[Ecosse] deux jours pour un aperçu de l’île de Skye

Notre road trip nous a menées sur l’île de Skye pour deux journées très intenses. Située dans l’archipel des Hébrides Intérieures, Skye est rattachée aux Highlands. Distante d’environ 430 mètres du mainland écossais, elle y est reliée par un pont, le Skye Bridge. C’est une île très vaste et qui regroupe beaucoup de lieux très connus, souvent mise en avant quand on évoque l’Ecosse. En deux jours, nous sommes loin d’avoir parcouru toute l’île ou vu toutes ses merveilles. Nous avons par contre pris le temps de découvrir les endroits où nous nous sommes arrêtées, et de nous laisser surprendre par la beauté de sites peu connus.

Sur la côte, à Dunvegan, quelques moutons profitent de la marée basse

Dans les environs de Portree

En arrivant du Skye Bridge, entre mer et montagne

Après avoir passé le Skye Bridge, nous avons pris la direction de Portree, la principale ville de l’île. La route longe la côte, bien souvent coincée entre la mer et la montagne. Nous avons aperçu le charmant pont en pierre de Sligachan, mais il y avait beaucoup de monde et nous savions que nous repasserions là sur la route pour quitter l’île en fin de séjour. Nous avions donc prévu de nous y arrêter en repartant, car nous y serions tôt le matin (spoiler alert : la tempête Floris viendra contrecarrer nos plans en transformant le petit ruisseau en torrent furieux sous le déluge). Nous avons par contre fait un arrêt à la cascade Eas a’ Bhradain. Il est impossible de la manquer quand on va de Broadford à Portree car elle se trouve au bord de la route (et un parking permet de s’arrêter facilement).

Il y avait un peu de monde au pied de la cascade mais cela restait raisonnable. Nous avons décidé de trouver un petit chemin pour nous en approcher. Nous avons tenté la rive droite de la rivière. Elle mène à un chaos rocheux au pied de la cascade un peu complexe à traverser sans mettre les pieds dans l’eau (et si la question est de savoir si j’ai trébuché, la réponse est oui). Sur la rive gauche, le chemin est plus facile mais le terrain tourbeux est très meuble. Il est facile de s’y enfoncer (et si la question est de savoir si je me suis enfoncée quasiment jusqu’à la cheville, la réponse est oui). Nous avons ensuite continué vers Portree où nous avons déjeuné d’un fish & chips. Après un petit tour sur le port aux maisons colorées et sur la petite plage (où nous avons trouvé plein de débris de vaisselle), nous étions prêtes à partir pour la suite de nos explorations.

Une rencontre avec les petites vaches

Parmi mes souhaits lors de ce voyage en Ecosse, il y avait de rencontrer des petites vaches Highland. Avec sa petite taille, ses jolies cornes, et sa frange qui vole au gré du vent, c’est vraiment une icone écossaise. En partant de Portree vers Old Man of Storr, j’ai aperçu le panneau d’un café qui avait comme logo une de ces Highland coos. Des palissades cachant la vue vers la terrasse du café, j’ai pensé qu’il était peut-être possible d’y approcher les vaches. Nous nous sommes donc arrêtées et y avons pris un café. C’était une bonne idée car effectivement, 3 petites vaches étaient là avec leurs veaux. L’un était d’ailleurs clairement en train de prendre son goûter lui aussi. Après la tétée, la mère s’est approchée de la clôture pour se laisser caresser, tandis que le bébé passait carrément de notre côté du fil pour venir chercher des calins.

(*) Untethered Skye Co. , sur la A855 à la sortie de Portree en direction de Old Man of Storr. Restauration légère et café, à déguster en extérieur au plus près des petites vaches.

Paysages sauvages à Old Man of Storr

Après l’arrêt au café des vaches, nous avons repris la route vers Old Man of Storr. Le paysage se fait rapidement plus sauvage et la route se rétrécit, passant à une seule voie ponctuée de passing places pour se croiser. L’après-midi était déjà bien avancée et l’essentiel du trafic se faisait en sens inverse du nôtre. Bientôt, un lac se dessine dans le paysage. Les lochs Fada et Leathan dominent la mer. On aperçoit les rivages de quelques îles des Hébrides intérieures, en particulier Raasay et Rona. Il y a peu d’endroits où s’arrêter mais nous avons profité pleinement du paysage. C’est au niveau de Bride Veil’s Fall, la cascade du voile de la mariée, que nous avons trouvé un stationnement. Nous avons décidé d’aller voir la cascade de plus près, en suivant un sentier qui monte vers son sommet (attention, ici aussi le sol peut être très meuble). Là, nous bénéficions d’un très beau point de vue sur les 2 lochs et sur les monolithes de Storr.

randonnée sur l'île de Skye
Partir en randonnée au dessus de la cascade du voile de la mariée
Old Man of Storr
La silhouette tellement identifiable de Old Man of Storr

Après notre petite randonnée, nous avons repris la voiture pour rejoindre le départ du chemin vers Old Man of Storr. La météo commençait à se dégrader et l’après-midi touchait maintenant à sa fin. Aussi, nous avons trouvé sans difficulté une place sur le parking au pied de Old Man of Storr. Le chemin pour accéder vers les rochers est très fréquenté. Le sentier est large et la balade est plutôt familiale même si cela monte tout le temps. Malgré tout, je ne suis pas allée jusqu’en haut, m’arrêtant aux deux tiers du chemin : mon genou qui avait heurté un rocher le matin dans la cascade Eas a’ Bhradain était douloureux et je souhaitais le préserver en vue des jours suivants (Melle 3e est allée jusqu’au bout). Cela ne m’a pas empêchée de m’émerveiller devant le paysage, tant côté montagne de Storr que côté lochs et mer.

Old Man of Storr dans les nuages
La tête dans les nuages à Old Man of Storr
Loch Leithan depuis Old Man of Storr par temps gris
Loch Leithan depuis Old Man of Storr

(*) A Old Man of Storr, il est obligatoire de se stationner sur les places de parking identifiées. Le stationnement est payant (5 £ pour la journée). Attention sur les stationnements qui longent la route : les bas côtés sont très meubles et il est facile de s’y enliser. Le site, très connu, est aussi très fréquenté et selon le moment, il peut être difficile d’y trouver un stationnement.
Il faut compter environ 1 heure pour faire l’aller-retour par le sentier.

Sur la péninsule de Trotternish

Impressionnantes cascades à Lealt et Kilt Rock

Le lendemain, nous sommes repassées devant Old Man of Storr, complètement dans les nuages. Notre objectif était de continuer à parcourir la A855 qui fait le tour de la péninsule de Trotternish, et de nous arrêter pour admirer les points, et pourquoi pas faire une petite randonnée. Après Old Man of Storr, la route longe la côte en surplomb de la mer. Ici, les volcans ont créé de grandes falaises de basalte. Nous avons commencé par la cascade de Lealt. Un belvédère a été construit pour dominer les chutes d’eau en toute sécurité. La rivière plonge de 90 mètres de haut dans un canyon avant de se déverser dans la mer.

Cascade de Lealt Falls sur l'île de Skye
Lealt Falls

Plus loin, c’est au point de vue de Kilt Rock que nous avons fait une halte. Là, le loch Mealt se déverse dans la mer en une vertigineuse chute d’eau de plus de 60 mètres de haut. Le jour de notre venue, il y avait assez peu d’eau à s’écouler dans la cascade. Mais cela ne diminue en rien la beauté de la côte à cet endroit. Les falaises de basalte se dressent juste au dessus de la mer et mesurent jusqu’à 90 mètres de haut. Les bruyères en fleurs et le vert de l’herbe apportent une touche de couleur dans ce paysage minéral.

Les falaises de Kilt Rock et la cascade de Mealt Falls
La cascade de Mealt Falls coulait assez peu ce jour-là
Les falaises de Kilt Rock
Les impressionnantes falaises de Kilt Rock

(*) Pour Lealt Falls, un parking permet de se stationner à proximité du belvédère. Il est gratuit.
Pour Kilt Rock, le parking est payant (forfait de 3 £ par demie-journée). L’accès au point de vue sur les falaises et la cascade est sécurisé.

Le domaine des moutons

En continuant sur la route A855, nous avons traversé un passage canadien, indiquant que nous entrions sur le domaine des moutons. La route s’éloigne alors un peu de la mer pour traverser la lande qui borde le Quiraing. Ce plateau a été formé par un glissement de terrain et il est toujours en mouvement. Les moutons sont chez eux et nous en avons croisé à plusieurs reprises sur la route. Nous nous sommes arrêtées sur un espace adéquat afin de mieux les observer. Sur la lande, le sol était très souple, faisant presque penser à un tapis rebondissant. Un promeneur avec son (petit) chien en laisse a fait peur aux ovins qui se sont vite enfoncé dans les fougères pour gagner un point un peu plus haut. J’avais un peu l’impression d’être dans la scène d’introduction très cliché d’un film se passant en Ecosse.

moutons qui courent sur une lande en Ecosse
Soudain, les moutons se sont mis à courir
moutons qui courent sur une lande en Ecosse
Les moutons prennent se faufilent sur un léger sentier direction le plateau du Quiraing

Finalement, notre envie de randonnée tombera à l’eau, littéralement. La pluie s’est invité et elle est vite très forte. Nous ne marquerons pas d’arrêt supplémentaire sur la péninsule de Trotternish.

Dunvegan Castle, maison du clan Mac Leod

Le château de Dunvegan

L’étape suivante était prévue à notre programme depuis la construction du voyage. Nous avions en effet des billets pour visiter le château et les jardins de Dunvegan ce jour-là. Le château de Dunvegan est très connu car il est la maison du chef du clan MacLeod depuis plus de 800 ans. Ce clan des MacLeod de Dunvegan, est très puissant et apparenté au clan des MacLeod de Lewis. Les deux clans sont en effet issus du même ancêtre qui avait partagé son domaine entre ses deux fils. Au fil des siècles, le clan MacLeod s’est éparpillé à travers le monde. Mais au milieu du XXe siècle, alors que Dame Flora était la cheffe du clan MacLeod, elle a initié des rassemblements réguliers des membres du clan au château de Dunvegan. Le château, toujours utilisé par la famille du chef de clan, se visite partiellement. On peut ainsi découvrir l’épée du clan (et là, j’avoue que j’ai très fortement pensé au film Highlander avec Christophe Lambert), et le Fairy Flag, le drapeau historique du clan qui lui aurait été donné par les fées et assurerait la suprématie du clan sur le champ de bataille.

château de Dunvegan
Le château de Dunvegan étant constamment habité, il a plusieurs fois été remanié. Son allure a été revue au XIXe siècle à l’époque Victorienne quand une certaine idée du Moyen-Âge était à la mode.
salle à manger du château de Dunvegan
Partout dans le château, on trouve les portraits des chefs successifs du clan et de leurs épouses, comme ici dans la salle à manger.

Les jardins et la baie de Dunvegan

Le château de Dunvegan est célèbre pour ses jardins qui comptent parmi les plus beaux du Royaume Uni. Il y a en particulier un très beau walled garden, un jardin entouré de murs conçu à l’origine pour protéger le potager des vents et y conserver la chaleur du soleil via le rayonnement des murs. Aujourd’hui, on y trouve de très beaux parterres de fleurs, en particulier des lys. J’ai beaucoup aimé aussi découvrir les deux belles cascades naturelles qui se trouvent dans les jardins.

cascade dans les jardins de Dunvegan Castle
L’une des cascades du domaine autour de Dunvegan Castle
parterre fleuri dans les jardins de Dunvegan Castle
Dans le walled garden

Des jardins, nous sommes descendues au bord de la baie de Dunvegan. Ce loch marin héberge une importante colonie de phoques. J’ai réussi à en apercevoir plusieurs, que ce soit dans l’eau ou au repos sur des bancs d’algues au bord du rivage, près de la digue. Je n’ai pas vraiment réussi à les prendre en photo car ils sont très mobiles. Mais l’essentiel était de les voir. De la digue, on dispose aussi d’une jolie vue sur le côté marin du château.

une tête de phoque dépasse légèrement de l'eau dans la baie de Dunvegan
La photo n’est pas très bonne, mais ce que j’ai entouré, c’est la tête d’un phoque qui venait de retourner à l’eau depuis le banc d’algues.
château de Dunvegan
Vue sur le château en descendant des jardins

(*) Le château de Dunvegan et ses jardins sont ouverts à la visite. Il est possible aussi de faire un tour en bateau dans la baie pour voir les phoques de près.
Entre le parking et le château, un café propose une restauration légère et un beau choix de pâtisseries.

Nest Point, un phare au bout du monde

Le dernier endroit que nous avons exploré sur l’île de Skye est Nest Point. Accessible depuis Dunvegan par une route d’une dizaine de miles (environ 15 km) à simple voie (mais double sens), Nest Point offre un panorama somptueux sur les environs. Nous sommes arrivées assez tôt en début d’après midi et n’avons donc pas eu de difficulté à rejoindre le parking (peu de circulation en sens inverse), ni à y trouver une place. L’effet wahou a été immédiat. La côte ici est faite de falaises abruptes. On devine même quelques cascades qui se déversent verticalement dans la mer.

paysage à Nest Point sur l'île de Skye
Un panorama grandiose face à nous dès le parking

Mais ce qui rend Nest Point célèbre, c’est la presqu’île qui mène au phare. Un chemin de randonnée permet de s’y rendre, et nous avons décidé de le suivre. Il faut commencer par descendre le long de la falaise par un escalier abrupt (et déjà, se dire qu’il faudra ensuite le remonter…). Une fois en bas, il suffit de suivre le chemin bien marqué sur presque 1 kilomètre jusqu’au phare. Je me suis quand même approchée avec prudence des bords pour me rendre compte de la verticalité des lieux. C’est sans doute l’un des plus beaux endroits que nous ayons vu sur Skye, l’alliance entre la mer et la montagne. Le côté brut du paysage contraste avec le phare, mis en service en 1909, et situé à l’extrémité ouest de l’île. Face à nous, les côtes des îles des Hébrides extérieures se devinent, à la fois proches et lointaines.

Ici aussi, nous sommes sur le domaine des moutons. Brebis et agneaux paissent tranquillement autour des touristes. Je me suis assise un long moment sur un bloc de pierre pour les regarder brouter, tout en profitant du soleil. D’ailleurs ce dernier nous a aussi fait la bonne surprise de transformer la couleur de l’eau en un bleu idyllique.

paysage de la côte à Nest point
quand le soleil rend la couleur de l’eau paradisiaque à Nest Point


Nous avions prévu d’autres découvertes pour notre dernier matin sur l’île de Skye avant de prendre le ferry pour Mallaig. Mais la tempête Floris nous a contraint à changer nos plans : ne pas trainer sur l’île, reprendre le Skye Bridge au lieu de traverser en ferry, déverser des trombes d’eau et des vents violents réprimant ainsi toute envie de balade !

Deux jours sur l’île de Skye est vraiment un minimum. Comme nous avions fait le choix de prendre notre temps pour découvrir les endroits où nous sommes allées, et que nous nous sommes autorisées des arrêts impromptus juste parce que le paysage était beau (ou qu’il y avait des petites vaches), nous avons aussi laissé beaucoup de lieux de côté et nous savons qu’il y encore beaucoup à découvrir sur l’île si nous y retournons.


Sur l’île de Skye, nous avions un hébergement insolite. L’hôtel était constitué de pods disséminés sur la colline dominant la baie de Portree. Chaque pod a vue sur la mer mais la météo ne nous a pas réellement permis d’en profiter. C’est aussi le cas de la salle de restaurant où est servi le petit déjeuner. Les chambres bien que très confortables sont assez petites et peuvent vite devenir exigües dans le cas où la météo empêche de sortir.


Île de Skye – Ecosse – août 2025


(*) Au cours de ce voyage, j’évoque à plusieurs reprises la consommation d’alcool (cidre, bière, whisky…). Il est important de noter que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et donc à consommer avec modération.

[Ecosse] un road-trip dans le sud des Highlands

Après avoir passé une grande journée à Edimbourg et une bonne nuit de repos, nous avons pris un solide petit déjeuner et sommes parties à pied récupérer notre voiture de location dans un quartier calme de la ville. Une fois les formalités faites, nous avons pris la route direction les Highlands. Nous avions une étape au bord du Loch Ness avant de rejoindre l’île de Skye (dont je vous parlerai dans un article dédié tant j’ai de choses à vous raconter). En rentrant de Skye, nous avons de nouveau traversé les Highlands en empruntant une vallée mythique : celle de Glencoe. Compte tenu de la durée de notre séjour en Ecosse, nous sommes restées dans le sud des Highlands. De même, nous n’avons pas exploré de façon exhaustive les endroits connus auprès desquels nous sommes passées. Je fais le choix quand je voyage de ne pas chercher à « tout » voir, mais de profiter des lieux que je découvre.

montagnes des Highlands avec des cascades
Quelque par le long de la A82 dans la vallée de Glencoe

D’Edimbourg au Loch Ness

Pause déjeuner sur la route

Après avoir quitté Edimbourg et traversé le Forth of Firth, nous avons pris l’autoroute. Progressivement, les paysages ont changé, devenant plus vallonnés mais aussi plus violets. En effet, les bruyères étaient en fleurs et coloraient joliment les landes. Nous avons fait notre premier arrêt en quittant l’autoroute. Il était l’heure de déjeuner et la météo était très différente du matin à Edimbourg. Le thermomètre de la voiture indiquait 14°C. Nous nous sommes arrêtées au premier restaurant que nous avons croisé, juste au bord de la route. J’ai bien aimé son nom The deerstalker diner. A l’intérieur, la décoration était simple tout comme le menu. J’ai commandé une soupe (maison), excellente. Nous avons pris une table à côté de la fenêtre avec vue sur les montagnes. Le road trip avait vraiment commencé !

vue sur les montagnes par une fenêtre en bord de route avec au 1er plan un abat jour à motif de tête de cerf
The deerstalker diner – Dalwhinnie

Randonnée à Spean Bridge

Nous avons ensuite bien entendu repris la route en direction de Fort Augustus où nous avions notre logement pour le soir. Après avoir passé le village de Spean Bridge, un panneau indiquait Viewpoint au niveau du Commando Memorial. Je me suis donc garée sur le petit parking du mémorial. Là, le point de vue permet de voir toute la chaîne du Ben Nevis Range et en particulier, le point culminant de Grande Bretagne, le sommet de Ben Nevis.

paysage de lande au pied de montagnes en Ecosse
Au pied de la chaîne de Ben Nevis

Au pied du mémorial, une lande accueillait des moutons en pâturage. En allant les voir de plus près, j’ai aperçu des panneaux comme ceux que l’on trouve au bord des chemins et qui donnent des explications sur les lieux. Nous avons donc décidé d’aller les voir de plus près. Une fois la barrière pour entrer sur la lande passée, nous avons découvert un joli sentier de randonnée qui se faufilait entre les fougères. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que nous le suivions. Nous sommes arrivées le long d’une petite rivière, que nous avons traversée sur un petit pont de bois. Nous avons continué à marcher, sur le domaine des moutons que nous apercevions au milieu de la lande. Nous avons fait demi tour au bout d’environ 2 kilomètres, pour revenir à la voiture car nous avions encore un peu de route avant de rejoindre le Loch Ness.

un randonneur sur un chemin dans les Highlands
une randonnée sans difficultés avec une vue sur le Ben Nevis Range

Balade au bord du Loch Ness

Après avoir longé les lochs Lochie et Oich et traversé le canal calédonien (qui relie la mer du Nord à la mer d’Ecosse via les lochs), nous sommes arrivées à Fort Augustus. Le petit village a la particularité d’être situé à l’extrême sud du Loch Ness, sur le canal calédonien. Nous avons donc laissé la voiture sur le parking et longé le canal pour arriver jusqu’à une petite plage au bord du Loch Ness. L’endroit étant indiqué comme LE point de vue sur le Loch Ness, il y avait pas mal de monde. Aussi, après avoir trempé les mains dans l’eau, nous avons décidé de revenir sur nos pas pour rejoindre l’autre rive du canal et aller prendre un rafraichissement sur la terrasse du boathouse du Highland Club. Le point de vue y est tout aussi magique, mais il y a beaucoup moins de monde puisqu’il faut consommer au restaurant pour y accéder.

rivière bordée d'arbres à Fort Augustus
La rivière Oich rejoint le Loch Ness depuis le Loch Oich à Fort Augustus
le Loch Ness
Vue sur le Loch Ness
le Loch Ness
sur la plage au bord du Loch Ness

Hôtel avec vue

La journée touchant à sa fin, nous avons repris la route pour rejoindre notre hôtel, situé dans les environs de Fort Augustus. The Inch est un ancien relais de chasse avec une vue panoramique sur le Loch Ness. Nous avons tout de suite été séduites par le charme des lieux, très rustique chic. Moquettes en tartan, escalier majestueux en bois, salon cosy, bow window : nous avons eu l’impression de tomber dans un décor de roman de cosy mystery. D’ailleurs, dans la soirée, alors que nous étions installées confortablement dans les fauteuils du salon, nous avons imaginé tout un pitch pour un roman, en inventant des vies aux autres hôtes du jour. Nous avons aussi profité du cadre pour déguster notre premier whisky du séjour, un Dalwhinnie distillé dans le village où nous avions fait notre pause déjeuner.

Du Loch Ness à l’île de Skye

Sur la lande à Dundreggan Dam

Après avoir dormi au bord du Loch Ness, nous avons pris la route pour rejoindre l’île de Skye. Notre route nous a emmenées à travers les montagnes et les landes en suivant lochs et rivières. Comme la veille, à Spean Bridge, le panneau viewpoint nous avait menées à une jolie surprise, quand j’en ai vu un au bord de la route, je n’ai pas hésité à m’arrêter. Mais, cette fois, nous avons été un peu perplexe quand, une fois arrêtées, nous ne voyions rien de particulier. Cependant, nous avons assez vite avisé un petit sentier qui s’enfonçait dans la végétation au bord de la route. Nous l’avons suivi et passé une petite crête, nous nous sommes retrouvées sur une lande en plein milieu des bruyères. Nous faisions face à une rangée de montagnes au pied desquelles coulait une jolie petite rivière. Nous avons donc continué à suivre le chemin jusqu’à la rivière, légèrement en aval du barrage de Dundreggan que nous apercevions. Dans ce paysage idyllique, nous étions seules, loin du bruit de la circulation, loin de tout, nous émerveillant de la couleur des bruyères et de la beauté des lieux.

Les pieds dans l’eau à Loch Cluanie

En continuant notre route, nous sommes arrivées le long du Loch Cluanie. Là encore, un panneau indiquait un viewpoint. Sauf que cette fois, nous n’avons pas pu nous y arrêter. En effet, nous étions encore tôt le matin et plusieurs vans y étaient encore installés, finissant leur nuit. Nous avons donc continué un peu pour trouver un autre parking, moins chargé. De là, nous avons emprunté un sentier qui nous a conduit au bord du lac avec de magnifiques points de vue sur les environs. Cette courte randonnée s’est aussi transformée en session d’escalade pour Melle 3e qui n’a pas su résister à l’appel des rochers bordant le loch. Pour ma part, j’ai choisi de plutôt m’assoir au bord de l’eau dans une session de contemplation des rides formées par le vent à la surface du lac.

Loch Cluanie Viewpoint
Les reflets dans le petit lac à Loch Cluanie

Point de vue iconique à Eilean Donan Castle

En longeant les lochs pour nous rendre vers l’île de Skye, nous sommes passées à côté du château de Eilean Donan. Sa silhouette, plantée sur une petite île à laquelle on accède par un pont en pierre, est iconique. Elle a été utilisée dans de très nombreux films et séries. Je l’avais découvert dans le premier film Highlander au milieu des années 1980 (avec Christophe Lambert et Sean Connery, soit un français qui joue un écossais tandis qu’un écossais joue un espagnol). Je crois que c’est ce film qui m’a donné envie de découvrir les paysages écossais d’ailleurs. Nous n’avons pas visité le château (qui semble-t-il ne présente pas d’intérêt majeur), mais nous avons traversé le petit pont pour en faire le tour. La marée était basse, et nous avons pu accéder aux petites plages pour de très beaux panoramas sur les 3 lochs environnants.

Eilean Donan Castle
la silhouette iconique de Eilean Donan Castle
Eilean Donan Castle
au pied du pont pour rejoindre l’île de Eilean Donan Castle

(*) Le parking à proximité de Eilean Donan Castle est payant. Le forfait est de 2 heures pour 3 £ (j’ai pour ma part eu beaucoup de chance car au moment où je descendais de voiture, un véhicule s’est arrêté à ma hauteur et le conducteur m’a donné son ticket sur lequel il restait encore 1h30 de stationnement).
L’accès à l’île est payant. Il y a des caisses et des distributeurs automatiques de tickets dans le petit visitor centre. On y trouve aussi un café qui permet de prendre une pâtisserie ou un repas léger avec vue sur le château.


Après Eilean Donan, nous avons traversé le Skye Bridge pour nous rendre sur l’île de Skye. Bien que faisant partie de la région des Highlands, nous y avons fait tellement de découvertes que je ferai un article dédié. Nous reprenons ce road trip dans les Highlands du mainland écossais à notre retour de l’île de Skye, direction Glencoe.


De l’île de Skye à la vallée de Glencoe

Faire la route sous la tempête Floris

Nous devions quitter l’île de Skye le lundi 4 août en empruntant un ferry à Armadale en fin de matinée. Mais la tempête Floris avait commencé à souffler assez fort dans la nuit et les prévisions n’allaient pas en s’améliorant. En faisant le check out à l’hôtel, la réceptionniste nous a averties que le pont était prévu pour fermer à midi (voire avant si les vents devenaient trop forts) et que les ferries étaient vraisemblablement annulés (nous en avons eu rapidement la confirmation par notre agence de voyages). Son conseil était donc de ne pas s’attarder sur l’île et de filer prendre le pont pour regagner au plus vite le mainland. Nous avons suivi ce conseil et rejoint le Skye Bridge que nous avons traversé. Nous avons ensuite cherché un endroit où faire une pause afin de faire le point sur le trajet à emprunter pour rejoindre la vallée de Glencoe où nous avions notre hôtel pour le soir.

auberge the Cluanie Inn sous la pluie
Pause café sous la pluie dans un café-pâtisserie au bord de la route en face de l’auberge Cluanie Inn

La route vers Glencoe nous a fait repasser le long du Loch Cluanie. Si les paysages étaient très calmes deux jours avant, cette fois, l’ambiance était complètement différente. Entre la pluie et le vent, tout prenait une dimension épique et dramatique. La lumière était tellement particulière que nous étions partagées entre l’envie de nous arrêter malgré les conditions météo et celles de continuer à avancer pour se mettre à l’abri le plus rapidement possible. Nous sommes restées raisonnables et avons choisi de continuer notre route. Partout autour de nous, des cascades dévalaient les pentes des montagnes, y compris là où nous n’en aurions pas deviné quelques jours avant.

Loch Cluanie sous la tempête
J’ai quand même marqué un arrêt pour prendre une photo quasiment à l’endroit où nous étions deux jours avant sur les rives du Loch Cluanie

Nous avons fini par rejoindre Fort Williams, où la mer se déchainait dans ce bras normalement très tranquille. Nous avons continué jusqu’au village de Glencoe où nous avons profité d’une accalmie pour faire un tour au bord de la rivière, transformée en torrent furieux. Un peu plus haut, le vent formait des vagues sur le loch Leven. Ce n’était pas vraiment un temps à flâner dehors ! Nous avons opté pour un déjeuner rapide au chaud à The Quarry, le visitor centre de Ballaculish. Là, beaucoup de randonneurs coincés par la tempête étudiaient leurs options dans une ambiance chaleureuse. Après une soupe réconfortante, nous avons repris la route vers Fort Williams (en revenant en arrière donc) pour trouver une activité en intérieur. Nous avions envie de visiter une distillerie de whisky mais nous n’avions pas réservé et tout était complet. Nous en avons profité pour nous rendre à la boutique de la Highland Soap Co. et y prendre un goûter avec vue sur Ben Nevis, le point culminant de Grande Bretagne.

un petit pont de pierre au dessus d'une rivière en crue
La rivière Coe était en crue avec la tempête Floris
Loch Leven sous la tempête
Sur le Loch Leven, le vent formait des vagues pendant la tempête Floris

Remonter la vallée de Glencoe

Après cela, nous avons décidé de rejoindre l’hôtel pour nous y installer tranquillement et passer la fin d’après-midi à l’abri. Après avoir un peu zigzagué entre les arbres tombés sur la route et passé un pont avec un bon vent transverse, nous avons commencé à remonter la vallée de Glencoe par la route A82. J’avais lu qu’en été cette route est très fréquentée et que les places de stationnement au niveau des belvédères sont parfois compliquées à trouver. Je vais être franche, la tempête Floris avait du décourager bon nombre de touristes ce jour-là. En montant, les arbres ont disparu du paysage, m’apportant une certaine sérénité de conduite. Les pluies diluviennes avaient fait gonfler tous les cours d’eau et les cascades coulaient partout sur les flancs des montagnes. Je crois qu’il est impossible de compter le nombre de fois où j’ai dit « c’est beau » ou une autre phrase similaire sur ce trajet !

point du vue des three sisters dans la vallée de Glencoe
Point de vue des Three Sisters dans la vallée de Glencoe

Malgré la pluie battante et le vent, nous nous sommes arrêtées aux différents belvédères que nous avons croisés. Le premier était celui des Three Sisters, les Trois Sœurs. Il y avait plein de places disponibles sur le parking. Le ciré était indispensable une fois sorti de la voiture. Mais le paysage était époustouflant. C’était comme si la tempête voulait nous montrer le côté le plus rude de l’Ecosse, nous faire admirer les montagnes sous leur côté le moins hospitalier tout en nous faisant tomber sous le charme de ces paysages grandioses.

des cascades dans les Highlands
The meeting of the three waters

En continuant notre route, c’est au Meeting of the Three Waters, la rencontre des trois rivières, que nous avons fait un arrêt. Là encore, nous n’avons eu aucune difficulté pour trouver une place sur le petit parking en bordure de route. Les cascades, gonflées par les pluies des dernières 24 heures, avaient un fort débit. Les embruns se mélangeaient à la pluie tandis que nous longions le bord de la cascade. Le spectacle était une nouvelle fois grandiose. Peu avant d’arriver à l’hôtel, nous nous sommes arrêtées face à la Wee White House, la petite maison blanche. A ce moment là, la pluie avait de nouveau forci et le courage nous a manqué pour emprunter le chemin jusqu’à la petite maison.

petite maison blanche au pied de la montagne dans les Highlands
The Wee White House

Se mettre à l’abri à Kingshouse

En arrivant à l’hôtel, nous ne pouvions qu’être impressionnées par son environnement naturel. Là, au milieu de nulle part, un ancien relais de poste a été transformé en hôtel chic d’une part et en refuge pour randonneurs d’autre part. Il faut dire que l’endroit est idéalement situé sur le West Highland Way, un chemin de grande randonnée dont il est une étape. Nous étions côté hôtel. De chaque chambre, on voit les montagnes autour. C’était finalement l’endroit idéal pour regarder la tempête se déchainer tout en restant à l’abri, ce que nous n’avons pas manqué de faire. Le soir, nous avons profité du restaurant et du bar, tous les deux panoramiques. Nous nous sommes de nouveau laissées tenter par un whisky à savourer dans les canapés accueillants face aux montagnes. Et si quelques jours plus tôt, nous avions imaginé un cosy mystery au bord du Loch Ness, ici, au milieu des Highlands, c’est un téléfilm de Noël dont nous écrivons le scénario.

N’ayant pas pu profiter des environs de l’hôtel le jour où nous sommes arrivées, c’est le matin avant le petit déjeuner que nous sommes allées marcher un peu autour. Dans la lumière du matin, juste après la tempête, les montagnes prenaient encore une autre dimension. Loin de l’ambiance apocalyptique de la veille, sous un ciel encore très sombre, la lumière se frayait un chemin. Sur le sentier, nous étions seules. Une excellente façon de débuter une journée !

Découvrir Glen Etive

Comme nous n’avions pas pu parcourir Glen Etive le jour où la tempête faisait rage, nous y sommes allées le matin avant de quitter les Highlands. La route se faufile à travers une vallée étroite, longeant la rivière Etive. Plusieurs cascades, bien visibles de la route, jalonnent le parcours. L’une d’elles est d’ailleurs célèbre pour avoir servi de décor à Skyfall, un opus de James Bond. Nous avons fait demi-tour après une douzaine de kilomètres afin de reprendre notre road trip à partir de Kingshouse en direction de Loch Lomond, d’autant plus que le ciel redevenait menaçant.


Highlands – Ecosse – août 2025

(*) Au cours de ce voyage, j’évoque à plusieurs reprises la consommation d’alcool (cidre, bière, whisky…). Il est important de noter que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et donc à consommer avec modération.

[Jura x Doubs] 2 sites jurassiens emblématiques à découvrir

Entre ma journée à Chaumont et ma journée dans la Dombes, je suis passée par le Jura. J’en ai profité pour découvrir deux sites emblématiques de l’arc jurassien. Depuis longtemps, je souhaitais visiter la saline royale d’Arc et Senans (située dans le département du Doubs) et le village abbaye de Baume les Messieurs. En regardant le trajet à parcourir, je m’étais aperçue que ça ne me ferait pas un gros détour et j’avais justement une journée de libre. Je suis partie tôt de Chaumont dans l’idée de visiter dès le matin la saline afin d’éviter le gros de la chaleur, puis je suis allée chercher un peu de fraîcheur vers Baume les Messieurs.

un village au fond d'une reculée dans le Jura
Dans le Jura, à la sortie du village de Baume les Messieurs

La Saline Royale à Arc et Senans

Une utopie sociale

Depuis mes cours de philosophie de terminale, je suis très intéressée par les utopies sociales et leurs mises en œuvre qui ont fleuri au fil du XIXe siècle pendant la période de forte industrialisation. Mais déjà avant le XIXe siècle, certains penseurs avaient posés les prémices de ces utopies sociales. Parmi eux, on trouve Claude-Nicolas Ledoux, l’architecte de la saline royale. A la fin du XVIIIe siècle, il a imaginé un lieu où travail et vie personnelle seraient mêlés. La construction de la saline entre 1774 et 1779 se fait dans l’immense forêt de Chaux sur un site où il n’y a préalablement rien. Il s’agit de construire d’immenses fours à proximité des sources de bois, pour permettre d’extraire le sel contenu dans les eaux saumurés extraites du site de Salins à une vingtaine de kilomètres et envoyées via un saumoduc.

Le bâtiment d'entrée de la saline royale d'Arc et Senans
Le bâtiment d’entrée de la saline royale d’Arc et Senans

Le projet de Claude-Nicolas Ledoux prévoit bien entendu les immenses bâtiments de travail. Leur architecture néoclassique s’impose dès le bâtiment d’accès avec son immense portique, sa fausse grotte et surtout ses motifs décoratifs représentants des sources desquelles coule le sel. Ce motif décoratif est d’ailleurs répété sur l’ensemble des bâtiments. Une fois le portail d’entrée passé, on prend toute l’ampleur du projet de Ledoux : un demi-cercle de 370 mètres de diamètre est entouré de l’ensemble des bâtiments. Au fond, face au visiteur qui entre, la maison du directeur domine le site avec ses impressionnantes colonnes doriques. Autour, on trouve à la fois les bâtiments de travail, des bâtiments communs et les logements des ouvriers.

Emprisonné lors de la Révolution, Ledoux continuera à élaborer son projet de cité idéale de Chaux. Le cercle serait alors complété avec des habitations dont chacune disposerait d’un petit jardin pour y faire pousser ses légumes. Cela aurait à la fois permis d’occuper les ouvriers en dehors de leur temps de travail (avec l’idée que s’ils sont en train de faire le potager, ils ne sont pas à la taverne) et de participer à les nourrir. Ce principe sera ultérieurement repris dans les cités industrielles, en particulier dans les corons du Nord de la France.

La complétion du cercle

En 2019, un projet a été lancé afin de fermer le cercle imaginé par Ledoux. Il ne s’agit plus de construire des logements mais de créer un espace vert. Aujourd’hui, ce Cercle Immense accueille une vingtaine de jardins imaginés par des paysagistes (un peu comme au château de Chaumont en bord de Loire), mais aussi une mare peuplée de grenouilles, un champ de céréales anciennes, quelques rangées de vignes et un potager dont la production est valorisée par le restaurant du site. De même tout autour des bâtiments, un cercle a été planté de différents jardins paysagers depuis longtemps. Il faisait très chaud le jour où j’y étais et j’ai particulièrement apprécié la fraîcheur du jardin de fougères.

Le site de Baume les Messieurs

Une abbaye devenue l’un des plus beaux villages de France

Après la visite de la saline royale d’Arc et Senans, je me suis enfoncée dans le Jura. J’ai pris la direction du village de Baume les Messieurs. En chemin, j’ai traversé de très beaux paysages, en particulier les vignobles du vin jaune autour d’Arbois. J’ai aussi vu pas mal de vaches dans les champs de cette région productrice du Comté. Je ne m’y suis toutefois pas attardée car je tenais à avoir le temps de profiter de Baume les Messieurs avant de redescendre dans l’Ain. Le village s’est développé autour d’une abbaye bénédictine, fille de l’abbaye bourguignonne de Cluny. Arrivée à l’heure du déjeuner, j’ai laissé ma voiture sur l’un des parkings extérieurs au village et j’ai traversé la petite rivière avant de trouver de quoi manger et un coin d’ombre.

façade maison de village avec une vigne grimpante
Sous le soleil dans le village de Baume les Messieurs

Le village est maintenant classé à la fois comme petite cité de caractère et comme l’un des plus beaux villages de France. Il faut dire qu’il ne manque pas de charme, bordé de vieilles maisons et dominé par l’abbaye Saint Pierre. L’église abbatiale est devenue église paroissiale, tandis que les anciens bâtiments conventuels abritent logements, salles d’expositions et boutiques de créateurs au fil des différentes cours.

Une petite randonnée pour aller voir la cascade

Situé au fond d’une reculée du massif du Jura, le village de Baume les Messieurs est aussi connu pour sa cascade de tuf et ses grottes (que je n’aurai pas le temps d’aller visiter cette fois). Du village à la cascade, il y a environ 2 kilomètres et demi. C’était l’occasion parfaite pour une petite randonnée (il est aussi possible de s’approcher du site en voiture). Il y a un chemin qui long le bas des falaises et la rivière en sous-bois à partir de la petite chapelle au lieu-dit la Roche. Il est aussi possible d’y aller en longeant la route. J’ai fait ce second choix car je n’avais que des sandales et aucune chaussure adaptée à la nature du chemin. Les paysages sont grandioses et m’ont rappelé ceux du Vercors (avec qui le Jura partage des caractéristiques géologiques).

une route bordée de végétation et qui passe au pied d'une falaise calcaire
Sur la route en direction de la cascade

Arrivée à la cascade et même si le débit était faible, il m’a été impossible de ne pas être impressionnée. La concrétion de tuf est immense. J’ai passé un long moment à l’admirer et à profiter de la fraicheur au bord de l’eau. J’ai aussi acheté un rafraichissement à la buvette située à proximité car je n’avais pas prévu ce qu’il fallait. Là, assise face à la cascade, j’ai juste contemplé l’œuvre de la nature. Puis, j’en ai fait le tour, ou du moins tout ce qu’il était possible d’en faire, avant de repartir en direction du village. J’ai juste pris le temps de retourner au bord de la rivière avant de reprendre la route, histoire de plonger mes pieds dans l’eau délicieusement froide.

cascade de tuf de Baume les Messieurs dans le Jura
J’ai trouvé que la cascade de tuf de Baume les Messieurs avait une tête de Yorkshire
vue sur le village de Baume les Messieurs dans le Jura
En revenant vers le village, il y avait de jolis points de vue sur l’abbaye
pont de pierre couvert de lierre au dessus d'une rivière
Le bonheur de mettre les pieds dans l’eau glacée au pied du petit pont après avoir marché par une chaude journée d’été est indescriptible


Arc et Senans – Doubs
Baume les Messieurs – Jura
Juillet 2025

A noter : ces deux visites éclairs sont uniquement un très bref aperçu d’une région qui a l’air vraiment magnifique. Tout au long de la journée, quand j’étais sur la route, j’ai aperçu des sites qui avaient l’air très beaux et intéressants à découvrir. Je n’avais pas le temps de m’y arrêter et j’ai donc fait le choix de rester sur mon programme initial. Ce programme avait été fait par rapport à deux lieux dont j’avais beaucoup entendu parler et que je souhaitais vraiment voir. Mais j’ai bien noté que cette région est superbe et mérite très certainement que j’y retourne.

[Drôme] où profiter de l’automne à côté de Valence ?

A chaque changement de saison, c’est un peu la même question : quels sont les meilleurs endroits autour de la maison pour en profiter ? Et je dois avouer que si j’aime découvrir de nouveaux lieux, j’ai une tendance certaine à retourner encore et encore me balader dans certains endroits que je connais pourtant par cœur ou presque. Ils ont en commun d’être vraiment proches de chez moi et de changer complètement d’allure au fil des saisons, et c’est encore plus net lors du passage à l’automne. Si vous me suivez depuis quelques temps, vous reconnaitrez forcément ces lieux, tous proches de Valence, et que j’affectionne particulièrement.

paysage vallonné et verdoyant
au pied du Vercors, au début de l’automne

Monter à la Tour de Barcelonne

La courte randonnée qui permet d’accéder au pied de la Tour de Barcelonne est devenue une des mes préférées autour de Valence. En effet, elle est à la fois assez courte pour je puisse la faire n’importe quand et assez longue pour avoir l’impression de mériter le paysage à l’arrivée. Je l’apprécie en toutes saisons mais j’ai réellement une préférence pour la faire en hiver ou à l’automne. Elle est alors souvent moins fréquentée qu’au printemps ou en été. Et je dois dire que j’aime beaucoup l’ambiance à l’arrivée quand le ciel est un peu couvert et l’ambiance légèrement mystérieuse.

paysage vallonné verdoyant avec une rangée d'arbres
J’aime particulièrement les ambiances automnales

C’est avec Mr 1er que nous avons décidé d’aller à la Tour de Barcelonne, un samedi après-midi. Le ciel était couvert et nous n’avions pas vraiment prêté attention au vent quand nous sommes partis. Celui-ci soufflait du sud dans la vallée du Rhône et nous en étions protégés une bonne partie de la montée. Arrivés sur la crête, par contre, nous ne pouvions pas le manquer. Il faisait bouger les frondaisons des arbres et nous décoiffait. Une fois au pied de la Tour, l’ambiance était fantastique. J’avais l’impression d’être dans une aventure d’heroic fantasy, quand les protagonistes arrivent au pied d’un château habité par un mage pas très sympathique.

tour médiévale carrée entourée d'arbres
La Tour ne se dévoile qu’au tout dernier moment, quand on sort de la forêt
tour médiévale carrée
Au pied de la Tour de Barcelonne
une personne traversant un pont de bois au pied d'une tour médiévale
En avançant vers le pied de la tour
une personne de dos, regardant le paysage dans une ambiance sombre
Faire face au paysage

Nous ne sommes pas restés très longtemps car le vent, très fort, ne donnait pas envie de prolonger le moment outre mesure. Mais nous avons quand même pris le temps d’admirer le paysage de tous les côtés, que ce soit la vue sur la plaine de Valence ou celle sur les piémonts du Vercors dominés par le sommet de la Raye. Ces montagnes sont devenues les miennes et je ne me lasse pas de les regarder !

paysage de petites montagnes
Les piémonts du Vercors, dominés par la Raye
paysage de petites montagnes
Au dessus des ruines de l’ancien château médiéval, les premières crêtes du Vercors
paysage de campagne vu d'en haut
La plaine de Valence se déploie entre champs et espaces boisés
paysage de petites montagnes avec de l'herbe séchée au premier plan
Un dernier coup d’œil à la Raye avant de redescendre.


Je vais assez souvent marcher du côté de la Tour de Barcelonne, par exemple en hiver ou au printemps. Je pars habituellement de Combovin. De là, il est aussi possible d’aller à la Chapelle Sainte Marguerite, qui est également facile d’accès pour un très joli panorama au sommet.
La randonnée pour monter à la tour de Barcelonne depuis le parking du cimetière de Combovin prend une grosse demi-heure en montée et un peu moins pour redescendre. Il est aisément possible de coupler avec la montée à la chapelle.


Admirer les couleurs de saison au Jardin des Sables

Au jardin des Sables aussi, j’aime aller en toutes saisons. J’y ai passé beaucoup de temps lors des différentes périodes de confinement en 2020/2021 car il était dans les distances autorisées. Depuis, j’y vais moins souvent mais je continue de m’y arrêter régulièrement. Les nombreux arbres changent de couleur tout au long de l’automne et le spectacle y est chaque fois différent. L’an dernier, j’y étais allée assez tard et j’avais eu le droit à un festival de couleurs éclatantes. Cette année, c’était encore un peu discret lors de mon passage. Mais la balade était néanmoins, comme chaque fois, très agréable.

olives mûres dans un olivier
Les olives sont presque mûres
feuilles d'arbre jaunes
Certains arbustes se sont parés d’un feuillage doré
petites pommes d'ornement
Les pommiers d’ornement sont en fruits
feuilles d'arbre en train de passer du vert au marron
Petit à petit, les feuilles des arbres changent de couleur
rayon de soleil sous les arbres
Profiter d’un rayon de soleil à travers les arbres


Si vous cherchez sur le blog, vous trouverez de nombreuses balades au Jardin des Sables, que ce soit en hiver, au printemps ou en été.
Il s’agit d’un jardin privé librement ouvert à la visite, situé route des sables à Montvendre. Il est indispensable de respecter le lieu et de ne pas y faire de jeux de ballons ni d’y pique-niquer.


Faire une pause zen au pied de la cascade du Rif

La cascade du Rif également fait partie de ces petites sorties de proximité que j’apprécie. Il m’est en effet possible d’y aller à la fin d’une journée de travail tout autant que le week-end. Ce que j’aime particulièrement quand je vais à la cascade, c’est le calme qu’il y règne. Je trouve l’endroit vraiment apaisant, et j’y passe de longs moments, juste à écouter le son de l’eau. Selon les moments, elle coule plus ou moins. Quand on y va juste après la pluie, son débit s’accélère, mais il ne faut pas tarder car il a vite fait de se régulariser. J’y suis passée cette fois quelques jours après les pluies et elle coulait doucement, en un rythme hypnotisant.

une personne marchant sur un chemin en forêt
L’approche de la cascade du Rif se fait via une courte promenade en sous-bois. L’endroit bruisse doucement du ruisseau voisin et du chant des oiseaux, à peine perturbé par le son des glands qui tombent des grands chênes.
Petite cascade de tuf
La cascade coule doucement, et le soleil joue avec l’eau
Petite cascade de tuf
Un filet d’eau tombe dans la mare au pied de la cascade


Lors de ma précédente visite à la cascade du Rif, les dernières pluies avaient été abondantes et très récentes. Le débit était donc nettement plus important.
Je l’ai également déjà vue complètement à sec en plein été, ou gelée en hiver.
Facile d’accès, elle est fléchée (il faut suivre les panneaux indiquant la grotte de la Dame) et le site a fait l’objet d’aménagements. Toutefois, quand il a plu, le sol est assez glissant et il faut se méfier.
Il est possible de prolonger un peu la balade en allant jusqu’à la Grotte de la Dame.


Barcelonne / Montvendre / La Baume Cornillane – Drôme – octobre 2024


Pour d’autres balades automnales dans les environs de Valence, je vous propose d’aller :

[Auvergne-Rhône-Alpes] 9 cascades à découvrir

J’ai depuis l’enfance une passion pour les cascades et autres chutes d’eau. La façon dont l’eau chute m’a toujours fascinée. Je me souviens que lorsque j’étais petite, un ami de mon père, meunier, mettait en route la chute d’eau de son moulin rien que pour me faire plaisir. Je me souviens de ma joie lorsque j’allais regarder ce qui s’approchait le plus pour moi d’une cascade au quotidien : la passe à poissons au niveau du pont du Couesnon. Je me souviens avoir aimé des balades aux cascades de Mortain, les plus impressionnantes dans cette région de France. Je me souviens aussi de ma fascination pour la cascade d’Enfer, au dessus de Luchon dans les Pyrénées, ma première cascade aux proportions gigantesques, ma première cascade de montagne. Depuis que je suis installée dans la Drôme, j’ai découvert plusieurs cascades en Rhône-Alpes. Après être passée en revoir une la semaine dernière, j’ai eu envie de faire un petit récapitulatif de mes découvertes.

Dans le Vercors

La cascade du Rif à La Baume Cornillane, la perle cachée

Si je commence par la cascade du Rif, ce n’est pas par hasard. En effet, cette petite cascade discrète, située sur les piémonts du Vercors face à la plaine de Valence est l’une des plus proches de chez moi. Je m’y rends donc régulièrement quelle que soit la saison. Après les fortes pluies d’il y a 15 jours, voyant les rivières gonflées d’eau autour de la maison, je me suis dit que la cascade devait couler à flots. J’y suis donc allée un dimanche après-midi entre deux averses. Le niveau d’eau dans le ruisseau du Rif alors que je le remontais en direction de la cascade m’a vite assurée que je ne m’étais pas trompée. D’ailleurs, très vite, le bruit de l’eau chutant s’est fait entendre.

Le long du ruisseau du Rif
En arrivant au pied de la cascade
La cascade du Rif est une cascade de Tuf

Avec autant d’eau, j’ai eu envie de faire des essais au ras de la mare ou en pause longue. J’ai beau savoir que le sol est très glissant à cet endroit quand il a plu, je n’ai pas pu résister à l’envie de descendre au pied de la cascade (et bien sûr, j’ai glissé dans la descente – aie le genou!).

Se laisser hypnotiser par les mouvements de l’eau
Se laisser hypnotiser par les mouvements de l’eau (bis)
Essais de pause longue (à main levée)

Cascade du Rif – La Baume Cornillane – Drôme – mars 2024


Si vous voulez voir la cascade du Rif à d’autres moments, je l’ai déjà photographiée entre autres :

La cascade de la Baume d’Hostun, la discrète

Bien que située à l’entrée du village, la cascade de la Baume d’Hostun est une discrète. On ne la voit pas quand on passe sur la route qui longe le pied des Monts du Matin, car elle est bien cachée par la végétation. Et pour peu que, comme moi, vous n’arriviez pas au village par la route au bord de laquelle elle se trouve, vous risquez fort de la manquer. Cela serait dommage car elle est très jolie. J’étais allée la voir en mai 2020, et je pense qu’après de fortes pluies comme nous avons connues ces dernières semaines, elle doit couler encore plus. En effet, tout un côté de cette cascade de tuf était à sec lors de mon passage.

La Baume d’Hostun – Drôme – mai 2020

(*) La cascade est au bord d’une des routes d’accès au village de la Baume d’Hostun. Il est possible de se stationner dans le village et de venir à pied jusqu’à la cascade.
EDIT du 23/08/2025 : la cascade de la Baume d’Hostun est située sur un terrain privé. Il ne faut donc pas s’en approcher.

La cascade de la Pissoire et la chute de la Druise, les stars des Gorges d’Omblèze

Situées à l’entrée des gorges d’Omblèze, la cascade de la Pissoire et la chute de la Druise sont deux cascades drômoises très connues. Pour les trouver, c’est très simple, la cascade de la Pissoire est en bord de route après le moulin de la Pipe en direction d’Omblèze. Quant à la chute de la Druise, bien que très bien indiquée, elle se mérite un peu plus. Il faut laisser son véhicule sur le parking un peu après le moulin de la Pipe en direction d’Ansage, puis descendre par un petit chemin escarpé jusqu’à la rivière qu’il faut ensuite un peu remonter pour arriver au pied de la chute d’eau.

Cela fait longtemps que je n’y suis pas allée. Et en cherchant de quoi illustrer cet article, je me rends compte que je n’ai aucune photo convenable de la chute de la Druise. Cela me fait une bonne raison pour y retourner !

Débit de printemps (mars 2018)
Débit de printemps en pause longue (mars 2018)
Débit de fin d’été (octobre 2016)

Cascade de la Pissoire – Omblèze – Drôme

(*) Le sentier d’accès à la chute de la Druise, situé sur une propriété privée, a été refait récemment après avoir été fermé suite à des accidents répétés. La descente, sans être difficile, nécessite d’être correctement chaussé et d’emporter de l’eau : le soleil a vite fait de chauffer la paroi de calcaire. Le chemin est souvent glissant en arrivant au bord de la rivière. C’est cependant faisable avec des enfants qui sont habitués à marcher dans la nature (la première fois que j’y suis allée, j’étais accompagnée des enfants qui avaient alors 10, 7 et 4 ans et cela s’est très bien passé en prenant le temps de faire attention). A titre d’information, l’aller-retour par le sentier fait 1.8 km pour un D-/D+ de 140 m.
ATTENTION : il ne faut pas marcher dans l’eau, ni déplacer les galets, car il s’agit d’une zone de frayère.

(*) La cascade de la Pissoire est située le long de la route en direction des gorges d’Omblèze : on ne peut pas la manquer !

La cascade blanche, le rideau d’eau

La cascade blanche, avec sa comparse la cascade verte, est également très connue. Située sur la rivière Vernaison, à Sainte Eulalie en Royans, la cascade blanche est très facile d’accès. J’y suis allée une seule fois, en fin d’été, un jour gris. Cela m’a permis de profiter de la cascade avec peu de monde car l’endroit est habituellement un lieu de baignade prisé.

Cascade blanche – Sainte Eulalie en Royans – Drôme – août 2020

(*) L’accès (piéton) à la cascade blanche se fait depuis un chemin dont le départ est sur la gauche à la sortie de Sainte Eulalie en direction des Goulets.


Il y a de nombreuses autres cascades dans le Vercors, plus ou moins connues ou grandioses. On en trouve par exemple plusieurs dans la reculée de Combe Laval, dans les gorges de la Bourne ou du côté de Villard de Lans ou Autrans. Je suis encore très loin de les avoir toutes croisées, que ce soit de près ou de loin.

Apercevoir la cascade de Frochet dans la végétation
Reculée de Combe Laval – Saint Laurent en Royans – Drôme – avril 2017

En Chartreuse

Le cirque de Saint Même, le festival de cascades

Nous changeons maintenant de massif pour celui de la Chartreuse. Ce massif étant plus éloigné de la maison que le Vercors, je n’y suis allée qu’une seule fois pour le moment. Mais au cours de ce séjour, je tenais absolument à aller voir le cirque de Saint Même. A cheval entre Isère et Savoie, il est en effet réputé pour ses cascades. Et la réalité est largement à la hauteur de la réputation, avec plusieurs cascades successives sur la rivière du Guiers dans un cadre splendide. La photogénie de ces cascades ne fait aucun doute.

Cascade de la Pisse du Guiers – la plus basse de toutes
La grande cascade – sans doute la plus photogénique
La Grande Cascade et le pont des resquilleurs – le point de vue incontournable

Cirque de Saint Même – Isère x Savoie – juillet 2020

(*) Le parking est obligatoire (et payant selon la saison) à l’entrée du cirque de Saint Même. L’accès aux cascades se fait via des circuits de randonnée bien balisés, mais nécessite de pas mal marcher. Il est recommandé d’être bien chaussé.

La cascade de la Pisserotte, la spectaculaire

C’est au cours du même séjour en Chartreuse que j’ai découvert la cascade de la Pisserotte. Son originalité tient au fait qu’elle chute librement depuis le haut de la montagne à travers un cirque de poudingue. La paysage est lunaire et rend l’ensemble encore plus spectaculaire.

Cascade de la Pisserotte – Saint Joseph de Rivière – Isère – juillet 2020

(*) Pour accéder au parking de la cascade, il faut entrer dans le hameau des Grollets entre Saint Joseph de Rivière et le col de la Placette, puis continuer tout droit sur la route jusqu’à l’entrée de la forêt où se situe le parking. On aperçoit la cascade depuis la route quand on vient du col de la Placette. Il faut compter 1 km pour un D+ de 135 m pour accéder à la cascade depuis le parking. Attention, les derniers mètres sont à parcourir à flanc de ruisseau.


Le massif de la Chartreuse possède de nombreuses autres cascades, mais n’y ayant fait qu’un séjour de 3 jours, il a fallu faire des choix…


En Haute Savoie

La cascade de l’Arpenaz, la plus facile à trouver

Visible depuis l’autoroute entre Cluses et Chamonix, impossible de louper la cascade de l’Arpenaz. C’est lors de mon séjour en vallée de l’Arve à l’automne dernier que je suis allée la voir de près. Très facile d’accès, son pied est situé dans un joli bois, à proximité d’une aire aménagée pour le pique-nique.

Cascade de l’Arpenaz – Sallanches – Haute-Savoie – octobre 2023

(*) L’accès est fléché depuis la sortie de l’autoroute à Sallanches.


Une seule cascade pour la Haute Savoie, j’ai bien conscience que c’est très peu par rapport à toutes celles qui s’y trouvent. Mais c’est un département que je connais encore assez peu, et que j’espère avoir l’occasion de découvrir un peu plus dans les prochains mois.


En Auvergne

La cascade de Saillant, la découverte par hsard

J’ai assez peu été voir de cascades en Auvergne, alors que la région n’en manque pas. Je me suis plusieurs fois arrêtée dans les environs du Mont-Dore en rentrant de Bretagne l’été quand les enfants étaient petits. Mais je n’ai jamais réussi à les motiver pour une randonnée pour aller voir des cascades, alors que je n’avais aucune difficulté à les entrainer vers un sommet ou autour d’un lac. De cette époque, je n’ai donc que la cascade de Saillant à mon actif. Et encore, c’est par hasard que nous nous y étions arrêtés. Nous cherchions un endroit pour pique-niquer après un passage à Saint Nectaire et avant de rejoindre Issoire. J’ai cherché à m’arrêter au bord de la rivière et il se trouve que la cascade était juste là.

Cascade de Saillant – Saint Nectaire – Puy-de-Dôme – août 2015

La cascade de Vaucoux, la féérique

La cascade de Vaucoux fait aussi partie de mes découvertes de l’année dernière. Je me suis retrouvée à passer une journée autour de Besse, alors que j’avais initialement prévu une journée autour de Saint Nectaire, et d’aller revoir la cascade de Saillant. Cachée au fond d’un vallon boisé, la cascade de Vaucoux se trouve dans un cadre féérique, entourée de végétation, et avec un petit pont de bois qui traverse la rivière au pied de la cascade. Cette balade reste un de mes coups de cœur de 2023.

Cascade de Vaucoux – Besse – Puy-de-Dôme – juin 2023


En rédigeant ce récapitulatif des cascades que j’ai eu l’occasion de découvrir dans la région, je me rends compte à quel point certains secteurs, pourtant proches de la maison sont peu ou pas du tout représentés. C’est ainsi le cas de l’Ardèche qui a pourtant de très belles cascades. Il va donc falloir que je trouve un moyen de remédier à cette lacune afin de vous montrer de jolies cascades ardéchoises à l’avenir.


Hors-région – Spécial amateurs de cascades :
En complément, pour les fans de cascades, je vous invite à jeter un œil à celles qui sont sur le blog tout en étant complètement en dehors du périmètre de cet article. C’est par exemple le cas des chutes du Niagara, des cascades dans le parc national de Mont Tremblant au Canada ou de Gooseberry Falls aux Etats-Unis.
(Et un jour, je prendrai le temps de numériser mes photos de Norvège où les cascades sont nombreuses)

[Drôme] douces journées d’automne

Il aura en mis du temps à colorer les paysages, cet automne ! Il a fallu attendre mi-novembre pour que les couleurs se mettent à éclater dans la plaine de Valence. Je n’ai pas souvenir que cela ait déjà été aussi tardif depuis une douzaine d’année que je vis ici. A l’époque de l’année où nous avons souvent eu les premières neiges, nous avons donc eu la flamboyance des feuilles en nuances de jaunes et d’oranges. Alors, après mes premières tentatives de balades automnales pas très concluantes, j’ai profité de douces journées ensoleillées pour faire le plein de couleurs.

Balade d’automne à la Baume Cornillane

Instant de calme à la cascade du Rif

C’est en milieu d’après-midi que je suis sortie ce samedi-là. Comme la nuit arrive de plus en plus tôt, il n’était pas question d’aller trop loin ni de m’embarquer dans un parcours trop long. Il avait beaucoup plus début novembre et j’ai donc eu envie de retourner voir la cascade du Rif, anticipant qu’elle devait couler (pour mémoire, j’y étais allée en plein été en 2022 et elle était à sec). J’ai donc emprunté le sentier qui y mène depuis la route, en longeant le ruisseau. Comme prévu, celui-ci coulait bien et je l’avais même entendu bien avant de l’apercevoir. Sur le chemin, les couleurs de l’automne étaient encore un peu timides compte tenu qu’un tiers du mois de novembre était déjà passé.

C’est parti pour aller voir la cascade !
Les couleurs d’automne commencent à être visibles

Je me suis méfiée le long du chemin, et encore plus à l’approche de la cascade, car le sol était glissant. J’avais d’ailleurs envisagé de poursuivre jusqu’à la grotte de la Dame, mais le terrain était bien trop périlleux pour cela. Arrivée face à la cascade du Rif, j’ai vu qu’une barrière avait été installée pour empêcher les visiteurs imprudents de glisser jusqu’à la mare. Les arbres au bord de l’eau avaient pris une jolie couleur. L’eau coulait le long de la paroi, ruisselant jusqu’au pied de la cascade. Je me suis laissée fasciner un long moment par le spectacle. Je n’étais d’ailleurs pas la seule et plusieurs autres promeneurs faisaient de même.

Au pied de la cascade du Rif
Pour une fois, je suis assez contente d’une de mes photos de cette cascade !
L’eau coule le long de la paroi créant des sculptures de tuf
Les pieds dans l’eau.. ou presque !

Lumières de fin de journée au château des Cornillans

Ensuite, et alors que je m’apprêtais à rentrer, j’ai noté que le ciel commençait à prendre une douce teinte de fin de journée. J’ai donc continué ma balade, en direction du château des Cornillans. Arrivée au pied de la crête, j’ai suivi le même chemin que lors de ma précédente promenade au centre de la Pangée (c’est un parcours que j’emprunte régulièrement et qui fait parfois travailler mon imagination). Il faisait bon cet après-midi là et il y avait pas mal de promeneurs autour du château. Il faut dire que ce site est facilement accessible et totalement adapté pour une balade en famille. Les couleurs dans le ciel ont doucement viré, tandis que derrière moi, la Raye montrait de belles couleurs de début d’automne. Le moment était suspendu dans une temporalité irréelle…

C’est cette lumière qui m’a incitée à aller jusqu’au centre de la Pangée
L’horizon se pare d’orangé derrière les ruines du château
Magie des fins de journées
Se hâter sur le chemin avant que les couleurs ne disparaissent
La Raye aux couleurs de l’automne
Fin de journée dans les ruines du château des Cornillans

La Baume Cornillane – Drôme

Le plein de couleurs à Montvendre

Sous le soleil au jardin zen

La semaine suivante, le scenario a commencé un peu de la même façon. Nous étions samedi. C’était déjà le milieu de l’après-midi. La nuit arrive vite. Mais, le soleil resplendissait et enfin, les couleurs d’automne flamboyaient (nous avions passé la mi-novembre.. il était temps !). Il me fallait donc une idée de balade à proximité mais avec des arbres pour profiter des couleurs. J’ai d’abord pensé au Jardin des Sables à Montvendre (un lieu que j’apprécie en toutes saisons : printemps, été, automne, hiver.. et que j’ai en particulier énormément fréquenté quand nous avions des restrictions de circulation au printemps 2021). Puis, une fois sur la route, je me suis souvenue du jardin zen de Montvendre. Cela faisait très longtemps que je n’y étais pas allée alors que je m’y rendais régulièrement quand j’habitais dans la campagne de Montvendre. Il faut dire qu’à l’époque, je pouvais y aller à pied depuis la maison.

Le jardin zen de Montvendre est une reproduction de celui de Ryoân-ji à Kyoto tel qu’il était en 1500. Réalisé avec des pierres locales, il est un espace de méditation et une invitation au calme. Tout autour, un petit parc permet de se laisser aller à une séance de pleine conscience.. ou simplement à profiter de la diversité des végétaux. A cette saison, les feuillages sont éclatants de couleur. J’ai eu un coup de cœur pour celui des cerisiers à la belle couleur orange. Au fond du parc, un petit troupeau de moutons apportait une touche bucolique en paissant paisiblement sous un vieux chêne.

A l’entrée du jardin, ce kaki dans un rayon de soleil m’a attiré l’œil !
Feuille de cerisier et joubardes
Jaune éclatant
Orangé délicat
Les moutons sous le vieux chêne

(*) Le jardin zen de Montvendre est situé 1505 Route de Combe Léorat. Il y a un parking et quelques tables de pique-nique sur place. L’accès à ce jardin privé est fléché depuis le centre du village. L’accès est libre de 10.00 à la tombée de la nuit. Des fiches explicatives sont disponibles à l’entrée des lieux.

Explosion colorée au jardin des Sables

En sortant du jardin zen, j’avais encore du temps avec la tombée de la nuit. Or, le jardin des Sables se trouvait être quasiment sur ma route de retour. J’ai donc décidé de faire le petit crochet pour m’y rendre. Il y avait déjà plusieurs véhicules stationnés le long de la route à proximité du jardin, mais j’ai pu trouver une place. Dès l’arrivée, j’ai su que j’avais eu une bonne idée car les couleurs étaient exceptionnelles. Tous les arbres et arbustes avaient revêtu leur parure automnale. C’est une explosion de jaune, de rouge, d’orange. Au sol, les feuilles mortes formaient un tapis crépitant doucement sous mes pas. Tous les ingrédients étaient réunis pour une véritable expérience de la beauté naturelle de l’automne !

Les arbres avaient pris de belles couleurs mordorées
Les jolies couleurs des érables du Japon
Les jolies couleurs des érables du Japon (bis)
Jouer avec la transparence des feuilles et le soleil déclinant
Comme un bateau échoué…
Les jolies couleurs des érables du Japon (ter)
Tapis de feuilles mortes
(Les végétaux sont soigneusement répertoriés au jardin des Sables, mais j’oublie de façon assez systématique de noter les noms de ceux que je ne connais pas !)
Fin d’une belle journée d’automne

(*) Le jardin des Sables est un jardin privé en libre accès, situé route des Sables à Montvendre. Il n’y a pas de restriction horaire pour s’y promener.  Il convient toutefois de respecter le travail des jardiniers pour la création et l’entretien de ce havre de paix. Aussi, le pique-nique y est interdit, ainsi que les jeux de ballon.

Montvendre – Drôme


Novembre 2023


A noter : dans mon précédent billet automnal autour de Valence, j’avais noté que je n’en ferais pas d’autre cette année. J’avoue que je ne pensais pas que nous aurions de si jolies couleurs en dépit de leur arrivée tardive et des fortes pluies qui sont tombées. Comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et compte tenu de mes balades, j’ai quand même fait un nouvel article autour de l’automne…

[Haute-Savoie] que faire au pays du Mont Blanc, même s’il pleut ?

Durant les dernières vacances scolaires, je suis partie 3 jours au pays du Mont Blanc. En effet, depuis le mois de mars, Mr 2e s’est installé à Sallanches et je n’avais pas encore eu le temps ni l’occasion d’y aller. Ce n’était pas la première fois que je venais dans la région puisque tout juste 10 ans auparavant, nous avions passé quelques jours à Chamonix. Ces deux séjours au pied du Mont Blanc ont en commun de s’être passé sous la pluie après une première (demie) journée plus agréable. S’il y a 10 ans, les enfants étant petits, nous avions surtout profité du cinéma et de la piscine de la résidence où nous logions, cette fois, nous avons réussi à faire pas mal de balades malgré les averses. Prenez votre parapluie et suivez nous !

On a (presque) réussi à voir le Mont Blanc….

Aller voir la cascade de l’Arpenaz

Cette cascade, je l’ai repérée en arrivant sur Sallanches par l’autoroute A40. Sur la gauche, il était difficile de la louper. Alors, nous avons profité qu’il fasse beau pour un petit crochet. En effet, elle est extrêmement facile d’accès. Déjà, elle est très bien fléchée depuis la sortie de l’autoroute. Ensuite, un petit parking permet de se stationner à quelques centaines de mètres seulement du pied de la cascade. Là, s’il fait (vraiment) beau, il est possible de pique-niquer sur les quelques tables à disposition. Et l’on peut par un petit sentier sans difficulté s’approcher de la rivière puis de la cascade en quelques minutes.

La cascade de l’Apernaz vue depuis le parking
vue sur les montagnes
L’automne arrive doucement le long de la rivière

(*) L’accès à la cascade de l’Arpenaz se fait depuis l’entrée de Sallanches et est fléchée à la sortie de l’A40

S’émerveiller à la Mer de Glace et au Montenvers

Comme notre première (demie) journée sur place était annoncée comme la plus belle niveau météo, nous avons filé sur Chamonix après le bref arrêt à la cascade de l’Arpenaz. Nous souhaitions en effet aller voir la Mer de Glace. Nous avons donc pris nos billets à la gare du Montenvers et attendu le train suivant. Ce petit train à crémaillère nous a monté jusqu’au Montenvers, à 1913 mètres d’altitude, en une vingtaine de minutes à flanc de montagne. Le paysage depuis le petit train est impressionnant et l’on s’élève progressivement au dessus de la vallée de Chamonix jusqu’à arriver face aux Drus. En sortant de la gare, notre premier constat a été que la Mer de Glace nous a semblé bien lointaine. Si on voit très nettement la vallée morainique et le niveau que le glacier pouvait attendre, on ne voit plus vraiment la Mer de Glace au pied du Montenvers.

La gare de Chamonix sur le chemin de fer du Montenvers
Vue sur la vallée de Chamonix
Face aux Drus
Apercevoir le glacier

En cette fin octobre, de nombreux travaux avaient lieu au Montenvers afin de prolonger un peu la voie ferrée et de construire un nouveau téléphérique permettant aux visiteurs de s’approcher à nouveau du glacier sans trop de difficultés. En conséquence, le téléphérique existant était à l’arrêt et nous n’avons pas pu descendre vers le glacier (il est possible de le faire à pied mais nous n’étions pas équipés en conséquence et n’en avions pas le temps avant le dernier train de retour). Aussi, nous avons choisi de nous éloigner de la foule très présente sur la terrasse panoramique en faisant une balade sur l’autre versant de la montagne. Passant derrière l’hôtel du Montenvers, nous avons pris la direction du Plan de l’Aiguille. Nous savions que nous n’aurions pas le temps d’aller jusqu’au bout mais nous avons bien profité d’une jolie balade dans la montagne parée de ses couleurs automnales.

Le chemin, bien visible, s’élève à flanc de montagne entre les mélèzes
On s’élève assez rapidement. Preuve en est, le Grand Hôtel du Montenvers qui parait tout petit.
Mélèzes d’automne au pied des Drus
Quelques traces de neige rappellent que l’hiver approche
Couleurs d’automne
Mythiques Drus

Nous avons donc fait demi-tour au bout d’une petite heure à profiter des paysages grandioses et des couleurs vibrantes de l’automne. En effet, avant de redescendre, j’avais très envie de prendre une boisson chaude au bar du refuge du Montenvers. Nous nous y sommes installés dans un coin cosy, auprès d’une grande cheminée (hélas, pas encore en fonctionnement), et avons savouré une pause méritée. Puis, nous avons pris l’un des derniers trains redescendant dans la vallée, profitant une nouvelle fois de la vue.

profiter d’un moment au calme
pause dans un refuge grand luxe
Juste avant de repartir, nous avons bénéficié d’un rayon de soleil sur les Drus

(*) Le train du Montenvers a sa propre gare, située derrière la gare SNCF et accessible via une passerelle au dessus de la voie ferrée. Les horaires et tarifs sont disponibles sur le site internet de Mont Blanc Natural Resort qui gère les remontées mécaniques sur Chamonix. Il est possible de prendre ses billets l’avance via internet. Comme nous n’étions pas sûr du jour où nous irions, nous avons acheté nos billets en arrivant sur place. A cette période de l’année, nous n’avons pas eu à attendre.
Il est possible de dormir au refuge du Montenvers, d’y déjeuner ou juste d’y prendre une boisson. En été, une terrasse fait face aux Drus, tout comme la véranda. L’intérieur de cet établissement historique a le charme de la montagne d’antan.

Découvrir l’église baroque de Notre Dame de la Gorge

Nous abordons maintenant les jours de pluie. Notre deuxième jour en particulier a été marqué par des trombes d’eau. Nous avons donc privilégié des balades courtes et ne présentant pas de chemin technique ou périlleux. Nous avons commencé la matinée par aller découvrir la charmante église baroque de Notre Dame de la Gorge. Au dessus des Contamines, dans une combe au bout du monde, on trouve en effet une superbe église. Découvrir cette splendeur au cœur de la montagne est assez surprenant. Un parking permet de se garer à quelques centaines de mètres (l’accès en voiture au pied de l’église est réglementé). Nous les avons parcouru très rapidement, en une vaine tentative de ne pas être trop mouillés. L’intérieur de l’église mérite de s’y attarder avec ses décors travaillés. Si le temps avait été plus clément, nous aurions sans doute profité d’une belle balade au fond de la gorge…

La pluie nous fait hâter le pas sur la route d’accès, bordée d’un chemin de croix
Eglise baroque au cœur des montagnes
L’extérieur de Notre Dame de la Gorge
L’intérieur de Notre Dame de la Gorge

(*) Pour accéder à Notre Dame de la Gorge, il faut monter jusqu’aux Contamines, puis suivre les panneaux.

Se laisse hypnotiser au lac vert

Après être redescendus de Notre Dame de la Gorge en passant par les Contamines et Saint Gervais, nous avons changé de côté de la vallée pour monter au dessus de Passy en direction du plateau d’Assy et du lac vert. Je dois bien avouer que la montée vers le lac m’a fait douter de notre capacité à profiter du lieu une fois arrivés. En effet, toute l’ascension s’est faite non seulement sous la pluie mais au cœur des nuages. Un fort brouillard nous empêchait de distinguer quoi que ce soit autour de nous. Mais, en arrivant sur le plateau d’Assy, et la station de Plaine-Joux, nous avons une bonne surprise : le ciel est (relativement) dégagé et nous ne sommes plus dans le brouillard. Nous descendons jusqu’au lac vert où nous bénéficions d’une ambiance absolument magique, entre les couleurs d’automne des hêtres et des mélèzes, la belle couleur du lac et les gouttes de pluie qui font des cercles à la surface de l’eau, tandis que les nuages s’accrochent sur les pentes.

La magie du lac vert un jour de pluie en automne

(*) Le lac vert est situé sur la commune de Passy, et l’accès, bien fléché depuis la vallée, se fait via la station de Plaine-Joux.
Le lac doit sa couleur à la présence de cyanobactéries. Il constitue un milieu naturel fragile et il est absolument interdit de s’y baigner afin de le préserver. Un chemin permet de faire le tour du lac afin de profiter, par beau temps, de la pureté de l’eau qui permet de voir les arbres et végétaux qui y sont immergés.

Prendre le Mont Blanc Express

Afin de bénéficier de jolis paysages et d’une expérience de voyage, tout en restant au sec, nous avons pris le Mont Blanc Express entre la gare de Saint Gervais les Bains-Le Fayet et celle de Chamonix (nous aurions bien poussé l’expérience jusqu’en Suisse mais la suite du trajet était desservie uniquement par car ce jour-là en raison de travaux). Au fil du parcours dans la vallée, nous avons pu profiter des fenêtres panoramiques de ce train particulier. La ligne a en effet été construite au début du XXe siècle et est l’un des lignes de train les plus pentues de France sans crémaillère ou câble. C’est un véritable voyage qui nous emmène dans les paysages automnaux, au fil des petites gares et haltes, parfois desservies uniquement à la demande.

Les rames du Mont Blanc Express sont rouges
Vue panoramique au cours du voyage

(*) Côté français, le Mont Blanc Express est un TER géré par la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Se balader à Chamonix

Une fois à Chamonix, nous disposions de presque 3 heures avant de prendre notre train de retour à Saint Gervais les Bains. Nous avons donc sorti nos parapluies, direction le centre ville de Chamonix, à quelques minutes à pied de la gare. Là, nous avons fait les boutiques, essentiellement de sport, ainsi qu’un arrêt à la librairie où j’en ai profité pour acheter Premier de Cordée de Frison-Roche. J’avais en effet lu ce roman il y a bien longtemps et mon précédent séjour chamoniard m’avait donné envie de le relire, mais je n’en avais pas pris le temps. Compte tenu de la météo, nous savions que nous passerions une fin d’après-midi à l’abri dans notre chambre d’hôte et je n’avais pas pensé à emporter un livre. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié cette relecture, forcément différente maintenant que je sais situer les lieux dont il est question.

La gare, sous les aiguilles de Chamonix
L’église de Chamonix et son clocher à bulbe

Comme aucune accalmie ne se profilait, nous avons pris le temps d’une longue pause goûter. Nous avons opté pour un établissement emblématique de Chamonix : l’ancien bar de la terrasse, récemment rénové et renommé « Rose du Pont ». Avec sa façade Art Nouveau toute rose située le long de l’Arve, il est difficile de le manquer. Lors de notre arrivée, une serveuse nous a conseillé de nous installer à l’étage, plus cosy avec ses canapés. Nous avons choisi une table dans une petite alcôve surplombant la rivière (et d’où la vue par beau temps sur les montagnes et en particulier le Mont Blanc doit être magnifique). Et nous avons passé presque une heure à discuter, tout en savourant notre goûter, avant de repartir à la gare.

Impossible de ne pas remarquer cette façade Art Nouveau
La décoration à l’étage est très cosy, entre Art Nouveau et Art Déco
Gros coup de cœur pour ce jus d’orange chaud avec miel et cannelle

(*) Rose du Pont, 43 place Balmat, Chamonix

Faire une dernière tentative pour voir le Mont Blanc

Lors de ce séjour, nous n’aurons pas vu le Mont Blanc alors que nous aurons constamment été à ses pieds. Avant de reprendre la route du retour, nous avons fait un arrêt dans le village de Combloux, entre deux averses. Notre tentative de voir le Mont Blanc sera partiellement infructueuse puisque seul son pied sera visible, le sommet étant toujours dans les nuages. Nous avons cependant fait une jolie promenade dans les petites rues du village, avec ses chalets plein de charme.

Au pied des montagnes, le village de Combloux
Le charme d’un vieux chalet à Combloux
C’est de Combloux que nous aurons la meilleure vue du séjour sur le Mont Blanc…

Nous avons encore fait un arrêt avant de prendre la route des gorges d’Arly pour descendre sur Albertville afin de faire un tour dans Megève. La station chic du Val d’Arly était en mode « intersaison », et pas mal de travaux étaient en cours dans le centre du village. Comme la pluie a fait son retour, nous ne nous sommes arrêtés que le temps de prendre un café dans un des rares établissements ouverts à cette période de l’année.

La place centrale de Megève
L’office de tourisme et le mignon petit pont de pierre sur la rivière à Megève


Dormir au pays du Mont Blanc

Lors de ce séjour, nous avons dormi dans une chambre d’hôtes à Saint Gervais les Bains. Le chalet l’Aiglon est très accueillant, avec une déco montagne bien présente, ajoutant un certain charme. Le propriétaire a su être très accueillant et de bon conseil. Nous avons en particulier dégusté sur ses conseils une fondue savoyarde et une raclette au restaurant l’Edelweiss dans Saint Gervais (oui, nous y sommes allés les deux soirs, tellement nous avions été enchantés). Nous avons très bien dormi dans des chambres très cosy. Et nous avons beaucoup aimé le système de commande pour les viennoiseries et le pain du petit déjeuner afin de limiter le gaspillage tout en disposant d’un large choix.

La salle commune qui sert d’accueil
La déco montagne dans les chambres

(*) Les deux nuitées m’ont été offertes par Auvergne Rhône Alpes Tourisme et les Gites de France de la région AURA en tant qu’éclaireuse pour Partir-Ici.fr, la plateforme de la région pour un tourisme durable et de proximité. Ces deux nuitées constituent donc une collaboration commerciale. J’ai cependant choisi le lieu et l’établissement où je me suis rendue.
Le reste de mon séjour est un choix complètement personnel pour lequel j’ai payé l’ensemble des activités mentionnées.


Au pays du Mont Blanc :
Chamonix, Saint Gervais, Sallanches, Passy, Les Contamines, Combloux, Megève
Haute Savoie – octobre 2023

[Canada] Québec, de Montebello aux Laurentides

Après la balade en bateau dans les 1000 îles, nous avons repris la route pour revenir dans la province de Québec. Nous avons traversé rapidement Ottawa pour longer la rivière des Outaouais jusqu’à Montebello. Là, deux expériences fabuleuses nous attendaient : une nuit dans un hôtel iconique et une journée au milieu de la faune. Puis, sur le chemin du retour à Montréal, nous avons fait un arrêt dans le parc naturel de Mont Tremblant et dans les Laurentides.

Cascade de la rivière du Diable – Parc national du Mont Tremblant

Dormir au château Montebello

C’est en fin d’après-midi que nous sommes arrivés à Montebello, et plus exactement au Fairmont Château Montebello. Cet hôtel me faisait rêver depuis un bon moment, et je ne voulais pas laisser passer l’occasion d’y séjourner (au point de modifier un peu notre circuit de road-trip pour pouvoir y passer une nuit !). Imaginez un immense chalet en rondins de bois, situé le long d’une rivière, en plein cœur de la forêt. L’hôtel a été construit au début des années 1930 et propose un peu plus de 200 chambres. Autour de l’hôtel, de nombreuses activités sont proposées. Pour notre part, nous opterons pour une promenade à la tombée du jour le long de la rivière et un passage par l’espace feu de camp.

Fin de journée au bord de la rivière des Outaouais
L’entrée de l’hôtel à la nuit tombée

Mais, c’est surtout dans le lobby que nous avons passé la soirée. Il est organisé autour d’une cheminée monumentale à 6 faces située au centre de l’hôtel. Là, des fauteuils et canapés disposés en petits salons permettent de s’installer dans une ambiance aux lumières tamisées très cosy et très chic. Nous avons profité de la belle carte du bar pour commander un cocktail et des planches, et nous avons savouré notre soirée dans ce lieu féérique !

Autour de la cheminée du lobby
Old Fashionned face à la cheminée (à consommer avec modération)

Je n’ai pas regretté un seul instant d’avoir séjourné au Château Montebello. C’était clairement une petite folie, mais c’était aussi réellement magique. Cela doit être encore plus fabuleux dans la période de Noël, quand la cheminée est allumée et que les décors de fête sont sortis…

Retomber en enfance au parc Oméga

Le lendemain matin, après un copieux petit déjeuner sur la terrasse du restaurant au Château Montebello, nous sommes partis pour le Parc Oméga. C’est un parc animalier qui ne présente que des espèces vivant au Canada. On y circule en voiture le long d’une piste d’une douzaine de kilomètres, passant au milieu des enclos. En dehors de l’enclos des loups (où toutes les fenêtres doivent bien être fermées), il est possible d’ouvrir les vitres de la voiture pour mieux voir les animaux. Mais surtout, on peut nourrir les cervidés avec des carottes. Pas de souci si vous n’avez pas pu en acheter avant de venir, les boutiques du parc vendent des sachets d’1 kg (un peu plus cher qu’au supermarché mais pas excessivement cher non plus). Nous avons donc commencé par nous arrêter à la maison d’accueil du parc afin d’acheter 2 kg de carottes (que nous complèterons d’un kg supplémentaire au village du parc).

Cerf de Virginie

Comme nous avions dormi à moins de 5 km du parc Oméga, nous y étions quasiment à l’ouverture le matin. Le premier avantage était qu’il y avait encore peu de monde dans le parc (nous y étions un samedi sur un week-end où le lundi était férié pour les canadiens). Mais ce qui nous importait encore plus était qu’en y allant tôt le matin, il ne faisait pas encore très chaud donc les animaux ne cherchaient pas à faire la sieste à l’ombre et on a pu les voir sans aucune difficulté. Si nous avons pu observer des ours, des loups (y compris des louveteaux) ou encore des renards, ce sont les cervidés qui sont les plus nombreux, et les moins farouches. En effet, ils ont bien compris que les automobilistes et leurs passagers pouvaient leur donner des carottes. On avait même l’impression que certains se mettaient volontairement en travers de la piste afin de forcer l’arrêt de la voiture puis de venir voir aux fenêtres qui avait une carotte à lui donner. Est-ce-que nous nous sommes amusés comme des enfants à nourrir les cervidés ? Oui, totalement. Est-ce-que nous avons distribué 3 kg de carottes ? Oui, tout à fait.

Bonjour, c’est pour avoir une carotte !
Oui, c’est bien moi en train de donner une carotte à un cerf (Crédit photo : Mr 1er)

En fin de matinée, nous sommes arrivés au village du parc. Nous avons laissé la voiture sur le parking (où nous avons pu approcher une biche) et pris le sentier qui mène à la petite ferme pédagogique. Après avoir observé les grenouilles dans la mare, nous sommes allées à la rencontre des vaches, chevaux, ânes, chèvres et des animaux de la basse-cour. La ferme est installée dans une vraie ferme historique. On peut aussi visiter l’intérieur de la maison, qui fait un peu penser à celle des Ingalls dans La Petite Maison dans la Prairie. Histoire de continuer à retomber en enfance, nous avons fait le trajet de retour dans la carriole tirée par un tracteur. De retour au village, il était l’heure de manger et il y avait nettement plus de visiteurs que lorsque nous étions arrivés 1h30 auparavant. Après avoir mangé, nous avons repris la piste pour finir le tour du parc (et distribuer nos dernières carottes).

L’entrée de la ferme
Coucou les vaches !
Nous avons vu des oies bernaches un peu partout lors de notre voyage au Canada : ronds-points, parcs, espaces verts…

Le parc Oméga vaut vraiment de s’y arrêter. Il faut compter une bonne demie-journée pour en faire le tour. Il est indispensable de se munir de carottes pour profiter de l’expérience. En été, arriver tôt le matin permet à la fois d’éviter le pic de foule et de mieux voir les animaux.

(*) Il est conseillé de prendre ses billets à l’avance. Cela peut se faire en ligne. Nous avions réservé nos places au Parc Oméga via notre agence de voyage. Nous n’avons pas attendu à l’entrée du parc en y étant juste après l’ouverture matinale.

Se reposer au bord de la rivière de la Petite Nation

Après avoir passé une bonne partie de la journée au Parc Oméga, nous avons repris la route en direction du lac Simon et de la rivière de la Petite Nation. Nous ne nous sommes pas arrêtés au complexe touristique du lac Simon car en ce samedi après-midi ensoleillé, il y avait beaucoup de monde. Nous avons fait le tour du lac, profitant de jolis points de vue depuis la route et traversant un petit pont de bois. En arrivant à côté de Duhamel, nous avons fait une pause à la halte routière. Là, quelques tables de pique-nique nous ont permis de nous installer pour prendre un goûter avant de descendre au bord de la rivière de la Petite Nation. Nous nous sommes assis un moment sur les rochers à côté de la chute d’eau, puis nous sommes allés tremper nos pieds dans les eaux plus calmes en aval. Nous avons d’ailleurs vu de nombreux utilisateurs de kayak et de paddle venir mettre à l’eau à cet endroit. Puis, nous sommes allés assez tôt nous installer pour la nuit à Saint André Avellin où nous avions réservé une chambre dans une maison victorienne (j’avais attrapé un gros rhume qui m’a mise complètement KO et j’avais nettement besoin d’une sieste).

Halte routière de Duhamel, QC – au bord de la rivière de la Petite Nation

S’émerveiller au parc du Mont Tremblant

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons pris la route pour Mont Tremblant. Nous avons fait quelques courses au village en prévision du pique-nique du midi, puis nous sommes partis dans le parc national du Mont Tremblant. Nous avons commencé par un passage au centre de découverte pour récupérer le plan du parc et la liste des sentiers de randonnée. En arrivant sur le parking, nous avons eu la jolie surprise d’apercevoir une biche (cerf de Virginie) dans le sous-bois voisin. Nous avons décidé de pique-niquer à proximité du centre de découvertes tout en étudiant la liste des randonnées afin de décider celles que nous ferions. Nous avons ainsi avisé plusieurs petites randonnées conduisant à de jolis points de vue (encore un peu malade, je n’avais pas le courage de me lancer dans une boucle plus importante, même si certaines étaient tentantes). Notre première balade a donc été pour aller voir les Chutes Croches, sur la rivière de la Diable. C’était une petit mise en jambes d’un peu moins d’1 km, mais déjà la magie de la nature québecoise a opéré !

En traversant la rivière – parc national du Mont Tremblant
Les Chutes Croches – parc national du Mont Tremblant

Nous avons ensuite remonté la rivière par la route principale n°1 afin de gagner le parking de la chute du Diable. De là, un sentier permet de faire un aller/retour de 1.6 km jusqu’à la cascade. Depuis le sentier, nous avons profité de plusieurs points de vue sur la rivière. C’est également là que nous avons la grande chance d’observer un vison noir en train de chasser une famille d’anatidés. Nous regardions les volatiles qui se laissaient porter sur l’eau quand Melle 3e a remarqué un mouvement furtif sur la berge qui nous faisait face. Au début, nous avons pensé avoir affaire à une loutre mais dès qu’il a été moins dans l’ombre, la forme du museau ne coïncidait pas et, utilisant nos connaissances récemment acquises au Musée de la Nature du Canada, nous avons identifié un vison. Il s’est glissé dans l’eau et a pourchassé les jeunes oiseaux qui ont réussi à se mettre à l’abri. Nous avons alors vu le vison plonger et nager sous l’eau. C’était un moment bref, mais vraiment intense.

Le long de la rivière de la Diable – Parc national du Mont Tremblant

Nous avons ensuite continué notre chemin jusqu’au belvédère faisant face à la grande cascade et sommes restés un moment à profiter du spectacle. En revenant vers le parking, ce sont deux jeunes écureuils que nous avons pu observer un long moment tandis qu’ils couraient l’un après l’autre dans les arbres bordant le sentier.

Cascade du Diable – parc national de Mont Tremblant
Au bord du chemin – parc national du Mont Tremblant

Nous avions envisagé de faire une autre randonnée mais nous étions dimanche après-midi, il faisait beau et tous les parkings de départ des chemins que nous avions repérés étaient complets. Aussi, nous nous sommes contentés d’un moment au calme au bord de la rivière, en aval du lac Monroe, avant de revenir vers le village de Mont Tremblant.

Parc national du Mont Tremblant

Nous avons vraiment apprécié notre passage dans la parc national du Mont Tremblant, tant pour les paysages que pour l’observation de la faune. Les nombreux sentiers sont tous très bien aménagés et indiqués. De plus, sur plusieurs parkings, on peut trouver des toilettes. Randonner dans le parc a été un vrai bonheur.

(*) L’accès aux parcs nationaux du Québec est payant. On peut prendre ses places en arrivant sur place. Mais, il est conseillé de réserver ses places à l’avance, via le site internet de la Sépaq qui s’occupe de la gestion des parcs. En effet, le nombre de visiteurs quotidiens est limité pour chaque parc. Suite à l’avertissement que nous avions eu à l’entrée du parc provincial de Sandbanks en Ontario, nous avons anticipé pour le parc du Mont Tremblant.

Passer le temps à la station de Mont Tremblant

Après notre journée de randonnée, nous avions réservé une nuit dans un hôtel à proximité du parc du Mont Tremblant. Hélas, quand nous sommes arrivés, notre chambre n’était pas prête. Nous avons donc pris la navette de l’hôtel pour nous rendre à la station de ski de Mont Tremblant (une des rates stations de ski alpin du Québec). La station en elle-même est plutôt mignonne, très colorée, piétonne, avec des pelouses taillées au millimètre. Il y avait énormément de monde (week-end oblige). Nous n’avions pas vraiment regardé ce que nous pouvions y faire (il semblerait qu’il y ait de jolies balades à faire, en prenant la télécabine) et nous étions fatigués, aussi nous sommes restés dans le village-station. Nous avons un temps envisagé d’y diner avant de retourner à l’hôtel, mais les prix pratiqués nous en ont dissuadés. Mont Tremblant est une station « chic » et cela se sent ! Après une bonne heure de balade, nous avons appelé la navette de l’hôtel pour y retourner et nous installer dans la chambre. Puis, nous avons repris la voiture pour descendre dans le village pour le repas.

Au cœur de la station de ski de Mont Tremblant

Marcher au dessus des arbres sur le sentier des cimes

C’est le hasard d’une publication suggérée sur Instagram qui m’a fait connaître le sentier des cimes. Après une rapide vérification, le lieu n’était situé qu’à une vingtaine de minutes de Mont Tremblant et la durée de visite était parfaite pour notre dernière demie-journée dans les Laurentides (nous avions comme impératif de rendre la voiture avant 16.00 dans le centre de Montréal, idéalement après avoir déposé nos valises chez Mr 1er sur le Plateau). J’ai donc montré quelques photos du site à Mr 1er et Melle 3e, et ils ont approuvé l’idée. Après avoir quitté notre hôtel à Mont Tremblant et pris un petit déjeuner chez Tim Horton, nous avons donc pris la route direction du sentier des cimes Laurentides.

En chemin vers le centre d’accueil

Après avoir laissé la voiture sur le parking, nous avons traversé un joli jardin fleuri pour rejoindre le centre d’accueil. Là, nous avons pu prendre nos billets et recevoir toutes les explications dont nous avions besoin avant de nous engager sur la passerelle. Le sentier des cimes, c’est un cheminement d’un peu plus d’1 kilomètre au niveau de la cime des arbres et qui mène à une tour d’observation de 40 mètres de haut. Tout au long du parcours, des panneaux d’interprétation permettent d’en apprendre plus sur la forêt, son exploitation et la faune locale. La balade est extrêmement agréable, même un jour un peu gris et venteux comme lorsque nous y étions. Tout le parcours est extrêmement praticable et accessible (il peut même être fait avec un fauteuil roulant ou une poussette).

Observer les oiseaux…
Observer les écureuils

L’accès au sommet de la tour d’observation se fait via une montée en pente douce autour de la structure circulaire. Une fois en haut, le paysage est grandiose et la passerelle sur laquelle nous progressions peu auparavant semble minuscule. Au centre de la plateforme d’observation, un filet a été tendu et permet de marcher au dessus de 40 mètres de vide ou bien encore de s’allonger un instant. On peut aussi juste s’asseoir au bord de la plateforme ou encore ne pas poser les pieds sur le filet et s’installer sur un des rondins-tabourets. En tous cas, nous avons passé un long moment là-haut à admirer la forêt et les montagnes des Laurentides (et allez savoir pourquoi, je pensais avant d’y venir que les Laurentides étaient une région plutôt plate !).

La passerelle à la cime des arbres
Monter à la tour d’observation au dessus de la forêt
Les montagnes des Laurentides et la passerelle vues depuis le haut de la tour d’observation

Après être redescendus, nous avons profité d’un passage à la boutique de souvenirs mais surtout à la boutique de créateurs et produits locaux pour quelques achats avant de reprendre la route pour Montréal.

Le sentier des cimes Laurentides était une belle découverte que je n’avais pourtant pas repérée en préparant ce voyage. Comme quoi, il est important de ne pas tout programmer de façon stricte et de se laisser des moments pour improviser.

(*) Nous avons pris nos billets en arrivant sur le site. Il est possible de les prendre à l’avance via internet. Le parcours est accessible à tous sans problème.


C’est ainsi que notre road-trip au Canada s’achève. Nous avons encore passé quelques jours à Montréal avant de prendre l’avion du retour. J’ai regroupé les visites et balades que nous avons faites ces jours-là avec celles du début de mon séjour canadien dans l’article sur Montréal.


Montebello / Municipalité de la Petite Nation / Mont Tremblant
Québec – Canada – août 2023

[Auvergne] une journée autour de Besse

Lors de mon dernier passage en Auvergne, avant d’aller explorer le territoire de Mond’Arverne, j’ai passé une journée dans le Sancy, autour de la jolie petite ville de Besse. J’étais déjà venue dans ce secteur il y a 8 ans, avec Messieurs 1er et 2e et Mademoiselle 3e (qui avaient alors entre 9 et 15 ans). Nous avions pas mal marché, montant en haut du Puy de Chambourguet (une jolie petite rando que je vous conseille si vous passez dans le secteur), faisant le tour du lac Pavin (une autre très chouette balade dans ce secteur), et découvrant le village de Besse. Nous avions également visité le château de Murol, impressionnante forteresse perchée. Cette fois, j’avais envie de nouvelles découvertes et je me suis un peu laissée guider par le hasard pour cela.

Vue sur le château de Murol depuis la route vers Aydat

Saint Nectaire, église romane majeure d’Auvergne

Je suis arrivée par Saint Nectaire, après avoir pris des petites routes. Comme il était midi, j’ai laissé la voiture au pied de l’église qui domine le village, et je me suis installée pour déjeuner en terrasse. L’atout principal du restaurant était sa situation, qui m’a permis de déjeuner avec vue sur l’église d’une salade aux fromages auvergnats. Une fois rassasiée, je suis allée faire le tour de l’église et la visiter. Elle est indéniablement très belle. Mais après avoir vu celle d’Issoire deux semaines avant, elle semble un peu terne et un peu trop simple. L’église de Saint Nectaire n’est donc toujours pas un coup de cœur !

Seuls les chapiteaux historiés sont colorés.. mais l’éclairage ne les met pas assez bien en valeur
L’architecture de l’église de Saint Nectaire est typique des églises romanes d’Auvergne

J’avais repéré plusieurs attractions à Saint Nectaire, dont les grottes et une visite autour de la fabrication du fromage éponyme. Mais, tout ce que je souhaitais faire était fermé jusqu’à 14.00. Or il n’était encore que 13.00. Afin de patienter, je me suis dit que j’allais pousser jusqu’à Besse pour revoir ce village auquel j’avais trouvé beaucoup de charme.

Spoiler alert : ce sera le point de départ d’une toute autre aventure que ce que j’avais envisagé, puisque la suite de ma journée ne me ramènera pas à Saint Nectaire. Il faudra donc que je revienne à nouveau pour découvrir les grottes et en apprendre plus sur la fabrication du fromage !

Besse, petite cité de caractère

Je suis donc arrivé à Besse alors que c’était encore l’heure du déjeuner. La petite cité de caractère était bien animée entre terrasses de restaurants et commerces. J’ai laissé la voiture sur un parking à l’extérieur de la vieille ville, qui de toutes façons est essentiellement piétonne. Après avoir passé la porte de la ville située sous le beffroi, je me suis promenée dans les petites rues bordées de maisons médiévales et Renaissance, bâties en pierre volcanique sombre. Je me suis laissée charmer par le son des fontaines. J’ai levé les yeux pour admirer les jolies façades. Tout ici invite à un voyage dans le temps.

Le beffroi de Besse
Au fil des ruelles du village
Ancienne échoppe
De jolies fontaines permettaient l’alimentation en eau du village
Les fontaines sont aujourd’hui une source bienvenue de fraicheur en été !

La cascade de Vaucoux, cachée au fond de son vallon

En arrivant à Besse, j’avais repéré un panneau indiquant la direction de la cascade de Vaucoux. Le hasard avait fait que quelques jours avant, je l’avais vue dans la story des copains Le Monde des Mirons, et qu’elle m’avait fait de l’œil. Je décide donc de changer de plan et de ne pas retourner sur Saint Nectaire. Je prends la direction de la cascade. Une dizaine de minutes plus tard, un panneau indique le chemin à prendre dans la forêt. Quelques places de stationnement sont disponibles le long de la route. Je m’arrête et enfile mes chaussures de randonnée : si les sandales étaient idéales en ville, ce ne sera plus le cas en sous-bois gorgé d’eau.

Le chemin en direction de la cascade de Vaucoux s’enfonce en sous-bois depuis la route
Globulaire au bord du chemin

Le chemin descend rapidement en sous-bois le long du flanc d’un vallon au fond duquel on entend la rivière couler. La marche d’approche vers la cascade n’est pas très longue, une dizaine de minutes tout au plus. Je me méfie cependant car avec les forts orages des jours précédents, le chemin est glissant par endroits, et plusieurs ruisseaux le traversent. Sous le couvert des arbres, il fait frais mais surtout on ne voit pas la cascade à l’avance. Je l’entend de plus en plus cependant. Soudain, au détour du chemin, elle me fait face, et elle tient largement ses promesses. La cascade de Vaucoux est plus grande que ce que j’avais imaginé en la voyant en photos. Elle franchit un mur de roche volcanique, gonflée par les pluies des jours précédents. A ses pieds, une charmante passerelle en bois permet de traverser le ruisseau. Le tableau est magique. Je reste un long moment à m’émerveiller, passant d’une rive à l’autre, m’approchant de l’eau, m’amusant à essayer quelques poses longues…

La cascade de Vaucoux dans son écrin de verdure
Depuis la rive droite du ruisseau
La passerelle au dessus du ruisseau
Pause longue sur le ruisseau
Pause longue depuis la rive gauche
Plonger dans un monde onirique au pied de la cascade de Vaucoux

(*) A noter : Un chemin de randonnée permet de rejoindre la cascade de Vaucoux à pied depuis le village de Besse.

Les grottes de Jonas, la découverte surprise de la journée

Puisque j’avais commencé à vadrouiller autour de Besse au lieu de revenir vers Saint Nectaire, j’ai continué sur ma lancée. Le midi, au restaurant, un flyer avait attiré mon attention. Il parlait d’un site troglodyte médiéval (je ne savais d’ailleurs pas qu’il y avait des sites troglodytes en Auvergne…). Vérification faite, ce n’était qu’à quelques kilomètres de Besse. J’ai donc décidé d’aller voir cela de plus près. Me voici partie direction les grottes de Jonas !

Sur la route, la beauté des paysages auvergnats

Pour me rendre aux grottes de Jonas, j’ai suivi les panneaux à partir du village de Lomprat. La route monte au dessus de la vallée de la Couze Pavin. Les paysages se déploient progressivement. J’arrive au niveau du col de la Feuille et je ne peux pas m’empêcher de marquer un arrêt. Dans le champ face à moi, quelques vaches paissent tranquillement. Au-delà, la vue est magnifique. Je suis à 880 mètres d’altitude et l’ambiance est montagnarde.

La vue depuis le col de la Feuille sur la commune de Saint Pierre Colamine

Je reprends la route en direction des grottes. Les paysages sont plus dégagés. Et je m’arrête une nouvelle fois pour en profiter. Je domine la vallée de la Couze Pavin, et le site des grottes de Jonas.

Paysage d’Auvergne
La vallée de la Couze Pavin, depuis le dessus des grottes de Jonas

Le site troglodyte médiéval de Jonas

Après avoir laissé ma voiture sur le parking du site des grottes de Jonas, je me dirige vers l’accueil. Le monsieur à la billetterie est avenant et il me raconte les lieux en quelques mots plein d’enthousiasme. Avisant mes sandales, il me met en garde : les lieux sont escarpés, il y a 500 marches et ce ne sont pas forcément les chaussures les plus adaptées (pour ma part, je choisis de ne pas retourner chercher mes chaussures de randonnée : il faut chaud et sec et le site est malgré tout aménagé). J’emprunte donc le sentier qui descend le long de la falaise pour faire la visite dans le sens qui m’a été indiqué : la chapelle, puis la boulangerie, puis la forteresse. Arrivée au pied du site, je pénètre dans un bâti en bois, rappelant les défenses mises en place à l’époque médiévale.

L’entrée du site médiéval de Jonas

Le site a d’abord été occupé par des moines. A partir du IXe siècle, ils creusent la chapelle Saint Laurent des Roches. Au XIe siècle, elle est ornée de fresques, toujours largement visibles (et qui sont actuellement parmi les plus anciennes fresques d’Auvergne). Le lieu est empli d’un mysticisme latent. L’impression qui s’en dégage est étrange. J’étais déjà entrée dans une église troglodyte à Tours, mais cette chapelle est encore plus impressionnante.

fresque du XIe siècle dans la chapelle troglodyte de Jonas

Après la chapelle, je passe par la boulangerie et son four à pain. Puis je gagne l’entrée du château médiéval. La famille de Jonas s’est installée là plus tard ques les moines. Elle a creusé dans la falaise un véritable logis seigneurial. Un impressionnant escalier à vis permet de rejoindre les parties hautes. Ici, au XIVe siècle, environ 600 personnes vivent dans la falaise : seigneurs, hommes d’arme, paysans… puis, progressivement, le site est abandonné pour finalement devenir propriété communale après la Révolution.

Vue d’ensemble de la falaise
Depuis la forteresse de Jonas, surveiller la vallée de la Couze Pavin

La visite se termine. Je repasse par l’accueil. Je profite de la terrasse pour prendre un rafraichissement tout en continuant à admirer la vue. Il est temps de partir pour rejoindre mon hébergement au bord du lac d’Aydat, en prévision des découvertes du lendemain sur le plateau de Gergovie !

(*) Les grottes de Jonas sont ouvertes à la visite. En saison, des visites guidées médiévales sont organisées. Sinon, le site est en visite libre. Horaires et tarifs sont disponibles sur le site internet des grottes de Jonas.
ATTENTION : en raison de son architecture, creusée dans la falaise au Moyen-Âge, le site des grottes de Jonas n’est pas accessible aux poussettes ni aux fauteuils roulants. Il comporte en outre 500 marches (cumul montée/descente), parfois inégales et pouvant être glissantes selon la météo. Assurez vous donc d’être chaussé en conséquence, et d’être en capacité de monter/descendre autant de marches.

[projet 52-2023] semaine 26 – fantastique

Cette semaine, le mot du projet 52 est l’adjectif fantastique. J’ai hésité à le prendre au sens littéral et j’ai cherché un élément surnaturel à faire entrer dans la réalité. J’avais pensé utiliser une photo prise lors de ma visite de l’exposition L’Univers sans l’Homme au Musée de Valence (dont je vous reparlerai), mais rien ne me convenait pour ce thème dans ce dont je disposais.

Alors, j’ai choisi d’utiliser ce mot dans son sens dérivé et de vous montrer un endroit à la fois grandiose et surprenant. C’est une succession de hasards et de rencontres qui m’ont conduite jusqu’au pied de cette cascade le week-end dernier et je ne regrette pas la balade en sous-bois pour y arriver. En effet, cette cascade était vraiment fantastique !

La cascade de Vaucoux se situe en Auvergne, pas très loin de Besse.. et je prépare un (long) article (ou peut-être même 2) sur tout ce que j’ai découvert au cours du week-end dernier.


Pour découvrir ce qui est fantastique pour les autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires.

NB : les week-ends se suivent et ont des airs de ressemblance en ce mois de juin. En effet, ce week-end encore, je serai occupée à profiter de jolis lieux et de bons moments avec les copains. Je n’aurai pas le temps de me connecter du tout dans la journée de samedi et sans doute pas avant la fin de la journée le dimanche, pour valider les commentaires qui seraient en modération. Je ferai de toutes façons au mieux pour les valider au plus tôt.