[Drôme] un week-end pour découvrir Valence et ses environs

J’habite à côté de Valence dans la Drôme (je pense que ce n’est plus un secret depuis longtemps !). Je ne suis donc pas partie en week-end à Valence. Mais, ma collègue parisienne Daphnée est venue passer un week-end valentinois début mai. J’avais donc concocté un petit programme de découverte de la ville et de ses environs. Je vais donc partager avec vous ce que nous avons fait : cela pourrait vous donner des idées si vous aussi, vous souhaitez venir découvrir Valence et ses environs le temps d’un week-end.

A Crest, les pivoines étaient en fleurs

Vendredi soir : Valence by night

Daphnée est arrivée de Paris le vendredi soir. Je l’ai retrouvée en début de soirée à la gare routière de Valence Ville où elle venait d’arriver. Notre première mission a été de trouver un restaurant pour le diner. Pour cela, direction les places de l’Université et des Clercs. Là, nous avons assez facilement trouvé une place en terrasse au restaurant Les Bons Vivants. Après le repas, et comme il faisait très bon ce soir-là, j’ai décidé de lui montrer un peu la ville de nuit. Ce petit tour à pied nous a menées vers les principaux lieux du centre ancien de Valence : la cathédrale, le pendentif, la maison des têtes, la place Saint Jean… Nous avons poussé la balade jusqu’en basse ville, pour un autre point de vue sur le clocher de la cathédrale mais aussi pour jeter un œil à la côte Sylvante avec sa porte dans les anciens murs de la ville.

Place des Clercs // Côte Sylvante – Valence

Samedi matin : balade sur la montagne de Crussol

Après une bonne nuit de sommeil, nous étions prêtes pour partir à l’assaut de la montagne de Crussol. Le ciel était un peu couvert mais cela ne nous a pas empêchées de monter jusqu’au château. Le long du chemin, j’en ai profité pour lui montrer quelques orchidées sauvages (je vous en reparle bientôt!). Bien entendu, Daphnée a apprécié la vue sur la plaine de Valence (on ne distinguait malheureusement pas bien le Vercors ni les Trois Becs ce matin-là), ainsi que l’ensemble du site médiéval, si impressionnant. Pour ma part, après ne pas y être allée pendant plusieurs années, c’était la 2e fois que j’y retournais en moins de 10 jours et j’en étais ravie ! Avant d’amorcer la descente, nous avons eu la chance d’apercevoir de grands rapaces tournoyer dans le ciel au-dessus de nos têtes.

Le château de Crussol, vu depuis le théâtre de verdure
Le site médiéval de Crussol s’étend sur environ 3 hectares

Samedi début d’après-midi : pause culture au Musée de Valence

Nous sommes revenues dans Valence pour déjeuner. Le soleil étant revenu, nous avons de nouveau fait le choix d’un restaurant en terrasse, derrière le théâtre cette fois, pour une salade à base de produits locaux (charcuteries ardéchoises et Saint Marcellin) chez Ly. Une fois rassasiées, nous avons pris la direction du Musée de Valence.

Même si, en raison de l’exposition temporaire qui était en cours d’installation, nous n’avons pas pu accéder aux espaces d’art contemporain, j’ai pu montrer à Daphnée la richesse des collections de ce musée. Entre les collections d’archéologie nous plongeant dans le passé de la cité valentinoise, les œuvres d’Hubert Robert, les nombreux artistes drômois exposés (parmi lesquels André Lhote, Vanber ou encore Etienne Noël), les collections de peinture et sculpture, il y en a pour tous les goûts. Nous sommes bien entendu allées saluer la Nymphe Endormie, qui fait vraiment partie de mes œuvres favorites au musée.

Petit à petit, nous sommes arrivées tout en haut du musée au niveau du belvédère. L’occasion de regarder le paysage d’un point de vue différent de celui du matin, puisque nous faisions alors face à la montagne de Crussol.

Dans les couloirs du musée de Valence
Depuis le belvédère du musée de Valence, lecture de paysage

Samedi fin d’après-midi : promenade bucolique le long des canaux de Châteauvert

En sortant du musée, il était l’heure du goûter. C’était donc le moment idéal pour faire découvrir à Daphnée mon salon de café préféré à Valence. Nous avons donc profité de la terrasse de Tamper & Yummy pour prendre un bon jus frais et un café avant de repartir vers la découverte suivante. Pour cela, je l’ai emmenée dans le quartier de Châteauvert pour une balade le long des canaux.

A Valence, les canaux sont alimentés par des sources et ont permis au fil des siècles le développement d’une petite industrie (moulins, travail du cuir…) et du maraîchage dans différents secteurs des faubourgs de la ville. Aujourd’hui, ils sont une réserve de biodiversité très importante. S’il y a une quarantaine de kilomètres de canaux à Valence, seuls 17 km sont à ciel ouvert. On les retrouve essentiellement dans les quartiers du Grand Charran et de Châteauvert, ainsi que du coté du parc Jouvet et du parc des Trinitaires. Il existe un circuit dans chacun de ces secteurs permettant de découvrir les tronçons de canaux à ciel ouvert (vous pouvez les retrouver sur le site de l’office de tourisme).

Partant du parc de la Grande Marquise, nous avons longé les canaux du parc avant de suivre le parcours des canaux de Châteauvert. Je n’avais encore jamais réussi à ne pas me perdre à un moment ou l’autre. Cette fois ne fera pas exception : j’ai bel et bien loupé une bifurcation sur le parcours. Mais ce n’est pas très grave car nous avons tout de même fait une agréable promenade au cours de laquelle nous avons pu profiter de ce petit coin de nature au cœur de la ville.

Le long des canaux de Châteauvert à Valence
Dans le parc de la Grande Marquise à Valence
C’était la saison des amours pour les grenouilles que l’on entendait chanter et qui étaient bien en vue à la surface des canaux

Nous avons ensuite profité d’une pause dans le parc de la Grande Marquise, assises à une des tables de pique-nique qui y sont disponibles. Nous sommes revenues dans le centre de Valence pour la soirée. Nous avons partagé des planches en prenant un verre de vin dans la douceur de cette soirée de printemps, installées dans une ambiance conviviale à la terrasse du Marché sur la place des Clercs.

Dimanche matin : leçon d’histoire à la Tour de Crest

Après une journée très valentinoise le samedi, j’ai choisi d’emmener Daphnée dans la vallée de la Drôme pour le deuxième jour de ce week-end. Nous avons commencé par aller visiter la Tour de Crest. Dominant la vieille ville de Crest avec ses 52 mètres, ce donjon médiéval est le plus haut de France et fait partie des incontournables de la région. Si on le voit de loin, il mérite qu’on aille le visiter à plus d’un titre. Déjà, et c’est sans doute le plus évident, la vue qu’on a depuis le sommet de la tour est impressionnante. Ensuite, la tour de Crest est riche d’une histoire longue, débutée au Moyen-Âge en tant que château-fort et continuée comme prison d’état après son démantèlement en tant que forteresse, et ce jusqu’à la fin du XIXe siècle.

L’entrée de la Tour de Crest nous plonge dans son passé de prison sous l’Ancien Régime

La visite se fait avec un audio-guide (qui a d’ailleurs été revu par rapport à ma précédente expérience, et dont la durée des explications m’a semblé plus pertinente). Elle nous emmène à travers l’histoire de la tour avant de nous conduire aux terrasses qui dominent le donjon. Là, la vue panoramique à 360° permet normalement de voir du Diois aux sucs d’Ardèche et du Vercors au synclinal de Saoû et jusqu’à la Drôme Provençale. Mais, comme la veille à Crussol, le ciel n’est pas en notre faveur et les paysages sont un peu (trop) voilés. Malgré tout, Daphnée est impressionnée, tant par le bâtiment que par la vue. Et, nous avons eu la chance de croiser un visiteur pas comme autres : un charmant petit chat noir qui semblait connaître les lieux sur le bout des pattes.

La terrasse couverte est en fait le toit primitif de la Tour de Crest. Servant de récupérateur d’eau, il présentait des défauts d’étanchéité, conduisant à la construction d’un toit permettant également de récupérer l’eau de pluie. Celle-ci se déverse via des canalisations plongeant de toute la hauteur de la tour vers une citerne située sous le rez-de-chaussée.
Crest vue depuis le toit de la tour

Nous sommes ensuite descendues à pied dans Crest, où nous avons cherché un lieu pour déjeuner. Peu de restaurants sont ouverts le dimanche midi, et ils sont souvent vite pris d’assaut. Nous avons eu la chance de trouver une table au restaurant Sur les quais. De tous les endroits où nous avons mangé au cours du week-end, c’est certainement celui que j’ai le plus apprécié avec sa cuisine inventive tout en finesse. J’aurai plaisir à y retourner quand l’occasion se présentera (en pensant à réserver préalablement cette fois).

Dimanche début d’après-midi : découverte de villages perchés de la vallée de la Drôme

En arrivant, Daphnée m’avait parlé de son envie de voir de jolis villages au cours du week-end. Et de ce côté là, il y a largement de quoi faire dans la vallée de la Drôme. Je l’ai d’abord emmenée à Autichamp, où j’étais repassée peu avant. Entre la vue sur la campagne et le synclinal de Saoû, les jolies calades fleuries et les lavoirs-fontaines, j’ai chaque fois que j’y vais l’impression d’entrer dans un conte de fées !

A Autichamp, les points d’intérêt sont fléchés… j’ai néanmoins souri en voyant ce panonceau car finalement, de là où il était posé, on voyait exactement ce qu’il y a sur la photo du dessous
Même par temps couvert, la vue depuis Autichamp est magique !
Iris et valérianes en fleurs le long d’une calade à Autichamp

Nous avons ensuite pris la direction de Chabrillan. Là, la vue mérite le crochet depuis la route départementale, tout comme le petit jardin botanique et les ruelles du village dominé par les ruines du château. Nous avons profité du café-bibliothèque pour prendre un rafraîchissement avant de repartir.

Vue sur le village de Chabrillan, dominé par son château

Dimanche fin d’après-midi : visite dans le vignoble de Brézème

Pour terminer cette journée, et parce que Daphnée avait été surprise de la quantité de vignobles aux environs de Valence depuis le début de ce week-end, j’ai décidé de l’emmener faire une dégustation de vins. Comme nous étions dans la vallée de la Drôme, j’ai eu envie de lui faire découvrir le petit vignoble de Brézème à Livron. Coup de chance, c’était le week-end De Ferme en Ferme et le château La Rolière était ouvert. J’avais eu l’occasion de découvrir ce domaine familial il y a 2 ans et demi lors d’une précédente édition De Ferme en Ferme, et j’étais tombée sous le charme à la fois du lieu et de leurs vins. La visite est conduite par des membres de la famille propriétaire, dont on sent l’attachement aux lieux. Après avoir vu les vignes, et le chai, on passe à la dégustation des différentes productions du domaine : blanc, rosé (un des meilleurs que j’ai goûtés) et rouge. Inutile de dire que ni l’une ni l’autre ne sommes reparties les mains vides !

Vignes de Brézème
Au château la Rolière, entre les rangées de vignes, des plantes assurent la biodiversité d’une part et la régénérescence du sol d’autre part.
Vignes avec vue…


La journée du dimanche touche à sa fin. Nous profitons encore de la soirée pour un diner en terrasse, sous la halle de la place de Saint Jean à Valence. Après les ravioles le midi à Crest, c’est l’occasion de lui faire goûter une autre spécialité locale : la pogne, servie façon pain perdue au dessert. Cette note sucrée marque la fin du weekend de Daphnée à Valence. Elle repart en effet pour Paris tôt le lundi matin, avec de jolis souvenirs de ma belle région (pour preuve, j’ai la façon dont elle en parlé à tout le monde au bureau le jour suivant). J’étais pour ma part ravie de faire découvrir Valence et ses environs… Et si vous ne connaissez pas encore la Drôme, venez donc changer d’air à Valence en vous inspirant du déroulé que j’avais proposé à ma collègue !

[Drôme] 4 idées à proximité de Valence pour se balader au printemps

Avec le retour des beaux jours, j’ai de plus en plus envie d’aller me balader. Parfois, j’ai pas mal de temps devant moi et parfois je m’arrête juste un instant sur un trajet, en rentrant du travail ou d’une promenade plus longue ou encore en allant faire une course. Ce sont souvent des lieux que je connais déjà et que j’ai déjà eu l’occasion de vous présenter (quelquefois sur l’ancienne version du blog d’ailleurs). Il en ressort cependant généralement quelques photos (prises avec mon téléphone quand je n’ai pas mon appareil photo avec moi). J’ai eu envie de regrouper ici les balades et sorties impromptues de ces dernières semaines, dans les environs de Valence.


Une fin de journée à Chabrillan

Je rentrais du forum touristique Destination Ardèche au Pouzin et d’une petite balade sur la voie douce de la Payre en remontant la vallée de la Drôme quand la lumière qui baignait le paysage m’a donné envie de m’arrêter en profiter. J’ai donc bifurqué vers le village de Chabrillan. J’avais déjà eu l’occasion de me promener dans ce village perché, enroulé au pied de son ancien château. On y découvre en particulier une vue magnifique sur le synclinal de la forêt de Saoû.

Lumière de fin de journée sur le village perché de Chabrillan dominé par les ruines de son château
Chabrillan fait partie des villages botaniques de la Drôme
La vue sur le synclinal de Saoû depuis le village de Chabrillan

Chabrillan – Drôme – mars 2023


Une visite au Musée de la Chaussure

Nous avons profité d’une course à faire à Romans pour retourner voir le Musée de la Chaussure, librement ouvert dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art. J’avais déjà eu l’occasion de visiter le musée trois ou quatre fois. Ce n’était donc pas une découverte. Mais j’ai apprécié parcourir à nouveau les différentes salles, m’attarder sur l’un ou l’autre des modèles exposés, découvrir les nouveautés aussi. En sortant, nous avons fait un rapide tour dans les jardins, entre deux averses avant de repartir.

J’ai une passion visuelle pour ce couloir que je trouve extrêmement photogénique !
Dans les jardins du Musée de la Chaussure

Musée de la Chaussure – Romans – Drôme – avril 2023

(*) Si vous souhaitez visiter le Musée de la Chaussure, les conditions de visite sont détaillées sur le site internet du musée. Les jours de gratuité y sont également annoncés.


Une soirée à Crest

C’est la perspective d’une séance de cinéma qui m’a conduite à Crest en début de soirée. Entre un diner rapide et l’heure de début du film, il y avait le temps pour une balade dans les ruelles de la ville, tout juste éclairées. L’ambiance à cette heure de la journée y est différente de celle du matin ou de l’après-midi. Le mystère semble plus présent encore. Puis, je suis allée un moment sur la passerelle le long du pont sur la rivière Drôme afin d’admirer le coucher du soleil et de profiter encore un peu de la douceur printanière de cette fin de journée.

Dans les rues de la vieille ville
Au bord de la rivière

Crest – Drôme – avril 2023


Une promenade à Autichamp

Un samedi après-midi ensoleillé, j’ai eu envie de retourner à Autichamp. Ce village perché de la vallée de la Drôme m’avait vraiment charmée lors d’un précédent passage. Une fois sur place, la magie pittoresque des lieux agit de nouveau immédiatement. J’arrive dans le village par le haut. Nous sommes le week-end de Pâques et la porte de l’église est entrouverte. J’y entre, doucement, silencieusement. L’ensemble est simple et paisible. La lumière crue du soleil du midi est filtrée par les vitraux colorés.

L’église du village d’Autichamp

Je me dirige ensuite de l’autre côté de la place, vers le belvédère situé au pied du clocher de l’ancienne église, trop dégradée et remplacée au XVIIIe siècle par l’actuelle église. Là, un chat fait sa sieste à l’ombre. D’abord timide, il finit par s’approcher afin de chercher quelques caresses. Je dois avouer que c’est toujours un plaisir de croiser un chat dans un village. Je l’ai déjà dit mais c’est pour moi typique du Sud et des villages ensoleillés (je n’ai pas souvenir de chats se promenant librement, se prélassant au soleil dans les rues et venant quémander des caresses dans les villages de mon enfance en Bretagne).

L’incontournable chat du village
Coup d’œil au clocher de l’ancienne église
Le belvédère au pied de l’ancien clocher, l’endroit idéal pour faire une pause
Depuis le belvédère au pied du clocher, la vue sur le synclinal de Saoû est somptueuse. De là, on peut aisément s’amuser à faire une lecture de paysage.

Après avoir admiré le paysage en direction du synclinal de Saoû, je continue ma balade au fil des calades. Je descend vers le pied du village en longeant des jardins fleuris. Et j’arrive à la Porte de France, vestiges de l’enceinte du château-fort érigé au XIIIe siècle. Les corbeaux que l’on aperçoit supportaient une bretèche en bois au Moyen-Âge. En continuant à descendre le long de la calade, j’arrive à ce qui est pour moi l’endroit le plus remarquable du village : ses sources. Celles-ci sont captées via des grottes-lavoirs. Le calcaire a fait son œuvre et peu à peu créé un décor de tuf absolument magique. L’eau s’écoule doucement à travers les plantes couvrant le haut de l’alcôve en un plic-ploc extrêmement relaxant. En plein été, l’endroit est en outre d’une fraîcheur inattendue.

Fleurs de pommiers dans les jardins du village
La Porte de France et sa calade
Dans l’alcôve d’un des lavoirs-fontaines, l’eau s’écoule paisiblement en goutte à goutte

Des lavoirs-fontaines, je gagne la route qui surplombe ce qu’il reste des jardins en terrasse de la Renaissance. A cette époque, le seigneur local avait en effet fait construire une série de luxueux jardins à cet endroit, alimentés en eau par les sources du village via un système d’irrigation ingénieux. Une autre grotte-fontaine se trouve d’ailleurs sous l’une des terrasses de ce jardin. Aujourd’hui, la terrasse supérieure n’existe plus car elle a été utilisée au début du XXe siècle pour permettre la construction de la route. Les deux autres terrasses sont actuellement des potagers privés appartenant à des habitants du village (il n’est donc pas possible de les visiter).

De la route, la vue s’ouvre à nouveau vers le synclinal de Saoû. J’emprunte une autre calade pour remonter dans le cœur du village. Je m’attarde sur quelques détails qui ressortent sous le soleil. Je profite encore un peu des lieux, puis je décide de repartir.

Encore ce genre de vue sur le synclinal de Saoû… je ne me lasse pas de l’admirer !
Détails de façade
Un dernier regard au village d’Autichamp et à ses maisons imbriquées avant de repartir

Sur le trajet du retour, je marquerai cependant une petite pause devant la beauté du paysage. Depuis les hauteurs de la campagne entre Autichamp et Chabrillan, c’est tout le sud du Vercors qui me fait face, en particulier la Raye sur la gauche, le pays Diois avec les falaises du Glandasse sur la droite. Quant aux sommets encore enneigés au dessus des Hauts Plateaux, ils contrastent joliment avec les couleurs du printemps dans la plaine.

Sommets enneigés du Vercors et couleurs du printemps dans la plaine
Au delà des champs, au pied du Vercors, le sommet de la Tour de Crest émerge

Autichamp – Drôme – avril 2023

[exposition] « Design ! » au centre d’art de Crest

Le centre d’art de Crest propose une nouvelle exposition depuis le début du mois de février 2023. Elle est consacrée au design, à travers une cinquantaine d’objets cultes. On croise ainsi les grands noms du design, ceux auxquels on pense immédiatement : Philippe Stark, Charlotte Pierrand, Arne Jacobsen, Marcel Breuer (le père du Bauhaus), etc. Mais on trouve aussi des objets que l’on connait bien, que l’on peut croiser chaque jour ou presque et dont le designer est souvent resté dans l’ombre.

Explorer le design du XXe siècle

Le design est né avec l’industrialisation de la production des objets. Il répond à la fois à une nécessité de fonctionnalité et à une fonction esthétique, souvent innovante, tout en permettant une fabrication industrielle. Ainsi, on retrouve parmi les objets exposés :

  • le stylo Bic Cristal et le stylo Bic 4-couleurs
  • la cafetière Bialetti
  • la cocotte-minute
  • la machine à écrire Valentine d’Olivetti
  • le verre de cantine Duralex
  • le premier ordinateur Apple
Jouer avec l’ombre de la cafetière italienne Bialetti
Cette machine à écrire est similaire à celle que j’avais enfant… sauf que la mienne était orange !
Iconiques stylos Bic
Le presse-citron Juicy de Philippe Stark, édité par Alessi, très élégant mais au design un peu « raté » puisqu’il n’est pas très efficace pour presser les agrumes..

Au delà des petits objets, il y a également le mobilier. Entre la chaise longue de Charlotte Pierrand et le fauteuil Poang d’Ikea, on peut voir des chaises de Philolaos (déjà aperçues au Musée de Valence lors de l’exposition de 2020 consacrée à l’artiste), la chaise B34 et le fauteil B3 Wassily de Marcel Breuer, la table et les chaises Tulip éditées par Knoll…

Au premier plan, chaise de Philolaos / en arrière-plan, chaise longue de Charlotte Pierrand
Ambiance sixties avec la table et les chaises Tulip d’Eero Saarinen pour Knoll
Chaise B34 (1933) et fauteuil B3 Wassily (1926) de Marcel Breuer
Au premier plan, la table de Theodore Waddell éditée par Cassina utilise une technique de câbles en tension pour déporter la portance entre le sol et le plateau… Mon vrai coup de cœur dans cette exposition. En arrière-plan, le fauteuil Poem d’Ikea, grand frère du fauteuil Poang actuel, et un bureau de Xavier Paulin.

Si l’exposition permet de toucher du doigt l’histoire du design du XXe siècle, j’ai regretté la légèreté des cartels qui ne permettent pas de mettre en avant la complexité de celle-ci. La qualité des objets présentés ne suffit pas à rattraper l’absence de contextualisation (période historique, interactions avec d’autres designers, liens avec les avancées technologiques..) et une mise en place manquant de lisibilité : ce n’est ni chronologique, ni thématique. Cela a amené Melle 3e à la conclusion suivante : « en fait, c’est juste des tables et des chaises »…

Bonus : heure dorée sur Crest

En sortant de l’exposition où nous étions allées en fin d’après-midi, nous avons fait un tour dans les rues de Crest où nous étions pile à l’heure pour admirer la lumière de l’heure dorée sur la tour de Crest et sur la rivière Drôme.

Crest – Drôme – février 2023

(*) L’exposition « Design ! » se tient jusqu’au 30 avril 2023 au centre d’art de Crest.

[projet 52-2022] semaine 44 – en fin de journée

Avec le changement d’heure du week-end dernier, la nuit arrive plus tôt encore. Le soleil se couche maintenant bien avant que je ne rentre chez moi (et il se lève après mon départ). Nous entrons bientôt dans la période hivernale et nos fins de journées vont nous sembler de plus en plus longues. A la maison, j’ai recommencé à allumer des bougies pour rendre l’atmosphère plus douce. Il est encore un peu tôt pour savoir à quoi ressembleront les décors de Noël dans nos villes et nos villages, mais même en cette période de tension sur les énergies, on espère pouvoir profiter d’un peu de lumière pour illuminer nos débuts de soirées.

D’ici là, il reste quelques monuments qui se parent de lumière à la tombée de la nuit, apportant un repère bienveillant. C’est par exemple le cas de la Tour de Crest, qui en fin de journée, s’éclaire pour quelques heures. On la voit ainsi de loin dans la vallée.

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Pour voir ce qu’il se passe chez les autres concurrents en fin de journée, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

A noter : en cette période de vacances scolaires, je compte bien profiter de l’absence d’activités pour passer des moments en famille. Je ne sais donc pas quand je passerai valider les commentaires qui sont en modération. Ainsi, si votre commentaire ne s’affiche pas immédiatement, prenez patience : il sera visible dès que j’aurais eu le temps de le valider.

[petits moments] les Journées du Patrimoine à Crest

Cette année, j’ai eu du mal à trouver une idée de sortie qui me conviendrait dans le cadres des Journées du Patrimoine. En effet, j’aime bien lors de cet évènement pouvoir accéder à des lieux habituellement fermés ou aux conditions d’accès très restrictives (je vous invite ainsi à aller relire mes visites des années précédentes : l’hôtel de département/préfecture de la Drôme l’an dernier, les lycées Loubet et Montplaisir de Valence il y a 2 ans..). De plus, cette année, je n’avais pas vraiment eu le temps de me pencher à l’avance sur l’organisation de ces journées (exit donc les visites à réservation préalable obligatoires) et je ne souhaitais pas aller trop loin (ou comment ajouter une contrainte supplémentaire). J’ai passé un moment hier à sonder les méandres d’internet afin de trouver quelque chose qui me plairait. J’ai finalement opté pour aller à Crest découvrir une maison bourgeoise du XIXe siècle, et faire un tour à la chapelle des Cordeliers pour voir la crypte.

A Crest, la tour n’est jamais très loin…

La Barbeyère, maison bourgeoise du XIXe siècle

La Barbeyère, élégante maison bourgeoise

Installée sur les hauteurs de Crest, au pied de la Tour et face au synclinal de Saoû, la Barbeyère est une ancienne bastide qui a été transformée en 1824 en maison bourgeoise par le pasteur Louis-François Arnaud. Elle est située à quelques dizaines de mètres seulement du temple protestant de Crest, fondé par le même en 1822. Elle a également été la demeure du pasteur Eugène Arnaud, fils du précédent et historien du protestantisme. Aujourd’hui, propriété privée, la maison ouvre les grilles de son parc et permet de jeter un œil à l’intérieur lors d’évènements exceptionnels.

Construite sur le coteau, la maison s’ouvre sur une terrasse donnant sur une pelouse et dominant la vallée de la Drôme face à Roche-Colombe. Plusieurs fontaines et bassins avaient été aménagés aux abords de la maison, directement alimentés par des sources présentes dans le parc. Parmi ces aménagements, un lavoir privé a été installé sous la pelouse. Permettant de laver le linge de la famille, ce lavoir à domicile était un signe de la richesse et de l’appartenance à la haute bourgeoisie locale. Une calade avait également été construite pour permettre de gagner plus aisément le perron de la maison depuis la ruelle.

Sur la terrasse de la maison….
Dans le jardin, l’endroit idéal pour prendre le thé avec vue sur Roche Colombe

Pour ces Journées du Patrimoine, la maison accueillait plusieurs artistes exposant leurs œuvres dans le parc et dans un jardin d’hiver attenant à la maison. Parmi eux, j’ai noté les tableaux colorés de Michel Pavin et les sculptures en bois flotté de Jean-François Fulachier. Mais ce que j’ai le plus aimé découvrir, ce sont les Piereqs d’Yves Tallon.

Tableaux de Michel Pavin et bois flottés de Jean-François Fulachier dans le jardin d’hiver
Des Piereqs dans le parc

Ces Piereqs sont de petites installations faites de cailloux en équilibre. L’artiste, Yves Tallon, était présent et l’entendre raconter ses Piereqs et son amour pour les cailloux et l’équilibre est passionnant. Difficile de rester insensible devant ces élévations de cailloux, qui ne tiennent que par la force de la gravité ! La recherche du point, sensible, de l’équilibre pour l’assemblage de ces différentes pierres aux couleurs et textures variées m’a impressionnée. Il suffit de si peu pour les faire basculer qu’un simple coup de vent peut être suffisant pour les mettre au sol !

Recherche de l’équilibre
Chemin poétique dans le parc

En redescendant, c’est un fumet très agréable qui vient titiller mes narines. En effet, l’association Embellie Paysanne a aussi investi les lieux et s’efforce de mettre en place dans le parc un jardin de cueillette où les plantes spontanées ont tout autant leur place que celles installées par l’homme. Elle prépare et fait déguster une recette végétale de boulettes aux herbes sauvages et cultivées afin de faire découvrir les richesses de la nature qui nous entoure. Après avoir goûté la préparation, j’ai un temps d’échange très intéressant avec la personne de l’association et d’autres visiteurs autour des plantes sauvages comestibles, de toutes les possibilités culinaires qu’elles offrent et des recettes paysannes à re-découvrir.

sur la terrasse de la maison, prendre le temps d’échanger
la vue sur Roche Colombe depuis le jardin est superbe
Le charme des détails aux abords de la terrasse

La ville et la chapelle des Cordeliers, passages obligés

Après la visite de La Barbeyère, je me suis rendue à pied à la chapelle des Cordeliers. Si vous vous souvenez, j’étais allée il y a relativement peu de temps à la chapelle pour découvrir le guide touristique de la Vallée de la Drôme illustré par Elodie Perrotin. Mais, puisque j’étais à Crest, je tenais à y repasser pour jeter un œil à la crypte exceptionnellement ouverte. Sur le chemin, j’ai eu l’impression de remarquer une foule de détails sur les portes et façades auxquels je n’avais jamais prêté attention. Crest était une ville importante et il y avait de nombreux hôtels particuliers dans le centre-ville.

Hôtel particulier dans le centre de Crest

L’accès à la chapelle des Cordeliers se mérite puisqu’il faut gravir les escaliers du même nom : 124 marches dont 95 taillées à même la roche ! Mais cet exercice physique est récompensé par la vue que l’on a sur la ville depuis la terrasse faisant face à la chapelle, sous les arcades de ce qui semble avoir été un cloître.

Les escaliers vus depuis la chapelle

A l’intérieur, je jette bien entendu un œil à la voute en ogives de l’édifice qui a survécu à de nombreuses modifications de la destination et de l’architecture de lieux : ouverture et fermeture de portes et fenêtres, construction et destruction de planchers… L’histoire de la chapelle et de son occupation est plutôt tourmentée. D’ailleurs, l’association des amis du Vieux Crest présente d’anciennes photos et des objets retrouvés lors de travaux de restauration.
Je descends à la crypte où des ossements ont été découverts sans qu’on puisse identifier qui ils sont. Tout juste se doute-t-on qu’il s’agissait de personnes importantes qui ont été enterrées sous la chapelle. En effet, tout autour de la chapelle une litre funéraire indique que les funérailles de hauts seigneurs y ont eu lieu.

Depuis les arcades, vue sur la campagne
Restes de vitraux trouvés lors de travaux à la chapelle
Vue sur la voûte de la chapelle

Bien entendu, je prends le temps de monter jusqu’à la salle et les terrasses panoramiques. De là, j’admire les environs mais aussi, je me laisse fasciner par le jeu des toits du centre ville. Et je crois que j’ai commencé à comprendre pourquoi ces toits de tuile me fascinent tant : avec la palette de leurs nuances, et la disparité des teintes y compris sur une même toiture, ils forment un kaléidoscope extrêmement photogénique !

le puzzle des toits en tuiles du centre ancien de Crest

Crest – Drôme – 18 septembre 2022

(*) La Barbeyère est ouverte de temps à autre dans le cadre d’évènements patrimoniaux. Yves Tallon peut y organiser des visites découvertes de ses Piereqs.
La chapelle des Cordeliers est régulièrement ouverte dans le cadre d’expositions qui s’y tiennent.

[coin lecture] Petit guide illustré – Vallée de la Drôme

Au début du mois, un dimanche matin, je suis passée à la Chapelle des Cordeliers de Crest pour voir l’exposition des illustrations d’Élodie Perrotin (qui se terminait le jour même). Il s’agissait en réalité d’une double exposition.

Il y avait d’une part les originaux mis en scène du livre jeunesse Les gens, les gens écrit par Isabelle Simon et illustré par Elodie (aux éditions Kilowatt). J’ai trouvé les citations qui en étaient affichées très inspirantes…

Et d’autre part, les originaux du nouveau guide touristique de la Vallée de la Drôme étaient présentés. Ce petit guide est sorti le 1er juillet, et peut se trouver dans les offices de tourisme de la vallée (au prix de 13.90 €) . Je suis complètement tombée sous le charme de cet ouvrage qui est une pépite entre guide touristique et beau souvenir de vacances…

Les illustrations d’Elodie Perrotin apportent une touche plus personnelle à ce guide, moins lisse que des photos. Elle a su trouver dans chaque lieu l’essence même de celui-ci et je n’ai eu aucun souci à retrouver les lieux déjà connus sur les illustrations sans avoir besoin de la légende !

Et si ce sont les illustrations qui m’ont donné envie de m’offrir ce guide, j’y ai découvert plein de nouvelles idées de balades dans les petits villages de la vallée, à la découverte de patrimoines et de paysages méconnus… Cela devrait me donner l’occasion de jolies sorties dans les mois à venir !

Ce dessin issu de « Les gens les gens » m’a fait penser à Crest….
Le profil de Crest avec la Tour et le clocher de la Chapelle des Cordeliers
La tour de Crest qui domine la rivière Drôme et les lavandes de la vallée de la Drôme

Illustrations d’Elodie Perrotin – exposées à la Chapelle des Cordeliers
Crest – Drôme – 3 juillet 2022

(*) J’ai eu l’occasion de discuter un peu avec Elodie et elle espère trouver d’autres lieux dans la vallée de la Drôme pour accrocher ses expositions, aussi n’hésitez pas à la suivre sur Facebook ou Instagram pour être avertis lorsque ce sera le cas !

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J’ai profité de mon passage pour admirer la récente restauration de la chapelle des Cordeliers et de ses environs, dont le très joli passage empruntant l’ancien cloître, mais aussi pour aller jeter un œil à la vue que l’on a depuis la terrasse panoramique de la salle haute de la chapelle.

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Enfin, j’ai découvert une fontaine dans un square faisant face à la gare et devant laquelle je n’étais jamais passée…

Crest – Drôme – juillet 2022

[petits moments] collection de pivoines

Je n’étais pas retournée voir les collections de pivoines en fleurs à Crest depuis le printemps 2019. Il faut dire que les deux derniers printemps ont été plutôt limitants en terme de sorties…

J’ai profité d’une fin de journée de la dernière semaine d’avril pour y aller. Les pivoines arbustives étaient en pleine floraison, et c’était un bonheur pour les yeux (mais aussi pour l’odorat..). Par contre, la floraison des pivoines herbacées débutait tout juste.

Retour en (nombreuses) images sur cette visite…

Pivoines Rivière – Crest – avril 2022

(*) Pivoines Rivière est un horticulteur spécialisé dans les pivoines. Durant la période de floraison (grosso modo de mi-avril à début juin), le jardin de collection est ouvert librement au public durant les horaires d’ouverture de la pépinière. Il est possible d’acheter des pivoines à replanter chez soi.

[exposition] le triomphe de la couleur

L’exposition Le Triomphe de la Couleur présentée actuellement au Centre d’Art de Crest est sous-titrée « une histoire de la photographie en couleurs dans les collections nationales des Monuments Historiques ». Et c’est en effet toute une histoire de la photographie en couleurs qui est proposée au visiteur, depuis les balbutiements au XIXe siècles jusqu’à la prédominance actuelle.

La Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine est l’héritière du Service des Archives Photographiques, initié au milieu du XIXe siècle. Ses collections ont grandi par dons et achats mais également par l’organisation de campagnes de prises de vue. Le Service des Archives Photographiques initie en particulier une campagne de prises de vue durant la Première Guerre Mondiale dans une logique documentaire en photographiant les monuments dans les zones sujettes aux bombardements. Aujourd’hui, la MAP est l’une des plus importantes collections photographiques de France, couvrant l’ensemble de l’histoire de la photographie, de ses balbutiements jusqu’aux donations d’artistes photographes actuels.

Les premiers procédés couleurs se développent à partir de la fin du XIXe siècle, et restent très minoritaires jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Toutefois, dès les débuts de la photographie, le souhait de retranscrire les couleurs se fait ressentir, et la MAP possède de nombreux exemples de colorisation. On retrouve en particulier ces photos colorisées dans les objets promotionnels du cinéma muet ou sur des cartes postales.

Jusque dans les années 1930, les procédés photographiques en couleur sont encore assez expérimentaux et complexes. Ils sont donc essentiellement utilisés par des amateurs qui défrichent de nouveaux terrains d’expression picturale. Ce sont d’abord des prises de vue trichromes où trois plaques sont successivement exposées portant chacune l’une des trois couleurs. Puis, la commercialisation des plaques autochromes des frères Lumière rend la photographie couleur plus accessible. Les plaques de verre permettent de capturer l’image puis de la restituer par projection ou via un appareil de visionnage dédié. Ainsi, Jacques-Henri Lartigue utilise l’autochrome pour mettre sa famille et ses proches en scène dans leurs loisirs et occupations. Cependant, l’autochrome est assez peu utilisé à des fins professionnelles car il ne permet pas le tirage sur papier.

La commercialisation par Kodak puis par Agfa de pellicules couleurs souples à la fin des années 1930 marque un tournant dans l’utilisation de la couleur en photographie. La couleur arrive au cinéma et dans la presse dans les même moments. Considérée comme « moderne », la photographie en couleur est fortement utilisée dans la presse et la publicité. Les photographes s’adaptent mais l’usage de la couleur est essentiellement commercial, tandis que les travaux personnels restent en noir et blanc. Il faut dire que la qualité des tirages en couleurs laisse encore à désirer avec un rendu médiocre et une moindre conservation dans le temps, limitant la possibilité de les faire rejoindre des musées ou des collections privées.

Au fil du temps, les problèmes de qualité s’amoindrissent, et la photo en couleur bascule progressivement au statut de pratique artistique à part entière. Les photographes peuvent ainsi explorer de nouveaux champs, plus personnels et dans une certaine mesure, s’affranchir des contraintes de la presse et des commandes. De nouvelles techniques font également leur apparition, parmi lesquelles le Polaroïd. Certains photographes expérimentent diverses techniques de tirage. Puis, depuis une vingtaine d’années, le numérique est venu bousculer encore une fois les pratiques…

L’exposition Le Triomphe de la Couleur nous propose donc un panorama complet de l’utilisation de la couleur en photographie, depuis les balbutiements jusqu’aux tirages numériques en grand format, pour une plongée en immersion dans l’histoire de la photographie.

Photographie sur plaque colorisée – Touring Club de France – XIXe siècle
Album photo constitué par un marin au fil de ses voyages, comportant de nombreuses photographies japonaises colorisée – vers 1880
Autochrome par Jacques-Henri Lartigue – vers 1910
Oiseau de Paradis – Autochrome par Fernand Baldet – 1916
Maison du chapitre et vitraux de la cathédrale de Bourges – autochromes de Lucien Roy – 1927
Noir & Blanc vs Couleurs / exposition personnelle vs publication dans Géo – François le Diascorn
Perspectives connues…- Le N&B artistique – Ouvrage Le Mont Saint Michel de Jean Mounicq publié en 2004
Papiers froissés – John Batho – tirages numériques – 1987/1990
Travail sur le tirage photographique – Denis Brihat
Autoportrait dans l’exposition – dans le Bouquet de Fleurs Sèches de Jean-François Bauret (vers 1990) avec le reflet des Papiers Froissés de John Batho

Exposition « Le Triomphe de la Couleur » – Centre d’Art de Crest – avril 2022

(*) L’exposition « Le Triomphe de la Couleur » est présentée au Centre d’Art de Crest jusqu’au 12 juin 2022. Un livret explicatif, sous forme de catalogue d’exposition, est disponible sur place pour prolonger les explications durant la visite.. et après !

[projet 52-2022] semaine 11 – c’est flou !

Je n’ai pas beaucoup hésité sur la photo à vous proposer pour ce thème C’est flou du projet 52… Je l’ai même prise exprès en pensant à ce thème (dont je pensais qu’il arrivait plus tôt dans le calendrier ! Il faut dire que lorsque je prépare la liste courant décembre, je déplace souvent des thèmes d’une semaine à l’autre…).

Lors de ma visite de l’exposition monographique des œuvres de Vanber à Crest le mois dernier, j’ai repéré de nombreux reflets très colorés sur les vitrines dans lesquelles étaient présentés dessins et études. Mon sujet était alors tout trouvé !

Il ne restait plus qu’à jouer un peu avec la mise au point de l’appareil photo…

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Pour voir flou chez les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

[exposition] Albert Voisin, dit Vanber – la collection de la ville de Crest

Vanber au Centre d’Art de Crest, voilà encore une exposition que je suis allée voir dans les derniers jours de sa présentation…. Je l’avais pourtant repérée dès son accrochage, mais faute de trouver le bon moment, j’ai reculé ma visite jusqu’à la semaine dernière. Cela aurait pourtant été dommage de ne pas aller voir cette exposition qui présente des œuvres variées d’Albert Voisin, dit Vanber. Peintures, collages, tapisseries issus de la collection de la ville de Crest sont ainsi exposés.

Créateur prolifique, Vanber a produit plus de 5000 œuvres tout au long de sa carrière artistique. La plupart sont signées mais ni datées ni nommées. Il refusera de vendre ses œuvres de son vivant, faisant par contre des dons, comme au musée de Valence qui se verra offrir une dizaine d’œuvres en 1994. La ville de Crest sera la bénéficiaire d’une donation des héritiers de Vanber en 1995 de 120 œuvres suite au décès de l’artiste quelques mois auparavant. C’est cette collection qui est présentée dans l’exposition au centre d’art de Crest.

Vanber découvre la Drôme et l’Ardèche à la fin des années 1940, dans le sillage de ses amis artistes comme Albert Gleizes, initiateur de la communauté de Moly-Sabata en Isère, et André Lhote, installé à Mirmande. Il finira pas s’installer définitivement à Crest en 1956, dans une maison située juste au pied de la Tour. La ville et ses environs deviendront alors un sujet récurrent de sa production artistique influencée par le cubisme et l’abstraction.

Les œuvres présentées dans l’exposition font donc la part belle aux vues de Crest et ses environs, et il est plaisant de s’amuser à situer les sujets des tableaux. Les couleurs pour représenter la Drôme sont toujours très lumineuses (les quelques vues de Normandie présentes dans la collection de la ville de Crest sont peintes dans des teintes plus sombres..), dans la lignée de celles d’André Lhote.

Je ne connaissais pas le travail de Vanber avant d’aller voir cette exposition, même si j’avais déjà eu l’occasion de croiser quelques-unes de ses œuvres. J’ai eu un réel coup de cœur pour plusieurs des tableaux présentés, à la composition complexe et aux traits simples, hypnotiques….

Face à la Tour de Crest et à la chapelle des Cordeliers…
Peintures & collages
Jouer avec les reflets
Jouer avec les reflets (bis)
Collage comme une peinture / Peinture comme un collage

Exposition Albert Voisin, dit Vanber / La collection de la ville de Crest
Centre d’Art de Crest
Drôme – février 2022

(*) L’exposition Vanber se tient au Centre d’Art de Crest (place du Champ de Mars) jusqu’au 27 février 2022… Il vous reste donc encore quelques jours pour en profiter !