Le thème de cette semaine pour le projet 52 est En groupe, et il m’a posé quelques difficultés. J’ai en effet voulu l’illustrer avec une photo d’un groupe que j’aurais prise lors d’une activité partagée. J’ai donc cherché dans mes archives car je n’en ai pas fait de façon très récente. Mes balades et sorties sont généralement effectuées en famille, avec quelques amis en nombre restreint (pas en nombre suffisant en tous cas pour parler de groupe), ou en solo. Je participe cependant régulièrement à des évènements de type instameet où nous faisons donc des activités en groupe. Je suis donc allée explorer les photos que j’avais prises lors des plus récents : au rugby, à Saint Etienne, dans la campagne ardéchoise ou dans les Monts du Lyonnais. Mais je n’ai pas trouvé de photo qui représentait le fait d’être en groupe.
Finalement, je suis allée jeter un œil aux quelques photos que j’avais prises lors d’un séminaire professionnel l’an dernier. Nous étions à l’Alpe d’Huez, et une randonnée en groupe avait été proposée pour ceux que cela motivait. C’est à plusieurs centaines de personnes, et bien encadrés par une équipe de guides, que nous avions pris le départ en milieu de matinée pour une chouette balade sur l’alpage fleuri. Comme il s’agissait d’un évènement professionnel, je n’avais pas pris mon appareil photo (et je l’avais un peu regretté), mais je suis quand même revenue avec pas mal d’images dans mon téléphone. Coup de chance pour le thème de cette semaine, l’une d’elles montre une partie du groupe sur le chemin…
Randonnée à l’Alpe d’Huez – Isère (juin 2024)
Pour découvrir ce que les autres participants font en groupe, il suffit de suivre les liens dans les commentaires
Après une première expédition en tout début de saison sur les bords du Rhône pour trouver des orchidées sauvages, j’ai profité d’un matin ensoleillé de mai pour filer dans le Vercors. Je vais généralement dans le même secteur, sur les hauteurs de Combovin et de Lozeron. Là, les orchidées sont nombreuses et faciles à repérer. J’en ai d’ailleurs vu beaucoup sur les bas-côtés de la route tout au long de la montée depuis la plaine de Valence. Comme l’année dernière, je vous propose quelques photos des variétés observées, en mode portfolio.
Autour de ces prairies, les orchidées sont nombreuses.
Les orchis singe
Je pense que les orchis singe sont les plus nombreuses orchidées que j’ai observées ce jour-là. Elles se plaisent bien sur les pentes du Vercors et fleurissent en nombre. Ce sont elles qui me servent de point de repère. Avec leur couleur rose un peu voyante, elles manquent de discrétion. Et, quand je commence à les voir un peu partout sur les bords des routes des piémonts du Vercors., c’est qu’il est temps de monter pour une « chasse aux orchidées ».
On en trouve de différentes tailles, mais il n’est pas rare de voir de grands spécimensLa forme des fleurs fait penser à des petits singes (un peu comme ceux du jeu SOS Ouistiti), d’où son nomOrchis singe
Les orchis brûlés
Les orchis brûlés sont souvent plus discrets que les orchis singe. Je sais qu’il y en a dans ce secteur donc je les cherche du regard. Mais ils sont généralement tous petits et un peu cachés. Cette année cependant, j’ai eu le plaisir de trouver quelques individus de plus grande taille (une bonne vingtaine de centimètres de haut). En effet, ils peuvent atteindre jusqu’à une quarantaine de centimètres de haut, même s’ils en font généralement moins de vingt.
Orchis brûlés
Les orchis mâles
Avec leur jolie couleur violette et leur allure élancée, ils sont assez faciles à trouver même lorsque l’herbe est un peu haute. De plus, ils sont souvent en petit groupe. J’ai eu l’impression d’en voir plus cette année que les années précédentes.
Orchis mâlesOrchis mâlesMême un peu cachés dans les feuillages des ronces, on les repère assez facilementOrchis mâlesOrchis mâles
Les orchis pourpres
Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas croisé d’orchis pourpre (je crois que cela remonte à 2021, lors d’une randonnée au pied du Vercors). J’avoue avoir d’ailleurs eu un peu de mal à les identifier. Par contre, je n’ai eu aucun mal à les voir : l’un des individus mesurait une bonne quarantaine de centimètres de haut. Leur particularité est qu’ils sont très foncés et portent beaucoup de macules pourpres sur leurs labelles.
Orchis pourpreOrchis pourpre
Les orchis de Provence
Leur principale particularité des orchis de Provence, c’est leur couleur. En effet, la plupart des orchis qu’on trouve dans la Drôme sont dans des teintes de rose et de violet. Eux sont jaune pâle. Contrairement aux autres variétés que j’ai trouvé à plusieurs endroits dans le Vercors, je n’ai vu des orchis de Provence que dans le secteur du col Jérôme Cavalli. Il y a sont relativement nombreux même si leur couleur pâle nécessite de bien regarder pour les trouver. Ce sont par contre, je trouve, les moins faciles à photographier car leur couleur contraste peu avec le vert de l’herbe.
L’orchis de Provence est d’une jolie couleur jaune pâle
Bonus – profiter du paysage
Bien entendu, quand je vais chercher les orchidées sauvages, je ne manque pas non plus d’observer les environs, de profiter du chant des grillons et du vent dans les herbes, de sentir le soleil réchauffer le paysage. Ce n’est pas parce que je cherche des fleurs au ras du sol que je ne fais que ça. Lors de ma balade photographique sur la piste des orchidées dans le Vercors, j’ai fait une pause sur les hauteurs de Lozeron. J’aime beaucoup cet endroit, souvent très calme (encore plus depuis que la zone où il était possible de se stationner a été réduite car elle devenait un vrai camping avec de nombreux vans et camping-car ne respectant pas toujours ni les lieux ni les autres..). Et puis, la vue est superbe quand le temps est dégagé. Face à nous, la silhouette de l’immense synclinal de Saoû se dresse à l’horizon. Et si on fait un peu attention, il est aussi possible de voir le synclinal de Saint Pancrace, à Suze. Ce deuxième synclinal drômois, plus petit que celui de Saoû, est aussi beaucoup moins connu, coincé dans les paysages du Vercors environnant, entre les vallées de la Gervanne et de la Sye.
Dans le fond, on voit nettement la silhouette du synclinal de SaoûLa silhouette du synclinal de Saoû est dominée à gauche par les 3 BecsDans le fond, on voit tout le synclinal de Saoû. Sur la droite, on distingue les extrémités du synclinal de Saint Pancrace qui est en partie caché par un petit sommet arrondi.
Lozeron – Drôme – mai 2025
Rappel important : les orchidées sauvages sont des fleurs fragiles et protégées. Il est interdit de les cueillir. Afin de ne pas risquer de les piétiner, il est important de rester sur les chemins, ou comme ici, sur la route. En effet, toutes les fleurs photographiées dans cet article l’ont été sur le bas-côté d’une petite route de montagne assez peu passante.
Chaque printemps, je profite d’avoir la chance que des producteurs d’iris soient installés pas très loin de chez moi pour une balade pleine de couleurs. Cette année, pour la première fois depuis que je suis dans la Drôme, je ne suis pas allée voir les iris du Grand Barbu. En effet, Daniel a arrêté sa production d’iris à la fin de la saison dernière et l’ensemble de ses iris ont été repris par un autre producteur. J’avoue que le charme du petit vallon où il était installé m’a un peu manqué. En effet, les autres producteurs ont installé leurs plantations en plein champ alors que Daniel avait créé un vrai jardin.
dans un champ d’iris
Les iris du Val de Drôme
J’avais déjà deux ou trois fois eu l’occasion d’aller me promener dans l’immense champ des iris du Val de Drôme. Situé à Grâne, il bénéficie d’un joli point de vue sur les ruines du château de Chabrillan d’une part et sur le synclinal de Saoû d’autre part. En pleine campagne, on aperçoit cependant le champ depuis la « grande route » qui va de Crest à Livron. Il faut ensuite zigzaguer sur des petites routes pour arriver jusqu’à la ferme.
Champ d’iris avec vue…
Ce qui frappe en arrivant sur place, c’est cette immense étendue d’iris en fleurs. Le champ est immense et ne se visite d’ailleurs pas en entier : certaines parties sont réservées à la culture. Malgré tout, il y a de quoi passer un long moment à parcourir les allées entre les rangées d’iris. J’y ai passé quasiment une heure et demie, à admirer les fleurs de toutes les couleurs et à profiter du doux parfum de certaines variétés.
Je suis passée un peu tôt dans la période de floraison et certaines variétés n’étaient pas encore fleuries. Le pic de floraison a eu lieu quelques jours après mon passage, après un peu de beau temps et de chaleur.
Je ne me lasse pas d’admirer la diversité des couleurs des iris.
Iris passion
Je n’ai malheureusement pas eu le temps d’aller voir le jardin Iris Passion cette saison. Je vous laisse donc aller jeter un oeil aux photos du printemps dernier.
Grâne – Drôme – mai 2025
Des iriseraies autour de Valence : La floraison des iris touche à sa fin pour ce printemps et il faudra maintenant attendre le printemps 2026 pour pouvoir de nouveau visiter les iriseraies.
Iris du Val de Drôme – 400 chemin des Buffières, 26400 Grâne. L’iriseraie est ouverte gratuitement aux visiteurs durant toute la période de floraison. Pour connaître la période et les horaires de visite, il faut consulter le site internet de la pépinière.
Iris Passion – 665 route de Bourg-Les-Valence, lieu dit Les Blaches, 26320 Saint-Marcel-les-Valence. C’est le champ de Cédric qui a repris les iris de Daniel (anciennement iris du Grand Barbu à Chabeuil). Là aussi, le jardin est ouvert à la visite gratuitement durant la période de floraison. Il est conseillé de prévenir en amont de sa visite. Les informations pratiques sont disponibles sur le site internet d’Iris Passion.
Cette semaine, le thème du projet 52 est regarder en arrière. On peut l’illustrer de façon littérale, en regardant derrière soi ou en jetant un œil dans un rétroviseur. On peut également l’illustrer de façon plus métaphorique, en s’intéressant au passé, que ce soit le sien ou un passé collectif. Alors, j’ai choisi de me pencher sur les mais passés. Par exemple : En 2020, après une période de confinement et alors que nous avions encore pas mal de restrictions de circulation, ma voiture a décidé de casser son moteur. En 2016, j’emménageais dans ma maison actuelle, et pas une seule fois depuis je n’ai regretté mon choix de logement. En 2013, nous adoptions Vador.
J’étais donc partie pour rechercher des photos de ces évènements du passé. C’est comme cela que je suis retombée sur un dossier qui contenait des cartes postales anciennes que j’avais numérisées (à l’époque, j’avais envisagé de faire une série en avant/après mais je n’en ai jamais eu le temps). Parmi ces cartes postales, il y a celle-ci d’une rue du village de mon enfance, prise dans les années 1940 au sortir de la guerre. Et si j’ai choisi cette image en particulier, c’est parce que mes grands-parents sont dessus. En regardant la façon dont ils se tiennent, je sais qu’ils sont en train de rire !
Pour découvrir comment les autres participants regardent en arrière, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.
A noter : ce samedi, je le passe avec des copains que je n’ai pas vus depuis longtemps. Si vos commentaires ne s’affichent pas parce qu’ils sont partis en modération, je viendrai les valider dans la journée de dimanche, quand tout le monde sera reparti.
Pendant les vacances de printemps, nous avons passé deux jours à Paris avec Melle 3e. Malheureusement, la météo n’a pas été très favorable et nous avons eu beaucoup de pluie, surtout le premier jour où il fallait traverser des caniveaux transformés en ruisseaux à chaque passage piéton. Aussi, nous avons largement privilégié les visites et activités à l’abri de la pluie, y compris le deuxième jour où nous nous méfiions encore des caprices du ciel. Toutefois, nous avons essayé de choisir des lieux un peu méconnus pour nous écarter des sentiers battus (et de la foule). Je vous emmène les découvrir au fil de ces deux journées parisiennes.
C’est par hasard que nous sommes passées à côté de la Tour Eiffel…
Nous sommes arrivées en début de matinée par le TGV et avons posé nos valises à l’hôtel pas très loin de la gare de Lyon. Nous avions choisi de commencer par la visite de la basilique de Saint Denis.
La basilique-cathédrale de Saint Denis, nécropole des Rois de France
Même si la météo avait été plus favorable, nous serions allées à la basilique / cathédrale de Saint Denis. En effet, pour l’un de ses cours, Melle 3e avait choisi comme sujet d’étude le gisant de Bertrand Du Guesclin qui s’y trouve. En venant à Paris, il semblait donc évident d’aller le voir « en vrai ». Je n’étais allée qu’une seule fois à la basilique de Saint Denis, il y plus de 25 ans et j’en gardais un souvenir très flou. J’ai donc eu une vraie surprise en entrant dans l’église : je ne me souvenais pas que c’était si beau !
La basilique de Saint Denis est le premier édifice gothique construit en France. L’abbé Suger avait conçu l’entrée dans l’église ainsi qu’un chœur surélevé pour accueillir les reliques de Saint Denis au XIIe siècle. Plus tard, au XIIIe siècle, Saint Louis fera élever et élargir la nef et ajouter des rosaces.
Lorsque nous sommes passées à la caisse, la personne nous a indiqué qu’une visite guidée d’environ 1 heure et demie partait bientôt. Nous avons décidé de la suivre et c’était une excellente idée. Nous avons découvert l’histoire de l’église, comment elle est devenue nécropole royale, comment la légende de Saint Denis a été réécrite pour cela, comment l’art funéraire a évolué au fil du temps (et de la façon dont les Rois de France percevaient la religion), ou encore comment la Révolution Française a épargné les tombeaux des Rois de France à titre patrimonial. La guide était fantastique (et le groupe de visiteurs très chouette), et finalement, entre la visite et les questions qui ont suivi, nous avons passé presque 3 heures à l’intérieur de la basilique (et sans trouver le temps long).
Le choeur gothique de l’abbé Suger et quelques-uns des gisants de la nécropole royale.A la Renaissance, le gisant devient tombeau monumental. Le roi et la reine sont représentés au naturel en « transis » dans la partie inférieure, à leur image au moment de la mort, et en position de prière dans la partie haute, éternellement jeunes. Cela servait à marquer la différence entre le corps terrestre et l’âme.
Etant sorties à 14.00 de la basilique de Saint Denis, nous avons déjeuné rapidement dans un fastfood place de Clichy et avons décidé de rester du même côté de Paris pour notre visite de l’après-midi. Nous sommes donc parties pour le musée Jacquemart-André.
Le musée Jaquemart-André, un hôtel particulier devenu écrin de collections
Une collection privée du XIXe siècle
J’avais déjà visité le musée Jacquemart André plusieurs fois. En effet, il propose régulièrement des expositions temporaires d’envergure. C’est d’ailleurs l’exposition temporaire en cours qui a motivé notre choix de visite. Mais avant de découvrir les salles d’expositions temporaires, nous avons visité les collections permanentes. Le musée est situé dans l’hôtel particulier de Mr André et de son épouse née Jacquemart, couple de collectionneurs de la fin du XIXe siècle. Le bâtiment a été construit sous Napoléon III, à l’époque des grands travaux du Baron Haussmann qui perce le boulevard qui prendra son nom. En 1912, l’hôtel particulier et ses collections sont légués à l’Institut de France (qui en est toujours propriétaire) pour en faire un musée.
L’escalier monumental de l’hôtel particulier Jaquemart-André
Aujourd’hui, on peut donc découvrir à la fois des pièces de réception et de vie du XIXe siècle. Je suis tombée il y a bien longtemps sous le charme du jardin d’hiver qui se prolonge d’un côté sur la terrasse surplombant le boulevard et de l’autre vers un escalier monumental époustouflant. Par ailleurs, Nélie André a précisé dans son testament l’emplacement de chaque œuvre de sa collection. C’est ce que l’on peut admirer dans son ancien atelier (elle était peintre) et les pièces attenantes. Parmi les œuvres les plus marquantes, il y a une Vierge à l’Enfant de Botticelli ou l’immense fresque de Tiepolo, récupérée sur le mur d’une villa vénitienne et transportée à Paris pour être installée dans l’escalier.
Je crois que je photographie chaque fois cette sculpture dans le salon d’honneurLe hall est peuplé de statues antiquesJ’aime particulièrement la façon dont le décor en stuc a été découpé pour permettre le positionnement du pied du jeune garçon sur la droite de la fresque de Tiepolo
L’exposition temporaire : Artemisia, héroïne de l’art
L’exposition temporaire que nous avons visitée est dédiée à la peintre italienne Artemisia Gentileschi qui a vécu au XVIIe siècle. Fille du peintre romain Orazio Gentileschi, Artemisia débute sa carrière dans l’atelier de son père. Elle est très influencé par le travail du Caravage qu’elle croise régulièrement. Encouragée par son père qui reconnait son grand talent, Artemisia produit jeune des tableaux d’envergure comme Suzanne et les vieillards. Elle part ensuite s’installer à Florence où elle bénéficie de la protection des Médicis. Ses sujets de prédilection sont les figures féminines qu’elle peint parfois comme des autoportraits. Elle joue avec le clair-obscur et la composition de ses tableaux pour en accentuer le côté dramatique. Ayant connu le succès de son vivant, ayant réussi à vivre de sa pratique artistique, Artemisia Gentileschi est une peintre majeure de la période baroque qui a pourtant peu à peu été oubliée, négligée par les historiens de l’art, au point que certains de ses tableaux (signés Artemisia Lomi, son nom d’épouse) ne lui ont été réattribués que récemment.
AutoportraitMarie-MadeleineJudith
Une soirée au théâtre
Après un passage à l’hôtel en fin d’après-midi, nous avons pris la direction des Grands Boulevards. En effet, la raison première de notre séjour parisien était d’aller au théâtre. Melle 3e avait repéré que Cyrano de Bergerac était jouée au théâtre Antoine. Et il n’avait pas fallu bien longtemps pour me convaincre d’y aller. Le soir de la représentation, nous sommes arrivées en avance, et nous avons pu profiter de la lumière de fin de journée à travers les vitraux du foyer bar, au premier étage de l’établissement. Puis, nous avons gagné nos fauteuils, très bien situés au premier rang d’orchestre dans ce joli théâtre à l’italienne pour profiter d’une représentation de qualité.
un théâtre à l’italiennele foyer bar du théâtre Antoinele rideau de scène
Après une très bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner copieux, nous sommes parties en direction de la rive gauche de la Seine, vers le Musée du Quai Branly. Sur le trajet, nous avons jeté un œil aux Invalides, où la file d’attente s’étirait déjà longuement alors que cela venait à peine d’ouvrir. Puis, c’est la Tour Eiffel que nous avons aperçue au dessus des bâtiments.
Le musée du quai Branly, à la découverte des arts extra-européens
Avant d’entrer dans le bâtiment, nous avons longé le jardin du musée, très élégant. Nous avons jeté à un œil à L’Ô, une installation contemporaine du plasticien Yann Kersalé située dans le jardin, aux abords de la billetterie. Puis, nous avons gagné l’entrée du musée et commencé notre visite par l’exposition temporaire Au fil de l’or.
Sous les pilotis du bâtiment, les tubes lumineux de l’installation L’Ô de Yann Kersalé
L’exposition temporaire : Au fil de l’or
Bien qu’étant arrivées quasiment à l’ouverture, il y avait foule pour voir l’exposition temporaire Au fil de l’or. Elle était une des raisons pour lesquelles nous avions mis le Musée du Quai Branly à notre programme (l’autre était le fait que Mr 2e nous avait recommandé le musée suite à la visite qu’il y avait faite l’été dernier). Le propos de l’exposition était de retracer au fil du temps et des continents l’usage de l’or dans l’habillement. Après quelques généralités sur la formation de l’or et les formes sous lesquelles on le trouve, l’exposition détaillait les découvertes archéologiques puis les techniques utilisées par les artisans depuis les petites pièces cousues jusqu’au fil métallique.
L’exposition était rythmée par la présentation des robes Haute Couture contemporaines de la créatrice chinoise Guo Pei
Au fil des salles, l’exposition entrainait les visiteurs à travers le temps et l’espace, du Moyen-Âge à nos jours, de l’Andalousie au Japon. J’ai eu beaucoup de mal à suivre le conducteur de l’exposition, ponctuée en outre des robes Haute Couture de la créatrice chinoise Guo Pei (et l’intérêt de la présentation de la Maison Lesage en fin d’exposition m’a laissée perplexe). J’ai toutefois apprécié découvrir les pièces d’habillement présentées. Toutes étaient de petits chefs d’œuvre de broderie et de tissage.
Caftans marocains anciensTenues de mariage (dont j’ai oublié la provenance…)
Le parcours des continents
Après l’exposition temporaire, nous avons rejoint l’exposition permanente présentée sous forme de parcours des continents en quatre grandes zones : Amérique, Afrique, Asie, Océanie. L’espace forcément limité du musée oblige à une sélection dans la diversité culturelle de chacune des zones, et à positionner à proximité des artefacts qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, que ce soit par leur signification, leur époque ou encore leur origine géographique précise. En outre, il m’a très clairement manqué les clés pour comprendre la plupart des œuvres exposées. Je ne suis donc pas tombée sous le charme du musée du Quai Branly et, s’il est possible que j’y retourne, ce sera accompagnée d’un médiateur (ou a minima de l’audioguide… que nous avons regretté de ne pas avoir pris).
Dans le hall, le visiteur est accueilli par une tête de Moaï de l’île de Pâques, ramené en France par Pierre Loti en 1872. (Est-ce que j’ai pensé au Moaï de la série de films La Nuit au Musée en le voyant ? – Oui, tout à fait !)
En sortant du musée du quai Branly, nous avons cherché un endroit pour déjeuner. Comme le musée se trouve à 2 pas du Champ de Mars et de la Tour Eiffel, le quartier est très touristique. Aussi, les restaurants ressemblent beaucoup à des attrape-touristes : prix élevés pour des plats simples (presque 20€ pour une part de quiche avec un peu de salade verte), décoration cliché, serveurs qui alpaguent les chalands depuis le bord de leur terrasse, etc. Nous avons donc choisi de marcher un peu pour nous éloigner et gagner un secteur où les parisiens sont plus nombreux que les touristes. Nous avons trouvé plusieurs restaurants sympathiques et à prix corrects sur la rue Saint Dominique.
Notre plan initial pour l’après-midi était de nous rendre au Musée d’Orsay où l’exposition temporaire nous faisait envie. J’ai fait l’erreur de ne pas réserver de billets avec créneau horaire à l’avance. En arrivant devant le musée, il y avait au moins 2 heures d’attente pour accéder à la caisse. Nous avons donc opté pour un plan B qui s’est avéré une excellente surprise.
Le musée Bourdelle, un coup de cœur dans le quartier de Montparnasse
C’est dans le quartier de Montparnasse que se situe le Musée Bourdelle. Ce quartier a en effet été un haut lieu de création artistique au début du XXe siècle, et particulièrement dans l’entre-deux guerres. On a ainsi pu y croiser entre autres Fernand Léger, Brancusi, George Braque ou Paul Cézanne. Antoine Bourdelle s’installe impasse du Maine, dans un petit atelier, en 1886. Quelques années plus tard, il entre comme praticien dans l’atelier de Rodin qui le prend sous son aile. Petit à petit, Bourdelle s’émancipe, obtient de prestigieuses commandes et accueille à son tour des élèves dans son atelier de l’impasse du Maine. Ils s’installent progressivement dans plusieurs bâtiments voisins, organisés autour de cours. C’est là qu’on trouve aujourd’hui le musée Bourdelle.
Dans l’atelier de Bourdelle. Au premier plan, une version de travail pour le Centaure Mourant.
En arrivant, nous nous attendions à un petit musée. Mais dès l’entrée dans le jardin, nous sommes accueillies par des bronzes monumentaux. Un peu plus loin, une porte donne sur le hall des plâtres où sous une lumière zénithale, nous découvrons les versions de travail grandeur nature de nombreuses œuvres du sculpteur. Nous parcourons ensuite les différents ateliers ainsi qu’un salon. Chaque pièce permet de découvrir soit l’intimité du sculpteur, soit son travail, parfois mis en regard de celui de ses élèves (dont ont fait partie Germaine Richier et Alberto Giacometti).
De gauche à droite : ? et La baigneuse accroupie au rocher dans le jardin sur rue , Héraklès archer sous la galerie couverte, Sapho dans la cour intérieure
Dans le hall des plâtres
Avant son décès en 1929, Bourdelle souhaite qu’un musée soit créé pour abriter son œuvre (peut-être est-il inspiré par Rodin qui légué son hôtel particulier et sa collection pour en faire un musée ?). Au début des années 1930, aidées par un mécène, Cléopâtre Sevastos (l’épouse de Bourdelle) et Rhodia (leur fille) achètent les ateliers de l’impasse du Maine. Les premières visites commencent en 1938 et le musée est inauguré en 1949. Depuis, il est devenu propriété de la Ville de Paris et a connu déjà deux extensions (dont l’une permet d’accueillir des expositions temporaires). Pour ma part, ce musée a été un vrai coup de cœur. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit si chouette, si vaste, si intéressant, avec autant d’œuvres présentées. Pour ne rien gâcher, le lieu en lui-même avec son jardin, sa cour et ses galeries courantes est également très agréable.
Cléopâtre Sevastos par Bourdelle
Après la visite du musée Bourdelle, et comme nous disposions encore d’assez de temps avant de prendre notre train de retour à la gare de Lyon, nous nous sommes arrêtées dans le Marais pour visiter la maison de Victor Hugo que j’avais vue l’année dernière mais que Melle 3e ne connaissait pas.
Paris – avril 2025
Quelques informations pratiques
Musées et visites
Basilique de Saint Denis : située en dehors de Paris mais accessible par la ligne 13 du métro, station Basilique de Saint Denis. La partie muséale est gérée par le Centre des Monuments Historiques mais peut être fermée lorsqu’il y a des célébrations dans l’église : il est conseillé de s’assurer préalablement de l’ouverture de la basilique aux visites. L’accès à la partie muséale est payante (gratuite pour les moins de 26 ans de l’UE et pour les moins de 18 ans). L’ensemble des conditions de visite est disponible sur le site internet de la basilique.
Musée Jacquemart André : 158 boulevard Haussmann, 8e arrondissement. Il s’agit d’un musée privé, payant pour tous. Le détail des horaires et tarifications est à retrouver sur le site internet du Musée Jacquemart André. L’exposition « Artemisia, héroïne de l’Art » est présentée jusqu’au 3 août 2025.
Théâtre Antoine : 14 boulevard de Strasbourg, 10e arrondissement. La programmation et les réservations sont accessibles sur le site internet du théâtre Antoine. L’accès au foyer bar est possible une heure avant le début de la représentation.
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac : 37 quai Branly, 7e arrondissement. L’accès se fait en passant par le jardin, soit depuis le quai, soit depuis la rue de l’Université. L’ensemble des informations pratiques est disponible sur le site internet du Musée du Quai Branly.
Musée d’Orsay : esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 7e arrondissement. Ne faites pas la même erreur que moi si vous voulez le visiter : réservez un billet à l’avance via le site internet du musée d’Orsay. Il n’y a en effet aucune garantie de pouvoir entrer dans le musée sans avoir un billet préalablement acheté.
Musée Bourdelle : 18 rue Antoine Bourdelle, 15e arrondissement. L’accès aux collections permanentes est gratuit, comme dans tous les musées de la ville de Paris. Les horaires et les informations concernant les expositions temporaires sont à retrouver sur le site internet du musée Bourdelle. Un salon de thé a été installé au premier étage, dans l’ancien appartement de Rhodia Bourdelle et Michel Dufet. Disposant d’une terrasse au dessus du jardin et d’une jolie salle où l’on retrouve le décor imaginé par Dufet, il est très agréable.
Maison de Victor Hugo : 6 place des Vosges, 4e arrondissement. L’entrée est gratuite. Les jours et heures d’ouverture sont disponibles sur le site internet de l’appartement.
Cathédrale Notre Dame de Paris : île de la Cité, 4e arrondissement. Suite à la réouverture de la cathédrale après les travaux consécutifs à l’incendie du 15 avril 2019, je souhaitais la visiter. Malheureusement, en raison du décès du Pape François, les visites étaient suspendues les jours où nous étions à Paris. Si vous voulez visiter la cathédrale, il est conseillé de réserver un billet en ligne . Celui-ci est gratuit (et facultatif) mais permet de réguler le flux de visiteurs dans le monument. L’ouverture des créneaux de visite se fait 2 à 3 jours avant.
Transports en commun
Nous avons fait tous nos déplacements à pied ou en métro. Depuis les changements de tarification de la RATP le 1er janvier dernier, il existe maintenant un forfait Navigo Jour, rentable à partir du moment où on prend au moins 5 fois le métro dans la journée. C’est le forfait que nous avons choisi. Le premier jour, nous avons voulu les prendre sur nos téléphones. Si le chargement sur le téléphone de Melle 3e a très bien fonctionné, le mien a refusé de charger le titre de transport après l’avoir payé malgré plusieurs tentatives. J’ai donc dû aller au guichet pour (re)prendre un forfait sur ma carte Navigo physique. Finalement, le forfait dématérialisé se chargera sur mon téléphone tout seul quelques heures plus tard (j’en ai demandé le remboursement mais sans trop d’espoir). Un conseil : si vous voulez utiliser votre téléphone comme support, prévoyer de faire les manipulations à un endroit où vous avez un bon niveau de réseau. Je pense vraiment que c’est la cause de mon souci. Malgré tout, le lendemain, je suis allée à une borne de recharge pour mettre le forfait sur la carte physique.
Hébergement
Pour l’hébergement, le choix à Paris est vaste et il existe des propositions dans à peu près toutes les gammes de prix. Je vous conseille de faire attention à la localisation afin que ce soit pratique par rapport à votre point d’arrivée/départ si vous souhaitez utiliser le service de bagagerie. Il peut être intéressant de vérifier aussi la facilité d’accès aux lieux où vous souhaitez vous rendre. Ainsi, j’avais une nouvelle fois choisi un hôtel à proximité de la gare de Lyon où nous arrivions par le TGV. Ceux où j’étais déjà descendue étaient complets quand j’ai voulu réserver. J’ai donc pris un autre hôtel entre Gare de Lyon et Bastille. Nous y étions très bien. L’accueil a été excellent. Et la chambre était très calme et confortable.
Avec ce thème, en chemin, le projet 52 nous invite à nous déplacer tout en observant. J’avoue avoir eu du mal à choisir comment m’orienter sur le chemin. J’avais envisagé de prendre en photo un panneau ou un balisage au cours d’une randonnée, mais la météo hasardeuse de ces dernières semaines ne m’a pas encouragée à trop m’aventurer. J’avais pensé à vous montrer des fleurs capturées au bord d’un sentier, mais là encore, j’ai manqué d’occasions. Et puis, en allant faire une activité à Saint Nazaire en Royans(dont je vous reparle bientôt), j’ai emprunté un chemin entre le parking et le bord de la rivière. Là, quelques bâtiments inutilisés ont servi de support à un festival local de street-art. Alors, en chemin, je me suis arrêtée pour regarder les fresques.
Deux oeuvres réalisées lors du festival Graff en Vallée au cours de l’été 2024 Saint Nazaire en Royans – Drôme
Pour découvrir ce que les autres participants ont fait en chemin, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.
A noter : ce week-end sera en grande partie familial. Aussi, je ne sais pas à quel moment je pourrai passer valider les commentaires qui n’apparaissent pas. Je viendrai au plus tard dimanche soir libérer les commentaires qui seraient en modération.
Fin avril, je suis allée découvrir la micro ferme Wopaya à l’occasion d’une journée portes ouvertes. Le ferme est située à La Baume Cornillane (où je vais souvent me balader, que ce soit du côté du château des Cornillans, des roches de la Pangée ou de la cascade du Rif). Sur un peu plus d’un hectare de terrain, aux portes du village, Marithé a installé ses plantations l’année dernière. Elle produit essentiellement des plantes aromatiques et médicinales, ainsi que des petits fruits. L’ensemble du projet a été conçu et réalisé par Marithé aidé de ses proches.
Bienvenue à la ferme Wopaya
Ce qui frappe lorsqu’on arrive sur le terrain de Wopaya (et que l’on remarque de loin : je l’avais vue depuis longtemps en allant marcher aux environs du château), c’est la serre en forme de dôme géodésique. Située au centre d’une mare, de loin, elle fait penser à un hébergement insolite. Mais c’est une vraie serre qui a été pensée pour résister aux vents dominants et apporter un maximum de lumière aux plantes aux périodes de l’année où elles en ont le plus besoin. A l’intérieur, les jeunes plants de tomates, fraisiers, piments, maïs, tournesols ou encore courgettes semblaient effectivement s’y épanouir.
Jeunes pousses avec vue sur le château des Cornillans
Avec la mare entourant la serre, c’est toute une biodiversité qui s’est installée sur la ferme. Pendant la visite, on entendait d’ailleurs les grenouilles chanter. Et il n’était pas très compliqué de repérer des larves de libellules dans l’eau. Autour de l’eau, ce sont des bleuets qui ont été plantés. De l’aveu de Marithé, c’est déjà parce que c’est joli même si ensuite, elle en utilise les pétales dans les recettes de ses infusions.
Le petit pont en bois d’inspiration japonisante ajoute une touche de charme complémentaire à la serre.
Un peu plus loin, Marithé nous entraine à la découverte de la forêt jardin. C’est un concept que j’avais connu l’an dernier lors de la visite de la ferme du Croissant Fertile dans les Monts du Lyonnais. A La Baume Cornillane, Marithé a planté 3 étages de végétation : des fraisiers au sol, puis des cassissiers, groseillers et framboisiers qui occupent une hauteur intermédiaire et enfin des arbres fruitiers. L’idée est que chaque niveau puisse bénéficier des effets des autres, qu’il s’agisse d’ombre, d’humidité ou de l’aspect couvre sol. Les allées de la forêt jardin sont sinueuses dans le but là encore de limiter les impacts du vent en en « cassant » la trajectoire.
Une forêt jardin avec vue !
Sur une autre parcelle, Louison, le stagiaire de Marithé, a commencé à installer une culture en syntropie. L’idée est de maximiser la biomasse tout en étageant aussi les cultures. Il est ainsi prévu de planter des tomates et piments sur la partie basse et des maïs et tournesols pour la partie haute. La culture est initialement dense afin de permettre ensuite de venir tailler les plantes hautes pour créer des arrivées de lumière vers les plantes basses tout en laissant sur place les coupes en guise de paillage, qui en se décomposant enrichiront le sol. L’apport extérieur en eau est ainsi très modéré voire nul avec comme but la création d’un microclimat. C’est une expérimentation grandeur réelle que mènent donc Marithé et Louison cette année.
Je crois que j’ai eu un vrai coup de cœur pour la jolie serre de Wopaya
Pour terminer ma visite, j’ai passé un long moment dans la prairie mellifère qui occupe la partie du terrain qui n’est pas encore cultivée. Là, les fleurs étaient nombreuses en cette période de l’année. Comme un apiculteur a posé quelques ruches au fond du pré, c’était un vrai plaisir de regarder les abeilles venir butiner.
BourrachePhacélieTrèfle incarnat
Wopaya La Baume Cornillane – Drôme – avril 2025
Informations pratiques :
Marithé transforme les plantes produites sur la ferme Wopaya. Elle utilise les aromates pour les ajouter à des thés et tisanes ou des préparations originales, de type gomasio. Mes coups de coeur vont à la tisane Wake Up à base de menthe et de romarin et au Wopasio Salsa qui intègre du piment et du poivre. Si vous habitez dans la région de Valence, plusieurs commerçants proposent les produits de la ferme Wopaya (je les trouve par exemple chez mon boucher). Mais sinon, il y a un site de vente en ligne Wopaya.com.
Depuis un mois, le musée de Valence propose un nouvel accrochage dans le petit salon des dessins. Ce sont les couleurs éclatantes de Matisse qui ont pris place sur les murs. Jazz est un travail réalisé par l’artiste à la fin de sa vie. Alors que la maladie ne lui permet plus de s’exprimer avec toiles et pinceaux, il travaille avec des papiers colorés à la gouache qu’il découpe et colle. Le résultat est plein de vie et de couleurs. Au départ, Jazz était un hommage au cirque et aux souvenirs d’enfance, mais l’album devient peu à peu une improvisation vibrante, comme les notes d’un air de jazz.
Jazz est un ensemble de feuillets non reliés
Le travail sur l’album Jazz débuté en 1943 est achevé en l’année suivante. C’est Tériade, un ami éditeur et critique d’art de Matisse, qui édite l’album. Et il faudra attendre 1947 pour que le projet aboutisse après de nombreux essais d’impression pour respecter les couleurs vibrantes de Matisse. Jazz est imprimé à la gouache sur papier vélin, en utilisant des pochoirs pour reproduire les découpages de Matisse sur les 20 planches de l’ouvrage et les mêmes gouaches que l’artiste. Les textes sont écrits et calligraphiés à la plume de roseau par Matisse au cours de l’année 1946, et reproduits en fac-similé dans l’édition de l’ouvrage. Il sera tiré à 100 exemplaires, numérotés. Les planches actuellement exposées à Valence sont celles de l’exemplaire offert par Matisse lui-même au musée (et qui est maintenant conservé dans les fonds de la médiathèque Latour-Maubourg).
Cinq planches issues de Jazz. On y retrouve en particulier le thème des algues en papier découpé dans les planches intitulées « Le lagon »
A droite – détail de la planche « Cirque » (et reflets du mur opposé de l’exposition) A gauche – la chute d’Icare
Au fil du musée, archéologie et beaux-arts
J’ai profité de ma visite au musée pour aller flâner dans les autres salles du musée. J’ai commencé par aller revoir les œuvres de Jaume Plensa, alors que l’exposition temporaire qui lui était consacrée se terminait le soir-même. J’ai croisé quelques œuvres arrivées en prêt du Musée d’Orsay, et encore en cours d’accrochage. J’ai découvert que le petit cabinet rouge (souvenir de l’exposition All Over avec Philippe Favier en 2020) accueillait maintenant plusieurs tableaux. Et j’ai fait un long tour dans les collections d’archéologie où je n’étais pas allée depuis longtemps. Et si vous voulez en découvrir plus sur le Musée de Valence, je vous emmène dans les coulisses du musée.
La Femme au Balcon Picasso (prêt du musée d’Orsay)L’os coché est un des artefacts les plus mystérieux de la collection d’archéologie du musée de Valence. Trouvé dans la grotte de Thais à Saint Nazaire en Royans, datant de la fin de la dernière période glaciaire, ce morceau d’os est entaillé de dizaines de petites coches. Depuis 1991 et les travaux d’Alexander Marschak, on considère qu’il s’agit d’un système d’enregistrement du temps, correspondant à l’observation de phénomènes astronomiques (phases de la Lune, etc.). Il a intégré un corpus de 6 objets sélectionnés au niveau européen pour une étude en cours sur les origines de la quantification du temps par l’homme. Il a ainsi été entièrement numérisé en 3D et un futur dispositif de médiation sera bientôt disponible, s’appuyant sur cette numérisation.
Cette semaine le thème est saisonnier. Le projet 52 nous invite en effet à illustrer le printemps. Comme j’habite à la campagne, quand j’entends printemps, ce n’est pas au grand magasin que je pense en premier. Pour moi, le printemps, c’est cette période de l’année où la nature renait. Les feuilles réapparaissent. Les paysages se parent de vert. Les fleurs s’épanouissent et nous offrent leurs couleurs. Alors, je ne vais pas faire preuve de beaucoup d’originalité cette semaine encore, puisque j’ai choisi de vous proposer un champ de fleurs. Les iris sont en pleine floraison dans les pépinières autour de chez moi, et j’ai commencé à aller les admirer.
Le champ des Iris du Val de Drôme bénéficie d’un panorama superbe sur le synclinal de Saoû
Pour découvrir à quoi ressemble le printemps chez les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.
(*) Je ferai un article avec plus de photos d’iris, et j’espère d’autres pépinières, vers la fin du mois de mai. Toutefois, cette photo a été prise dans le champ des Iris du Val de Drôme (400 chemin de Buffières, 26400 Grâne). La pépinière accueille les visiteurs en plein champ tout au long de la floraison des iris.
Le soleil a fini par pointer le bout de ses rayons, et cela m’a donné envie de faire un tour en Drôme Provençale. J’étais accompagnée de Mr 2e et nous avons choisi de retourner visiter le château de Grignan. La dernière fois que nous y étions allés tous les deux remontait à environ deux ans, au cours d’une belle demie journée dans les villages perchés environnants. J’y étais depuis allée avec des amies que j’avais emmenées découvrir les champs de lavande dans la campagne alentour. Cette fois, notre but était uniquement de visiter le château.
Le château qui domine le village
Redécouvrir le château de Grignan
Travaux et reconstruction(s)
Le château de Grignan est actuellement en travaux. Ceux-ci sont destinés d’une part à consolider les murs de soubassement et d’autre part à aménager le second étage pour l’ouvrir à la visite. Le département, propriétaire du château de Grignan, a eu la bonne idée de faire un parallèle avec l’époque de Madame de Sévigné. Elle plaignait en effet sa fille d’avoir à financer d’importants travaux de réaménagement de Grignan pour l’adapter au goût du jour, mais aussi le mettre en adéquation avec le rang de son époux, nommé lieutenant général de Provence. Ces travaux conduiront d’ailleurs à la vente du château de Grignan par Pauline de Simiane, petite fille de la Marquise de Sévigné, incapable de faire face aux créances laissées par ses parents. Au fil du temps, le château devient une ruine où l’on vient récupérer des pierres. Cependant en 1912, Marie Fontaine rachète Grignan. Elle consacre sa fortune à la reconstruction de Grignan au plus proche de son état du XVIIIe siècle, tout en installant le confort moderne à l’intérieur.
En 1684, la Marquise de Sévigné plaint sa fille de devoir faire des travaux au château.C’est la meilleure saison pour découvrir la façade de style Renaissance du château de Grignan, avant que la cour ne soit envahie par les gradins des Fêtes Nocturnes
Art de vivre
A l’intérieur du château, les décors évoluent au fil des saisons. En cette période printanière, de nombreux bouquets ont pris place dans les pièces du château. A l’office, un panier de légumes attend la cuisinière. Dans la salle à manger, la table est dressée. D’un côté, on peut admirer la table mise pour le service des fruits, comme au temps de Madame de Sévigné. De l’autre, les convives sont attendus pour le diner qui débutera par un service de poisson. Sur la grande table, et puisque nous sommes à Pâques, des sculptures en chocolat ont été installées et embaument toute la pièce.
Un air de jardin d’hiver dans le hall du châteauA l’office, il va bientôt être temps de préparer le repasDans le petit salon de Marie Fontaine, le son du gramophone accueille le visiteurLa table est dressée dans la salle à manger
Au soleil
Après avoir parcouru l’ensemble des pièces, nous ressortons du château par les terrasses. De là, on surplombe le village aux toits de tuile mais aussi l’ensemble de la campagne environnante avec une vue qui avoisine les 360 degrés. Même si le vent souffle, le soleil est présent et c’est un bonheur de s’attarder pour admirer le panorama. Au loin, on distingue la silhouette de la Montagne Sainte Victoire. Plus proche, le Mont Ventoux, le Géant de Provence, impose sa stature au sommet enneigé. Et à quelques kilomètres de là où nous sommes, c’est la tour de Chamaret qui nous fait face.
Au loin, le Mont Ventoux domine tout le paysageVu de la terrasse, le château de Grignan paraitrait presque modeste….
Flâner dans le village
Avant de prendre la route du retour vers la maison, nous profitons du beau temps pour flâner un peu dans les ruelles du village de Grignan. En ce week-end de Pâques ensoleillé, nous ne sommes clairement pas les seuls à avoir eu l’idée de venir par ici. Malgré tout, c’est agréable de s’attarder un peu et nous nous installons même à la terrasse du Café des Vignerons, à l’abri du vent, pour prendre un rafraichissement. Comme la carte des vins nous fait de l’oeil mais que nous sommes encore en milieu d’après-midi, nous choisissons d’acheter une bouteille à déguster à l’heure de l’apéritif à la maison pour prolonger un peu ce sentiment de vacances avant l’heure.
Le lavoir de Grignan avec sa forme ronde attire le regard au bout du mailLe charme des détails fleuris sur les rebords de fenêtre au cœur du vieux villageJe ne me lasse pas de contempler les toits recouverts de tuiles (alors même que je peux en voir depuis mes fenêtres, je ne manque jamais une occasion d’en photographier quand je suis en balade)
Grignan – Drôme – avril 2025
Informations pratiques :
Le château de Grignan est ouvert à la visite une grande partie de l’année. Les horaires et les conditions de visite sont détaillés sur le site internet du château.
Les Fêtes Nocturnes sont un spectacle de théâtre joué en plein air tout au long de l’été dans la cour du château. Les productions sont toujours de grande qualité. Cette année, c’est Le Barbier de Séville de Beaumarchais qui sera joué.
Le Café des Vignerons, situé sur une petite place juste à l’extérieur des anciens remparts du village, fait partie des Maisons du Clair de Plume, et propose en plus de son offre de boissons une petite restauration de qualité. Une très grande partie des vins des domaines de l’Appellation d’Origine Contrôlée Grignan-Les-Adhémar est disponible à la dégustation au verre ou à l’achat à la bouteille, au prix producteur. Attention : l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.