[Bretagne] la forêt de Brocéliande en 12 lieux

J’ai eu du mal à me souvenir quand j’étais allée en forêt de Brocéliande pour la dernière fois. Quand j’étais étudiante, nous y allions parfois le week-end pour nous balader. J’y étais retournée au moins une fois avec les enfants il y a une dizaine d’années. Mais je n’avais jamais vraiment pris le temps d’en découvrir (presque) tous les recoins et sites mythiques. C’est Melle 3e qui en a parlé, qui souhaitait découvrir ces lieux dont les noms évoquent l’aventure, la magie et les chevaliers de la Table Ronde. Depuis la maison familiale bretonne, ce n’est pas si loin (entre 1h30 et 2h00 de route selon où on veut aller), mais j’avais envie de prendre le temps. Alors nous sommes parties 2 jours complets. Nous avons ainsi pu découvrir une douzaine de lieux iconiques. Je vous propose donc un voyage thématique à leur rencontre.

une personne marche sur un chemin qui s'enfonce dans une forêt verdoyante et lumineuse
Randonner en forêt de Brocéliande

Des mégalithes en pleine forêt

La magie de Brocéliande n’est pas nouvelle. Les archéologues ont trouvé des vestiges remontant au néolithique. Parmi ceux-ci, plusieurs sépultures mégalithiques. Au fil du temps, de nombreuses légendes s’y sont attachées, en particulier avec l’émergence de la légende arthurienne et de sa localisation à Brocéliande.

des pierres dressées dans la foret dessinent le contour d'une sépulture mégalithique
Le Jardin aux Moines

Le Jardin aux Moines

C’est par hasard que nous sommes arrivées au Jardin aux Moines. Bien qu’il figurait sur le plan de la forêt que nous avions récupéré à l’office de tourisme de Paimpont, nous n’avions pas vraiment prévu d’y aller. Mais sur la route entre deux lieux que nous voulions voir, nous sommes passées à côté et avons aperçu un panneau l’indiquant. Nous avons donc pris le temps d’aller voir les lieux de plus près. Dans une clairière facilement accessible, les pierres dressées dessinent un trapèze dont les grands côtés font 27 et 23 mètres de long. On ne sait pas grand chose de la raison de cette construction, qui était sans doute un lieu de culte, et à proximité duquel on a retrouvé des fragments de vases du néolithique. Comme pour tous les lieux de la forêt de Brocéliande, une légende est attachée au Jardin aux Moines, il s’agit de celle des pierres maudites de Tréhoronteuc. Le lieu dégage quoiqu’il en soit une aura de mystère indéniable, renforcée par sa faible fréquentation.

des pierres dressées dans la foret dessinent le contour d'un grand trapèze
Le Jardin aux Moines

Le tombeau de Merlin et la fontaine de Jouvence

Le tombeau de Merlin par contre fait partie des mégalithes les plus connus de la forêt de Brocéliande. Et c’est aussi, à mon avis, l’un des sites les plus décevants. A l’origine, il s’agit d’un dolmen, sépulture mégalithique datant du néolithique. Au XIXe siècle, des intellectuels locaux ont localisé l’endroit comme étant le tombeau de Merlin l’enchanteur (que je ne vous présente pas, vous en avez forcément entendu parler). Forcément, on s’attend à quelque chose d’un peu grandiose, à la hauteur du personnage. En réalité, le site a été dynamité à la fin du XIXe siècle par des chercheurs de trésors. De l’allée couverte de 12 mètres de long, il ne reste que deux pierres monumentales et le tracé du monument originel. Ajoutez à cela que c’est l’un des lieux les plus visités de la forêt, et vous comprendrez pourquoi ce n’est pas mon préféré.

pierre dressée dans une clairière en forêt
Le Tombeau de Merlin

Située à proximité du tombeau de Merlin (on peut facilement aller de l’un à l’autre à pied et le parking aménagé est commun aux deux sites), la fontaine de Jouvence est une des nombreuses sources présentes dans la forêt. Elle a été rattachée à la légende de la fée Viviane par la tradition populaire, ainsi qu’à des pratiques druidiques ancestrales. Tout comme son voisin le tombeau de Merlin, la fontaine de Jouvence attire la foule. Nous n’avons donc pas réellement pu goûter au charme bucolique du lieu (surtout que nous y étions en fin de matinée). Je crois que ce qui m’a le plus amusée, ce sont les petites grenouilles présentes au bord de la fontaine, et que personne ne semblait voir !

une source bordée de pierres
La fontaine de Jouvence
grenouilles camouflées dans la végétation
Deux grenouilles se cachent sur cette photo !
des amas de pierres de type cairn en très grand nombre dans une ancienne carrière de grès rouge
Juste à côté de la fontaine de Jouvence, dans une ancienne carrière de grès rouge, des centaines de petits cairns ont été dressés comme autant d’offrandes aux esprits de la forêt/

Des arbres remarquables

Impossible d’évoquer une forêt sans parler de ses arbres. Brocéliande est une hêtraie-chênaie (comme la forêt de Villecartier), qui comporte aussi des parcelles de conifères et de vastes espaces de landes. C’est la plus vaste forêt de Bretagne avec ses 7000 hectares et elle est essentiellement privée. Parmi tous les arbres, certains se distinguent par leur caractère exceptionnel. Au cours de notre périple, nous avons croisé 3 arbres remarquables sur la dizaine que compte la forêt.

route traversant une forêt
Route forestière

Le chêne des Hindrés

Le premier arbre remarquable que nous avons croisé est le chêne des Hindrés. Nous avions en effet repéré une petite boucle de randonnée qui passe à proximité. Nous l’avions choisi pour être notre randonnée du 2e jour, car elle est essentiellement en sous-bois et nous étions à Brocéliande sur deux jours très chauds et ensoleillés. Nous avions d’ailleurs préféré faire cette randonnée le matin pour éviter les heures les plus chaudes de la journée.

un chemin en forêt
Randonnée en forêt

La boucle du Chêne des Hindrés, un circuit de 4 kilomètres, est bien fléchée à partir du parking. Elle ne présente aucune difficulté particulière et permet une jolie balade en sous-bois. Fin juillet, les bruyères étaient en fleurs et à certains endroits, leur odeur était particulièrement notable et agréable. Forcément, le chemin passe au pied du grand chêne, sans doute l’un des plus hauts de la forêt. Son port élégant le rend encore plus majestueux. Vieux de plus de 500 ans, il est très certainement le roi des chênes de Brocéliande.

un grand chêne au milieu de la forêt
Au pied du chêne des Hindrés
des bruyères en fleurs
Tapis de bruyères
un grand chêne au milieu de la forêt
Je n’ai pas réussi, avec la forêt environnante, à prendre assez de recul pour faire entrer tout le chêne des Hindrés sur la photo !

Le chêne des Eons, dit chêne à Guillotin

Comme nous ne passions pas très loin du chêne à Guillotin, nous nous sommes arrêtées pour aller le voir. Je l’avais vu pour la dernière fois il y a une dizaine d’années et son état semble avoir empiré. Ce chêne fait partie des doyens de Brocéliande : la légende le dit vieux de 800 à 1000 ans (il aurait en réalité plutôt 5 siècles). Il est creux et a servi de refuge à des ermites et des prêtres réfractaires au fil des siècles écoulés. Un temps entouré d’une plateforme en bois permettant de l’approcher, il est maintenant entouré d’une barrière qui tient les touristes (et les comportements indélicats de certains) à distance tout en améliorant le confort de l’arbre (la plateforme avait avec le temps des effets délétères sur la santé du vieux chêne). S’il fait partie des arbres les plus connus de la forêt, ce n’est pas forcément le plus beau !

un vieux chêne dans un pré
Le chêne à Guillotin

L’arbre de Merlin

L’arbre de Merlin est lui aussi un chêne. Contrairement aux deux autres, il est situé sur un domaine privé. Il se trouve en effet dans le parc du château de Comper. On peut donc y accéder, comme au reste du parc, quand on visite le château. S’il n’a pas le port élancé du chêne des Hindrés, il a quand même fière allure au bord du lac. Et il est très agréable de s’asseoir à son pied dans son ombre rafraichissante quand il fait chaud.

très vieux chêne tortueux
L’arbre de Merlin

Des châteaux remplis de légendes

Il y a deux châteaux médiévaux ouverts à la visite dans la forêt de Brocéliande, chacun construit à côté d’un lac, chacun avec sa légende.

Le château de Trécesson et la Dame Blanche

Nous avons commencé notre périple par la visite du château de Trécesson. Ce château-fort est complètement entouré d’un lac dans lequel il vient se refléter, presque complètement. La visite permet d’entrer dans le colombier avec ses 1800 boulins, démontrant la richesse du propriétaire au XVIIe siècle. Une première cour est située avant le pont enjambant la rivière qui alimente le lac. On passe ensuite le châtelet d’entrée pour pénétrer dans la cour principale où l’on visitera la jolie petite chapelle et les salles situées au dessus du portail.

château fort en petites pierres avec toits d'ardoise
Le château de Trécesson et son châtelet d’entrée
vue de l'intérieur de la cour d'un château fort en pierres
La cour du château de Trécesson

Mais si le château de Trécesson est très connu, ce n’est pas vraiment en raison de son histoire ou son architecture. C’est plutôt à cause de ses légendes et de ses fantômes. Parmi eux, on trouve la Dame Blanche. Des braconniers auraient surpris un étrange attelage au milieu de la nuit. Deux hommes en seraient sortis pour creuser une fosse, au bord du lac, et y jeter une jeune mariée, enterrée vivante. Depuis, son fantôme se promène sur les toits du château les nuits de pleine lune, tandis que son voile est conservé dans la chapelle du château.

un château fort en pierre qui se reflète complètement dans un lac qui le borde
Le château de Trécesson se reflète intégralement dans le lac qui l’entoure
une route dans la forêt
Les chemins autour du château de Trécesson

Le château de Comper et la Dame du Lac

A l’autre bout de la forêt de Brocéliande, on trouve le château de Comper. Là encore, il s’agit d’un château remontant au Moyen-Âge et bordé d’un étang, même si le logis actuel a été construit à la Renaissance. Là encore, une dame hante les légendes du lieu. Cette fois, il s’agit de la Dame du Lac et elle nous replonge dans les mythes arthuriens. En effet, la Dame du Lac est la fée Viviane, disciple de Merlin l’enchanteur. Par amour, il lui aurait alors construit un palais de cristal au fond du lac. C’est là que Viviane élèvera Lancelot et qu’il gagnera son surnom de Lancelot du Lac.

un château de la Renaissance en schiste rouge se reflète dans un étang bordé d'arbres
Le château de Comper se reflétant dans son étang bordé de schistes rouges

Depuis le début des années 1990, le château de Comper abrite le Centre de l’Imaginaire Arthurien. Cette association a pour but de transmettre le patrimoine de la légende arthurienne. Elle propose donc au château de Comper une exposition permanente très complète sur les mythes arthuriens, analysant les différents récits médiévaux qui les composent et leurs variations. Sur deux étages, le visiteur découvre ainsi une scénographie accessible à tous les curieux de la légende d’Arthur et des panneaux explicatifs très précis pour ceux qui souhaitent en apprendre plus. Cet été, en outre, une exposition temporaire retraçait l’épopée de Ségurant, le chevalier au dragon, ressorti de l’oubli suite à la quête d’un médiéviste dans toutes les bibliothèques d’Europe afin de combler les trous dans chacun des récits qui nous sont parvenus.

un mannequin représentant un jeune homme fait face à un mannequin représentant un mage, avec entre eux une épée plantée dans un rocher
Arthur, Excalibur, Merlin – le trio de base du mythe arthurien
une femme habillée en blanc et tenant une épée médiévale
La Dame du Lac
intérieur d'un atelier de sorcier avec grimoires, flacons et bougies
Dans l’antre de Merlin
un chevalier debout tient une lance, un autre chevalier agenouillé lui fait face
Ségurant, le chevalier au dragon

Des évocations du mythe arthurien

La Table Ronde

La forêt de Brocéliande étant indissociable du mythe arthurien, on y retrouve un peu partout des évocations des légendes, que ce soit dans les lieux existants ou dans des installations plus récentes. Ainsi la Table Ronde est une œuvre d’art contemporain encore en cours de mise en place. A Néant-sur-Yvel, à l’ombre des grands arbres, une immense table ronde a été édifiée. A la suite du Roi Arthur, qui fut le premier à s’asseoir, les chevaliers rejoignent le cercle. Ils sont 10 à être attendus, et 4 d’entre eux ont déjà pris place. Keu, Gauvain, Girflet et Perceval attendent Galaad qui devrait les rejoindre à l’automne. Cette oeuvre monumentale du sculpteur Mickaël Thomazo sera donc achevée d’ici quelques années, une fois que tous les chevaliers l’auront rejointe.

sculpture monumentale de la Table Ronde avec ses chevaliers
La Table Ronde des Chevaliers
sculpture monumentale de la Table Ronde avec ses chevaliers
La Table Ronde des Chevaliers
sculpture monumentale de la Table Ronde avec ses chevaliers
La Table Ronde des Chevaliers
sculpture monumentale de la Table Ronde avec ses chevaliers
La Table Ronde des Chevaliers
sculpture monumentale de la Table Ronde avec ses chevaliers
La Table Ronde des Chevaliers
sculpture monumentale de la Table Ronde avec ses chevaliers
La Table Ronde des Chevaliers

Excalibur

L’épée du Roi Arthur a trouvé place depuis quelques années sur le bord du lac de Trémelin. Fichée dans un rocher de schiste rouge, l’épée est facile à trouver. Elle se situe en effet en plein milieu de la base de loisirs, entre le local des activités nautiques, l’aire de jeux pour enfants et la plage pour la baignade. Vous l’aurez compris la localisation est quelque peu décevante. Avec quelques efforts de cadrage cependant, et en y allant tôt le matin pour éviter les vacanciers venant profiter des infrastructures, il est possible d’avoir une photo où l’on oublie sa situation.

une épée plantée dans un rocher au premier plan, avec un lac en arrière plan
Excalibur au bord du lac de Trémelin
une épée plantée dans un rocher au premier plan, avec un lac en arrière plan
Excalibur au bord du lac de Trémelin
un lac avec quelques bateaux dessus dans la lumière du petit matin
Le calme du lac de Trémelin tôt le matin
un lac avec quelques bateaux dessus dans la lumière du petit matin
Le calme du lac de Trémelin tôt le matin

L’église du Graal

Située à Tréhorenteuc, l’église du Graal est l’œuvre de l’abbé Gillard. Affecté à la paroisse en 1942, il s’intéresse aux mythes locaux et en particulier à celui du Graal. Il entreprend donc la rénovation de son église en faisant le lien entre la foi catholique et les légendes arthuriennes. Dans le fond de l’église, une mosaïque sortie des ateliers d’Odorico présente un immense cerf blanc, symbole du Christ, et quatre lions pour les évangélistes. Dans le chœur, le grand vitrail montre Joseph d’Arimathie ayant la vision du vase sacré, tandis qu’un tableau représente la Table Ronde et ses chevaliers. Enfin, la petite porte latérale est surmontée d’une phrase sibylline « La porte est en dedans ».

petite église en pierre
L’église du Graal
porte dans un mur en pierre surmontée de l'inscription "La porte est en dedans"
« La porte est en dedans »
mosaïque représentant un cerf blanc auréolé au dessus d'une source et entouré de 4 lions rouge auréolés
Le Cerf Blanc se trouve à la source…

Des étangs magiques

Le Val sans Retour

Il existe de nombreux étangs, dans la forêt de Brocéliande. Parmi les plus connus, on trouve celui du Miroir aux Fées au fond du Val sans Retour. Comme les autres étangs de la forêt, ses eaux sont si tranquilles que les reflets y sont absolument magiques. A côté de l’étang, on trouve l’Arbre d’Or, une installation artistique réalisée par François Davin en 1991. En effet, l’année précédente, de grands incendies avaient dévasté la forêt et en particulier le secteur du Val sans Retour. Cette installation symbolise la renaissance de la forêt.

un étang au milieu de la forêt
Le Miroir aux Fées
un tronc d'arbre recouvert de feuilles d'or au milieu de la végétation
L’Arbre d’Or

Mais il serait dommage quand on vient au Val sans Retour de s’arrêter là et de ne pas prolonger la balade en faisant le tour du vallon. Nous avons choisi de faire la petite boucle de randonnée de 4 kilomètres qui nous avait été conseillée à l’office du tourisme de Paimpont. Ce n’est pas la peine d’être équipé d’une carte car la boucle est très bien balisée depuis le centre du village de Tréhorenteuc où nous avions trouvé un stationnement (et le charmant Brocéliande Café pour déjeuner au jardin). Cela commence doucement, plutôt à plat en longeant l’étang du Miroir aux Fées puis le petit ruisseau qui l’alimente. Cette partie est en sous-bois et extrêmement agréable en plein été quand il fait chaud (car oui, il peut faire chaud en Bretagne ! On n’oublie donc pas d’emporter de l’eau avec soi quand on va randonner).

un ruisseau presque à sec qui passe entre deux buttes en forêt
C’est ici que pour la seule fois de toute la randonnée nous avons eu un doute sur le chemin à emprunter. Fléché sur le côté, nous nous sommes ensuite aperçues que nous aurions pu filer tout droit dans le lit du ruisseau, quasi à sec, au lieu de juste monter puis redescendre la butte.
des bruyères en fleurs
Là aussi, les bruyères sont en fleurs

A mi-parcours cependant, le chemin devient un peu moins facile. En effet, il nous conduit sur la crête dominant le vallon en montant assez droit dans les schistes rouges. Nous comprenons alors mieux pourquoi il y avait un avertissement sur le plan de la forêt comme quoi le chemin était escarpé à cet endroit. Mais la grimpette, même en plein soleil, en vaut la peine. Les points de vue sur le vallon et ses environs sont superbes. Nous poursuivons sur un sentier bien aménagé et se faufilant entre les bruyères. Puis, le chemin bifurque entre les champs et nous ramène vers le village de Tréhorenteuc.

un chemin sur un rocher de schiste rouge bordé de végétation rase et de quelques pins
Grimper sur la crête du Val sans Retour
paysage vallonné de forêt et de lande
En haut de la crête, on domine les environs
chemin passant dans une pinède bordé de bruyères en fleurs et d'ajoncs
Le chemin est bordé de bruyères et d’ajoncs

Le Chambre aux Loups

La Chambre aux Loups est un autre vallon de la forêt de Brocéliande, situé dans un secteur différent du Val sans Retour. Il comporte également plusieurs étangs, bordés de forêt, et est lui aussi dominé par une crête recouverte de lande. L’endroit est aussi un lieu de randonnée prisé, mais nous avions choisi d’aller voir le chêne des Hindrés et n’avions pas le temps d’ajouter le tour de la Chambre aux Loups à notre programme ce jour-là. Nous avons toutefois fait un arrêt en passant à proximité, pour profiter du paysage et des reflets parfaits dans l’onde paisible.

un étang bordé d'arbres qui se reflètent dans l'eau
Reflets
un étang bordé d'arbres qui se reflètent dans l'eau
Reflets (bis)


Forêt de Brocéliande
Ille et Vilaine & Morbihan – juillet 2024


bâtiment ancien en pierre au bord d'un lac
Au bord de l’étang de Paimpont

Informations pratiques

  • Tous les sites listés à l’exception du château de Trécesson et de celui de Comper sont librement accessibles. Attention cependant en automne/hiver aux périodes de chasse dans la forêt qui peuvent rendre l’accès à certains lieux/secteurs interdit.
  • Afin de situer l’ensemble des sites, je vous conseille de passer à l’office de tourisme de Paimpont pour récupérer un plan de la forêt, ainsi que des conseils sur les lieux et leurs accessibilité selon le moment (en particulier en période de chasse). La carte permet aussi d’avoir les informations relatives à quelques boucles de randonnée dans la forêt.
  • Le château de Trécesson peut se visiter durant l’été, uniquement en visite guidée. Il faut compter environ 1h30 pour la visite du château. Il est possible de profiter depuis la route de la vue sur le château et son reflet dans le lac si on ne souhaite pas visiter le château.
  • L’accès au Centre de l’Imaginaire Arthurien permet de visiter l’ensemble du domaine de Comper, de se promener dans le parc et de profiter de certaines animations. Nous avons passé environ 2 heures à l’intérieur du château pour découvrir l’intégralité de la scénographie.
  • Nous avons également suivi le parcours-spectacle La Porte des Secrets. Localisé à Paimpont dans les mêmes locaux que l’office de tourisme, ce parcours permet de découvrir une partie des légendes de la forêt mais aussi son écosystème et son histoire. Le spectacle immersif dure environ 1 heure. La réservation est très fortement conseillée et peut se faire sur place ou par internet (par exemple, en arrivant à 10.00 un matin, la 1ère séance disponible pour la journée était à 17.00).
  • Pour dormir, nous avions choisi un hôtel très agréable à Ploërmel. Ce n’est pas vraiment dans la forêt mais ayant organisé notre séjour un peu au dernier moment, c’était le meilleur compromis distance/prix pour nous.

[Pays-de-la-Loire] Châteaux & chevaux en Anjou

Après notre périple Châteaux & Chevaux autour de Blois, nous avons continué à suivre la Loire. Nous avons fait une pause déjeuner dans le charmant village d’Azay-le-Rideau, où nous nous étions arrêtées en rentrant de Bretagne fin 2022 et dont nous n’avons pas visité à nouveau le château cette fois. Nous avions en effet comme souhait de gagner l’Anjou assez tôt pour pouvoir visiter Saumur dans l’après-midi avant de nous rendre le lendemain au Cadre Noir.

un château en pierre blanche, perché sur une terrasse entourée de vignes
Le château de Saumur dominant la ville et la Loire

Saumur, en bord de Loire

Le château méconnu

Quand on pense « châteaux de la Loire », il me semble qu’on pense rarement à Saumur. Et pourtant, le château de Saumur domine la Loire, aux portes de l’Anjou et fait partie de la zone classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Je dois cependant dire que si Saumur s’est retrouvé à notre programme Châteaux & Chevaux, c’est essentiellement parce que nous souhaitions passer au Cadre Noir. Toutefois, il aurait été très dommage de ne pas faire un tour au château. Je l’avais d’ailleurs déjà visité, il y a plus de 25 ans. C’était mon tout premier château de la Loire !

un château fort en pierres blanches

Il ne m’avait toutefois pas autant marqué que d’autres châteaux visités dans les années qui ont suivi. Mais j’en gardais un souvenir joli bien que vague. Quand nous sommes arrivées, je lui ai trouvé fière allure, perché sur son coteau, dominant toute la ville et surveillant le fleuve. Il abrite depuis une centaine d’années le musée municipal. Aujourd’hui, c’est toujours la visite du musée qui rythme la découverte du château. Le premier étage accueille en effet la collection d’arts décoratifs, qui s’articulait autour d’une exposition consacrée à la céramique liée à la vigne lors de notre visite. Le second étage abrite la collection liée au cheval présentée autour des jeux équestres depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui. Avant de visiter les espaces muséographiques, nous avons suivi une courte visite guidée historique qui nous a permis de situer les différentes phases de la construction du château (et de l’abbaye qui occupait une partie du site) et son intérêt au fil des évènements depuis le Moyen-Âge.

vue sur le fleuve et une cour de château
Vue sur la ville et la Loire depuis une des tours du château de Saumur
des batiments anciens en pierre blanche dans un parc avec le château au fond
Les bâtiments de l’abbaye devant le château

L’introduction faite par le guide était vraiment très intéressante et permettait de mieux situer l’importance de Saumur et son château au fil du temps. J’avais peur d’être déçue par cette revisite mais je crois que le château de Saumur était encore plus impressionnant que dans mon souvenir. Après la visite du château, nous avons gagné le centre de la ville. Nous avons posé nos valises à l’hôtel puis nous sommes parties flâner dans les rues piétonnes du centre ancien. De nombreux bâtiments ont attiré notre regard : maisons à pans de bois, anciens hôtels particuliers, églises. Nous avons fini notre journée en dinant en terrasse, tout en sirotant un verre de vin de Saumur (avec modération).

façade de style renaissance
dans la cour de la mairie de Saumur


(*) La visite du château de Saumur nous a pris environ 2h30 en nous attardant dans les deux expositions du musée. Les conditions de visite sont disponibles sur le site internet du château. A noter : la découverte des espaces extérieurs dont le tour des remparts est gratuite.


L’équitation de tradition française au Cadre Noir

Si Melle 3e, passionnée de chevaux, avait déjà plusieurs fois visité le Cadre Noir (son père a de la famille à proximité), elle n’avait jamais eu l’occasion d’y voir des chevaux en spectacle ou au travail. En cherchant les possibilités, j’ai rapidement constaté qu’il n’y a pas de grands spectacles en été mais qu’en revanche, certaines séances de travail avec les jeunes chevaux ont lieu en public en matinée. J’avais donc calé notre passage à Saumur pour pouvoir y assister. Les photos ne sont pas autorisées durant le spectacle aussi, vous n’en verrez pas ici. Mais je peux vous dire que d’une part le lieu est superbe (en plus nous étions très bien placées) et que d’autre part, les explications données permettent de se rendre compte du travail accompli par les chevaux et leurs écuyers (même pour des néophytes). Les reprises de dressage présentées sont vraiment magnifiques.

Ecuries et carrière de dressage
Pendant que nous attendions pour entrer dans le manège, nous avons pu assister de loin à la détente d’un cheval dans la carrière qui nous faisait face.


(*) Il est possible de visiter le Cadre Noir uniquement en visite guidée. Les Matinales sont les séances de travail des jeunes chevaux : c’est ce à quoi nous avons assisté. En haute saison, un stand de restauration rapide est ouvert sur le site les matins de Matinales.
Pour notre part, nous avons très envie dorénavant de revenir pour assister à un gala !


Angers, en bord de Maine

De la ville au château

Après avoir assisté au spectacle du Cadre Noir, nous avons repris la route une trentaine de minutes pour rejoindre Angers. Nous avions prévu de nous balader en ville et de visiter le château (je tenais particulièrement à ce dernier point). Malheureusement, la météo a été un peu joueuse et nous avons essuyé plusieurs averses qui ont un peu limité nos envies de flâneries. Nous n’avons pas pu voir la maison d’Adam, immeuble à pans de bois sculptés, emblématique de la ville car elle était en restauration et masquée par une bâche. De même, la cathédrale Saint Maurice est en travaux, et nous avons d’abord pensé qu’elle n’était pas accessible. Mais, en en faisant le tour, nous avons repéré une entrée latérale discrète ouverte. A l’intérieur, j’ai été frappée par le maître-autel baroque à baldaquins, majestueux, et par la chaire à prêcher du XIXe siècle, en bois sculpté et offrant des détails à foison.

La chaire à prêcher néogothique du XIXe siècle dans la cathédrale Saint Maurice d’Angers

Nous avons ensuite rejoint le château à pied. Je ne l’avais jamais visité mais pourtant, j’étais plusieurs fois passée à côté, et j’ai toujours eu un faible pour les rayures qui ornent ses tours et remparts. Il a par ailleurs une allure un peu bizarre car ses tours ont été arasées au cours de son histoire. S’il semble un peu plat aujourd’hui, au Moyen-Âge, il se dressait fièrement au dessus de la Maine qui coule presque à ses pieds. Dans ce qui était autrefois la cour, on trouve maintenant un beau jardin. Il est aussi possible de monter sur les remparts pour bénéficier d’une belle vue sur la ville et les environs. On trouve même un jardin suspendu sur les murs du château !

rempart de château fort
Les rayures du château d’Angers
chapelle et logis seigneurial gothiques
La chapelle et le logis seigneurial, où est né le Roi René que l’on « croise » aussi à Aix en Provence
toit de chapelle gothique dépassant des arbres
Depuis les remparts, vue sur les arbres du jardin, le toit de la chapelle et la Maine que l’on devine au fond

Le Chant des Ondes, une exposition temporaire au château

Après avoir exploré le château (et comme une nouvelle averse s’annonçait), nous sommes allées voir l’exposition temporaire dans le logis seigneurial. Intitulée Le Chant des Ondes, elle s’intéresse à toutes les créatures mythiques liées à l’eau et charmant par leur chant. Nous croisons ainsi les sirènes et les ondines, mais aussi les roussalkas ou Mélusine. J’ai bien aimé la façon dont l’exposition fait le lien entre les mythes originels et la culture populaire, à travers des extraits de films, des livres, des jouets mais aussi en explorant certains logos utilisant l’iconographie de la sirène. Enfin, la scénographie de l’exposition était particulièrement onirique avec de nombreuses installations artistiques.

Sirènes dans l’iconographie artistique, façon cabinet de curiosités
A la rencontre de Roussalka

La tapisserie de l’Apocalypse, trésor du Moyen-Âge

Après ces mises en bouche, nous sommes parties à la découverte de la tapisserie de l’Apocalypse. J’avais déjà (vaguement) entendu parler de cette tapisserie médiévale, et je m’attendais à quelque chose un peu dans le style de la tapisserie de la Dame à la Licorne que j’avais vue au Musée de Cluny à Paris. En entrant dans la galerie qui lui est dédiée, j’ai déjà trouvé la tapisserie de l’Apocalypse immense, bien plus grande que tout ce que j’avais pu imaginer. Mais (et oui, il y a un mais), je n’étais pas au bout de mes surprises car je n’avais pas vu que la galerie faisait un angle et que la tapisserie continuait sur l’autre pan, encore plus long. Je crois que j’ai été tellement stupéfaite que je n’en ai même pas lâché une exclamation. En même temps, j’aurais du m’y attendre car les chiffres ne mentent pas : la tapisserie de l’Apocalypse telle que nous la connaissons aujourd’hui (et dont on sait qu’il manque des panneaux) mesure plus de 100 mètres de long !

Un (petit) bout de la tapisserie de l’Apocalypse

L’ensemble des panneaux reprend tout le livre de l’Apocalypse de Saint Jean (le dernier livre de la Bible), façon bande dessinée. Le dessin de la tapisserie est très précis, et certains visages sont de vrais portraits. Réalisée au XIVe siècle, elle utilise aussi des astuces de tissage pour rendre certains mouvements, telles les vagues ou les ondulations des cheveux. Elle était destiné à montrer le prestige (et la richesse) de la maison d’Anjou, d’où la grande qualité de son tissage. On y trouve également des détails façon Easter Egg, comme cet petit animal dans la bande décorative qui se cache dans un terrier au moment où la Bête apparait et cet autre qui en ressort quand la Bête est terrassée. La tapisserie évoque aussi la géopolitique de l’époque en Anjou dans un contexte de guerre de Cent Ans et alors que Louis Ier d’Anjou est membre de la famille du roi de France. On retrouve par exemple le Prince Noir dans les rangs des forces du Mal.

« Des myriades de chevaliers… » – le chevalier au panache blanc est le Edward de Woodstok, dit le Prince Noir

Nous avons eu la chance de suivre une visite guidée de la tapisserie et c’était vraiment très instructif, à la fois sur la lecture des différents panneaux, sur le contexte de la réalisation de la tapisserie et sur les aspects techniques du tissage puis de la conservation de l’ensemble. Seules, nous aurions certes pris conscience de l’immensité de cette œuvre unique, mais les 2 heures avec la guide nous ont permis de ne pas rester la voir de façon superficielle. Plus grande tapisserie médiévale conservée au monde, elle est inscrite au patrimoine de l’UNESCO au titre de la Mémoire du Monde. Rien que pour elle, il faut prendre le temps de s’arrêter au château d’Angers.

Le Bien gagne sur le Mal et enferme la Bête


(*) Les conditions de visite du domaine national du château d’Angers sont disponibles sur leur site internet. L’exposition Le Chant des Ondes est présentée jusqu’au 8 janvier 2025 au château d’Angers.
Entre la visite du château, l’exposition temporaire et la découverte de la tapisserie, nous avons mis environ 3h30 (dont 2 heures uniquement pour la tapisserie) et nous avons un peu abrégé la découverte extérieure en ne prenant par exemple pas le temps de parcourir les douves (nous avions de la route pour rejoindre la Bretagne où nous étions attendues en début de soirée).


Saumur & Angers – Maine-et-Loire – juillet 2024

[Centre-Val-de-Loire] Châteaux & chevaux en Sologne

Nous avons décidé de couper cette année notre trajet aller en Bretagne par un arrêt en Sologne afin de visiter le château de Chambord que Melle 3e ne connaissait pas. Comme elle avait aperçu une publicité pour le spectacle Chevaux & Rapaces dans les écuries de Chambord, nous avons décidé de passer une journée complète sur place. Partant le samedi matin de la Drôme, ce serait donc le dimanche. Nous avions donc le temps le samedi après-midi pour un autre château. C’est lors d’une pause sur la route que nous avons pris notre décision. Ce serait Valençay car d’une part j’en gardais un très beau souvenir et d’autre part, Melle 3e avait vu passer une publication sur Instagram parlant d’un spectacle équestre aux écuries. Il n’en fallait pas plus pour nous décider et donner un nom à notre road trip en vallée de la Loire : ce ne sera pas « Donjons & Dragons », mais « Châteaux & Chevaux » !

vue générale du château de Chambord
Le château de Chambord

Valençay, aux confins du Berry

Le château de la Renaissance à l’Empire

Nous avions déjà visité le château de Valençay il y a 10 ans, mais Melle 3e ne s’en souvenait pas. Pour ma part, j’avais gardé un souvenir assez émerveillé de ce château que j’avais depuis longtemps souhaité découvrir. Mais, il est relativement éloigné des autres châteaux de la vallée de la Loire, au point que certains ne le considèrent même pas comme un château de la Loire. Situé dans le Berry, à la limite de la Sologne, il remonte pourtant bien à la Renaissance. Construit avant Chambord, certains de ses aspects architecturaux sont d’ailleurs précurseurs du château de François Ier. Le château de Valençay a été retravaillé à plusieurs reprises au fil des siècles pour s’adapter à des modes de vie différents et apporter plus de confort dans les pièces.

vue générale du château de Valençay
Le château de Valençay vu depuis le parc
fontaine
Fontaine dans les jardins à la française du château de Valençay
cour fleurie du château de Valençay
Bassin fleuri dans la cour du château de Valençay
jardin à la française
Vue sur les jardins en terrasse depuis la cour
perspective dans un parc de château
Vue sur la grande perspective du parc depuis le hall du château
jardins du château de Valençay
Dans les jardins à la française du château de Valençay

Le château de Valençay a en particulier été la propriété de Talleyrand, diplomate et homme politique qui a traversé les régimes entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècles. C’est de cette époque que datent les décors Empire de nombreuses pièces. On note en particulier l’usage de colonnes dans le grand salon et la salle à manger pour en augmenter le volume. Plus tard, les propriétaires feront fermer les arcades de la galerie afin de conserver la chaleur à l’intérieur du château en hiver. Enfin, le château sera doté d’un système d’appel des domestiques. Le château de Valençay servira aussi de cachette pour des œuvres d’art lors de la seconde guerre mondiale.

statue devant une fenêtre donnant sur une cour de château
Les galeries du château abritent de nombreuses statues
Enfilade de pièces dans un château
L’enfilade des pièces du rez-de-chaussée
salle à manger dans un château avec la table dressée
La salle à manger du château

L’équitation de spectacle aux écuries

Après la visite de l’intérieur du château, nous avons pris la direction des écuries. Depuis ce printemps, une compagnie spécialisée dans l’équitation de spectacle a pris possession des lieux pour le faire revivre. Deux fois par jour, il est possible d’assister à la séance de travail des chevaux. Durant une heure, ils se succèdent dans le rond de longe au centre des écuries qui ont la forme d’un fer à cheval. Des explications très claires sont données, à la fois sur le cheval, sa race, ses capacités et sur le travail qui lui est demandé. Nous avons senti beaucoup de respect pour les animaux. L’un d’entre eux a même été introduit dans le manège juste pour lui laisser la possibilité de se rouler dans le sable humide pour se rafraichir. Chaque cheval ne travaille que quelques minutes. Et l’écurie qui a investit les lieux dispose aussi de grands prés.

écuries historiques
Dans les écuries du château de Valençay
cheval
Celui qui était là juste pour faire le beau… et se rouler dans le sable
cheval paint-horse
Ce paint-horse n’est pas arrivé depuis longtemps et est encore un peu intimidé par les spectateurs.
cheval de trait comtois
Cheval de trait comtois, la force tranquille
cheval de trait couché dans le sable
Petite pause après s’être roulé dans le sable
cheval frison
L’élégance du cheval frison
cheval courant dans un rond de longe
La musculature de ce jeune apppaloosa est impressionnante et son allure au galop très vive.

C’était très intéressant de voir comment on fait travailler ces chevaux, que ce soit à la longe ou en évolution libre. Après la présentation, nous avons pris un long moment pour aller voir de près chacun. Puis, nous sommes retournées dans les jardins et le parc pour en faire le tour.


(*) Le château de Valençay se situe dans le village du même nom, à une soixantaine de kilomètres de Blois et du château de Chambord. Il est ouvert tous les jours et propose de nombreuses animations. Il faut compter une demi-journée pour visiter l’ensemble du domaine et profiter de quelques animations.


Chambord, le mythique

Le château à l’escalier monumental

C’est Melle 3e qui tenait à visiter Chambord. Lorsque j’avais découvert ce château (il y a presque 20 ans), je n’étais pas tombée sous le charme. Je gardais un souvenir un peu amer de ce rendez-vous manqué avec ce monument si célèbre. Je l’avais trouvé très « creux » et en même temps, tellement plein de monde. Cette fois, j’étais bien décidée à éviter au maximum la foule. J’avais donc choisi de dormir à proximité pour y être dès l’ouverture. C’est donc à 9.00 pile que nous avons débuté notre visite. Après avoir regardé le film d’introduction sur la conception architecturale du château, j’ai incité Melle 3e à emprunter directement l’escalier monumental qui trône au centre du bâtiment. Cet escalier, très connu, est une prouesse architecturale de la Renaissance. D’abord, il est construit au cœur du château à une époque où la plupart des escaliers sont encore édifiés « hors d’œuvre », dans des tours accolées au bâti principal, et ensuite, il se compose d’une double révolution, et l’on peut l’emprunter en même temps sans se croiser.

escalier monumental de la Renaissance
L’escalier central du château de Chambord
tour d'escalier de la Renaissance
Cette tour est un des escaliers desservant les différentes ailes du château

Nous avons ainsi gagné immédiatement la terrasse et sa forêt de cheminées et de lanternons. Nous avons pu longuement en profiter sans personne. Nous en avons fait le tour, admirant le château et son plan symétrique incroyable, mais aussi les paysages des environs, les jardins à la française, le parc et la forêt. Nous avons aussi pu observer le ballet des hirondelles en plein nourrissage et le vol d’un faucon crécerelle.

Cheminées et lanternons
Admirer les détails sur le toit du château
Grande perspective dans le parc du château
La grande perspective du château de Chambord se prolonge jusqu’au bout du domaine. C’est par là que nous sommes arrivées, découvrant progressivement le bâtiment depuis les lanternons jusqu’au château complet.
cheminées sur les toits
Les cheminées joliment décorées sur le toit du château
Plan d'eau
Les marais environnants ont été asséchés et canalisés

Après avoir fait le tour de la terrasse du château, nous avons repris l’escalier, parcourant les différents étages en commençant par le troisième. J’ai découvert que de nombreux meubles avaient ainsi (re)trouvé le chemin du château de Chambord. Et c’est avec plaisir que j’ai visité les appartements Grand Siècle et leurs pièces en enfilade. La partie avec des œuvres d’art contemporain ne m’a pas vraiment convaincue, et j’ai eu du mal à y voir un lien avec le lieu. Quant au musée sur le Comte de Chambord, je pense que je l’aurais plus apprécié s’il n’y avait pas eu tant de monde. En effet, pendant que nous visitions les parties hautes du château, les visiteurs sont arrivés en nombre et nous avons fini par les croiser.

chambre de style dix-huitième siècle
Appartement Grand Siècle
jardin à la française
Vue sur les jardins depuis la fenêtre des appartements

Nous avons pris le chemin des extérieurs. Nous avons commencé par les jardins à la française et leur vue sur la façade du château (malheureusement, je n’ai pas trop pu faire de photos car la scène et les chaises qui avaient été installées pour un festival de musique classique étaient encore présentes). Puis, nous sommes sorties dans le parc pour avoir de jolis points de vue sur le château et une vue d’ensemble.

façade du château de Chambord
La façade côté jardin
vue d'ensemble du château de Chambord
Sans doute l’une des vues les plus connues du château de Chambord
vue d'ensemble du château de Chambord avec des fleurs au premier plan
La façade côté jardin depuis l’autre rive du canal
vue d'ensemble du château de Chambord
Prendre un peu de distance pour apprécier le monument dans son ensemble

Chevaux et rapaces aux écuries

Nous avions réservé nos billets pour le spectacle Chevaux et rapaces aux écuries pour la fin de la matinée. Nous avions pu faire complètement la visite du château auparavant. Nous avons pris la direction des écuries du Maréchal de Saxe, situées à moins de 10 minutes à pied de l’entrée du château de Chambord. Il ne reste plus grand chose des écuries qui ont largement subi les outrages du temps mais les lieux ont été transformés en aire de spectacle avec un large gradin (couvert, ce qui alors qu’il faisait chaud et que nous aurions été en plein soleil, était très agréable). Le fil conducteur du spectacle est la vie de François Ier. Elle sert de prétexte à des démonstrations de tournoi de chevalerie, de fauconnerie, de dressage ou de voltige cosaque.

spectacle de fauconnerie
Démonstration de fauconnerie
chevalier
L’entrée en lice des chevaliers
Tournoi de chevalerie
Tournoi de chevalerie
Combat médiéval à pied
Le combat continue à pied
Combat médiéval à pied


(*) Les détails des conditions de visite du château et les activités proposées sur le domaine de Chambord sont disponible sur leur site internet. Il faut compter au moins une demi-journée sur place afin d’avoir le temps de tout visiter. Avec le spectacle, nous y avons passé environ 6 heures dont un peu plus de 2 heures à l’intérieur du château.
Pour le déjeuner, il est possible de pique-niquer dans le parc, soit en ayant emporté son repas, soit en l’achetant auprès du kiosque situé à côté du château. C’est cette seconde option que nous avons prise et nous ne l’avons pas regretté : nos salades étaient fraîches, à base de produit locaux.


Pour dormir à proximité du château de Chambord, j’avais réserver un hôtel à Montlivault. Le Relais de la Loire propose des chambres confortables et très calmes. Et nous nous sommes régalées au restaurant de l’établissement.
Il est également possible de dormir autour de Blois qui est une vingtaine de minutes du château de Chambord.


Saint Dyé, une soirée sur la Loire

Après notre visite du château et du domaine de Chambord (et un peu de repos aussi… ce sont les vacances avant tout), nous avions rendez-vous au port de Saint Dyé sur Loire à 19.00 pour une expérience originale : une balade en bateau de bois sur le fleuve coupée à un apéritif dinatoire. C’est notre hôtel, le Relais de la Loire de Montlivault, qui organisait cette soirée avec Loire Emoi pour la première fois. (Ils m’avaient contactée par téléphone suite à ma réservation pour savoir si j’étais intéressée. L’idée m’avait immédiatement séduite.)

vue sur la Loire
au port de Saint Dyé
personnage sous un saule au bord de la rivière
En attendant l’heure du départ

Vincent, le capitaine du Sablier, une toue typique de la Loire, connait cette portion du fleuve comme sa poche. Tout au long de la navigation, il abreuve notre petit groupe (nous sommes 12 personnes pour ce moment privilégié) d’anecdotes et d’histoires sur le fleuve, sa vie et celle de ses rivages. Il nomme pour nous les oiseaux que nous apercevons et nous conduit jusqu’à une petite falaise où les guêpiers d’Europe ont installé leurs nids pour la saison. Il jette l’ancre au bord d’une petite île en face, et pendant que nous admirons le vol des oiseaux dans la lumière de fin de journée, Laura, du Relais de la Loire, nous propose vins et bouchées salées et sucrées.

sur la rivière
remonter la Loire tout doucement
jeune femme présentant deux bouteilles de vin
Laura nous parle des vins qui vont être servis. Gambade est un vin blanc naturel de la région de Cheverny. Bouquet rouge est un vin rouge, à majorité de Syrah et élevé en Touraine par Quitrie Camdeborde.

Après le repas, nous avons repris la navigation pour passer sous le pont de Muides où nous avons fait demi-tour. Nous avons ensuite admiré les lueurs du soleil couchant et ses reflets sur l’eau. En passant à proximité d’une île, nous avons même eu la chance d’apercevoir un castor qui s’est glissé dans le fleuve à notre approche. Trois heures après notre départ, nous avons abordé au port de Saint Dyé, après une soirée emplie de la douceur de ce moment d’exception sur l’eau.

coucher de soleil sur la rivière
En direction du pont de Muides
coucher de soleil sur la rivière
Admirer les reflets du soleil déclinant sur la Loire
coucher de soleil sur la rivière
Fin de journée sur le fleuve
coucher de soleil sur la rivière
Soleil couchant au dessus de la Loire
coucher de soleil sur la rivière
Rentrer au port à la tombée de la nuit


(*) Le coût de cette soirée était de 55 € par personne, avec la balade en bateau, un cocktail, deux verres de vin et des bouchées salées et sucrées en quantité suffisante pour faire un repas. La cuisine était préparée par le chef du Relais de la Loire où nous nous étions déjà régalées la veille. L’expérience dans son ensemble était vraiment hors du commun et fabuleuse.
C’était la première fois que Loire Emoi et le Relais de la Loire organisaient une telle soirée, mais il y en a eu d’autres depuis. Elles ont chaque fois été annoncées sur le compte Instagram du Relais de la Loire.


Cheverny, le château de Tintin

Le lendemain, avant de quitter la région de Blois, nous sommes allées visiter le château de Cheverny. Il est connu pour avoir inspiré Hergé quand il a dessiné le château de Moulinsart dans Les Aventures de Tintin. Son architecture classique et sa symétrie sont en effet remarquables. Il en est de même pour les décors intérieurs Grand Siècle qui habillent complètement plusieurs pièces de boiseries d’époque. Si ces décors valent pour eux seuls d’entrer dans le château, j’ai eu un peu de mal à suivre la logique des éléments présentés au cours de la visite (libre) : des masques vénitiens en chocolat, des assemblages de grande taille en Lego, des éléments anciens et contemporains mélangés. Nous avons complété notre visite par un tour dans le parc, nettement plus agréable que dans mon souvenir d’une précédente visite.

façade du château de Cherveny de style classique
La façade principale du château de Cheverny
boiseries Grand Siècle
Cette chambre présente un décor Grand Siècle complet alliant boiseries, tentures et dorures
boiseries Grand Siècle
Les salons également arborent toujours leur décor Grand Siècle
façade du château de Cherveny de style classique
La façade arrière du château et en particulier, le corps central ont un vrai air du château de Moulinsart.
Passage sous un arceau de verdure
L’impression d’être Alice au Pays des Merveilles en se promenant dans le parc.
Sculptures Coquelicots géants
Des coquelicots géants renforcent cette impression d’Alice au Pays des Merveilles
façade du château de Cherveny de style classique
Un dernier coup d’œil au château


(*) Les informations de visite du château de Cheverny sont disponibles sur leur site internet. Il semblerait qu’au printemps le parc se pare massivement de tulipes, ce qui doit être assez magique. Nous avons passé environ 2 heures entre le château et le parc de Cheverny.


Valençay – Indre
Chambord / Saint Dyé sur Loire / Cheverny – Indre-et-Loire
Juillet 2024

[Ardèche] une journée entre Doux et Daronne

Il y a une quinzaine de jours, j’ai participé à un instameet organisé par l’office de tourisme Ardèche Hermitage. Ce territoire se situe à cheval entre la Drôme et l’Ardèche. Je connais un peu plus le côté drômois avec la colline de l’Hermitage et ses vignobles, les belvédères de Pierre Aiguille ou des Méjeans, ou encore Tain et la Cité du Chocolat. Côté Ardèche, je n’y était pas souvent allée, et j’avais juste fait un mini road-trip en direction de Saint Félicien et visité le village de Boucieu le Roi en revenant de Lamastre. Et cela tombait bien car c’est dans les environs de Boucieu que les activités de la journée étaient prévues.

un viaduc dans des gorges verdoyantes
Dans les Gorges du Doux

Le château de Lemps, maison de famille

Après nous être retrouvés au point de rendez-vous à Tournon, nous nous sommes organisés avec les autres instagrameurs présents pour covoiturer. Nous avons ensuite pris la direction du petit village de Lemps, à une douzaine de kilomètres. Nous étions en effet attendus au château de Lemps. C’est Isabelle, la propriétaire des lieux qui nous a accueillis.

château
L’arrivée dans la cour du château de Lemps

Un lieu chargé d’histoire(s)

Le château de Lemps est dans la famille d’Isabelle depuis 6 générations, mais son histoire remonte à plus de 1000 ans, quand il était la maison d’habitation d’une place forte des environs. Le château a ensuite évolué au fil des siècles, devenant de plus en plus confortable. Il y a quelques années, Isabelle a commencé à transformer sa maison de famille en maison d’hôtes. Elle a rénové et décoré plusieurs pièces, dans un esprit chic et chaleureux, faisant la part belle aux couleurs. Elle a su intégrer les meubles anciens à un décor plus moderne, sans rien perdre de l’âme de cette maison. J’ai été frappée en entrant dans le château de Lemps par l’impression « d’être à la maison » qui se dégageait. Je n’étais pas dans un lieu figé dans le temps, pas dans un magazine de déco (même si l’ensemble y aurait sa place). J’étais dans une maison vivante et accueillante, où je pouvais m’installer où bon me semble pour profiter de l’instant. J’aurais bien attrapé un livre dans la bibliothèque pour m’asseoir avec dans le jardin d’hiver, un thé fumant sur la table basse, et prendre un temps de lecture au calme.

boules de billard sur le tapis
Dans la salle de billard, installée dans l’ancien fumoir du château
cage d'escalier
L’escalier majestueux et son lustre original, créé par Isabelle afin d’éclairer tous les niveaux
cheminée médiévale dans un château
Dans l’ancienne cuisine, qui sert maintenant de salle à manger pour les hôtes au petit déjeuner
couloir de château 19e siècle
Le corridor du rez-de-chaussée dessert les espaces communs
jardin d'hiver 19e siècle
Le jardin d’hiver et sa verrière, que l’arrière-grand-mère a fait installer à la Belle Epoque, est vraiment ma pièce coup de cœur.
salon-bibliothèque
La bibliothèque avec vue sur le jardin
cheminée ancienne en marbre dans un salon
Au salon

Une introduction au yoga

Après un café et la visite de l’intérieur du château, où Isabelle et son papa nous ont raconté de nombreuses anecdotes et souvenirs, nous sommes passés par la cour. Elle est vraiment charmante, tout comme le parc, mais ce jour-là, la météo avait décidé que nous n’en profiterions pas. Il était en effet prévu qu’Emilie (Pierre de Lune) nous fasse une initiation au yoga sous les grands arbres. Heureusement, le château de Lemps est un lieu plein de ressources et c’est dans la grange que les tapis ont été installés. Dans notre petit groupe, presque personne n’avait déjà fait du yoga. C’était d’ailleurs une totale découverte pour moi. La douceur et la bienveillance d’Emilie nous ont permis de profiter de cet instant. Et si nos mouvements étaient parfois un peu chaotiques, nous avons passé un excellent moment.

bouquet d'eucalyptus sur une table métallique en extérieur sous la pluie
La pluie avait décidé de s’inviter au début de l’instameet
bâtiments anciens
L’accès à la grange est tout aussi charmant que l’ensemble des lieux
salle de yoga
Prêts pour la séance de yoga !

(*) Le château de Lemps est une maison d’hôtes. Des évènements y sont aussi parfois organisés. Ce sera le cas le 21 septembre 2024 pour un festival de yoga : le Green Flow Festival.

Une randonnée à Saint Sorny

De Lemps, nous avons repris la voiture, direction Colombier-le-Vieux et le départ d’une jolie randonnée en direction de Saint Sorny. Après avoir dispatché le pique-nique dans nos sacs, nous avons emprunté un chemin en descente à travers bois. De temps à autres, une trouée dans les arbres nous permet d’admirer le paysage vallonné des environs. Quelques panneaux d’interprétation jalonnent le parcours qui se trouve dans l’espace naturel sensible des Gorges de la Daronne. Nous en apprenons ainsi un peu plus sur la flore et la faune qui nous entoure. Je remarque en particulier de superbes digitales pourpres (alors que j’en vois très rarement de mon côté du Rhône). Nous arrivons assez rapidement au hameau de Saint Sorny. Cet ancien prieuré édifié au XIIIe siècle ne manque pas de nous charmer sitôt que nous l’apercevons. Comme il s’agit d’une propriété privée, dont l’accès est gentiment autorisé par les propriétaires, nous nous faisons discrets. Nous profitons toutefois de notre passage pour aller admirer la jolie petite chapelle.

paysage vallonné de bois et de champs
Avec la pluie du printemps, les paysages sont très verts
fleurs de digitale pourpre
Digitale pourpre (attention, c’est une plante toxique qu’il ne faut pas manipuler)
paysage vallonné de bois et de champs
Vue sur le vallon de la Daronne
hameau médiéval en pierre
Le hameau de Saint Sorny
intérieur d'une petite chapelle
Dans la chapelle de Saint Sorny

Nous nous éloignons un peu pour nous installer au fond d’un pré afin de profiter de notre pique-nique, sans nous laisser décourager par l’herbe mouillée. L’office de tourisme a prévu des produits locaux : saucisson, pâtés, fromages de chèvre, mais aussi des tartinades à base de pois chiches, des fruits frais et de la crème de marrons (il aurait été impensable de ne pas en avoir vu que nous sommes en Ardèche !). Une fois rassasiés, nous reprenons le chemin vers la rivière que l’on entend en contrebas. Au-dessus de la Daronne, une passerelle en bois est suspendue. La balade prend des airs d’aventure exotique (vous l’entendez aussi, la musique du générique d’Indiana Jones ?). L’endroit est pittoresque et vraiment photogénique. Nous nous aventurons les uns après les autres pour emprunter la passerelle et gagner la rive opposée (la passerelle ayant été fragilisée par les intempéries du printemps, il est fortement recommandé de ne passer qu’un par un dessus). Le temps nous étant un peu comptés avant la prochaine activité, nous ne terminerons pas la boucle du circuit de randonnée mais rebroussons chemin, tout en continuant à discuter, admirer et photographier.

balisage jaune et blanc de randonnée sur un arbre
Rester sur le sentier…
une passerelle suspendue en bois au dessus d'une rivière au milieu de la forêt
La passerelle des gorges de la Daronne
rivière dans la forêt
En aval de la passerelle
rivière dans la forêt
En amont de la passerelle

(*) L’office de tourisme Ardèche Hermitage propose de nombreux circuits de randonnée. Vous pouvez les retrouver sur le site Rando en Ardèche Hermitage ou sur l’application Rando Ardèche Hermitage, disponible sur les stores Apple et Google. L’application vous permet aussi de vous géolocaliser et ainsi de suivre les itinéraires en temps réel. Il est aussi possible de conserver les descriptifs en mode déconnecté pour les consulter (pensez à les enregistrer avant le départ : le réseau 4G n’est pas forcément très bon partout !)

Le village de caractère de Boucieu-le-Roi

Je connaissais déjà le village de Boucieu-le-Roi mais c’est avec plaisir que j’ai de nouveau flâné dans les petites rues bordées de maisons vivaraises en pierre. Nous avons fait le tour du village, admirant le bâti, jouant avec les perspectives, nous amusant des petits personnages en pots de terre cuite peints, ou encore cherchant les jolis détails. Nous avons plus ou moins suivi le parcours de visite libre du village, et ses panneaux explicatifs. Puis, nous avons rejoint le parking en bas du village et l’aire de pique-nique adjacente pour un goûter à base de pogne et de jus de fruits locaux. Il était en effet indispensable de reprendre des forces avant l’activité suivante !

maison ancienne en pierre, entourée de fleurs
Le charme des maisons anciennes
maison ancienne en pierre dans la rue principale
Avez-vous repéré le petit personnage au pied de l’escalier ?
buisson de lavande
Un air du sud…
paysage verdoyant vallonné
Vue sur la vallée du Doux

Le vélorail des Gorges du Doux, une activité originale

Une descente en vélorail

L’ancienne voie ferrée qui relie Tournon-Saint Jean à Lamastre est devenue une ligne touristique qui se partage entre trains anciens et vélorail. La gare de Boucieu le Roi est ainsi devenue la gare de base du vélorail des Gorges du Doux. Plusieurs parcours sont possibles, mais on ne pédale toujours que dans le sens de la descente. Le parcours pour lequel nous avions rendez-vous nous a fait partir en vélorail depuis Boucieu. La descente fait environ 12 km. Après 6 km quasi à plat, la pente s’accentue et la vitesse peut atteindre 40 km/h. Compte tenu du poids de l’engin, il est impossible de dérailler, sauf en cas de collision. Mais des mesures de distance entre 2 équipages permettent de prévenir ce risque. L’activité est donc sans danger. Et s’il faut faire au moins 1m40 pour pouvoir pédaler, il est même possible d’embarquer avec des enfants, y compris très jeunes puisque des sièges bébés peuvent être installés à l’arrière sur les places « passager ». On peut même faire du vélorail avec son chien pour peu que celui-ci soit tenu en laisse courte. D’ailleurs, j’ai partagé l’activité avec Roxx et ses humains et il a clairement eu l’air d’apprécier. C’est vraiment une activité familiale !

une vieille gare
La gare de Boucieu le Roi
vélorail
C’est parti !
une vieille gare
La gare de Colombier le Vieux. Juste après, il est possible de changer de pédaleurs sur une zone spécialement conçue pour s’arrêter en toute sécurité

Le parcours permet non seulement de s’amuser en prenant un peu de vitesse et en traversant des tunnels, mais il offre aussi de magnifiques points de vue sur la nature environnante. La voie ferrée longe les gorges du Doux, dont une grande partie est inaccessible en voiture. On traverse ainsi un paysage époustouflant, où l’eau a creusé son chemin, parfois de façon chaotique. On aperçoit aussi des ponts vertigineux ou encore une centrale hydro-électrique.

pont en pierre
pont sur le Doux
voie ferrée dans des gorges au dessus d'une rivi_re
La voie ferrée longe le Doux
paysage de basse montagne traversé par une rivière
On aperçoit la conduite forcée de la centre hydroélectrique de Mordane
une centrale hydroélectrique au milieu de la forêt
La centrale hydroélectrique de Mordane, au fond des gorges
pont en pierre
Les arches des ponts sont très hautes pour traverser les gorge du Doux
paysage de gorges au milieu de la forêt
Quand la Daronne rejoint le Doux..
rivière traversant un chaos de roches
Le Doux descend au travers de chaos de roches
voie ferrée longeant une rivière en montagne
La voie ferrée a été construite à flanc de montagne
voie ferrée longeant une rivière en montagne
Longer les gorges du Doux
pont de pierre traversant des gorges dans un paysage de montagne
Un dernier pont dans les gorges avant de rejoindre un secteur moins encaissé

Un retour en train vintage

Le retour à la gare de Boucieu le Roi se fait en train. Pour notre part, nous avons le choix entre un autorail vintage ou une voiture panoramique. Cette dernière est sans doute la plus simple expression du wagon ferroviaire : quelques bancs de bois dans une remorque couverte mais ouverte de tous les côtés. Nous avons choisi la voiture panoramique car elle permet de mieux profiter du paysage et de faire des photos (j’avoue d’ailleurs que la plupart des photos dans les gorges un peu plus haut ont été faites lors de ce trajet de retour). Son seul inconvénient est qu’elle se situe derrière l’autorail diesel et que donc parfois quelques effluves de pot d’échappement viennent nous chatouiller les narines, en particulier dans les tunnels. Il convient aussi d’y être prudent car dans les tunnels, elle ne passe qu’à quelques centimètres des parois. Hors de question de laisser dépasser quoi que ce soit !

autorail vintage en gare
Cet autorail avait été spécialement conçu pour la ligne des gorges du Doux et est moins large que ses contemporains construits pour des lignes plus standards.
intérieur d'un autorail vintage
L’autorail qui remonte les passagers et tracte la voiture panoramique ainsi que tous les vélorails a une esthétique très vintage
poste de conduite d'un train vintage
Le poste de conduite de l’autorail
wagon de train ancien avec bancs en bois
La voiture panoramique et ses bancs de bois

(*) Nous avons fait le parcours des Etroits. Il faut compter 2 heures d’activité et il faut prévoir d’arriver 30 minutes avant à la gare de Boucieu. D’autres parcours sont possibles : le départ se fait en autorail et le retour en vélorail. Celui des viaducs semble vraiment très chouette aussi. Les parcours possibles varient selon les jours et l’horaire. Il faut se renseigner sur le site internet du vélorail des Gorges du Doux.


Notre journée se termine au retour à la gare de Boucieu. Nous reprenons les voitures pour revenir à Tournon. Je rentre un peu fatiguée après cette journée plutôt sportive, mais ravie de toutes les découvertes que j’ai faites.


Lemps / Colombier le Vieux / Boucieu le Roi – Ardèche – juin 2024


(*) Vous l’avez sans doute compris, cette journée était une invitation (collaboration commerciale non rémunérée) et je remercie l’office de tourisme Ardèche Hermitage ainsi que leurs partenaires pour cela.
J’ai réellement apprécié les activités et lieux découverts au fil de cette journée. Le vélorail me tentait depuis un moment et je regrette juste de ne pas y être allée avant. J’ai très envie aussi de retourner au château de Lemps pour profiter pleinement des lieux. Quant à la randonnée, les photos parlent d’elles-même et j’ai aussi repéré quelques autres topo dans le même secteur grâce à l’application Ardèche Hermitage Rando. Il se pourrait donc bien que je vous en reparle.

[Drôme] prendre de la hauteur au pied des châteaux forts

Du Moyen-Âge, il reste dans la Drôme de nombreuses traces, en particulier tout le long de la vallée du Rhône. Parmi celles-ci, on retrouve des vestiges de fortifications, qu’il s’agisse de vieux villages entourés de remparts parfois encore visibles ou de châteaux forts perchés sur les collines et surveillant les passages. La plupart de ces anciens châteaux forts sont maintenant des ruines, plus ou moins vastes et plus ou moins visibles. Par contre, ces vestiges sont des buts de balades ou randonnées très agréable où, une fois au pied de l’ancien château, on domine le paysage pour des vues panoramiques.

La Tour de Barcelonne, perchée sur les piémonts du Vercors

Une fin d’après-midi au château des Cornillans

Le château des Cornillans, si vous me suivez un peu dans mes balades, vous devez commencer à le connaître. Parmi les châteaux en ruines des environs de Valence, c’est un des plus proches de la maison. Comme il est aussi très facile d’accès, c’est devenu un lieu où je me rends très souvent quelle que soit la saison, y compris de façon un peu improvisée. C’était d’ailleurs le cas pour cette sortie. Imaginez un samedi où il fait très froid, avec en plus du mistral. Après une grosse semaine de travail, je manquais complètement de motivation pour sortir. J’avais donc décidé de passer la journée tranquillement à la maison, ne sortant que pour emmener Melle 3e à l’équitation en fin d’après-midi. Mais, en allant la déposer, j’ai aperçu le givre qui surmontait la Raye sous un beau ciel bleu. Le paysage était si beau, qu’il a suffi à me motiver pour aller vite fait mettre une tenue plus adaptée à la rando et attraper mes chaussures à la maison avant de filer sur les chemins de La Baume Cornillane.

Le blanc sur le haut de la montagne de la Raye, c’est bien du givre et pas de la neige…

En arrivant sur place, il me restait environ une heure avant le coucher du soleil. J’ai laissé la voiture au pied de la crête sur laquelle est construit le château et je suis partie sur ces chemins maintes fois parcourus. J’ai admiré la Raye dans son manteau de givre. J’ai fait un crochet par les roches de la Pangée qui m’impressionnent toujours. Puis, j’ai flâné dans les ruines du château.

J’ai beau voir cette montagne quotidiennement, je ne me lasse pas de l’admirer…
Les ruines de l’ancien donjon continuent à dominer les environs
Vers les roches de la Pangée, un nouveau panneau explicatif donne des informations sur cet ancien super-continent

Doucement, le soleil a commencé à descendre sur l’horizon. La lumière s’est faite plus douce, avant de venir couvrir les paysages d’une teinte dorée. Malgré le froid mordant, je n’avais pas envie de rentrer. J’ai cherché un endroit un peu abrité du vent pour continuer à regarder le soleil venir se cacher derrière les monts d’Ardèche. C’était tellement calme et beau que le temps semblait s’étirer. Puis, la nuit a commencé à tomber, indiquant qu’il était temps pour moi de rentrer me mettre au chaud après cette balade vivifiante.

Lumière de fin de journée depuis les hauteurs de La Baume Cornillane
Sur le bord des chemins, les herbes séchées…
Marcher dans les ruines du château des Cornillans
Face au soleil déclinant, dans les ruines du château
L’heure dorée sur les murs du château
Regarder le soleil se coucher…

La Baume Cornillane – Drôme – janvier 2024

(*) L’accès au château des Cornillans peut se faire depuis le village de La Baume Cornillane par des chemins balisés, au départ de la mairie. Il existe d’autres chemins d’accès tout au long de la crête. L’accès au château et aux roches de la Pangée est libre.


Un jour de vent à la Tour de Barcelonne

La Tour de Barcelonne n’est pas beaucoup plus loin que le château des Cornillans depuis chez moi. Et si l’accès est un peu moins immédiat, il reste quand même facile. J’ai pris l’habitude d’y monter depuis Combovin car le chemin est moins abrupt que depuis Barcelonne. Il offre également de plus jolis points de vue au fil de la montée. Après avoir laissé la voiture sur le parking du cimetière à Combovin et traversé la Véore, il suffit de suivre la petite route en légère montée puis d’emprunter le sentier qui monte sur la droite en direction des Terres Blanches.

En traversant la Véore
Comme des ombres chinoises…

Des Terres Blanches, on peut déjà apercevoir la Tour de Barcelonne sur une colline voisine. La direction à suivre devient alors évidente, sur un sentier très visible. Là, le sol peut parfois être glissant entre les flaques boueuses des jours d’après la pluie et les cailloux. Régulièrement, entre les frondaisons des arbres, la silhouette de la tour se devine.

La silhouette de la Tour de Barcelonne se devine entre les branches des conifères
Sur les sentiers…

Soudain, au détour du chemin, me voilà au pied de la tour, ancien donjon médiéval. Je monte jusqu’à la plateforme qui constituait la cour du château au Moyen-Âge. Le vent souffle fort et froid cet après-midi là. Malgré le soleil, cela n’incite guère les nombreux promeneurs à s’attarder à cet endroit découvert. Je prends toutefois le temps d’admirer le paysage. La vue est littéralement à 360° et couvre à la fois la plaine de Valence et les premières falaises du Vercors occidental. Je m’amuse, comme chaque fois, à retrouver des lieux connus comme les villages de Montvendre et de Chabeuil, ou encore la Raye. Mais le vent finit par avoir raison de ma contemplation, et je rebrousse chemin pour rentrer à la maison.

Au pied de la tour de Barcelonne
Vue sur la Raye et les piémonts du Vercors
L’ancien donjon médiéval a été restauré. Il n’est cependant pas accessible.
Les ruines de l’ancien château du Moyen Âge au pied du Vercors
Jeter un dernier coup d’oeil à la tour de Barcelonne en repassant aux Terres Blanches

Combovin & Barcelonne – Drôme – janvier 2024

(*) L’accès à la Tour de Barcelonne peut se faire depuis Combovin, comme évoqué ci-dessus. Il est aussi possible d’y accéder depuis le village de Barcelonne. Les chemins sont bien visibles et globalement balisés jusqu’à la tour. L’accès à la tour de Barcelonne est libre.
Il faut compter environ 30 minutes depuis le cimetière de Combovin pour accéder à la Tour. Il est possible de compléter la balade en allant jusqu’à la chapelle Sainte Marguerite depuis les Terres Blanches.


Si vous voulez découvrir d’autres points de vue depuis des ruines de châteaux forts aux environs de Valence, vous pouvez aussi aller voir :

[Centre – Val de Loire] Noël au château de Villandry

Lorsque nous sommes rentrées vers la Drôme de notre séjour de Noël en Bretagne dans la famille, nous avons traversé la Touraine. L’an dernier, nous avions fait notre pause déjeuner à Azay-le-Rideau en visitant le château. La formule nous avait bien plu, et si en raison du monde sur les routes à l’aller le 23 décembre, nous avions choisi d’avancer le plus rapidement possible vers notre destination, nous avons décidé de refaire une pause château sur la route du retour. J’avais préalablement regardé les horaires d’ouverture des châteaux à proximité de notre trajet (afin d’en privilégier un ne fermant pas à l’heure du déjeuner), et mon choix s’était porté sur Villandry.

Un escalier menant à la cour du château
L’entrée de la cour d’honneur du château de Villandry

Un décor de conte de fées pour Noël

Au mois de décembre, plusieurs châteaux du Val de Loire se parent de décors festifs dans le cadre de l’évènement saisonnier Noël au pays des châteaux. L’an dernier, c’était déjà le cas quand nous avions visité le château d’Azay-le-Rideau. J’avais pris soin de prendre en compte dans mon choix le fait que le château soit spécifiquement décoré pour les fêtes de fin d’année. Et nous n’avons pas été déçues. Dès l’accueil passé, nous découvrons les premiers sapins. Mais, le premier coup de cœur est pour le pont traversant les douves en direction de la cour d’honneur et dont les rambardes sont garnies de guirlandes de sapin (j’ai une passion pour les guirlandes de sapin, et je finirai, je crois par en installer une à la maison pour les fêtes !).

Décorations de Noël dans le salon
Dans le salon, où je me verrais bien passer des soirées à discuter au coin du feu

Des pièces prêtes à accueillir les invités pour les fêtes

Après avoir traversé la cour d’honneur en jetant un œil à la magnifique composition ornant la vasque centrale, nous entrons dans le château. Dès la première pièce, nous pénétrons dans un monde magique. Le salon, avec son aménagement du XVIIIe siècle, nous accueille avec un feu dans la cheminée, un sapin majestueux et une splendide guirlande sur le manteau de la cheminée. J’aurais bien passé un moment à prendre le thé ou à discuter, assise devant l’âtre. Mais nous avons poursuivi la visite. Chaque pièce, chaque couloir, chaque recoin semble accueillir des bouquets et autres compositions festives. C’est un véritable enchantement, tout au long des pièces qui se succèdent, en enfilade selon les plans du XVIIIe siècle.

Bouquet d'amaryllis
Bouquet d’amaryllis dans la chambre du potager

La visite se poursuit au rez-de-chaussée et si les premières pièces étaient parées pour Noël, la salle à manger et la cuisine nous transportent dans un monde féérique. Dans la salle à manger, la table est mise, les convives sont attendus et l’hiver s’est invité à l’intérieur. Le décor est magique, onirique. Quant à la cuisine, elle est envahie d’une végétation charmante et je m’attends presque à y croiser Peau d’Âne.

Décor féérique hivernal dans la salle à manger
La table est mise pour un réveillon magique
Décor végétal dans la cuisine
Une cuisine comme dans les contes de fées

Des chambres pour rêver

Il est temps de monter au premier étage en empruntant le grand escalier, lui aussi garni de guirlandes de sapin et dont les paliers et consoles sont au diapason de Noël. C’est l’étage des chambres. Nous commençons par celle du Prince Jérôme, frère de Napoléon Ier et qui a été propriétaire du château sous le Premier Empire. Drapée de rouge, elle est de style Empire contrairement à la chambre suivante, celle du potager qui est restée de style Louis XV. Plus loin, la chambre des douves, également aménagée au XVIIIe siècle, a été celle d’Ann Coleman. Elle était l’épouse de Joachim Carvallo. Tous les deux, scientifiques et érudits, ont racheté Villandry en 1906 et après avoir restauré le château, ont entrepris de recréer les jardins, dans le style du XVIe siècle (c’est aujourd’hui leur arrière-petit-fils qui assure la direction du domaine). D’ailleurs, de chacune des chambres, on dispose d’une vue sur ces fameux jardins.

Bouquet de lys dans une chambre de style Empire dans les tons rouge
La chambre du Prince Jérôme
Sapin de Noël dans une chambre de style 18ième siècle
Le sapin de Noël dans la chambre des douves
Bouquets de fleurs blanches
Composition et bouquet de fête dans la chambre des douves

La magie continue

Toujours au premier étage, nous découvrons la galerie de peintures. Joachim Carvallo et Ann Coleman ont rassemblé une belle collection, essentiellement issue de l’école espagnole du XVIIe siècle (Joachim était d’origine espagnole). Mais le plus original, c’est le salon oriental. En effet, le plafond de cette pièce est celui d’un palais du XVe siècle de la région de Tolède. De style mudejar, il est composé de plus de 3600 pièces de bois polychromes, entre inspirations chrétienne et mauresque. Et c’est un magnifique sapin, installé au centre du salon, aux éclatantes teintes mordorées qui répond à ce plafond fantastique.

Plafond de style mauresque
Le plafond du salon oriental

Au second étage, les chambres des enfants nous entrainent dans un univers de jouets et de cadeaux débordant des cheminées. Les couleurs gaies (et une magnifique toile de Jouy anis et rose) rappellent l’insouciance de l’enfance.

Cadeaux se déversant d'une cheminée
Dans la chambre des enfants

Il nous reste à parcourir les dernières salles, dans les combles, pour ce qui est certainement l’expérience la plus magique de la visite. En effet, la scénographie nous emporte d’abord dans une forêt éclairée de lanternes pour nous conduire à un jardin en plein hiver. C’est poétique et fabuleux. Nous avons l’impression d’être en pleine immersion dans un monde onirique. Le retour à la réalité se fait en repassant dans la forêt magique, en douceur.

sapins dans un couloir
Entrer dans une forêt magique
décor hivernal
Dans un conte de fées…

Les jardins Renaissance en hiver

Villandry est particulièrement renommé pour ses jardins, de style Renaissance. Reconstitués au début du XXe siècle dans l’esprit du XVe siècle, ils sont fait pour être vus d’en haut. Ainsi, chaque chambre dispose d’une vue sur les jardins. De même, de nombreux belvédères sont aménagés dans le parc afin de profiter d’une vue plongeante sur les différentes parterres. Les jardins d’ornement, prolongement des pièces de réception du château, se composent de différents motifs de buis. Au printemps et en été, des fleurs viennent agrémenter les espaces entre les buis. Le jardin d’eau offre une vaste pièce d’eau propice à la promenade calme, créé au XVIIe siècle. Ce bassin alimente ensuite une succession de vasques en cascade se déversant dans les douves entre le potager et le jardin d’ornement Renaissance. Villandry dispose en effet d’un immense potager de plus d’un hectare, disposé en carrés aux motifs géométriques. Les légumes y sont plantés de telle sorte que leurs couleurs créent une impression de damier. Bien entendu à cette période de l’année, les plantations sont rares et hormis quelques choux et poireaux, les carrés sont nus.

vue sur un jardin potager Renaissance
Le potager vu depuis les fenêtres du premier étage du château
façade du château de Villandry avec le donjon médiéval
Jardin d’ornement Renaissance, au pied du château
Jardins Renaissance du château de Villandry
Entre le potager et le jardin d’ornement Renaissance


Notre tour dans les jardins sera assez rapide, en raison de la météo terne d’une part et de la saison peu propice à leur découverte d’autre part. Si le château de Villandry est surtout réputé pour ses jardins (que j’avais déjà eu l’occasion de visiter en été il y a une bonne vingtaine d’années), il ne faut pas négliger la visite du château qui est superbe. Et puis, à cette période de l’année, il se transforme littéralement en château de conte de fées !

Cour d'honneur d'un château Renaissance vue d'en haut
La cour d’honneur vue depuis le sommet du donjon


Château de Villandry – Indre-et-Loire – décembre 2023

(*) Les horaires et conditions de visite du château et des jardins de Villandry sont à retrouver sur leur site internet.
L’évènement Noël au Pays des Châteaux se tenait cette saison jusqu’au 7 janvier 2024. Mais si vous passez dans le Val de Loire en fin d’année, je vous invite à regarder les propositions qui pourraient être faites.

[Auvergne] découvrir Issoire et ses environs en 10 lieux

Je m’étais arrêtée à Issoire il y a un peu moins de dix ans en rentrant d’un séjour dans le massif du Sancy. J’en gardais un souvenir flou, celui d’un arrêt plutôt court en début d’après-midi d’une journée estivale. Je me souvenais avoir été impressionnée par l’abbatiale, avoir acheté une glace à emporter, et que nous avions finalement hâte de revenir à la maison. Début juin, j’ai eu une belle occasion de retourner découvrir Issoire. Et cette fois, je suis complètement tombée sous le charme. Je vous invite donc à découvrir Issoire et ses environs à travers 10 lieux.

Une place : la place de la République

Je suis arrivée à Issoire un samedi en fin de matinée. Le marché battait son plein sur la place de la République et dans les rues environnantes. Il faut dire que le marché d’Issoire est le deuxième plus grand du Puy-de-Dôme. Sur les étals : de la charcuterie, des fruits et légumes, et du fromage. J’avoue avoir regretté de ne pas avoir pensé à emporter la glacière car j’aurais bien craqué sur un superbe Saint Nectaire. Je me suis donc contentée d’acheter de quoi pique-niquer le midi.

La fontaine de la place de la République et la maison aux arcades

Je suis repassée plus tard dans la journée sur la place de la République. L’ambiance y était très différente, permettant d’admirer les maisons anciennes et les hôtels particuliers qui bordent les lieux et de profiter de la jolie fontaine en pierre de Volvic. Un peu plus loin, une batacuda se produisait, attirant l’oreille et l’oeil dans une déambulation pleine d’énergie !

Batacuda dans les rues d’Issoire

Une église : l’abbatiale Saint Austremoine

Forcément, passer à Issoire sans aller voir l’abbatiale Saint Austremoine aurait été une terrible erreur (et en même temps, il est compliqué de la louper avec son positionnement en bordure du centre ancien, le long des boulevards, à deux pas de la gare !). J’ai profité de la fin de matinée du samedi pour y entrer avant qu’elle ne soit occupée par une célébration de mariage. Je l’ai trouvée encore plus impressionnante que dans mon souvenir !

L’abbatiale Saint Austremoine fait partie des églises romanes majeures de Basse Auvergne. Avec ses 65 mètres de long pour 17 mètres de haut, elle est aussi l’une des plus grandes. A l’extérieur, son architecture est similaire à ses consoeurs de Saint Nectaire, Orcival, Saint Saturnin et de Notre-Dame-du-Port à Clermont. Témoins inchangés de l’apogée de l’art roman, leurs silhouettes sont caractéristiques avec un chevet en chapelles rayonnantes et des décors de frises polychromes.

Le chevet de l’abbatiale Saint Austremoine d’Issoire

Restaurée au XIXe siècle, l’abbatiale Saint Austremoine est entièrement peinte, nous entrainant dans une joyeuse polychromie. Sa forme est typique des églises de pèlerinage avec une chevet déambulatoire à chapelles rayonnantes. Tout autour du chœur, les chapiteaux des colonnes nous racontent l’histoire de la Passion et la Résurrection du Christ. On peut également découvrir sous le chœur la crypte qui accueille les reliques de Saint Austremoine.

Le choeur de l’abbatiale Saint Austremoine d’Issoire
Le chapiteau de la Cène
Les chapiteaux du choeur

Un parc : le parc René Cassin

Situé en face de l’abbatiale, sur laquelle on a une jolie vue, le parc René Cassin d’Issoire est traversé par la Couze Pavin. Des passerelles permettent de passer d’une rive à l’autre. De nombreux jeux pour enfants mais aussi plein d’endroits pour se prélasser (tables, chaises-longues, bancs..) jalonnent le parc. C’est là que j’ai choisi de m’arrêter pour pique-niquer, assise à une table à deux pas de la rivière.

Vue sur l’abbatiale Saint Austremoine depuis le parc René Cassin

Un belvédère : la tour de l’Horloge

En plein centre d’Issoire, à deux pas de la place de la République, on trouve la tour de l’Horloge. Ce beffroi initialement érigé vers 1480 était alors un symbole du pouvoir municipal. Reconstruit en 1840, sa façade est depuis en pierre de Volvic. Il est possible de monter au sommet de la tour de l’Horloge pour bénéficier d’un panorama à 360° sur les toits d’Issoire et les paysages environnants. Des tables d’orientation situées aux quatre angles de la plateforme permettent de se repérer.

La tour de l’Horloge vue depuis la place de la République
Toits de tuiles et paysages auvergnats depuis le belvédère
Du belvédère, on a en particulier une très belle vue sur l’abbatiale Saint Austremoine

Une exposition : « Vous avez un message »

Le belvédère n’est pas la seule attraction de la tour de l’Horloge. En effet, la tour et le bâtiment voisin ont été aménagés en espace culturel et accueillent des expositions temporaires. Celle qui est actuellement proposée s’intitule « Vous avez un message » et propose d’explorer les moyens et modes de communication au fil des époques et des lieux.

L’exposition est annoncée sur le devant de la tour de l’Horloge

La muséographie de l’exposition est très attrayante, ludique et propose de nombreuses manipulations et expériences à vivre. Les objets présentés sont nombreux et permettent soit de plonger dans l’histoire de la communication, soit de se remémorer de vieux souvenirs. Je partageais cette visite avec des copains et les discussions ont fusé devant l’ancienne cabine téléphonique à pièces ou encore le premier minitel. Nous avons également bien rigolé en jouant aux jeux de mime sur la petite scène comme proposé dans l’une des salles.

J’ai beaucoup aimé l’architecture du lieu et la façon dont il a été exploité pour l’exposition
Objets anciens et références à la culture populaire se cotoient
Cette référence cinématographique m’a beaucoup fait sourire !
(pour ceux qui ne l’ont pas, je donne la réponse en bas de l’article)
Séquence souvenir : j’avais le même téléphone pour jouer quand j’étais enfant
Cette scénographie m’a fait penser au MuPop de Montluçon !

(*) L’exposition « Vous avez un message » se tient jusqu’au 27 août 2023 à la Tour de l’Horloge. Elle est gratuite.

Un escape game : l’Abri

Après la visite de la Tour de l’Horloge, nous sommes partis avec les copains pour une activité ludique. Pour cela, direction l’escape game l’Abri. Nous avons testé la salle des « 5 défis de l’Odyssée ». Comme nous étions nombreux (une douzaine), c’était parfait. En effet, contrairement aux salles classiques d’escape game, les 5 défis de l’Odysée permettent de se répartir sur plusieurs activités : recherche de clés, chasse aux rats, « qui est ce » à travers les indices récupérés, … Pour une première expérience tous ensemble et alors que nous ne nous connaissions pas tous préalablement, nous avons su coopérer et mettre en commun nos compétences.

C’est parti pour un escape game // petit coup d’oeil à la déco de l’Odysée

EDIT du 07/09/2025 – L’escape game L’Abri à Issoire a fermé définitivement

Un coffee shop : le Wake Up Coffee

Après avoir résolu les énigmes, et nous être de nouveau baladés dans le centre ville d’Issoire, il était temps de reprendre des forces. Pour cela, direction le Wake Up Coffe, situé à côté de la gare et en face du parc René Cassin. Le goûter nous a été servi sur le toit-terrasse avec vue sur l’abbatiale Saint Austremoine. Nous avons pu échanger autour de nos impressions et de nos vécus tout en dégustant d’excellentes gâteaux maison (brownie, cookies, macarons, sablés, muffins..) et buvant des jus de fruits frais (avec mention spéciale pour le jus orange/fraise/concombre/basilic).

Wake Up Coffee, 13 bis avenue de la gare, 63500 Issoire

Un des plus beaux villages de France : Montpeyroux

Si l’on prend l’ordre chronologique de mon week-end, il aurait fallu que je commencer en vous parlant de Montpeyroux. Je m’y suis en effet arrêtée alors que j’étais sur la route vers Issoire. Il faut dire que Montpeyroux est littéralement situé à la sortie de l’autoroute. Comme j’avais besoin de faire une pause café, j’en ai profité pour découvrir ce village classé parmi les Plus Beaux Villages de France. J’ai laissé ma voiture à l’entrée du village, au bord d’une carrière d’arkose, cette pierre blonde d’origine volcanique qui a servi à construire les maisons et bâtiments du village.

Suivre les indications

J’ai suivi les panneaux indiquant la direction du fort villageois, le cœur du village ancien. Je suis ainsi montée jusqu’à une petite place sur laquelle se trouvent l’église et la porte d’entrée dans le vieux village. De là, la vue sur le Puy-de-Dôme et les environs est vraiment belle.

Vue sur les environs de Montpeyroux
L’église et l’entrée du fort villageois

Une fois la porte d’entrée du village passée, j’ai parcouru les petites rues encore assez vides à cette heure matinale. J’ai croisé un chat qui faisait une sieste au soleil dans un pot de fleurs en pierre et la scène m’a fait sourire. Je suis allée jusqu’au donjon, mais je n’y suis pas montée (après coup, je regrette un peu car la vue d’en haut doit être superbe). J’ai fini ma balade en prenant un café, confortablement installée sur la terrasse ensoleillée du bar-restaurant.

En passant la porte, entrer dans le village
Sieste féline matinale
Le charme des ruelles de Montpeyroux
Le donjon de Montpeyroux
Café en terrasse

Un château : le château de Parentignat

Après avoir aperçu le château de Parentignat, j’avais très envie de le visiter. J’y suis donc allée en fin de matinée le dimanche. Il faut dire que la bâtisse est impressionnante et qu’en traversant le village, on ne peut pas la manquer. Prolongeant une allée de tilleuls, son jardin à la française s’ouvre sur une vaste façade classique. Parentignat a en effet été construit dans son état actuel (ou presque) au XVIIIe siècle, sur les bases d’une ancienne maison forte médiévale. A cette période de l’année où il y a encore peu de touristes, j’ai eu le privilège de bénéficier d’une visite guidée privée puisque j’étais la seule visiteuse à l’horaire prévu.

La cour d’honneur du château de Parentignat

En environ une heure, j’ai ainsi pu découvrir l’histoire du château, son architecture mais aussi une partie des espaces intérieures et des collections d’art qu’il abrite. En effet, l’un des précédents propriétaires, Georges de Lastic était historien de l’art et collectionneur. Il a ainsi enrichi les collections historiques du domaine avec de nombreux tableaux des XVIIe et XVIIIe siècle, dont de nombreuses scènes de chasse et portraits. La visite se termine par la bibliothèque du XIXe siècle et son système de classification permettant de retrouver facilement l’ouvrage cherché parmi les centaines se trouvant dans les vitrines. J’ai ensuite pris le temps de flâner un peu sur la terrasse du château et dans le parc à l’anglaise.

Jouer avec les reflets
Des agrumes en pots viennent ponctuer le bord de la terrasse (ils sont conservés en orangerie durant l’hiver)

(*) Le château de Parentignat est une demeure privée ouverte à la visite, en visite guidée uniquement. Les horaires et conditions de visite sont détaillés sur le site internet du château.

Une randonnée : la Vallée des Saints à Boudes

Venir en Auvergne et ne pas faire de randonnée était impensable. Aussi, le dimanche matin, j’ai commencé ma journée par une petite boucle assez réputée dans le secteur : la vallée des saints à Boudes. Annoncée selon les sites entre 1h45 et 2h00 de marche (j’ai mis pour ma part plutôt 1h30), elle permet de découvrir plusieurs curiosités géologiques du secteur. Le départ se fait depuis le parking de randonnées à l’entrée du village de Boudes. Bien que vaste, on m’avait prévenue qu’aux beaux jours, il est assez rapidement plein. A 8.30 un dimanche matin de juin, il n’y avait pas encore foule, mais c’est vrai que lorsque je suis repartie, il était déjà bien rempli.

Les indications et le balisage sont très clairs tout au long du parcours

Après avoir traversé le village, une première montée m’emmène à travers les vignes (Boudes est réputé pour son petit vignoble) jusqu’à un croisement d’où l’on peut admirer les environs. Tout au long de la montée, je repère des orchidées sur les bords du chemins, essentiellement des anacamptis pyramidaux et des orchis boucs. Il est tôt mais le soleil bien présent se fait déjà sentir.

Au fil de la montée, découvrir des paysages
Anacamptis pyramidal
Vue sur le vignoble de Boudes

Le chemin me conduit ensuite en sous-bois, et c’est appréciable ! Assez vite, un petit panneau sur la droite m’indique un chemin en aller/retour pour me rendre au vallon des fosses. Le sentier devient plus étroit au fil de la descente, et le sol, trempé des orages de jours précédents, est un peu plus glissants (il faut aussi jouer un peu à éviter les grosses flaques). Le chemin arrive en cul-de-sac sur une plateforme avec un banc, permettant d’admirer ce « Colorado Auvergnat ». De retour sur le chemin principal, je fais un peu plus loin un autre petit aller/retour pour voir le cirque des mottes et ses cheminées de fées. Puis, une plateforme d’observation me permet de comprendre les couches géologiques que j’ai face à moi. Le sentier m’amène ensuite à traverser un pâturage (bien faire attention à refermer les portillons après être passé !). Là, un glougloutement attire mon oreille et je découvre la source romaine de Bard (nommée ainsi car on y a retrouvé des pièces de monnaie datant de l’époque romaine). A travers une petite vasque datant de plusieurs siècles, la source s’écoule en faisant des bulles.

Le vallon des fosses
Le cirque des mottes
Colorado Auvergnat
La source romaine de Bard

J’amorce ensuite la descente vers le village de Bard que je rejoins rapidement. Je fais un détour pour entrer dans le village afin de trouver le point d’eau annoncé. En effet, j’ai oublié ma gourde chez moi en partant en week-end et il fait bien chaud en marchant. Je l’ai un peu cherché : en bas de la rue de la fontaine (qui elle ne coule pas), il y a un robinet à poussoir le long du mur de l’ancien four à pain, à côté de la table de pique-nique. J’observe les hirondelles qui vont et viennent pour nourrir les petits dans les nids. Puis, je prend la direction de Boudes en montant le long des vignes. Le trajet de retour à Boudes me permet d’admirer les points de vues sur les volcans environnants. Avant de regagner le parking, je fais un crochet pour aller voir la jolie petite église romane de Boudes alors qu’un milan noir tourne dans le ciel au-dessus de moi.

A l’entrée de Bard
Vignoble et volcans
L’église de Boudes

(*) Vous pouvez trouve le descriptif du circuit de la vallée des saints de Boudes (ainsi que des variantes) sur les sites de randonnée. Elle est également décrite sur les panneaux dans la halle d’accueil du parking de randonnée. Le balisage est vraiment bien fait et facile à suivre (pour une fois, et ce n’est pas si fréquent, je n’ai manqué aucune bifurcation et n’ai jamais eu de doute sur le chemin à emprunter). Le circuit fait un peu moins de 6 km. Il est plutôt facile, la plus grosse difficulté étant la première montée et son pendant depuis Bard. C’est un circuit très fréquenté. Même tôt et en dehors de la pleine saison, j’y ai croisé pas mal de monde.


La référence cinématographique : La citation avec Eglantine et Mirabelle fait référence au film « Mais où est donc passée la 7e compagnie ? » de Robert Lamoureux, sorti en 1973.


Avec Krakotte, la mascotte d’Auvergne Rhône Alpes Tourisme

Le point de départ de mon séjour à Issoire était un instameet organisé par Pays d’Issoire et auquel je participais en tant qu’éclaireuse pour Partir-Ici.fr. Au cours de cet instameet, nous avons été invités à découvrir les activités suivantes (et j’en remercie l’office de tourisme Pays d’Issoire) :

  • Belvédère et exposition à la tour de l’Horloge
  • Escape Game à l’Abri
  • Goûter au Wake Up Coffee

Les 3 activités ci-dessus m’ayant été offertes, elles constituent donc une « collaboration commerciale » au regard de la loi.
Par ailleurs, j’ai fait seule toutes les autres expériences, visites, activités, payant les droits d’entrée quand il y en avait, ainsi que ma nuit d’hôtel. Mes avis, qu’il s’agisse d’activités où j’ai été invitée ou que j’ai moi même financées, restent toujours libres et sincères.


Pays d’Issoire – Puy-de-Dôme – juin 2023

[Ardèche] 4 sites pour un voyage dans le temps au Moyen-Âge

L’Ardèche est un territoire à l’histoire très riche. On y trouve donc de nombreux sites datant de l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine. Parmi ceux-ci, plusieurs nous plongent au cœur du Moyen-Âge pour un véritable voyage dans le temps. Si les sites médiévaux en Ardèche sont bien trop nombreux pour être listés, je vous en ai sélectionné quatre, situés dans la Vallée du Rhône ou à proximité immédiate. Je vous invite donc à me suivre à Crussol, Saint Vincent de Barrès, Cruas et Rochemaure, direction le Moyen-Âge !

Dans le château de Crussol

Impressionnant château de Crussol

Notre première étape au cours de ce voyage au Moyen-Âge se fait à Crussol. Sur la montagne du même nom, face à la ville de Valence, dominant la vallée du Rhône, le site de Crussol se dresse, imposant. Entre le XII et le XIVe siècle, le château de Crussol compte plus de 600 habitants intra-muros. Il faut dire que les murs longs de 800 mètres entourent une vaste surface : environ 3 hectares étaient ainsi abrités, accueillant une véritable ville au Moyen-Âge.

Vue d’ensemble du château de Crussol

Si le haut du logis seigneurial, perché sur une falaise dominant la vallée du Rhône de plus de 250 mètres, est visible de loin, il faut s’approcher par le côté opposé pour se rendre compte de l’immensité du château de Crussol. Après avoir monté la montagne de Crussol, on se retrouve au pied de l’impressionnante forteresse et des vestiges du village fortifié.

Début de l’ascension vers les ruines du château de Crussol

Du parking, situé en contrebas du site, part un chemin piéton qui mène au château de Crussol. Après avoir dépassé le bâtiment d’accueil (où l’on peut en saison prendre un rafraichissement, visiter une petite exposition et en apprendre plus sur le site historique mais aussi naturel de Crussol), et le théâtre de verdure (cadre, entre autres, d’un festival chaque été), on commence à monter doucement en direction des ruines. Le sentier zigzague le long du coteau avant d’arriver à la porte fortifiée. De chaque côté, la vue est splendide, et le sera d’autant plus que l’on montera : d’un côté la plaine de Valence, de l’autre les vignes de Cornas et Saint Péray, à nos pieds le Rhône…

Au dessus de la porte fortifiée
Vue sur Saint Péray et ses coteaux

Une fois la porte passée, nous sommes au cœur de l’ancien village dont on devine les rues et les maisons. Crussol est un fantastique terrain de jeu pour les enfants qui ont vite fait de s’y imaginer des aventures à base de chevaliers. Plus grands, ce sont les aspects sportifs qui intéresseront les aventuriers : courir sur les sentiers, grimper sur les rochers, essayer de trouver de nouveaux passages entre les habitations… Ce jour-là, j’étais accompagnée de Mr 2e et il n’a pas manqué de mener quelques explorations un peu intrépides.

Dans les ruines de Crussol, c’est parti pour l’aventure !

En arrivant tout en haut du site, on pénètre dans l’ancien logis seigneurial dont les fenêtres à meneaux se devinent depuis le Champ de Mars de Valence, sur l’autre rive du Rhône. C’est de là que la vue est la plus impressionnante. Si le temps est dégagé (comme le jour où nous y étions), on peut entre autres voir le synclinal de Saoû, le Vercors, la colline de l’Hermitage à Tain, la tour penchée de Soyons et bien sûr Valence. C’est l’endroit rêvé pour faire une lecture de paysage, ce dont nous ne nous privons pas.

Dans le logis seigneurial
Fenêtre avec vue
La montagne de Crussol domine Saint Péray
Vue sur Valence

C’est le moment de faire demi-tour et de redescendre pour nous. Toutefois, il est tout à fait possible de continuer la balade en sortant du château par la poterne haute, et de gagner par exemple la Tour de Soyons en longeant les crêtes de la montagne de Crussol.

Vue sur les crêtes de la montagne de Crussol

(*) La visite du château de Crussol est complètement libre, et l’accès au site n’est pas soumis à des horaires. L’accueil du site propose cependant des visites guidées, que ce soit autour du patrimoine historique ou du patrimoine naturel (la montagne de Crussol est par exemple très réputée pour ses orchidées sauvages, et ses fossiles).
Il est également possible de randonner autour du château de Crussol, sur les nombreux sentiers balisés du secteur. Lors d’un précédent passage à Crussol, nous avions par exemple fait une jolie boucle dans la forêt de chênes verts.
Enfin, il y a un site d’escalade accessible à pied depuis le parking du château de Crussol, et s’il est bien fléché, son nom m’amuse beaucoup : il s’agit du site « Top Secret » !


Saint Vincent de Barrès, village de caractère

Pour atteindre le village de Saint Vincent de Barrès, il faut s’éloigner un peu de la vallée du Rhône. Situé au pied du plateau du Coiron, dans la plaine du Barrès, Saint Vincent a été édifié au Moyen-Âge sur un ancien site gallo-romain, à la limite des diocèses de Viviers et de Valence. Aujourd’hui, Saint Vincent de Barrès est labellisé Village de Caractère de l’Ardèche. C’est avec Melle 3e que nous sommes parties l’explorer.

L’entrée dans le village par la porte des notables nous fait passer par un passage couvert et nous emmène directement au Moyen-Âge

Arrivées à l’heure du déjeuner, nous avons emporté un pique-nique et nous nous sommes installées sur une petite place du village, devant la vue sur le plateau de Coiron. Le paysage qui nous fait face est contrasté, entre plaine et petites montagnes. Nous sommes là entre volcans et sédiments, entre la plaine alluviale de l’ancien Rhône et les jeunes volcans d’Ardèche.

Paysages contrastés

Une fois notre repas avec vue terminé, nous partons explorer le village. Les habitations sont construites avec à la fois des pierres noires volcaniques et des pierres blanches en calcaire, témoins des matériaux que l’on pouvait trouver sur place. Un passage sous les maisons nous conduit à une rue pleine de charme, bordée de maisons anciennes. Des panneaux explicatifs nous renseignent sur les spécificités de celles-ci. Nous sommes sous le charme.

Une jolie placette au cœur du vieux village de Saint Vincent de Barrès
Ruelle médiévale
Courant le long des remparts, une ancienne rue commerçante du village

Nous arrivons à la porte des chevaliers, située au pied de l’ancien château. En la passant, nous tombons sur une fontaine qui alimente aussi un lavoir. Si les lavandières ont disparu, la vannière continue à utiliser les grands bacs du lavoir pour faire tremper ses joncs avant de pouvoir les travailler. Nous terminons notre tour du village par l’esplanade du château, ravies de la découverte de ce joli village.

La fontaine du village, au pied de l’ancien château et de la porte des chevaliers

(*) L’office de tourisme Porte Sud Ardèche édite un joli livret-jeu de visite pour découvrir le village de Saint Vincent de Barrès. Il est possible de se le procurer dans leurs bureaux à Cruas, au Teil ou à Alba-la-Romaine ou bien de le télécharger sur leur site internet.

Surprenant site médiéval de Cruas

Après Saint Vincent de Barrès, nous avons rejoint la vallée du Rhône dans l’idée de nous rendre à Rochemaure. Mais auparavant, nous avons fait une halte à Cruas. Si de nos jours, Cruas évoque plus une centrale nucléaire visible de loin, c’est avant tout une petite cité qui était très puissante. Une abbaye y était en effet établie depuis le VIIIe siècle. L’abbatiale Sainte Marie est toujours visible, au centre du village, le long de la route. Malheureusement, l’abbatiale était fermée lorsque nous sommes passées (nous y retournerons !).

Le château des moines domine Cruas

Toutefois, nous en profitons pour aller découvrir le château des moines. Etabli sur le haut de la colline au dessus du village, le château servait de refuge aux moines de l’abbaye en cas de troubles ou d’inondations. A ses pieds, un village s’était établi, protégé par des remparts. Propriété de la commune, le site fait l’objet de restaurations importantes depuis une douzaine d’années, et qui sont encore loin d’être achevées. Toutefois, le site est maintenant accessible pour se promener dans le dédale de ruelles escarpées, entre les maisons médiévales.

Dans le village médiéval de Cruas
Vue sur la vallée du Rhône depuis le village médiéval de Cruas
Ruelles escarpées et escaliers médiévaux permettent de découvrir le site
A l’entrée du village fortifié

Je n’attendais pas grand chose de Cruas, en dehors de son abbatiale, et j’ai été complètement séduite par ce site médiéval, bien restauré et proposant une jolie escapade dans le temps.

Un bond dans le temps au château de Rochemaure

Du village bas au château, une randonnée dans le temps

Après Saint Vincent de Barrès et Cruas, nous avons pris la direction avec Melle 3e d’un troisième village médiéval. Rochemaure a la particularité d’être bati à la fois sur et au pied de la colline, surplombé par son château construit par la puissante famille des Adhémar (qui possédaient aussi la seigneurie de Montélimar, sur l’autre rive du Rhône) autour du XIIe siècle. Initialement, il y avait le château, d’abord simple tour de guet puis prenant de plus en plus en d’importance au fil du Moyen-Âge. Construit sur un dyke volcanique, le donjon de basalte est plus tard agrandi par un logis seigneurial en même matériau. Autour du château, un village se développe. Mais l’axe commercial de la vallée du Rhône et la présence de sources conduit à l’installation d’un village bas, lui aussi fortifié, au pied de la colline du château.

Le logis seigneurial, construit sur une coulée de basalte
Le village médiéval haut : tombé en ruines, il a été restaurés par une poignée de passionnés et est maintenant un lieu d’habitation prisé.
Dans les rues du village médiéval bas

Nous étant stationnées dans le bas du village, nous avons décidé de monter au château à pied. Si la balade est courte (environ 500 mètres), elle est aussi un peu physique puisque le château se trouve à un peu plus de 200 mètres d’altitude, tandis que le village, dans la vallée du Rhône est à environ 65 mètres d’altitude (soit un dénivelé d’un peu plus de 140 mètres, le pourcentage de pente est donc de l’ordre de 30%). Elle offre cependant l’avantage de traverser tout l’ancien village médiéval bas, dont les maisons en ruines ont progressivement été gagnées par la végétation, donnant aux lieux des airs de village fantastique. Nous passons aussi à proximité de la chapelle Notre Dame des Anges datant du XIIIe siècle, entourée de son cimetière ancien.

La montée vers le château de Rochemaure commence par des escaliers
Ambiance fantastique dans l’ancien village médiéval
Nous arrivons en vue du donjon de Rochemaure

Au pied du donjon, la rencontre avec les chevaliers

Nous sommes arrivées au pied du donjon pile à l’heure où nous devions y être. En effet, nous avions rendez-vous avec des chevaliers pour une présentation de l’histoire du château et de l’évolution des armures et techniques de combat individuel. L’académie AMHE présentait en effet dans la cour du château des armements et démonstrations (non chorégraphiées) de combat médiéval en tenue pour les époques du Moyen-Âge (XIIIe et XIVe siècles), ainsi que de la Renaissance (XVIe siècle). C’était une très belle occasion de découvrir de près les méthodes de combat individuel des chevaliers, ainsi que leurs équipements.

Combat (tournoi, duel) entre chevaliers du XIIIe siècle : armures de mailles et épées à une main
Combat (tournoi) entre chevaliers du XIVe siècle : armures de plaques et hache de combat à 2 mains
Duels à la Renaissance : l’épée s’est affinée et l’armure a disparu

Les démonstrations, ponctuées d’intermèdes sur l’histoire du château et du village de Rochemaure, auront duré plus d’une heure et demie. Nous avons appris plein de choses sur les chevaliers, leurs équipements et leurs méthodes de combat, de façon très ludique. Nous prenons un petit goûter dans l’avant-cour du château avant de redescendre au village bas. Cette fois, nous longerons la route jusqu’en haut des escaliers du village abandonné : nous ne sommes pas (du tout) chaussées pour la marche et entre le pourcentage de la pente et les cailloux du chemin, ce serait un peu trop risqué !

(*) Pour visiter le village de Rochemaure, il existe comme pour Saint Vincent de Barrès un petit livret-jeu édité par l’office de tourisme Porte Sud Ardèche. Le château de Rochemaure n’est pas tout le temps ouvert. Il est possible de consulter les horaires et conditions de visite sur le site internet de l’office de tourisme. Les démonstrations de l’académie AMHE au château y sont également annoncées.
Il existe une route menant au château et au village haut, avec un parking pour les visiteurs. Si, comme nous, vous décidez de monter à pied, notez que la première partie de la balade se fait via des escaliers mais qu’ensuite le chemin monte quasiment tout droit le long du piton volcanique sur un sentier caillouteux. De bonnes chaussures peuvent donc être une bonne idée (mais ça passe en sandales de ville si on est un peu joueur comme moi). Nous avons mis une douzaine de minutes depuis le panneau (balisage sentier de randonnée de pays vert et jaune) dans le village de Rochemaure indiquant le château à 500 mètres.


Thym sauvage sur le site du château de Rochemaure

Saint Péray – Saint Vincent de Barrès – Cruas – Rochemaure
Ardèche – avril 2023

[Drôme] un road-trip dans les Baronnies – Jour 2

Durant les vacances de printemps, nous sommes parties avec Melle 3e passer deux jours en mode road-trip dans les Baronnies, un secteur de la Drôme Provençale que nous ne connaissions pas. Après une première journée à vadrouiller, nous avions posé nos valises dans un hébergement « Gîte de France », à Saint Sauveur Gouvernet, dans la vallée de l’Ennuyé. Situé au calme, nous y avions passé une soirée tranquille au coin du poêle et une nuit reposante. Réveillée tôt, j’ai profité longuement de la terrasse et surtout de la vue depuis celle-ci en prenant un café (enfin plutôt deux d’ailleurs…). Nous avons ensuite rendu les clés du logement avant de reprendre la route pour la suite de nos découvertes.

La vue depuis la chambre // prendre son café sur la terrasse

Saint Auban sur l’Ouvèze, village perché

Nous avions mis la visite de Montbrun-les-Bains au programme de notre journée. Aussi, en partant de Saint Sauveur Gouvernet, nous sommes passées par Saint Auban sur l’Ouvèze. Le propriétaire du gîte nous avait indiqué que le village est mignon et méritait de s’y arrêter. Il faut dire qu’il est impressionnant, perché sur son éperon rocheux qui domine la vallée.

Vue depuis le village de Saint Auban sur l’Ouvèze

Le cœur du village est constitué de ruelles, calades et soustets (des passages publics couverts traversant les maisons). Nous montons jusqu’en haut du bourg, dominé par les vestiges du château dont certains sont devenus des habitations. La place est à l’ombre d’un tilleul (le tilleul est une production phare des Baronnies). Et les points de vue sur les vallées et montagnes environnantes sont superbes.

Dans les ruelles du village
Sur la place en haut du village
Point de vue sur la vallée

Les gorges d’Aulan, patrimoine naturel

En reprenant la route vers Montbrun depuis Saint Auban, nous avons passé le col d’Aulan, paysage de marnes et de lavandes. Puis nous avons emprunté les gorges d’Aulan. Au fond de celles-ci coule le Toulourenc (qui veut dire « tout ou rien » en provençal, allusion à son débit et à ses crues rapides). La route sinue entre les hautes falaises, creusées par le cours d’eau au fil des millénaires. Si l’ensemble des gorges est très beau, nous avons poussé une exclamation d’émerveillement lorsque nous avons aperçu le « Trou d’Eau » : il était alors impensable de ne pas nous y arrêter. Heureusement, peu après, nous avons pu trouver à stationner la voiture sans gêner la circulation.

Un escalier permet depuis la route d’atteindre le lit de la rivière. Là, elle se décompose en petites cascades s’écoulant entre des marmites de géants. C’est une de ces marmites qui constitue le Trou d’Eau. Celui-ci attire l’œil avec sa couleur vert émeraude intense. Nous avons remonté un peu le cours d’eau. Là, les paysages semblent presque irréels, sortis d’une légende lointaine. Cet endroit restera comme l’un des mes (gros) coups de cœur de ce séjour !

Au bord de la rivière Toulourenc
Au trou d’eau..
Rivière sauvage

Montbrun les Bains, l’un des plus beaux villages de France

Après l’arrêt dans les gorges d’Aulan, nous avons continué notre route jusqu’à Montbrun les Bains, qui est labellisé « l’un des plus beaux villages de France ». En arrivant, nous nous sommes retrouvées face au village, accroché à son flanc de colline. La vision est impressionnante, et très photogénique.

Montbrun-les-Bains, l’un des plus beaux villages de Francee

Le village est réputé pour ses sources sulfureuses depuis l’antiquité, et la mode des « eaux » a conduit à l’édification de thermes au XIXe siècle. La première guerre mondiale marque un arrêt au thermalisme à Montbrun. De nouveaux thermes seront construits dans les années 1980 afin de relancer l’activité. Nous n’avons cependant pas pris le temps de faire une pause au spa (ce sera peut-être pour une autre fois). Nous avons pris directement la direction du village perché, qui comporte lui aussi de nombreuses sources puisqu’on en compte une quinzaine, assurant depuis toujours l’alimentation en eau des habitants et l’arrosage des jardins.

La fontaine de l’église
Iris en pleine floraison
La fontaine du beffroi, un cliché provençal

Nous avons emprunté le lacis de calades qui montent jusqu’à l’esplanade de l’ancien château Renaissance, situé tout en haut de la colline. Les maisons du village sont construites en hauteur, accrochées au coteau. Disposées tout le long du village, elles constituaient un rempart. Montbrun était donc un village-forteresse. Nous avons marqué une courte pause dans l’église. L’intérieur de celle-ci contraste fortement avec sa simplicité extérieure. En particulier, son magnifique retable baroque, œuvre de Jacques Bernus, un sculpteur de Mazan (à côté de Carpentras), ne manque pas d’attirer l’œil.

Le haut du beffroi émerge de la végétation
L’ancien château de Montbrun et la calade qui permet d’y accéder
Le clocher de l’église
La porte du village, sous le beffroi

Nous terminons notre promenade dans les ruelles de Montbrun sur la place du beffroi, d’où nous admirons la vue. Nous faisons également connaissance avec un charmant habitant au doux pelade roux. Après avoir posé devant nos appareils photo, il a pris place spontanément sur les genoux de Melle 3e où il s’est longuement laissé caresser tout en ronronnant… Nous avons, je dois l’avouer, eu un peu de mal à nous décider de repartir face à cet accueil !

Petit rappel : un village de Provence sans chat n’est pas vraiment un village !
Celui qui semble apprécier l’activité touristique de ce début de saison…

Brantes, face au Mont Ventoux

Avant de quitter Montbrun, nous avons acheté de quoi pique-niquer, mais comme il était encore un peu tôt, nous avons décidé de gagner notre prochain lieu de promenade. Je n’avais pas repéré Brantes lorsque j’avais préparé notre road-trip. En effet, j’avais limité mes repérages à la Drôme. Or, Brantes est situé dans le Vaucluse (il est à une dizaine de kilomètres de Montbrun). Mais, comme d’une part le propriétaire de notre gîte nous en avait parlé le matin et d’autre part, l’office de tourisme de Montbrun nous l’avait indiqué comme un des plus beaux villages de la région, nous n’avons pas souhaité risquer de passer à côté !

Un village en nid d’aigle, perché à 600 mètres d’altitude
Face au Mont Ventoux

Brantes est un village perché face au Mont Ventoux. Dès la montée vers le vieux village, nous avons pu constater à quel point il est effectivement mignon. Construit en nid d’aigle, c’est par une route sinueuse que l’on y accède depuis la vallée. Après avoir pique-niqué sur un banc avec vue sur la vallée, nous nous sommes dirigées vers l’entrée basse du village. Sitôt la porte passée, nous avons été accueillies par… un chat !

On aperçoit le chat en bas des marches à gauche

Nous avons ensuite parcouru les calades du village, allant de point de vue en point de vue. Plusieurs fontaines permettaient aux habitants d’avoir de l’eau avant l’installation de l’eau courante à la fin des années 1950. Reliées à une source, elles sont aujourd’hui toujours en service, apportant une touche de charme supplémentaire.

Les calades et escaliers sont bordés de végétation
A flanc de montagne
Le charme des fontaines
Sur la place de l’église, face à la chapelle des pénitents et à l’ancien bureau de poste
Fenêtre sur le Géant de Provence
Vue sur la vallée du Toulourenc et le Mont Ventoux

Nous avons fait le tour du village, puis nous sommes revenues à l’entrée de celui-ci. Nous avions en effet repéré la petite crêperie Suzette et sa terrasse bénéficiant d’une vue à couper le souffle. Comme nous n’avions pas pris de dessert, nous avons décidé de nous y arrêter. C’était une très bonne idée car nous avons été très bien accueillies, les crêpes étaient bonnes et le miel de Brantes qui garnissait les nôtres absolument délicieux.

Aulan, château (presque) médiéval et paysage de marnes grises

J’avais repéré le château d’Aulan en préparant notre road-trip. Mais, propriété privée habitée, il n’est ouvert à la visite qu’une seule fois dans la journée à la saison où nous y étions. Nous devions donc nous y trouver à 15.00. Aussi, après avoir visité Brantes, nous avons repris la direction des gorges d’Aulan que le château domine. Cela m’a donné l’occasion de m’arrêter pour prendre des photos dans un champ de lavandes où j’avais repéré de nombreuses tulipes sauvages en passant le matin. Je n’en avais jamais vu autant en un seul endroit !

Un champ de lavandes au pied de marnes grises, tous les points jaunes sont des tulipes sauvages !
Tulipes sauvages dans un champ de lavandes

Bien entendu, nous sommes arrivées en avance à Aulan afin de nous assurer de ne pas louper l’unique horaire de visite du jour. Melle 3e a choisi de rester lire dans la voiture en attendant car le ciel s’était couvert et la température avait fraichi. Pour ma part, j’ai profité du temps que j’avais devant moi pour aller marcher un peu sur les sentiers entre le village et le col d’Aulan. Là, les marnes grises et les rayures des lavandes dessinent le paysage.

Les marnes grises donnent un aspect lunaire au paysage
Marnes grises et champs de lavandes

Nous avons ensuite visité le château d’Aulan, propriété de la famille Suarez d’Aulan depuis le XVIIe siècle. Forteresse médiévale, le château a été pillé et ruiné après la Révolution. Mais au XIXe siècle, Arthur de Suarez marquis d’Aulan, écuyer de Napoléon III, réinvestit le site, achète des maisons du village inhabitées pour les intégrer à son bâti et reconstruit un château dans le style médiéval en vogue à l’époque. A la mort d’Arthur de Suarez, le château reste inhabité jusqu’en 1933 quand son petit-fils, le comte Charles de Suarez décide de continuer l’œuvre de son grand-père. Aujourd’hui, la famille continue à réhabiliter l’édifice. Lors de la visite guidée, nous découvrons les différents aspects du château, en particulier les anciennes maisons villageoises intégrées pour servir de lieu de vie familial aux petites pièces plus faciles à chauffer et les vastes pièces de réception imaginées par le marquis d’Aulan au XIXe siècle (qui ont depuis bien souffert et font l’objet de restaurations actuellement). La guide nous emmène aussi à l’extérieur du château découvrir la petite église paroissiale. Tout au long de la visite, l’histoire des lieux et de ses habitants est racontée, de façon très vivante avec de nombreuses anecdotes (et cela fait longtemps que nous n’avions pas eu un guide de visite aussi enthousiaste et impliqué !). On ne voit pas le temps passer et la visite annoncée pour durer 45 minutes aura finalement duré le double, pour notre plus grand plaisir.

L’entrée du château
L’église paroissiale au pied du château
Autour du château (on devine l’entrée des gorges d’Aulan en arrière-plan)

(*) Le château d’Aulan étant habité, il est ouvert uniquement en visite guidée, d’avril à octobre. Les horaires et conditions de visite sont détaillés sur le site internet du château.

Bonus – un coup d’œil aux vautours sur le chemin du retour

L’après-midi étant déjà bien entamée après la visite du château d’Aulan, il allait être temps pour nous de prendre la route du retour. Afin d’éviter la vallée du Rhône un jour de départ en vacances, nous avons décidé de revenir en coupant par la montagne. Nous sommes donc repassées par la vallée de l’Ennuyé, pas très loin d’où nous avions dormi la nuit précédente. De là, nous avons emprunté la route du col de Soubeyrand. Ce n’est pas le chemin le plus court mais nous avions envie de prolonger un peu les vacances en profitant de jolies vues… et nous n’avons pas été déçues.

Vue sur la vallée de l’Ennuyé depuis la montée vers le col de Soubeyrand. On remarque en particulier les marnes noires au premier plan.

A Rémuzat, nous avons marqué un arrêt pour apercevoir les vautours. Nous étions un peu tard et nos chances de les voir relativement faibles. Mais nous avons eu de la chance car une dizaine d’individus volaient encore autour de la falaise et nous avons pu les admirer.

La falaise aux vautours de Rémuzat

Nous avons ensuite repris la route en direction du défilé de Trente Pas, pour rejoindre Bourdeaux puis la vallée de la Drôme. Nous avons eu la jolie surprise de pouvoir observer d’autres vautours en vol au niveau de l’entrée du défilé de Trente pas. Nous étions alors beaucoup plus proches d’eux qu’à Rémuzat pour admirer leur ballet aérien.

A l’entrée du défilé de Trente Pas


Cette deuxième journée dans les Baronnies a largement tenu ses promesses, et nous sommes rentrées à la maison avec plein de jolis souvenirs. Nous avons aussi noté plein d’endroits que nous aurions aimé avoir le temps d’explorer, à commencer par la randonnée pour approcher du rocher du Caire à Saint May afin de voir les vautours encore mieux. Mais, comme j’ai constaté que cette région des Baronnies est beaucoup plus proche de chez moi que ce que je pensais (nous avons mis à peine 1h30 pour rentrer de Rémuzat), nul doute que j’y retournerai !


St Auban sur l’Ouvèze / Aulan / Montbrun les Bains – Drôme
Brantes – Vaucluse
avril 2023


(*) Ma réservation du gîte s’est effectuée dans le cadre d’un partenariat avec Partir-Ici.fr, le site d’Auvergne Rhône Alpes Tourisme pour un tourisme local et durable, à laquelle je collabore régulièrement. J’avais ainsi eu la possibilité de choisir un gîte parmi les Gîtes de France de la Drôme. Mon avis sur cet hébergement est bien entendu totalement libre : je suis littéralement tombée sous le charme et j’ai noté l’adresse bien précieusement pour y séjourner à nouveau si je retourne dans les Baronnies.

[Drôme] un road-trip dans les Baronnies – Jour 1

Lors des dernières vacances scolaires, nous avions décidé Melle 3e et moi de partir 2 jours « hors de la maison ». Nous avons un moment hésité à aller du côté de la Savoie ou de la Haute Savoie, comme l’an dernier où nous étions parties à Annecy. Mais de fil en aiguille, ou plutôt de réflexion en idée, nous avons choisi d’aller faire un road-trip dans les Baronnies, ce secteur de la Drôme Provençale que nous ne connaissions absolument pas.

Dans les rues de Nyons, se laisser captiver par le parfum d’une glycine en fleurs

Pour ceux d’entre vous qui n’avaient jamais encore entendu parler des Baronnies, il s’agit d’un territoire au sud-est du département de la Drôme, à la limite du Vaucluse, des Alpes de Haute-Provence et des Hautes-Alpes. C’est le pays de la lavande, des oliviers, des tilleuls et des abricotiers. Même si en avril, nous savions que nous n’étions pas en période de floraison, nous avions hâte de découvrir les paysages et les villages des Baronnies.

Sur la route des Baronnies, un arrêt à Suze-la-Rousse

Nous sommes parties un matin, pas trop tard, de Valence, direction le sud. J’avais prévu un premier arrêt en Drôme Provençale, avant d’arriver dans les Baronnies. En effet, lorsque nous étions allés en famille à Vaison-la-Romaine, nous étions passés par Suze-la-Rousse mais n’avions pas eu l’occasion de nous arrêter pour visiter le château. Cette fois, pas question de passer à côté !

Le château de Suze-la-Rousse domine les environs

Le château de Suze-la-Rousse était à l’origine un château-fort. La forteresse médiévale du XIIe siècle a été réaménagée au XVe siècle. C’est à cette époque que la somptueuse cour Renaissance est édifiée. Puis, plus tard, au XVIIIe siècle, un escalier monumental est construit et les appartements mis au goût du jour avec des décors en gypseries. J’avoue que rien que pour pouvoir entrer dans la cour Renaissance, j’étais ravie d’avoir décidé de visiter le château de Suze-la-Rousse. Cette cour est un véritable joyau, présentant un décor uniforme sur ses quatre côtés. L’escalier vaut lui aussi le détour. Au cour de la visite, nous avons eu l’occasion d’essayer des jeux de société du XVIIIe siècle et j’ai apprécié cette façon interactive et amusante de découvrir les loisirs de cette époque.

L’entrée du château a été décalée au XVIIIe siècle pour s’aligner avec l’entrée de l’escalier de l’autre côté de la cour
Façades sur cour Renaissance
Coin de ciel bleu…
L’escalier monumental
Gypseries dans les salons du château

Après la visite de l’intérieur du château, nous sommes parties sur la Garenne, un espace boisé de 23 hectares qui s’étend sur quasiment tout le plateau sur lequel est bâti le château. Là, les chênes verts dessinent des allées menant à plusieurs curiosités. Parmi celles-ci, on remarque la petite chapelle Saint Michel qui constitue le but d’une petite promenade très agréable. Mais surtout, nous nous sommes attardées sur le bâtiment du jeu de paume. En effet, Suze-la-Rousse possède un des jeux de paume les mieux conservés de France. Construit au XVIe siècle, ses quatre murs sont toujours d’aplomb et laissent deviner les emplacements des galeries qui étaient en bois. Une exposition dans le château nous avait préalablement permis de nous familiariser avec les règles de ce jeu de raquette, ancêtre du tennis.

Balade sur la Garenne
La croix de carrefour à côté de la chapelle Saint Michel
La petite chapelle Saint Michel
L’entrée du jeu de paume

Nous avons profité de l’ombre des arbres de la garenne pour pique-niquer avant d’aller faire le tour du village, puis de reprendre la route pour la suite de notre road-trip.

Le château de Suze-la-Rousse depuis le village

(*) Le château de Suze-la-Rousse, comme ceux de Grignan et de Montélimar, appartient au département de la Drôme. Les conditions de visite sont détaillés sur le site internet des châteaux de la Drôme.

A la découverte de Nyons

Notre étape suivante était la ville de Nyons. Nous y étions un jour de marché et les commerçants n’avaient pas encore fini de remballer quand nous sommes arrivées. J’anticipais qu’il serait peut-être compliqué de trouver un stationnement, mais nous n’avons pas eu à chercher longtemps avant de trouver à laisser la voiture sur un parking au bord de la rivière et sous les arbres.

Dans les rues animées du centre de Nyons

Nous avons commencé par le centre de la ville (et par prendre un cornet de glace… à la lavande pour moi). Puis, nous nous sommes faufilées dans les ruelles et les calades pour progressivement monter vers un des symboles de Nyons : la tour Randonne. Sur une ancienne tour du XIIIe siècle, et suite à un voeu, le curé Francou a fait élever au XIXe siècle la chapelle Notre-Dame de Bon Secours. Celle-ci est surmontée d’un piédestal néogothique décoré de personnage et portant une statue de la Vierge Marie, tournée vers la ville.

Le clocher de l’église de Nyons
Dans le quartier des Forts
Au bout des ruelles, la tour Randonne
Vue sur la Tour Randonne

L’autre curiosité de Nyons, c’est son pont roman. Construit à la fin du XIVe/ début du XVe siècle au dessus de l’Eygue, il se compose d’une arche unique, culminant à 18 mètres de haut et ayant une portée plus de 40 mètres. Depuis plus de 600 ans, il assure le passage d’une rive à l’autre de l’Eygue (il est toujours ouvert à la circulation automobile, même si un pont a été construit légèrement en aval en 1970). Après avoir fait un tour sur le pont, nous avons décidé de descendre dans le lit de la rivière afin de prendre toute la mesure de l’édifice. J’avoue en avoir profité pour mettre un peu les pieds dans l’eau…

L’Eygue vue depuis le pont roman de Nyons
Le pont de Nyons depuis le lit de la rivière
Les pieds dans l’eau…

Nous avons profité de notre passage à Nyons pour faire quelques achats dans une distillerie de lavandes (il y en a plusieurs le long de la rivière). Puis, nous avons repris notre road-trip pour nous enfoncer dans les Baronnies.

Au bord de la route, la chapelle perchée de Pierrelongue

Notre arrêt suivant était prévu à Buis-les-Baronnies, à une trentaine de kilomètres de Nyons. Nous avons donc pris la route dans cette direction. Mais nous avons marqué une petite pause sur notre trajet après avoir aperçu, de loin, la chapelle Notre-Dame de Consolation. Celle-ci est en effet perché sur un piton rocheux de 25 mètres haut, qu’elle occupe intégralement. Malheureusement, la chapelle était fermée et nous n’avons pas pu la visiter. Mais l’ensemble reste curieux (et le village de Pierrelongue est mignon).

Au pied de la chapelle Notre Dame de Consolation de Pierrelongue
Au cœur d’un paysage pré-alpin

Un passage par Buis-les-Baronnies, avant l’orage

Buis-les-Baronnies restera un peu le rendez-vous manqué de ce road-trip. En effet, nous n’avons pas pu explorer la petite ville autant que nous l’aurions souhaité, ni surtout autant qu’elle le mérite. Le ciel, déjà bien chargé, a commencé à se noircir tandis qu’un vent frais se levait. L’orage était en approche. Nous avons tout de même pu profiter des arcades de la jolie place avec ses maisons colorées et sa fontaine chantante : une vraie carte postale !

Sur la place aux maisons colorées, la jolie fontaine
Sous les arcades du XVe siècle

C’est donc un peu trop rapidement que nous sommes reparties de Buis-les-Baronnies (mais cela nous donne une bonne raison d’y revenir), après avoir tout de même fait quelques emplettes en prévision de notre repas du soir dans un magasin de producteurs locaux : saucisson, pain rustique, petits fromages et jus de fruits.

Point de vue depuis le col d’Ey

Comme le temps n’était plus très beau et que l’après-midi touchait à sa fin, nous avons pris la direction du logement que nous avions réservé. Pour cela, la route nous a emmenée le long des gorges de l’Ubrieux (où nous ne nous sommes pas arrêtées car il pleuvait à verse… encore une raison de revenir par ici), puis nous a fait passer par le col d’Ey. Là, par contre, nous avons marqué un arrêt tant la vue était époustouflante (et parce qu’il ne pleuvait momentanément plus). A nos pieds,nous avions toute la vallée de l’Ennuyé !

De ce côté aussi, il pleut !
Le village de Sainte Jalle se dresse dans le rayon de soleil

Nous ne nous sommes cependant pas trop attardées car d’une part, l’orage grondait encore très fortement pas si loin, et d’autre part, la température avait nettement chuté. Ainsi après avoir eu presque 25°C à Nyons en début d’après-midi, il ne faisait plus que 9°C au col d’Ey suite à l’orage…

Où dormir : Fin de journée dans la vallée de l’Ennuyé

C’est justement dans la vallée de l’Ennuyé que j’avais réservé un hébergement pour la nuit. Notre gîte était situé à Saint Sauveur Gouvernet. Le propriétaire nous attendait sur place. Il nous a rapidement montré les lieux : un rez-de-chaussée avec un coin cuisine spacieux et correctement équipé et un coin salon hyper cosy avec un poêle à granulés qui réchauffait un peu l’atmosphère, et un étage avec une chambre spacieuse. Côté extérieur, le petit jardinet était clos avec une petite terrasse couverte, et surtout bien isolée visuellement du jardin du gîte voisin. J’ai réellement été emballée par le lieu, ainsi que par la vue fabuleuse que nous avions de la chambre, du salon et de la terrasse.

Le coin salon où nous avons passé une soirée tranquille // la vue depuis la chambre

(*) Ma réservation du gîte s’est effectuée dans le cadre d’un partenariat avec Partir-Ici.fr, le site d’Auvergne Rhône Alpes Tourisme pour un tourisme local et durable, à laquelle je collabore régulièrement. J’avais ainsi eu la possibilité de choisir un gîte parmi les Gîtes de France de la Drôme. Il va de soi que comme à chaque fois, mon avis est totalement libre… mais je pense que les images parlent d’elles-même quant à la qualité de cet hébergement !


Après la journée bien remplie que nous avions eue, nous avons profité d’une soirée tranquille au coin du poêle, entre papotage et lecture, puis d’une bonne nuit de sommeil. C’est que de nouvelles découvertes nous attendaient le lendemain !


Suze-la-Rousse / Nyons / Pierrelongue / Buis-les-Baronnies / Saint-Sauveur-Gouvernet
Drôme – avril 2023