[exposition] Ikats, Cultures du monde et créations contemporaines

Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé d’une exposition terminée. Je suis pourtant allée il y a un peu plus d’un mois voir celle-ci sur les ikats, mais je n’ai pas trouvé le temps d’écrire cet article avant qu’elle ne ferme ses portes à Crest. Toutefois, comme il s’agit d’une exposition qui n’a pas été spécifiquement montée pour Crest, il est possible qu’elle s’installe ailleurs dans les prochains mois.

Ikats anciens d’Indonésie

L’ikat est une technique de teinture des fils avant tissage, sur la chaîne, la trame ou bien les deux. Des réserves sont positionnées sur les fils à des endroits bien précis afin de tracer les motifs par la teinture préalable au tissage. Parfois, plusieurs bains de couleurs sont utilisés avec des réserves différentes. Cette technique est très développée dans toute l’Asie, depuis l’Asie centrale jusqu’au Japon. Traditionnelle, elle continue à être utilisée à plus ou moins grande échelle. Au Japon, les ikats trame et chaîne en fils de soie sont des objets artisanaux de grande précision. En Asie centrale, l’ikat est semi industrialisé et permet le tissage de grandes pièces de tissu ensuite utilisée pour l’habillement ou l’ameublement.

J’ai découvert cette technique si particulière à l’occasion d’une exposition au Centre d’Art de Crest cet hiver. Les commissaires Rémy et Monique Prin ont ramené de leurs voyages en Asie de nombreux ikats de toutes époques et de tous styles qu’ils présentaient en les contextualisant. Ils ont aussi rapporté la technique de l’ikat qu’ils ont utilisé pour des créations contemporaines en fils de coton, jouant sur les perspectives.

Ikats anciens d’Indonésie
Ikats anciens d’Indonésie
Ikats anciens de Malaisie
Vêtements en Ikat d’Ouzbékistan et Ikat contemporain par Rémy et Monique Prin
Ikats contemporains par Rémy et Monique Prin
Ikats (chaîne et trame) ancien du Japon
Ikats (chaîne et trame) ancien du Japon
Ikats (chaîne et trame) ancien du Japon

Centre d’Art de Crest – Drôme – mars 2024

(*) L’exposition s’est tenue à Crest du 10 février au 28 avril 2024

(**) Si vous souhaitez comprendre la technique de l’ikat, le plus simple est d’aller voir une vidéo. Celle en lien s’intéresse à la création des ikat chaîne et trame de Bali.

[Drôme] la floraison des iris – édition 2024

Chaque mois de mai, je me réjouis d’aller admirer la floraison des iris dans les jardins et champs ouverts au public. En effet, les professionnels de la culture de ces fleurs profitent de cette période pour que les jardiniers puissent venir découvrir en vrai les couleurs, formes et hauteur des iris avant de les commander. Cette année, la floraison a été un peu précoce et j’ai pu en profiter dès le 1er mai. Le pic de floraison est attendu aux alentours du 8 mai d’après ce que les pépiniéristes m’ont dit.

champ d'Iris en fleurs
Champ d’iris

Le jardin des Iris du Grand Barbu, à Chabeuil

Je peux dire que je vais vraiment chaque année aux iris du Grand Barbu à Chabeuil depuis plus de 10 ans (même en 2020, j’ai réussi à y aller à la sortie du premier confinement). C’est toujours un plaisir d’arpenter les allées du jardin de Daniel, niché au cœur d’un vallon paisible. Cette fois, ce sont les coassements des grenouilles voisines; les gazouillis des oiseaux et les tintements des cloches d’un troupeau de moutons un peu plus loin qui ont composé la bande son de ma visite. J’étais seule dans le jardin quand j’y suis allée, et j’ai donc pu profiter pleinement du calme des lieux.

Iris en fleurs

Iris en fleurs

Iris en fleurs

petit chemin entre les Iris en fleurs

Iris en fleurs

Iris en fleurs

Iris en fleurs

Iris en fleurs

Iris du Grand Barbu – Chabeuil – mai 2024

(*) Iris du Grand Barbu, 1184 Chemin des Breytons, 26120 Chabeuil – ouvert jusqu’à la fin du mois de mai en accès libre tous les jours.

A noter : Daniel va arrêter sa production d’iris. Cette année est une année de transition, et son successeur Cédric a ouvert son propre jardin, Iris Passion, à Saint Marcel les Valence au lieu-dit Les Blaches (665 Route de Bourg les Valence). Je n’ai pas eu l’occasion d’y aller mais nul doute que ce sera également un ravissement pour les amateurs d’iris.


Pour découvrir à quoi ressemblait le jardin des iris du Grand Barbu ces dernières années, vous pouvez aller voir :


Le champ des Iris du Val de Drôme, à Grâne

J’étais déjà allée en 2019 aux Iris du Val de Drôme (l’article correspondant se trouve donc sur mon ancien blog). Cette année-là, j’avais même acheté des iris que j’avais récupérés à la fin de l’été et plantés dans un pot sur ma terrasse, pour le plus grand plaisir de mon chat qui a bien consciencieusement déterré les rhizomes chaque nuit pendant plusieurs semaines ensuite. Je suis encore surprise qu’ils aient réussi à prendre et qu’ils fleurissent chaque printemps depuis. Cette fois, j’y allais juste pour le plaisir des yeux (et jouer avec mon appareil photo). Le grand champ s’aperçoit depuis la route entre Crest et Livron. Sur place, c’est une explosion de couleurs. Le champ est vraiment grand, et les variétés très nombreuses. J’y ai passé une bonne heure et j’aurais sans doute prolongé si une averse ne m’avait pas poussée à me mettre à l’abri.

champ d'iris en fleurs

détail d'une fleur d'iris

champ d'iris en fleurs

iris en fleurs

iris en fleurs

iris en fleurs

iris en fleurs

iris en fleurs

iris en fleurs

Iris du Val de Drôme – Grâne – Drôme – mai 2024

(*) Iris du Val de Drôme, 400 Chemin de Buffières, 26400 Grâne – ouvert jusqu’au 20 mai environ tous les jours de 10.00 à 19.00 (9.00/19.00 les week-ends et jours fériés).


Bonus – les pivoines Rivière, à Crest

En rentrant des Iris du Val de Drôme, je suis passée par Crest et j’en ai profité pour m’arrêter aux Pivoines Rivière. Ce pépiniériste est spécialisé dans les pivoines et un jardin attenant aux serres abrite une collection de pivoines herbacées et arbustives. Ma précédente visite datait de 2022. Là aussi, la floraison a été plutôt précoce et déjà les pivoines arbustives n’étaient presque plus en fleurs. Par contre, les pivoines herbacées déployaient leurs couleurs. Il y avait beaucoup de monde aussi, j’ai rapidement fait le tour des carrés fleuris avant d’acheter quelques tiges coupées pour ramener un bouquet à la maison avant qu’une nouvelle averse ne vienne à tomber.

pivoine en fleur

pivoine en fleur

pivoine en fleur

pivoine en fleur

pivoine en fleur

Pivoines Rivière – Crest – Drôme – mai 2024

(*) Pivoines Rivière, , 26 Crest – ouvert du lundi au samedi jusqu’au 7 juin de 9.00 à 12.00 et de 14.00 à 18.30 (y compris les jours fériés sauf le jeudi de l’Ascension).

[Drôme] des évènements culturels à découvrir cet été

J’ai de la chance dans la Drôme car même l’été, les propositions culturelles sont nombreuses et variées. Ces évènements touchent tous les domaines de la culture : expositions, festivals de musique classique, pop ou électro, théâtre,… Il est facile de trouver de quoi profiter de moments agréables que l’on soit de passage ou habitant à l’année. Parmi toutes les propositions, j’en ai déjà testé quelques-unes cet été que je vais donc vous présenter. L’été étant loin d’être fini, je vous parlerai également de ce que j’ai l’intention de découvrir dans les prochaines semaines.

L’exposition L’Univers sans l’Homme au Musée de Valence

Cette année, le sujet de l’exposition temporaire du Musée de Valence est L’Univers sans l’Homme. Après les grandes expositions en mode all-over des précédentes saisons (pour mémoire Hervé Di Rosa en 2022, Philippe Favier en 2020/21, et le duo Gerda Steiner/Jörg Lezlinger en 2019) et les expositions monographiques (Théophile-Jean Delaye l’hiver dernier, Philolaos en 2019/2020, Jean Le Moal en 2017/2018 ou encore Anne Danger en 2016/2017) , le musée renoue avec une exposition thématique. La dernière était De l’autre côté du miroir, Reflets de collection en 2018/1029 qui mettait en scène les œuvres sorties des réserves du musée de Valence. Cette fois, le propos est plus vaste et le musée a bénéficié de nombreux prêts d’œuvres, soit directement des artistes pour les plus contemporains, soit d’autres musées. En ce sens, cette exposition serait plus à rapprocher de la toute première exposition temporaire du musée après sa réouverture, sur le thème de l’âge d’or du paysage dans la peinture anglaise. Mais le concept all-over ayant fait ses preuves, cette nouvelle exposition temporaire ne se contente pas d’un espace dédié et investit plusieurs salles du musée.

L’Univers sans l’Homme nous emmène du XVIIIe au XXIe siècle. En introduction, nous voyons comment progressivement la nature a supplanté l’humain dans les représentations, à l’image de la façon dont certaines catastrophes naturelles (tremblement de terre au Portugal, éruption volcanique en Italie, …) renvoient l’homme à sa fragilité. Les artistes cherchent d’abord à exprimer la toute puissance de la nature, ou encore son immensité, et dans laquelle l’humain n’a pas nécessairement sa place. « L’univers sans l’homme » est d’ailleurs une expression de Charles Baudelaire, qui dans ses écrits de critique d’art, déplorait cette déshumanisation dans les productions artistiques de ses contemporains, qu’ils soient peintres ou photographes.

All the air was white with moon light / All the water was black with shadow
Photographie du Colonel Stuart Morley
La vache qui se gratte
Constant Troyon – salon de 1859
La neige
Charles-François Daubigny – 1873

L’exposition passe assez rapidement sur le XXe siècle, bien que soient présentées quelques œuvres de Klein (dont le bleu a été utilisé pour le lettrage dans l’exposition) et quelques autres. Après les prémices au XIXe siècle, c’est vraiment sur le XXIe siècle que se concentre l’expression de ces univers déshumanisés. A travers des travaux vidéo ou photo, on découvre des villes désertées. Si on a tous aujourd’hui vu des images des villes vides lors du confinement de 2020, certains artistes avaient déjà imaginé ce que serait une ville vidée de ses habitants (dont Nicolas Moulin qui avait retouché pixel par pixel des images de Paris afin d’en enlever toute trace d’humanité). L’impact de ses œuvres est sans doute aujourd’hui moindre qu’avant les images d’actualité de 2020 et en même temps une vraie réminiscence de ces moments. La composante environnementale est aussi très présente à travers les œuvres contemporaines présentées.

Sans titre – Astana, Kazakhstan
Louis Le Kim – 2015
Céramiques atomiques

Le visiteur passe alors dans le musée, où une expérience assez intéressante est présentée. Trois tableaux du musée ont été numérisés puis retouchées pour enlever les personnages. L’original et la version déshumanisée sont présentées côte à côte et l’effet produit par les deux versions est très différent. Une scène champêtre prend ainsi des allures inquiétantes de fin du monde. Plus loin, Patrick Tresset a installé ses robots qui dessinent. La scène à croquer ne comporte pas d’humain et est une évocation du corbeau et du renard. Sur le mur, les triptyques produits par les robots commencent à s’afficher. Chaque robot porte un regard différent sur la scène (angle, zoom…) et dessine au stylo. Je me suis laissée emporter par le mouvement des stylos, hypnotiques.

Le corbeau et le renard – les robots qui dessinent de Patrick Tresset
œuvre – performance

Au dernier étage du musée, la grande salle d’art contemporain a été envahie par La Siouva de Cécile Beau (en collaboration avec Anna Prugne) qui expose aussi un caillou qui ronronne. Cette pseudo-araignée a de faux airs de Louise Bourgeois quand on la regarde sous certains angles. Aux murs, des galaxies abstraites de Hans Hartung et les aplats de couleurs métalliques d’Anna-Eva Bergman viennent s’associer au grand tableau de Joan Mitchell issu de la collection permanente du musée. Sur un petit pan de mur, on notera un Monet, issu de son travail autour des nymphéas, presque perdu au milieu de ces grands formats. Je crois que j’aurais aimé que ce Monet vienne un peu plus dialoguer avec le Joan Mitchell…

La Siouva
Cécile Beau & Anna Prugne – 2017
Reflet d’un tableau de Joan Mitchell dans un tableau de Claude Monet

Je n’avais pas d’idée préconçue en allant voir cette exposition. J’en suis ressortie assez perplexe, avec l’impression de souvent être passée à côté du sujet, de ne pas avoir su comprendre les interactions et les liens entre les œuvres. Certaines salles m’ont laissée sur ma faim : j’avais envie d’en avoir plus, et c’était un peu frustrant. J’ai ensuite au l’occasion d’échanger avec Melle 3e au sujet de cette exposition (elle avait eu la chance de la voir avec un médiateur dans le cadre d’une sortie scolaire). Certaines de ses remarques ont fait murir ma réflexion, et je me demande si je ne vais pas essayer de retourner revoir cette exposition pour approfondir cela. Quoi qu’il en soit, je pense que si vous avez l’occasion de visiter l’exposition avec un médiateur, c’est un vrai plus, au moins pour avoir des informations sur les aspects techniques de certaines œuvres (les cartels son un peu « légers » de ce point de vue).

(*) L’exposition L’Univers sans l’Homme se tient au Musée de Valence jusqu’au 17 septembre 2023. Les horaires et conditions de visite, ainsi que la programmation autour de l’exposition sont à retrouver sur le site internet du musée de Valence.

Le festival « Saoû chante Mozart »

Cette année, c’est la 34e édition du festival Saoû chante Mozart. Né de la volonté d’un passionné, ce festival, né dans le petit village de Saoû, a grandi au fil des années. Il propose maintenant des concerts dans toute la Drôme, entre lieux d’exception, églises et scènes extérieures. Petit à petit, il est devenu le plus important festival de France consacré à Mozart. Très exigeant dans sa programmation, le festival souhaite aussi dépoussiérer la vision que l’on peut avoir de la musique classique. Ainsi, si l’œuvre de Mozart constitue l’essentiel des concerts, le festival s’ouvre aussi à d’autres compositeurs qu’il s’agisse de musique classique ou de créations plus contemporaines, toujours inspirées par les compositions de Mozart.

Dans la programmation de cette année, j’ai noté en particulier le concert de dimanche dernier à l’église de Crest. En effet, si au départ, je ne suis pas une très grande fan de Mozart (en grande partie par méconnaissance de son œuvre, je pense), je suis une inconditionnelle de la musique de Bach et j’aime beaucoup tout le mouvement artistique du Romantisme. Or le quatuor Arod proposait en complément des Dissonances de Mozart, deux lieder de Bach et un quatuor de Brahms. Voilà qui était donc une bonne occasion d’aller écouter deux compositeurs que j’apprécie et de découvrir un peu plus Mozart. J’ai d’ailleurs été frappée par la modernité de certaines phrases musicales des Dissonances. De plus, l’interprétation de ces morceaux par le quatuor Arod, pleine de virtuosité, m’a permis de vivre presque deux heures de magie musicale, d’autant plus que le quatuor nous a gratifiés d’un mouvement de concerto de Debussy lors du rappel.

J’ai également repéré le concert Les chemins qui montent, qui aura lieu le jeudi 20 juillet en forêt de Saoû en soirée. Dans le cadre enchanteur de la forêt, le concert s’annonce comme une rencontre entre la musique kabyle et Mozart. Malheureusement, je ne pourrai pas y assister en raison d’une contrainte professionnelle. Je compte par contre bien me rendre au concert du lever de soleil le dimanche 23 juillet. J’aime tellement cette idée d’un concert au petit matin qui casse les codes que j’ai eu envie d’y assister avant même d’en voir le programme !

(Edit du 14/08/23 : je n’ai pas eu le temps de venir vous reparler de ce concert. Je le ferai dans un futur article reprenant les évènements auxquels j’aurais assisté/participé entre mi-juillet et la rentrée)


D’autres idées…

En complément, voici quelques autres idées pour les semaines à venir issues de la programmation culturelle estivale dans la Drôme qui me tentent ou que j’ai déjà prévues dans mon agenda :

  • A Valence, le festival Sur le Champ aura lieu du 19 au 22 juillet avec 4 soirées de concert gratuites.
  • A Grignan, comme chaque été, les Fêtes Nocturnes proposent une création théâtrale. Cette année, c’est L’Avare de Molière qui est à l’affiche, mis en scène et interprété par Jérôme Deschamps. J’ai déjà réservé mes billets pour l’une des dernières représentations.
  • A Upie, du 21 au 25 août, La légende d’Andarta est un spectacle son et lumière couplé avec un village gaulois en première partie de soirée. J’ai également déjà mes billets.
  • A Crest, le centre d’art propose une nouvelle exposition autour d’André du Bouchet et de Pierre Tal Coat jusqu’au 8 octobre 2023. Compte-tenu de mon planning estival déjà bien rempli, il est probable que je m’y rendrai plutôt en septembre.
  • A Valence, le Centre du Patrimoine Arménien présente une exposition sur les photographes arméniens dans l’Empire Ottoman. Elle se tient jusqu’à Noël et si je n’ai pas le temps d’y aller durant l’été, elle figurera probablement à mon programme de la rentrée.
  • A Montélimar, le Musée d’Art Contemporain propose une exposition « L’art et la matière » avec essentiellement des tapisseries et des céramiques. Elle est visible jusqu’à fin décembre 2023. Là encore, si je n’ai pas le temps d’y aller cet été, j’essaierai d’y aller cet automne.


(*) Afin d’être totalement transparente, je vous signale que les places pour le Festival Saoû chante Mozart et celles pour La Légende d’Andarta sont des invitations qui m’ont été offertes dans le cadre d’une collaboration commerciale non rémunérée (et je remercie les organisateurs de ces deux évènements). J’ai par contre payé les autres spectacles et visites dont je parle dans cet article.
Dans tous les cas, mon avis est libre et reflète l’expérience que j’ai vécue.

[Drôme] un week-end pour découvrir Valence et ses environs

J’habite à côté de Valence dans la Drôme (je pense que ce n’est plus un secret depuis longtemps !). Je ne suis donc pas partie en week-end à Valence. Mais, ma collègue parisienne Daphnée est venue passer un week-end valentinois début mai. J’avais donc concocté un petit programme de découverte de la ville et de ses environs. Je vais donc partager avec vous ce que nous avons fait : cela pourrait vous donner des idées si vous aussi, vous souhaitez venir découvrir Valence et ses environs le temps d’un week-end.

A Crest, les pivoines étaient en fleurs

Vendredi soir : Valence by night

Daphnée est arrivée de Paris le vendredi soir. Je l’ai retrouvée en début de soirée à la gare routière de Valence Ville où elle venait d’arriver. Notre première mission a été de trouver un restaurant pour le diner. Pour cela, direction les places de l’Université et des Clercs. Là, nous avons assez facilement trouvé une place en terrasse au restaurant Les Bons Vivants. Après le repas, et comme il faisait très bon ce soir-là, j’ai décidé de lui montrer un peu la ville de nuit. Ce petit tour à pied nous a menées vers les principaux lieux du centre ancien de Valence : la cathédrale, le pendentif, la maison des têtes, la place Saint Jean… Nous avons poussé la balade jusqu’en basse ville, pour un autre point de vue sur le clocher de la cathédrale mais aussi pour jeter un œil à la côte Sylvante avec sa porte dans les anciens murs de la ville.

Place des Clercs // Côte Sylvante – Valence

Samedi matin : balade sur la montagne de Crussol

Après une bonne nuit de sommeil, nous étions prêtes pour partir à l’assaut de la montagne de Crussol. Le ciel était un peu couvert mais cela ne nous a pas empêchées de monter jusqu’au château. Le long du chemin, j’en ai profité pour lui montrer quelques orchidées sauvages (je vous en reparle bientôt!). Bien entendu, Daphnée a apprécié la vue sur la plaine de Valence (on ne distinguait malheureusement pas bien le Vercors ni les Trois Becs ce matin-là), ainsi que l’ensemble du site médiéval, si impressionnant. Pour ma part, après ne pas y être allée pendant plusieurs années, c’était la 2e fois que j’y retournais en moins de 10 jours et j’en étais ravie ! Avant d’amorcer la descente, nous avons eu la chance d’apercevoir de grands rapaces tournoyer dans le ciel au-dessus de nos têtes.

Le château de Crussol, vu depuis le théâtre de verdure
Le site médiéval de Crussol s’étend sur environ 3 hectares

Samedi début d’après-midi : pause culture au Musée de Valence

Nous sommes revenues dans Valence pour déjeuner. Le soleil étant revenu, nous avons de nouveau fait le choix d’un restaurant en terrasse, derrière le théâtre cette fois, pour une salade à base de produits locaux (charcuteries ardéchoises et Saint Marcellin). Une fois rassasiées, nous avons pris la direction du Musée de Valence.

Même si, en raison de l’exposition temporaire qui était en cours d’installation, nous n’avons pas pu accéder aux espaces d’art contemporain, j’ai pu montrer à Daphnée la richesse des collections de ce musée. Entre les collections d’archéologie nous plongeant dans le passé de la cité valentinoise, les œuvres d’Hubert Robert, les nombreux artistes drômois exposés (parmi lesquels André Lhote, Vanber ou encore Etienne Noël), les collections de peinture et sculpture, il y en a pour tous les goûts. Nous sommes bien entendu allées saluer la Nymphe Endormie, qui fait vraiment partie de mes œuvres favorites au musée.

Petit à petit, nous sommes arrivées tout en haut du musée au niveau du belvédère. L’occasion de regarder le paysage d’un point de vue différent de celui du matin, puisque nous faisions alors face à la montagne de Crussol.

Dans les couloirs du musée de Valence
Depuis le belvédère du musée de Valence, lecture de paysage

Samedi fin d’après-midi : promenade bucolique le long des canaux de Châteauvert

En sortant du musée, il était l’heure du goûter. C’était donc le moment idéal pour faire découvrir à Daphnée mon salon de café préféré à Valence. Nous avons donc profité de la terrasse de Tamper & Yummy pour prendre un bon jus frais et un café avant de repartir vers la découverte suivante. Pour cela, je l’ai emmenée dans le quartier de Châteauvert pour une balade le long des canaux.

A Valence, les canaux sont alimentés par des sources et ont permis au fil des siècles le développement d’une petite industrie (moulins, travail du cuir…) et du maraîchage dans différents secteurs des faubourgs de la ville. Aujourd’hui, ils sont une réserve de biodiversité très importante. S’il y a une quarantaine de kilomètres de canaux à Valence, seuls 17 km sont à ciel ouvert. On les retrouve essentiellement dans les quartiers du Grand Charran et de Châteauvert, ainsi que du coté du parc Jouvet et du parc des Trinitaires. Il existe un circuit dans chacun de ces secteurs permettant de découvrir les tronçons de canaux à ciel ouvert (vous pouvez les retrouver sur le site de l’office de tourisme).

Partant du parc de la Grande Marquise, nous avons longé les canaux du parc avant de suivre le parcours des canaux de Châteauvert. Je n’avais encore jamais réussi à ne pas me perdre à un moment ou l’autre. Cette fois ne fera pas exception : j’ai bel et bien loupé une bifurcation sur le parcours. Mais ce n’est pas très grave car nous avons tout de même fait une agréable promenade au cours de laquelle nous avons pu profiter de ce petit coin de nature au cœur de la ville.

Le long des canaux de Châteauvert à Valence
Dans le parc de la Grande Marquise à Valence
C’était la saison des amours pour les grenouilles que l’on entendait chanter et qui étaient bien en vue à la surface des canaux

Nous avons ensuite profité d’une pause dans le parc de la Grande Marquise, assises à une des tables de pique-nique qui y sont disponibles. Nous sommes revenues dans le centre de Valence pour la soirée. Nous avons partagé des planches en prenant un verre de vin dans la douceur de cette soirée de printemps, installées dans une ambiance conviviale à la terrasse du Marché sur la place des Clercs.

Dimanche matin : leçon d’histoire à la Tour de Crest

Après une journée très valentinoise le samedi, j’ai choisi d’emmener Daphnée dans la vallée de la Drôme pour le deuxième jour de ce week-end. Nous avons commencé par aller visiter la Tour de Crest. Dominant la vieille ville de Crest avec ses 52 mètres, ce donjon médiéval est le plus haut de France et fait partie des incontournables de la région. Si on le voit de loin, il mérite qu’on aille le visiter à plus d’un titre. Déjà, et c’est sans doute le plus évident, la vue qu’on a depuis le sommet de la tour est impressionnante. Ensuite, la tour de Crest est riche d’une histoire longue, débutée au Moyen-Âge en tant que château-fort et continuée comme prison d’état après son démantèlement en tant que forteresse, et ce jusqu’à la fin du XIXe siècle.

L’entrée de la Tour de Crest nous plonge dans son passé de prison sous l’Ancien Régime

La visite se fait avec un audio-guide (qui a d’ailleurs été revu par rapport à ma précédente expérience, et dont la durée des explications m’a semblé plus pertinente). Elle nous emmène à travers l’histoire de la tour avant de nous conduire aux terrasses qui dominent le donjon. Là, la vue panoramique à 360° permet normalement de voir du Diois aux sucs d’Ardèche et du Vercors au synclinal de Saoû et jusqu’à la Drôme Provençale. Mais, comme la veille à Crussol, le ciel n’est pas en notre faveur et les paysages sont un peu (trop) voilés. Malgré tout, Daphnée est impressionnée, tant par le bâtiment que par la vue. Et, nous avons eu la chance de croiser un visiteur pas comme autres : un charmant petit chat noir qui semblait connaître les lieux sur le bout des pattes.

La terrasse couverte est en fait le toit primitif de la Tour de Crest. Servant de récupérateur d’eau, il présentait des défauts d’étanchéité, conduisant à la construction d’un toit permettant également de récupérer l’eau de pluie. Celle-ci se déverse via des canalisations plongeant de toute la hauteur de la tour vers une citerne située sous le rez-de-chaussée.
Crest vue depuis le toit de la tour

Nous sommes ensuite descendues à pied dans Crest, où nous avons cherché un lieu pour déjeuner. Peu de restaurants sont ouverts le dimanche midi, et ils sont souvent vite pris d’assaut. Nous avons eu la chance de trouver une table au restaurant Sur les quais. De tous les endroits où nous avons mangé au cours du week-end, c’est certainement celui que j’ai le plus apprécié avec sa cuisine inventive tout en finesse. J’aurai plaisir à y retourner quand l’occasion se présentera (en pensant à réserver préalablement cette fois).

Dimanche début d’après-midi : découverte de villages perchés de la vallée de la Drôme

En arrivant, Daphnée m’avait parlé de son envie de voir de jolis villages au cours du week-end. Et de ce côté là, il y a largement de quoi faire dans la vallée de la Drôme. Je l’ai d’abord emmenée à Autichamp, où j’étais repassée peu avant. Entre la vue sur la campagne et le synclinal de Saoû, les jolies calades fleuries et les lavoirs-fontaines, j’ai chaque fois que j’y vais l’impression d’entrer dans un conte de fées !

A Autichamp, les points d’intérêt sont fléchés… j’ai néanmoins souri en voyant ce panonceau car finalement, de là où il était posé, on voyait exactement ce qu’il y a sur la photo du dessous
Même par temps couvert, la vue depuis Autichamp est magique !
Iris et valérianes en fleurs le long d’une calade à Autichamp

Nous avons ensuite pris la direction de Chabrillan. Là, la vue mérite le crochet depuis la route départementale, tout comme le petit jardin botanique et les ruelles du village dominé par les ruines du château. Nous avons profité du café-bibliothèque pour prendre un rafraîchissement avant de repartir.

Vue sur le village de Chabrillan, dominé par son château

Dimanche fin d’après-midi : visite dans le vignoble de Brézème

Pour terminer cette journée, et parce que Daphnée avait été surprise de la quantité de vignobles aux environs de Valence depuis le début de ce week-end, j’ai décidé de l’emmener faire une dégustation de vins. Comme nous étions dans la vallée de la Drôme, j’ai eu envie de lui faire découvrir le petit vignoble de Brézème à Livron. Coup de chance, c’était le week-end De Ferme en Ferme et le château La Rolière était ouvert. J’avais eu l’occasion de découvrir ce domaine familial il y a 2 ans et demi lors d’une précédente édition De Ferme en Ferme, et j’étais tombée sous le charme à la fois du lieu et de leurs vins. La visite est conduite par des membres de la famille propriétaire, dont on sent l’attachement aux lieux. Après avoir vu les vignes, et le chai, on passe à la dégustation des différentes productions du domaine : blanc, rosé (un des meilleurs que j’ai goûtés) et rouge. Inutile de dire que ni l’une ni l’autre ne sommes reparties les mains vides !

Vignes de Brézème
Au château la Rolière, entre les rangées de vignes, des plantes assurent la biodiversité d’une part et la régénérescence du sol d’autre part.
Vignes avec vue…

(*) L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération


La journée du dimanche touche à sa fin. Nous profitons encore de la soirée pour un diner en terrasse, sous la halle de la place de Saint Jean à Valence. Après les ravioles le midi à Crest, c’est l’occasion de lui faire goûter une autre spécialité locale : la pogne, servie façon pain perdue au dessert. Cette note sucrée marque la fin du weekend de Daphnée à Valence. Elle repart en effet pour Paris tôt le lundi matin, avec de jolis souvenirs de ma belle région (pour preuve, j’ai la façon dont elle en parlé à tout le monde au bureau le jour suivant). J’étais pour ma part ravie de faire découvrir Valence et ses environs… Et si vous ne connaissez pas encore la Drôme, venez donc changer d’air à Valence en vous inspirant du déroulé que j’avais proposé à ma collègue !

[Drôme] 4 idées à proximité de Valence pour se balader au printemps

Avec le retour des beaux jours, j’ai de plus en plus envie d’aller me balader. Parfois, j’ai pas mal de temps devant moi et parfois je m’arrête juste un instant sur un trajet, en rentrant du travail ou d’une promenade plus longue ou encore en allant faire une course. Ce sont souvent des lieux que je connais déjà et que j’ai déjà eu l’occasion de vous présenter (quelquefois sur l’ancienne version du blog d’ailleurs). Il en ressort cependant généralement quelques photos (prises avec mon téléphone quand je n’ai pas mon appareil photo avec moi). J’ai eu envie de regrouper ici les balades et sorties impromptues de ces dernières semaines, dans les environs de Valence.


Une fin de journée à Chabrillan

Je rentrais du forum touristique Destination Ardèche au Pouzin et d’une petite balade sur la voie douce de la Payre en remontant la vallée de la Drôme quand la lumière qui baignait le paysage m’a donné envie de m’arrêter en profiter. J’ai donc bifurqué vers le village de Chabrillan. J’avais déjà eu l’occasion de me promener dans ce village perché, enroulé au pied de son ancien château. On y découvre en particulier une vue magnifique sur le synclinal de la forêt de Saoû.

Lumière de fin de journée sur le village perché de Chabrillan dominé par les ruines de son château
Chabrillan fait partie des villages botaniques de la Drôme
La vue sur le synclinal de Saoû depuis le village de Chabrillan

Chabrillan – Drôme – mars 2023


Une visite au Musée de la Chaussure

Nous avons profité d’une course à faire à Romans pour retourner voir le Musée de la Chaussure, librement ouvert dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art. J’avais déjà eu l’occasion de visiter le musée trois ou quatre fois. Ce n’était donc pas une découverte. Mais j’ai apprécié parcourir à nouveau les différentes salles, m’attarder sur l’un ou l’autre des modèles exposés, découvrir les nouveautés aussi. En sortant, nous avons fait un rapide tour dans les jardins, entre deux averses avant de repartir.

J’ai une passion visuelle pour ce couloir que je trouve extrêmement photogénique !
Dans les jardins du Musée de la Chaussure

Musée de la Chaussure – Romans – Drôme – avril 2023

(*) Si vous souhaitez visiter le Musée de la Chaussure, les conditions de visite sont détaillées sur le site internet du musée. Les jours de gratuité y sont également annoncés.


Une soirée à Crest

C’est la perspective d’une séance de cinéma qui m’a conduite à Crest en début de soirée. Entre un diner rapide et l’heure de début du film, il y avait le temps pour une balade dans les ruelles de la ville, tout juste éclairées. L’ambiance à cette heure de la journée y est différente de celle du matin ou de l’après-midi. Le mystère semble plus présent encore. Puis, je suis allée un moment sur la passerelle le long du pont sur la rivière Drôme afin d’admirer le coucher du soleil et de profiter encore un peu de la douceur printanière de cette fin de journée.

Dans les rues de la vieille ville
Au bord de la rivière

Crest – Drôme – avril 2023


Une promenade à Autichamp

Un samedi après-midi ensoleillé, j’ai eu envie de retourner à Autichamp. Ce village perché de la vallée de la Drôme m’avait vraiment charmée lors d’un précédent passage. Une fois sur place, la magie pittoresque des lieux agit de nouveau immédiatement. J’arrive dans le village par le haut. Nous sommes le week-end de Pâques et la porte de l’église est entrouverte. J’y entre, doucement, silencieusement. L’ensemble est simple et paisible. La lumière crue du soleil du midi est filtrée par les vitraux colorés.

L’église du village d’Autichamp

Je me dirige ensuite de l’autre côté de la place, vers le belvédère situé au pied du clocher de l’ancienne église, trop dégradée et remplacée au XVIIIe siècle par l’actuelle église. Là, un chat fait sa sieste à l’ombre. D’abord timide, il finit par s’approcher afin de chercher quelques caresses. Je dois avouer que c’est toujours un plaisir de croiser un chat dans un village. Je l’ai déjà dit mais c’est pour moi typique du Sud et des villages ensoleillés (je n’ai pas souvenir de chats se promenant librement, se prélassant au soleil dans les rues et venant quémander des caresses dans les villages de mon enfance en Bretagne).

L’incontournable chat du village
Coup d’œil au clocher de l’ancienne église
Le belvédère au pied de l’ancien clocher, l’endroit idéal pour faire une pause
Depuis le belvédère au pied du clocher, la vue sur le synclinal de Saoû est somptueuse. De là, on peut aisément s’amuser à faire une lecture de paysage.

Après avoir admiré le paysage en direction du synclinal de Saoû, je continue ma balade au fil des calades. Je descend vers le pied du village en longeant des jardins fleuris. Et j’arrive à la Porte de France, vestiges de l’enceinte du château-fort érigé au XIIIe siècle. Les corbeaux que l’on aperçoit supportaient une bretèche en bois au Moyen-Âge. En continuant à descendre le long de la calade, j’arrive à ce qui est pour moi l’endroit le plus remarquable du village : ses sources. Celles-ci sont captées via des grottes-lavoirs. Le calcaire a fait son œuvre et peu à peu créé un décor de tuf absolument magique. L’eau s’écoule doucement à travers les plantes couvrant le haut de l’alcôve en un plic-ploc extrêmement relaxant. En plein été, l’endroit est en outre d’une fraîcheur inattendue.

Fleurs de pommiers dans les jardins du village
La Porte de France et sa calade
Dans l’alcôve d’un des lavoirs-fontaines, l’eau s’écoule paisiblement en goutte à goutte

Des lavoirs-fontaines, je gagne la route qui surplombe ce qu’il reste des jardins en terrasse de la Renaissance. A cette époque, le seigneur local avait en effet fait construire une série de luxueux jardins à cet endroit, alimentés en eau par les sources du village via un système d’irrigation ingénieux. Une autre grotte-fontaine se trouve d’ailleurs sous l’une des terrasses de ce jardin. Aujourd’hui, la terrasse supérieure n’existe plus car elle a été utilisée au début du XXe siècle pour permettre la construction de la route. Les deux autres terrasses sont actuellement des potagers privés appartenant à des habitants du village (il n’est donc pas possible de les visiter).

De la route, la vue s’ouvre à nouveau vers le synclinal de Saoû. J’emprunte une autre calade pour remonter dans le cœur du village. Je m’attarde sur quelques détails qui ressortent sous le soleil. Je profite encore un peu des lieux, puis je décide de repartir.

Encore ce genre de vue sur le synclinal de Saoû… je ne me lasse pas de l’admirer !
Détails de façade
Un dernier regard au village d’Autichamp et à ses maisons imbriquées avant de repartir

Sur le trajet du retour, je marquerai cependant une petite pause devant la beauté du paysage. Depuis les hauteurs de la campagne entre Autichamp et Chabrillan, c’est tout le sud du Vercors qui me fait face, en particulier la Raye sur la gauche, le pays Diois avec les falaises du Glandasse sur la droite. Quant aux sommets encore enneigés au dessus des Hauts Plateaux, ils contrastent joliment avec les couleurs du printemps dans la plaine.

Sommets enneigés du Vercors et couleurs du printemps dans la plaine
Au delà des champs, au pied du Vercors, le sommet de la Tour de Crest émerge

Autichamp – Drôme – avril 2023

[exposition] « Design ! » au centre d’art de Crest

Le centre d’art de Crest propose une nouvelle exposition depuis le début du mois de février 2023. Elle est consacrée au design, à travers une cinquantaine d’objets cultes. On croise ainsi les grands noms du design, ceux auxquels on pense immédiatement : Philippe Stark, Charlotte Pierrand, Arne Jacobsen, Marcel Breuer (le père du Bauhaus), etc. Mais on trouve aussi des objets que l’on connait bien, que l’on peut croiser chaque jour ou presque et dont le designer est souvent resté dans l’ombre.

Explorer le design du XXe siècle

Le design est né avec l’industrialisation de la production des objets. Il répond à la fois à une nécessité de fonctionnalité et à une fonction esthétique, souvent innovante, tout en permettant une fabrication industrielle. Ainsi, on retrouve parmi les objets exposés :

  • le stylo Bic Cristal et le stylo Bic 4-couleurs
  • la cafetière Bialetti
  • la cocotte-minute
  • la machine à écrire Valentine d’Olivetti
  • le verre de cantine Duralex
  • le premier ordinateur Apple
Jouer avec l’ombre de la cafetière italienne Bialetti
Cette machine à écrire est similaire à celle que j’avais enfant… sauf que la mienne était orange !
Iconiques stylos Bic
Le presse-citron Juicy de Philippe Stark, édité par Alessi, très élégant mais au design un peu « raté » puisqu’il n’est pas très efficace pour presser les agrumes..

Au delà des petits objets, il y a également le mobilier. Entre la chaise longue de Charlotte Pierrand et le fauteuil Poang d’Ikea, on peut voir des chaises de Philolaos (déjà aperçues au Musée de Valence lors de l’exposition de 2020 consacrée à l’artiste), la chaise B34 et le fauteil B3 Wassily de Marcel Breuer, la table et les chaises Tulip éditées par Knoll…

Au premier plan, chaise de Philolaos / en arrière-plan, chaise longue de Charlotte Pierrand
Ambiance sixties avec la table et les chaises Tulip d’Eero Saarinen pour Knoll
Chaise B34 (1933) et fauteuil B3 Wassily (1926) de Marcel Breuer
Au premier plan, la table de Theodore Waddell éditée par Cassina utilise une technique de câbles en tension pour déporter la portance entre le sol et le plateau… Mon vrai coup de cœur dans cette exposition. En arrière-plan, le fauteuil Poem d’Ikea, grand frère du fauteuil Poang actuel, et un bureau de Xavier Paulin.

Si l’exposition permet de toucher du doigt l’histoire du design du XXe siècle, j’ai regretté la légèreté des cartels qui ne permettent pas de mettre en avant la complexité de celle-ci. La qualité des objets présentés ne suffit pas à rattraper l’absence de contextualisation (période historique, interactions avec d’autres designers, liens avec les avancées technologiques..) et une mise en place manquant de lisibilité : ce n’est ni chronologique, ni thématique. Cela a amené Melle 3e à la conclusion suivante : « en fait, c’est juste des tables et des chaises »…

Bonus : heure dorée sur Crest

En sortant de l’exposition où nous étions allées en fin d’après-midi, nous avons fait un tour dans les rues de Crest où nous étions pile à l’heure pour admirer la lumière de l’heure dorée sur la tour de Crest et sur la rivière Drôme.

Crest – Drôme – février 2023

(*) L’exposition « Design ! » se tient jusqu’au 30 avril 2023 au centre d’art de Crest.

[projet 52-2022] semaine 44 – en fin de journée

Avec le changement d’heure du week-end dernier, la nuit arrive plus tôt encore. Le soleil se couche maintenant bien avant que je ne rentre chez moi (et il se lève après mon départ). Nous entrons bientôt dans la période hivernale et nos fins de journées vont nous sembler de plus en plus longues. A la maison, j’ai recommencé à allumer des bougies pour rendre l’atmosphère plus douce. Il est encore un peu tôt pour savoir à quoi ressembleront les décors de Noël dans nos villes et nos villages, mais même en cette période de tension sur les énergies, on espère pouvoir profiter d’un peu de lumière pour illuminer nos débuts de soirées.

D’ici là, il reste quelques monuments qui se parent de lumière à la tombée de la nuit, apportant un repère bienveillant. C’est par exemple le cas de la Tour de Crest, qui en fin de journée, s’éclaire pour quelques heures. On la voit ainsi de loin dans la vallée.

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Pour voir ce qu’il se passe chez les autres concurrents en fin de journée, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : en cette période de vacances scolaires, je compte bien profiter de l’absence d’activités pour passer des moments en famille. Je ne sais donc pas quand je passerai valider les commentaires qui sont en modération. Ainsi, si votre commentaire ne s’affiche pas immédiatement, prenez patience : il sera visible dès que j’aurais eu le temps de le valider.

[petits moments] les Journées du Patrimoine à Crest

Cette année, j’ai eu du mal à trouver une idée de sortie qui me conviendrait dans le cadres des Journées du Patrimoine. En effet, j’aime bien lors de cet évènement pouvoir accéder à des lieux habituellement fermés ou aux conditions d’accès très restrictives (je vous invite ainsi à aller relire mes visites des années précédentes : l’hôtel de département/préfecture de la Drôme l’an dernier, les lycées Loubet et Montplaisir de Valence il y a 2 ans..). De plus, cette année, je n’avais pas vraiment eu le temps de me pencher à l’avance sur l’organisation de ces journées (exit donc les visites à réservation préalable obligatoires) et je ne souhaitais pas aller trop loin (ou comment ajouter une contrainte supplémentaire). J’ai passé un moment hier à sonder les méandres d’internet afin de trouver quelque chose qui me plairait. J’ai finalement opté pour aller à Crest découvrir une maison bourgeoise du XIXe siècle, et faire un tour à la chapelle des Cordeliers pour voir la crypte.

A Crest, la tour n’est jamais très loin…

La Barbeyère, maison bourgeoise du XIXe siècle

La Barbeyère, élégante maison bourgeoise

Installée sur les hauteurs de Crest, au pied de la Tour et face au synclinal de Saoû, la Barbeyère est une ancienne bastide qui a été transformée en 1824 en maison bourgeoise par le pasteur Louis-François Arnaud. Elle est située à quelques dizaines de mètres seulement du temple protestant de Crest, fondé par le même en 1822. Elle a également été la demeure du pasteur Eugène Arnaud, fils du précédent et historien du protestantisme. Aujourd’hui, propriété privée, la maison ouvre les grilles de son parc et permet de jeter un œil à l’intérieur lors d’évènements exceptionnels.

Construite sur le coteau, la maison s’ouvre sur une terrasse donnant sur une pelouse et dominant la vallée de la Drôme face à Roche-Colombe. Plusieurs fontaines et bassins avaient été aménagés aux abords de la maison, directement alimentés par des sources présentes dans le parc. Parmi ces aménagements, un lavoir privé a été installé sous la pelouse. Permettant de laver le linge de la famille, ce lavoir à domicile était un signe de la richesse et de l’appartenance à la haute bourgeoisie locale. Une calade avait également été construite pour permettre de gagner plus aisément le perron de la maison depuis la ruelle.

Sur la terrasse de la maison….
Dans le jardin, l’endroit idéal pour prendre le thé avec vue sur Roche Colombe

Pour ces Journées du Patrimoine, la maison accueillait plusieurs artistes exposant leurs œuvres dans le parc et dans un jardin d’hiver attenant à la maison. Parmi eux, j’ai noté les tableaux colorés de Michel Pavin et les sculptures en bois flotté de Jean-François Fulachier. Mais ce que j’ai le plus aimé découvrir, ce sont les Piereqs d’Yves Tallon.

Tableaux de Michel Pavin et bois flottés de Jean-François Fulachier dans le jardin d’hiver
Des Piereqs dans le parc

Ces Piereqs sont de petites installations faites de cailloux en équilibre. L’artiste, Yves Tallon, était présent et l’entendre raconter ses Piereqs et son amour pour les cailloux et l’équilibre est passionnant. Difficile de rester insensible devant ces élévations de cailloux, qui ne tiennent que par la force de la gravité ! La recherche du point, sensible, de l’équilibre pour l’assemblage de ces différentes pierres aux couleurs et textures variées m’a impressionnée. Il suffit de si peu pour les faire basculer qu’un simple coup de vent peut être suffisant pour les mettre au sol !

Recherche de l’équilibre
Chemin poétique dans le parc

En redescendant, c’est un fumet très agréable qui vient titiller mes narines. En effet, l’association Embellie Paysanne a aussi investi les lieux et s’efforce de mettre en place dans le parc un jardin de cueillette où les plantes spontanées ont tout autant leur place que celles installées par l’homme. Elle prépare et fait déguster une recette végétale de boulettes aux herbes sauvages et cultivées afin de faire découvrir les richesses de la nature qui nous entoure. Après avoir goûté la préparation, j’ai un temps d’échange très intéressant avec la personne de l’association et d’autres visiteurs autour des plantes sauvages comestibles, de toutes les possibilités culinaires qu’elles offrent et des recettes paysannes à re-découvrir.

sur la terrasse de la maison, prendre le temps d’échanger
la vue sur Roche Colombe depuis le jardin est superbe
Le charme des détails aux abords de la terrasse

La ville et la chapelle des Cordeliers, passages obligés

Après la visite de La Barbeyère, je me suis rendue à pied à la chapelle des Cordeliers. Si vous vous souvenez, j’étais allée il y a relativement peu de temps à la chapelle pour découvrir le guide touristique de la Vallée de la Drôme illustré par Elodie Perrotin. Mais, puisque j’étais à Crest, je tenais à y repasser pour jeter un œil à la crypte exceptionnellement ouverte. Sur le chemin, j’ai eu l’impression de remarquer une foule de détails sur les portes et façades auxquels je n’avais jamais prêté attention. Crest était une ville importante et il y avait de nombreux hôtels particuliers dans le centre-ville.

Hôtel particulier dans le centre de Crest

L’accès à la chapelle des Cordeliers se mérite puisqu’il faut gravir les escaliers du même nom : 124 marches dont 95 taillées à même la roche ! Mais cet exercice physique est récompensé par la vue que l’on a sur la ville depuis la terrasse faisant face à la chapelle, sous les arcades de ce qui semble avoir été un cloître.

Les escaliers vus depuis la chapelle

A l’intérieur, je jette bien entendu un œil à la voute en ogives de l’édifice qui a survécu à de nombreuses modifications de la destination et de l’architecture de lieux : ouverture et fermeture de portes et fenêtres, construction et destruction de planchers… L’histoire de la chapelle et de son occupation est plutôt tourmentée. D’ailleurs, l’association des amis du Vieux Crest présente d’anciennes photos et des objets retrouvés lors de travaux de restauration.
Je descends à la crypte où des ossements ont été découverts sans qu’on puisse identifier qui ils sont. Tout juste se doute-t-on qu’il s’agissait de personnes importantes qui ont été enterrées sous la chapelle. En effet, tout autour de la chapelle une litre funéraire indique que les funérailles de hauts seigneurs y ont eu lieu.

Depuis les arcades, vue sur la campagne
Restes de vitraux trouvés lors de travaux à la chapelle
Vue sur la voûte de la chapelle

Bien entendu, je prends le temps de monter jusqu’à la salle et les terrasses panoramiques. De là, j’admire les environs mais aussi, je me laisse fasciner par le jeu des toits du centre ville. Et je crois que j’ai commencé à comprendre pourquoi ces toits de tuile me fascinent tant : avec la palette de leurs nuances, et la disparité des teintes y compris sur une même toiture, ils forment un kaléidoscope extrêmement photogénique !

le puzzle des toits en tuiles du centre ancien de Crest

Crest – Drôme – 18 septembre 2022

(*) La Barbeyère est ouverte de temps à autre dans le cadre d’évènements patrimoniaux. Yves Tallon peut y organiser des visites découvertes de ses Piereqs.
La chapelle des Cordeliers est régulièrement ouverte dans le cadre d’expositions qui s’y tiennent.

[coin lecture] Petit guide illustré – Vallée de la Drôme

Au début du mois, un dimanche matin, je suis passée à la Chapelle des Cordeliers de Crest pour voir l’exposition des illustrations d’Élodie Perrotin (qui se terminait le jour même). Il s’agissait en réalité d’une double exposition.

Il y avait d’une part les originaux mis en scène du livre jeunesse Les gens, les gens écrit par Isabelle Simon et illustré par Elodie (aux éditions Kilowatt). J’ai trouvé les citations qui en étaient affichées très inspirantes…

Et d’autre part, les originaux du nouveau guide touristique de la Vallée de la Drôme étaient présentés. Ce petit guide est sorti le 1er juillet, et peut se trouver dans les offices de tourisme de la vallée (au prix de 13.90 €) . Je suis complètement tombée sous le charme de cet ouvrage qui est une pépite entre guide touristique et beau souvenir de vacances…

Les illustrations d’Elodie Perrotin apportent une touche plus personnelle à ce guide, moins lisse que des photos. Elle a su trouver dans chaque lieu l’essence même de celui-ci et je n’ai eu aucun souci à retrouver les lieux déjà connus sur les illustrations sans avoir besoin de la légende !

Et si ce sont les illustrations qui m’ont donné envie de m’offrir ce guide, j’y ai découvert plein de nouvelles idées de balades dans les petits villages de la vallée, à la découverte de patrimoines et de paysages méconnus… Cela devrait me donner l’occasion de jolies sorties dans les mois à venir !

Ce dessin issu de « Les gens les gens » m’a fait penser à Crest….
Le profil de Crest avec la Tour et le clocher de la Chapelle des Cordeliers
La tour de Crest qui domine la rivière Drôme et les lavandes de la vallée de la Drôme

Illustrations d’Elodie Perrotin – exposées à la Chapelle des Cordeliers
Crest – Drôme – 3 juillet 2022

(*) J’ai eu l’occasion de discuter un peu avec Elodie et elle espère trouver d’autres lieux dans la vallée de la Drôme pour accrocher ses expositions, aussi n’hésitez pas à la suivre sur Facebook ou Instagram pour être avertis lorsque ce sera le cas !

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J’ai profité de mon passage pour admirer la récente restauration de la chapelle des Cordeliers et de ses environs, dont le très joli passage empruntant l’ancien cloître, mais aussi pour aller jeter un œil à la vue que l’on a depuis la terrasse panoramique de la salle haute de la chapelle.

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Enfin, j’ai découvert une fontaine dans un square faisant face à la gare et devant laquelle je n’étais jamais passée…

Crest – Drôme – juillet 2022

[petits moments] collection de pivoines

Je n’étais pas retournée voir les collections de pivoines en fleurs à Crest depuis le printemps 2019. Il faut dire que les deux derniers printemps ont été plutôt limitants en terme de sorties…

J’ai profité d’une fin de journée de la dernière semaine d’avril pour y aller. Les pivoines arbustives étaient en pleine floraison, et c’était un bonheur pour les yeux (mais aussi pour l’odorat..). Par contre, la floraison des pivoines herbacées débutait tout juste.

Retour en (nombreuses) images sur cette visite…

Pivoines Rivière – Crest – avril 2022

(*) Pivoines Rivière est un horticulteur spécialisé dans les pivoines. Durant la période de floraison (grosso modo de mi-avril à début juin), le jardin de collection est ouvert librement au public durant les horaires d’ouverture de la pépinière. Il est possible d’acheter des pivoines à replanter chez soi.