr 1er. Si vous avez un peu plus de temps, vous pouvez :

  • Profiter de la plage de Balazuc pour une baignade
  • Louer un kayak pour une balade sur la rivière
  • Aller vous promener le Vieil Audon, un hameau de Balazuc géré en coopérative
  • Partir un peu plus loin pour découvrir les autres jolis villages du secteur comme Vogüé (à 10 km) ou Labeaume (à 13 km),
  • Parcourir les gorges de l’Ardèche (le Pont d’Arc est à 23 km)
  • Visiter des grottes, par exemple l’Aven d’Orgnac (à 37 km) ou la Grotte Chauvet 2 (à 25 km)
au premier plan un village ancien, au second plan des falaises calcaires avec une tour de guêt
Vue sur la tour de la Reine Jeanne depuis le village de Balazuc


A noter : j’ai été invitée par le Muséum de l’Ardèche pour venir découvrir leurs activités, dans le cadre d’une collaboration commerciale non rémunérée. J’ai réellement apprécié l’expérience et la découverte, tout comme Mr 1er. Nous étions arrivés très perplexes (surtout après avoir vu à Ottawa et Toronto des fossiles de dinosaures), et nous sommes repartis entièrement convaincus par la qualité à la fois des collections et de la médiation.

[projet 52-2025] semaine 23 – château

Cette semaine, le projet 52 nous propose de découvrir un château. Si vous me suivez depuis un moment, vous devez déjà savoir que j’aime beaucoup le patrimoine et que donc je visite souvent des châteaux. Parmi mes plus récentes (re)découvertes, je peux citer Grignan, Aubenas, Dinan, Fougères, ceux de la forêt de Brocéliande ou encore les nombreux lieux visités lors de mon road-trip Châteaux & Chevaux de l’été dernier en Sologne et en Anjou. Et puis, il y a aussi tous les manoirs et autres petits châteaux que je peux croiser au hasard de mes balades, ceux ruinés qui dominent les villages autour de chez moi, celui de Crussol que j’aperçois quotidiennement, ou bien la Tour de Crest qui marque la jonction du Vercors et de la vallée de la Drôme. Autant dire que je n’ai que l’embarras du choix !

Cependant, j’avais envie de vous proposer un château dont je n’ai pas encore parlé ici. Il y a quelques semaines, je suis retournée visiter le château de Tournon, ce que je n’avais pas fait depuis les premiers temps de mon installation dans la région. La silhouette massive du bâtiment domine la ville et surveille la vallée du Rhône (vous pouvez l’apercevoir dans mon article sur un jardin tournonais dorénavant fermé). La photo que j’ai choisie cette semaine montre le logis, situé au sommet du château et entouré de terrasses panoramiques.

le logis en pierres d'un château


Si vous voulez découvrir comment les autres participants vivent la vie de château, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : je passe la journée avec des copains, et je n’aurai pas du tout le temps de passer sur l’ordinateur. Aussi, les commentaires qui seraient partis en modération et n’apparaitraient pas immédiatement seront validés à partir de demain dimanche. Il est inutile de les renvoyer.

[Ardèche] avec LivMyLife, j’ai expérimenté le quotidien d’une productrice de plantes

Mi-mai, j’ai passé une journée à partager le quotidien de Fanny, une productrice de plantes sur les hauteurs de Tournon en Ardèche. C’est à l’invitation de Maia, à l’origine du projet LivMyLife, que j’ai pu vivre cette expérience en immersion. Venez, je vous emmène découvrir ce beau projet et mon expérience concrète.

au premier plan un champ dans lequel le foin vient d'être coupé et sèche, en arrière plan des silhouettes de montagnes
Depuis la ferme de Fanny, on découvre un panorama somptueux

LivMyLife, c’est quoi ?

Je suis certaine que vous connaissez le principe du « vis ma vie ». Il s’agit d’avoir la possibilité, pendant un ou plusieurs jours, de se plonger dans le quotidien de quelqu’un d’autre. Si ce principe est assez répandu dans le monde de l’entreprise, par exemple pour découvrir le quotidien de collègues qui font d’autres métiers que le sien, il est parfois compliqué de trouver des professionnels pour le faire dans le monde artisanal ou agricole. Or, nombreux sont ceux qui aimeraient avoir un aperçu concret d’un métier, que ce soit parce qu’ils envisagent une reconversion ou par simple curiosité.

logo LivMyLife Expérience

Partant de ce constat, Maia a imaginé Livmylife, un concept de plateforme pour mettre en contact des Généreux qui ouvrent leurs portes et des Curieux qui viennent découvrir. Le but est de favoriser les échanges, en permettant aux Généreux de partager leur passion et aux Curieux de faire le plein d’idées inspirantes. Quand Maia m’a contactée, et m’a présenté ce projet, j’ai tout de suite aimé le concept, et me suis portée volontaire pour le tester.

Capture écran de la page de recherche d'une offre sur le site internet LivMyLife.net
Capture écran du site internet https://livmylife.net/ faite le 16/05/2025

Après une recherche sur le site internet de LivMyLife pour choisir le stage en immersion qui me convenait, j’ai contacté Fanny qui produit des plantes sur les hauteurs de Tournon. Il y avait d’autres propositions très intéressantes mais j’avais comme critère que ce ne soit pas trop loin de la maison, et l’univers des plantes m’intéresse beaucoup. Suite à quelques échanges, nous avons convenu avec Fanny d’une date pour que je vienne sur sa ferme découvrir son quotidien.

Mon expérience en immersion chez Fanny, productrice de plantes

Une matinée au champ

Le rendez-vous était donné à l’atelier de Fanny vers 9.30. Nous sommes d’ailleurs arrivées pile en même temps, chacune par un côté de la route différent. Nous avons commencé par faire connaissance autour d’un tisane, issue des préparations de Fanny, et en avons profité pour discuter du planning de la journée et de mes attentes. Nous avons ensuite pris la direction du champ voisin où poussent les différentes plantes utilisées par Fanny pour leurs vertus, que ce soit dans ses infusions ou dans ses macérations cosmétiques. Notre première tâche était le désherbage des échinacées. Fanny a commencé par me montrer quelques plantes et me faisant découvrir aussi leurs odeurs. Puis nous avons commencé à arracher les herbes qui venaient étouffer les échinacées en pleine croissance, installées côte à côte et profitant de ce moment pour discuter.

Après une petite heure de désherbage, nous avons récupéré un panier et des épinettes pour aller cueillir le sureau en fleurs. Nous sommes partis dans les champs en pente derrière la ferme où le voisin de Fanny fait pâturer des chevaux (que nous n’avons pas croisés ce jour-là). Tout en navigant dans les ronces et les orties, nous avons coupé plus de 700 grammes de fleurs. Une fois le panier plein, nous sommes revenues vers la ferme pour mettre notre récolte à sécher. Fanny en a profité pour m’expliquer le fonctionnement de son séchoir qui tire partie de la chaleur du soleil via une tôle et une circulation d’air naturelle.

Un après-midi au labo

Avant de faire la pause déjeuner, nous avons déplacé un peu de matériel et de plantes séchées dans une petite salle à proximité en prévision de l’atelier que Fanny devait mener le surlendemain. Après le repas que nous avons partagé, nous avons fait des tâches à l’intérieur. Nous avons commencé par la mise en flacons d’un macérat huileux d’immortelle. Après m’avoir montré, Fanny m’a laissé faire. Et je dois avouer que cela demande beaucoup de précision pour remplir correctement des petits flacons de 15 millilitres. Une fois préparée la quarantaine de flacons dont Fanny avait besoin, nous avons débuté la préparation d’un mélange pour infusion avec des orties, du romarin, et de la menthe. Nous avons manqué de temps pour mélanger les plantes mais nous avons découpé les orties en plus petits morceaux, en particulier les tiges (que Fanny conserve dans son infusion car elles sont pleines de vertus). Après cela, il était temps de redescendre dans la vallée du Rhône pour notre dernière tâche de la journée. Fanny m’a emmenée réapprovisionner son rayon dans un des magasins de producteurs où elle distribue ses produits.

L’huile à l’immortelle était très d’une couleur dorée, et son odeur très parfumée.

Ce que j’ai pensé de mon expérience LivMyLife

J’ai réellement apprécié cette journée avec Fanny. Nous avons passé la plupart du temps à discuter. Fanny m’a donné plein d’explications très claires sur son métier, la façon dont elle travaille, et les vertus des plantes qu’elle utilise. Mais surtout, nous avons beaucoup échangé autour de nos parcours de vie respectifs. J’ai trouvé ces échanges vraiment très enrichissants. Fanny a su orienter la journée en fonction de mes aspirations, et je n’ai aucun doute qu’elle aurait pu mener la journée tout autrement si j’avais souhaité avoir plus de détails sur l’une ou l’autre facette de son métier.

Concernant le projet LivMyLife, comme je l’ai écrit plus haut, j’ai tout de suite été convaincue par le concept. J’avais très tôt échangé par écrit et par téléphone avec Maia, que j’ai rencontrée en mars sur un salon. Son enthousiasme pour ce projet est hyper communicatif. Quant à la plateforme, je l’ai trouvée très simple à utiliser en tant que Curieux. Si à ce jour, le nombre de propositions de stage est encore limité, Maia cherche activement de nouveaux Généreux. Si vous êtes intéressés pour en faire partie, n’hésitez pas à contacter Maia via le site internet de LivMyLife afin qu’elle vous donne plus d’informations.

Liens utiles

  • Plateforme LivMyLife : pour découvrir les propositions des Généreux et réserver un stage
  • Le site de Fanny La Magie des Plantes : pour découvrir et acheter les produits qu’elle fabrique à partir des plantes qu’elle cultive ou ramasse.


Tournon – Ardèche – mai 2025


(*) J’ai été invitée par LivMyLife à participer au stage chez Fanny. Il s’agit donc d’une collaboration commerciale (non rémunérée). Mon avis et mon enthousiasme sont bien réels et reflètent très exactement l’expérience que j’ai vécue.

[Drôme] quand la nature déploie le tapis rouge

Chaque printemps, les champs, les bas côtés et autres terre-pleins se parent de pointes de rouge. Les coquelicots font leur grand retour. Et ce printemps 2025, nous avons été particulièrement gâtés autour de chez moi. Déjà, chaque jour, sur le trajet vers le bureau, je souris en voyant les coquelicots qui peuplent les bords de la route, même au cœur de la zone d’activités. Mais c’est par hasard, en empruntant une route de campagne que j’ai aperçu un grand tapis rouge. Zigzagant entre les champs, j’ai trouvé un chemin pour y accéder. Dans un champ de céréales, les coquelicots étaient si nombreux qu’ils formaient un véritable tapis rouge.

Champ de coquelicots
Quelque part entre les territoires de Valence Romans et de la Vallée de la Drôme

Drôme – mai 2025